Pas besoin d’une Yamaha XT1200ZE Supertenere pour faire le voyage.
Au contraire, en le faisant avec une moto moins lourde , 700 ou 750 cc , on doit pouvoir être plus à l’aise , surtout les petits gabarits et les moins costauds !
Certes, avec le sable, le cardan de la Supertenere c’est un soucis de moins, par rapport à la chaîne.
Mais la moto à cardan légère reste à inventer ( nouvelle 850 Motoguzzi ?)...les fans de Honda Deauville ne pas lynchent pas !
Même une 125 cc peut faire l’affaire à condition de ne pas fondre le moteur sur l’autoroute en étant au taquet tout le temps...et d’avoir des jerricans.
Côté pneumatiques, les TKC 80 Continental m’ont bien aidé sur les portions difficiles, mais j’ai rencontré en Mauritanie une BMW chaussée en pneu 100% route, le pilote avait l’air bien fatigué quand même...et l’histoire ne dit pas si il est encore vivant.
Ces pneus m’auront déjà supporté pendant 8000 km ce qui est plus qu’honorable.
encore du potentiel, pneu AR et pneu AV Il faut dire que j’ai pris le parti d’une conduite fluide et strictement dans les limites autorisées voire au dessous pour réduire la consommation de carburant, réduire l’usure des pneus et réduire les risques de chute ou d’accident.
Autre règle strictement suivie, ne pas rouler de nuit en Afrique.
Côté entretien de la moto , un check up à Dakar, avec une frayeur sur le niveau d’huile moteur , qui était une fausse alerte.
Bref , inutile d’emmener de l’huile moteur ça se trouve facilement.
Surveiller les pneumatiques de près et fréquemment.
Tout ce qui se plante dans le caoutchouc et y reste , peut finir par une crevaison.
Le contrôle du serrage de toutes les liaisons boulonnées est indispensable après les séquences de piste tôle ondulée.
Les parties avant et arrière sont les plus sensibles , avec des desserrages sur les bloc avant , et arrieres ainsi que les accessoires.
check up au Lac Rose Un regret , ne pas avoir changé le filtre à air à Dakar...je pense que la Supertenere aurait mieux respiré...
Pour ma défense le changement de filtre à air est une galère au passif des ingénieurs Yamaha, qui , par ailleurs, ont conçu une bonne machine.
Un check up a été effectué par Yamaha à Firminy , avant la dernière étape , avec changement du filtre à air , du filtre à huile moteur, de l’huile de BV et de cardan.
Pour la conduite sur de telles distances, le régulateur de vitesse , de série, est très , très appréciable.
commandes du regulateur de vitesse sur le commando gauche De même dans le sable, la désactivation de la fonction Traction Contrôle (TDS off) , de série , m’a bien aidé à ne pas m’enfoncer sous la roue arrière.
Les suspensions et les amortisseurs sont prévisibles , même lorsque on rate un évitement de nid d’autruche. ( ammortisseurs réglés sur « Hard 1 » , suspensions réglées sur le mode « pilote + bagages »)
pression des pneus nominale, sauf pistes sable, 500 gr de moins.
La selle , option Yamaha selle basse d’origine, mérite une mention spéciale car à 10 heures par jour dans ces conditions j’aurai pu souffrir.
J’ai des souvenirs émus de ma regrettée Honda 750 Africa Twin avec sa selle « noyaux de pêche «
La bulle haute et les déflecteurs ( accessoires Yamaha) ont fait le job.
Le sabot de protection de carter moteur GIVI , m’a évité au moins 2 fois d’exploser le carter sur les cailloux.
traces d’impacts sur le sabot Mention très bien aux valises et top case Givi, mais le top case a du jeu du fait de l’usure des butées en caoutchouc ( à changer)
la butée de droite de la platine MONOKEY GIVI de top case GIVI TREKKER OUTBACK est détruite, la gauche est usée Les sacs intérieurs Givi ont été très pratiques aux étapes et ont été effectivement étanches.
sacs intérieurs, valise D, valise G , top case la sacoche de réservoir GIVI EA118, avec système tank lock a été parfaite, cependant la manoeuvre de déverrouillage mais était devenue très dure sur les 5 derniers jours, tout est redevenu normal avec une lubrification au spray silicone
A gauche la platine de fixation ( sur le réservoir ), à droite le dispositif de verrouillage ( sous la sacoche) Par contre mes chaussures, IXON SOLDIER, neuves au début du voyage , bien que très confortables et efficaces, ont littéralement explosé aux deux tiers du parcours et sont irrécupérables !
Je pense les avoir utilisées très au delà de ce pourquoi elles ont été conçues !
destruction des bottines G et D sur des modes de défaillance différents Le casque NOLAN N44 modulable ,utilisé en version jet, a encore une fois parfaitement fait le job , avec un écran fumé pare soleil retractable très efficace face au soleil bas en début et fin de journée.
J’ai utilisé 2 vestes moto en textile cordura, une Dainese hiver ( vintage rouge et noir), sans sa doublure, mais avec les renforts et une veste Tuareg été ventilée (vintage noire) avec les renforts.
Contre le froid un ensemble thermolactyl et /ou un polaire.
Pantalon de moto Dainese (vintage noir), sans sa doublure, mais avec les renforts.
Ceinture abdominale Bering portée en permanence.
Je roule en équipement complet, c’est contraignant, mais cela réduit les conséquences d’une chute éventuelle (expérience de 40 ans de moto) et de quelques gamelles.
Les goodies:
L’alimentation 12 V branchée directement sur la batterie, parfait pour recharger le téléphone sans le 220V, et alimenter le compresseur.
compresseur alimenté par la prise 12V latérale l’iphone est monté sur un support « RAM MOUNT » qui a parfaitement supporté conditions sévères.
Il est alimenté par un cable standard Apple , sur une prise 12V au tableau de bord ( faible puissance).
support et bras à double rotules le boitier GIVI de protection pour smartphone ( pluie et sable) a été totalement inopérant, fonction tactile quasi nulle , reflets sur l’écran, contraintes sur le cable d’alimentation ...
Le jerrican souple 10 Litres , précieux pour éviter l’angoisse de la panne ...à condition de s’en servir à bon escient... 😂
le jerrican souple , plié à G , plein à D La batterie externe pour IPhone , indispensable pour éviter la panne sèche de téléphone à l’étape.
batterie externe , chargeur de batterie, cable d’alimentation et iphone Les bidons d’eau montés à la cycliste, parfaits pour la route...mais il faut les remplir régulièrement...il ne manque que le mélangeur pour faire un lavabo : côté gauche eau chaude ( à cause de la sortie de ventilateur de radiateur ) côté droit eau froide.
bidons gauche et droit Sur les longues étapes j’ai eu tendance à ne pas boire assez de par la concentration sur la conduite et la navigation.
J’ai corrigé en m’imposant de boire tous les 50 km.
Le rack de top case, parfait pour fixer du bardas...
rack GIVI S150 Les pochettes plastique renforcées, parfaites pour proteger les documents et ne pas les perdre.
A6 et A4 avec zip , ultra pratiqueEn matière de navigation , j’ai utilisé :
- Google Maps hors connexion , sans guidage de navigation...
- Des cartes routières de base
- Les plans des guides du Routard / Petit Futé suivant les pays
- La navigation assistée par les humains !
En combinant les 3 ça marche très bien.
Je ne suis « vraiment » perdu qu’une fois, au Sénégal.
Le ravitaillement en carburant , une de mes obsessions avec l’état des pneus !
Sur le papier il y a des stations service à des fréquences suffisantes pour l’autonomie de 300 km.
Dans la pratique, en particulier en Mauritanie, de nombreuses stations n’ont pas de Super, uniquement du gasoil, ou sont fermées.
D’où le jerrican, et un principe simple, faire le plein chaque fois qu’il y a du Super dès que tu atteins 50% du réservoir.
Même sur l’autoroute Rabat - Tanger , je suis tombé sur une station service qui n’avait plus de carburant, une boulangerie sans pain !
Penser au fait que la moto surconsomme dans les zones difficiles, piste, sable, embouteillages , fort vent contraire, autoroute , d’autant qu’elle est chargée comme une mule.
Assurances , formalités et contrôles:
Pour le Sénégal, une police AXA souscrite en France avant le départ m’aurait épargné, de prendre une assurance CEDEAO sur place.
Côté formalités, j’ai payé en France un carnet ATA pour rien, les « passavant » , établis contre paiement d’une taxe, par les douanes de Mauritanie et du Sénégal , gratuitement au Maroc, suffisent.
A G assurance CEDEAO sénégalaise, à D passavant marocain Les contrôles de sécurité:
Les check points police , gendarmerie et douanes ont des fréquences et une intensité variables.
Plus stricts au Maroc en particulier dans le sud et au Sahara Occidental.
Cela va du simple signe de passer, au contrôle effectif des papiers, passeport, CG, assurance.
La pratique , c’est la remise d’une copie de la fiche de renseignements ( renseignée ) à chaque controle, j’en ai distribué près de 40.
fiche excel format A4 , vierge
Au Maroc il y a régulièrement des contrôles de vitesse par la Police à la jumelle laser et de la verbalisation.
Aucune tentative de corruption au check points.
2 demandes explicites de fonctionnaires mauritaniens, au passage de la frontière, que je n’ai pas acceptées.
Le pilotage est évidemment la préoccupation majeure.
La concentration doit être absolue et permanente, car les surprises sont innombrables: véhicules sans feux de stop ni clignotants, changement de direction, demi tour intempestifs, arrêt brutal, véhicule très lents , charrette, véhicules en panne, marche arrière en plein trafic, circulation à contre sens , dépassement par la droite, dépassement sur ligne continue, en virage, non respect des balises et des stop, excès de vitesse ...toute la gamme est couverte sauf peut être la conduite en état d’ivresse.
Mais , d’après certains marocains les sénégalais fument des joints !
L’état de la route , sable, nids d’autruches, travaux non signalés, ralentisseurs , les animaux et piétons , en particulier enfants, qui traversent n’importe où , le vent, la chaleur, le froid et la pluie, complètent la panoplie des risques.
En conséquence, les moyennes horaires sont faibles et la durée des trajets s’allonge , compter 50 km/h de moyenne maximum et on finit l’étape un peu rincé.
Le motard solitaire est plutôt bien perçu, à condition de respecter le principe universel d’être poli et respectueux : bonjour, merci, au revoir, s’il vous plaît , c’est déjà 50% du contact établi. Je ne tutoie pas a priori.
Mais on échappe pas pour autant au harcèlement des touristes , parfois insupportable, mais sans que cela atteigne la menace.
Dans le sud du Maroc, au Sahara Occidental et au nord de la Mauritanie, parler l’espagnol aide bien.
S’agissant de la téléphonie et d’internet, je n’ai utilisé qu’un téléphone basique avec petit forfait au Maroc. Iphone en mode avion sauf si Wifi disponible.
Autrement tous les hébergements et de nombreux autres lieux ont le Wifi gratuit, car les gens du cru sont accrocs au portable ...autant qu’en Europe et peut être plus.
Whatsapp est l’application reine du voyage pour rester en contact avec la base !
Pour les hébergements, j’ai utilisé toutes les formules « économiques « , du camping à l’hôtel 2 étoiles ( standard local) inclus, en passant par RbnB, les Auberges de Jeunesse (Hostelling International) mais pas de camping sauvage pour des raisons de sécurité.
Mieux vaut parfois un camping spartiate qu’un hôtel pourri.
J’avais fait le choix de tous les l’hébergements avant le départ et je m’y suis tenu, à 2 exceptions près.
Pour la sustentation , j’ai pratiqué les gargotes locales avec un principe simple , si il y a du monde c’est que c’est bien...
Évidemment il ne faut pas vouloir des ortolans.
Le standard c’est salade de tomates/oignons et plat poulet-frites ou poulet-riz, ou brochettes exceptionnellement spaghettis bolognaise.
Le couscous ou le poisson grillé...en extra !
Au déjeuner , les fruits et gâteaux / biscuits des marchands de rue font parfaitement l’affaire.
Thé à la menthe ( au Maroc) , café plus au sud , ou jus d’orange authentique pour la pause en route.
Comme boisson , eau en bouteille ou eau en bouteille, Coca ou Fanta ...pour l’apéro.
La photographie et la vidéo font partie du voyage.
Je n’ai pas emmené mon appareil photo, pour pas le massacrer, mais je n’ai pas emmené non plus de GoPro...ce que je regrette.
Mes photos sont 100% iPhone , ce qui limite le champs des possibles, et ne permet pas de restituer les moments critiques de pilotage en particulier.
Ce blog qui bénéficie de ces photos est une contrainte en fin de journée, car l’application exige un bon débit internet pour « up loader « ce qui n’est souvent pas le cas...et réduit la durée du sommeil !
Côté budget le poste principal sans surprise la moto , pneus, carburant, péages, bateau.
Il est possible d’optimiser , sans affecter la santé et la sécurité :
- 1 semaine de moins
- une moto de cylindrée inférieure
- Un hébergement 100 % camping et AJ
Bonne route
Appel de phares ✌️