Pour avoir préparé plusieurs voyages au long j’ai apprécié le partage d’informations d’autres motards. Ci - dessous , à toutes fins utiles le retour d’expérience sur mon voyage.
Les motards et motardes qui préparent un voyage similaire peuvent me contacter pour infos complémentaires à l’adresse [email protected] (en langue française, anglaise ou espagnole)
Période du voyage et sens :
La période choisie , de mi- janvier à fin juin , pour le sens Sud - Nord , à l’issue d’une analyse approfondie s’est avérée pertinente. J’ai évité les conditions météo extrêmes ( froid au dessous de - 5 deg, chaleur au dessus de 45 deg , saison des pluies tropicales et équatoriales ), ainsi que les journées courtes de jour afin de ne pas rouler de nuit.
Il y a probablement une marge de 15 jours au début et 15 jours à la fin, soit début janvier à mi-juillet.
notez que je n’ai pas étudié le sens Nord - Sud
Durée du voyage :
Le durée du voyage a été limitée à 6 mois sur les critères budgétaire et l’acceptabilité par mon entourage.
Il s’est avéré que l’usure des équipements et la fatigue physique du pilote se sont fait sentir significativement au bout de 5 mois, les conditions de vie relativement spartiates (hébergements, nourriture ) , y ont contribué. La moto elle même termine en bonne condition ( sauf disque de frein arrière)
itinéraire et navigation :
j’ai construit l’itinéraire autour de la route panamericaine , variante centre des USA, avec des digressions majeures: le désert d’Atacama , l’Altiplano Pérou /Bolivie, le Texas. j’ai écarté la boucle Fairbanks - Prudhoe Bay - Fairbanks .
L’outil de navigation , Google maps off line ( on line exceptionnellement) a été mis en défaut sur 3 aspects: absence de distinction entre routes revêtues et non revêtues , absence de profil altimétrique des itinéraires, itinéraires alternatifs farfulus en cas de route coupée.
Planification :
j’ai opté pour une planification détaillée, a priori, sur tableur Excel, de chacune des journées , hébergement , itinéraires , ravitaillements carburant, entretien moto, prévention médicale , météo de référence , tenues type par situation météo, visites de sites, flux hebdomadaire de dépenses. A J-0 la planification était validée sur 70 % des données.
Cette planification m’a permis de limiter le temps consacré pendant le voyage aux activités « logistiques » de recherche. Néanmoins, plusieurs aleas ont nécessité une replannification partielle et/ou la création de plans B : situation en Argentine, vent violent en Patagonie, inondations au Pérou, Etat de guerre en Équateur, semaine Sainte en Colombie et Panama, problème de démarrage de la KTM aux USA, météo en Alaska et au Canada, contrainte des vols cargo Calgary - Paris.
La planification détaillée s’est avérée lourde à modifier, engendrant un volume quotidien important, et sous estimé, d’activités « logistiques » supplémentaires.
Par contre le pre positionnement d’une journée « sans rouler » tous les 6 jours en moyenne a permis d’absorber les aléas et de limiter les impacts.
La planification avait comme critères : pas d’étape supérieure à 500 km, départ au lever du soleil , pas de circulation de nuit, pause toutes les 2 heures maximum, ravitaillement carburant à mi réservoir.
sécurité :
J’ai retenu de me conformer le plus possible aux recommandations de sécurité du Ministère des affaires étrangères français ( fiche par pays) s’agissant de l’itinéraire et pour les comportements de suivre les conseils de bon sens du site tourdumondiste, plus mon expérience personnelle.
Principes de base :
- éviter alcool, stupéfiants, établissements de nuit, quartiers malfamés
- porter des tenues non ostentatoires, pas de bijoux, de montre de valeur , de smartphone récent , de vêtements et d’accessoires de marque, pas de matériel photo / caméra de haut niveau
- ne porter sur soi qu’une somme très limitée d’argent liquide, quelques dizaines d’US Dollar maxi
- ne porter qu’une photocopie de passeport
- décliner les invitations de groupe de personnes , de créatures de rêve
A mon avis le motard n’est pas une cible perçue comme vulnérable par les malfras surtout avec une KTM de « grosse » cylindrée peu répandue , peu prestigieuse, et facilement repérable par la Police locale.
Je n’ai eu à faire face qu’à une tentative d’extorsion d’argent , en centre ville et de jour par un homme me menacant d’un couteau mais manifestement ivre et hors d’état de parvenir à ses fins.
Santé :
J’ai opté en premier pour la prévention maximale, avec l’aide de mon médecin traitant et en suivant les consignes santé du ministère des affaires étrangères français.
vaccinations obligatoires et recommandées
Traitement préventif du paludisme ( Dioxyciclyne) et application de répulsif moustique systématique dans les zones à risques
Soins dentaires approfondis
en second , pratiques d’hygiène en cours de voyage
désinfection systématique des mains à l’alcool ou gel hydroalcoolique
boissons chaudes thé , café , froide en bouteille , eau du robinet uniquement après vérification sur le site de la ville.
Nourriture très cuite
en troisième, dormir suffisamment :
nuit de 8 heures mini
bouchons d’oreilles et masque de sommeil
en quatrième, se protéger du froid :
tenue definie par rapport à la température minimale prévue par la météo quitte à avoir trop chaud ensuite
Je n’ai pas eu à déplorer d’affection pendant le voyage.
Conduite moto :
J’ai retenu comme principe le strict respect du code de la route des pays parcourus afin de réduire les risques d’accident , limiter la consommation de carburant , réduire le risque de contravention /extorsion.
Il m’a fallu toutefois me conformer aux « pratiques locales » pour assurer ma sécurité, par exemple dans les dépassements.
J’ai strictement porté en toutes circonstances, les équipements de protection , casque intégral, gants , bottes , vêtements moto textile.
Les protections ont été efficaces dans les 4 chutes , et au quotidien contre les intempéries, le soleil, les moustiques , les projections de cailloux de boue etc…
La conduite sur pistes et routes fortement dégradées a été éprouvante particulièrement dans le cône cone sud en Argentine pistes en ripio et vents violents , au Pérou routes submergées ou effondrées, au Chili pistes en ripio du désert d’Atacama et la route de Putre, en Colombie piste de San Juan de Pasto,
La conduite dans les grandes agglomérations a été particulièrement dangereuse et difficile au Pérou, en Bolivie, en Équateur, en Colombie, au Mexique.
La KTM 890 adventure s’est avérée bien adaptée à ce voyage , poids , maniabilité, équipement chaussée de Mitas E07 au départ , et ensuite de Michelin Anakee Adventure.
Une moto trail de cylindrée inférieure ( moins lourde) , 350 cc mini , aurait probablement aussi fait l’affaire.
Le réseau KTM assez bien fourni en Amérique latine , mais seul des concessions des capitales sont biens équipées pour les grosses cylindrées. Par contre leur réactivité est faible. Les « ateliers autorisés par KTM « plus nombreux sont aussi plus réactifs ( cf révision à Lima). Par contre les pièces de rechange ont été difficiles voire impossibles à approvisionner auprès du réseau KTM dans un délai compatible avec le voyage ( disque de frein arrière).
Le réseau Honda est très dense dans tout le continent, surtout dans la gamme des cylindrees petites / moyennes.
équipement moto:
Le choix de bagagerie, top case aluminium, sacoches latérales souples a été pertinent pour mon usage. Pas de dégâts sur les sacoches lors des chutes sur piste à faible vitesse, top case faisant office de coffre sécurisé et de bear box. Bonne étanchéité et résistance à l’usure. La répartition de la masse aurait été meilleure avec des sacoches latérales supplémentaires sur pare carters.
Les pare carters ont bien protégé la machine et le pilote lors des chutes.
Les options régulateur de vitesse et poignées chauffantes ont été très utiles pour ce voyage.
La béquille latérale d’appoint , permettant de soulever la roue arrière a été essentielle pour la maintenance au quotidien de la machine : graissage / nettoyage de la chaîne , contrôle du niveau d’huile moteur en position verticale.
Des pièces détachées emmenées ( kit chaîne , kit joints de fourche, câble d’embrayage, fusibles, ampoules) , seul le kit chaine a été utilisé. Par contre ont achetés et changés, les plaquettes de frein, les bougies, la batterie, les blocs ammortisseurs de couronne arrière.
L’action de contrôle régulier du serrage des liaisons boulonnées a permis de détecter des desserrages induits par les conditions de route , tôle ondulée en particulier. Le freinage à la colle frein filet des vis de visière de casque m’aurait évité une situation difficile en Argentine.
hébergement:
Pour des raisons budgétaires j’ai choisi un hébergement en camping ( pas de camping sauvage) ou en auberge de jeunesse (dortoir), variable suivant les pays , mais globalement moitié / moitié.
La sélection des hebergements ( 2 solutions par lieu étape) a été effectuée a 70% avant le départ de France.
j’ai effectué les réservations , en ligne ou par téléphone,en général entre 1 semaine et 4 semaines en avance ( campings des State Parks et National Parks aux USA, hebergements dans les lieux de départ et d’arrivée de trajets en avion ou bateau). Moins de 5% de défaillances.
Deux accessoires indispensables : le masque de sommeil et les bouchons d’oreilles en silicone ( lavables et réutilisables).
Pour la nourriture , j’avais établi une liste d’aliments par pays avec 3 modes de restauration: auto cuisiné, gargotte populaire de rue, fast food. Cela a conduit à un régime très déséquilibré et peu varié…
moyens de paiement :
Outre l’argent liquide retiré en distributeur automatique, j’ai utilisé principalement une carte de paiement et exceptionnellement une carte de crédit.
passage des frontières :
Les passages de frontières avec la moto a été le point le plus difficile. Les formalités douanières étant lourdes sauf au USA et au Canada. Noter que je n’ai pas utilisé de Carnet de Passage. Je n’ai jamais eu recours aux « facilitateurs » ni été amené à payer de bakchich.
La relecture du document d’importation temporaire est impérative avant de le signer car les erreurs et omissions sont fréquentes.
je n’ai pas utilisé de Carnet de Passage pour la moto.
communication:
j’ai emmené un iphone SE ( ios) et Crosscall ( android) protégés par VPN.
Le Crosscall a recu une carte SIM locale pour chaque pays sans problème de fonctionnement, sauf pour les uSA et le Canada , ou j’ai du installer la carte SIM sur l’iphone.
Nombreuses zones blanches en Patagonie, et en zones rurales des pays y compris USA et Canada.
J’ai communiqué essentiellement par Whatsapp messages ou téléphonie, par mail, et via applications dédiées.
ressources:
les principales ressources utilisées pour la préparation du voyage ont été :
Sites internet:
Horizons Unlimited , Tourdumondiste, wiki voyage, Pan american Highway, ridermagazine, mad or nomad, crescientoenelcamino, Itchyboots ( road trip alaska), images du monde (amérique du sud à moto), adventurea2.
Ministère des affaires étrangères français (conseils aux voyageurs)
sites gouvernementaux de chaque pays
OpenAI chatGPT
guides :
guide du routard de chaque pays, Lonely Planet pour l’amérique centrale
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