Carnet de voyage

Porto

Des retrouvailles en famille le temps d'un week end. Ouverte sur les rives du Douro, la ville nous a séduit par son charme, ses couleurs, son authenticité.
Octobre 2019
4 jours
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Après un coucher tardif, c'est la pluie perlant sur la fenêtre de notre chambre qui nous réveille. Le programme n'a pas été prédéfinis à l'avance et la pluie torrentielle rend plus difficile ce premier contact. Je m'empresse de regarder sur internet ce que l'on pourrait faire à Porto avec ce temps. Rien de très concluant, nous décidons donc de faire quelques achats pour nous protéger de la pluie. A peine sortis de l'hôtel, nous filons droit vers la première boutique de souvenir pour acheter des parapluies. La rue piétonne Santa Catarina située tout proche de notre logement nous occupe un certain temps. De nombreux touristes tentent de se réfugier au "Majestic", un café historique de Porto. La pluie se fait de plus en plus intense. Nous passons devant différents monuments sans les voir. Nous courons à la hâte vers le premier snack que nous trouvons. Nous sommes alors juste à côté de la Tour des Clercs. Après deux heures d'attente, une petite accalmie nous permet enfin de sortir de notre abris. L'après midi étant déjà bien entamé, un premier tour des environs suffira.

Nous débutons par le musée de la photographie qui est gratuit. Différents modèles d'appareils photos y sont exposés. Cette visite nous permet d'apprécier une première vue sur la ville. Étonnement, en baladant dans les ruelles nous avons un ressenti assez étrange sur Porto. Une vue sur les toits, des tags par ci par là, le chant des mouettes et puis rien d'autre. Comme si la ville était inhabitée. La pluie diluvienne doit y être aussi pour quelque chose.

En redescendant vers les rives du Douro, quelques rayons de soleil font leur apparition. Nous pouvons alors trinquer en terrasse à ce nouveau séjour en famille.

juste après l'orage 

La journée se terminera dans un restaurant apparemment bien connu et apprécié dans notre quartier puisqu'il nous faudra bien 45 minutes d'attente pour nous attabler. Il s'agit de l'Abadia. J'avoue que c'était plutôt bon et simple.

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Ribeira

Aaaah! Le beau temps est de retour. Nous pouvons enfin lever la tête vers les façades des immeubles sans nous retrouver avec le visage trempé. L'objectif du jour : En voir un maximum sur les quartiers de la Ribeira et Vila Nova de Gaia. Tout proche de notre hôtel, nous avons l'église de Santo Ildefonso (Eglise = Igreja). Je tombe tout de suite sous le charme de cette gracieuse église baroque aux clochers jumeaux mais surtout aux Azulejos qui la décorent. Notre logement est alors situé dans le quartier "Aliados et Bolhao".

Igreja de Santo Ildefonso 

En descendant la rue, nous atterrissons à la Gare Sao Bento. En réalité, la veille nous étions passé devant sans même nous en rendre compte. Le plus grand atout de cette gare est certainement les 20 000 azuléjos qui la composent. Les fresques retracent l'histoire des transports et certains épisodes historiques. Une quantité de touriste s'affairent pour mitrailler cette décoration si jolie.

azulejos 

Nous suivons la petite balade indiquée par le Lonely Planet qui nous mène jusqu'au pont Dom Luis. Elle démarre donc par la Rua da Flores. A cette heure très matinale, les commerçants n'ont pas encore ouvert boutiques. Il y est indiqué que les street artistes s'en sont donnés à coeur joie. Nous devions pas être très réveillés car nous n'avons pas vu grand chose à part un très beau chat bleu au détour d'une ruelle. La rue nous mène ensuite tout droit vers l'Igreja da Misericordià. Une messe ne nous permet pas d'y entrer mais l'entrée est très jolie et même romantique.

Rua Da Flores 

Il est seulement 10h30 de la matinée et pourtant les ruelles et cafés sont animés par des musiciens. C'est alors sur un air de Norah Jones que nous arrivons à l'Igreja de Sao Francisco. S'il y en a une à visiter à Porto c'est bien celle-ci. L'extérieur assez austère renferme un sacré trésor. Cela peut plaire ou ne pas plaire mais dans tous les cas, les ornements à profusion dans cette église ne laissent pas indifférents le visiteur. Les photos sont interdites. Autrement, le musée de l'église ainsi que les catacombes sont inclus dans la visite. Le départ du tram n°1 est situé juste à l'entrée de cette église.

Igeja de Sao Francisco 

Nous voilà sur les rives du Douro. Le soleil éclaire les façades des habitations ce qui donne un certain charme. Notre itinéraire se poursuit en direction de la Cathédrale de Se. Pour cela il faut grimper. C'est exactement le terme approprié. Porto est une ville assez sportive avec des marches pas forcément appropriées aux pas humains. Du moins mes jambes courtes ont du redoubler d'effort. Ceci dit, se perdre dans les ruelles permet de faire de petites découvertes et de se retrouver un peu au calme.

Les bords du Douro et ses ruelles 
Depuis la place de la catherale  

Les touristes font la queue au guichet de la Cathédrale. Nous poursuivons alors notre chemin vers le Pont. Nous avions décidé de le traverser à l'allée par le bas et au retour par le haut. Pour rejoindre la rive il faut emprunter une ruelle assez étonnante. Du street art se mêle à l'architecture du Pont au dessus de nos têtes.

Street Art  

La traversée vers le bas du pont ne vaut pas forcément le coup. La circulation est dense et le trottoir assez étroit. La vapeur d'essence donnent plus envie d'arriver assez vite au bout. Nous voilà arrivés au quartier Vila Nova de Gaia.

Vila Nova de Gaia

Ce quartier nous fait remonter au XVIIème siècle quand les marchands anglais transformèrent le vin en un délicieux breuvage. En ajoutant un peu d'eau de vie, le Porto était né. Les chais des maisons de Porto sont alignés sur ce côté là de la rive en nous invitant à une petite dégustation. Le Pont de Dom Luis I s'impose en traversant le Douro. Il a été achevé en 1886 par un disciple de Gustave Eiffel, Théophile Seyrig.

Après un repas assez simple en terrasse, nous passons aux choses sérieuses. La dégustation du Porto. Nous optons pour la maison Ramos Pinto. Je ne sais pas si c'est la seule, mais en tout cas ce n'était pas un anglais à l'origine de ce Porto mais bien un portugais. La visite en français démarre par les anciens bureaux, en passant par les caves. Cela se termine donc dans le salon avec une dégustation de deux Porto, un blanc et un rouge. Ramos Pinto était apparement connu pour ses dons pour le "marketing". Des affichent témoignent de son audace et de sa créativité. Ayant eu un coup de coeur pour l'une d'entre elles, j'étais contente de pouvoir en acheter une miniature à la boutique. Flânerie dans les ruelles et découvertes insolites animent notre fin d'après-midi.

Telle une attraction, le téléférique nous permet de monter directement sur les hauteurs du quartier. Comme en station de ski, un photographe nous demande de prendre la pose dans l'embarcation. Prendre de la hauteur et surtout en fin de journée permet de profiter le temps d'un court instant d'une jolie vue sur le Douro.

La lumière de fin de journée est très agréable, même le petit vent frais ne nous empêche pas de savourer certainement la vue la plus connue de Porto. Nous en profitons pour faire l'aller et même le retour sur le haut du pont. Pas de voiture à ce niveau mais le tramway et les piétons. Perchée à 45 m au dessus du Douro, j'avoue avoir le vertige. Ça m'apprendra à faire la curieuse pour voir ce qu'il se passe en dessous.

Il est encore tôt quand la faim commence à nous rappeler à l'ordre. C'est alors qu'en redescendant nous faisons une petite virée insolite de l'autre côté du pont. Toujours dans le même quartier mais dans un petit coin en ruine. Encore un lieu surprenant dans cette ville. Inutile de préciser que nous sommes les seuls à nous aventurer dans des endroits pareils à cette heure ci du moins. Des hauteurs du pont, nous avions repéré une église abandonnée que nous avons finalement réussi à rejoindre. Un ancien quartier est totalement à l'abandon. Nous devinons d'anciennes maisons où il doit être dangereux de s'y aventurer.

Nous profitons des derniers rayons de soleil sur les bords du Douro pour rejoindre le marcher couvert. Une multitude choix pour le repas s'offre à nous. Mieux vaut y aller un peu plus tôt, les tables sont vite prises. Chacun choisi sa spécialité et nous partageons nos trouvailles en famille. Nous finissons cette jolie journée par une petite gourmandise aux marrons chauds.

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Contrairement au climat français où c'est le déluge, nous jouissons au Portugal d'une journée encore ensoleillée. Afin d'en profiter un maximum, nous passons la matinée à Foz Do Douro, le quartier assez riche situé au bord de l'océan. Pour s'y rendre, il faut emprunter le tram n°1 dont le départ se fait au pied de l'igreja da San Francisco.

le tram n°1 

Le programme est simple. Une petite virée du côté du phare, dégustation de Pasteis de nata, balade sur la corniche.

Cette balade très agréable nous permet de voir une autre facette de Porto et surtout de varier les plaisirs lors de ce court séjour. Il y a pas mal de choses à voir dans ce quartier mais nous préférons la prendre cool et profitez de l'air marin simplement. Tranquillement nous retrouvons le centre historique à pied.

Nous passons par le quartier de Massarelos. Il semble assez méconnu des touristes pourtant... les jardins do Palacio de Cristal qui surplombent la ville, nous offrent également une très jolie vue. Les jardins bien travaillés accueillent de petits habitants. Paons, canards, coqs et même poussins de quelques jours se prélassent dans les bassins et à l'ombre des arbres. Les jeunes portugais se retrouvent en amoureux sur les bancs et les enfants jouent.

Avant de retourner à l'hôtel en fin de journée pour une petite pause, nous nous perdons dans les ruelles de Porto. Tantôt nous passons devant du street art, tantôt devant des scènes de vie. Nous terminons par l'Igreja de Carmo qui est connue pour sa façade latérale tout en Azulejos.

Une fois bien reposée nous sortons pour diner au quartier de la Ribeira. Après avoir fait plusieurs tentatives dans des restaurant situés Rua de Flores, nous terminons pas réserver au Raiz. Les 45 minutes d'attente nous permettent de balader de nuit et même de remonter jusqu'à la Tour des Clercs. Pour l'apéritif nous craquons sur les beignets de morue au fromage fondant. Un délice! Mes papilles s'en souviennent encore. Je comprend pourquoi ma mère tenait tant à en manger le premier jour. Il faut juste faire abstraction du prix : 4 euros le beignet. Le restaurant est un délice également.

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Le taxi vient nous chercher à l'hôtel vers midi. Ce qui nous laisse le temps de faire une dernière visite. Oui, mais il faut être assez rapide. Habituellement je n'apprécie pas visiter pour visiter. Mais j'aime encore moins rester dans ma chambre d'hôtel pour une grasse matinée quand je suis à l'étranger. Qui m'aime me suit!

Le premier arrêt se fait à la Tour des Clercs que nous n'avons pas réussi à faire les jours précédents. Elle date du XVIII ème siècle et atteint une hauteur de 76m. Il faut gravir 225 marches en colimaçons pour arriver au sommet. La vue est forcément jolie mais rien d'exceptionnel non plus. Il est certainement trop tôt et les couleurs ne sont pas assez vives. On distingue tout de même nettement l'océan en dernier plan. Un vent glacial nous pousse à redescendre.

Finalement, la visite était rapide et il nous reste encore un peu de temps. Nous terminons donc notre séjour par la cathédrale de Sé. Une file d'attente nous avait fait poursuivre notre chemin. Mais comme j'ai entendu que son cloitre était joli... terminer sur une note azulejos ça peut être pas mal. Et effectivement, c'est encore une fois plein de charme.

Porto est une ville surprenante. Pour un premier pas au Portugal je pense que c'est bien de commencer par cette ville. Les avis sont pourtant partagés. Certains ont un peu moins "aimé". Personnellement j'ai apprécié la simplicité de Porto, certains contrastes architecturaux et beaucoup les azulejos. Cela m'a donné envie de découvrir Lisbonne dont tout le monde parle.

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