Dans le cadre de notre T.P.E nous avons voulu réaliser un carnet de voyage numérique retraçant le célèbre tour du monde en 80 jours de Phileas Fogg imaginé par Jules Verne. 02/10/1872 au 21/12/1872
Février 2018
80 jours
Partager ce carnet de voyage
J0

L’Angleterre

L’Angleterre, pays où est domicilié Phileas Fogg et où il commence et finit son voyage autour du monde, est un pays qui, au XIXème siècle, connaît une grande révolution : la 1ère révolution industrielle. La capitale de l’Angleterre, Londres, devient extraordinairement puissante : Le port de Londres est le plus grand centre d’approvisionnement en matières premières pour tout le pays, dans le quartier de la City sont regroupées les banques d’affaires et compagnies d’assurance les plus puissantes du monde. Dans l’agglomération londonienne, plusieurs industries approvisionnent la capitale ou sont tournées vers l’exportation mondiale.

De plus l'Angleterre rayonne au niveau international avec l’Empire colonial britannique. La ville a tissé des liens commerciaux avec plusieurs parties du monde.


Reform Club


C'est à Londres que commence l'ambitieux voyage de Phileas Fogg, et plus précisément au Reform Club, un prestigieux et réputé club londonien réservé aux gentlemens les plus riches et influents du pays. Il a été fondé à Pall Mall en 1836. C'est un bâtiment somptueux et très luxueux construit par le célèbre architecte anglais Charles Barry, qui participa à la construction du Big Ben ou encore de la Tour Victoria. Le club est constitué de plusieurs bibliothèques, d'une cuisine raffinée, de salles de jeu... . Des évènements sociaux comme des soirées de discussion sont organisés par les membres. C'est au cours de l'une d'elles que Phileas Fogg parie sur la réalisation du voyage autour du monde en 80 jours. Phileas Fogg a pour habitude de lire son journal, de déjeuner et souper au Reform Club.

Les nombreux députés et whigs (parti politique apparu au XVIIe siècle en Angleterre qui militait en faveur d'un parlement s'opposant à l'absolutisme royal), parmi les premiers membres développèrent le Club en tant que siège politique du Parti Libéral. Quelques membres célèbres: Winston Churchill (homme politique), Max Beloff (historien), David Lloyd George (homme politique).

Reform Club Pall Mall 

Phileas Fogg était membre du Reform-Club et voilà tout. À qui s'étonnerait de ce qu'un gentleman aussi mystérieux comptât parmi les membres de cette honorable association. (l.34 à 36 p.28)

Il arriva au Reform-Club, vaste édifice, élevé dans Pall-Mall, qui n'a pas coûté moins de trois millions à bâtir. (l.4 à 6 p.38)


• • •

Sources:

J7


L’Egypte


Contexte Géopolitique

L’Egypte est sous la dynastie de Méhémet Ali de 1805 à 1953. Il règne lui-même jusqu’en 1848, puis se fait succéder par Ahmed Urabi qui mène une politique de modernisation marquée par la construction du canal de Suez (1869). Puis l’Egypte est conquise par l’Empire britannique après une courte guerre : la Guerre anglo-égyptienne de 1882, tout en restant nominalement ottomane.


                                                    Le canal de Suez

Le canal de Suez est un canal situé en Égypte, qui relie, via trois lacs naturels, la ville portuaire de Port-Saïd sur la mer Méditerranée et la ville de Suez sur le golfe de Suez (mer Rouge), permettant ainsi de relier les deux mers. Percé entre 1859 et 1869, grâce à une levée de fonds géante à la Bourse de Paris, sous la direction du diplomate français Ferdinand de Lesseps, il permet aux navires d'aller d'Europe en Asie sans devoir contourner l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance et sans déposer les marchandises par voie terrestre entre la Méditerranée et la mer Rouge. Il permet un énorme gain de temps.

Le mercredi 9 Octobre, on attendait pour onze heures du matin, à Suez. (l.3 à 4 p.55)

Quelques minarets se dessinaient au-dessus de la ville sous les pâles rayons du soleil. Vers le Sud, une jetée longue de deux mille mètres s'allongeait comme un bras sur la rade de Suez. A la face de la mer Rouge roulaient plusieurs bateaux de pêche ou de cabotage, dont quelques uns ont conservé dans leurs façons l'élégant gabarit de la galère antique. (l.85 à 91 p.58)

Le Mongolia

Le SS Mongolia était un paquebot transatlantique et cargo de 13 369 tonnes commandé par la Pacific Mail Steamship Company pour le service entre San Francisco et la côte Est, en 1904. Il voyagera plus tard sous le nom de USS Mongolia pour l’U.S Navy, de SS President Fillmore pour la Dollar Line et en tant que SS Panamanian pour la Cia Transatlantica Centroamericano.

Le Mongolia a été construit le 7 juin 1902 à la New York Shipbuilding Corporation au New Jersey,

Les logements des deux navires ont reflété l'importance de l'émigration via les lignes maritimes de l'époque : 350 passagers en première classe, 68 en deuxième classe, et 1 300 dans l'entrepont. La construction a duré deux ans.

Les traversées du Mongolia :

San Francisco - Côte Est

New York – Londres

New York – Hambourg

New York – San Francisco


Cependant nous n’avons pas trouvé d’informations sur le trajet Brindisi – Bombay par le Canal de Suez ou n’importe quel trajet en Orient du Mongolia. Nous pensons que Jules Verne a inventé ce passage. De plus ce paquebot a été construit en 1902 alors que le voyage de Phileas Fogg se passe en 1872.

Les traversées du Mongolia dans le livre :

Brindisi-Suez / Suez-Bombay

www.pandosnco.co.uk 

Toutefois la Compagnie Péninsulaire Orientale existe belle est bien. Elle fait son apparition en Méditerranée en 1840. Depuis, par un contrat signé avec le gouvernement britannique, elle était chargée du transport des dépêches entre Falmouth (Angleterre) et Gibraltar. Puis elle prolonge cette ligne jusqu’à Alexandrie puis jusqu’à Beyrouth (Liban), s’avançant ainsi davantage sur la Route des Indes. En 1952 elle s’engage par un nouveau contrat à transporter deux fois par mois les dépêches entre Southampton et Alexandrie, Suez et Calcutta, Bombay et Hongkong et tous les deux mois les dépêches de Singapour et de Sydney.

Le mercredi 9 Octobre, on attendait pour onze heures du matin, à Suez, le paquebot Mongolia, de la compagnie péninsulaire et orientale, steamer en fer à hélice et à spardeck, jaugeant deux mille huit cents tonnes et possédant une force nominale de cinq cents chevaux. Le Mongolia faisait régulièrement les voyages de Brindisi à Bombay par le Canal de Suez. C'était un des plus rapides marcheurs de la Compagnie, et les vitesses réglementaires, soit dix milles à l'heure entre Brindisi et Suez, et neuf milles cinquante-trois centièmes entre Suez et Bombay, il les avait toujours dépassés.

(l.3 à 12 p.55 )

• • •

Sources :

Jean Jolly, L'Afrique et son environnement européen et asiatique, Paris, L'Harmattan, 2008

http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/SS%20Mongolia%20(1903)/fr-fr/

Marie-Françoise Berneron-Couvenhes, Les Messageries Maritimes : L'essor d'une grande compagnie de navigation française, 1851-1894, 15 février 2007

http://www.maxicours.com/se/fiche/6/0/20260.html

J20

                                                   

Trajet de nos héros 

Contexte Historique


Les français et les britanniques qui s'installent en Inde à la fin du XVIIe siècle ne sont que quelques centaines dans cet immense pays. Pourtant, en profitant de conditions politiques favorables, ils vont parvenir, en une cinquantaine d'années, à dominer l'Inde.

L'Empire Moghol, empire musulman, éclate en 1789 après 150 ans de règne sur le pays. Suite à cela de nombreux chefs de guerre se lèvent pour imposer leur pouvoir ainsi que de nouvelles dynasties partout dans le pays. L'Inde devient peu à peu morcelée favorisant l'entreprise des européens, désormais quelques milliers sur le territoire. Ils combattent mieux que les indiens et parviennent de cette manière à s'installer de façon durable en Inde.


Les Compagnies

Au début du XVIIIe siècle, des compagnies de commerce européennes établissent des comptoirs sur les côtes. Les comptoirs sont des territoires en pays étranger destinés à favoriser le commerce du pays colonisateur.

La Compagnie anglaise grâce à son avance technologique et militaire acquiert le Bengale (le Bengale est une région du Nord-Est de l’Inde) en 1765. Le début de la période coloniale indienne est marqué par la domination de la Compagnie sur les richesses de cette région. L’Inde devient un fournisseur de matières premières pour l’Empire Britannique. Les Anglais en arrivant installent de lourdes taxes et aggravent la famine au Bengale ce qui causa en 1772 un conflit armé. Ce conflit aboutit à une diminution des actions anglaises.

En 1719, sous Louis XV, est fondée La Compagnie des Indes qui était une compagnie gérant le commerce entre les puissances coloniales et ses colonies et qui se développait rapidement sous l'impulsion de nombreux aventuriers attirés par "Les Indes".

Les indiens décident de se révolter contre ces colonies en 1857 lors des "Révolutions Indiennes" et cette rébellion conduit à la dissolution des Compagnies en 1858.


Industrialisation de l'Inde

Le début d’un certain nombre de réformes de modernisation de l’Etat est dû à la nomination de Lord Dalhousie en 1848 en tant que Gouverneur général de la compagnie des Indes Orientales ( page 69, ligne 16). Ces réformes permettent l'apparition de canaux ou de chemins de fer en Inde et même du télégraphe qui révolutionne la communication. Nos héros se rendent d'ailleurs à la station ferroviaire d'Allahabad afin de se rendre en train à Calcutta. (Station créée en 1859 soit juste après les réformes).


Allahabad

Allahabad est une des plus vieilles villes indiennes et se situe au confluent du Gange, de la Yamuna et de la Sarasvati et est considérée comme un lieu sacré et de pèlerinage. Elle se situe dans l'Etat d'Uttar Pradesh dans le Nord-Est de l'Inde et possède une gare dans laquelle souhaitent se rendre Passepartout et Phileas Fogg afin de continuer leur périple et rejoindre Calcutta, une ville située à l'extrême Est de l'Inde.

"Vers dix heures, le guide annonçait la station d’Allahabad. Là reprenait la voie interrompue du chemin de fer, dont les trains franchissent, en moins d’un jour et d’une nuit, la distance qui sépare Allahabad de Calcutta." (page 108, lignes 36 à 39)

 Ville d'Allahabad le soir

                                     Différentes ethnies de l'Inde évoquées

Les Parsis

Les Parsis sont un peuple de L’Inde vénérant le feu qui ont fuit le peuple Iranien, en quête d'une terre de liberté religieuse qui se sont finalement exilés en Inde. Mrs. Aouda , qui est une Indienne sauvée d'un sacrifice par Passepartout en Inde et qui sera présente tout le reste du roman, est parsie. Le guide qui emmène Passepartout et Phileas Fogg jusqu'à la station d'Allahabad est également Parsi. Ils sont bien intégrés, participent à la vie économique et ont une place importante dans la culture. Ils ont lutté pour l'indépendance de l'Inde et ont participé à son industrialisation.

"Mrs. Aouda était, en effet, de cette race qui tient le premier rang parmi les races indigènes. Plusieurs négociants parsis ont fait de grandes fortunes en Inde, dans le commerce des cotons." (lignes. 27 - 30, page 123)

Mariage parsi 

Les brahmanes

Les Indiens naissent selon des castes qui définissent leur échelle sociale selon la religion Hindouiste.

Il y a quatre castes distinctes :

Représentation de Brahma
  • Les Brahmanes (les prêtres et les érudits), nés de la bouche de Brahma, symbolisent la parole sacrée.
  • Les Kshatriyas (les guerriers, nobles, gouvernants), issus de ses bras.
  • Les Vaishyas (les agriculteurs, les commerçants, les artisans), nés de sa cuisse.
  • Les Shudras (les serviteurs), nés de ses pieds, ne possèdent pas le degré de pureté nécessaire pour accéder à une vie spirituelle.

Les Brahmanes ont donc le statut le plus élevé de la hiérarchie Hindou et sont considérés comme des savants mais vivent dans la pauvreté pour la plupart car ce mode de vie est bien vu au sein de leur communauté.

Au chapitre XII nous est décrit une scène de procession Brahmane accompagnée du sacrifice humain de Mrs.Aouda qui est menacée d'être brûlée dans un futur proche afin de rejoindre son défunt mari après sa mort.

La scène nous est détaillée et nous parait effrayante et sordide :

"Derrière eux, sur un char aux larges roues dont les rayons et la jante figuraient un entrelacement de serpents, apparut une statue hideuse, traînée par deux couples de zébus richement caparaçonnés. Cette statue avait quatre bras, le corps colorié d’un rouge sombre, les yeux hagards, les cheveux emmêlés, la langue pendante, les lèvres teintes de henné et de bétel. À son cou s’enroulait un collier de têtes de mort, à ses flancs une ceinture de mains coupées."

(page 95 et 96, lignes 127 à 135)


Cette statue représente la déesse Kâli de l'amour et de la mort. Elle est la représentation la plus terrifiante du panthéon hindou. Elle possède plusieurs bras, et porte au cou un collier de crânes et à la taille entourée d'avant-bras coupés. Elle a les yeux et la langue rouges. Elle représente aussi le temps.

Les méthodes funéraires auxquelles assistent Passepartout, Mr.Fogg, Sir Francis Cromarty et le guide Parsi sont très répandues en Inde car elles sont celles employées dans la religion Hindouiste. L'incinération était la méthode la plus souvent choisie car elle permettait de se réincarner le plus rapidement possible, c'est à dire de permettre le passage de l'âme immatérielle vers une autre enveloppe corporelle, selon la croyance. Le bois de santal permet de camoufler l'odeur de la chair brûlée.

"C’était le bûcher, fait de précieux santal, et déjà imprégné d’une huile parfumée. À sa partie supérieure reposait le corps embaumé du rajah, qui devait être brûlé en même temps que sa veuve." (page 101, lignes 60 à 62)

Sacrifice du sati


Un sati est le sacrifice de la veuve souvent tenue pour responsable de la mort de son mari. Elle lui est entièrement dévouée et doit se voir incinérée en même temps que lui. C'est exactement le sort réservé à Mrs. Aouda. Les britanniques, en arrivant en Inde, ont mis en place certaines règles pour limiter le nombre de satis et cette pratique a finalement été officiellement abolie en 1829.


Les rites funéraires de l'hindouisme

Pour les hindous, la mort tend à libérer le défunt pour qu’il passe vers un état encore meilleur que lorsqu’il était vivant. Les rites funéraires hindous sont pratiqués afin de purifier l’âme du défunt et pour le préparer pour cette renaissance dans son « nouvel hôte ».

La cérémonie est conduite par un prêtre hindou, "brahmane", ce dernier récite un mantra, formule méditative répétée en sanskrit (langue ancienne indienne), afin de procéder à la bénédiction du corps du défunt.

La famille prépare le corps selon les traditions. La dépouille du défunt est lavée et baignée dans de l’eau parfumée. Elle est ensuite enduite d'onguent à base de ghee (beurre clarifié indien), avant d’être recouverte d’un linceul blanc, symbole de pureté de l’âme.

Le corps n'est pas déposé dans un cercueil mais posé directement sur le bûcher. Des fleurs sont posées en importante quantité sur le corps du défunt, le plus souvent des œillets d'Inde en couronnes, car elles sont considérées comme sacrées.

Pour finir, les cendres sont versées dans une jarre et immergées dans un cours d’eau, rivière ou fleuve. En Inde, tous les cours d’eau ont un lien avec le Gange, le fleuve sacré. Commence alors la migration de l’âme.


Le "bhang", breuvage traditionnel

Il est mentionné dans le roman que les Indiens devaient se plonger dans l'ivresse du "hang" (page 101,ligne 52). En réalité le terme exact pour cette mixture traditionnelle préparée à partir de feuilles et de têtes de cannabis ajoutées à du lait, des mangues et des épices indiennes est le "bhang". Ce breuvage est bu depuis l'Antiquité lors de festivités hindoues et était considéré comme une préparation sacrée qui permettait « l’union avec la divinité ». La coutume de fumer le chanvre au lieu de le boire ne s'est imposée en Inde qu'au XVIe siècle après la découverte du tabac en Amérique.

Vers -1.500 av. J.-C., en Inde, un ensemble d’écritures religieuses : l’Atharva Veda, texte sacré de l’hindouisme fait référence à l’utilisation du chanvre. L’Atharva-veda est le premier texte hindou à entretenir un rapport avec la médecine. Il identifie les causes de la maladie pour les empêcher et compile le traitement par différentes drogues.

Nos héros se situent à BundelKhand, une région d'Inde centrale qui est considérée comme une terre sacrée. De nombreux temples anciens ont été conservés dans la région. C'est à cet endroit que Phileas Fogg et ses compagnons assistent à la cérémonie religieuse dont est victime Mrs. Aouda.

 Tamarin et bhang

"Le pays prit bientôt un aspect très-sauvage. Aux grandes forêts succédèrent des taillis de tamarins et de palmiers-nains, puis de vastes plaines arides, hérissées de maigres arbrisseaux et semées de gros blocs de syénites." (page 92, lignes 32 à 35)


Les éléphants en Asie:

"Le brave garçon, tantôt lancé sur le cou de l’éléphant, tantôt rejeté sur la croupe, faisait de la voltige, comme un clown sur un tremplin. Mais il plaisantait, il riait au milieu de ses sauts de carpe, et, de temps en temps, il tirait de son sac un morceau de sucre, que l’intelligent Kiouni prenait du bout de sa trompe, sans interrompre un instant son trot régulier."

(page 91, lignes 16 à 21)

Les éléphants sont très utiles en Asie en tant qu’auxiliaires pour le travail (agriculture par exemple) ou bien le transport, comme Kiouni, l'éléphant transportant nos héros en Inde. En arrivant sur le continent, les anglais se rendent compte de l'intelligence de ces animaux et décident qu'ils feraient de bons agents de la colonisation. Ils décident donc de créer des lois favorisant la protection de ces animaux en Inde, en interdisant par exemple la chasse de ce dernier. Ils sont très dociles et peuvent être dressés à effectuer différentes tâches (porter, tirer...). Les éléphants possèdent de larges pieds leur permettant de traverser les chaînes montagneuses sans difficulté, comme Kiouni, qui aide le groupe à traverser la chaîne montagneuse des monts Vindhias, située au Nord de l'Inde.


"À travers les vitres du wagon, par un temps assez clair, apparaissait le paysage varié du Béhar, puis des montagnes couvertes de verdure, les champs d’orge, de maïs et de froment, des rios et des étangs peuplés d’alligators verdâtres, des villages bien entretenus, des forêts encore verdoyantes. Quelques éléphants, des zébus à grosse bosse, venaient se baigner dans les eaux du fleuve sacré, et aussi, malgré la saison avancée et la température déjà froide, des bandes d’Indous des deux sexes, qui accomplissaient pieusement leurs saintes ablutions."


Phileas Fogg nous fait part à plusieurs reprises de son mécontentement vis à vis de l'occupation européenne en Inde. Il trouve que cela "pollue" le paysage .

"Mais de quel œil Brahma, Shiva et Whisnou devaient-ils considérer cette Inde, maintenant « britannisée », lorsque quelque steam-boat passait en hennissant et troublait les eaux consacrées du Gange, effarouchant les mouettes qui volaient à sa surface, les tortues qui pullulaient sur ses bords, et les dévots étendus au long de ses rives !" (page.113, lignes 189 à 194); "À peine les voyageurs purent-ils entrevoir le fort de Chunar, à vingt milles au sud-est de Bénarès, ancienne forteresse des rajahs du Béhar, Ghazepour et ses importantes fabriques d’eau de rose, le tombeau de Lord Cornwallis qui s’élève sur la rive gauche du Gange, la ville fortifiée de Buxar, Patna, grande cité industrielle et commerçante, où se tient le principal marché d’opium de l’Inde, Monghir, ville plus qu’européenne, anglaise comme Manchester ou Birmingham, renommée pour ses fonderies de fer, ses fabriques de taillanderie et d’armes blanches, et dont les hautes cheminées encrassaient d’une fumée noire le ciel de Brahma, — un véritable coup de poing dans le pays du rêve !"

(pages 113-114, lignes 196 à 207)

En effet les britanniques, en arrivant en Inde, viennent chercher du textile et des épices mais ont peu à offrir. Certaines villes Indiennes se "britannisent" et les paysages sont sacrifiés au profit de l'industrialisation. Les eaux commencent à être polluées et la faune fuit les endroits autours de voies ferrées par exemple.

• • •

Sources :

Manias, Panics and Crashes: A History of Financial Crises, Sixth Edition, par Charles P. Kindleberger, et Robert Z. Aliber 2011

Why Europe Grew Rich and Asia Did Not, par Parthasarath, Cambridge University Press

Asher, India Before Europe, January 2008, Cambridge University Press

"De l'industrie moderne", par François Verdeil, page 343, Editions V. Masson

https://www.over-blog.com/

https://www.pv-tech.org/news/essel-infraprojects-commissions-55mw-of-solar-projects-in-uttar-pradesh-and

Barbara Metcalf, A Concise History of Modern India, October 2006, Cambridge University Press

L'Inde du XVIIIe siècle à nos jours, Philippe Godard, éditions Autrement, 2003







J23

                                  The Great Indian Peninsula Railway

Créé le 1er Août 1849 en Inde anglaise par le parlement Anglais avec un capital de 50 000 livres sterling et long de 56km de long, le Great indian Peninsula Railway connecte Bombay à Khandesh et Berar. A l'époque, le train était le moyen de transport le plus rapide pour se rendre d'un endroit à l'autre en Inde.

• • •

Sources:

J36

                                                  La Chine

Singapour 

(Chapitre XVII - ligne 45 à 86)

Singapour est une île célèbre pour sa végétation luxuriante et est surnommée « l’île jardin ». Elle est située au sud de la péninsule malaise. En 1810-1811, quand le royaume des Pays-Bas tombe sous domination napoléonienne, Singapour, l'actuelle Malaisie, ainsi que certaines parties de l'Indonésie (ces dernières pour une très courte période) dont Java et surtout la côte ouest de Sumatra, sont occupés par la Grande-Bretagne.

En 1819, sir Thomas Stramford Raffles, un britannique, acheta l’île au Sultan pour 33 000 pesos espagnols et en prit le contrôle faisant ainsi face à une éventuelle domination commerciale des Néerlandais dans la région. Pour accorder à ces derniers le contrôle des territoires revendiqués par les européens au sud de Singapour, les anglais et les néerlandais signent Le Traité de Londres, en 1824.

En 1826, Singapour, Malacca et Penang constituent les colonies des détroits ou Straits Settlements. Ainsi, Singapour devint une base navale britannique importante, qui permettait de contrôler le passage à travers le détroit de Malacca.

Mangouste, fruit de mangoustan spécifique de Singapour (chapitre XVII, ligne 75)

"Là, des buissons de poivriers remplaçaient les haies épineuses des campagnes européennes; des sagoutiers, de grandes fougères avec leur ramure superbe, variaient l'aspect de cette région tropicale; des muscadiers au feuillage verni saturaient l'air d'un parfum pénétrant. [...] qu'entourent de charmants jardins où poussent des mangoustes, des ananas et tous les meilleurs fruits du monde." (p.130, l.61 à 75)

Le Rangoon

Le Rangoon est probablement un des premiers paquebots envoyés dans les Indes appartenant à la Compagnie péninsulaire et orientale. La Compagnie dessert l'Inde via Suez depuis 1842. Nous n'avons pas trouvé d'informations précises sur le Rangoon.


Hong-Kong

(Chapitre XIX)

Le territoire d’Hong Kong est attribué à la Chine lors de la dynastie Qin datant de 221 à 206 av. J.-C.

Il connut une série de défaites après la première guerre de l’opium entre 1839 et 1842 qui furent finalement remportées par la Royal Navy et les Royal Marines . Le 20 Janvier 1841, l’île se voit occupée par les Anglais.

Dès lors, la Convention de Chuenpi est négociée sans être pour autant reconnue ni par la cour de la dynastie Qing, ni par le gouvernement Britannique. La Convention de Chuenpi était un accord entre le plénipotentiaire Charles Elliot (homme chargé des pleins pouvoirs d’un chef d’état pour négocier avec les puissances étrangères) et le commissaire de l’empereur de Chine Qishan (chargé d’exécuter des actions venant de l’empereur) lors de la première guerre de l’opium entre la Chine et le Royaume-Uni. Il fût rédigé en 1841, mais pas formellement approuvé à cause des gouvernements anglais et chinois qui n’approuvaient pas vraiment cette convention. Trouvant cela inacceptable, les deux gouvernements ont respectivement renvoyé Elliot et Qishan de leur poste.

En 1842 les hostilités reprennent, jusqu'à ce qu'elles cessent et débouchent sur le Traité de Nankin (chap. XIX, l.1).

Le Traité de Nankin était un accord entre l’Empire chinois de la Dynastie Qing et le Royaume-Uni qui mit fin à la première guerre de l’opium en 1842. Guerre remportée par le Royaume-Uni. Il fait parti des «Traités inégaux » qui sont un ensemble de traités imposés militairement à la Chine, à la Corée et au Japon par les puissances colonisatrices occidentales. Hong Kong appartient désormais à la couronne.

"Hong-Kong n'est qu'un îlot, dont le traité de Nanking, après la guerre de 1842, assura la possession à l'Angleterre. En quelques années, le génie colonisateur de la Grande-Bretagne y avait fondée une ville importante et créé un port, le port Victoria." (p.140, l.1 à 4)


Les guerres de l’opium

Depuis que les européens ont découvert le thé, la compagnie des Indes achète des cargaisons de thé aux chinois. Pour équilibrer ses dépenses, la Compagnie des Indes vend du coton récolté en Inde (colonie anglaise depuis 1819). Les chinois pensent que ces échanges leur sont défavorables et décident donc de mettre sur le marché un coton cultivé en Chine du Nord à des prix moins onéreux, mettant ainsi en péril la Compagnie anglaise.

des caisses d'opium sont jetées à la mer malgré les protestations du capitaine

Pour financer les achats de thé, les anglais vendent de l’opium (drogue extraite de pavot, plante cultivée en inde) aux chinois. Elle est illégale et malgré ça, de nombreux chinois deviennent opiomanes. L’empereur mécontent décide d’envoyer un ambassadeur à Canton. Les anglais furieux déclenchent la première guerre de l’opium. Elle se déroula de 1839 à 1842 et opposa donc la Chine au Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni, ayant gagné, occupe l’île de Hong Kong tirant donc profit de son port à eaux profondes pouvant accueillir des navires à fort tirant d’eau.

Mais celle dont parle Jules Verne dans son roman est la seconde guerre de l’opium qui se déroula de 1856-1860 qui prit en compte non seulement le Royaume-Uni mais aussi les Etats-Unis, la Russie et la France contre la Chine qu’elle perdit également.

En 1839, les britanniques importèrent près de 2 400 tonnes d’opium, et 5 000 en 1884. On estime que 15 à 20 000 tonnes d’opium étaient consommées par an dans les années 1880.

"Fix et Passepartout comprirent qu'ils étaient entrés dans une tabagie hantée de ces misérables, hébétés, amaigris, idiots, auxquels la mercantile Angleterre vend annuellement pour deux cent soixante millions de francs de cette funeste drogue qui s'appelle l'opium !

Le gouvernement chinois a bien essayer de remédier à un tel abus par des lois sévères, mais en vain. De la classe riche, à laquelle l'usage de l'opium était d'abord formellement réservé, cet usage descendit jusqu'aux classes inférieures, et les ravages ne purent être arrêtés. On fume l'opium partout et toujours dans l'Empire du Milieu." (p.143, l.85 à l.96)


Conséquences :

Les troupes anglo-françaises détruisent le palais d’été et des traités « inégaux » sont signés. Des territoires, les « concessions » sont ensuite accordés à la France, l’Allemagne, l’Angleterre, la Russie et le Japon où ils appliquent les lois en vigueur dans leur pays.

En 1898 le Royaume-Uni cherche à agrandir sa colonie de Hong Kong et signe La Convention pour l’extension du territoire de Hong Kong et obtient un bail de 99 ans sur des zones et îles aux alentours de Kowloo. Ces territoires sont appelés Nouveaux Territoires.

La Chine est désormais Britannisée.

• • •

Sources:

Chine impériale, Sabine Jourdain, Fleurus

https://www.opnminded.com/2017/03/22/singapour-expat-a-la-recherche-de-quartier.html

http://www.asud.org/2009/03/20/origine-en-chine/

Courtauld, Caroline; Holdsworth, May; Vickers, Simon (1997). The Hong Kong Story. Oxford University Press.

Xiaobing Li (président de la section d'histoire et de géographie et directeur de l'Institut du Pacifique occidental à l'université de l'Oklahoma central à Edmond), China at War : An Encyclopedia, ABC-CLIO, 2012

http://histoire-a-sac-a-dos.com/histoire-de-hong-kong-et-canton-sous-la-dynastie-han/#more-2587

Les messageries maritimes: l'essor d'une grande compagnie de navigation ... Marie-Françoise Berneron-Couvenhes

J42

                                                             

Le Japon


Contexte géopolitique

Au milieu du XIXe siècle, les Américains viennent frapper à la porte du Japon. Ils incitent les Japonais à ouvrir leur pays au commerce international. Le gouvernement cède à leur pression. Il signe des traités avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Russie, leur permettant de bénéficier de droits de douane très bas.

Cette ouverture commerciale alimente le mécontentement de clans opposés au shogun (chef militaire qui exerçait le véritable pouvoir au Japon du Moyen Age au XIXe siècle). Favorables à une restauration du pouvoir impérial, ils se liguent autour de l'empereur, installé à Kyoto, et attaquent dans les ports les navires étrangers. En 1864, les Occidentaux ripostent en bombardant le grand port de Shimonoseki.

Le coup d'État des féodaux contre le dernier shôgun réussit cependant : Tokugawa Yoshinobu abdique en 1867 et la restauration impériale est proclamée. La cour délaisse Kyoto et vient s'installer à Edo, rebaptisée Tokyo, « la capitale de l'Est ».

En moins d'une génération, l'Empire du Soleil levant va s'ouvrir au monde et se hisser parmi les puissances majeures de la planète.


Yokohama


Yokohama est située sur les rives de la baie de Edo (ancien nom de Tokyo, Edo sous forme romanisée = Yedo) au centre de l'île de Honshû.

Port de Yokohama

A l’origine un village isolé, la ville se développa finalement grâce à l’ouverture de son port. C'est notamment le « traité du commerce et navigation » entre le Japon et les États-Unis en 1859 qui permet à Yokohama de devenir une grande ville du pays. Au XIXe siècle, Yokohama comptait environ 500 000 habitants.

En 1863, les armées anglaises et françaises ont eu la permission de s’installer à Yokohama.

“Foreign Buildings along the Kaigandori Viewed from the Yokohama Wharves” Illustration by Hiroshige III, 1870

Yokohama est situé dans la baie même de Yedo, à peu de distance de cette immense ville, seconde capitale de l'empire japonais, autrefois résidence du taïkoun, du temps que cet empereur civil existait, et rivale de Meako, la grande cité qu'habite le mikado, empereur ecclésiastique, descendant des dieux. (p.168, l.108 à 112.)

  • "Meako" est probablement le nom qu'a donné Jules Verne à l'ancienne capitale du Japon: Kyoto qui est restée capitale impériale du Japon jusqu'au transfert de l'Empereur à Edo, en 1868.


Le Japon une terre d’accueil


Japon et migration ne semblent pas faire un. Le pays est resté marqué par deux siècles de fermeture sur le reste du monde (jusqu’à la réforme de Meiji, en 1868) et le peuple japonais se caractérise par une forte homogénéité ethnique qui rendait difficile l’intégration d’un grand nombre de résidents étrangers.

Quelques centaines de milliers de chinois partaient vers la Sibérie et le Japon et plus de quatre millions de Coréens vers le Japon, au cours du XIXe siècle.

L’influence des pays occidentaux sur le Japon fit venir plusieurs anglais, français et hollandais dans le pays.

Passepartout se trouva d'abord dans une cité absolument européenne, avec des maisons à basses façades, ornées de vérandas sous lesquelles se développaient d'élégants péristyles, et qui couvrait de ses rues, de ses places, de ses docks, de ses entrepôts, tout l'espace compris depuis le promontoire du Traité jusqu'à la rivière. Là, comme Hong Kong, comme à Calcutta, fourmillait un pêle-mêle de gens de toutes races, Américains, Anglais, Chinois, Hollandais, marchands prêts à tout vendre et à tout acheter, au milieu desquels le Français se trouvait aussi étranger que s'il eût été jeté au pays des Hottentots. (p.169, l.120 à 129)

  • Le Traité auquel fait allusion Jules Verne est le traité de Kanagawa, signé en 1854. Il donna aux Occidentaux l'autorisation d'entrer dans les ports japonais de Shimoda et de Hakodate. Ce traité leur permit de s'arrêter dans ces ports afin de s'y ravitailler en charbon et en vivres. C'est un des traités imposés par les puissances coloniales occidentales.


Traditions japonaises de l’époque


Jules Verne parle de l’habit traditionnel national japonais mais en lui donnant le nom de « kirimon » et non pas de kimono. (p.170, l.171 à 175)

Il mentionne également les maisons à thé et l’alcool typique japonais, le saké. (p.171 l.180 à 182)

Au XIXe siècle, de nombreuses tabagies étaient ouvertes. C’était des établissements où l’on fumait du tabac et non de l’opium comme en Chine. (p.171, l.182 à 184)

Dans le roman, Passepartout se retrouve au milieu de rizières, le riz étant un ingrédient intégré à la culture du Japon. Malgré sa longue histoire au Japon, le riz fut longtemps un aliment réservé aux guerriers et à la noblesse. Il ne fut consommé par la majorité de la population qu’à partir du XVIIe siècle et ne devint la nourriture de base qu’à partir du début du XXe siècle. Cependant, les pouvoirs que les Japonais prêtent à cette céréale et ses multiples utilisations en font un aliment clé de la civilisation japonaise. (p.171, l.185 et 186 et p.172, l.215 et 216)

Passepartout remarque également l’absence de viande dans le pays, ce qui est logique car à l’époque d'Edo (1603-1868), les japonais avaient pour interdiction de consommer de la viande rouge. Cette interdiction a été levée après 1868. A Okinawa (archipel du Sud-Ouest du Japon), les habitants mangent très peu de viande et de produits laitiers et beaucoup de soja. C’est l’endroit où l’on vit vieux et en bonne santé, cette alimentation s’appelle le Régime d’Okinawa. (p.172, l.208 à 216)

Merrymakers at Shinagawa; Haikai meoto Mane'emon by Isoda Koryusai, Japanese, Edo period

Le Carnatic 


Le Carnatic était un navire à vapeur marchand de près de 90m par 11m environ et de 1775 tonnes, assurant le transport de marchandises et de passagers. Construit en fer, il naviguait avec deux mâts métalliques supportant des voiles carrées. Lancé le 8 décembre 1862 aux chantiers Samuda Brothers à Cubitt Town près de Londres et enregistré le 2 mars 1863, il est armé par la Compagnie Péninsulaire et Orientale .

Il va être utilisé sur la route des Indes pour le service postal, le transport de passagers et de marchandises. En avril 1863, il relie Southampton à Ceylan par le cap de Bonne Espérance en 49 jours (le canal de Suez ne sera inauguré qu’en novembre 1869).

Par la suite, le Carnatic fut mis sur le trajet Suez et Bombay jusqu'en Chine.

Pour son dernier voyage vers Bombay, en septembre 1869, il a chargé à Suez une cargaison amenée de Liverpool. Les marchandises étaient acheminées par voie terrestre entre Alexandrie et Suez. Il embarque également 230 passagers et membres d’équipage. Le 13 septembre le bateau se dirige droit sur un récif et heurte violemment la formation corallienne. Il se retrouve émergé des deux tiers environ sans dommages irréversibles. En dépit d’un allègement de l’avant les tentatives de dégagement échouent. Le bateau se brise en deux. Les survivants atteignent l’île de Shadwan à la nage.

Le 13, à la marée du matin, le Carnatic entrait dans le port de Yokohama. Ce point est une relâche importante du Pacifique, où font escale tous les steamers employés au service de la poste et des voyageurs entre l'Amérique du Nord, la Chine, le Japon et les îles de la Malaisie. (l.103 à 108, p.168)

Le Carnatic vint se ranger au quai de Yokohama, près des jetées du port et des magasins de la douane, au milieu de nombreux navires appartenant à toutes les nations. (l.113 à 115 p.168)

• • •

Sources :

https://www.herodote.net/1603_a_1867-synthese-166.php https://www.herodote.net/1603_a_1867-synthese-166.php iygio

http://www.lyon-yokohama.com/histoiredeyokohama.htm

https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2012-4-page-31.htm

https://www.vivrelejapon.com/a-savoir/a-vos-baguettes/riz-japon-gohan-culture

Kazunari Yanagihara, « Edo cuisine », The 2005 kikkoman Food Culture Seminar

Epaves de Mer Rouge, Ed. Gründ

Visite du Rikjsmuseum d'Amsterdam

J64

                                         

La Reconstruction (1865-1896)

Une nouvelle période apparaît progressivement au début des années 1870 et la priorité aux Etats-Unis consiste à se bâtir une nouvelle prospérité, c’est la Reconstruction.

À la fin de la Guerre de Sécession (1861-1865), les Etats-Unis connaissent une période très difficile : L’assassinat du président Abraham Lincoln plonge la classe politique dans le chaos. Le XIIIe amendement de la constitution abolit l'esclavage dès 1865. Mais aucune place n'a été faite à cette nouvelle population libre. Le pays est toujours divisé entre le Nord, « l’Union » et le Sud, « États Confédérés » après la guerre ce qui rend pratiquement impossible toute reconstruction dans le Sud occupé militairement par des troupes de l’Union. C'est une société ségrégationniste, dans laquelle le racisme est mis en valeur, qui se met durablement en place. Andrew Johnson, vice président d’Abraham Lincoln, lui succéde après son assassinat. Il nomme un gouverneur provisoire pour chacun des États anciennement sécessionnistes et restitue leurs droits politiques à un grand nombre d’États sudistes. Voté par le Congrès le 26 février 1869 et validé le 3 février 1870 par les législateurs d'état, il stipule: "Le droit de vote des citoyens des États-Unis ne sera dénié ou restreint ni par les États Unis, ni par aucun État, pour cause de race, de couleur ou de condition antérieure de servitude". La validation des XIVe et XVe amendements est imposée aux États du Sud comme une des conditions de leur réintégration dans l'Union. La réintégration est effective en 1870, mais la politique de la Reconstruction se poursuit jusqu'en 1877.

                           

                                       Industrialisation des Etats-Unis (1865-1918)

C'est entre les deux grands conflits que furent la Guerre de Sécession et la première Guerre mondiale, que les États-Unis ont atteint leur maturité.

Cette période est dominée par l'essor démographique par immigration, la conquête de l'ouest, l'appropriation du sol, l'industrialisation et le développement économique.

Il n'a pas fallu attendre que la période de Reconstruction soit terminée (1877) pour que l'Union reprenne sa marche en avant.

C’est en pleine guerre qu’une loi est adoptée par le Congrès (20 mai 1962). Il accorde gratuitement 64 hectares de terre à toute famille qui s’engage à occuper et à mettre en valeur sa propriété pendant au moins 5 ans. Durant cette période, le pays connaît une extraordinaire croissance démographique liée à l’immigration avec 31 millions d’habitants en 1860. Ce nombre augmente fortement au fur et à mesure des années.

Cette immigration a des effets bénéfiques en fournissant des occupants pour les territoires restant à conquérir, de la main d'œuvre à l'industrie, des clients à la production nationale; elle entraine souplesse et mobilité de la société américaine.

Dans le même temps, l'économie américaine a connu une expansion exceptionnelle. A la veille de la guerre de Sécession, elle rattrapait à peine son retard sur l'Europe occidentale.

De nombreux inventeurs américains surent tirer profit de leurs découvertes. La métallurgie prit un essor prodigieux au niveau mondial, le développement de l’agriculture augmenta fortement grâce à une industrialisation des machines agricoles et l’industrie des mines d’or en Californie lors de la ruée vers l’or provoqua une immense vague d’immigration et un véritable tournant pour l’économie californienne. Dans cette croissance économique et cette abondance les villages se transformaient en villes et les villes en cités florissantes, attirant les capitaux et les établissements financiers et industriels.


                                            Révolution des transports


Pour la population des pays industriels d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, la 1ère révolution industrielle a eu pour première conséquence la hausse du pouvoir d'achat et l'augmentation du nombre de produits disponibles. Ce développement du commerce provient, entre autres, des progrès fulgurants des transports qui se développent à toute vitesse au XIXème siècle.

Le Savannah

C'est en France que le premier bateau à vapeur est prêt à naviguer. Il est construit en 1783 par Jouffroy d'Abbans. En 1807, aux États-Unis, Fulton teste sur l'Hudson un bateau à vapeur propulsé par des roues à aubes. Les tests sont concluants et le bateau peut être commercialisé. Le Savannah représente la première application réussie du moteur à vapeur sur un navire transatlantique, en 1819, aux États-Unis.

• Les progrès techniques se poursuivent tout au long du XIXe siècle. À partir de 1837, l'hélice remplace les roues à aubes. Peu à peu, le fer remplace le bois pour la construction de la coque. Le transport de produits lourds et volumineux est alors possible.

• La flotte britannique est la plus importante au monde. Vers 1850, elle représente 60 % de la flotte mondiale.

Plan de la ligne Liverpool to Manchester Railway par George Stephenson, 1824.Sci

• Le chemin de fer est le principal moyen de transport terrestre, avec les premières locomotives à vapeur, développées au XIXe siècle.

• La première ligne de chemin de fer est construite près de Newcastle aux Etats-Unis, en 1825. Elle est réservée au transport du charbon. Cinq ans plus tard est inaugurée une ligne destinée aux passagers, entre Liverpool et Manchester.


• En 1869, les premières lignes transcontinentales sont ouvertes aux Etats-Unis : New York est relié à San Francisco.


San Francisco

La ville ne prend son essor qu'avec la Ruée vers l'or de 1848-1849, accueillant les émigrants à la recherche du précieux minerai. Elle est le terminus du premier chemin de fer transcontinental. Les aventuriers du monde entier sont attirés par ce pays de l'or. Quelques années plus tard, la découverte de gisements d’argent dans la Sierra Nevada accélère le développement de l'agglomération. De 1847 à 1850, la ville passe de quelques centaines d'habitants à plus de 25 000.

« Un nouveau superbe clipper partant pour San Francisco », publicité pour le voyage vers la Californie publiée à NY, années 1850.

Le boom démographique comprenait beaucoup de travailleurs de Chine qui sont venus travailler dans les mines d'or et plus tard sur le chemin de fer Transcontinental. Le quartier de Chinatown est devenu et reste l'un des plus grands quartiers chinois du pays.

San Francisco compte 70 000 habitants dès 1862. La capitale de l'État se couvre de bâtiments superbes et de sociétés modernes pour l'époque. Les actions de centaines de compagnies minières s’échangent à la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et culturelle : James Graham Fair, John William Mackay, James C. Flood et leur Banque du Nevada ou d’autres qui ont fait construire plusieurs grands établissements reconnus de la ville.

Comme dans de nombreuses villes minières, le climat social aux débuts de San Francisco était chaotique. Les comités de vigilance ont été formés en 1851, et encore en 1856, en réponse au crime et à la corruption du gouvernement.

Passepartout fut assez surpris de ce qu'il voyait. Il en était encore à la cité légendaire de 1849, à la ville des bandits, des incendiaires et des assassins, accourus à la conquête des pépites, immense capharnaüm de tous les déclassés, où l'on jouait la poudre d'or, un revolver d'une main et un couteau de l'autre. Mais ce "beau temps" est passé. San Francisco présentait l'aspect d'une grande ville commerçante. la haute tour de l'hôtel de ville, où veillent les guetteurs, dominait tout cet ensemble de rues et d'avenues, se coupant à angles droits, [...]. Certaines rues, entre autres le Montgommery-Street - le Regent-Street de Londres, le boulevard des Italiens de Paris, le Broadway de New York -, étaient bordées de magasins splendides, qui offraient à leur étalage les produits du monde entier.

(page 188/189, lignes 34 à 54.)


Élection présidentielle américaine de 1868

L'élection présidentielle américaine de 1868 se solda par l'élection du Général Ulysses S. Grant, héros de la guerre de Sécession et candidat du Parti Républicain, contre le démocrate Horatio Seymour.

Dans le roman de Jules Verne, Phileas Fogg et ses compagnons se retrouvent au milieu d’un meeting politique à San Francisco. La raison du meeting était l’élection d’un juge de paix, deux hommes, deux partis étaient en concurrence : Mandiboy et Kamerfield.

Nous supposons que Jules Verne a voulu revenir sur ce contexte d’élections présidentielles opposant le parti républicain au parti démocrate.

Des bannières et des banderoles flottaient au vent. Des cris éclataient de toutes parts.

"Hurrah pour Kamerfield !

-Hurrah pour Mandiboy !"

C'était un meeting. (page 190, lignes 95 à 99)

[...]

-Il s'agissait simplement d'un meeting organisé pour une élection.

-L'élection d'un général en chef sans doute ? demanda Mr.Fogg.

-Non, monsieur, d'un juge de paix." (page 194 lignes 224 à 228)

Electoral Poster For the U.S.A. Presidential Election of 1868: Ulysses S. Grant and Colfax

Les Sioux

Les Sioux sont un ensemble de tribus amérindiennes nomades. Ils sont indépendants des Etats-Unis. Les Sioux avaient conquis un vaste territoire dans le centre-nord des États-Unis actuels : Les Plaines et les Rocheuses.

Jusqu’en 1850, l’armée cherche à se concilier les tribus de l’Ouest car elle n’est pas en position de force. Au début, les Indiens ne sont pas opposés à la présence des Blancs. Mais le mépris des pionniers les pousse à la guerre. Sitting Bull, le grand chef des Sioux, disait : « Nous autres Indiens, nous avons toujours respecté les traités que nous avons signés. L’homme blanc, lui, n’a jamais respecté les traités que nous avons signés ». La plupart des Blancs tués sont des soldats. Les trois quarts des Indiens tués sont des femmes et des enfants.

Une bataille entre Amérindiens et cavalerie américaine

Dès 1862, les Sioux massacrent des colons dans le Minnesota. En 1865, les Sioux, refusent aux Blancs la construction d'une ligne de chemin de fer entre dans le sud du Wyoming et les mines d'or du Montana car ils pensent que la ligne fera fuir les bisons (une de leurs sources principales d'alimentation). Comme le gouvernement américain ne tient pas compte de leurs protestations, les Indiens se révoltent et commencent une guerre : La Guerre de Red Cloud, qui se solde par un traité qui promet aux Sioux un vaste terrain dans le Dakota, le droit de chasser aux alentours et aucun Blanc ne peut s’introduire dans la réserve sans autorisation des Sioux.

Passepartout avait entendu parler de Sioux et de Pawnies qui arrêtent les trains comme de simples voleurs espagnols. (page 189, lignes 70 à 73)


Les Mormons 


Le mormonisme est un mouvement religieux fondé aux Etats-Unis en 1830 par Joseph Smith.

Dans le roman de Jules Verne, Joseph Smith est appelé "Smyth junior".

Le texte sacré des mormons est « le Livre de Mormon ». Il est écrit par Joseph Smith et se base sur la Bible. Les mormons se nomment les "Saints des derniers jours", les chrétiens de l’âge apostolique (qui vient directement des apôtres) étant les Saints des premiers jours.

Les adeptes se multiplient rapidement et se regroupent dans la ville de Kirtland, en Ohio. Les mormons y créent un temple et font de la ville une cité sainte. Cependant l’afflux de migrants déconcerte les anciens colons. Des tensions apparaissent et mènent à des persécutions : un « Ordre d’Extermination » paraît en 1838 : il décrète que les mormons seront exécutés s’ils ne quittent pas le Missouri. C’est un phénomène unique dans l’histoire américaine.

"Conseils sur la Prairie", Wiliam Tylee Ranney

La communauté mormone quitte donc l’État pour s’exiler vers l’Ouest, mais les rumeurs de polygamie et les ambitions politiques des mormons font scandale et alimentent la presse anti-mormone. En juin 1844, Joseph Smith est assassiné par les détracteurs des mormons.

Les mormons finissent par devenir nomades après avoir été forcés à quitter les villes où ils s’installaient. Toutefois ils continuent de donner des conférences pour recruter des adeptes. Le mouvement perdure malgré une mauvaise réputation, dont celle d'être une secte.

"Mais sans doute sa colère s'expliquait par ce fait que le mormonisme était actuellement soumis à de dures épreuves. Et, en effet, le gouvernement des États-Unis venait, non sans peine, de réduire ces fanatiques indépendants. Il s'était rendu maître de l'Utah, et l'avait soumis aux lois de l'Union, après avoir accusé Brigham Young, accusé de rébellion et de polygamie. Depuis cette époque, les disciples du prophète redoublaient leurs efforts, et, en attendant les actes, ils résistaient par la parole aux prétentions du Congrès.

(page 202, lignes 40 à 48)

Ce fut ainsi qu'il apprit comment, après de longues persécutions, Smyth reparut dans l'Illinois et fonda en 1839, sur les bords du Mississippi, Nauvoo-la-Belle, dont la population s'éleva jusqu'à vingt-cinq mille âmes; comment Smyth en devint le maire, le juge suprême et le général en chef; comment, en 1843, il posa sa candidature à la présidence des États-Unis, et comment enfin, attiré dans un guet-apens, à Carthage, il fut jeté en prison et assassiné par une bande d'hommes masqués." (page 204, lignes 87 à 95)

Le paquebot Général Grant


Le Général Grant était un trois-mâts de 1.005 tonnes construit dans le Maine, aux États-Unis, en 1864 par le Pacific Mail Steam et enregistré à Boston.

Aquarelle d'Erik Heyl, 1951 de SS General Grant

Ce bateau est surtout connu pour son naufrage : pendant son chemin de Melbourne à Londres en 1866, il a percuté une falaise sur la côte ouest de l'île principale des îles Auckland de Nouvelle Zélande, et a coulé.

Soixante-huit personnes se sont noyées et seulement 15 personnes ont survécu.

Nous n'avons pas trouvé d'informations sur les trajets transpacifiques du Général Grant.

• • •

Sources :

Pierre Gervais, Les Etats-Unis de 1860 à nos jours, Hachette, 2005.

http://medarus.org/NM/NMTextes/nm_04_01_reconstruction.htm

http://medarus.org/NM/NMTextes/nm_04_02_forward.htm

La conquête de l’Amérique, « Explorons », Jean Pierre Raymond

Gibson, Campbell (juin 1998). "Population des 100 plus grandes villes et autres lieux urbains aux Etats-Unis: 1790 à 1990" .Recensement américain

http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/1955532

https://www.assistancescolaire.com/eleve/4e/histoire/reviser-une-notion/la-revolution-des-transports-et-du-commerce-4hai02

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Sioux/144453

https://paperspast.natlib.govt.nz/newspapers/ST18680120.2.5

https://web.archive.org/web/20100527021544/http://maanz.wellington.net.nz/projects/gengrant.html

J71


Lors de sa traversée des États-Unis, Phileas Fogg emprunte le Pacific Railroad, premier chemin de fer transcontinental au monde peu après la déclaration de la loi sur les chemins de fer du Pacifique proférée par Abraham Lincoln, le 1er juillet 1862. Cette loi a permis la construction du premier chemin de fer transcontinental dont le projet avait été pensé depuis 1849 par plusieurs ingénieurs dont Theodore Judah qui, tout au long de la construction du chemin de fer, travailla sur le tracé de ce dernier et étudia les contraintes de l'itinéraire. Le projet aboutit le 10 mai 1869.

Carte d'époque du Pacific Railroad, Anonyme, 1866 

La construction du Pacific Railroad fut attribuée par Abraham Lincoln à deux compagnies ferroviaires : Central Pacific pour la partie occidentale (depuis Sacramento) et l'Union Pacific pour la partie orientale (depuis Omaha). La Pacific Railroad commençant à Sacramento en Californie et se terminant à Omaha au Nebraska, les deux lignes convergent vers l'Utah. La main d'oeuvre pour cet immense chantier se composait principalement d'immigrés, de chercheurs d'or et d'ouvriers très pauvres. Les salaires étaient excessivement bas : jamais plus de 35 $ par mois.

Plusieurs contraintes se sont imposées sur le chantier, notamment dans la Sierra Nevada, montagnes de Californie, où les ouvriers ont dû affronter des avalanches et beaucoup de neige. Ils doivent alors construire des tunnels dans la montagne. Des Amérindiens attaquèrent des ouvriers et mirent le feu à des trains dans les Grandes Plaines. Il y eu plusieurs grèves, un manque d'argent ainsi que d'ouvriers ce qui eût pour effet de ralentir la construction du transcontinental.

Il a fallut six années de travaux pour construire le premier transcontinental de l'histoire, chemin de fer de 3000km. Alors qu'il fallait six mois pour traverser le pays (en charrette tirée par des chevaux), il ne faut plus qu'une semaine pour faire le trajet, en train. Le Pacific Railroad permit une ascension économique incroyable des États-Unis et particulièrement de la Californie où l'on vit l'immigration augmenter.



Suite à cela ils rejoindront New-York en empruntant le Pittsburgh, Fort Wayne and Chicago Railway. Les travaux ont débuté le 16 août 1854 sur le pont du chemin de fer de Fort Wayne au-dessus de la rivière Allegheny afin de s'étendre jusqu'à Pittsburgh pour se connecter au Pennsylvania Railroad. Le pont a ouvert le 22 septembre 1857, avec une station temporaire à Penn Street et Tenth Street.

Carte représentant le trajet de la ligne de chemin de fer. 

Cette ligne de chemin de fer est en fait le fruit de plusieurs lignes qui n'en ont formé plus qu'une dans le but de relier Pittsburgh (ville située en Pennsylvanie c'est à dire dans le Nord-Est des Etats-Unis) et Chicago (ville située dans l'Illinois, également au Nord-Est des Etats-Unis). Ces deux villes se situent à 741km l'une de l'autre. Suite à ce regroupement de lignes ferroviaire, la ville de New-York était facilement accessible depuis Chicago. Une des principale contrainte en ce qui concerne la construction de la ligne était celle du relief car beaucoup de montagnes se trouvent en Pennsylvanie, le terrain n'est donc pas plat.

• • •

Sources :



J80


Lorsque Phileas Fogg arrive, en retard, à New York il s'aperçoit que le paquebot sur lequel il devait faire la traversée New-York - Liverpool est déjà parti. Après avoir passé en revue toutes les possibilités, il finit par marchander avec le capitaine d'un navire de marchandises, l'Henrietta, pour qu'il les conduise à Liverpool. Cependant à 1200km de leur destination finale il finissent par manquer de charbon, Fogg décide alors de faire brûler tous les éléments en bois du paquebot, pour en faire du carburant.

"Le Sirius" revenu de son voyage record en 1838

Cette histoire est très ressemblante à l'histoire du navire Sirius : Le Sirius était un bateau à vapeur construit en 1837, Il effectua la première traversée transatlantique seulement à la vapeur en 1838. De Cork à New York. Ce fut sa seule traversée. La particularité de ce voyage est que, se retrouvant en manque de charbon, l'équipage dut brûler tout le matériel qui pouvait brûler à bord pour continuer d'avancer, y compris un mât.


On juge ce qu'il fallu consommer de ce bois sec pour maintenir la vapeur en suffisante pression. Ce jour là, la dunette, les rouffles, les cabines, les logements, le faux pont, tout y passa. Le lendemain, 19 décembre on brûla le mâture, les dromes, les esparres. On abattit les mâts, on les débita à coups de hache. (p.251, l.224 à 228)


L'Empire colonial britannique


Bien que l’exploration et la colonisation du monde aient commencé au XVème siècle par les portugais et les espagnols, les britanniques ont suivi ce mouvement de près.

Depuis le règne d’Elisabeth 1ère, le pays a su accroître et garder un empire colonial imposant. L’Empire britannique s’étendait sur tous les continents. À la fin du XIXème siècle, certaines de ses colonies prennent le statut de « dominion », c’est à dire des États autonomes, mais qui reconnaissent la souveraineté britannique et qui prennent "doucement" leur indépendance (exemple : Canada, Inde).

Les colonies britanniques : Canada, Etats-Unis (certains états), Guyane britannique, Sierra Leone, Côte de l’Or, Nigeria, Gambie, Bechuanaland, Égypte, Soudan, Afrique orientale britannique, Buganda, Nyassaland, Rhodésie du Nord et Rhodésie du Sud, Union d’Afrique du Sud, Hong Kong, Empire des Indes, Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle Guinée, Nord de la Somalie, Ceylan (Sri Lanka), la péninsule Malaise.

Les colonies britanniques ou les pays avec une influence brittanique où Phileas Fogg voyage : Égypte, Empire des Indes, Hong Kong, États-Unis


Empire des Indes :

C’est à partir du XVIe siècle que les Européens débutèrent l’exploration de l’Asie du Sud. Les Anglais fondèrent en 1600 la compagnie anglaise des Indes Orientales pour conquérir ces territoires importer des marchandises. La compagnie était en droit de conquérir des territoires, d’y exercer la Justice et d’y envoyer des troupes armées. Elle fut supprimée en 1874 pour passer sous le contrôle de la Couronne. Trois ans plus tard la reine Victoria sera impératrice des Indes.

Égypte :

En 1863, l’Égypte change de khédive (vice-roi d’égypte), Ismaïl Pacha s’investit alors dans la construction de nombreuses infrastructures, notamment le Canal de Suez, mais sans en avoir les moyens ce qui augmente la dette du pays. Cette dette oblige le khédive à céder ses parts dans la Compagnie de Suez à l’Angleterre. Malheureusement ce ne fut pas suffisant pour rembourser la dette ce qui fit déclarer le pays en faillite.

À partir de 1882, l’Egypte sera occupée par les troupes militaires de la Grande-Bretagne dans l’objectif de rétablir une situation politique et financière stable.

Hong Kong

C’est en 1841, au cours de la première guerre de l’opium, que les britanniques prennent possession de l’île de Hong Kong. Suivra le traité de Nankin qui mettra fin à cette guerre et qui donnera à la reine de Grande-Bretagne la gouvernence de l’île. Hong Kong restera britannique jusqu’en 1997 où elle deviendra chinoise.

L'Empire colonial britannique, Dessin de Walter Crane d’après une carte de J. Colons, 1886.

Analyse de la carte illustrée

Au XIXe siècle, l’Empire britannique est le plus vaste au monde. De ce fait il assure à l’Angleterre le contrôle des routes maritimes. En 1876, Victoria, reine d’Angleterre, devient Impératrice des Indes. Les Anglais imposent une nouvelle administration et exploitent économiquement les ressources des colonies.

Les personnages présents tout autour de la carte représentent les populations colonisées et donc la grande diversité de l'Empire. Par exemple les Indiens d'Amérique en haut à gauche de la carte, les Indiens des Indes en bas de la carte à gauche ou encore Hong Kong à droite (2ème personnage en partant du haut). Pour que chaque identité coloniale soit reconnaissable elles sont représentées en costume traditionnel et accompagnées des ressources de leur pays (exemple: fruit et canne à sucre pour la Nouvelle Calédonie et l'élan pour le Canada.

En bas au milieu de la carte est représenté le Royaume-Uni ou l'Empire Britannique personnifié assis sur le monde que porte Atlas. Cela symbolise la domination du Royaume-Uni sur le monde au XIXème siècle. Le fait que la femme britannique tienne un harpon renvoie à la puissance maritime du Royaume-Uni.

La carte met en avant la répartition de l'Empire Britannique sur les cinq continents, donc le monde entier et son expansion au fil des siècles.


Bilan


Problématique : Quel est le contexte historique, géographique et géopolitique du monde du XIXe siècle à travers le regard de Phileas Fogg dans le roman d’aventures "Le tour du monde en 80 jours" de Jules Verne ?

Le roman de Jules Verne est fictif mais comporte de nombreux éléments et références historiques réels sur lesquels nous pouvons nous baser pour en déduire le contexte historique et géopolitique du monde à son époque. Jules Verne à modifier plusieurs noms de personnalités historiques pour les intégrer à son roman (exemple: Joseph fondateur du mormonisme devenu Joe Smyth dans le roman), quelques événements historiques ont également inspiré les aventures de Phileas Fogg (exemple: l'aventure de l'Henrietta dans le roman semblable à celle du Sirius en 1838).

Le monde du XIXe siècle, est un monde dominé par l’Europe à travers ses empires coloniaux, sa révolution industrielle et son apogée économique.

Tout au long du XIXe siècle, les États européens prennent possession de territoires en Afrique et en Asie et y créent des colonies. Les Européens y voient une opportunité politique et économique. Ils pensent également devoir civiliser les indigènes en diffusant la culture européenne. C’est donc à travers ces conquêtes que le monde est dominé par l’Europe.

Ces colonies voient alors leur pays se moderniser notamment par l’apparition de moyens de transports (Exemple : The Great Indian Peninsula Railway en Inde), de nouvelles constructions et de nouvelles politiques.

Dans les pays indépendants comme les Etats-Unis, on essaye d’adopter les mêmes nouvelles technologies qu’en Europe et de faire croître l’économie du pays ainsi que sa population. (Exemple : chemin de fer transcontinental, mines d’or).

À aucune époque, les voyages d'exploration n'ont été aussi multipliés et aussi profitables. Il ne restait pas de grand problème de géographie générale à résoudre, mais beaucoup à faire pour compléter la connaissance des continents et presque tout pour la fonder sur des données scientifiques. La révolution des transports va permettre aux Hommes de voyager plus vite et plus facilement.

La connaissance du monde évolue et la pensée scientifique continue à se dégager de la vision religieuse du monde.

"[...] - Je n'en sais rien, répondit Andrew Stuart, mais, après tout, la terre est vaste.

- Elle l'était autrefois..." dit à mi-voix Phileas Fogg. [...]

"Comment, autrefois ! Est-ce que la terre a diminuée, par hasard ?

- Sans doute, répondit Gauthier Ralph. Je suis de l'avis de Mr. Fogg. La terre a diminué, puisqu'on la parcourt maintenant dix fois plus vite qu'il y a cent ans.

(l.130 à 140 p.42)

Retour à Londres - Alphonse de Neuville (1835-1885) et/ou Léon Benett (1838-1917) « Me voici, Messieurs », disait-il 
• • •

Sources

http://www.lelivrescolaire.fr/#!manuel/1188895/histoire-geographie-4e-

2016/chapitre/1189016/conquetes-et-societes-coloniales/page/1189030/la-domination-des-colonies/lecon/document/1230848

https://www.herodote.net/2_aout_1882-evenement-18820802.php