Carnet de voyage

Trek de 3 jours dans le Mercantour

3 étapes
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Sac à dos en place, chaussures de marche aux pieds et nous voilà partis à la découverte du parc national du Mercantour pour 3 jours de trek.
Août 2018
3 jours
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Nous débutons au départ de Casterino. Pour certains c'est une grande première. Personnellement, c'était la première fois que j'allais randonner durant 3 jours avec mon sac à dos de 8kg sur les épaules. Nous sommes tous bien équipés : Garmin en route "OK", Sac à dos réglé "OK", casquette "OK", bâtons de randonnée "OK", chaussures de marche "OK". Enfin... presque. Mes chaussures étaient aux pieds depuis à peine 5 minutes, que la semelle s'est complètement détachée. Panique à bord, nous partons en catastrophe à Tende, le premier village un peu plus bas, pour espérer trouver une boutique de chaussures. Nous en trouvons une avec le matériel plus qu'adéquat à des premiers prix exorbitants. Une fois achetées, nous savons d'office qu'il faudra remettre ça pour les amortir.

Après une heure trente de retard sur notre planning, nous partons enfin pour ces trois journées. Nous ne ferons pas une boucle initialement prévue pour pouvoir arriver en fin d'après-midi au refuge des merveilles. La randonnée commence simplement. Nous passons dans la forêt. Après une petite pause déjeuner, nous débutons une petite ascension jusqu'à la ligne de crête plus au sud au niveau de la Baisse de Valauretta. La montée est rude mais peu longue. Et puis ce n'est que le début donc nos gambettes la supportent pleinement. A la descente, nous découvrons un paysage verdâtre, comme une prairie. Nous venons de faire un retour en arrière et nous nous retrouvons au printemps. Les oiseaux chantent, les fleurs sont au maximum de leur couleur. Nous apercevons même notre premier chamois au loin. En avançant petit à petit, nous découvrons un paysage plus minéral.

Pour rejoindre le refuge, nous empruntons un chemin qui n'est pas sur la carte. Nous faisons entièrement confiance à l'organisateur de cette aventure.

Après 11,8 km, 930m de dénivelés et 5h30 de marche. Nous arrivons au premier refuge : Le refuge des merveilles. Il surplombe le Lac de Fourca et le Lac Long Supérieur ainsi que leur barrage.

Le Refuge des Merveilles 

Nous prenons nos quartiers dans le dortoir. Quelques hommes courageux de notre famille arrivent à se baigner dans le lac. Je ne saurais estimer la température de l'eau, mais chose évidente, trop froide pour mes petons.

Nous avons ensuite la chance d'assister à un spectacle magique. Encore une première... Le jeune berger du coin s'est installé un instant avec tout son troupeau de chèvre juste à côté du refuge. Et là, deux petits chevreaux nés de la matinée ont fait leur apparition pour notre plus grand plaisir.


La soirée au refuge se passe "merveilleusement" bien. Une panne de courant vient embellir la soirée et rend le moment encore plus convivial.

Au menu:

  • Soupe de légumes
  • Blanquette de veau aux champignons accompagnée de pâtes
  • Tome de Savoie
  • Gâteau marbré
  • Sucre au Genepy
  • Vin rouge

Un délice. Nous finissons la soirée par une partie de carte à la frontale.

Le refuge des Merveilles

Capacité d'accueil: 80 personnes

Nuitée: 19 euros 50

Dîner: 18 euros 50

Petit déjeuner: 7 euros

Pique nique: 9 euros


Le refuge et son lac 
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Après une nuit étonnamment correcte ainsi qu'un petit déjeuner, nous voilà repartis pour cette seconde journée de randonnée. Tout notre petit groupe est d'attaque malgré la fine pluie matinale.

On pourrait croire que la vallée des Merveilles tient son nom de sa simple beauté. On croirait passer un instant au pays des fées. Mais en réalité, une toute autre histoire lui vaut ce nom. Des milliers de gravures ont été gravées à l'époque de la préhistoire sur des dalles de pierres colorées.

quelques gravures dont la plus connue: Le Christ 
Les fleurs des fées 

Bien entendu la zone est très protégée. Nous croisons d'ailleurs un garde qui nous donnera quelques conseils. Nous poursuivons notre route sur le GR52 en direction de la Baisse du Basto. Une langue de neige nous ouvre le chemin de cette première ascension. La pente assez raide serpente entre les éboulis. Chacun y va à son rythme. Malgré un ciel nuageux, la vue sur le lac de Basto et la vallée des merveilles reste très agréable.

Une petite pause s'impose. Du moins pour certains. Les garçons décident de grimper un peu plus haut. Le ciel commence à se dégager et ce n'est pas pour nous déplaire car la température ce matin est assez fraiche. Cette journée devait être la plus courte et la moins technique. Au final, nous avançons difficilement jusqu'au refuge. L'ascension d'un second col nous surprend. La descente sera tout aussi technique. Les genoux commencent s'affaiblir et devenir douloureux.

pique nique face à cette vue 

Chaque passage difficile est récompensé. Cette fois ci, un groupe de bouquetin se prélasse sur l'herbe fraiche. Nous restons un instant à les observer.


Un peu plus loin, des chamois nous coupent la route et nous observent. Ils s'approchent tout en gardant une certaine distance de sécurité.

La journée était tout de même assez difficile. Du moins pour moi. L'arrivée au refuge de Nice est une libération. Nous redescendons donc à 2232 m d'altitude. Je pense que nous avons été surpris par la technique. Beaucoup de roches, d'éboulis en pentes assez raides, peu d'appuis. Au total, environ 9 km, 584 D+ et presque 9h de marche. Un peu avant l'arrivée au refuge, nous nous posons pour rafraichir nos pieds à la rivière.

Le Refuge de Nice 

La soirée se déroulera tout comme la précédente. Les courbatures se font sentir ainsi que la fatigue. Durant le repas, le déluge tombe. Nous espérons que le lendemain la pluie aura cessé car la dernière journée risque d'être très compliquée.

Au menu:

  • Soupe d'orties
  • Daube et pâtes
  • Tome de chèvre
  • Tarte aux myrtilles

Refuge de Nice

Capacité d'accueil : 56 personnes

Nuitée : 23 euros

Dîner : 17 euros 50

Petit déjeuner : 7 euros

Pique nique : 8 euros

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Le réveil est plus dur ce matin là mais le soleil pointe le bout de son nez. Une belle journée nous attend. Direction le pas de la fou à 2900m d'altitude.

Vue du refuge de Nice 

L'ascension est plutôt technique avec encore de gros rochers à traverser. Nous passons également vers quelques passages enneigés. Et finalement, tout le monde est en forme. Arrivés au but, la vue est juste magnifique, on arrive même à apercevoir la mer. Par contre, le froid se fait ressentir. Il est nécessaire d'ajouter quelques couches de vêtements.

vue du pas de la fou 

Encore une fois, certains s'économisent tant dis que d'autres partent frôler les 3000 m en rejoignant la Cime de Viglino. Tantôt en Italie, tantôt en France avec une vue à 360° sur ce magnifique parc national. Du côté de la vallée, une vue toute aussi belle s'offre à nous.

La descente est pleine de rebondissements. Assez technique également, elle demande de la concentration. Mais à mis parcours, nous tombons nez à nez avec une famille de bouquetins. Ils se prélassent sur les rochers. Nous sommes là, dans le silence que nous offre la montagne, à les observer. Ils sont curieux. Tant dis que je soigne une petite blessure du cousin, un jeun bouquetin s'approche à quelques mètres de nous. Lors de notre pique nique, deux bouquetins resteront autour de nous. Nous les observions autant qu'eux nous observaient. Un moment gravé.

Et pour couronner le tout, un petit Ricard à l'eau de neige bien fraiche. Tout était réuni pour passer un excellent moment en famille. Nous poursuivons la descente de la partie technique jusqu'au Lac Vert.

Le reste du parcours jusqu'à Casterino descend le long du ruisseau de Valmasque jusqu'à la route finale. Cette dernière étape était pour le coup assez compliquée. Très simple techniquement, puisque c'était de la praire ou de la forêt, mais quelques doutes sur les kilomètres, heures, restant à parcourir ont un peu joué sur le moral. A la fin, mes genoux ne me tenaient plus et mes pieds me faisaient atrocement souffrir. Pour ce dernier jour, 14 km environ, 7h de marche, 654 D+.

Pour conclure, un séjour vraiment merveilleux. Les rythmes de chacun et les niveaux étaient différents mais nous avons réussi à nous soutenir. Il est important d'avoir du bon matériel pour se lancer dans l'aventure. Malgré les quelques difficultés physiques et morales, cela en vaut la peine. Nous avons vécu de vrais instants magiques en pleine nature. A refaire? Certainement mais en ayant un peu plus d'entrainement...