Cette dernière étape du Tropicana Express est la plus longue en kilomètres, 428 km.
Le départ à l’aube est devenu la norme…
La sortie de Garzón s’effectue sans trop de difficulté, je m’habitue peut être !
La route en double sens alterne avec le format autopista.
Le tout jalonné de péages gratuits pour les motos !
Le tracé dans un relief modéré pourrait être très agréable , sans les travaux 🚧 et autres zones défoncées.
Attente ordinaire , circulation alternée Je passe à Neiva dans les temps pour une arrivée à Bogota vers 15:00.
Bonne nouvelle on retrouve du 95 octane à la pompe , mauvaise nouvelle le guidonnage est toujours là très sensible en virage sur bon revêtement à vitesse un peu sport.
La chaîne Terpel propose l’îlot spécial motos dans ses stations service !
La route est bordée d’arbres tropicaux généreux qui forment une belle voûte végétale.
La Panamericana remonte vers Bogota dans un paysage qui alterne les rizières et les fruitiers.
Des panneaux exotiques nous incitent à la prudence.
A une centaine de kilomètres de la capitale , la circulation est brutalement interrompue.
Un bouchon géant de camions obstrue les voies de l’autoroute.
Les camionneurs m’invitent à remonter les files. Au bout de 2 bons kilomètres j’arrive sur un barrage de protestataires, qui me laissent passer directement…je ne saurai pas quel était le motif de ce bloqueo à la colombienne !
La montée finale vers Bogota en fin d’étape est particulièrement pénible.
La ville est à 2600 m d’altitude, dans la montée la température dégringole , le brouillard et le crachin s’en mêlent.
Pour atteindre ma destination, le quartier de Fontibon , près de l’aéroport El Dorado, il me faut contourner la ville par l’ouest à l’heure de pointe , il est 16:00.
La congestion de la ville est à son comble malgré la limitation de circulation suivant le numéro d’immatriculation ( pico y plata).
C’est la loi de la jungle , les camions et les bus sont sans limites, une petite moto se fait broyer la roue avant , le camion ne s’arrête même pas !
Trouver une destination dans le système colombien de numérotation des rues relève de l’exploit.
Même Google Maps patine !
J’y parviens par itérations successives, mieux vaut parler un peu l’espagnol.
Il est 17 heures: le Tropicana Express est terminé et réussi sans aléas.
C’est le début de la saison des pluies à Bogota, une averse tropicale rinse la ville et il fait frais ce soir.
La journée de préparation au transfert aérien Bogota- Panama commence par la KTM.
Il faut la déposer demain vendredi au terminal cargo de Bogota , elle partira en avion cargo samedi , je partirai le dimanche et je la récupérerai lundi au terminal cargo de Panama City.
Les prerequis sont , moto lavée, réservoir à 1/2 , pas de récipients sous pression, produits inflammables.
Le lavage des véhicules est une activité très développée à Bogota, j’avais l’embarras du choix.
Bien bichonnée la KTM française avec son Petit Prince plus propre que jamais !
Pour le reliquat de carburant je commence à bien connaître les paramètres de la machine, je suis parvenu à « atterrir » sur le 1/4 de réservoir sans avoir à soutirer d’essence ou tomber en panne sèche !
J’ai donné les produits interdits de vol, au laveur de moto.
Il reste à trier dans les bagages , le minimum indispensable à garder avec moi dans les limites du bagage cabine.
J’en suis réduit à n’emporter que la toile interne de ma tente pour la nuit à Panama city. Tout le reste partira avec la moto. A Panama il fait 35 deg le jour et 25 la nuit.
Listo ! ( prêt)
Ce vendredi matin , c’est moi qui ai réveillé mon alarme de téléphone !
Mon QG n’étant qu’a 2 km de l’aéroport pas vraiment de soucis pour être à 7:00 chez Air Cargo Park.
Camillo, un vieux briscard d’Air Cargo Pack plein d’entrain, se charge de 3 motos pour Panama. 2 argentins , Royal Enfield 650 interceptor et Honda 350 et 1 français KTM 890 adv.
Le processus commence par une interview des pilotes ( disponible sur demande ) avant une séquence de chariot élévateur singulière.
Puis pesage de la machine et photos sous toutes les coutures.
Sniffage global par un chien de berger hollandais anti drogue.
Transfert en zone sécurisée.
Collage des stickers sur le mur, distribution au personnel !
Le mur des stickers Dépose et ouverture des sacs et bagagerie, nouveau sniffage detaillé par un chien militaire anti drogue.
Une fois tout replié , emballage de la moto avec du film plastique étirable.
Mais à 11:00 , Arrêt total des opérations.
Un accident du travail, une employée Air Cargo Pack de 25 ans décédée il y a deux jours, une messe est prévue dans l’entreprise.
Prêtre catholique en grande tenue, chanteur à guitare, le tout en langue espagnole de Colombie, intervention du Chef d’Entreprise, sermon , chants , c’est toujours émouvant.
Les 3 motards conviés sont recueillis mais pas au diapason religieux, espérons que cela n’a pas trop choqué.
L’office terminé, c’est la pause déjeuner.
Il reste à effectuer les démarches de dédouanement par la Douane colombienne…
On tue le temps dans la cafétéria des Douanes, en attendant un WhatsApp de Camillo.
Vers 14:30 mouvement vers une grande salle d’attente des Douanes, re attente et soudain branle bas , tout est signé en 2 mn , ouf c’était la fin de la vacation de la douanière qui part en week end dans la foulée ! Camillo a du métier.
D’ailleurs on ne se quitte pas sans un passage dans les bureaux d’air cargo pack pour un rituel des stickers.
De gauche à droite Jean-Pierre (KTM) Augustin ( Honda) et Juan-Pablo ( Royal Enfield)Il est 16:00 , nous sommes des cow-boys sans chevaux