La journée est consacrée à la visite du centre de Venise.
Nous avons réservé une visite guidée en français du Palais des Doges à 12h45 et nous prévoyons donc de visite le quartier de la place Saint Marc le matin.
Il est déjà près de 10h quand nous partons de l’appartement et il fait déjà bien chaud. Nous reprenons le même parcours qu’hier pour nous rendre vers la Place Saint Marc, trajet qui doit faire environ une demi-heure à pied mais bien plus avec les arrêts photos, les erreurs de ponts, les demi-tours, et les arrêts dans les magasins de souvenirs. Finalement, la matinée est déjà bien avancée lorsque nous arrivons Place Saint Marc.
Nous avions prévu de visite la Basilique mais il y a plus de deux heures de queue ! Nous hésitons un peu mais les enfants ne sont pas du tout décidés à faire une si longue queue malgré l’intérêt de la Basilique. Mon mari et moi l’avons déjà visitée et en gardons un excellent souvenir. Mais peut-être pas au point de refaire la queue des heures en plein soleil si les enfants ne sont pas motivés…
Nous nous contentons d’admirer la Tour de l’Horloge, la place Saint Marc entourées des Procuraties, ces majestueux palais qui bordent la place et qui abritent des musées dont le Musée Correr que nous avions visité en 2017 avec les appartements de Sissi, la Piazzetta, la Loggetta et de nouveau le Pont des Soupirs (il faut se faire une place difficilement pour pouvoir le prendre en photos).
Il aurait fallu trois ans à l’horloger et son fils pour mettre au point le mécanisme de la tour de l’horloge. Le sénat les aurait fait aveugler après les travaux pour les empêcher de reproduire le mécanisme pour une autre ville.
Le Pont des Soupirs a une image très romantique alors que les soupirs dont il porte le nom ne sont nullement des soupirs d’amoureux : le Pont se trouve le long des prisons du Palais des Doges et un passage (que nous prendrons pendant la visite du palais) au-dessus du pont permettait de rejoindre les nouvelles prisons construites sur l’autre rive : les soupirs sont ceux des prisonniers qui croupissaient dans leurs cellules. Rien de romantique dans l’histoire de ce pont…
Encore un petit tour dans les magasins de souvenirs du quartier et il est enfin l’heure de notre visite guidée. Il ne s’agit pas d’une visite globale du palais mais d’une visite particulière de certaines pièces du palais non ouvertes au public, avec ensuite un accès aux salles publiques. La visite s’appelle « itinéraires secrets ». Avec le COVID, cette visite avait été supprimée et avait été rétablie au début de l’été, d’abord en italien et en anglais uniquement et mi-juillet, la visite en français a été rétablie : une seule par jour et limitée à huit personnes. Je m’étais empressée de réserver. Nous avions déjà fait la visite en 2017 et cela nous avait beaucoup plu.
Le Palais des Doges est le monument emblématique de Venise, un des plus beaux bâtiments gothiques civils d’Europe.
Ce palais n’est pas un palais royal mais un plutôt un palais d’état puisque Venise, qui était un duché, est devenue une république indépendante dès le moyen âge. Elle était dirigée d’abord par une assemblée populaire, puis par le Grand Conseil, composé de membres des grandes familles patriciennes de la cité, avec à sa tête le Doge (du mot latin Dux, le guide), chef de l’exécutif qui était choisi et gouvernait à vie. Le pouvoir n’était pas héréditaire. A la mort (ou destitution) du Doge, un autre Doge était élu parmi les grands familles.
Siège du gouvernement dès le IXème siècle, la majeure partie du palais date du XIV et XVème siècle. Le Palais était à la fois le lieu de résidence des Doges, mais également le siège du pouvoir politique et judiciaire : le palais comprend donc de nombreuses salles somptueuses de réception, des salles de réunion des différentes formations du gouvernement et des chambres de justice civile et pénale. Ces fonctions judiciaires expliquent aussi que les prisons se trouvaient également situées dans le palais ; au sous-sol (on appelait ces cachots les puits, Pozzi) et sous les toits (ces cellules portaient le nom de « plombs », Piombi, par référence au plomb qui couvrait la toiture, qui laissait passer le froid l’hiver et la chaleur l’été).
La visite « Itinéraires secrets » permet d’accéder aux salles d’archives du palais, aux bureaux du grand chancelier et ses secrétaires, à la salle de torture et aux cachots situés sous les plombs, où se trouvait la cellule du célèbre Casanova. Une partie de la visite est d’ailleurs consacrée à l’histoire de l’emprisonnement et de l’évasion de Casanova, ce qui est assez ludique pour les enfants.
Après avoir montré nos billets et nos Pass sanitaires, nous entrons dans la cour du Palais des Doges et nous dirigeons près du grand escalier appelé l’escalier des Géants.
Le point de rencontre avec le guide est tout près. Nous sommes donc 8. La seconde famille était une famille de 5 mais le groupe étant limité à 4, le papa n’est pas venu. La guide a malheureusement confirmé qu’elle n’était pas autorisée à accueillir une dernière personne. La maman de l’autre famille est journaliste pour l’émission « Des Racines et des ailes ». Elle vient à titre perso mais explique qu’elle va refaire prochainement un reportage sur Casanova et Venise. A suivre…
La guide nous présente un peu l’histoire de Venise et du Palais puis nous commençons la visite par les prisons du bas (les puits) avant de monter dans les étages par des petits escaliers cachés jusqu’aux cellules cachés sous les toits (les plombs).
Elle nous raconte la vie dans les prisons, l’emprisonnement de Casanova en 1755 (accusé de mener une vie de débauche et d'espionnage) et l’histoire de son évasion en 1756 (telle qu’il l’a lui-même raconté dans ses écrits quelques années, c’est-à-dire de manière romanesque et pas très crédible, il a probablement eu des aides extérieures…)
Casanova avait une cellule très basse de plafond alors qu’il mesurait plus d’1,80 m apparemment et ne pouvait pas se tenir complétement droit ! Apparemment, il avait essayé de creuser dans sa cellule pour s’évader mais a été changé de cellule pour une plus confortable la veille de son évasion. De sa nouvelle cellule, il aurait réussi plus tard à s’échapper avec un voisin de cellule en passant par le plafond. Il aurait ensuite rejoint les grandes salles du Palais et il aurait été pris pour un invité égaré car il y avait eu une réception ce soir-là si bien que le gardien lui aurait ouvert la porte pour sortir. C’est du moins son récit…
C’est l’unique évasion connue de la prison des Plombs.
Nous visitons aussi la salle où étaient exercées les tortures… qui donnait par un petit couloir vers la salle du Tribunal.
Photos du site internet du Palais des DogesPuis les salles des services administratifs avec notamment le bureau du Grand chancelier qui est un minuscule bureau en bois, très sobre quand on voit la richesse, l’opulence des salles du Conseil à l’étage d’en-dessous. Le chancelier avait des revenus de l’ordre de 25.000 € actuels par mois mais avait un bureau extrêmement simple : le but était de lui rappeler était un simple agent au service de la République et qu’il n’exerçait pas le pouvoir pour lui-même ou pour la richesse.
La salle des archives est très belle avec les armoiries des doges qui se sont succédés.
Après quelques autres salles, la visite guidée se termine et nous rejoignons la visite « classique » des salles d’apparat du Palais. Nous effectuons la suite de la visite assez vite finalement car nos estomacs protestent vigoureusement contre l’heure tardive du déjeuner à venir.
Nous voyons donc la salle du Grand Conseil, la salle du scrutin, les salles de réception, les salles de justice.
Quelques photos du site du Palais :
Le Grand Conseil
Le Conseil des 10 Le Conseilet nos photos malgré les visiteurs :
C’est immense, très riche, il fallait en mettre plein la vue et éblouir les visiteurs pour leur montrer la puissance de Venise. C’est magnifique mais nous ne sommes pas justement éblouis comme on peut l’être parfois en visitant un splendide palais, trop clinquant pour nous peut-être.
Il est de nouveau pas loin de 15 h quand nous trouvons enfin une petite trattoria pour déjeuner. On se régale de nouveau.
Nous errons de nouveau après aux confins de du quartier Castello jusqu’à l’église Santi Giovanni e Paolo, panthéon de la ville avec des nombreux tombeaux de doges.
Puis nous repartons vers la Place Santa Maria dei Miracoli et dans une rue voisine nous dégustons de très bonnes glaces. Puis de nouveau balade au hasard dans les petites rues entre San Marco et le Rialto.
Puis apéro Spritz sur notre place fétiche de Campo Santi Apostoli.
Retour tranquille par les canaux de Cannaregio les pieds en marmelade.
Quelle journée ! J’ignore combien de kilomètres nous avons pu faire mais bien plus qu’à Velika Planina !