J'ai eu la chance de vivre en Inde, à Jaipur pendant 3 mois. 3 mois où j'ai visité le Rajasthan et ses alentours, et 3 mois où j'ai surtout appris à vivre à l'indienne. Choc culturel inévitable...
Du 4 janvier au 10 avril 2019
96 jours
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Après quelques heures de vol, une escale à Delhi, me voici arrivée à Jaipur, la ville où j'allais habiter les 3 prochains mois. J'étais accompagnée de 5 camarades : Antoine, Célestin et Arthur qui allaient être mes colocataires, et Clarisse et Marion qui elles, allaient vivre dans un appartement un peu plus loin de chez nous.

Nous ne connaissions encore rien de la ville, mais nous avions loué un Airbnb pour ces 3 mois qui se trouvait être dans le meilleur quartier de Jaipur : Civil Lines. Nous étions chanceux ! Ce quartier était ultra sécurisé, avec des portails à chaque entrée et des gardes parce que des ministres vivaient ici. Les maisons étaient très belles et, je l'avoue, j'étais surprise de voir ce genre de maison en Inde. Nous arrivions dans notre rue, puis découvrions la maison où nous allions vivre. Elle était si grande ! Au rez-de-chaussée, c'était là où vivait la famille indienne chez qui nous avions réservé le Airbnb. Nous, nous aurions le premier étage. Au-dessus, il y avait un Rooftop. Nous allons être plutôt bien ces prochains mois. Notre étage était grand, nous avions 2 chambres, 3 salles de bain, une salle à manger, un salon et une cuisine. Et tout autour, un balcon. Et le petit plus : nous avions droit à un petit déjeuner tous les matins à base d'oeufs, de toasts et de céréales. Nous étions vraiment bien tombés !

L'entrée de notre maison à Civil Lines 

A peine installés, nous voulions déjà visiter la ville. Derrière notre quartier, nous avions vu qu'il y avait un métro qui desservait la Pink City, soit l'endroit le plus connu du Jaipur, le centre ville où il y avait plein de monuments à visiter. De ce fait, nous prenions le métro qui était très clean (et presque personne à l'intérieur) et arrivions dans la pink city. Nous avons rarement pris le métro dans les mois qui ont suivi et nous avons privilégié les Ubers, ça ne coutait rien. Et là, en sortant du métro, nous n'étions clairement pas prêts ! C'était un bordel sans nom, des voitures de partout et pas que, des vaches, des singes, des chameaux, des rickshaws ... Et ça klaxonnait dans tous les sens. Dés la sortie du métro, plein d'indiens chauffeurs de rickshaws venaient nous accoster pour que l'on monte dedans. Nous refusions et décidions, malgré l'affluence de la route, de marcher jusqu'à l'Hawa Mahal : le palais des vents. Bien sûr, j'ai vu ma vie défiler au moins 100 fois. J'ai clairement cru que j'allais mourir là, sur la route, en Inde, tant les voitures roulent près des piétons et vont vite.

La Pink City et son peuple 

Nous arrivions enfin à l'Hawa Mahal, et c'était magnifique. Bien plus beau que ce que nous avions vu en photo. Nous nous arrêtions prendre un café devant pour savourer la vue.

Notre petit crew devant l'Hawa Mahal 

Au fur et à mesure des jours, nous avons enchaînés les visites dans cette charmante ville. A vrai dire, il y avait plein de choses à voir et nous ne pouvions pas nous ennuyer. Nous visitions le City Palace, le palais du roi où le roi actuel de Jaipur a notre âge (22 ans), ce que je trouve vraiment bluffant. Je n'ai pas beaucoup retenu de choses sur lui à part le fait qu'il joue au Polo. Nous avons visité le Jantar Mantar, c'est un observatoire avec des instruments d'astronomie à taille humaine, complètement délirant.

City Palace en haut, Jantar Mantar en bas 

Nous nous sommes éloignés de la Pink City pour ensuite se promener sur les montagnes aux alentours de Jaipur et c'est ainsi que nous avons découvert Nahagarh Fort (ou Tiger Fort) qui est un fort avec des expositions artistiques à l'intérieur, et donnant une vue panoramique sur Jaipur. Il y a des remparts partout autour où l'on peut se promener en admirant la vue. Les indiens ont l'habitude d'y aller pour le levé ou le couché du soleil ou encore pour des festivals comme pour le Diwali (festival des lumières en novembre) ou le Kyte Flying festival (festival des cerfs volants en janvier). L'ambiance y est très festive et il y a plusieurs restaurants et bars sympas dans le coin.

Nahagarh Fort surplombant Jaipur 

On ne peut pas visiter Jaipur sans s'arrêter au Jal Mahal (palais de l'eau). Le Jal Mahal est un palais qui se trouve en plein milieu d'un lac, tel une île. Malheureusement, on ne peut plus y entrer. Je crois que c'est parce que ça le détériorerait. Du coup, on l'admire de la rive, et c'est très bien aussi ! Le mieux, c'est lorsque l'on peut voir les reflets du palais dans l'eau, au levé ou au couché du soleil.

Jal Mahal (Palais de l'eau) 

Outre que des monuments, Jaipur c'est des saveurs, des restaurants, des épices. Evidemment qui dit Inde dit épices et nous avons du nous y faire ! Pas le choix quand tu restes dans un pays plusieurs mois. D'autant plus qu'en Inde, pour manger européen, c'est pas gagné, alors autant s'y faire tout de suite. Nous avons goûté des thalis (un plateau avec une multitude de sauce, du riz et des légumes), des butter chicken (mon plat préféré en Inde je l'avoue), des Nan (dieu ce que les Cheese nan c'est divin !!), des street food (certains nous ont rendu malade, faut faire attention avec ça). Nous avons goûté au poulet sous toutes ses formes, toutes ses cuissons, avec des tas de sauces différentes. Il faut savoir qu'en Inde, à part du mouton et du poulet, on ne trouve pas d'autres viandes. Aussi, la plupart des indiens sont végétariens et contrairement à la France, manger "Non-Veg" comme ils disent, c'est hors norme. Pour le coup, ça ne m'a jamais dérangé puisque la viande c'est pas trop mon truc. Par contre, pour mes colocs, ça aura été difficile pendant les 3 mois entiers.

Thali à gauche, Street Food à droite 

Nous avons également découvert de nombreux endroits où boire des verres ou chiller en Rooftop à Jaipur, et quelques uns de ces coins sont devenus nos spots où l'on va tout le temps.

Bar Palladio, un de nos endroits fétiches de Jaipur 

Nous avons également eu la chance de regarder un match de Polo, nous avons pu y assister gratuitement et c'était impressionnant. Nous ne connaissions absolument pas les règles, mais c'était un truc à voir sachant qu'avec le cricket, c'est un des sports les plus appréciés en Inde.

Match de Polo 

Et puis Jaipur, c'était des festivals. Nous avons pu assister à 2 festivals : le Kyte Flying Festivals (Festival des Cerfs-Volants) et le Holi Festival. Bon je réserve un article complet pour le Holi parce que c'est un évènement de fou. Le Kyte Flying festival, c'est le 14 janvier si je ne dis pas de bêtises, et tous les indiens sortent leur cerf-volant pour le faire voler sur le toit de leur maison ou dans les rues. Absolument tous les indiens le font et lorsque l'on se balade dans les rues, on voit des milliers de cerfs-volants dans le ciel, c'est fabuleux. Ensuite, lorsque la nuit tombe, chacun allume une lanterne qui s'envole dans le ciel. Et ainsi le ciel devient éclairé par plein de nouvelles étoiles. Nous avons célébré ce festival avec la famille qui nous accueillait et franchement c'était un moment touchant. Les indiens ont l'habitude de célébrer ça en famille.

Kyte Flying Festival 

Bref ... Jaipur est une ville incroyable. J'ai sûrement oublié des tas de choses, mais j'y ai vécu 3 mois et en 3 mois il se passe bien trop de choses pour que je puisse les raconter dans un seul article. Mais j'ai rencontré des gens exceptionnels ici, à Jaipur. Des indiens que je n'oublierai jamais, au grand coeur. Ce qui est sûr, c'est que cette ville aura toujours une signification particulière pour moi.

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A seulement 30km de Jaipur, nous avons découvert le joli village d'Amer. Nous l'avons découvert parce qu'il abrite le célèbre Amber Fort, un fort qui attire de nombreux touristes par son architecture, sa beauté et son histoire. Il se situe en haut d'une montagne et pour s'y rendre, 3 options : à pied, en jeep ou à dos d'éléphants. Les éléphants étant maltraités et ne voulant pas participer à ça, nous décidions de prendre une Jeep et nous montions à Amber Fort. Le fort était vraiment joli, bien conservé. Nous faisions une visite guidée. En plus de la beauté du fort, nous pouvions admirer la vue sur le village d'Amer.

Amber Fort 

Alors que la plupart des touristes se limitent à la visite du fort d'Amber, nous décidions de visiter le village de Amer qui avait l'air vraiment joli. Effectivement, il était magnifique. Plein de recoins cachés comme Pana Meena Ka Kund, un puit, le musée Anokhi où nous apprenions comment les indiens créaient les motifs sur les tissus, nous découvrions aussi des temples un peu cachés et surtout, nous découvrions des ramparts sur lesquels on pouvait marcher et admirer la vue depuis le haut des montagnes. Alors la balade sur les ramparts n'était pas de tout repos, complètement éreintante même, mais ça en valait la peine. La ville de Amer est un réel coup de coeur.

Pana Meena Ka Kund, musée Anokhi, ramparts 
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Petit tour à l'Ouest du Rajasthan, non loin du Pakistan, dans la jolie ville de Jaisalmer perdue dans le désert. Nous y avons passé quelques jours et avons adoré la Golden City. Notre hôtel donnait sur une immense forteresse aux couleurs dorées qui représentaient les couleurs de la ville. Tous les bâtiments étaient de cette couleur et cela donnait une vraie ambiance désert. Nous nous baladions dans la forteresse, admirions les bâtiments et les temples que nous croisions sur le chemin. A l'intérieur, plein de petites ruelles où des indiens vendaient des tapis, des vêtements traditionnels, de l'encens, des épices ... L'ambiance y était vraiment agréable.

Forteresse de Jaisalmer 

Nous continuions de nous promener en dehors de la forteresse, dans les bazars partout autour. Nous achetions des tenues traditionnelles et confortables indiennes. Nous croisions le chemin d'une multitude de vaches et de chiens. Les rues étaient un peu des labyrinthes et il était très facile de s'y perdre.

Dans les bazars de Jaisalmer 

Mais si nous étions venus à Jaisalmer, c'était avant tout pour faire un Camel Safari. Activité très reconnue de la ville, nous avions réservé un safari en dromadaire dans une agence et nous devions passer la nuit dans le désert du Thar, à la belle étoile. Nous partions alors en jeep et nous roulions une bonne heure afin de nous éloigner de Jaisalmer et de nous retrouver en plein milieu du désert, plus un habitant à la ronde. La Jeep nous a déposé et 6 dromadaires nous attendait avec 2 chameliers. Le safari pouvait commencer ! Nous montions un par un sur le dromadaire qui nous était destiné. C'est assez particulier de monter sur un dromadaire, ça secoue énormément. Nous marchions dans le désert (enfin sur les dromadaires) pendant 2 heures avant d'arriver au campement où nous allions passer la nuit. J'avais mal aux fesses, c'est pas hyper confortable un dromadaire ! Je baptisais le miens Kiki. Ce n'était pas le plus discipliné et il n'aimait pas trop les caresses à ma grande déception. Le campement, c'était des matelas posés à même les dunes auprès d'un feu. J'aimais beaucoup ce genre d'ambiance. Nous nous asseyions sur les dunes face au couché du soleil et admirions la vue sensationnelle que ce paysage nous offrait.

Désert du Thar 

Nous mangions autour du feu, puis nous nous endormions sous la voie lactée dans nos matelas à même les dunes. C'était une expérience très inédite et j'étais très heureuse de vivre ça. Je n'avais presque pas envie de fermer les yeux tant le spectacle des étoiles m'impressionnait. Bon, il faisait froid, nous étions en plein mois de janvier donc la nuit c'est 10°C. Nous nous réveillions pour le levé du soleil, prenions notre petit déjeuner autour du feu, et c'était reparti pour 2h de balade en dromadaire avant de rejoindre la jeep et de retourner sur Jaisalmer.

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Nous avons passé quelques jours dans la capitale, à Delhi. Passage obligé lorsque l'on vient en Inde, même si honnêtement, je n'ai pas beaucoup aimé cette ville. Elle abrite quelques coins sympas mais c'est une ville si grande qu'on y perd ses repères je trouve, il y a énormément de monde et c'est bien évidemment très pollué. C'est une ville oppressante. Toutefois, j'ai aimé la mentalité des indiens de Delhi, qui change vraiment de celle des indiens de Jaipur : ils semblent plus fêtard et picoler davantage. Forcément ça me parle.

Nous avons commencé par visiter Old Delhi, un quartier de Delhi qui, comme son nom le laisse sous-entendre, est moins développé que New Delhi. Les rues sont plus sales, étroites, et surpeuplées. Alors oui se promener dans Old Delhi c'est tout sauf reposant, mais c'est définitivement quelque chose à voir lorsque l'on vient en Inde. Forcément, nous avons croisé la route de quelques indiens plutôt mal en point car la pauvreté est omniprésente dans ce quartier et il faut parfois garder le coeur accroché.

Old Delhi et sa misère 

Nous étions accompagné d'un ami indien qui nous faisait la visite de ce quartier, il nous a emmené sur des Rooftops pour que l'on puisse bien observer l'aspect de Old Delhi vu d'en haut. Il nous a également montré le marché aux épices. Il s'étend sur une rue, où tout plein de petits shop vendent leurs épices en vrac. Il y en a partout, de toutes les couleurs. Ça sent bon, ça sent fort. Ça donne faim !

Marché aux épices 

Nous quittons désormais Old Delhi pour visiter New Delhi, qui est bien plus développé et fait bien moins sale. Même si je trouve les couleurs de cette ville un peu ternes, nous avons visité de très beaux sites comme Chattarpur qui abrite plein de temples hyper travaillés avec Shiva, Ganesha ... On peut également y voir une grande statue de Hanuman, le dieu singe.

Chattarpur et ses temples 

Puis nous visitions Hyumanyu's tomb, un mini Taj Mahal, mais déjà bien impressionnant. C'est ce que j'ai préféré découvrir à Delhi.

Hyumanyu's Tomb 

Nous avons visité d'autres monument comme le Lotus Temple, un minaret dont j'ai malheureusement oublié le nom, le mémorial de Gandhi ...

Et puis nous avons fait la fête ! A Delhi les excès passent plus inaperçu qu'à Jaipur, donc nous en avons profité.

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Sur le chemin entre Delhi et Jaipur, nous étions bien obligés de nous arrêter à Agra. Evidemment, qui dit voyage en Inde dit découverte du magnifique Taj Mahal. Nous n'avions pas prévu de rester plus d'une journée à Agra, donc nous n'avons pas visité d'autres monuments que la merveille. Notre passage a Agra aura seulement duré quelques heures, mais suffisamment pour avoir des étoiles dans les yeux.

Agra n'est pas une ville particulièrement jolie, pas vilaine non plus, mais on ne peut rien lui trouver d'exceptionnel je trouve. C'est drôle de se dire qu'une ville pareille abrite un si beau monument.

Nous prenions un rickshaw qui nous a conduit à l'entrée du Taj Mahal. Il devait être 10/11h, il n'y avait pas trop de monde. Enfin, je m'attendais à bien pire. Nous faisions la queue même pas 10 minutes, puis nous arrivions à la première porte nous séparant de la merveille. La merveille est entourée de 4 énormes portes ou portails, roses, pleines de détails absolument magnifique. Et déjà, chacune de ces portes avait une taille impressionnante. Comparable à Hyumanyu's tomb (Delhi).

La porte d'entrée du Taj Mahal 

Nous passions la première porte et là, une très grande allée avec de l'eau, des jardins tout autour, et au bout de l'allée : le Taj Mahal. Majestueux. Nous avions un guide, il nous racontait la jolie preuve d'amour qui représente l'histoire du Taj Mahal. Nous prenions vraiment notre temps pour visiter la merveille, je crois que nous passions environ 4h sur place. Nous en faisions plusieurs fois le tour afin de l'admirer sous tous ses angles.

La petite photo de touriste obligatoire ! 

Et puis c'était reparti pour 4h de route en direction de Jaipur.

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Nous décidions de passer un week-end dans une réserve de tigres. Le Rajasthan était une région qui abritait plusieurs réserves où l'on pouvait observer des tigres. Nous choisissions d'aller dans la plus proche de chez nous: Sariska, à 4h de Jaipur.

Notre chauffeur était adorable et sur le chemin, nous avons pu nourrir des singes et des biches avec des bananes (oui, les biches mangent des bananes, ça m'avait surprise aussi). Nous avons passé la nuit dans une tente de "luxe" dans la réserve. Nous étions les seuls clients donc le personnel était vraiment au petit soin pour nous. Dés notre arrivée, un feu était allumé et on nous servait des limonades à siroter près du feu. Nous mangions ensuite un excellent poulet près du feu, des bières à la main, avec le personnel du campement. Soirée très appréciable.

Le lendemain matin, réveil tôt, et c'est à 6h que nous quittions le campement. Nous montions dans la jeep qui nous attendait, et c'était parti pour 3h d'exploration dans la réserve, à la recherche des tigres.

Nous croisions le chemin de beaucoup d'Antilopes, de buffles, de sangliers, de singes, de paons, de crocodiles ... Mais pas de tigres malheureusement. Nous avons pu observer ses traces toutefois. Forcément, nous étions déçus mais on ne contrôle pas la vie sauvage, tant pis ! L'expérience en est restée magique et la réserve de Sariska, rien que pour sa beauté, méritait le détour.

Quelques clichés pris rapidement lors de la visite dans la réserve 
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Nous avons décidé de partir visiter le Sud du Rajasthan et plus précisément la ville de Udaipur, connue sous le nom de "City of Lakes" ou "White City". C'est une ville très touristique du Rajasthan et nous nous devions d'y faire un tour pendant quelques jours. Nous prenions alors comme à notre habitude un bus couchette à Jaipur (c'est vraiment génial ce genre de bus, les trajets passent 100 fois plus vite même si ça secoue un peu) et c'était parti pour 8/9h de route de nuit.

Nous arrivions tôt le lendemain matin à Udaipur. Nous remarquions tout de suite que c'était moins overcrowded que Jaipur, les rues étaient plutôt désertes (bon il était tôt aussi), et plus propres. Moins de déchets partout. Nous avions une très belle auberge, à 7€ la nuit il me semble, donnant une vue magnifique sur le lac d'Udaipur depuis son rooftop. Udaipur, c'est vraiment une belle ville et une tout autre ambiance que les autres villes que nous avions visité, c'est plus relax, plus hippie.

Quelques photos de l'auberge et sa vue incroyable 

Même si nous étions fatigués, nous décidions de visiter sans perdre de temps. Nous visitions d'abord la ville et ses petits shops de partout, puis nous escaladions une montagne pour avoir une jolie vue en hauteur d'Udaipur et ses lacs. Bon, escalader sous 40° en plein soleil c'était pas la plus brillante des idées, mais la vue était sympa donc l'effort en valait la peine. Pour les plus fainéants, il y a des télécabines qui montent jusqu'en haut de la montagne (aucune idée du prix).

Après une petite heure de montée  

Après avoir mangé et bu des litres d'eau (la chaleur en mars, c'est quelque chose), nous visitions le fameux City Palace d'Udaipur. Très connu pour son immensité, nous le visitions pendant 2 ou 3 heures. Très sincèrement, après 3 mois en Inde, je n'étais pas impressionnée par ce palais, j'en avais vu des similaires plusieurs fois dans différentes villes donc le charme opérait moins, mais ça reste à faire lorsque l'on vient à Udaipur et la vue qu'il offre sur le reste de la ville mérite le détour.

City Palace 

Nous avons ensuite fait un tour en bateau sur le lac d'Udaipur afin d'admirer le City Palace depuis le lac. Nous y étions pendant le couché de soleil et la balade était très agréable. Le bateau s'est arrêté sur une île où nous avons pu tranquillement boire une bière tout en admirant le paysage.

Boat tour 

Le lendemain, notre auberge organisait un tour un peu original, donc nous décidions d'y participer. En première étape, nous nous arrêtions dans un centre hospitalier pour animaux, "Animal Aid" et nous y restions bien 2h. C'est un centre où des bénévoles qui viennent d'un peu partout dans le monde recueille des animaux malades ou blessés et essayent de les soigner avant de les laisser repartir. Il y a plusieurs sortes d'animaux comme des chiens, des vaches, des ânes, des moutons, chèvres, chats, poules ... Honnêtement, il fallait avoir le coeur accroché pour assister à tout ça, certains animaux étaient vraiment mal à point. Un bénévole nous a fait visiter le site et il nous expliquait que certains animaux étaient maltraités, abusés de leurs maîtres, d'autres avant eu de simples accidents ... Nous avons pu voir des chiens avec les pattes arrières paralysées ou des problèmes de peau, pas facile à voir. Je n'ai malheureusement pas pris de photos. Mais j'étais contente de découvrir un site comme ça. En Inde, surtout au bout de 3 mois, on s'habitue à voir des animaux dans des états pitoyables (bien sûr c'est dur au début mais quand c'est ton quotidien, tu t'y fais), que ce soit des chiens errants, des vaches à l'agonie le long de la route ou mangeant des déchets, des dromadaires tirant des énormes charriotes blessés de partout ou des éléphants maltraités pour le tourisme ... Ça fait plaisir de voir que ce n'est pas quelque chose de normal pour tous les indiens et que certains agissent.

Ensuite, nous avons visité un autre lac entre les montagnes, un peu plus loin de la ville d'Udaipur, puis nous avons escaladé une des montagnes l'entourant afin d'admirer le couché de soleil avec quelques bières.

Lakes and sunset 

Pour notre dernier jour à Udaipur, nous avons décidé de participer à un cour de cuisine. Nous partions bientôt d'Inde et nous voulions apprendre à faire des Cheese nan (c'est une espèce de crêpe au fromage, le pain indien) et de la sauce au curry. Nous passions 3h dans une cuisine avec un indien qui nous apprenait ses secrets. La cuisine n'était pas hyper hygiénique mais bon ... c'est l'Inde. Et le cour était vraiment sympa !

Cooking class 

Nous mangions ensuite ce que nous avions préparé. Le chef nous a proposé de goûter le Special Lassi aussi, c'est une boisson que les indiens boivent normalement pendant le Holi festival. Définitivement une boisson à tester lorsque l'on vient en Inde. Nous avons été à la piscine tout l'apres-midi, sur un Rooftop face au lac et c'était chouette. Nous avons pu profiter une dernière fois du couché de soleil avant de reprendre notre bus de nuit pour Jaipur.

Parce que je ne m'en lassais pas de cette vue 
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Le Holi ... Comment trouver les mots pour cette débandade ...

Les indiens célèbrent le Holi le 21 mars pour fêter l'arrivée du printemps. Le but est de se jeter des couleurs les uns sur les autres tout en écoutant de la musique, en dansant et en buvant. C'est un jour où toutes les castes se réunissent. L'Inde devient une grande famille, tout le monde s'aime. C'est l'euphorie générale, il n'y a que de la bonne humeur dans l'air, et elle se répand sur tout le monde. Les indiens n'ont pas de limites ce jour-là, ils font ce qu'ils veulent. Tout ce qui importe, c'est de s'amuser, profiter du moment présent. Nous avons adoré vivre cette journée.

Nous avons fêté Holi à Jaipur, près du Central Parc. Il y avait un grand Open Space avec 2 scènes et plusieurs Dj indiens, un bar, de la mousse, un dancefloor et tout un tas de couleurs. Le festival commence tôt, donc nous y sommes allés dés le matin, vers 10h30, et nous sommes restés jusqu'à 16/17h, je crois. J'ai un peu perdu la notion du temps. La musique était incroyable, autant celle indienne que commerciale, nous nous régalions. Tout le monde buvait, tout le monde dansait et nous nous jetions de la couleur, nous faisions des câlins à tout le monde. Comme si nous étions tous frère et soeur le temps d'une journée.

Plein de poudre 

Nous étions couverts de poudre colorée, des pieds à la tête. Heureusement que nous ne tenions pas à nous vêtements ce jour-là. Dans les rues c'était pareil, de la couleur partout, tous les indiens étaient multicolores. Personne n'était épargné. Même certaines vaches étaient colorées.

Le Holi restera une de mes journées préférées en Inde, l'ambiance qui s'y dégageait était incroyable et le Rajasthan (et notamment Jaipur) étant une région assez stricte, c'était cool de se lâcher à fond pendant une journée.

CEPENDANT le gros point négatif, c'est que j'ai eu les cheveux roses pendant 2 semaines. Le truc c'est que pendant le Holi, il y a la poudre "dry" qui est la poudre que normalement tout le monde utilise, qui part au premier lavage sans problème, mais certains petits malins aiment utiliser la poudre "wet" qui elle, ne part pas du tout. Et c'est ce qui s'est passé avec mes cheveux. J'ai bien cru que ça ne partirai jamais et j'ai bien flippé. Pas que je n'aime pas les cheveux roses ... juste pas sur moi !

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Forcément, je ne peux pas parler de ce voyage sans parler des cours. Je ne suis pas allée en Inde en tant que touriste mais en tant qu'étudiante, et là se trouve une grande différence. Vivre en Inde et voyager en Inde, ça n'est pas comparable.

Nous étudions dans une école de management à Jaipur, une école partenaire de la notre en France (Rennes Scool of Business), pour un semestre d'échange. Cette école était réputée dans le Rajasthan et nous avons été accueillis comme des rois, avec une cérémonie d'arrivée et de départ. Nous suivions des cours de première et de deuxième année à la fois, ce qui fait que notre emploi du temps était assez chargé.

Pour étudier en Inde, il faut s'armer de patience et de tolérance. Oui, c'est très différent de la France. Les mentalités n'ont rien avoir et c'est choquant les premiers jours. Un temps d'adaptation est nécessaire. On sent une énorme hiérarchie entre le professeur et les étudiants et beaucoup de langue de bois entre eux. J'ai eu du mal avec ça, il faut toujours flatter le professeur, même quand ses cours ne sont pas si intéressants. C'est pas quelque chose qu'on a l'habitude de faire en France.

Les interactions entre les indiens sont, elles aussi, totalement différentes de ce que l'on connait nous. Déjà, il n'y a pas de couples au sein de l'école, pas de contact physique entre les filles et les garçons. Les étudiants indiens vivant tous sur le campus, ils passent leur temps à jouer.

Pour les travaux de groupe, nous en avions plein, alors-là mieux vaut être doué en improvisation. Nous avions beaucoup d'oraux de groupe et nous étions toujours prévenus des mois à l'avance. Mais pour commencer le travail, les indiens s'y adoraient s'y mettre la veille à 22h pour les plus sérieux, à 4h pour les plus cancres. Lorsqu'ils arrivent le jour de la présentation, ils n'ont presque rien préparé et improvisent totalement. Le pire, c'est que ça marche bien, le professeur n'y voit que du feu. J'ai testé cette technique, c'est très angoissant mais finalement pas si compliqué si le sujet nous parle. J'ai parfois du travailler sur des entreprises indiennes dont je n'avais jamais entendu parler et là, l'impro est impossible.

Bref, travailler avec des indiens c'est pas de tout repos, c'est particulier, mais ils sont attachants. Ils me manqueront.

Le directeur et moi à la fin du semestre