Siberian trip

Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, Essayez la routine… Elle est mortelle ! Reflexion de Paulo Coehlo
Novembre 2017
90 jours
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Départ de Pau à destination de Paris puis vol pour Kirkenes via Oslo. Kirkenes est un petit port norvégien à la frontière entre la Finlande et la Russie, au-delà du cercle polaire.

Train à l'heure. Tout va bien jusqu'à ce que l'on soit bloqué à Dax suite à un accident de "personne" (dixit la SNCF). En réalité, MON train a écrasé un piéton. Je préfère ne pas interpréter ce drame. Le retard pris ne sera pas rédhibitoire (sauf pour la victime).


Arrivé à Roissy Charles de Gaulle sans encombre.

Enregistrement de mon billet au stand SAS Airlines sans problème. Tout va bien, la vie est belle.... jusqu'au passage de la sécurité avant l'embarquement.

Et c'est là que les athéniens s'atteignirent.

Je dépose, comme tous les voyageurs, mon sac, ma doudoune, mon smartphone et ma poche isotherme (contenant 2 jours de sandwichs, fruits et eau) dans les bacs pour passage aux rayons x. Je passe sous le portique et là, une charmante douanière avec des moustaches (si si!) me désigne mon sac et me demande s'il m'appartient. Maman m'a toujours dit de ne pas mentir alors j'ai répondu 《oui madame》. Ok veuillez suivre mon collègue pour contrôle.

DIALOGUE :

- vous me confirmer que ce sac vous appartient, me dit-il enfilant des gants

- oui da cher ami

- je vais donc l'ouvrir pour en vérifier le contenu. Vous ne touchez plus à rien

- faizer faizer

- shampoing et dentifrice ...interdit.... (zut), bouteille d'eau interdit (re zut), ciseaux interdit... (non pas mes ciseaux !).... couteau suisse interdit (ben comment je vais survivre en Sibérie ??).... et ça c'est quoi monsieur ?

- des petites fioles avec de l'eau de Lourdes

- combien?

- ben une vingtaine

- interdit! et ça ?

- des petites boîtes de pâté de ma région

- mouais ça passe limite. Et ça?

- une chaufferette et ses recharges

- ☡⚉⁉🔀 c'est-y quoi donc ? C'est un combustible? Ha mais ça va du tout du tout! ABSOLUMENT INTERDIT! .... et d'abord comment ça fonctionne?

Et là je me dis que je suis bon pour les emm.... Grosses gouttes de sueur.... je respire à fond et j'esspique au monsieur

- on allume un bâtonnet de combustible et on le met dans cette boîte. Cela vous permet d'avoir les mains au chaud pendant quelques heures. Il faut du feu pour l'activer et je n'en ai pas. Ce sera vital pour moi en Sibérie

Et là, il lève la tête et me regarde pour la première fois dans les yeux, intéressé

- Ah bon vous partez pour la Sibérie?

La tension retombe et j'en profite pour lui expliquer mon trip, que la chaufferette c'est important pour préserver mon smartphone du très grand froid, que les pâtés sont pour offrir aux personnes qui m'hébergeront et que les fioles sont destinées aux églises des villes que je visiterai.

Dix minutes de fouille complémentaire puis...

- Bon... gardez cinq fioles pleines, débrouillez-vous pour vider les autres, votre chaufferette, je vous la laisse et les pâtés on a dit ok.

J'avais envie de l'embrasser mais je pense qu'il n'aurait pas été d'accord.

Je pense que je m'en sort bien. Quelle stupide idée d'avoir laisser tous ces produits dans mon bagage cabine. Quel âne bête !

Les objets de mes soucis 

Avion à l'heure. C'est parti pour Oslo (capitale de la Norvège et des norvégiennes).


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Ah Oslo, le pays de la liberté et des formalités les plus simplifiées.

Arrivé à 22h.

Je quitte mon avion et reste dans la zone de transit. La dite zone est vraiment très grande. Restaurants, bars, coiffeurs, diverses boutiques et.... 2 supermarchés (!). Et il n'y a quasiment plus personne. Les boutiques ferment les unes après les autres et je me retrouve à déambuler dans un aéroport vide (comme Tom Hanks dans Le Terminal). J'en profite pour prendre quelques photos et de chercher un bon endroit pour y passer la nuit. Je choisis un petit bar qui a de sympathiques banquettes en cuir. Je m'installe et j'appelle ma Lolo. Dring dring - allô c'est moi - c'est toi mon chéri ? - ben oui c'est moi - où que t'es donc - je suis z'à Oslo.... Bon, je vais pas vous raconter notre conversation, c'est privé. On papote donc et, je vois apparaître à une trentaine de mètres, une équipe de sécurité qui se fige et qui me fixe. Oula ké passa? J'en parle à mon interlocutrice, pardon à Lolo, et nous décidons d'un commun accord, de raccrocher. Et voilà mes totors qui arrivent (2 jeunes hommes et une vieille fille).

DIALOGUE

Elle - God kveld sir. Dine papirer, vær så snill. Hva er formålet med din tilstedeværelse i transittområdet?

Moi - Que le grand cric me croque, je comprends que couic, que tchi, nada, chère demoiselle.

Ils n'ont rien compris également.

1 partout, balle au centre.

À la vue de mes yeux de merlan frit, ils ont compris que je n'étais pas un autochtone.

Bon. On essaye l'anglais. Ha ça va mieux même s'ils conservent une forte prononciation guturale. Ça donne ceci :

- vos papiers / et que faîtes vous en zone de transit / et pourquoi les photos (je viens de comprendre la raison de cette intervention) / et vous ne pouvez pas passer la nuit ici / et vous devez utiliser la salle d'attente ....

STOP!!! n'en jettez plus. OK OK, I go ailleurs.

On se quitte bons ennemis et je vais m'installer sur les sièges de la salle d'attente. Bien dures, bien moulés, qui t'empêchent de t'allonger et une bonne lumière bien crue.

Dans ces conditions, on passe toujours 2 heures à trouver la bonne position. Je la trouve enfin. Minuit... Minuit et demi.... Je

m'assoupie enfin. Une heure, j'entend au loin un brouhaha d'abord léger pour devenir progressivement infernal. Nom d'une pipe! C'est une armée d'hindous et autres pakistanais qui s'attaque au nettoyage.

Bon ben je vais faire quelques sudoku histoire de passer le temps. Et le temps n'est franchement pas passé vite.


À demain

C'est beau un aéroport vide


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6h. J'ai réussi à dormir une treizaine de minutes. Je suis complètement courbaturé. Je me mets à quatre pattes pour pouvoir me relever. Un petit brin de toilette, un café (à 4.9€ je l'ai dégusté !), un de mes p'tits sanvitchs et hop, les boutiques ouvrant au fur et à mesure, je m'en vais faire du lèche vitrine. Une petite heure passe et y a un truc qui me chiffonne :  c'est qu'il n'y a vraiment pas grand monde. Mais bon c'est comme ça. Je décide de me rendre dans la zone d'embarquement avec de l'avance. L'écran indique zone A porte 21. Ok, gigot. J'arrive à la dite porte et là t'as 4 hôtesses en train de faire un tarot, qui me regardent arriver comme si j'étais Justin Biberon. Je me retourne. Non c'est bien moi qui suis maté. Je tends mon billet.

DIALOGUE :

- Du kan ikke gå her sir. sted. Få ned.

C'est le "Faned" qui m'a pas plu. Je sens l'embrouille à plein nez.

- in ingliche plize

- vous ne pouvez pas passer par ici parce que vous êtes un passager d'hier et nous n'acceptons que les passagers d'aujourd'hui.

J'ai les rouages de ma calebasse qui grincent, qui couinent pour essayer d'extraire la logique de la situation . Hé ben tu sais quoi ? Il n'y en a pas épi sétou!

Je dois repasser par la case départ. Sortir de la zone de transit, traverser tout l'aréroporc et me réenregistrer. Et pis tu sais quoi ? JE DOIS REPASSER PAR LA SÉCURITÉ !!! NANANÈRE !

Allez mon bon Ed, courage.

10 mn pour sortir et récupérer la zone d'enregistrement et j'arrive dans le hall de départ NOIR de monde. Ben y zétaient tous là les zigues! Je me sentais moins seul tout à coup.

20 mn d'attente et c'est mon tour pour le check. Je tends mon billet à la préposée.

Ok c'est bon, elle m'a sur son écran et au moment de me rendre mon billet, elle constate la présence d'une étiquette de bagage sur le dos dudit billet.

- où est votre bagage?

-SILENCE...

- Il nous faut votre bagage enregistré.

Et là.... je me sens tout à coup très las, tout mou, fatigué. Une envie de retrouver ma banquette, coucouche panier papattes en rond.

- votre guichet à Paris m'a confirmé que mon sac arrivait directement à Kirkenes.

- mais non il fallait le récupérer en zone de transit  (purée je m'en souviendrai de cette zone).

Je devais avoir une vilaine tête car elle se renseigne auprès de sa collègue de gauche, qui secoue la tête, puis appelle je ne sais qui, palabres, plusieurs minutes d'attente.... me regarde, sourire gêné... on attend encore puis arrive la chef d'escale.... prend le ticket, hoche la tête (dans le mauvais sens), prend son portable.... re-attente, encore des palabres. Moi bras croisés, l'oeil mauvais. Quelle matinée après une nuit d'enfer! Je regarde autour de moi s'il y a une caméra cachée. Une blague de Marcel Beliveau...

Puis j'entends "tusen takk!!!" et grand sourire.

On venait de lui confirmer à cette nouille que mon bagage était bien en soute.

- Pardon pour cette attente et patati et patata...

Et maintenant la sécurité. Et là j'y vais avec le couteau entre les dents.

Mon tour arrive et forcément je me fais contrôler. On ouvre mon sac, triture mes fioles,  examine la chaufferette, lit la composition des pâtés, déçu de ne rien avoir à me piquer dans la trousse de toilettes. Une croix à la craie sur mon sac. "C'est bon passez".

Ouf. Fini les galères.

PS : la craie sur mon sac, c'est une blague.


Coucou à l'heure.

Et c'est parti mon Titi.

Attente sur le tarmac. 15 mn. C'est long. Enfin le roulage, la prise de vitesse.... Mais vas y boudiou! Kesse tatend? Allez!!! encore un p'tit effort. Ça bouge, ça tangue, ça pue le gasoil, ça vibre de partout. On se demande avec mes voisins s'il ne faut pas aller tenir les portes. Et puis miracle. ALLELUIA, on décolle.

Bienvenue sur Cassepipe Airlines.

J'ai un couple à côté de moi.

- Vous êtes belge ?

- Non non. Français. Zidane, Omar Sy,  Mimoun, Tony Parker, Karabatic, Ponatowski.... De Gaulle.

Nota : j'en profite pour vous avouer que je n’ai pas une seule goutte de sang français mais que la France coule dans mes veines.

re-PS : l'odeur du gasoil, c'est des conneries.

Sur ce, je vous laisse. J'ai du sommeil à rattraper.

Notre coucou
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Je me réveille. Au regard de mes voisins je comprends que j'ai ronflé. J'ai l'impression qu' ils attendaient mon réveil avec impatience.

Il me faut un café. Ça tombe bien, t'as le pilote qui passe avec un mini caddie. Il est bien ce gars. Il est pilote, co-pilote, hôtesse, chauffeur-livreur et bagagiste. Vive les love coste.

Quoi 3.5 € le café ??? J'ai du sucre à ce prix là ? Quoi 0.5€??? Bon ben donnez-moi juste le sucre.

Mes voisins entament la discution. Ce sont des russes qui vivent à Kirkenes. Ils rentrent d'Oslo après avoir accompagné leur fille de 20 ans qui y fait des études de International Business.

Ben tiens, j'ai la même à la maison que j'leur dit.

Ça rapproche tout à coup. De plus, ils adorent la France. Paris, Nice, la Normandie ils connaissent. Prochaine étape la Corse. Puis ils me demandent ce que je vais faire à Kirkenes, bled isolé, sans intérêt, froid. Je leur esspique mon trip. Ma doué ! Ce regard qu'ils me lancent! Ils ne le disent pas mais je sens qu'ils me prennent pour un fada. Ils n'ont jamais dépassé Moscou. Au-delà ils veulent pas connaître. Trop sauvage. Avec des gens et des peuples bizarres. Non non ils préfèrent la France.

On philosophe ainsi jusqu'à l'atterrissage. Au moment de toucher le sol, on se met en position de sécurité, tête sur les genoux et mains en protection.... On ne sais jamais. En tout cas ça nous a bien fait rigoler.

On débarque. J'ai soudain une crainte. Vais je récupérer mon sac ?

Le tourniquet se met en route. Les bagages arrivent au fur et à mesure. Aussitôt récupérés par les passagers. Mes russes ont trouvé les leurs et moi toujours rien. Ils attendent avec moi. Sueur froide. Et puis voilà qu'il apparaît mon p'tit sac. Dernier mais bien là. J'ai droit à une tape sur le dos du russe dans le style "Tu vois y a rien à craindre en Norvège. Jamais de problèmes". Tu parles Charles...

Une navette dessert la ville. On se retrouve tous les 3 au fond du véhicule. 20 mn de route.

- vous loger où ?

- je ne sais pas. J'ai lu qu'il y a des pensions pas très chères. Je vais voir.

- eh ben venez chez nous!

Ben tu vois! C'est comme ça que j'aime les Hommes. Un brin de causette, quelques anecdotes, un type qu'ils considèrent fada et te voilà reçu comme chez des amis. J'utiliserai donc la chambre de leur fille Alexandra.

Nous arrivons en ville. Les maisons sont en bois et se ressemblent toutes. Simples et sans chichi. Le temps de m'installer, un petit coup sur le museau et on passe à table.

Pour midi, ce sera simple : repas froid avec les moyens du bord. Une petite sieste (oui encore) et je m'en vais découvrir Kirkenes. J'ai pas de quoi vous noircir une page. C'est une ville banale, sans charme qui vit de réparations navales et de quelques activités minières. C'est également le terminus de l' Hurtigruten (prononcer hourrtougrrouten). Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de l'express côtier norvégien. Il paraît que c'est une croisière formidable.

18 h. A table !

C'est Grégory qui est aux fourneaux. Maria prépare la table. Ce soir, repas de fête : salade russe (betteraves et cornichons), crevettes du port et..... sauté de baleine aux nonions. Je connaissais pas.  Ben c'est pas mal. Ça a la consistance et l'aspect du boeuf mais avec un goût de.... baleine. Fromage et marmelade de baies rouges. Superbe soirée ! On s'est sifflé 4 bouteilles de rouge espagnol en se tutoyant (c'est facile en anglais) et en rentrant un peu plus dans le détail de nos vies. Elle (51 ans), était professeur d'anglais et d'histoire. Lui (54 ans), astronome et professeur de physique.

Ils ont quitté la Russie en 2005 pour incompatibilité avec la politique menée par Poutine et ses sbires. Aujourd'hui ils se considèrent comme des norvégiens. Ils en maîtrisent la langue et les coutumes. Grégory est devenu chauffeur de transport scolaire et Maria toujours professeur d'anglais. Je peux évoquer leur situation car il y a prescription avec les autorités russes.

On a fini la soirée en écoutant de la musique française, leur préférée. Minuit, tout le monde au lit, aux 3/4 bourré. J'en ai oublié les aurores boréales, le but de ma présence à Kirkenes !

Le lendemain matin, ils me font visiter le coin avec passage en Finlande et traversée de quelques villages Sami. Ils semblent déserts mais non, tout le monde vaque à ses occupations : les adultes avec les troupeaux de rennes et les enfants à l'école.

Midi. On s'arrête à une station service pour grignoter un truc. Une soupe bien consistante avec je sais pas quoi dedans. Comment tu dis Maria? Du renne ? Ah ben voilà vous savez tout. On se prend 3 saucissons à machouiller  (encore du renne, mais très très bon) et on continue la balade. Ce n'est que succession de fjords, de lacs et de toundra. Que d'eau.

Allez on rentre. Il est 14h et la nuit tombe. 15h tu vois plus rien. Il fait -6º.

Une belle balade vraiment.

18h. À table. Ce soir, Grégory prépare un dîner tout poisson. Cru, fumé et salé. Extra! Comme boisson, eau pour Maria et ...une boutanche de cognac pour nous autres. Je suis d'abord surpris mon bon, ça à l'air de lui faire plaisir. Ben ça passe vachement bien, trop bien même. 70 cl dans le gosier à deux. Le repas dure. J'ai du mal à aligner deux mots de façon cohérente.

En dessert, une superbe tarte aux baies préparée par Maria.

On la déguste devant la télé.

Grégory me propose "L'instinct de mort - l'histoire de Mesrine" en v.o sous-titré en norvégien. Ils l'ont vu 3 fois. Moi jamais.

Le film a tout juste commencé que je dors déjà. Zut, je ne saurais jamais comment se fini l'histoire de Mesrine.

Et encore raté pour les aurores boréales !

Le lendemain, même pas mal aux cheveux,  juste la bouche un peu pâteuse. Maria nous a préparé une grosse soupe avec des trucs dedans. C'est bon et ça revigore. Aujourd'hui repos. Et ce soir on mange les restes.

Pour les aurores s'est raté. Trop de nuages.

Le MIRACLE a eu lieu mardi soir. Vers minuit.

Et c'est réellement un miracle. Je ne suis pas suffisamment poète pour vous décrire le phénomène et le ressenti provoqué mais ça m'a embué les yeux. J'étais complètement gelé, limite engelures, mais H E U R E U X comme un gamin. J'ai même entamé une danse de la pluie, seul, sur la crête d'une colline, sans lumière de la ville, dans la pampa. Juste MOI et Madame AURORE qui me présentait son voile vert et rose, comme une protection, l'air de me dire "tu m'as attendu et bien me voilà". Respire Ed, respire.

Je regrette juste de ne pas pouvoir vous en faire profiter. L'intensité (KP)de l'aurore n'était que de 3.5 sur 9. Donc nécessité d'avoir un appareil performant pour capter les images.

Pour ceux que cela intéresse, voici une appli bien fichue que j'utilisais : AuroraCast


Mes hôtes


Nous on a les sangliers qui traversent la route. Eux, les rennes.
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Aujourd'hui c'est le départ pour la Russie !

Embrassades avec mes amis. On se promet de se revoir en France.

 Direction le bus pour Murmansk.

Mini bus. Nickel. Confortable. Pour 16 passagers et nous ne sommes que 11. Finlandais et norvégiens. Je suis sur la banquette du fond avec un jeune, le seul russe du voyage.

On part. Et là, je me choppe une boule au ventre et 20 de tension. Je réalise que je vais enfin en Russie et qu'il faut pour celà passer une DOUANE.... Je prends vite mon dico (tu crois pas que j'aurais pu le faire avant!) et je prépare mon argumentaire: - je n'ai rien à déclarer  -  oui j'ai un visa Affaire mais je viens pour du tourisme  -  mon circuit? Murmansk, Saint Pétersbourg, Moscou etc.... - mon billet retour? Je le prendrai à Tokyo  -  ça ? du pâté pour mes sandwichs  -  ha ça ? Des petites bouteilles que je veux remplir avec de l'eau du Baikal pour offrir à mes amis. Bref, j'anticipe toutes les questions. Je suis prêt et ça va mieux. 

25 mn de route, en très bon état. Gelée mais on a un as du volant. Premier contrôle. Facile puisque je quitte la Norvège. On traverse un no man's land et 3 mn plus tard premier contrôle russe. Un militaire monte et contrôle nos papiers. Et il s'attarde sur chacun de nous. Ok on repart. 2 minutes de plus et voilà qu'apparaissent les bâtiments russes. Et là mon pote, je fais dans mon falzar. Comment je m'appelle, j'sais plus, qu'est ce que je fais ici, j' sais plus et tous mes arguments bien appris comme il faut, pfuut oubliés. Un militaire nous indique l'endroit où se garer.  Moteur coupé. On sort du véhicule pour rentrer dans bâtiment somme toute banal. Il y a du monde. Je me mets à la queue du groupe. Je sens que ça pas être du gâteau. C'est lent mais ça avance. Un angle droit et je vois plus mes coéquipiers de route. Je passe à mon tour cet angle et je me retrouve dans une grande pièce avec deux guichets de travers qui t'empêche de voir les douaniers. Et sur la droite, une pièce avec des pupitres aux murs. Et j'y vois des gens, dont certains passagers de mon bus, remplir le document d'enregistrement qui est à remettre avec ton passeport. Je regarde autour de moi pour en récupérer un. Peau de balle! Rien! Nada! Je choppe celui qui me parait le plus intelligent.

- où c'est que t'as trouvé ça gars - en anglais

Et lui me répond un truc en finlandais et me désigne les fameux guichets. Ah bon? C'est bizarre je me dis. T'es obligé de faire la queue pour obtenir le document, revenir dans le hall d'accueil pour le remplir et refaire la queue pour te présenter à nouveau ?? Ça n'a vraiment pas de sens. Bon j'attends. Arrive mon tour. Purée chuis pas à l'aise. Je passe la ligne de confidentialité et me voici voili voilou devant mon probable bourreau.

- Zdrazdvouytché (en tendant mon passeport )

- Zdrazdvouytché (en prenant mon passeport )

Je l'entends tourner les pages. Puis il me fixe pendant 15 secondes  (crois moi c'est long).

Puis il utilise une loupe de joaillier et passe en revue toutes les pages. Il me fixe à nouveau et....

- document d'enregistrement ?

- Quoi comment ça! Quel document d'enregistrement ? C'est à vous de me donner le document d'enregistrement! Faites caguer avec votre document d'enregistrement! Non mais...

Non je deconne. J'ai pas répondu ça. Pas envie de connaître le gnouf russe. En fait je lui ai juste dis "niema" - j'ai pas.

Et lui toujours à me fixer, impassible, froid, vide de toute émotion. Il me semble quand même avoir perçu ses narines frémir. C'est une scène qui ne dure que quelques secondes, moi j'avais l'impression d'être devant lui depuis  une heure.

Et le voilà qui repique son nez sur mes papiers.

J'entends "scritch scritch scritch ". Une minute, deux minutes et toujours "scritch scritch scritch ". Mais qu'est ce qu'il fait noudidiou ? Et puis les "scritch " cessent.

- signez là !

En fait, ce brave douanier a rempli le fameux document pour moi. Coup de tampon sur les documents.

Passez!

Au moment de passer le sas, je jette un oeil derrière. Madre mia ce peuple! Et au milieu, mes copains de voyage.

Bon maintenant le contrôle bagage. A droite à déclarer, à gauche rien à déclarer. Je prends le couloir de gauche. J'essaye de me remémorer mes réponses mais rien ne vient. Tant pis. J'improviserai.  J'arrive dans une pièce, plusieurs tables, plusieurs douaniers. Ils me scrutent. A droite un bureau et 2 gradés. Analyse de my body. De haut en bas puis de bas en haut. Puis ils me montrent la sortie. Tout ça sans un mot!

Tout ce stress pour rien!!!!

Me voilà dehors. Content comme tout. Le bus est là. J'étais le dernier en rentrant, je me retrouve quasiment premier en sortant. Deux mots avec le chauffeur, il range mes bagages, me demande comment ça s'est passé etc...

On discute un peu et je lui demande pour le document d'enregistrement. Il sait pas car il a un passeport particulier. Là je lui demande de me prendre en photo . On se trouve sur un quai et les bâtiments n'ont pas de fenêtres. Pas de militaires dans le coin. Hop. Clic clac c'est dans la boîte. J'ai même pas le temps de ranger mon portable. T'as deux douaniers qui apparaissent tu te demandes d'où et qui interpellent le chauffeur.

Eux -  il est interdit de prendre des photos (en russe)

Lui - je ne savais pas (en finlandais)

Moi - c'est moi le responsable (en anglais)

Eux toujours à Lui - vous savez que c'est interdit. Vos papiers.

Moi - mais c'est moi qui lui ai demandé!

L'un d'eux se tourne vers moi, regard noir - c'est bon je vous compris - sur le ton de "maintenant tu ferme ta gu... " Montrez les photos. Il me montre la dernière et désigne l'icône poubelle. Je supprime. Ils notent l'identité du chauffeur et, avant de disparaître t'as mon bidasse qui se tourne vers moi et répète yaponimayou (J'ai  compris).  Gloup, je sens un filet de sueur le long de mon dos. C'était chaud. On se regarde, soufflé par l'intervention. J'espère qu'il n'y aura pas de conséquences pour le chauffeur. Il me dit que non.

Du coup, entre-temps, les autres passagers sont montés à bord et ils ont assisté à la scène. Je grimpe. Silence de mort à bord. Je m'installe à ma place du fond et je bouge plus. Et on démarre. Là t'as le petit jeune à côté de moi qui me regarde en balançant sa main me signifiant "oulala tu l'a échappé belle". Il s'approche de moi et m'explique que les autres passagers pensaient devoir chercher un autre chauffeur. Du coup on en rigole tous les deux.

Je lui demande pour le document d'enregistrement. Il sait pas. Il est russe donc pas besoin. Bon ben si personne ne sait....

On trace la route. 5 mn plus tard, barrières sur la route et nouveau contrôle et 10 mn plus tard un dernier encore. C'est vraiment sévère.

Il est 15h30. Il fait nuit noire. Le chauffeur ronchonne car il commence à neiger. Ça ne l'empêche pas de conserver sa vitesse. Je suis épuisé par tout ça. Je pique du nez.

Nous arrivons à Mourmansk à 22h (local).

C'est une énorme tâche de lumière dans la nuit arctique.


L'arrivée à Mourmansk
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J'avais prévu de coucher dans une auberge de jeunesse. Mais avant de quitter Kirkenes, j'ai trouvé sur un site dédié aux voyageurs, un gars qui voulait bien m'héberger 2 jours.

Il est même venu me récupérer à la descente du bus.

- Hi Edmond. Nice to meet you.

- Hi Mikhaïl.  Nice to meet. you.

Poignée de mains chaleureuse. Questions rituelles  (bonne route, pas de soucis à la frontière, pas trop fatigué....?). Non non tout est ok.

- Bon je t'emmène boire un verre pour te souhaiter la bienvenue.

Et bien soit, allons-y.

Je me retrouve ainsi dans une espèce de bar-restaurant-pub-discothèque assis entre Timour (prof de gym), Mira (danseuse), Boris (forgeron), Valentina (artiste peintre) et Mickaël  (responsable de fret maritime).

Et c'est parti! Chacun sa tournée et chacun son toast. Et sécher zenla... pardon, chez ces gens là  (pfuu pas facile à dire à c't'heure-ci), les toasts sont importants.

Ha j'oubliais de vous dire que l'établissement faisait également karaoké. Et que croyez-vous qu'il arriva???

Une journée d'enfer pour commencer, une soirée d'enfer pour finir.

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Je suis resté 3 jours à Mourmansk. J'en ai profité pour discuter avec MF. Il m'a dit - Fait gaffe Ed tout n'est pas cirrhose dans la vie! Essaye le thé, tu auras les yeux moins jaunes.

J'lui ai dit banco. Et ça va bien mieux.

Qui est MF? Ben c'est  Mon Foi.

Bon j'en étais ouske?

Ah oui Mourmansk. Mon dieu que dire de Mourmansk....que c'est une une ville banale, certes,  mais avec un centre moderne et animé. Par contre la banlieue....purée quelle tristesse!!! Des blocs de l'époque soviétique, hauts (6/8 étages sans ascenseur), plantés sur des longueurs impressionnantes, sombres, trottoirs défoncés. Et puis tous ces gens semblant déprimés, dans leur porche d'entrée, mains dans les poches, clope au bec, ressemblant à des parapluies en train de sécher. La détresse à l'état pur. Et pourtant non! Leur intérieur est simple mais bien agencé. Très bien isolé. AUCUN bruit. Chauffé (trop) par la ville et pas cher. J'ai pris mes repas chez chacun de mes p'tits camarades. Eh bien ils sont quasiment tous propriétaires. Et heureux d'y vivre.

Normal. Les salaires sont multipliés par 2 ou 2.5 dans le grand Nord.

Et pour leur mine d'enterrement me direz-vous, eh bien c'est dans la nature de chez Jean la... zut ...ces gens-là (j'ai vraiment du mal).

En trois jours j'ai appris que la plupart des choses intéressantes ne pouvaient pas être photographiées. Le cimetière des sous-marins, niet. Les chantiers navals, encore niet. Bon la gare alors? - quoi niet aussi? Et le brise-glace nucléaire? Je peux? Vous m'avez dit oui? Génial ! Comment ? Il est parti en mission? ... quelle tête de ☠. Pour couronner le tout, on avait un indice KP très prometteur (6/9), hélas le plafond nuageux était trop bas. Donc pas de photos également.

Bon. La bonne nouvelle c'est que j'ai mes deux pieds en Russie n'est-ce pas?

Demain matin je prends le train pour Saint Pétersbourg. Départ 9h15 - arrivée 14h le lendemain. Excellent ! Je serai frais comme un gardon et j'aurai suffisamment de temps pour trouver une piaule.

Allez dodo.

Chez Mickaël
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Bon. J'ai raté mon train du matin. La demi heure de marche prévue pour aller à la gare est passée à plus d'une heure. En cause la chute des températures durant la nuit (passage de +2º à -8º!). Tout était verglacé. J'ai joué au funambule jusqu'à la gare. Deux jolies chutes et un train loupé. La journée commence bien.

Maintenant il va falloir expliquer à l'aimable guichetière que j'ai raté mon train et que je veux échanger mon billet. Ok pas de soucis, on fait notre petite affaire. Seulement voilà, billet de dernière minute = prix doublé. Et départ 19h pour une arrivée prévue à 22h30, donc en pleine nuit dans une mégapole que je ne connais ni des dents ni d'Eve.

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Je sais pas vous mais moi je crois au destin. Je laisse le hasard aux éplucheurs d'oignons.

Sans mes deux culbutes sur les fesses, je n'aurais jamais rencontré Tamarat. Parce que Tamarat n'officie que la nuit. Et que si j'avais pris le train du matin comme prévu, cette rencontre interstellaire ne se serait jamais produite. Nous sommes deux poussières cosmiques dans ce monde, dont la collision a généré 8 jours de tendres souvenirs pour moi (mince je tombe dans le métaphysique maintenant....).

22h30. Je descends du train. 28 heures en compagnie d'une quarantaine de bidasses en permission. J'étais déjà installé, bien, tranquille, très peu de monde dans mon wagon. Par la vitre je vois ce petite monde déambuler sur le quai et j'me dis "tu vas voir c'est pour toi!". Et bibi avait raison. Adieu Calme, Sérénité, Sommeil. Ça va être l'enfer!

Ben des enfer comme ça tu en redemandes. Ils ont pris possession de leur couchette, ont changé de vêtements. Souvent pour un jogging. Certains se sont pieuté, d'autres ont pris un bouquin et il y avait même des joueurs d'échec. Tout ça sans un mot, sans un bruit. IMPRESSIONNANT. Et question odeur me direz-vous. Eh ben j'en connais qui ont un refoulement supérieur aux 40 mecs réunis.

Bon je m'égare.... il faut que j'arrête d'anecdotiser.

Tamarat,comme d'autres babouchkas, était en sortie de gare. Toutes étaient discrètes, à chuchoter une phrase incompréhensible mais que je devinais comme étant une proposition de logement. Je refuse les deux ou trois premières et me retrouve devant ma p'tite Tamarat. Et là t'as l'étincelle. Et le sourire. Un coup de tendresse pour ce petit bout de femme qui, comme beaucoup d'autres, améliore son quotidien en louant une chambre.

- skolka ouvas komnata? - quel est le prix de votre chambre?

- prikhoditié prikhoditié - venez venez

Bon. Ça répond pas à ma question mais je la suis sans savoir où, chez qui et combien.

20 mn de bus et me voilà dans son quartier. Copie exacte de la banlieue de Mourmansk. Il pleut et peu d'éclairage public. Quelle ambiance!

Et me voilà chez Tamarat. Je suis accueilli par Mouss, un bouledogue français, sans dents suite à une maladie et se déplaçant difficilement sur trois pattes suite à un accident. Et Massik, un joli chat à poils ras que son fils lui a confié pour un week-end.... il y a 10 ans. Mouss étant incontinent, nous sommes obligés d'enjamber ses petits caca d'anges déposés joliment à l'entrée.

L'appartement est simple et (malgré Mouss) bien entretenu. Et ma chambre à l'avenant.

- Allez vous doucher. Je vous prépare à manger .

Franchement j'en demandais pas plus.

Le repas m'attendait sur la toute petite table de la cuisine. Une soupe russe (chtchi), assiette de légumes, fromage et thé. C'était bbboonnn!!

J'ai essayé de parler argent.

- zavtra zavtra (demain demain).

J'étais trop fatigué pour insister.

Massik / le chtchi /

Mais pas de photos de Tamarat, elle aime pas. Ni de Mouss, il est trop amoché par la vie.

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En fait tout à commencé le lendemain matin. C'est Massik qui m'a réveillé en grattant à la porte. Ma chambre donne sur un espace vert et le chat aime bien s'installer sur le rebord de la fenêtre pour parler aux pigeons.

Tamarat est en cuisine. Je lui fais coucou, ne sachant pas si j'ai droit à un café ou non.

- Va te laver, c'est prêt dans 5 mn.

Tiens on est passé au tutoiement? Et puis je "dois" aller me laver? Kaslanne tienne Étienne. Ça sent trop bon. Donc j'obéis.

Petite toilette, hop! Et les 2 pieds sous la table. Au menu : thé / café, yaourt, tartines de pain noir au beurre et..... kasha! Comme quand j'étais tout petit petit. Une belle assiette bien chaude et bien sucrée. Je me souvenais pas que c'était aussi bon. Pourtant quand m'a p'tite maman m'en faisait je tirais une sacrée tronche.

Note de l'auteur - pour vous éviter des recherches dans le dico : la kasha est une sorte de porridge aux céréales diverses et variées cuites très longtemps dans du lait. Ça a généralement une sale gue....

Ben j'ai tout mangé ! Tout bu !

- tu restes combien de jours ?

- je ne sais pas. Vous demandez combien pour la chambre ?

- 400 roubles.

- et les repas ?

- c'est toi qui vois...

2ème note de l'auteur - pour vous éviter etc etc... : 1 Rub = 0,0143937 EUR au cours du 14 décembre 1913 mais ATTENTION 1 Euro = 69,4748 RUB au cours du 32 mars 2021 , et là une règle de trois multipliée par la racine carrée des carottes du jardin s'impose vous en conviendrez. Réponse ? Hum... combien? Alors? Personne ? Eh bien je vous laisse chercher mes bichons.

En tout cas moi, à ce prix là, je lui ai dit " 8 jours si ça vous va". Ça lui allait.

Maintenant que les questions d'intendance sont réglées, à moi Saint Pétersbourg (Peter pour les russes).






En attendant que je trouve mes mots pour vous essprimer ce que c'est Peter.

Une petite leçon de couture. Pour raccommoder les sangles d'un sac à dos (explosées en vol à Mourmansk), il faut utiliser le noeud dit "de Mao". Passque mon papa y disais toujours qu'il a une tête de noeud ce Mao.

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Je ne vais pas faire office de guide touristique. Il y a suffisamment de sites sur la toile pour vous parler de cette PERLE.

Mes photos et vidéos seront plus efficaces que mes blabla.

Mais quand même. QUELLE VILLE SUBLIME!!!

Des palais, des monuments, des places gigantesques, des colonnades, des statues, des musées, encore des musées et quels musées ! L’eau est omniprésente à Saint-Pétersbourg traversée par la majestueuse Neva et tous ses canaux. La ville compte plus de 340 ponts qui se soulèvent la nuit pour laisser passer les bateaux.

Tu peux te promener le nez en l'air. Aucun risque de marcher sur un truc qui porte bonheur quand c'est le pied gauche qui fait connaissance. C'est d'une propreté toute germanique. Vraiment plaisant.

Les bémols.

- La circulation. Trop de véhicules qui circulent vite et bruyamment. - - La sécurité. La police, les militaires, les vigiles, les milices..... Il y en a partout ! Les portiques idem. Ils en mettent partout.

Mais que j'ai ADORÉ cette ville💟.



Quelles photos pour ceux qui n'ont pas Whatsapp

Je suis rentré le premier soir sur les rotules. La visite de Peter certes mais aussi la subtilité des transports en commun. Le centre ville est à 40 mn. C'est le bus nº22 qui y mène. 18h, je décide de rentrer. Il pleut, j'ai faim et j'ai les pieds mouillés. Le 22 arrive, bondé. C'est l'heure de pointe. Je réussi à y grimper et roule jeunesse. Je suis coincé entre 4 bonhommes. Et comme il n'y a pas de barre verticale pour t'accrocher  (une autre subtilité des bus), je tangue en fonction des mouvements du véhicule. Eux, ils sont habitués ! Ils ont développé un pied marin pour garder l'équilibre. Mais moi, petit Barinquais, j'ai pas de transport en commun dans mon village. Quand je vais boire le café chez les copains ou acheter du pain, je suis assis dans ma Safrane.

Note de l'auteur: je n'ai plus de Safrane mais ça me plaisir de l'évoquer.

Je bouscule donc tantôt l'un, m'accroche à l'autre, prends la main du troisième et explose en vol contre le quatrième, le plus costaud. Mais ils sont sympas. Ils font comme si je n'existais pas (surtout le costaud). Cela dure comme ça un petit moment. Et puis, petit à petit, le bus se vide et je peux même m'asseoir.

Je trouve le temps bizarrement long tout de même. J'essaye de me repérer. Mais tintin. Tout se ressemble en banlieue. En plus avec cette pluie....

Toujours est-il, après une bonne heure de transport, le chauffeur s'arrête, se tourne et dit un truc que j'ai pas compris. Je me tourne pour voir à qui kil cause. Eh bééé. Y'a pu personne !!! C'est moi l'heureux destinataire de ce phrasé cyrillique?

- kezako m'sieur?

- terminus

- comment terminus! Vous allez pas à  Chossé Revolutsi? (Adresse de Tamarat)

- non

- vous êtes pas le 22?

- si. Mais pour Chossé Revolutsi il faut prendre le bus 22. Moi je suis le tram 22.

- 😢🤤😖😨😭     

Les bus et les trams se ressemblent. Intérieurement et extérieurement. Le tram à juste un crochet électrique que je n'ai pas vu. Et combien même....

Le chauffeur m'explique que je suis à cinq bornes de mon arrêt. Il y a bien un bus qui peut me rapprocher mais il me restera 2 bornes à pied. Tant pis j'y vais.

Le paysage de mes 2 bornes à pied. Photo de gauche à gauche de la route, photo de droite à droite de la route. Et moi au milieu.

Je suis arrivé à 21h. J'enlève mes chaussures, mets mes chaussons (on ne rentre jamais dans une maison avec ses pompes chez les russes). Je passe la tête en cuisine (oh que ça sent bon!) et salue Tam (je vais dire Tam c'est plus court)qui me tourne le dos et qui grommelle un truc. Oups, elle est pas contente la dame. A cause de l'heure probablement.

Le temps de me changer et de me laver les mains elle me dit à table. Miam miam miam.

Je m'installe, elle me sert une soupe de légumes et s'assied à ma droite. J'ai fini ma deuxième cuillerée :

- t'es pas rentré à midi? Sur un ton de reproche.

Ma troisième cuillerée reste en suspend. Voyons, me dis-je, il me semble pas lui avoir dit que je rentrais ce midi.

- Il faut me prévenir quand tu rentres pas. Pour te faire un sandwich. Ceux qui viennent chez Tamarat sont en pension complète.

Je l'ai remercié en lui confirmant que les midis je les passerai en ville. Les choses ainsi clarifiées j'ai fini ma troisième cuillerée.

Et puis arriva la suite.... des choux farcis. Il me semblais bien avoir reconnue l'odeur en rentrant. Quel délice. Les mêmes que faisant môman. Pour suivre une compote maison et du thé. Elle a dû cuisiner une partie de la journée.

Pendant mon régal, Tam m'a évoqué sa vie.

Elle a 75 ans. Veuve depuis 2 ans. Son mari Ruslan était retraité de la marine. Elle a un fils (j'me souviens plus du prénom) qui vit à 300 km de là. Il est éducateur. Elle ne le voit pas souvent. Et ça l'attriste, je le ressent à sa voix. J'ai voulu lui dire que c'est la vie ; tu fais des gosses et tu attends qu'ils s'en aillent. Puis, quand ils sont partis, tu attends qu'ils reviennent. Je me suis abstenu et puis elle aurait pas compris dans mon jargon multi-langues.

Tam ne loue pas sa chambre pour de l'argent. Elle recherche plus de la compagnie. Une présence autres que ses animaux. Elle dit que ses voisines l'embêtent. Elle les aime bien mais quand elles se retrouvent entre elles, c'est pour pleurer la mort du mari et le départ des gosses.

On a parlé ainsi un bon moment. J'ai compris un cinquième de notre conversation mais j'ai compris l'essentiel. Tamarat est vraiment quelqu'un de bien.


Mon coin repas et ma chambre

Le lendemain, le petit déjeuner était installé. Yaourts, fruits, pain, charcuterie et fromage et confiture maison. Je lui demande si elle attend du monde.

- non non. C'est pour toi. Faut que tu manges.

En fait, comme la veille j'ai tout mangé, elle a doublé les rations.

Et avant de partir, elle sort une poche du frigo. Mon casse-croûte.

Un soir, en rentrant, je lui demande si elle a, par hasard, des pastilles pour les maux de gorge. Qu'est ce que j'ai pas demandé là ! Elle a abandonné le repas pour me préparer une inhalation! Puis une mixture (écoeurante) pour me gargariser la gorge. Et le repas accompagné d'une infusion d'herbes bizarres. J'ai dû m'y plier. Heureusement que la veille je ne lui ai pas dit que j'avais mal aux pieds. Elle m'aurait sûrement préparé une bassine avec une décoction secrète. T'imagines la scène ?

Un matin alors que je m'apprêtais à sortir :

- ne mets pas tes mains dans tes poches aujourd'hui

- ⁉

- il a gelé cette nuit. Si tu tombes, il vaut mieux avoir les mains libres.

J'ai failli lui répondre "oui maman".

Mon séjour c'est passé ainsi, entre des plats et de douces réprimande qui me rappelaient ma p'tite maman.

Je l'ai quitté un dimanche. Le matin je lui ai acheté un bouquet de fleurs. On a déjeuner ensemble. C'était la première fois.

Et puis on s'est serré bien fort mais rapidement. J'en avais gros sur la patate. Et, descendant l'escalier, je me tourne une dernière fois et je surprends Tamarat me faisant le signe de la croix.

Une tradition paraît-il.



Moscou à nous!

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Je ne peux pas vous décrire Moscou. J'arrive pas voilà. C'est une ville qui est trop....TROP. La métropole des superlatifs : plus grande ville d' Europe (2000 km2 contre 150 pour Paris), plus grande concentration de milliardaires au monde, des parcs sans fin, des avenues larges de 100 m, longues jusqu'à 13 km, etsétera etsétera. Un flot continue d'énormes berlines et du monde partout tout le temps.

Moscou c'est la grandeur et l'excès alors que Peter représente la finesse et le raffinement. C'est une ville à découvrir absolument. J'y suis resté 8 jours. Accueilli par une gentille famille moscovite. Ilya le père, informaticien, Masha la mère, prof d'art et la petite Sonia 8 ans. Ils sont parfaitement bilingue et projettent de s'installer au Canada d'ici 3 ans. Comme une grande partie de cette jeunesse russe, brillante et inventive, qui veut réussir sans tomber dans les excès de l'administration et, disons les choses, la corruption à tous les étages. Ilya prédit même un début de révolution d'ici 5 ans. Prenons rendez-vous.

Malgré la fureur de vivre de cette ville, j'y ai passé une semaine tranquille mais sportive (plus de 100 km de marche). Et pas de problème ou mésaventure qui aurait pu agrémenter cette étape. Juste des bricoles.

Un jour Ilya m'a proposé de découvrir la ville en voiture. Tu parles d'une idée. On sort du parking, on fait 500 m et on se retrouve bloqué pendant un bon moment. On décide de reporter la balade. On a mis plus d'une heure pour revenir au point de départ.

Un soir, alors que l'on jouait à un jeu de société, un ami d'Ilya est passé pour leur montrer sa dernière acquisition. Une espèce de monstrueux Land Rover, que je savais même pas que ça existait. Le mec était un peu pédant à mon goût. Ilya lui tirait une langue comme ça devant le véhicule.

J'ai tenté un bon mot pour dé-pédanter le zozo :

- Avec ta bagnole tu peux transporter un cadavre dans ton coffre sans avoir à lui replier les jambes.

Je pense qu'ils ont pas compris. Ils ont pas rigolé. On est remonté avec Ilya, finir la partie et on a plus parler de la bagnole.


Demain un petit tour dans les "environs" (500 km)

Ilya et Masha
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J'ai beaucoup hésité avant de publier cette partie. Cela rentre dans le domaine de mes anciens et de leur histoire si tourmentée. Mais voilà l'occasion de rendre hommage à des personnes que je n'ai pas ou peu connu et grâce auxquelles je suis là aujourd'hui à vous conter mon voyage et vous em... au quotidien.

A Moscou, j'avais entre les mains, une lettre de  mon oncle Anatole accompagnée d'une  adresse. Elle correspondait au logement des enfants d'Anton.

Anton était le frère de ma grand-mère maternelle Aniela (Lèla). Au moment des faits, il vivait à Moscou où il a participé à la conception du métro.

Aniela s'est mariée dans les années 20 avec Joseph (mon grand-père). Une riche famille polonaise.

A l'arrivée de Staline, la purge a commencé.

Joseph fut fusillé et Aniela chargée dans un train à destination de Magadan, au large du Kamtchatka. Le goulag. La fin du monde me disait maman.

Mais grand-mère n'était pas seule. Elle était accompagnée de Bronia  (17 ans), Evelyna (15 ans, ma maman), Anatole (14 ans) et Longin (13 ans). Ses enfants.

Le convoi s'est arrêté à Dniepr. La Providence. Un homme sur le quai (on suppose le chef de gare) en a profité pour libérer quelques familles dont la mienne. Ils ont fui et trouvé refuge auprès d'une dame qui a caché les enfants pendant que grand-mère partait demander de l'aide à Anton. 1000 km à parcourir!! Sans papiers et à se cacher en permanence. Comment a-t-elle fait?

Toujours est-il qu'elle a retrouvé son frère.

Anton lui a donné TOUT son argent. Elle a pu ainsi retrouver ses enfants et continuer son exode.

Aujourd'hui, je suis en bas d'un immeuble avec un bout de papier que je triture depuis une heure. Il fait très froid, j'ai les pieds et mains gelés. Mon nez coule. Et je n'ose pas appuyer sur le bouton. Y a t'il encore des survivants, que dire, comment se faire comprendre?

Dernière grande respiration et je me lance. Une dame me réponds et je lui dit les phrases que j'avais préparé. Elle me réponds qu'elle ne comprends rien mais elle ouvre tout de même  la porte d'entrée. Direction 9ème étage.

Elle m'attend sur le seuil de son appartement.

- je viens de France. J'ai un courrier pour vous de votre cousin Anatole. Anatole est mon oncle.

Je vois bien qu'elle est perdue avec mes propos.

Elle me fait entrer dans l'appartement. Deux autres personnes âgées s'y trouvent debout devant moi. Galina et Ioulia sont les deux dernières filles d'Anton. Maxime est le mari de Galina. C'est lui qui prend le courrier et le lit. Sa voix est hésitante et sa vue n'est pas fameuse. Au fur et à mesure de la lecture, les visages changent. Ils ont compris.

- c'est le fils de ta cousine Wala (Evelyne).

Et là, l'instant de magie suprême. On s'embrasse de longues minutes, personne ne parle.

On s'est assis. Galina a voulu à tout prix me faire manger (c'est vraiment une manie), que je dorme chez eux.

La conversation n'était pas facile. Ils ne s'exprimaient en russe très académique.

Toutefois, j'ai compris qu'elles étaient les dernières. Plus de 80 ans. Elles ne connaissaient pas maman mais Anton évoquait souvent l'exode qu'a subit sa soeur et ses enfants. Et puis les photos. Et les histoires,  les souvenirs, les anecdotes. J'ai pas saisi grand chose mais j'ai fait comme si. J'ai demandé à aller me recueillir sur sa tombe, une simple stèle - Anton, sa femme et leurs 3 filles déjà décédées.

Avant de les quitter, j'ai promis à Galina de leur écrire.

Merci Anton, merci Babouchka et merci aux inconnus qui ont sauvé ma famille.

La famille SKOKOWSKI
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Sergey Possad et le tombeau d'Yvan le Terrible
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Ma première tempête de neige
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Une ville musulmane. J'ai pas vu la différence. Cathedral et mosquée côte à côte.
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Oulala! Je suis très très t'en retard avec mon blougue. Vite mettons nous z'à jour.


Avant tout, voici une petite vidéo en retard. https://youtu.be/qfO3nDUlMO4


Il s'agit de l'anneau d'or. Ensemble de villes fortifiées, anciennes cités des tsars qui ont eu leur heure de gloire jusqu'au 14ème siècles.

Les photos intérieures sont interdites... mais pour vous que ne ferais-je donc pas.

De toute façon, un petit péché réussi vaut mieux qu'une bonne action ratée n'est ce pas ?

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Après Mourmansk et le cercle polaire, voici ma deuxième étape de coeur.

Le transsiberien, je vous l'évoquerai lorsque j'aurai réalisé la totalité du parcours.

Avant mon départ de Kazan, j'ai trouvé un famille pour me loger une nuit, le temps de m'organiser pour mon transfert vers l'île d'Olkhon. Le rocher des chamans.

L'échéance approche mes petits, l'échéance approche....

40 mn dans un joli tramway de l'époque soviétique  et me voilà rendu chez Viktor et Alla. Lui, 63 ans, officier de l'armée russe à la retraite. J'essaye d'en savoir plus mais botus et mouche cousue. Secret Défense. Admirateur inconditionnel de la France, de son vin, ses chansons et les croissants. Elle, la cinquantaine je pense, infirmière à l'hôpital général de la ville. Elle est coréenne. Deux grands enfants, Hélèna et Sacha. Accueil à la russe, chaleur et convivialité.

En définitive, j'y suis resté quatre jours pour cause de fortes chutes de neige.

Ce n'est pas un soucis en soi pour Irkoutsk. Le problème c'est la route pour Olkhon.

Le minibus qui y mène est pourtant en service.  Mais Viktor me prévient des difficultés encourues. Le voyage de 6 heures peut rapidement devenir un raid de 12 heures ou plus.

- tu restes à la maison en attendant

- spachiba Viktor

Ainsi, j'ai visité Irkoutsk. Une jolie ville malgré le mauvais temps. De nombreuses maisons en bois décorées de belles dentelles. Une superbe promenade le long de l’Angara, des églises aux dômes colorés partout. Et cette succession de marchés locaux bouriates, russes et chinois.  Quelle atmosphère !

Mon séjour chez Viktor et Alla ? Quatre jours de petits plats russes et un litre et demi de cognac à 2.

Et puis il y a eu ce voyage vers le village de Listvianka.

70 km en voiture le long de l'Angara et de la taïga. Un énorme rocher blanc au milieu du fleuve nous indique la jonction du Baïkal et du fleuve Angara.

Et puis soudain t'as pépère qui apparaît, serein, noble, merveilleux, et grand mais grrrannd!! Il faudrait que je me caméléonise pour l'apprécier dans toute sa longueur.

NOTA: le caméléon, c'est ce petit animal qui a des yeux qui partent dans tous les sens un peu à la Marty Feldman (j'en connais qui vont se jetter sur Google)

DIALOGUE

- Moi : ah ben te v'là toi?

- Lui : splatch slpatch (pardon mais je sais pas bruiter le ressac des vagues)

- ça fait un moment que je voulais te rencontrer

- splatch splatch

- tu es bôô

- splatch je sais splatch

- je peux te toucher?

- splatch essaye un peu pour voir splatch

La suite vous la connaissez.

Pour ceux qui n'ont pas Whatsapp :

cliquez sur ce lien - https://youtu.be/ehqJNyfTkLg


Bon je plaisante. C'est parce que je ne sais pas vous décrire cette merveille. Je ne peux pas vous exprimer mon ressenti. Venez et vous comprendrez.


Voici Irkoutsk : https://youtu.be/ugccSqUfCeE








 

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4 jours et 3 nuits de transsiberien et me voilà à Vladivostok ! A bientôt.

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Les mots ne me viennent pas. Alors voici quelques nouvelles images.

Départ à 3h20 (du matin) pour le Kamtchatka. Arrivée prévue à 8h30.


https://youtu.be/E2M-kbxCI2M


https://youtu.be/Ty3BbXzjjmU


Je trouve la qualité des vidéos supérieure à celle de Whatsapp. Mais je ne sais pas si tout le monde réussi à ouvrir les liens. Alors disez le moi svp (4 vidéos au total).

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Mes deux pieds ! Ça y est ! Les deux ! Ensemble, en même temps. Mes 2 panards qui ont tant valsé, bougiwougié, tangoté et rokandrolé. Mes 2 petons poilus et bien calleux par toutes ces balades vivifiantes. Mes 2 pieds un peu plats certes. Mais qui n'a pas ses pieds un peu plats hein? Qui? Que celui qui n'a pas ses pieds plats lève l'orteille.

Donc mes 2 pieds, pointure 42 1/3 - tiens en parlant pointure j'ouvre t'une pare en thèse - si vous partez pour la Sibérie, chaussez (aux moines) vous correk. Sinon vous allez galérer et pourrir votre voyage. Par exemple, si votre pointure c'est du 43 2/5, alors prenez des godasses en 44 8/2 ou 45 13/8. Si vous pointez 45 2/3, prenez du 47 4/4 (ou kouinamen si vous préférez ). Au delà de 50, la Sibérie vous est interdite. Vos traces peuvent être confondues avec celles d'un ours. Si vous faites moins de 35, demandez l'autorisation à vos parents.

Mais pourquoi me direz-vous donc? Eh bé paskil faut prévoir des sur-semelles en peau de yak plus 3 paires de chaussettes. Et là vous serez à l'aise.

De toute façon, à mon retour il y aura interrogation écrite pour voir si vous avez bien compris.

Voilà. Je ferme la parenthèse.

Et du coup, je sais plus ce que je voulais vous dire... 😞

 

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Ça y est! Ça me revient. Je voulais vous montrer cette vidéo.


https://youtu.be/vWsrvxj8tqk


Au fait, j'ai mis les pieds au Kamtchatka.


Les 2

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https://youtu.be/CVA-rLLAmHM


48 km AR de motoneige. Sublime.

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Quand vous n'avez pas de mes nouvelles c'est que je me trouve dans des endroits comme celui-ci.

4 semaines dans une cabane au bord du Baïkal.


https://youtu.be/9pnRyBWX1Gc

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Petit village perdu en plein centre du Kamtchatka. Réputé pour ces nombreuses sources d'eau chaude et ses ours. Malheureusement ils hibernent tous en ce moment.

C'est certainement un des endroits habités le plus pure de la planète. Quasiment aucune émission de gaz ou fumée (hormis les eaux chaudes). Et pour y venir, il faut vraiment le vouloir.


https://youtu.be/Ju-9Ztg0ODg

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Aujourd'hui 26 janvier, je quitte la Russie. Un pays que j'ai adoré. J'ai une escale à Riga. J'en profite pour vous faire un coucou.

TOUT À UNE FIN ! Oui mais ce n'est pas le Clap de fin. Je dois digérer ce que j'ai vécu. Puis, je vous proposerai ma conclusion. Comme dans les rédactions d'antan. Introduction - Développement - Conclusion.

J'attendrai vos notes.

Il me restait quelques vidéos sympas. Un vrai pèle mêle. Pour l'ambiance russe. Enjoy !


https://youtu.be/8Lm3Mfq5Kgo


PS. Je quitte Moscou

Moscou hier soir

Et je me retrouve à Riga avec ça...

Et un rhume en prime! 😭😭😭