Mercredi 28 décembre
Aujourd'hui direction Los Angeles pour une première journée de découverte. Los Angeles dévore tout sur son passage. Riche, énergétique, créative, bouillonnante, cette ville emblématique de l'esprit côte Ouest et du sacro-saint American way of life n'en demeure pas moins viscéralement inégalitaire, avec près de 3 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (dont quelques 30 000 SDF). Travaillée de l'intérieur par une foule de problèmes sociaux et de conflits ethniques, c'est une agglomération sans véritable centre, sorte d'immense puzzle de 88 quartiers juxtaposés vivant chacun de façon autonome, avec ses riches et ses pauvres, sa splendeur et sa misère, son or et sa poussière. L.A. ne fait pas dans la demi-mesure, avec plus de 18 millions d'habitants (banlieues comprises), la Cité des Anges est passée, en moins d'un siècle, d'une bourgade plantée en lisière du désert à l'une des villes les plus importantes du monde. Dans cette Babel tournée vers le Pacifique, on recense plus de 140 nationalités et plus de 200 langages différents. Tout a commencé par l'usine à rêves de Hollywood. Ont suivi des objets, des styles et des modes de vie qui ont conquis la planète entière: le roller-skate et le Roller tout court, le bodybuilding et les corps tatoués, le jogging, la trottinette électrique... Et ce n'est peut-être qu'un début, car en dépit de la pollution qui la gangrène et de la mise au ban caractérisée de ses laissés-pour-compte, Los Angeles continue de porter le rêve américain à bout de bras ! ⭐️🇺🇸
On nous avait prévenu, question circulation, Los Angeles est inhumaine à cause de ses embouteillages ! 🚘🚙 Effectivement c'est carrément la fourmilière, mais avec une bonne appli de navigation, on s'en est bien sorti dans ce plat de spaghettis pour géant que représentent highways et freeways, échangeurs et bretelles... Et cerise sur le gâteau, on a même réussit à éviter les rush hours !!!
Dès qu'on arrive, on aperçoit d'un peu partout, au hasard d'un croisement d'avenues, l'incontournable panneau Hollywood, qui se découpe en lettres géantes dans les collines.
Aaaaaahhhhh, il est là sous nos yeux, le vrai !!! 🤩😁
On commencera par une belle petite balade, à pied d'une heure, sur les hauteurs de Hollywoodland, rythmée par les escaliers historiques (près de 600 marches !) avec une échappée sur les mythiques lettres blanches juste en face, en fin de parcours. L'itinéraire serpente dans un quartier résidentiel cossu typiquement californien, où tous les styles architecturaux sont au rendez-vous: gros château style Disneyland, manoir normand, villa méditerranée ou cube futuriste ... Le tout noyé dans une végétation luxuriante : jasmins odorants, bougainvillés flamboyants, buissons de figuiers de Barbarie, cactées, cyprès, orangers, bananiers...
A l'origine, en 1923, le panneau "Hollywood " était une publicité imaginée par un promoteur, pour un quartier qui s'appelait à l'époque Hollywoodland (la fin du mot ayant depuis disparu; il y avait 13 lettres mais ce chiffre porte malheur ici). En état de détérioration depuis longtemps, le plus grand panneau publicitaire du monde fut sauvé 2 fois in extremis. En 1978, grâce à une souscription nationale parrainée par des stars du rock qui ont chacune adopté une lettre pour la somme de 27 777 $ : Alice Cooper en tête, qui a financé le dernier " O ", David Bowie à payé, quant à lui, le lettres " H ". Et en 2010, grâce à des dons de Steven Spielberg, Tom Hanks ou encore Hugh Hefner, le patron de Playboy. En 2013, le panneau mythique s'offrait son 1er vrai lifting pour son 90ème anniversaire. C'est aujourd'hui une marque déposée, gérée, tout comme le fameux Walk of Fame, par la chambre de commerce de Hollywood ! ⭐️🎬
Ensuite on rejoint le Griffith Park, le plus grand parc municipal au monde. A l'origine, en 1896, un don effectué par Griffith J. Griffiths, émigrant gallois qui fit fortune et s'installa à cet endroit au nord de L.A. Se souvenant qu'il avait été très pauvre, il mit une condition à son legs: que ses terres deviennent un lieu de loisirs et de repos pour la population. Une idée quasiment communiste ! Hautes collines, canyons, bois, des dizaines de kilomètres de sentiers de randonnée et de jogging, pistes cyclables, équitation... De nombreuses parties demeurent très sauvages. Un bol d'air à 2 pas de Hollywood 🌳🌴🌲🌼🌻🌺.
Après un arrêt à la méga aire de jeux, on grimpe jusqu'à Griffith Observatory d'où on a la plus belle vue sur Los Angeles, " là où les stars sont les étoiles " ! 😊 Les différentes terrasses de l'observatoire offrent autant de points de vue sur la ville, qui semble s’étendre à l'infini, entourée de collines arides. On dit souvent de L.A. qu'elle est une nappe infinie de béton et d'asphalte... Erreur ! Il nous a suffit de prendre un peu de hauteur pour s'apercevoir que c'est tout le contraire. La ville frappe dès les 1ers instants par son horizontalité verdoyante ! Exception faite des grattes-ciel de Downtown, Los Angeles ressemble à une mer de petites maisons de plain-pied qui moutonne en jardins fleuris. Partout, des arbres, des taillis, des cactées... et des routes aussi.
La ville compte environ 4 millions d'habitants (et la région de Los Angeles, qui elle s'étend bien au-delà de l'agglomération, plus de 18 millions). Des chiffres assez bas, compte-tenu de leur superficie. C'est que les Angelenos ont le privilège de ne pas vivre serrés comme des sardines, contrairement aux habitants de New-York ou de Chicago. Côté démographie, quand bien même L.A. est l'une des villes les plus étendues (si ce n'est la plus étendue) du monde, elle se positionne assez loin derrière Mexico, Tokyo, São Paulo ou même New-York. Enfin la densité dans la Cité des Anges est de 3 025 habitants au kilomètres carré, contre 7 100 à New-York et plus de 21 000 à Paris !
L'histoire de cet observatoire est assez croustillante. Sa construction fut financée par Griffith J. Griffith, grâce à un don de 700 000 $, mais la ville de Los Angeles refusa dans un 1er temps cet argent, car Griffith venait de sortir de prison pour le meurtre manqué de sa femme. On attendit donc sa mort, en 1919, pour commencer la construction de cet édifice Art déco qui servit de décor dans La Fureur de vivre et Terminator, avant sa consécration dans La La Land...
En plus de la vue sur la ville et le panneau "Hollywood ", on parcourt l'exposition sur la découverte spatiale. On déambule au milieu de superbes photos des missions Apollo, de très belles météorites, de toutes les planètes du système solaire et des étoiles (ça change des stars incrustées dans l'asphalte des trottoirs de Hollywood Boulevard ! 😉). On teste notre poids sur Pluton, Neptune... Sur Jupiter, faut sérieusement penser à se mettre au régime ! 🤣
Théotime est aux anges, tout heureux... Il s'est même envolé parmi toutes ces étoiles ! 😄😉⭐️
On reste jusqu'à admirer le coucher de soleil sur la Cité des Anges qui revêt ses plus beaux habits orangés, rose parfois mauve...
Féerique ! 🌇
Pour clôturer cette journée Hollywoodienne, on part découvrir le fameux Walk of Fame. On parcourt le célébrissime Hollywood Boulevard en s'amusant à déchiffrer les fameuses étoiles de Hollywood au milieu de la foule de touristes et figurants en costume de Dark Vador, Michael Jackson, Joker... qui se bouscule.
Elles sont attribuées aux grandes vedettes selon 5 catégories, indiquées par une pastille de laiton au centre de l'étoile : cinéma, radio, TV, théâtre et disques. Il y a aujourd'hui plus de 2600 de ces grandes étoiles en ciment imitant le marbre et incrustées dans les trottoirs, une tradition née en 1958 pour redynamiser le quartier. Régulièrement, de nouvelles étoiles voient le jour: Charles Aznavour a ainsi décroché la sienne en 2017... Une distinction rarissime pour un français ! 👏 Pour obtenir son étoile, il faut en faire la demande à la chambre de commerce locale, puis, si celle-ci accepte, payer 30 000 $. Une somme qui peut aussi être versée par un sponsor, ce qui permet aux personnages de fiction d'avoir aussi leur place au soleil: Mickey, Shrek... Prestige oblige, les critères de sélection sont stricts. Kim Kardashian a eu beau insister, elle a été recalée ! 😉 A contrario, certaines grandes stars comme George Clooney ou Clint Eastwood n'y sont pas, par choix personnel.
A force de suivre les étoiles et la foule 😁, on arrive devant le TCL Chinese Theatre. Classé monument historique en 1968, c'est certainement le cinéma le plus célèbre du monde. Les conditions de projection y sont parfaites. C'est là qu'ont lieu la plupart des "grandes premières ". Non, Sid Grauman n'était pas chinois. C'est à la suite d'un voyage en Chine qu'il eut l'idée de construire cette salle "à la chinoise " en 1927. Sur son esplanade, les plus grandes personnalités du cinéma sont immortalisées par l'empreinte de leurs mains et de leurs pieds dans le ciment. Chaque année, de nouvelles empreintes s'ajoutent à la collection.
On finit la soirée en dégustant d'alléchants hot dogs mexicains (qui nous font saliver depuis qu'on a senti leurs merveilleuses odeurs à San Francisco !! 🤪) et des glaces Ben and Jerry's (Olivier reste toujours fidèle à ses grands amours... 😝) en se promenant à la découverte du bouillonnant Hollywood Boulevard.