Carnet de voyage

JUSTE UN TOUR

38 étapes
293 commentaires
2
Le carnet de voyage du tour du monde d'Emilie & Olivier
6
déc

Voilà, nous y sommes. Après une année extraordinaire autour du monde, nous venons de retrouver nos familles et amis.

Nous refermons ainsi ce chapitre de notre vie qui restera parmi l'un des plus intenses à n'en pas douter.

Île de Pâques  - Chili

Chapitre clos, certes, mais chapitre qui marquera néanmoins nos vies tant les émerveillements et les exaspérations furent quotidiennes.

Lombok - Indonésie 

Difficile dans un article que l'on souhaite comme un premier bilan à chaud de ne pas partir dans tous les sens. On aimerait vous parler de nos coups de cœurs, de nos coups de gueules, des paysages splendides que l'on a eu la chance de découvrir, des populations que l'on a côtoyé, des plats que l'on a découvert...

Koh Lanta - Thaïlande 

Mais si nous devions ne retenir qu'une chose après onze mois sur la route, cela sera ce credo :n'écoutons pas les rumeurs et les avis d'autres personnes, faisons-nous notre propre avis.

Rien de plus efficace pour faire tomber (ou confirmer!) les préjugés à propos d'un pays, d'une population, d'un site touristique...que d'aller voir par soit-même.

Montevideo - Uruguay 

Comment ne pas penser au continent sud-américain lorsqu'on parle de préjugés.

Trop souvent dépeint comme un continent dangereux, où la délinquance règne et où le touriste est la cible idéale – nous avons passé quatre mois extraordinaires sur ce continent.

Josef Frantz glacier - Nouvelle Zélande 

Bien sûr, la délinquance est réelle mais nous sommes loin de l'ambiance délétère que l'on imagine parfois vue d'Europe.

Combien de fois nous sommes-nous fait la réflexion qu'un peu de bon sens suffit à écarter la majorité des risques de pickpocket en Argentine ou de vols de sacs à dos au Pérou ? Combien de fois nous sommes-nous répétés que nous n'étions pas moins en sécurité dans un bus à Quito que dans le métro à Paris ?

Shanghai - Chine 

Finalement en Amérique du Sud (comme en Asie ou en Océanie) nous n'avons rien vu d'autre que ce que nous voyons chaque jour en Europe : des gens, honnêtes et volontaires, qui cherchent à vivre leur vie le plus simplement et le plus dignement possible dont la réputation est ternie par une minorité que les gigantesques inégalités sociales poussent vers le vol et la délinquance.

Kam Tho - Vietnam 

Pourtant, la misère aperçue en Équateur ou au Pérou est bien plus forte que la pauvreté française.

Tahiti - Polynésie française 

Reviennent en mémoire les images de ces dizaines de villages traversés pour lesquels les politiciens en campagne promettent « agua limpia y electricidad »...de l'eau potable et de l’électricité...en 2018 !

Désert de Gobi - Mongolie 

L'un des clichés sur le voyage que nous avons souvent mis à l'épreuve et à chaque fois confirmé : ce sont les rencontres qui donnent toute sa saveur à un voyage.

Comment rédiger un article de conclusion de ce voyage sans vous parler des personnes croisées sur notre chemin.

Certains pour plusieurs jours, d'autres pour quelques instants seulement, mais tous ont participé à rendre cette année exceptionnelle.

Sydney - Australie 

Nous ne comptons plus les personnes avec lesquelles nous avons pu échanger et qui nous auront transmis un peu de leur amour pour leurs pays et leurs cultures.

Si les rencontres mettent du piment dans la vie, alors notre année fut des plus relevées ! Nous comptons aujourd'hui des amis aux quatre coins du globe et ces personnes savent désormais qu'elles ont deux amis en France...

Îles Gili - Indonésie 

A l'image des rencontres, nous avons souvent été scotché par la beauté des paysages du monde. Nous n'allons pas refaire ici la liste des merveilles que la nature ou que l'homme nous a offert mais du Machu Pichu au Mont Bromo en passant par les eaux turquoises de Tahiti nous en avons pris plein la vue !

Oui le monde est beau, le monde est époustouflant, le monde est surprenant...mais le monde est surtout fragile.

Iguazu - Argentine 

Très sensibles à la cause environnementale, et persuadés qu'un changement dans nos quotidiens est essentiel pour arrêter de scier la branche sur laquelle l'homme est assis, nous avons trop de fois eu la nausée en constatant les aberrations et catastrophes environnementales quotidiennes.

Désert d Atacama - Chili 

Les arbres envahis de sacs plastiques au Pérou, les déchets jonchant les camps de base des treks en Indonésie, les bords de route envahis par les poubelles en Équateur, les eaux usées évacuées en plein centre ville de Jakarta, les bus crachant une fumée noire à Quito, les climatisations qui tournent à fond dans toute l'Asie, les plages de Bali envahies par les déchets des bateaux...

Amazonie - Équateur  

Seuls la Nouvelle-Zélande l'Australie, la Polynésie Française et à un degré moindre la Mongolie échappent à ce constat alarmant.

Même la Thaïlande, qui visuellement offre des paysages propres et qui à cet égard se distingue de ses voisins asiatiques, reste un pays où la cause environnementale est le dernier soucis de la population et du gouvernement.

Buenos Aires - Argentine 

Comme pour tout bilan, le bilan de ce voyage ne peut pas être tout blanc ni tout noir.

Nous avons énormément appris sur nous mêmes, en tant qu'individus et citoyens, et nous avons appris sur le monde et ceux qui le peuplent.

Machu Picchu - Pérou 

Loin de nous la prétention de tout connaître et de tout comprendre (il faudrait plus d'une vie pour ça), mais nous avons le sentiment de mieux savoir qui nous sommes qu'il y a un peu moins d'un an.

Il n'est pas aisé de mettre des mots sur ce type de ressenti et nous avons du mal à imaginer quelles conséquences cela peut avoir sur notre vie future, même si l'on sait déjà que l'on appliquera notre nouveau credo « vas voir par toi même, n'écoute pas les autres » à notre quotidien.

Nous avons quitte Bangkok le cœur gros mais nous sommes néanmoins consolés de désormais pouvoir marcher dans la rue sans constamment regarder s'il n'y pas un trou sur la chaussée ou commander un cocktail sans se demander si l'eau des glaçons ne va pas nous rendre malade pour les deux jours à venir:-)

Angkok - Cambodge 

Un dernier mot, avant de vous laisser en chiffres, pour remercier toutes les personnes, familles, amis, proches ou collègues qui nous ont suivi au cours de cette année.

Garder le contact avec vous fut important pour nous et pour la « réussite » de ce projet.

Merci aussi à nos « fans » (et à Juju la première d'entre eux!) qui ont commenté avec régularité chaque article de ce carnet de voyage sans tenir compte de notre style d'écriture pas toujours fluide.


Quelques chiffres donc pour conclure ce carnet :

Nombre de jours de voyage : 343

Nombre de pays : 14 en comptant la Polynésie Française

Pays où nous sommes restés le plus longtemps : Thaïlande 47 jours

Villes où nous sommes restés le plus longtemps : Buenos Aires (Argentine), Krabi (Thaïlande) 9 jours chacune

Pays où nous sommes restés le moins longtemps : Uruguay 3 jours

Pays le plus éloigné de la France : Nouvelle-Zélande 19.000 km

Lieu le plus haut atteint à pied : Silustani au Pérou un peu plus de 4000m d'altitude

Nombre différents de moyens de transport : 18

Trajet direct en bus le plus long : Mendoza – Bariloche (Argentine) 19 heures

Nombre de nuits en bus : 6, toutes en Amérique du Sud

Population la plus accueillante : les indonésiens juste devant les polynésiens

Population la moins accueillante : les mongoles juste devant personne d'autre:)

Nombre de tampons et visas sur le passeport : 76 à 2

Nombre de langues côtoyées et baragouinées : 15

Nombre de livres lus : 58 à 2

Nombre de séries visionnées : 10

Hôtel top : Mancora au Pérou

Hôtel flop : Aguas Calientes au Pérou

Poids perdu : 12 kilos à 2

Passages chez le coiffeur et barbier : 9

Repas le moins cher : 60 centimes par personne à Banyuwangi le soir de la finale du mondial !

Nombre de copains retrouvés durant le voyage : 29

Les pays où nous sommes sûrs de revenir un jour : Argentine et Indonésie

Nombre de souvenirs pour la vie : on a arrêté de compter...

Nombre de demande en mariage : 1 😍 !

Nice - France 😉

Encore merci de nous avoir suivi pendant cette année !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

Plus unis que jamais ! ❤
2
nov

Du vendredi 2 novembre au mardi 4 décembre :


Au gré de la météo et de nos envies nous avons décidé début novembre de prolonger notre séjour dans le nord de la Thaïlande.


L'un des nombreux marchés de nuit de Chiang Mai

Après une petite semaine à visiter Pai et sa région nous nous offrons une nouvelle escale à Chiang Mai. Escale culinaire puisque nous mettrons à profit ces 36 heures passées sur place pour suivre un cours de cuisine Thai.

Visite du potager avant la leçon de cuisine Thai 

Au sein d'un potager – plus ou moins authentique – et sous la tonnelle d'une ancienne ferme à 1h de route de Chiang Mai nous passons près de 4 heures à découper du tofu, rouler des spring-rolls, piler du chili ou encore faire sauter les nouilles de notre pad-tai...

Aux fourneaux 

Le tout dans une ambiance très internationale mais néanmoins conviviale, surtout lors de la dégustation des plats qui conclue la demi-journée !

On s'est régalé ! 

Dès le lendemain nous mettons le cap sur la ville de Sukhotai située en plein centre du pays, à un peu moins de 7 heures de bus de Chiang Mai. Nouvelle étape idéale sur notre route vers Bangkok, ce n'est pas pour la ville de Sukhotai en elle-même que le touriste y séjourne mais pour ce qu'on appelle « la vieille Sukhotai ».

L'un des Buddha debout du site de Sukhothai (au 2e plan hein !) 

A un gros quart d'heure de scooter de la nouvelle ville, se trouvent les fondations et quelques restes de ce que fut Sukhotai, ville fondée en 1238 et devenant la première capitale du Royaume de Siam.

Nous craignions que cette halte face écho aux temples d'Angkor et que « trop de temples tuent les temples », le risque étant de ne plus apprécier ces splendeurs à leurs justes valeurs.

Les anglo-saxons utilisent même le terme de « templed-out » pour désigner ce phénomène que chaque curieux de l'Asie a déjà du ressentir en passant plus d'un mois sur le continent.

Vue éloignée du site central de Sukhothai 

De « templed-out » il ne fut pas question cette fois, d'abord grâce au style architectural qui n'a rien à voir avec le style Khmer d'Angkor, mais surtout grâce au travail de restauration admirable mené sur le site.

Petit îlot paisible à 20 minutes de la ville nouvelle 

Quand le charme des temples d'Angkor réside dans le fait qu'ils soient laissés presque à l'abandon et subissent la loi de la nature, les ruines de Sukhotai sont entretenues de manières exemplaires et permettent de se projeter concrètement dans ce à quoi ressemblait la vie des habitants de l'ancienne ville.

Entrée de l'un des temples annexes de la vieille ville 

Deux petits jours autour des ruines de Sukhotai, des belles virées en scooter et déjà nous sautons dans notre bus direction Bangkok pour la seconde fois du voyage. Cette fois nous avons pris soin d'arriver en dehors des heures de pointes pour éviter les interminables bouchons qui empoisonnent la capitale thaïlandaise.

Rendez-vous à Suzanne Lenglen dès Janvier 

Nous profitons de ce second passage à Bangkok pour y faire prolonger nos visas, faire un peu de shopping, acheter quelques souvenirs et surtout passer trois belles journées en compagnie de Vanessa et Jean-Baptiste – deux amis de France en vacances dans la région.

Coucher de soleil sur Bangkok  

Nous découvrons alors quelques beautés insoupçonnées de Bangkok, dont la jungle de Bang Kachao. En pleine ville, à dix minutes seulement du centre, Bang Kachao est un immense poumon luxuriant au cœur duquel nous nous perdons volontairement, jusqu'à tomber nez à nez face aux étals du marché flottant qui fait la réputation du lieu auprès des locaux.

Ballade aménagée en pleine jungle dans le centre de Bangkok 

Nous croisons très peu de touristes et le prix des plats dans les gargotes confirme que nous sommes loin d'un lieu touristique et pourtant...quel bonheur que de se promener dans cet écrin de verdure !

Encore une petite visite du palais royal, cette fois ci bondé de touristes, et du mondialement connu Buddha couché et nous voilà assis dans notre avion direction Krabi.

Les temples autour du palais royal. Un rien tape à l'œil. 
Le gigantesque Buddha couché 

Petite ville agréable du sud de la Thailande, Krabi est surtout réputée comme étant le point d'accès à quelques plages paradisiaques de la mer d'Andaman. Le hasard nous fera croiser une dernière fois Lena et Nelson, le temps de partager un pad-tai et ils s'envolent vers les Philippines.

Sur la plage de Ao nang à côté de Krabi 

La météo lors de nos premiers jours à Krabi n'est pas au beau fixe, nous passons donc un minimum de temps sur les plages et découvrons l'arrière pays.

Pause fraîcheur au milieu du jungle trek 

Le point d'orgue fut sans conteste la journée en pleine jungle, à passer d'une cascade à l'autre, sous une chaleur accablante d'humidité. Une superbe alternative à la plage dans cette région.

Une grotte autrefois habitée par de lointains ancêtres  

Qui dit gros nuages dit « on ne reste pas » ! Cap donc sur la grande île de Koh Lanta, à trois heures plus au sud de Krabi. L'arrivée sur l'île la plus connue de France après celle du Gaou concorde avec ce que l'on appelle entre nous le « début des vacances ».

Koh Lanta : mode vacances activé 

A trois semaines du retour en France, le tour du monde est quasi-terminé dans nos têtes. Nous sommes dans un cadre paradisiaque et les eaux turquoises de Koh Lanta nous suggèrent d'oublier toute contrainte budgétaire et de conclure cette année en beauté. Suggestion à laquelle nous acquiesçons rapidement.

Vue sur l'une des plages les plus sauvages de l'île 

Baignades, cocktails, piscines, excursions...notre semaine sur Koh Lanta fut loin de ce que TF1 vous propose en prime-time !

On avait remporté l'épreuve de confort ce jour là 

La bascule psychologique est actée, le voyage n'est pas terminé mais nos états d'esprits sont déjà différents d'il y a quelques jours. Plus question de s'imposer des heures de bus ou de ferry pour économiser quelques euros, par exemple.

Sortie snorkeling au large de Koh Lanta 
Emerald Cave. Un petit bijou perdu au milieu de la mer 
Derniers instants dans ces décors et nous partons pour Phuket 

Ainsi de Koh Lanta à Phuket en repassant par Krabi nous jonglons de plages en plages, de piscines en piscines, de couchers de soleil en couchers de soleil et de grasse mat en grasse mat...le tout en n'oubliant pas de travailler notre bronzage, notamment au bord de la piscine de l'hôtel de Vanessa et Jean-Baptiste avec lesquels nous partagerons une dernière bière avant leur départ d'Asie.

Salut salut ! 
Quel bonheur ces retrouvailles au bout du monde! 

A J-6 de notre décollage nous en sommes qpresque à faire un premier bilan tous les deux de ces 11 derniers mois.

A chaud, quelques conclusions s'imposent naturellement sur ce que nous aura apportée cette année, d'autres sont un peu plus complexes à tirer...

Phuket town by night.  

Cela sera le sujet du dernier article que nous mettrons en ligne ici-même la veille ou le lendemain de notre arrivée à Nice. En attendant on vous laisse pour aujourd'hui et pour la semaine à venir...on a piscine !

Anecdotes (quand même!) :

  • Oui, on a un petit livre de cuisine pour refaire les plats concoctés à chiang mai
  • Non on a pas gardé les tabliers roses fluos
  • Circulation en Thaïlande : lorsque le feu est rouge on s'arrête, sauf lorsqu'on tourne sur la gauche, là on peut y aller mais avec prudence => « turn left with safety »...
  • Sur Koh Lanta impossible de ne pas trouver des champignons (on ne parle pas de safrané), de l'herbe ou n'importe quelle autre substance hallucinogène. Les bars de l'île en proposent directement à la carte de manière plus ou moins directe.
  • Sur Koh Lanta toujours, nous avons perdu l'épreuve de confort les premiers jours lorsque nous passions nos nuits dans une cabane en bambous infestée de moustiques avec un simple filet d'eau en guise de salle de bain
Allez ça c'est cadeau 


19
oct

Du vendredi 19 octobre au vendredi 2 novembre :


Dès les premiers itinéraires élaborés sur un coin de table du 15e arrondissement de Paris, la Thaïlande se présentait souvent comme le dernier pays à nous accueillir avant de rentrer en France.

Tantôt pour un passage de quelques jours seulement, tantôt pour un séjour plus long...mais jamais nous n'avions imaginé que la Thaïlande serait le pays dans lequel nous passerions le plus de temps de tout notre voyage.

Car en quittant le Cambodge plus tôt que prévu pour rallier Bangkok, nous entrons au pays de Siam près de deux mois avant notre départ et nous allons donc disposer de près de 7 semaines pour arpenter le royaume Thaïlandais.


Au fond du bus Sieam Rap - Bangkok !

Les premières heures dans un pays donnent souvent une indication sur l'ambiance et la mentalité du pays, fort heureusement ceci ne s'est pas confirmé avec la Thaïlande car notre arrivée à Bangkok après une dizaine d'heures de bus depuis Siem Rap fut pour le moins éprouvante pour les corps et pour les nerfs.

Après quatre heures de bus bloqués dans les bouchons de la capitale (pour près de cinq heures de retard en tout) et une arrivée à l'extrême opposé de la gare de bus prévue, nous parvenons finalement à rallier notre hôtel, à quinze minutes de tuk-tuk et une demi-heure de métro de là...

L'immense ville dont l'agglomération regroupe près de 20 millions d'habitants ne nous aura pas offert de cadeau de bienvenue.


Bangkok est traversé par un fleuve dont les nombreux bras offrent autant de voies de transports aux habitants

Qu'à cela ne tienne ! Car à chaque expérience négative, vient souvent sa réponse positive. Deux heures plus tard arrivent Nelson et Léna, deux amis de Toulon en voyage en Asie depuis le mois de Septembre pour une durée indéterminée. Nous prévoyons de passer une petite semaine tous les quatre et débutons dès le lendemain par une promenade dans Bangkok.


L'architecture typique de ce coin de la planète. Ici l'un des palais du gouvernement.

Puisque nous sommes samedi, nous prenons la direction du « week-end market » réputé comme étant le plus grand du pays et l'un des plus grands d'Asie du sud est.

Il est en effet gigantesque et sous des centaines de mètres carrés de tôles et de toiles se dressent des stands proposant vêtements, souvenirs, objets high tech et nourriture à des prix défiants toute concurrence (même pour l'Asie!).

Nous repérons rapidement et nous promettons de revenir ici lors de notre prochain passage à Bangkok à la fois pour ramener quelques souvenirs en France et nous rhabiller pour le rude hiver qui nous attends à notre retour.

A deux pas de ce premier marché destiné aux touristes se dressent un tout autre marché qui a la préférence des thaïlandais. Le tristement célèbre marché aux animaux de Bangkok nous a retourné l'estomac.


Poissons à la vente au marché de Bangkok

Si les premières échoppes vendant des poissons (vivants of course!) ne respiraient pas le bien être animal, une étape fut franchie lorsque nous avons traversé la zone où se vendent pêle-mêle chiens, chats, lapins, poules et poussins, écureuils, reptiles, perroquets et oiseaux en tous genres....le tout évidemment prisonniers dans des cages bondées et trop petites dans des conditions indignes.

Le genre d'expérience qui nous fait dire que l'espèce humaine ne mériterait pas de survivre au dérèglement climatique et aux alertes de la planète tant l'homme n'en respecte pas les richesses.


Varan à la vente. Nous n'irons pas plus loin dans les photos de ce marché de l'horreur.

Difficile d'être lucide face à ces scènes horribles, Nelson aura pourtant une remarque juste en constatant qu'il ne faut pas attendre une protection des animaux développée de la part d'un pays mondialement connu pour son tourisme sexuel envers les mineurs.

Et comme à chaque fois, s'il y a une offre c'est qu'il y a une demande...le monde entier et pas seulement la Thaïlande est à blâmer dans ce cas.

A notre échelle, nous sommes responsables de ce qu'un tel marché existe encore, car nous sommes les premiers à pleurer face à ces horreurs, mais détournons rapidement les yeux pour ne retenir de la Thaïlande que ses montagnes majestueuses du Nord ou ses plages paradisiaques du Sud.

Le paradoxe est d'autant plus fort que lorsque l'on regarde les vendeurs de chiots ou de perroquets, nous ne voyons rien d'autre que de la bienveillance et de la chaleur dans leurs yeux. Comme s'ils ne vendaient rien d'autre que des fruits ou légumes et n'avaient pas conscience que l'animal dans sa cage était un être vivant et non un simple jouet ou objet décoratif.

Finalement peut-être que dans un siècle ou deux nous regarderons avec le même dégoût ce que nous acceptons aujourd'hui sans sourciller dans nos sociétés occidentales comme les abattoirs de masse, les corridas, les parc marins ou les zoos...


Un peu sonnés, nous quittons cet endroit de malheur pour prendre la direction du quartier chinois où la pluie nous surprendra en pleine rue et nous contraindra à de nombreux arrêts sous les devantures des boutiques des immigrés chinois.


Le china-town de Bangkok sous la pluie

De pluie il ne fut plus question dès le lendemain et nous pourrons visiter Bangkok à notre aise entre temples, ballade en bateau sur la rivière – le bateau qui est en fait un mode de transport en commun classique ici – et découverte de quelques centres commerciaux futuristes.


On profite de l'accalmie entre deux averses pour visiter le quartier.

Un coucher de soleil aux couleurs splendides plus tard et il est déjà temps de prendre notre bus direction Chiang Mai.


Coucher de soleil sur Bangkok, City of Life !

Deuxième ville du pays, un petit million d'habitants sur l'agglomération, Chiang Mai est la capitale du Nord de la Thaïlande. Réputée pour son marché de nuit et sa gastronomie, elle est un carrefour obligé pour visiter le Nord du pays, point de passage pour quiconque souhaite se rendre à Pai ou Chiang Rai.

La vieille ville (un carré de 2 kilomètres carrés environ) abrite des centaines de temples et présente des vestiges de douves et de remparts qui témoignent de son passé brillant. Elle fut capitale d'un royaume local jusqu'au milieu du 16e siècle.


La porte d'entrée principale de la vieille ville de Chiang Mai

Amoureux d'histoire et de vieilles pierres nous passons une journée à arpenter la vieille ville en évitant les averses traditionnelles à cette époque de l'année.

Nous exagérions à peine en disant que nous avons l'impression de visiter un village tant Chiang Mai est calme face à l'agitation de Bangkok.


Le centre de Chiang Mai est truffé de petites rues arborées.

L'ambiance si particulière du nord de la Thaïlande, si « chill » et si « hippy », a contaminé jusqu'à la grande ville de Chiang Mai même si nous imaginons que l'atmosphère doit encore franchir un cap dans la douceur de vivre un peu plus au nord…


Un temple au cœur de Chiang Mai - peut-être le plus beau que nous ayons visité.

Avant de confirmer ou pas cette idée nous visitons l'un des (très très) nombreux centres de préservation pour éléphants qui entourent la ville.


Pause crêpe au pied des remparts.

Pendant des années, les éléphants furent l'objet d'attractions touristiques à base de ballades sur leurs dos ou de tours dignes du cirque du 19e siècle.

La prise de conscience et le buzz fait au début des années 2010 sur ces pratiques ignobles aura eu le mérite de faire évoluer le business des éléphants vers le bon sens.


Préparation du petit-déjeuner de nos copains éléphants.

On ne compte plus les agences proposant de venir nourrir des éléphants, les accompagner jusqu'à la rivière, les rincer à l'aide de seau d'eau...le tout dans un respect de la condition et de la volonté de l'animal.

Les agences ne s'y trompent pas puisque le premier argument sur les plaquettes commerciales est toujours un énorme « NO RIDING ». Ce qui devrait être du bon sens universel est ici mis en avant comme s'il s'agissait d'une exception.


Convaincus du bien-fondé et de l’honnêteté de ces initiatives nous avons passé une journée incroyable avec ces animaux géants.

Nous ne sommes évidemment pas experts en éléphant mais les employés du centre traitent leurs compagnons avec un tel amour et donnent aux visiteurs tant de consignes pour ne pas les déranger que cette expérience vient nous faire oublier pour quelques heures les horreurs aperçues au marché des animaux de Bangkok.


Photo de famille au bord de la rivière.

Nous quittons ensuite Chiang Mai en direction de Pai, à trois heures de route plus au nord. Ce premier passage à Pai n'est qu'une étape car nous poursuivons notre chemin vers le Nord dès le lendemain pour rallier un temple bouddhiste afin d'y passer quatre jours consacrés exclusivement à la méditation. Nelson et Lena ne nous suivront pas dans cette expérience spirituelle et nous nous disons au revoir autour d'un mojito.


Dernier verre et puis s'en va !

Si notre niveau en méditation et notre maturité ne furent pas suffisants pour prendre pleinement l'ampleur de ces journées coupées du monde, nous en avons malgré tout retiré quelques petites techniques de méditation et de gestion des émotions négatives que nous tenterons d'appliquer désormais.


A vingt kilomètres de la frontière Birmane, le monastère Wat Pa Tam est niché dans un petit coin de paradis

D'un aspect spirituel, ces journées nous auront permis d'en savoir plus sur le bouddhisme et sur l'importance de la méditation pour ses adeptes. En écoutant parler les moines, nous comprenons d'où viennent ces sourires constants et ces visages détendus que nous croisons depuis notre arrivée en Asie du Sud-Est. Le bouddhisme partage une philosophie de vie extrêmement positive et contagieuse.


Séance de méditation de l'après-midi

D'un point de vue culturel, nous sommes ravis d'avoir pu partager le quotidien des moines bouddhistes pendant quelques jours. Des moines que nous voyions chaque jour en ville comme sortis de nul part et à propos desquels nous ne parvenions pas à imaginer leur quotidien.

D'un point de vue physique enfin, les conditions de vie au sein de ce monastère furent suffisamment délicates (nuit sur une planche de bois, fenêtres ouvertes la nuit, deux repas légers par jour, etc) pour nous permettre d’apprécier le moindre confort à notre sortie et à trouver fabuleux le premier endroit douillet où reposer notre dos !


Fin du séjour chez les moines, le bus jaune derrière nous ramène à la civilisation à 2h de là.

Autant vous dire que le marché de nuit de Pai est tombé à point nommé après notre sortie du monastère !

Pas le plus grand que nous ayons visité mais certainement le plus varié en terme de nourriture vendue : aux traditionnels pad-thai, dumplings, brochettes de viandes, mango sticky-rice ou spring-rolls se mêlent ici parts de lasagnes, burritos, fraises, crêpes ou pancakes en tous genres.

Un régal pour les papilles, pour le nez et pour le porte-monnaie tant les prix sont dérisoires pour une nourriture de cette qualité et de cette fraîcheur.


Des fraises au mois de novembre <3

Point de chute des hippies restés bloqués dans les années 1960 et semblant attendre le nouveau Woodstock en tirant nonchalamment sur leurs joints, Pai est une petite ville nichée au cœur d'une vallée luxuriante à l'ambiance reposante et très apaisante.


Fin de journée sur Pai

Pour les visiteurs avides de découvertes terrestres plus que de rêveries enfumées (encore que l'un n'empêche pas l'autre!), cette ville est également le paradis du scooter.

Contre un peu plus de 3€ par jour nous pouvons parcourir les environs au volant d'un 125cc, plusieurs centres d'intérêts se situant à une petite dizaine de bornes du centre-ville.


Satanas et Diabolo à la découverte de la Thaïlande.

Pêle-mêle nous jetterons un œil circonspect à la faille créée par plusieurs secousses sismiques, nous profiterons d'une promenade sur un pont de bambou pour survoler des champs verdoyants, nous profiterons d'un point de vue panoramique sur l'ensemble de la vallée...mais surtout nous arpenterons sans jamais nous lasser les petites routes serpentant au milieu des rizières et des champs de blés, le tout sous la bienveillance de la météo qui semble annoncer la fin de la saison des pluies tant attendue.


Ballade au milieu des champs sur un pont de bambou.

Nous quittons Pai demain matin, l'objectif étant de rallier Bangkok jeudi 8 novembre, nous jalonnerons notre route vers la capitale de stops entre Chiang Mai – pour un cours de cuisine Thaï – et Sukhotai, dont les temples sont souvent comparés à ceux d'Angkor au Cambodge…


Vue panoramique sur Pai et sa vallée

Notre route nous amènera ensuite vers les eaux turquoises du sud thaïlandais avant de sauter dans notre avion le 6 décembre.




Anecdotes et ressentis à chaud

  • Impossible de ne pas souligner la propreté presque parfaite en Thaïlande. Tant à Bangkok, pourtant ville immense, que sur le bords des routes du pays. Nous n'avons pas vu plus de déchets que sur nos contrées européennes et nous sommes bien loin des dépotoirs à ciel ouvert aperçus ailleurs en Asie.
  • Le concept de saison des pluies est difficile à maîtriser en cette partie du globe tant la période de mousson change en fonction des pays et des régions. Si au Cambodge elle semblait sur sa fin en octobre, elle était encore bien présente en Thaïlande jusqu'à début novembre.
  • La vie des éléphants se définit selon la logique des 3F : pour les mâles ce sont Food, Fight et Female – pour les femelle ce sont Food Family et Friends.
  • A noter que si l'éléphanteau mâle quitte sa mère à l'âge de cinq ans à la recherche d'une figure masculine au sein du troupeau, les femelles restent auprès de leur génitrice toute leur vie.
  • Lors de notre passage à Chiang Mai, un couple anglo-canadien a défrayé la chronique en taggant les remparts historiques de la ville. Ces deux génies de l'absurde encourent dix ans de prisons.
  • Plus d'elephant riding à Chiang Mai, un changement positif qui n'a pas encore contaminé Pai puisque de nombreuses agences proposent encore des excursions à dos d'éléphants...
  • Si le calendrier grégorien est utilisé en Thaïlande, il est fréquent que les dates soient notées sur la base du calendrier bouddhiste. Ainsi nous avons pris le bus un 22 octobre 2561 selon nos tickets.
  • Dans la religion bouddhiste les trois principes à respecter / honorer avant de méditer sont le buddha (fondateur de la religion) le dhamma (la doctrine du buddha) et le sangha (les « serviteurs » du dhamma, le clergé). Une trinité pas si éloignée que ca d'autres religions.
  • En échangeant avec le moine en chef du monastère nous fument surpris qu'il ne connaisse pas la Palestine, pays d'origine d'une des stagiaires, tant ce pays est symbolique pour les trois autres grandes religions monothéistes


Photo bonus : Emilie avant de passer son examen du BSR au collège de Pai. (vidéo disponible sur demande)



1
oct

Du lundi 1er au Vendredi 19 octobre :


Après plus de deux mois loin de la mer, nous sentions le besoin de retourner sur les côtes pour s'adonner quelques temps à l'une de nos activités préférées : le farniente !

Pour cela, la petite ville de Kep à l'extrême sud est du Cambodge et à 40 minutes de la frontière vietnamienne était toute trouvée, d'autant que de nombreux hôtels du coin proposent bungalows et piscines dans leurs prestations.

Soleil couchant sur Kep

Kep, autrefois appelée Kep-Sur-Mer du temps de l'occupation française, est un petit village de pêcheurs. Le principal point d'intérêt pour le voyageur est sans conteste le marché au crabe, sur le port du village. Pour moins de 3 dollars il est possible de choisir son crabe dans une nacelle de pêcheur et de se le faire cuisiner (au poivre de la région!) sous ses propres yeux.


Le crabe de Kep au poivre, cuisiné sous nos yeux <3

Déguster l'un de ces crabes fut une véritable expérience culinaire, dans un brouhaha de marché aux crustacés et sous une chaleur étouffante...le genre d'instant qui peut expliquer à lui seul un voyage au bout du monde.


C'était détente et détente au programme

A Kep comme ailleurs en Asie, il est hélas fréquent que la beauté des lieux soit totalement gâchée par la pollution plastique. Ainsi la plage paradisiaque devient un dépotoir à ciel ouvert, malgré les efforts de quelques habitants pour nettoyer le sable, le courant ramenant son lot de déchets chaque matin.

Pas fans des bains entourés de bouteilles plastiques et de polystyrène nous passerons une petite semaine à Kep autour de la piscine de l'hôtel. La saison des pluies, qui touche alors à sa fin, ne nous empêchera pas de profiter du soleil puisque la météo sera invariablement la même toute la semaine : soleil de 8h à 14h, nuages de 14h à 17h et pluie de 17h à 20h !


La jolie plage de Kep qui pourrait être paradisiaque sans son lot de déchets plastiques quotidien...

Nous quittons Kep requinqués, reposés et tous bronzés direction la ville de Kampot à une petite heure de bus de là. De Kampot nous n'avions entendu que du positif et pourtant dès notre arrivée nous n'y avons vu presque que du négatif.


On aura quand même profité du soleil couchant à Kampot

De l'ado européen en mal de substances à éléphants roses au vieil américain dont le pouvoir d'achat lui donne l'impression d'être le roi du monde en passant par le chef d'entreprise français s'imaginant en Steve Jobs parce qu'il arrive à monter un business sur le dos d'employés Khmers payés une misère...tous les clichés sur l'Asie qui nous rebutent étaient regroupés à Kampot.

Loin de la quiétude que l'on nous avait loué et de la sérénité si particulière du Cambodge, nous laissons la dizaine de bateaux qui proposent des croisières open-bar à destination des touristes occidentaux pour vite prendre le chemin de l'île Koh Rong Sanloem.


Koh Rong Sanloem, une certaine idée du paradis sur terre

Quatre heures de bus, deux heures de transit puis une heure de bateau plus tard, nous voilà arrivés sur ce petit coin de paradis. A l'opposé de Kampot, nous tombons ici dans un havre de paix et de sérénité où les hôtels ont su amadouer la nature avec succès et où la gentillesse et la douceur des Khmers rejaillit sur l'ensemble des visiteurs de l'île.


En traversant la jungle au cœur de l'île.

Entre les randos dans la jungle au centre de l'île et les heures allongées sur le sable blanc ou dans les hamacs à la surface de l'eau turquoise...nous passons sur Koh Rong Sanloem un séjour au paradis. Ajoutez à cela qu'un restaurant turque à deux pas de notre guest-house proposait humus et tatziki à prix tout doux et vous obtenez la recette du bonheur.

Après le cliché asiatique « petites pilules et tourisme sexuel » de Kampot nous passons quatre journées dans l'autre cliché asiatique « sable blanc et eau turquoise », autrement plus à notre goût.


Les journées se suivent et se ressemblent sur Koh Rong

Toutes les bonnes choses ont malgré tout une fin et le retour sur terre est brutal lorsque nous devons attendre quatre heures dans une station de bus à mi chemin entre l’appartement et le taudis, sous une chaleur étouffante. Quoiqu'il en soit nous arrivons finalement à Phnom Penh, la capitale du Cambodge après un voyage d'une quinzaine d'heures.


Ballade sur les rives du Tonlé Sap à Phnom Penh

Situé au confluent du Tonlé Sap et du Mékong (encore lui!), la ville de Phnom Penh compte environ 1,5 millions d'habitants et est au cœur de l'histoire récente du pays, en témoigne le musée S21 au cœur de la ville.


Le panneau des règles du S21 à l'entrée du lycée...

Point histoire : après plusieurs années de guerres civiles le mouvement communiste de l'Angkar (« organisation ») défendu par les Khmers Rouges prend le contrôle du Cambodge suite à sa victoire sur une alliance occidentale. Au pouvoir de 1975 à 1979, les Khmers rouges se livreront – au nom de la création d'une société communiste – à toutes les exactions possibles : quasi-esclavage de la totalité de la population contrainte de quitter les grandes villes pour travailler à la campagne, tortures, enlèvements, assassinats et autres crimes infects... On estime le nombre de victimes du régime à près de 1,7 millions de personnes. Les Khmers Rouges seront destitués du pouvoir en 1979 mais continuerons une politique de guerilla jusqu'à la fin des années 1990 avant leur disparition définitive.


La cour du lycée en question, le bâtiment délabré au fond était celui des cellules.

Illustration parfaite de la violence des Khmers Rouges, cet ancien lycée devenu lieu de torture pendant les trois années de domination de Pol Pot et ses complices fait froid dans le dos.

De voir ce lieu initialement dédié à la connaissance et au développement de l'esprit humain, réduit à des salles de tortures et des cellules minuscules fut comme un coup reçu en pleine poitrine.

Le sang encore présent sur les murs et les chaînes auxquelles étaient attachées les prisonniers rappellent que ces horreurs ont à peine quarante ans.

Les visages des victimes photographiées à leurs arrivées sur place glacent d'effroi chaque visiteur et rappelle forcément l'immense fresque des victimes de la dictature de Pinochet que nous avions vu lors de notre passage à Santiago du Chili.


Le couloir du bâtiment regroupant les anciennes salles de tortures...que nous n'avons pas photographiées.

Nous sortons de cet endroit le ventre noué et la mine fermée mais l'esprit malgré tout positif de voir que la Phnom Penh d'aujourd'hui semble loin de ces heures sombres.

En déambulant dans ses rues, la capitale cambodgienne offre un concert de klaxons et un bouquet d'odeurs – tantôt enivrantes, tantôt écœurantes. Nous passons la moitié de notre temps à refuser des tuktuk (« tuktuk sir ? ») et comprenons le message affiché sur certains t-shirt vendus dans la rue : « no tuktuk today...and tomorrow ».


Quand la pause s'impose !

Phnom Penh offre également une promenade agréable le long du Tonlé Sap sur les bords duquel nous viendrons plusieurs fois déguster quelques bières et spring rolls au soleil couchant. A quelques centaines de kilomètres plus au nord, en suivant ce fleuve, se trouve la ville de Siem Rap, prochaine étape de notre visite du Cambodge.


Salut Phnom Penh !

Siem Rap est la porte d'entrée pour visiter les mondialement célèbres temples d'Angkor.


Le night market de Siem Rap à la tombée du jour.

Angkor, ancienne capitale de l'empire Khmer entre le 9e et le 15e siècle, est aujourd'hui l'un des sites archéologiques les plus fameux au monde, regroupant un ensemble de temples sur près de 400km². A son apogée au 12e siècle la capitale comptait plus de 750000 âmes.


La visite des temples se fait à l'aide d'un vélo ou d'un tuk-tuk. Les 35 degrés du thermomètre ont choisi pour nous.

Plus d'un million de visiteurs se rend sur place chaque année, nous nous attendions à être envahis de touristes ce qui fut le cas, mais dans des proportions moindres que ce que nous imaginions.

Temple star du site, Angkor Wat, fut évidemment le plus convoité par les touristes. Et si son aspect préservé et son architecture particulière sont reconnaissables par tous, il n'en éclipse pas pour autant les autres merveilles que sont les temples de Ta Phrom (ou de Tomb Raider) et de Bayon.


Le mondialement célèbre Angkor Wat.

Quand Angkor Wat est un exemple de conservation ses deux compagnons sont plus à la merci de la nature, ce qui donne parfois des scènes magnifiques d'arbres reprenant le dessus sur la construction humaine. Ta Phrom notamment donne une idée fidèle de l'état dans lequel étaient les temples lors de leurs « redécouvertes » au 19e siècle.


Ta Phrom, lieu de tournage de Tomb Raider et Indiana Jones. L'un des plus beaux temples du site.

Du lever au coucher du soleil, nous passons deux journées à sillonner l'immense site et parcourons au total une dizaines de temples. Si quelques uns sont inoubliables (Wat, Ta Phrom, Bayon, Preah Khan) d'autres passeraient presque inaperçus et nous donnent un peu le sentiment de voir toujours la même chose.


Au cœur du temple Bayon et de ses dizaines de visages taillés dans la roche.


Vision extérieure de Bayon

De vision singulière il est en revanche question lors du lever de soleil au dessus d'Angkor Wat. Les tours du temple se reflètent peu à peu dans le plan d'eau à ses pieds et la couleur du ciel virent du noir absolu au rouge flamboyant en l'espace de quelques minutes. Un enchantement que nous avons comparé sans hésiter à la magie aperçu lors des couchers de soleil sur l'île de pâques face aux moais.


Angkor Wat recevant les premiers rayons du soleil.

Notre passages de trois semaines au Cambodge prend fin à Siem Rap, nous ne nous rendrons finalement pas à Battambang dont les centres d'intérêts (visites de temples essentiellement) ne nous paraissent pas suffisantes pour justifier les cinq heures de route à endurer.

Direction donc la Thaïlande et sa capitale Bangkok un peu plus tôt que prévu. Il s'agit (déjà!) de notre dernier passage de frontière…


Le Cambodge c'était comme ça !


Anecdotes :

  • A Kep, les petits déjeuners et pique niques étaient rendus délicieux grâce une boulangerie/ boucherie française qui proposait viennoiseries, terrines ou autres fromages de chèvre nous rappelant les bienfait de la gastronomie française
  • Une présence de tels commerces s'explique par la forte communauté française présente dans le village. On compte près de 300 de nos compatriotes dans ce petit bout de Cambodge
  • A l'embarquement du ferry pour les îles Koh Rong, mieux vaut ne pas regarder les employés de la compagnie qui chargent les bagages à bord en se les jetant du quai au bateau. Les sacs parcourant deux bons mètres au dessus de l'eau, sans filet !
  • Si l'immense majorité des cambodgiens rencontrée parle anglais, les anciens parlent eux parfaitement le français. Des restes de l'occupation française de la première moitié du 20e siècle
  • Dans le hall de notre hôtel à Siem Rap (et comme souvent en asie du sud est) nous retrouvons une sépulture pour divinité hindoue. Moins fréquent sont les liasses de billets de 100 dollars au pied de cette sépulture, tout droit sortis de la banque la somme y était complètement faramineuse
  • Si la monnaie officielle est le Riel Cambodgien, tout le monde paye en dollars américains dès que la somme dépasse les 1 ou 2 dollars. Les ATM distribuent au choix des dollars ou des riels.

24
sept

Du lundi 24 au dimanche 30 septembre :


Lors de précédentes vacances en 2014 nous avions visité le nord du Vietnam en une petite quinzaine de jours. Hanoi, Sapa, Baie d'Halong, Ninh Binh...nous ne souhaitions pas retourner dans cette région du pays même si les paysages y sont splendides !


Après l'avoir quitté début août nous retrouvons le sud-est asiatique avec joie !

Cap sur le sud donc dans un premier temps, et sur le centre du pays si la météo nous le permet.


Atterrissage en douceur à Hochiminh ville – plus connu sous le nom de Saigon – le lundi soir et après quelques minutes nous retrouvons les charmes de l'asie du sud est que nous avions quitté début août en indonésie.

Humidité ambiante, circulation chaotique, câbles électriques, rues animées et bruyantes, odeurs plus ou moins suspectes, restaurants de rue, scooters à l'infini...tout ce qui fait la particularité de cette partie du monde est condensé dans la ruelle de notre hôtel.


Au cœur d'un des plus gros marchés de Saigon

Nous passons la première journée dans la capitale économique vietnamienne entre visites de lieux emblématiques et le consulat du Cambodge pour y faire notre visa.


La ruelle de notre hôtel - plein centre de la ville

Sous une chaleur accablante qui nous aide à nous débarrasser des derniers kilos en trop que notre vie parisienne nous avait généreusement offert nous nous promenons dans le grand parc Tao Dan. Nous nous faisons discrets pour épier un groupe s'adonnant au Thai Chi avec grâce à l'ombre des arbres que l'on imagine plusieurs fois centenaires.


Un peu de Thai-chi de bon matin dans le parc

A trois pâtés de maison se trouve la poste de Saigon, bâtiment parmi les plus célèbres de l'ancienne capitale indochinoise. A l'image de la cathédrale Notre Dame de Saigon qui lui fait face, la poste fut bâtie au XIXe siècle avec des matériaux exclusivement importés de France. Ce qui lui donne son allure et son charme de bâtiment colonial.

La domination française a laissé quelques traces architecturales dans ce quartier, autant si ce n'est plus qu'au sein de la concession française de Shanghai.


La poste centrale de Saigon

Comptant aujourd'hui plus de 8 millions d'habitants, Saigon fut une ville clé dans l'histoire du Vietnam. C'est ainsi à quelques dizaines de kilomètres de la ville qu'eurent lieu certains des affrontements les plus violents entre les Vietcongs et l'armée américaine lors de la tristement célèbre guerre du Vietnam.

Curieux d'en apprendre plus sur ce conflit et surtout sur la stratégie de guerilla mise en place par les communistes au sud pour défaire l'US army et ses alliés, nous partons visiter le site des tunnels de Cu Chi.

Si le site en lui-même perd de son charme par le côté trop partisan du discours présenté (quoi de moins surprenant pour la République Populaire du Vietnam) et par l'aspect parfois aseptisé des vestiges (certains pièges et trappes sont propres et fonctionnels comme s'ils venaient de sortir de terre), cette visite fut à n'en pas douter instructive.


"Authentique" piège sur le site de Cu Chi

Les tunnels sont affreusement étroits, les pièges nombreux et variés, et face à l'immense réseau souterrain à la disposition de l'armée communiste vietnamienne, nous comprenons pourquoi les GI américains se sont enlisés dans ce bourbier pendant plusieurs années ! Il leur était absolument impossible de vaincre une armée se battant pour son territoire dans ces conditions.

En quittant le site nous nous souvenons alors d'un musée visité à Hanoi quatre ans plus tôt sur la guerre d'indépendance contre l'occupant français. A cette époque nous avions déjà trouvé le musée intéressant mais ô combien patriotique et orienté vers la gloire de la nation, rendant la moindre information glanée suspecte.


Pour se glisser dans un tunnel il faut lever les bras, sans quoi les épaules ne passent pas !

Les prévisions météo dans le centre du pays étant très mauvaises nous décidons de remplacer les visites des villes de Hué et Hoi An et des plages de Da Nang par une excursion de quelques jours dans le delta du Mékong. Ce qui nous rapprochera par la même occasion du sud du Cambodge.

Dixième fleuve le plus long du monde, le Mékong traverse six pays et termine sa course de 4300km à l'extrême sud du Vietnam dans un immense delta de près de 40000km².


Sur les bords du Mékong, à My Tho.

Ce que la langue vietnamienne appelle « le delta des 9 dragons » est l'un des sites les plus touristiques du pays. Les agences de voyage s'en donnent à cœur joie depuis Saigon et proposent plusieurs excursions à thème.

De notre côté nous profiterons de tarifs attractifs d'une agence pour rejoindre la ville de My Tho au nord du delta, passerons une journée avec le groupe de touristes mais nous esquiverons en milieu d'après-midi pour continuer la découverte par nous même.


Le fleuve - énorme et puissant - a créé de nombreux canaux voisins comme celui-ci

Nous passerons ainsi du temps en pirogue sur l'un des nombreux canaux du fleuve, ou la flore luxuriante environnante donne l'illusion d'être perdus au milieu de la jungle. En réalité la vie humaine est partout sur le delta, sur ses îlots comme sur ses berges.


Pipo et Mario en vadrouille sur le Mékong

Nous le découvrons grâce aux différentes visites proposées par l'agence : usine de transformation de noix de coco, dégustation de fruit locaux et de miel, mini-zoo des animaux présents dans le delta…


Ceux-là on ne les a pas croisé en liberté...

Plus haut dans la région, les jours suivants, nous rejoindrons la ville de Can Tho pour découvrir ce qui attire les visiteurs jusque dans cette région : les marchés flottants.


Les rues de Can Tho au soleil couchant

Le départ se fait en pleine nuit, dans un petit bateau prévu pour quatre (mais nous ne sommes que tous les deux avec notre conducteur, youpi !) et déjà nous glissons sur le fleuve, dans le sens du courant vers le marché flottant de Cai Rang.


Direction le marché ! 

Petit à petit les lueurs du jours viennent réchauffer notre barque et après une gros quart d'heure de navigation nous discernons déjà la couleur marron du fleuve et les premiers « gros » bateaux emportant les touristes par dizaines nous doublent, pendant que nous croisons ceux des acheteurs ayant déjà conclus leurs affaires, quelques miles plus bas.


L'un des bateaux vendant des fruits au marché flottant

Le soleil est bien présent lorsque nous aperçevons les premiers bateaux du marché. C'est un vrai petit village qui s'organise ici au beau milieu du fleuve, accrochés par trois ou quatre, les bateaux vendent fruits et légumes en gros. Nous avons aperçu des pastèques, des courges en tous genres, des bananes, des mangues, des oignons, des pommes de terre... Nous étions complètement subjugués par la vision de ces hommes et femmes dont le travail quotidien et de vendre sur un bateau ce qui se vend partout dans le monde sur un étal de marché. Il faut voir avec quelle dextérité ils font passer la marchandise – souvent plusieurs centaines de fruits ou légumes – de leur bateau à celui de l'acheteur.

Les échanges se font d'un bateau à l'autre aussi rapidement que sur la terre ferme

Si notre petite barque peut se faufiler entre les « stands » de vendeurs – ce qui n'est pas le cas des plus gros bateaux touristiques, il nous est impossible d'acheter ici quoique ce soit.

En revanche, encore plus au sud nous nous arrêtons une petite heure au marché de Phong Dien où nous pourrons nous délester de quelques Dong contre quelques bananes et mangues qui feront long feu !


Un joyeux bordel mais somme toute organisé

Les marchés flottants sont les raisons principales de notre venue dans le delta mais nous passons malgré tout la fin de la matinée sur un petit îlot entouré de canaux verdoyants.

Là, nous visitons un jardin de fruits et rattrapons un peu de sommeil allongés dans un hamac, un jus de mangue à la main...la vie est parfois rude dans le delta du Mékong.


Santé !

Lors de notre passage, le fleuve était plus haut que la normale, fin de saison des pluies oblige. De nombreuses habitations étaient inondées, il faut dire qu'elles ne sont pas construites au bord du fleuve, mais bien sur le fleuve. Ici, la population vit grâce au fleuve, pourvoyeur de nourriture et de vie, mais aussi selon ses caprices.


Le quotidien est presque comme ailleurs sur le Mékong

Nous nous attendions à voir un fleuve rongé par la pollution et transformé par l'être humain, nous n'avons malheureusement pas été surpris. Si le fort courant ne laisse pas un déchet souvent à la surface, le rapide aperçu que nous avons eu des zones à l'abri du courant nous ont fait comprendre que le fleuve était la poubelle naturelle des habitants de la région...

En revanche, si nous étions quelques touristes à visiter les marchés, nous étions malgré tout en grande minorité et cela fut la bonne surprise. Nous nous attendions à voir beaucoup plus de touristes que cela sur les marchés flottants de Can Tho. Pour les spots touristiques de My Tho par contre, nous sommes en plein disneyland.


Allez, une petite dernière pour la route

Météo exécrable confirmée vers Da Nang, Saigon et le delta du mékong visités...il ne nous reste plus qu'à prendre la direction du Cambodge dont la frontière se trouve à une grosse centaine de kilomètres de Can Tho.

Une journée de bus et une nuit dans la ville frontalière de Ha Tien plus tard, nous passons avec brio – et sans bakchich – la frontière pour rentrer au Cambodge. Un passage sans douleur ni tentatives d'arnaques qui nous apparaît presque comme un miracle tant les douaniers Cambodgiens ont la réputation d'être corrompus.


Au revoir le Vietnam - on reviendra visiter le centre du pays dans quelques temps peut-être

Nous voilà désormais dans la petite ville balnéaire de Kep pour quelques jours de repos avant de poursuivre notre chemin à travers ce qui devrait être l'avant dernier pays de notre tour du monde !


Anecdotes :

  • Hochiminh City s'appelait encore Saigon jusqu'au milieu des années 70, et aujourdh'ui encore les vietnamiens appellent cette ville par les deux noms. L'appellation Saigon étant presque devenue une marque que l'on retrouve déclinée à toutes les sauces dans les boutiques à touristes : casquettes, magnets, verres, cartes postales...
  • Que de rencontres en seulement 7 jours : deux québécois aussi sympa que leur accent, deux israéliennes qui ont achevé de nous convaincre de visiter leur pays bientôt et enfin Nga une guide touristique originaire de Saigon rencontrée par hasard sur une place de Can Tho avec laquelle nous avons passé une soirée géniale.
  • Lors du déplacement My Tho => Can Tho nous avons eu droit à un bus couchette, en plein jour. Lits à quelques centimètres du plafond, couloir exigus, couchettes trop petites...il ne fallait pas être claustro ni partir pour une journée de bus !
  • A l'arrivée à Ha Tien, ville frontalière du Cambodge à la réputation douteuse, l'hôtelière nous met dans l'ambiance en nous montrant une photo d'un homme qui tenterait d'arnaquer les touristes dans le quartier, puis en nous proposant de garder nos passeports « pour plus de sûreté que dans la chambre »...ambiance !
  • A Can Tho le mékong déborde jusque sur la route sans vergogne et sans surprendre visiblement les habitants, habitués à cette hauteur après des fortes pluies. La statue d'Ho Chi Minh à presque les pieds dans l'eau...de là à le traiter de zouave ?
  • A Can Tho toujours, un panneau indique la distance séparant la ville de La Seyne sur Mer, 10 027 km!...


Dans le couloir du bus on en menait pas large ^^

12
sept

Du mardi 11 au dimanche 23 septembre :


Nous quittons Chengdu, le Sichuan et le centre de la Chine pour nous diriger vers la côte à l'Est du pays. Objectif : survivre aux 14h de train pour rejoindre la ville de Suzhou.


Prêts pour la mission en train Chengdu > Suzhou

Située à environ une demi-heure de train de Shanghai, Suzhou est une petite ville de plus de 10 millions d'habitants en pleine expansion ces dernières années.

Célèbre dans la chine entière pour ses canaux et jardins, Suzhou est également la ville où Emilie avait eu la chance d'étudier pendant 6 mois il y a une dizaine d'années.


Au bord des canaux de Suzhou

Autant vous dire qu'entre les chantiers à perte de vue, l'apparition du métro il y a 5 ans et toutes les nouvelles entreprises, Emilie n'a presque pas reconnu la ville !

Fort heureusement le centre historique n'a pas beaucoup changé et la ville a su conserver ce qui en fait sa réputation : ses jardins et ses canaux.

Un proverbe chinois ne dit-il pas « Il y a le paradis au ciel, sur terre il y a Suzhou et Hangzhou » ?


Promenade dans l'un des jardins

Il faut bien l'avouer, les jardins de Suzhou sont pures merveilles. De véritables écrins de fraicheur et de verdure en plein cœur de la ville qui témoignent de tout le raffinement des dynasties successives des 16e et 17e siècles. Ce sont dans ces jardins que nous avons passé de longues heures à déambuler et à goûter la quiétude des lieux...lorsqu'un guide chinois ne venait pas gâcher l'ambiance avec son mégaphone !


Pagode perdue au milieu des lotus

Le plus célèbre d'entre eux est le jardin de « l'humble administrateur », construit en 1513, mais notre jardin coup de cœur fut sans conteste celui du lion dont le labyrinthe de roches, les petits étangs et les innombrables lotus font de ce lieu le plus beau jardin que l'on ai vu depuis le début du voyage.


Au bord des canaux (bis)

Au sortir de ces jardins, le visiteur tombe presque sans le vouloir sur l'un des canaux historiques, le surnom de Venise de Chine n'est pas usurpé pour Suzhou. Ces promenades piétonnes, sur des berges en pierres jalonnées de biquoques pour grignoter un morceau sont des invitations à la flânerie oisive...tentation à laquelle nous ne tenterons même pas de résister !

Un autre jardin de Suzhou

Mais Suzhou c'est aussi la ville dans laquelle Émilie a vécu et étudié pendant un semestre en 2009. Nous profitons donc de revenir sur ces terres pour faire un tour au campus Skema, dont un ancien camarade de promo est devenu le directeur. Partis dans l'idée de partager un café avec Mathieu, nous passerons finalement plus de la moitié de la journée sur place entre visite du campus, échanges de vieux souvenirs, déjeuner au restaurant avec le service communication…


Resto avec des vraies habitantes de Suzhou...l'occasion de découvrir des plats de la région !

Si Suzhou n'est située qu'à une demi-heure de Shanghai, c'est sa grande voisine Hangzhou qui a la préférence des Shanghaiens pour passer leurs week-ends au vert.

Hangzhou, à peine moins de 10 millions d'habitants, est surtout réputée pour son immense lac. Tour de barques, restaurants avec terrasses, ballades au bord de l'eau...le « lac de l'ouest » offre aux visiteurs un petit instant de détente coupé des tumultes de la ville.

Le lac (immense) de Hangzhou

A ceci près que toute cette détente se fait « à la chinoise » c'est à dire dans un brouhaha constant et forcément entouré de plusieurs milliers de personnes.

Certains passages sont très verdoyant

A quelques arrêts de bus du lac se trouve le musée national du thé. Un petit bijou d'information et d'élégance, coincé derrière d'immenses plantations et face aux pentes abruptes de la montagne de Hangzhou.

Lors de notre visite, un énorme orage s'est abattu sur Hangzhou, résultat : nous sommes restés bloqués près d'une heure dans les toilettes du musée (seul abri à proximité) avant de profiter d'une légère accalmie pour prendre à pied la direction de notre auberge. C'était sans compter sur les caprices du ciel puisque nous avons rallié notre chambre complètement trempés après avoir essuyé deux nouveaux grains sur notre chemin.

Les plantations de thé et au loin l'orage qui menace déjà

Et maintenant...Shanghai !

Il y a tant à dire sur cette ville que nous pourrions en écrire tout un livre. Certains l'ont déjà fait donc contentons-nous de quelques lignes.


Certains buildings de Shanghai (mais pas ceux de Pudong!)

Shanghai c'est un peu comme New-York, mais avec une effervescence asiatique qui la rend unique. Ici, tout est différent de ce que nous avions vu en Chine jusqu'à présent, de là à dire que « Shanghai ce n'est pas la Chine » il y a un pas que nous ne franchirons finalement pas. Car c'est bien un autre visage de l'empire du milieu qu'offre Shanghai aux visiteurs.


Vue sur Pudong...by night !

Tout en verticalité, le quartier des affaires de Pudong donne le tournis de jour comme de nuit. Ses gratte-ciel se retrouvent littéralement prisonniers des nuages dès que le ciel est trop bas (ou dès que la pollution est trop forte), voire disparaissent totalement lorsque l'orage frappe.

De l'autre côté de la rivière Hangpu, la promenade du Bund offre à la fois une occasion pour les familles de se promener sans se frotter aux voitures et une vue incroyable sur la skyline de Pudong. Là encore, de jour comme de nuit, le paysage est bluffant.


De l'autre côté du fleuve, à la tombée du jour

Quelques kilomètres plus au sud, la « ville chinoise » se présente en petites rues étriquées, odorantes et bruyantes. Si l'architecture de ce quartier tranche sensiblement avec le reste de Shanghai nous y retrouvons en revanche les boutiques à touristes vendant les universelles babioles souvenirs, t-shirt Obarcrembi ou chaussures Abibas.


Au cœur de la ville chinoise à Shanghai

Vient ensuite le quartier dit de « la concession française ». L'un des plus étendu de la ville, il témoigne de la forte présence et influence française dans la ville de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1920.

Visite sous le déluge de la concession française

Un poil d'histoire pour comprendre.

Au milieu du XIXe siècle, plusieurs conflits opposent la Chine à l'immense empire britannique connus comme « la guerre de l'opium ». Provoqués par une taxation chinoise élevée sur l'opium britannique importé en Chine (mais produit en Inde), ces conflits accouchent sur une victoire de l'empire britannique et de ses alliés de l'époque.

Outre le leg de la ville d'Hong Kong aux anglais, la ville de Shanghai se retrouve soumise face aux influences occidentales. La France – forcément – tire son épingle du jeu pour installer une concession française quasi-indépendante dans ce qui n'est alors qu'un carrefour commercial offrant un port aux cités à la forte production artisanales que sont Suzhou et Hangzhou.

Des décennies durant, un petit bout de France existera au cœur de la ville du lotus bleu. Ce qui explique qu'aujourd'hui encore nous retrouvons une architecture très parisienne lorsque l'on se promène dans ce quartier.


Type de bâtisse à l'architecture très française qu'il est possible de trouver dans la concession française.

Shanghai fut aussi l'occasion pour nous de trinquer avec de nombreux amis.

Jenny, Tony, Manon, Félix, Coralie et Pierre-Olivier...de passage ou vivant dans cette immense ville nous avons réussi à partager au moins une soirée avec chacun d'entre eux et ce fut un vrai plaisir à chaque fois. Cela a rendu notre séjour Shanghaien encore plus agréable et nous aura permis de conclure notre passage en Chine de la meilleure des manières : à l'apéro !


Elle en a profité pour investir dans la restauration...

Nous quittons cet immense pays avec le sentiment d'en connaître beaucoup plus sur sa population et son histoire qu'un mois plus tôt. Beaucoup de préjugés ont eu la vie dure tout au long de ce voyage. Si la pollution peut effectivement être lourde à Pékin et Shanghai notamment, nous avons eu droit à de superbes journées ensoleillées et n'avons rien vu de plus étouffant dans le ciel que ce que nous avions déjà vu à Paris.

Si la circulation en ville s'avère chaotique et qu'il faut rester attentif en tant que piéton pour éviter les scooters qui roulent sur les trottoirs, les chinois restent d'un calme et d'un respect impressionnant face à ce capharnaüm.

Si entrer et sortir d'une rame de métro ou d'un train demande une certaine expérience pour ne pas se retrouver éjecté, leurs propretés et fiabilités sont irréprochables.

Si nous avons frissonné quelques fois face au réflexe bien chinois de renifler / cracher dans la rue nous nous attendions à bien pire que cela...


Bien sur Pékin n'a pas la qualité de vie de Sydney, Chengdu n'a pas la joie de vivre de Buenos Aires et Shanghai ne vivra jamais en harmonie avec la nature comme sait le faire Wellington...pourtant nous reviendrons certainement en Chine un jour.

Parce que là-bas tout est différent de ce que nous connaissons, parce que plus d'un habitant sur cinq au monde est chinois (!) et que refuser de connaître ce peuple et son histoire reviendrait à se mettre des œillères sur ce qui se passe de ce côté du monde.

"La Chine c'est simple comme une gaufre au chocolat"

Anecdotes :

  • Suzhou est leader dans l'informatique et l’électronique : la moitié des ordinateurs portables du monde passe par les usines de Suzhou et 70% des souris d'ordinateur y sont fabriquées
  • Partis initialement pour partager un café dans l'intimité des locaux de Skema Suzhou...nous nous sommes retrouvés en photo sur les réseaux sociaux de l'école en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Le service comm' a bien taffé !
  • Sous le déluge à Hangzhou pour rejoindre notre hôtel aucun de la dizaine de taxi que nous avons hélé n'a daigné s'arrêter...à croire que deux européens trempés jusqu'aux os ne valaient pas le prix d'une course à 5km
  • Les chinois ont un système de paiement des plus innovants. Tout le monde paye avec son téléphone (via une application type alipay) dans tous les commerces du pays, y compris les petits bouibouis sans noms. Les virements d'un compte à l'autre sont un jeu d'enfant et relèguent nos banques européennes à l'époque du moyen-âge
  • En revanche, contrôles excessifs et paranoïa obligent, il est impératif de retirer son billet de train en gare et de présenter une pièce d'identité liée au billet pour embarquer


1
sept

Du samedi 1er au mardi 11 septembre :


Notre périple chinois a débuté via la capitale du pays et s'achèvera fin septembre par la visite de la plus grande ville du pays : Shanghai.

Entre temps nous avons décidé de nous éloigner un peu de la façade Est du pays pour nous enfoncer dans les terres pour une dizaine de jours.


A la découverte d'une Chine plus éloignée de Pékin

Première étape après Pékin : la petite ville fortifiée de Pingyao. Située à 4h de TGV de la capitale, Pingyao pourrait être surnommée la « Carcassonne chinoise » tant ses remparts rappellent ceux de la cité audoise. Fondée il y a 2700 ans, la ville est l'une des rares à avoir conservé son aspect depuis plusieurs siècles ce qui lui vaut aujourd'hui d'être considéré comme LA représentation parfaite de la chine traditionnelle.

Dans l'une des petites artères de Pingyao

Mais comme à Carcassonne, le revers de la médaille d'une architecture superbe et de remparts intacts existe malheureusement : les touristes affluent depuis Pékin voire de toute la chine pour admirer ce trésor de leur patrimoine et par moment nous avons plus l'impression d'être sur Mainstreet à Disneyland qu'au beau milieu de la Chine.


Un air de Disney et une authenticité qui se perd peu à peu

Il faut dire que les innombrables gargotes à touristes (objets souvenirs, restaurants, streetfood, salons de massage, etc) ne font rien pour que s'efface ce sentiment de visiter une ville à l'authenticité toute relative.

Néanmoins, le centre historique – un carré de 1,5km de côté seulement - renferme une vingtaine de sites historiques.

Si la visite de l'ensemble des sites peut s'avérer fastidieuse, répétitive voire inutile, nous avons apprécié prendre notre temps dans le Temple de Confucius pour mieux s'imprégner de la philosophie du sage chinois. De même nous avons voyagé au cœur du XIXe siècle lors de la découverte de la première banque du pays et du palais de l'ancien gouvernement.


Dans les jardins du palais de l'ancien gouvernement

Mais le principal attrait de la ville, on l'a dit, sont les remparts de l'enceinte historique. Si pour cause de travaux nous n'avons pu en visiter qu'une petite partie nous avons en revanche profité de la promenade aux pieds des remparts au coucher de soleil. Cela fut – entre autre – l'occasion de s'offrir un petit footing, le premier depuis le Mont Eden en juin sous la pluie d'Auckland !


Aux pieds des remparts

A trois grosses heures de train au sud-ouest de Pingyao se situe la grande ville de Xian. Peuplée de 5,5 millions d'habitants (près de 3 fois Paris donc), cette ville tient sa réputation mondiale à l'armée en terre cuite enterrée se situant à seulement une heure du centre ville.


Un peu de streetfood avant de partir pour Xian

C'est donc vers ce site majestueux que nous nous dirigeons dès le premier jour.


L'armée enterrée est le produit de la mégalomanie d'un empereur (Qin Shi Huangdi) qui en ordonnera la construction en 221 avant JC, le tout pour l'accompagner dans l'au delà après sa mort. Les statues représentent des soldats donc (fantassins, archers, cavaliers...) mais également une multitude de chevaux. Chaque statue mesure entre 1,75m et 1,96m et est constituée grâce à un assemblage de pièces moulées et cuites séparément. Les artisans d'alors disposaient d'une trentaine de mentons et moustaches différentes pour créer des combinaisons à l'infini ou presque !


L'une des statues - rénovée - de l'armée exposée dans le musée

Protégée aujourd'hui par un immense hangar, l'armée (ou les armées car il existe trois fosses) est impressionnante. Nous sommes admiratifs face à ce chef d’œuvre, estomaqués tant par le nombre des statues que nous avons face à nous que par le souci du détail dont ont su faire preuve les 700000 artisans ayant sué sang et eau sur ce chantier il y a plus de 2000 ans…


La grande fosse regroupant la majorité des statues découvertes à ce jour

Si nous avons pu admirer près de 1500 statues, les archéologues considèrent qu'il en reste environ 6000 encore sous terre à découvrir. Malheureusement, malgré tous les efforts de conservation mis en place, les statues se détériorent depuis leurs exhumations en 1974. La solution la plus viable pour les préserver serait tout simplement de les enterrer à nouveau…


Devant les statues déjà rénovées, au fond celles à peine sorties de terre

Nous passons deux journées supplémentaires à visiter Xian dont le centre est très actif et commerçant. Mais le véritable intérêt pour le visiteur de la ville de Xian se situe sans conteste au sud de la ville, dans le quartier musulman. Autrefois point de départ de la route de la soie, Xian a conservé en effet une forte communauté musulmane dont la plupart des membres se réunit ici, entre boutiques et mosquées. L'ambiance y est complètement différente de ce que nous avons pu voir en Chine jusqu'à présent, bien plus proche de ce que nous avions aperçu en Indonésie, mais c'est bien une ambiance méditerranéenne que nous retrouvons ici.


Dans le capharnaüm du marché musulman de Xian - un vrai plaisir <3 

Le temps d'une ballade de quelques heures et nous voilà transportés sur le court Lafayette de Toulon (ou presque) !

Nous terminons notre séjour à Xian en profitant de quelques bancs ombragés pour regarder le fleuve s'écouler lentement le long des remparts – qui n'ont pas le charme de ceux de Pingyao mais qui valent néanmoins le coup d’œil.


Promenade autour des remparts de Xian

Nous poursuivons notre chemin plus à l'ouest, direction Chengdu, l'une des villes les plus dynamiques du pays. En regardant une carte on serait tenté de dire de la capitale du Sichuan qu'elle est la dernière grande ville de la « chine urbanisée ».

Le Sichuan est en effet frontalier avec le Tibet (qu'il est quasi impossible de visiter sans autorisation gouvernementale) et regorge de forêts et montagnes sauvages. Faute de météo favorable et de temps suffisant nous n’apercevrons les splendides paysages du Sichuan que depuis le TGV.


Place centrale de Chengdu

Mais l'objectif de la venue à Chengdu était ailleurs : la base de préservation des pandas géants ! La visite de cette base était attendue de pied ferme par Émilie depuis le début du voyage et le moins que l'on puisse dire c'est que nous n'avons pas été déçu.


L'heure du petit déjeuner pour Monsieur Panda

Le panda, espèce en voie de disparition est en passe d'être sauvé par l'homme grâce à cette base où toutes les conditions sont réunies pour que l'animal s'y sente bien, au point de s'y reproduire – ce qui est plus compliqué qu'il n'y paraît…


Les pandas parviennent à se reproduire dans ce centre ce qui est un véritable exploit

Espèce présente uniquement dans le Sichuan, le panda est ce qu'on appelle dans le jargon animalier une « espèce parapluie ». Comprenez que sa survie, médiatiquement facile à motiver, entraîne la survie de nombreuses autres espèces dont les médias peuvent se désintéresser (notamment certains rongeurs vivant dans le même milieu).

Nous passons plus de quatre heures à déambuler d'un enclos à l'autre face à ces peluches aux regards débonnaires et à la gloutonnerie impressionnante.


Quelques pandas roux peuplent également le centre

De Chengdu nous verrons ensuite ce que la pluie voudra bien nous offrir. A savoir le musée des arts du Sichuan et de très agréables visites des jardins du centre ville. De véritables poumons de verdures et de calme dans cette agglomération de 7,7 millions d'habitants que nous avons trouvé bien plus bruyante que Pékin. Dans le jardin du peuple nous avons pu écouter une chorale de retraités en train de mesurer ses décibels (si si!) et se régaler devant les visiteurs (petits et grands) fous de joie face aux énormes poissons baignant l'étang central.


L'une des chanteuses de la chorale

Enfin, nous nous sommes promenés dans des rues piétonnes du centre-ville que l'on imaginerait volontiers comme « authentique » si le décor ne faisait pas tant carton-pâte ! Le charme des hutongs de Pékin nous a paru bien loin…


Dans l'un des jardins extrêmement dense de Chengdu

Après cette excursion en plein cœur de la Chine, nous prenons le TGV (encore!) pour rallier Suzhou à quelques 13h de Chengdu. Séquence souvenir en approche pour Émilie qui a vécu et étudié à Suzhou pendant 6 mois il y a bientôt 10 ans.



Photo bonus : on a quitté Chengdu sous la pluie !


Anecdotes :

  • le TGV Chinois est un modèle du genre : ponctualité, fiabilité, propreté et tarifs corrects. Même chose pour l'ensemble des réseaux de métro que nous avons utilisé jusqu'à présent.
  • Par contre les chinois ne sont pas un exemple de discrétion dans le TGV. Un brouhahaha incessant accompagne tous les voyages
  • Nos dix jours dans le centre de la chine confirment ce que nous avons aperçu à Pékin : les chinois ne parlent absolument pas anglais, même au restaurant...surtout au restaurant...
  • En revanche leurs visages s'éclairent au moindre mot de mandarin que nous prononçons et ils sont toujours partant pour nous apprendre quelques mots de leur langue
  • A noter que Xian comptait plus d'un million d'habitants entre les 7e et 10e siècles, ce qui en faisait l'une des villes les plus peuplées au monde !
  • L'empereur à l'origine de l'armée s'appelait donc Qin, à prononcer Tchin. De là viendrait peut-être le nom du pays...
  • Dicton chinois à propos de Pingyao : « Elle est pareille au moineau qui bien que minuscule est un être complet »
  • Pandanecdote : le panda se nourrit exclusivement de bambous, ce qui interpelle lorsqu'on apprend qu'en fait son estomac n'est pas fait pour digérer le bambou puisqu'il dispose d'un système digestif de carnivore


27
août

Du lundi 27 août au samedi 1er septembre :


Après les steppes mongoles, notre route nous amène pour un mois en Chine.

Géant mondial de plus d'1,3 milliard d'habitants et doté d'une superficie faisant de lui le 3e ou 4e plus grand pays du monde, la Chine est un pays fascinant à bien des égards.

Premiers pas en Chine. Le réveil à 3h en Mongolie a laissé des traces sur les visages !  

Régulièrement cité en une de nos journaux et pointé du doigt – à tort ou à raison - comme le responsable de beaucoup des maux de l'économie mondiale, ce pays est aussi riche d'une culture et d'une histoire que nous sommes impatients de découvrir.

Émilie ayant déjà vécu six mois en Chine lors de ses études, cela sera l'occasion pour elle de prendre conscience des changements survenus dans l'empire du milieu en dix ans !

Beijing by night  

Première ville à nous accueillir : Pékin (ou plutôt Beijing) !

Forte d'une population de 21 millions d'habitants, la capitale chinoise est évidemment immense et il nous aura fallu une heure de métro depuis le centre-ville pour réussir à approcher des limites de la ville.

A titre de comparaison, Paris ne compte que 2 millions d'habitants intra-muros et 12 millions en comptant l'aire urbaine parisienne...

Un simple portique de sécurité dans une ville de 21 millions d'habitants  

Nous atterrissons donc dans une immense cité, très loin cependant de la ville désorganisée et bruyante que nous imaginions. Les premiers moments à déambuler dans les rues sont mêmes agréables, des larges trottoirs protègent les piétons des voitures (pas si nombreuses) et les Hutong – petites rues piétonnes à l'abri du trafic et des intempéries – permettent de traverser des quartiers entiers en oubliant que nous sommes dans une des villes les plus peuplées au monde.

Au cœur d'un hutong.  

Les rues pékinoises sont d'une propreté irréprochable compte tenu du nombre d'habitants. Aucun papier, aucun mégot, aucun chewing-gum au sol. Il faut dire que la ville semble employer une armée de balayeurs et que les badauds trouvent une poubelle tous les 50 mètres environ. Nous sommes loin de Jakarta !

En Chine plus qu'ailleurs le voyage est aussi dans l'assiette  

Même l'attitude de la population est une agréable surprise. Influencés par les attitudes des chinois déjà rencontrés en voyage (en France ou à l'étranger) nous craignons quelque peu de devoir affronter une population hautaine, voire agressive, et bruyante à l'excès. A Pékin nous sommes très éloignés de ces clichés. Nous avons trouvé les pékinois souriants, chaleureux et toujours prêts à dépanner même s'ils ne maîtrisent que peu de mots d'anglais.

Pékin sait préserver quelques petites rues de ce style qui sont un vrai trésor pour le voyageur  

Seule ombre au tableau le jour de notre arrivée, l'énorme nuage de pollution au dessus de nos têtes qui nous empêche de savoir où est le soleil et de vous dire quel temps exactement il faisait pour nos premiers pas en Chine ! Sur ce point, Pékin est malheureusement fidèle à sa réputation.

La cité interdite un jour de pollution  
La même cité interdite un jour sans pollution  

Notre première journée de promenade se limitera au centre-ville. Il faut parfois y réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une visite piétonne, la ville est très étendue et l'échelle des plans est parfois trompeuse.

Nous prenons la direction de la place Tianan'men et de la cité interdite, lieux emblématiques de Pékin, comparables à ce que sont la place de la concorde et les Champs-Élysées pour Paris.

Entrée de la cité interdite depuis Tianan'men  

Nous connaissons notamment la place pour les manifestations réprimées dans le sang par le gouvernement chinois en 1989, et cette fameuse photographie d'un étudiant sans arme faisant face à plusieurs chars d'assaut. Comme un symbole d'une lutte perdue d'avance entre l'homme épris de liberté et son semblable avide de pouvoir.

La moindre des choses que l'on puisse dire c'est que le très autoritaire régime chinois a tiré les conclusions de ces manifestations. La place est totalement bouclée par la police et l'armée. Il faut montrer passeport (avec vérification de l'identité et du VISA à chaque fois) puis franchir une fouille et un portique de sécurité avant d'espérer approcher la place. Là, d'innombrables barrières empêchent le visiteur de se rendre au centre de la dite place et de non moins nombreux policiers et militaires patrouillent en rangs serrés, prêts à intervenir au moindre écart.

Enceinte nord de la cité interdite  

De la place il est cependant possible d’accéder à la cité interdite. Nous nous contenterons d'en apercevoir les contours puisque le jour de notre venue tous les billets étaient vendus et que notre auberge s'avérera incapable de nous aider à trouver des tickets d'entrées. Il faut dire que nous sommes en très haute saison et dans un pays de plus d'un milliard d'habitants, cela se voit !

A l'entrée du Jingshan Park 

Heureusement nous pouvons accéder au Jingshan park, dans l'axe de la cité interdite, au milieu duquel s'érige la colline de charbon offrant une vue imprenable sur l'ancienne demeure des empereurs chinois. Si la pollution aura quelque peu gâchée notre première visite, nous aurons en revanche un ciel presque dégagé plus tard dans la semaine.

D'ici la vue est magique. Si l'on ne surplombe pas toute la ville, on comprend en revanche en un coup d’œil qu'elle lutte encore pour mêler tradition et modernité. Les toits des demeures chinoises traditionnelles du centre disputent le panorama aux immenses building de la banlieue.


Vue sur le nord de la ville

Même si ces derniers semblent peu à peu gagner du terrain, il est toujours question du Pékin d'antan lorsque nous errons dans le parc Beilhai et dans le quartier de Sichachai.

Dans le parc Beilhai, au cœur de la ville

A deux pas de la cité interdite, ce quartier compte plusieurs lacs aux bords desquels les promenades sont magiques et offrent un instant de repos bienvenu.

Nous côtoyons ici les familles qui surveillent d'un œil leurs enfants, nous admirons les retraités qui plongent dans le lac pour leur séance de natation qu'on imagine quotidienne, pendant qu'à quelques mètres du rivage leurs amis semblent jouer leurs vies sur une partie de Mahjong.

Plus loin nous traversons une rue piétonne qui regroupe tous les clichés de la chine historique, des maisons à l'architecture si particulière aux vendeurs ambulants de toutes sortes.

Jeune vendeuse de perles 

Parmi les autres attractions de Pékin, notons le temple du ciel et le palais d'été.

Nous avons visité le premier lors d'un jour de pluie, et si les jardins du temple en perdent quelque peu leurs charmes, la vie autour du temple reste. Ainsi nous aurons passé de longues minutes à observer les joueurs de cartes et les danseuses pleines de vie sous les préaux des jardins.

Les danseuses du temple du ciel ne se laissent pas décourager par la pluie

Le soleil et le ciel bleu (bye bye la pollution!) furent de la partie en revanche lors de notre visite au palais d'été. A la limite ouest de la ville, le palais se visite surtout pour ses jardins aux dimensions indécentes. Une sorte de Versailles à la chinoise. Nous passons près de trois heures à faire le tour de l'immense lac et à profiter de la fraîcheur des lieux avant de rejoindre la ville qui, au sortir de cet écrin de quiétude, nous apparaît comme un immense capharnaüm.


Dans les jardins du palais d'été


Enfin, impossible de passer quelques jours à Pékin sans se rendre sur le site le plus connu et le plus visité du pays : la grande muraille de Chine.

Le tronçon de Badaling, à 1h de route de la capitale est le spot le plus apprécié des touristes chinois tant par l'accès facile et par la beauté du site, rénové il y a quelques années par le gouvernement.

L'arrivée sur place ressemble un peu à Disneyland, beaucoup de monde, un itinéraire tout indiqué pour rejoindre le pied de la muraille et des commerces en tous genres en veulent à notre porte monnaie !

La file d'attente pour les bus vers Badaling

Si bien que nous avons du mal à réaliser que nous sommes sur la plus grande structure jamais construite par l'homme. D'une distance variant de 6000 à 21000km selon les sources, la grande muraille est en faite un assemblage de plusieurs murailles construites à différentes époques et pour différentes raisons. Celle que nous connaissons le mieux aujourd'hui est le fruit de la dynastie Ming (14e au 17e siècle) et avait pour but d'empêcher les mongols et mandchoues d'envahir la Chine.


Muraille sur fond de ciel bleu, chance !

Fort heureusement après quelques pas sur la muraille nous arrivons à nous extraire de la foule et nous nous retrouvons seuls, face à cet immense serpent de pierres qui dessine les crêtes des montagnes environnantes. Il faut dire que ça grimpe sévère et que la sélection naturelle dite des « mollets en béton et des cuisses en feu » s’opère peu à peu !

L'attaque d'Emilie fait de dégâts dans le peloton...Attention aux délais à l'arrivée !

La vision est envoûtante, et malgré les rénovations récentes nous imaginons sans peine les soldats chinois patrouiller – été comme hiver – en attente d'un ennemi lointain, qui finira par franchir la barrière pour envahir le pays…

Seuls au monde ou presque sur la muraille

Passées ces cinq journées dans la capitale, nous prenons la direction de la petite ville de Pingyao, à quatre heures de train.

Ok on l'avoue : on s'est fait aider pour trouver notre train !

En conclusion de ce passage, nous sommes conscients que Pékin n'a évidemment ni la sérénité de Wellington ni le charme de Buenos Aires mais disons que nous nous attendions tant à souffrir du trafic, du bruit et des incivilités que nous garderons finalement un agréable souvenir de cette première semaine en Chine.

Bien sur, les chinois vous poussent lorsqu'ils font la queue – quand ils ne vous passent pas simplement devant – et ne laissent pas les personnes sortir du métro avant d'y entrer, mais nous sommes très loin de ce que nous avions imaginé et surtout très loin des images qui restaient ancrées dans les souvenirs d’Émilie. D'autant que les lacs du centre-ville et les promenades attenantes savent offrir une véritable pause pleine de fraîcheur au touriste.


Photo bonus : Evidemment qu'on a gouté !

Anecdotes :

  • Sur la place Tianan'men et à chaque endroit regroupant du monde nous avons découvert l'accessoire à la mode chez les familles chinoises : la laisse pour enfant (au poignet hein!). Si cela choque un peu au premier regard, on comprend vite l'utilité de garder son enfant attaché à soit. Rien que sur Tianan'men ce sont 80000 personnes qui défilent chaque jour pour visiter la cité interdite...difficile de retrouver son enfant parti en courant « pour jouer » au milieu d'une foule de cette densité
  • Contrairement à la croyance commune, la grande muraille n'est pas visible depuis la lune. Les astronautes l'ont confondu avec le fleuve jaune.
  • Nous sommes plusieurs fois allés dans des restaurants 100% chinois. Comprenez des petits restaurants de quartier, sans anglais au menu ni dans la bouche des serveurs et où nous avons commandé nos plats sur la base d'images douteuses affichées au mur. Dépaysement et souvenirs garantis !
  • La gare de Pékin est un vaste bordel organisé à l’intérieur de laquelle il faut s'armer de patience et savoir jouer des épaules ! Si les chinois sont dans l'ensemble agréables et souriants, c'est en revanche la règle du chacun pour soi dans les files d'attentes et il ne faut pas laisser trop d'espace entre vous et la personne de devant sous peine de voir un nouvel ami se glisser devant vous ^^
25
août

Du samedi 18 au dimanche 26 août :


Nous avions prévu de rester une dizaine de jours en Mongolie après le départ de Ghislain et Emilie avant de rejoindre la Chine. Décision qui ne fut pas simple à prendre car elle impliquait de ne rester qu'autour d'Ulan-Bator durant ces dix jours, nos finances et notre timing ne nous permettant pas de repartir pour une longue excursion loin dans le pays.

Un dernier verre avant de partir  

Finalement nous avons organisé cette grosse semaine autour de deux excursions de trois jours chacunes, à quelques heures de 4x4 d'Ulan-Bator, dans l'aïmag de Töv, du nom de la région entourant la capitale mongole.

L'indispensable 4x4 pour arpenter la Mongolie  

La première excursion nous aura amené dans le parc national de Terelj, à l'est de la capitale.

Pour le jour 1 de cette excursion nous avons la chance d'être accompagnés – en plus du chauffeur – par le patron de notre guest-house d'UB. Chance car ce sera l'occasion d'en apprendre un peu plus sur lui et sur la vie en mongolie, mais surtout car nous rendrons visite à la sœur de sa femme sur la route.

Une fois encore nous sommes bien reçus  

Plus d'une heure de pause dans le salon familial, qui fait également office de chambre, dans une petite ferme à deux heures de la capitale. La tradition de l'accueil mongole est une fois de plus honorée puisqu'à peine installés nous voilà entourés de thé, de lait, de biscuits et d'autres mets un peu plus douteux comme une espèce de crème à mi-chemin entre le beurre, le fromage et le lait. Impossible d'en connaître le nom mais nous avons apprécié la fraîcheur de cette crème mongole qui tranchait avec les 30 degrés sous le soleil de midi.

Avec notre hôte et son féroce chien de garde  

Le patron de notre hôtel ayant amené une bouteille de vodka à son beau-frère pour la visite il était visiblement impossible de quitter les lieux sans en partager une partie avec notre hôte !

Nous avons appris que la tradition mongole impose de boire trois verres, sous peine de manquer de respect à la personne nous accueillant. Et comme il fallait également un verre pour « se dire au revoir » c'est avec quatre shooters de vodka pure dans l'estomac que nous reprenons la route... !

Santé !  

Autant vous dire que le barbecue en pleine forêt quelques minutes plus tard fut le bienvenu.

Pause repas pour faire passer la vodka  

Nous passons le reste de l'après-midi à lézarder au soleil dans le jardin du camp de yourte, à l'entrée du village de Terelj.

Mini rando digestive  

Le lendemain nous visitons le parc national du même nom, en nous arrêtant sur les points de vue qui jalonnent la route, et en repassant entre autre au « rocher de la tortue » autour duquel nous avions déjà fait une randonnée d'un jour avec Ghislain et Emilie.

Le bien nommé rocher de la tortue  

Plus tard dans la journée nous visiterons la statue de Chinggins Khan, plantée en plein milieu de la steppe. Connue comme la plus grande statue équestre du monde (plus de 40 mètres), ce géant d'acier se voit à des kilomètres à la ronde et ses proportions sont impressionnantes.

Tout en mesure !  

A titre de comparaison le Christ Rédempteur de Rio culmine à 38 mètres et la statue de la liberté à 93 mètres.

Depuis l'encolure du cheval de la statue nous avons une vue panoramique sur la région environnante.

Semeno Chinggins  

Nous passons la soirée seuls avec notre chauffeur à l'anglais très limité mais à la volonté et l'ingéniosité pour se faire comprendre sans limite. Cette fois encore il sera question de se descendre 3 verres de vodka chacun avant d'aller dormir !

Avec notre chauffeur qui boit sa vodka par tasses entières  

La dernière journée nous amènera dans les montagnes au sud d'Ulan-Bator desquelles nous jouirons une fois encore de panoramas à couper le souffle. Nous rentrons sur la capitale en fin d'après-midi, sans éviter les énormes bouchons, ce qui agacera passablement notre chauffeur qui changera de file et de direction plus que de raison.

On s'est régalé !  

Deux nuits au chaud à Ulan-Bator et nous repartons cette fois à l'ouest de la capitale.

Nous passons la grande partie de la première journée sur la route, près de 7h plus tard nous arrivons à notre yourte qui nous attend au bord du lac Ogii. Endroit sublime, notre premier lac en mongolie ! Nous passons la soirée à observer la nature et à profiter des couleurs flamboyantes du coucher de soleil.

Soirée aux bords du lac  

Qui dit lac, dit poisson ! Quelle ne fut pas notre surprise lorsque la famille nous accueillant ce soir là nous sert un brochet – directement sorti du lac – cuisiné avec une finesse extrême. Notre meilleur plat depuis notre arrivée en Mongolie, à n'en pas douter.

Dernière nuit en yourte !  

Le lendemain l'excursion va tourner court puisque la guestouse sensée nous héberger étant fermée notre chauffeur nous propose de passer la nuit dans une tente au beau milieu du désert, le tout pour rejoindre UB dès le lendemain matin.

Si le camping ne nous effraie pas, loin de là, nous ne voyons pas l'intérêt de passer la nuit ici au milieu de nul part, à trois heures de route d'Ulan Bator. Finalement nous écourtons cette excursion pour rallier notre hôtel dès le soir même, et par le même coup économiser une onéreuse journée d'excursion qui n'aurait duré que 3 ou 4 heures le lendemain.

Ulan bator, son ciel bleu et ses multiples atouts  

Ces deux escapades autour d'UB nous aurons permis de mieux connaître la région proche de la capitale, mais également de visiter le maximum d'endroits du pays que nous permettait notre temps disponible (et notre budget!).


Après ce petit mois passé sur les terres de Chinggins Khan un bilan s'impose.

L'aspect sauvage et la variété des paysages mongols sont clairement l'atout principal de ce pays. Nous avons eu du mal à comparer les merveilles que nous offraient la Mongolie à quelque chose que nous connaissions. Hormis les grandes étendues de steppes qui rappelaient parfois les hauts plateaux sud-américains, chaque paysage fut une découverte pour nous ! Du canyon de Yolin Am aux dunes de Khongorin en passant par les Flamming Cliffs, chaque jour fut un émerveillement.

Les paysages mongoles sont splendides 

Si le contact avec la population peut être parfois déroutant, surtout après 40 jours en Indonésie, nous avons peu à peu appris à connaître et comprendre le comportement des mongols. Froids, parfois rustres mais jamais méchants, leur attitude n'est pas la plus agréable pour des voyageurs empreints de codes européens. Le « bonjour » n'est pas la norme, encore moins le « merci », on ne vous parle pas du sourire qui est difficile à décrocher.

Les vrais moments d'échanges auront eu lieu avec les enfants nomades 

A l'image de l'hostilité de leurs paysages, les premiers contacts avec les mongols sont toujours froids et distants. Cela serait mentir que le second contact est bien plus positif mais disons qu'à la longue, on sent que l'on peut réussir à créer un début d'échange de sentiments.

Si la communication n'est pas le fort de la population, il faut en revanche noter leur incroyable solidarité et sens de l’accueil.

Rien à voir mais on voulait la mettre !  

Comme une deuxième nature, les mongols ne comptent pas le temps lorsqu'il s'agit d'aider quelqu'un dont la voiture tombe en panne sur le bas côté ou lorsqu'un visiteur (connu ou non) passe à l'improviste par chez eux.

Plat délicieux préparé par notre dernière famille d'accueil  

Il faut dire que les hivers rigoureux, les étés pluvieux et les nuits orageuses poussent facilement à l'entraide et au soutien impératif, le tout mené par la réflexion logique que chacun peut avoir besoin de l'autre dès le lendemain.

Le « merci » prononcé du bout des lèvres par le chauffeur de la voiture embourbée que vous tirez d'affaire prend alors beaucoup plus de valeur que celui, incompris car inadapté, que vous adressez au serveur vous apportant votre commande au restaurant.

Prochain stop : Beijing  

Nous quittons la Mongolie lundi matin, direction un autre monde puisque c'est à Pékin que nous atterrissons pour parcourir l'empire du milieu. Un mois tout pile pour découvrir ce pays dont tout le monde parle. Notre route devrait passer de Pékin à Shanghai via Chengdu, Xian ou Hangzhou.


Anecdotes :

  • Autre exemple de solidarité : le stop semble être dans les habitudes. Nous en avons profité une fois pour rentrer d'une randonnée avec Ghislain et Emilie. Malgré l'absence de bus, nous n'aurons pas attendu plus d'une minute sur le bord de la route pour trouver une voiture pour nous ramener à UB, à deux heures de route !
  • En revanche l'alcool est un véritable fléau. Nous en avons eu deux illustrations coup sur coup, dans un restaurant d'UB, une femme s'écroulant ivre au sol. Et dans un autre restaurant de bord de route, un homme ivre en colère qu'un policier a du escorter jusqu'à chez lui quand il s'est fait menaçant envers les employées
  • Nous avons également rencontré un homme au restaurant qui apprenait le français grâce à la phonétique des phrases que nous lui écrivions sur un papier. Drôle de moment !
  • Nous avons aussi fait la rencontre d'une anthropologue française spécialisée sur la mongolie venant ici chaque année depuis 20 ans. Les échanges avec elle sur la nourriture (sa spécialité) et les mongols en général fut riches d'enseignements.


5
août

Du dimanche 5 au mardi 14 août :


Si vous avez lu notre dernier article au sujet d'Ulan-Bator, vous aurez compris que le principal intérêt de la Mongolie ne se situe pas dans sa capitale.

Car si le tourisme se développe à vitesse grand V en Mongolie c'est en effet grâce à la diversité des paysages que l'on y rencontre et surtout parce qu'il est encore possible de vivre des moments « authentiques ».

Notre carrosse pour les dix jours de voyage  

Sur ces deux points nous n'avons pas été déçus lors de notre grande excursion de dix jours à travers le sud et le centre de la Mongolie. Sous la forme d'un mini carnet de route, nous vous embarquons dans notre van 4x4 à travers les immenses étendues de l’Asie centrale. Attention, c'est long =)

Vue inside  

Jour 1 :

Avec une petite heure de retard sur l'horaire prévu nous quittons Ulan-Bator à bord d'un van à l'âge incertain et à la carrosserie douteuse. A l'intérieur nous sommes bien installés même si les parois molletonnées font plutôt penser aux estafettes qui stationnent la nuit aux bois de Boulogne...

Notre guide – Selengé – fait encore quelques courses à la sortie de la capitale et nous voilà partis à l'aventure. Ce sont plus de 3000 kilomètres qui nous attendent lors des dix prochains jours.

Nous aurons eu environ 80% de pistes dont la plupart complètement defoncées par les intempéries  

Quelques temps après avoir quitté Ulan-Bator nous quittons alors l'asphalte calme de la grande route nationale pour suivre une piste de terre en plus ou moins bon état. Cela secoue parfois sévère à l'arrière, nous sommes bringuebalés sans ménagement et l'on comprend tout l'intérêt des parois molletonnées !

La vie à l'intérieur du van se met peu à peu en place. Chacun apprend à anticiper les trous et les chocs qu'encaisse le véhicule – sans broncher.

Lieu propice à la méditation et à la spiritualité  

Avant de rejoindre notre première yourte nous faisons un stop autour d'un monastère en ruine. Le temps pour notre guide de nous expliquer toute l'importance de la méditation et de l'énergie dans la religion bouddhiste. Nous nous imprégnons en silence de la puissance de ce lieu avant de rejoindre la famille qui nous accueille pour la nuit.

Pour cette première nuit, nous dormons à même le sol, la yourte (ou ger pour être exact) étant un poil trop petite pour nous héberger tous.

Première nuit dans ce décor de rêve  

Avant le dîner, alors que nous admirons le coucher de soleil, un jeune mongol vient à notre rencontre. Par différents gestes et onomatopées nous comprenons qu'il nous invite à jouer au basket avec ses amis. A dix minutes de notre yourte se situe en effet un terrain de basket et une petite bande de jeunes mongols en vacances. Nous passons une heure extraordinaire avec ces enfants, premier vrai contact positif avec la population locale, qui nous avait paru jusqu'à présent très froide (timide?) et distante.

Partie de basket au milieu des steppes  

Jour 2 :


Hormis la difficulté que nous avons eu à nous endormir à cause des insectes grouillant autour de nous la veille, nous nous réveillons de bonne humeur. La nuit passée par terre à traquer les petites bêtes n'est pas sans nous rappeler nos dernières vacances avec Ghislain et Émilie sur le GR20 où nous avions subi la loi des punaises de lit d'un refuge de montagne... Nuit au sol et insectes, nous tenons là un thème de vacances bien particulier !

La ger est chauffée aux crottins de chameaux !  

Une longue journée sur les pistes nous attend. Pendant plusieurs heures nous sommes secoués au gré des reliefs creusés par les fortes pluies des derniers jours (pluies anormalement fortes selon notre guide à cette saison). Nous prenons le parti d'en rire – cela fait parti de l'aventure – mais sommes quand même satisfaits lorsque nous nous arrêtons pour le déjeuner en plein désert, et encore plus lorsque nous arrivons à Tsagaan Suvarga, lieu-dit surplombant d'immenses falaises rouges.

Tsagaan Suvarga  

A l'entrée du désert de Gobi, nous sommes loin de l'image de grande plaine rocailleuses balayée par le vent où rien ne pousse. Les environs sont verdoyants, même si l'absence d'arbre et de forêt à l'horizon laisse imaginer toute l'hostilité du lieu. Sur notre route nous croisons un chamelier qui nous fera goûter du yaourt fait à base de lait de chamelle qui se rapproche un peu du goût de la faisselle, un régal pour certains.

Merci pour le yaourt madame la chamelle  

Le soir nous jouons avec les enfants de la propriétaire du camp de yourtes. Les filles notamment leur apprennent à jouer à « 1,2,3...soleil ! ». Puis nous attendons sagement la nuit face à l'orage qui nous arrive dessus, les éclairs qui lézardent le ciel chaque minute sont impressionnants.

Séance d'acrobaties sur ger 

Nous comprenons alors que la nature est impitoyable, ici plus qu'ailleurs et le désert de Gobi justifie sa réputation de lieu hostile. Nous dormons enfin sur des « vrais lits » (comprenez des planches de bois avec des couettes posées dessus) mais les grosses pluies de la nuit auront raison de l’étanchéité de la yourte. En pleine nuit nous prenons l'eau, les courtes nuits se suivent et se ressemblent en Mongolie !

Comme tous les soirs... L'orage guette !  

Jour 3 :


Heureusement une petite journée de route nous attend le lendemain. Nous passons dans un village pour faire quelques courses et nous rejoignons le canyon de Yolyn Am. Un temps fermé aux véhicules à cause des pluies de la veille, l'accès au canyon est finalement ouvert en fin d'après-midi.

En approche du canyon  

Nous nous enfonçons alors dans un canyon splendide, aux pentes abruptes impressionnantes au sommet desquelles nous apercevons de nombreux rapaces et quelques ibecs grâce aux jumelles de Ghislain.

La rando des copains  

La fin de la randonnée est épique, là où la majorité des randonneurs fait demi-tour notre guide nous demande d'enlever nos chaussures pour finir pieds nus dans le lit de la rivière. Entre la douleur sous nos pieds, le froid de la rivière et les immenses parois autour de nous, ce passage est mémorable !

Dans le cœur du poulet !  

La journée se conclut par un apéro face au soleil couchant – l'orage qui menaçait un peu plus tôt dans la journée s'est finalement éloigné. Nous aurons une nuit étoilée comme nous n'en avions plus vu depuis notre stage de « stargazing » dans le désert d'atacama.

Bon appétit !  

Jour 4 :


Au petit matin, Ghislain et Emilie, courageux devant l'éternel se sont levés pour admirer le lever de soleil quand nous avons préféré prolonger notre nuit de deux petites heures.

On the road again! 

Nous passons de longues heures dans le van sur une route très cabossée, en plein milieu du désert. La chaleur est étouffante à l'extérieur, le van souffre à chaque bosse jusqu'à nous lâcher...une odeur de brûlé envahi l'habitacle, une petite fumée s'échappe et nous voilà arrêtés en plein désert. Le temps pour notre super chauffeur de réparer tout ça – une petite heure mine de rien – et nous voilà repartis direction notre camp du soir.

Petite panne au milieu du désert 

Là-bas nous monterons à dos de chameau pendant une heure au pied des dunes de Khongoryn. Les ombres s'allongent face aux dernières heures du jour, ce tour en chameau est une première pour nous tous, nous en sommes ravis !

D'autant que le décor est idéal, on se rêve tantôt en Alchimiste de Coelho, tantôt en Napoléon face aux pyramides Egyptienne mais c'est bien en Mongolie dans le désert de Gobi que nous sommes. Nous nous le répétons plusieurs fois entre nous pour réaliser pleinement le moment que nous avons la chance de vivre.

Les 3 frères, 3e opus  

Comme sorties de nulle part, les dunes de Khongoryn s'étendent sur près de 1000 kilomètres carrés. C'est au sommet de l'une d'elle que nous avons prévu de grimper pour admirer le coucher de soleil. Le van nous refait une mauvaise surprise en tombant en panne à 600 mètres du pied de la dune, nous devons donc boucler le reste à pied au pas de course pour ne pas manquer le coucher de soleil. Une demi-heure plus tard nous arrivons les jambes en feu, les poumons asphyxiés et le visage fouettés par le sable à cause du vent violent qui souffle.

Vue au sommet de la dune  

La vue au sommet est inoubliable. La dune sur laquelle nous sommes est perchée à près de 200 mètres, là où notre dune du pilat culmine à 106 mètres !

Vue au sommet de la dune (2) 

A l'est, l'orage une fois encore se fait menaçant, nous avons l'impression que les éclairs qui déchirent le ciel sont à portée de nos mains.

A l'ouest le soleil se couche entre deux nuages et nous offre des couleurs magnifiques. Les dunes immenses autour de nous sont immaculées, nous avons l'impression d'avoir quittés la terre pour atterrir sur une autre planète.

Vue au sommet (3) 

Sans doute l'un des plus beaux coucher de soleil depuis le début du voyage. Nous redescendons la dune en sprint, le sourire au lèvre et atteignons le van (réparé!) juste avant que l'orage ne nous frappe et évitons le grain de justesse !

Une nuit en yourte n'étant pas une nuit en yourte sans péripéties, celle-ci ne déroge pas à la règle lorsqu'au beau milieu de la nuit le vent parvient à s'engouffrer par le toit pour ouvrir constamment la porte. Scène surréaliste lorsque nous sommes sous la pluie et le vent à 3h du matin pour mieux attacher la fermeture du toit et caler la porte pour prolonger notre nuit jusqu'au lendemain.

Bonne nuit les petits  

Jour 5 :


La route est agréable aujourd'hui, très peu de trous et de reliefs. Cela fait du bien, nous pouvons presque nous endormir après la petite nuit de la veille !

Nous arrivons en milieu d'après-midi au bord d'un oasis, le deuxième de notre voyage après celui de Huacachina au Pérou (c'était au mois de Janvier, il y a une éternité!).

Petit dej avant de reprendre la route  

A deux pas de notre camps de yourte se trouve un mini-musée où l'on peut admirer le squelette d'un dinosaure, en train d'être mis à jour par une équipe d'archéologues. Il est difficile d'imaginer qu'on puisse approcher de si près un squelette datant de plusieurs millions d'années, sans aucune protection ni opération de préservation (il était possible de toucher les os!).

Un temps nous pensons qu'il s'agit d'un squelette d'un chameau ou autre créature plus récente. Cependant la Mongolie est réputée comme étant le territoire ayant accueilli en son temps le plus grand nombre d'espèces de dinosaures différentes...alors pourquoi ne pas en trouver un juste à nos pieds ?!

Flamming cliffs (1) 

Après avoir voyagé dans le temps nous prenons la direction des flamming cliffs (comprenez falaises flamboyantes), à un quart d'heure de van de notre camp pour profiter du soleil couchant.

Ces falaises sont époustouflantes. L'immensité du lieu envoûte le visiteur et nous donne parfois le sentiment de voler. En fin de journée, quand le soleil tire sa révérence, la terre et la roche deviennent alors d'un rouge flamboyant. Une couleur féerique, non sans rappeler celle de l'Alhambra de Grenade au coucher de soleil.

Flamming cliffs (2) 

Nous saluons le soleil face à ces falaises, une bière à la main avec notre guide et notre chauffeur, juste avant de rentrer rapidement au camp et d'admirer – encore – le gros orage qui nous guette à quelques kilomètres et qui s'abattra sur notre yourte dans la nuit.


Apero face aux falaises  

Jour 6 :

"Je t'avais dis qu y avait un peu de boue" 

Départ groupé ce matin ! L' Entente des Gentils Conducteurs de Van Mongols a été informée que la route serait en piteux état sur la première partie du trajet, pour sortir un véhicule d'un éventuel enlisement dans la boue, nous partons donc par groupes de 3 vans. Précaution utile puisque nous devrons tracter le van nous précédant après deux heures de route seulement.

Nous ne sommes pas au bout de nos peines car quelques heures plus tard ce sont Emilie et Olivier qui feront les frais du terrain défoncé en se retrouvant projetés au sol après une bosse plus insistante que les autres ! Plus de peur que de mal, surtout pour Emilie qui a accueilli avec le sourire Olivier sur sa cuisse. Un gros bleu plus tard, ça repart ! Direction le monastère d'Ongi.

Les fortes pluies font que les fleuves sortent de leur lit facilement dans le Gobi  

Le monastère, construit au 17e siècle, fut l'un des plus grands de la Mongolie, jusqu'à sa destruction totale par les communistes en 1939. Il n'en reste aujourd'hui que des ruines qui laissent deviner l'immensité du lieu. Ici encore, nous sommes surpris par la « non-conservation » du lieu, des ustensiles vieux de plusieurs siècles sont entassés ça et là sans la moindre protection du temps et du touriste. On sent que la conservation du patrimoine n'est pas la priorité du gouvernement mongol. Avec un taux de mortalité infantile dépassant les 20%, comment leur en vouloir ?

Bouddha protecteur installé dans les années 90 sur les monts autour de Ongi.  

Jour 7 :

La nuit fut courte. Entre insectes omniprésents et averses à l'intérieur de la yourte (Ghislain s'en souvient encore), nous n'avons que peu dormis. Nous retrouvons notre guide quelque peu remontés lors du petit déjeuner et en profitons pour lui expliquer que nous trouvons que sa prestation n'est pas au niveau sur plusieurs points. Depuis le début du voyage c'est peut-être la première fois que nous nous plaignons à ce point tant l'écart entre le prix et la prestation est énorme.

On a aussi été gentils avec la guide <3  

Message entendu et compris par la guide qui quelques heures plus tard nous offre une pause d'une heure dans une famille nomade.

L'accueil nomade n'est pas une légende, loin de là ! Nous nous présentons à l'improviste et en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire nous sommes entourés de toute la famille, biscuits sur la table et verres d'airag dans les mains.

Avec la famille nomade rencontrée sur le bord de la piste  

L'airag est une boisson symbolique des steppes mongoles faite à base de lait fermenté de jument, légèrement alcoolisée. Nous nous attendions au pire, et finalement ce n'est pas si mauvais. Un peu écœurant à la longue, mais loin de l'atrocité que l'on nous avait promis.

Love to love  

L'apéro mongol achevé nous passons ensuite de très belles minutes autour d'un troupeau de moutons en cours de vaccination, pendant que les Émilie s'éclatent avec les enfants présents sur le camp. Nous prenons alors la direction de la vallée d'Orkhon en empruntant une route complétement défoncée, au cours de laquelle nous ne comptons plus les passages dans l'eau et les manœuvres acrobatiques réalisées par notre chauffeur pour nous amener à destination.

A l'entrée de la vallée d'Orkhon  

Heureusement les décors sont splendides, la vallée d'Orkhon dont nous avions tant entendu parler est à la hauteur de sa réputation !

L'Orkhon!  

Jour 8 :

Notre camp est à cinq minutes à pied d'une grande chute d'eau, ballade idéale pour débuter la journée et se mettre en jambe avant de chevaucher deux heures dans la vallée.

Les chutes d'eaux à quelques pas du camp  

De nous quatre, seule Emilie B. comptait comme une cavalière relativement expérimentée. Alors lorsqu'il a fallu faire avancer les chevaux mongols, « semi-sauvages » selon la guide, cela n'a pas été une partie de plaisir ! Loin de la docilité des chevaux argentins ou de la vivacité des chevaux pascuans, les chevaux mongols sont têtus et difficiles à manœuvrer surtout lorsqu'ils ont décidé qu'ils ne voulaient pas se promener ce matin... Après quelques difficultés nous avons cependant réussit à trotter un peu et même à s'offrir quelques galops ! Nous revenons au camp avec la banane d'avoir enfin pu faire du cheval dans ces décors de rêve.

En route pour deux heures de cheval  

Le soir après quelques heures de route nous profitons de bains de sources d'eau chaude à la tombée du jour, des dizaines de buses et autres rapaces juste au dessus de nos têtes.

Hot springs!  

Jour 9 :

Après une nuit très froide (nous sommes en montagne), nous retrouvons l'asphalte pour la majorité de la journée, le temps de rejoindre la ville de Karakorum.

Monument célébrant la puissance de l'empire mongol  

L'ancienne capitale de l'empire Mongol est totalement détruite, les vestiges se trouvent à quelques kilomètres de l'actuelle Kharkhorin, ville de petite taille et qui serait anecdotique sans la présence d'Erdene Zuu, lieu le plus visité de Mongolie.

L'un des temples du monastère  

Erdene Zuu est un monastère construit à la fin du 16e siècle et sans cesse en développement, regroupant jusqu'à 700 temples au début du 20e siècle. Les trois temples à l'origine de la construction du monastère sont certainement les plus emblématiques et les plus impressionnants.

L'actuelle ville de Kharkorin  

En 1939, comme pour Ongi, les communistes détruisent le gros de ce monastère, si bien qu'il n'en reste aujourd'hui que quelques ruines et temples restaurés.

Nous terminons la journée au sommet d'une dune de sable face au soleil couchant. Moins haute que la précédente, cette dune est également moins courue.

Nous sommes seuls à son sommet pour l'heure de l'apéritif et les lumières du soleil sont une fois encore complètement enivrantes !

Derniere soirée sur la route !  

Jour 10 :

Sur notre route du retour vers Ulan-Bator nous nous arrêtons dans un parc national pour observer à distance des chevaux de Przewalski, espèce endémique de cette région de Mongolie, à mi-chemin entre le cheval et le zèbre. Cela sera également l'occasion d'observer à la jumelle des cerfs, hauts perchés sur les montagnes environnantes.

Back to UB!  

Nous rentrons à UB en fin d'après-midi.

Après ces dix jours passés dans les steppes et le désert nous sommes ravis de retrouver un peu de civilisation et un semblant de confort.

Petit resto pour fêter la fin de l'excursion  

Nous avons traversé des paysages splendides et variés, la Mongolie est certainement l'un des plus beaux pays que nous ayons visité, mais aussi l'un des plus hostiles. Des heures durant nous avons roulé sans croiser âme qui vive, il est très difficile pour l'homme de s'installer durablement dans le désert de Gobi même si quelques nomades persistent à y exercer leur métier de bergers ou chameliers.

Pourquoi pas  

D'animaux il en fut en revanche question tout au long de cette aventure. Vaches, moutons, chèvres, chameaux, yacks, ibecs, aigles, vautours, buses, « ground squirrel », cerfs ou chevaux sauvages....un vrai zoo à ciel ouvert !


Un mot enfin sur le caractère des nomades qui tranche littéralement avec la population d'Ulan-Bator. Si la barrière de la langue reste présente et ne facilite pas l'échange, nous avons senti chez les nomades un plaisir d’accueillir le visiteur que l'on ne soupçonne pas chez les habitants de la capitale.

Merci à ceux qui auront eu le courage de nous lire  

Merci et bravo aux courageux qui seront arrivés au bout de cet article (le plus long depuis le début du voyage) résumant nos dix jours passés sur les pistes qui ne furent pas les plus simples à résumer !


Anecdotes :

  • La vie sur la route et sur les camps de yourte cache quelques moments de vie dont la grande proximité pour aller aux toilettes et l'hygiène toute relative. Difficile à décrire mais inoubliable, croyez-nous !
  • Sur notre chemin de retour du Yolin Am nous avons embarqué quelques touristes français sans bus dont la guide mongole avait étudiée en France...à Chambery ! Ville de naissance de Ghislain.
  • Nous avions gagné une peluche à un jeu de fléchettes que nous souhaitions offrir à un enfant. Notre guide a longuement interrogé les enfants présents sur le camp pour comprendre lequel n'avait jamais l'occasion de se rendre à la ville et donc n'avait jamais accès à ce type de jouet.
  • Ce que nous appelons communément Yourtes sont en fait des Gers. Le français a retenu le mot yourte qui désigne en fait une tente russe à la forme triangulaire et non les grandes tentes blanches que nous avons à l'image lorsque nous parlons de yourtes.
  • Si nous avons malheureusement constaté que la pollution était parfois présente – notamment autour d'UB – cela est incomparable avec les aberrations vues en Indonésie ou en Amérique du Sud. A noter que l'environnement immédiat des camps de gers est très propre, ce qui tranche avec les déchetteries à ciel ouvert des camps de bases de randonnées autour du Rinjani ou des « jardins » des fermes en Équateur et Pérou.

3
août

Ulan-Bator, par sessions de 2 jours en août 2018 :


Pour éviter la saison des pluies qui s’abat traditionnellement sur toute l'Asie du Sud Est de début août à fin septembre, nous avons sauté dans un avion à Jakarta pour rallier la Mongolie, au climat continental un peu plus clément à cette période de l'année.

Plus d'un jour de voyage avant d'apercevoir les steppes et les yourtes mongoles du ciel  

Le voyage de Jakarta à Ulan-Bator fut long et fatiguant (porte à porte près de 27h de trajet dont de longues heures de transit à Kuala Lumpur et une petite nuit dans notre avion entre KL et Pékin).

Nous arrivons donc fourbus à Ulan Bator dans la matinée du vendredi 3 août. Fourbus mais heureux car c'est l'occasion de retrouver Ghislain et Emilie, amis de Paris, venus nous rejoindre en Mongolie pour leurs vacances estivales.

Ulan bator c'est un peu le 15e arrondissement en fait !  

Les retrouvailles sont joyeuses, nous trinquons aux retrouvailles mais nous ne nous faisons pas prier lorsqu'il s'agit d'aller se coucher !

Nous avons pris soin de planifier une excursion de dix jours à travers le pays via notre hôtel, le départ est fixé au dimanche 5 août, ce qui nous laisse une journée pleine pour découvrir Ulan-Bator, capitale mongole.

Entre tradition et modernité des années soixante  

D'Ulan-Bator nous ne savions pas grand chose, si ce n'est un vague souvenir de cours de géographie.

Jusqu'alors Ulan-Bator venait se ranger à côté d'Antananarivo, Tombouctou, Tenochtitlan ou Anchorage...ces villes dont nous connaissons le nom, particulier à l'oreille, et dont l'emplacement sur la carte suppose que l'on n'y mettra jamais les pieds. Autant de noms pourtant qui invitent aux voyages et à la découverte !

UB, son ciel bleu, ses Toyota prius et ses immeubles gris  

Nous replongeons donc dans nos manuels de géographie lors de nos premiers pas dans les rues d'Ulan-Bator, ou UB comme on dit ici.

Si la Mongolie est une destination touristique courue – les émissions « rendez-vous en terre inconnue » ont visiblement dopé le tourisme français en Mongolie – Ulan-Bator s'impose plus comme un passage logistique obligé que comme une étape incontournable.

Le Sayambo -  omniprésent en Mongolie  

Seule véritable ville du pays, 1,2 millions d'habitants soit près de la moitié des 3 millions de mongols peuplant le pays, UB répond à tous les clichés que l'on peut se faire d'une grande ville de l'ancien bloc soviétique.

Rues droites, bâtiments gris et cubiques, centre-ville n'ayant pas fait l'objet d'une quelconque rénovation depuis les années soixantes, circulation infernale aux heures de pointes...A première vue, naître à Ulan-Bator n'est pas ce qu'on peut appeler un cadeau du destin. Notons cependant qu'à la différence de Jakarta, nous voyons ici le ciel (bleu souvent, nuageux parfois) et qu'il est possible de se déplacer dans la ville en tant que piéton sans risquer sa vie puisque les trottoirs sont larges et isolés des routes.

Chinggis Khan présent jusque dans les pintes  

En terme de pollution, la ville n'est pas un exemple, mais une fois de plus en comparant à d'autres grandes cités visitées au cours de ce voyage nous la classons facilement dans la catégorie des « pas trop sales ».

Ghislain et Emilie avaient un ressenti différent à ce niveau là. Il faut croire que les derniers jours passées dans les rues de Jakarta nous ont fait changer un peu de repères et d’exigences en terme de propreté et de pollution ! Nous avons sans doute trop vite oublié la propreté irréprochable des villes néo-zélandaises et australiennes...

On découvre peu à peu l'incroyable histoire de l'empire mongol  

Passage obligé donc pour quiconque souhaite arpenter les steppes mongoles, UB présente néanmoins quelques centres d'intérêts.

Nous avons passés du temps sur la place Sukhbaatar, plus grande place de la capitale qui abrite notamment une immense statue de Chinggins Khan, postée devant le palais du gouvernement.

De Chinggis Khan, il est question presque partout dans la Mongolie moderne. Billets de banque, nom d'aéroport, statues démesurées,...le plus grand leader mongol de tous les temps est réhabilité depuis la chute du communisme et l'avènement de la démocratie en 1991.

Il est partout !  

Chinggins Khan (ou Gengis Khan en français) né autour de 1160, époque à laquelle la quarantaine de clans mongols se déchirent en luttes intestines tout en subissant les assauts turcs et tatars.

Tout le mérite de Chinggins sera de réussir l'unification de différents clans mongols, au point de se faire nommer « Tchingis Khagan » (littéralement « souverain universel ») en 1206 par une assemblée composée des leaders de tous les clans.

A partir de cette date, l'empire mongol ne va cesser de croître jusqu'à devenir le plus grand empire jamais connu au monde, réduisant les empires romains et napoléoniens au rang de petits territoires.

Fondé par Chinggins Khan puis agrandit par ses descendants, l'empire mongol s'étendra à son apogée de la péninsule coréenne jusqu'à l'actuel Bulgarie, aux portes de l'Europe, soit près de 33 millions de kilomètres carrés !

Fresque représentant l'empire mongol à son apogée. En bleu le territoire mongol actuel, grand comme 3 fois la France. 

Si l'empire éclate au milieu du 14e siècle, son fondateur reste aujourd'hui considéré comme le père fondateur de la nation et de l'identité mongole.

Les siècles suivant verront la Mongolie passer sous dominations étrangères, tantôt russes, tantôt chinoises, tantôt russo-chinoise.

Les deux géants allant jusqu'à en officialiser l'autonomie sous domination chinoise en 1915, alors même que la Mongolie avait tenté en vain d’accéder à l'indépendance quelques années plus tôt.

La révolution russe de 1917 modifie complètement le destin de la Mongolie puisqu’après plusieurs années de troubles, une constitution soviétique est adoptée en 1924 et que l'URSS reconnaît le gouvernement populaire de Mongolie. S'enchaînent alors les étapes « classiques » des pays soviétiques du milieu du 20e siècle : collectivisation, purges religieuses et politiques, culte de la personnalité du leader communiste Choybalsan, parti communiste unique, toute tentative de rébellion matée dans le sang (près de 30000 morts lors de l'année 1937)...

Au début des années 1990 après la chute du bloc soviétique la démocratie est enfin proclamée en Mongolie. Les progrès de la démocratie ces dernières années sont sporadiques mais réels, malgré quelques échecs économiques et scandales politiques le régime actuel semble être amené à durer.

D'histoire mongole il en est également question lorsque nous grimpons au mémorial Zaisan au sud de la ville. L'histoire récente y est ici mise à l'honneur dans une subtilité toute soviétique.

L'imposante statue de Chinggins Khan sur la plus grande place d'ulan bator  

Mais le principal point d'intérêt ici est ailleurs puisque ce mémorial offre une vue panoramique de la ville. En un coup d’œil nous englobons tout Ulan-Bator, ce qui permet de mieux appréhender la capitale, pas si grande que ça.

Vue aérienne de la capitale  

Face à nous s'étendent les bâtiments grisâtres de la ville, dans notre dos déjà se trouvent les premiers reliefs derrière lesquels débutent les immenses steppes mongoles.

Du mémorial, il est possible de rejoindre les nombreux centres commerciaux du centre-ville en bus. C'est entre les deux rues parallèles « Séoul Street » et « Peace avenue » que se concentre le gros de l'activité à Ulan-Bator. On retrouve ici beaucoup de restaurants et de boutiques occidentales, même si le choix est plus restreint qu'en Europe ou en Amérique du Sud.

L'un des nombreux malls ultra moderne du centre ville  

Nous profiterons de ce quartier pour découvrir la gastronomie mongole. Entre dumplings (raviolis) fourrés à la viande, plats de viandes en sauces (bœuf ou mouton en général), khorkhog (sorte de barbecue mongol) et soupes en tous genres...nous n'avons pas le temps de nous lasser ! La cuisine mongole n'est sans doute pas la plus raffinée du monde mais elle a le mérite d'être travaillée et d'offrir une variété suffisante pour le voyageur de passage.


Une belle table de gastronomie mongole après 10 jours d'excursion  

L'autre souvenir que nous garderons de nos passages à Ulan-Bator concernera indéniablement la population en elle-même. Nous avions quitté un peuple indonésien très communicatif, souriant et généreux. Nous découvrons à Ulan-Bator une population beaucoup plus froide et fermée. Très peu de personnes ne maîtrisent l'anglais, rendant les échanges courts et complexes. Les contacts avec les caissiers de supermarché ou de serveurs de restaurants sont d'une froideur jamais vue jusque là.

Pause déjeuner au nadaam, Olivier s'essaye au sourire mongol  

Après observation, cette attitude se retrouve aussi lorsque deux mongols communiquent entre eux. Ils semblent utiliser le moins de mot possible et ne sourient que lorsque quelques chose justifie un sourire, jamais pour paraître agréable.

Nous ne serions pas honnêtes en écrivant que tous les mongols sont ainsi car nous avons croisés des personnes plus chaleureuses et souriantes que ce que nous décrivons, mais quel contraste avec la joie de vivre des sud-américains et la gentillesse innée des indonésiens.

Les mongols ont ça en commun avec leur capitale : chaque immeuble dans la rue d'Ulan-Bator est comme chaque mot dans la bouche d'un mongol, il est placé non pour être agréable ou joli mais pour être utile. Certainement déroutant pour les occidentaux que nous sommes, mais ô combien précieux pour les voyageurs ouverts d'esprit que nous souhaiterions un jour devenir.

Promis ! Les photos du prochain article seront un peu plus sympa 

Avant de partager avec vous notre excursion dans les steppes mongoles, le désert de Gobi et la vallée d'Orkhon il nous semblait important de vous donner notre sentiment sur la capitale du pays. D'autant que le contraste entre Ulan-Bator et le reste du pays est saisissant.

Finalement, un peu comme lorsque nous avons quitté Jakarta nous sommes contents de connaître la ville d'Ulan-Bator et de pouvoir comprendre comment vit la majorité des mongols.

A partir d'aujourd'hui Ulan-Bator ne sera plus jamais un simple nom exotique sur une carte, ce voyage nous permet de le ranger aux côtés de Quito, Buenos Aires, Auckland, Cuzco ou Papeete, ces villes du bout du monde que nous auront eu la chance de visiter l'espaces de quelques jours. Et rien que pour ça, UB ça vaut le coup !

Teasing : on vous raconte nos 10 jours passés dans ces décors de rêve et dans ce van dès la semaine prochaine !  

Anecdotes sur nos séjours à Ulan-Bator :

  • Toyota a un monopole sans partage sur le marché automobile mongol. La Prius notamment est omniprésente dans les rues d'UB car son moteur hybride permet d'accéder à un carburant moins cher que l'essence, hors de prix en mongolie. Sur 20 voitures stationnées à un feu rouge, nous avons compté 16 Toyota Prius...
  • la monnaie locale, le Tugrik, est la monnaie la moins pratique que nous ayons rencontré jusqu'à présent. 100 000 Tugrik valent 35€. Nous vous laissons imaginer la pile de billets qu'il a fallu retirer pour payer les 900€ d'excursion en coupures de billets de 10K !
  • Grâce à Ghislain et Emilie on a mangé du brownie et des bretzels à la descente de l'avion ! De quoi oublier la fatigue des 27h de trajet.
  • Sur le drapeau mongol figure un symbole très utilisé dans le pays pour affirmer sa fierté d'être mongol. Le Sayambo représente le feu, la terre, l'eau, le soleil, la lune et le yin-yang.
  • Comme les chinois, les mongols sont dingues de Karaoké ! On ne les compte plus dans le centre d'Ulan Bator.
  • On a pu s'essayer au tir à l'arc Mongol, à quelques kilomètres d'UB dans une fête traditionnelle (le nadaam). Le plus adroit fut sans conteste Ghislain dont l'aisance face à cet exercice ne souffre d'aucune contestation possible.

15
juil

Du dimanche 15 juillet au jeudi 2 août :


Après deux semaines entre les petites îles de Bali et Lombok nous accostons quelques heures avant la finale de la coupe du monde sur la grande île de Java. Plus précisément dans la ville de Banyuwangi.

Dans les rues de Banyuwangi  

Mission prioritaire en arrivant : trouver un lieu où voir le match du soir, diffusé à 22h heure locale. Après quelques pas dans le centre ville et la découverte de plats typiques nous en sommes presque à désespérer de voir le match ailleurs que dans notre chambre d'hôtel.

Java est en effet une île à majorité musulmane et l'on ne peut pas dire que Banyuwangi soit une ville réputée pour ses bars ni pour ses soirées endiablées. Finalement avec un peu de chance nous tombons par hasard sur un écran géant installé par un habitant sur une petite place de la ville.

France- Croatie h-2 ! Au fond l'écran géant sur la place du quartier  

Des warungs (restaurants) ambulants sont installés ça et là, et à l'heure du coup d'envoi nous sommes entourés d'une centaine d'indonésiens venu assister au match de l'année.

Toujours autant passionnés – par le foot et par les paris sportifs – ils crient et applaudissent à chaque occasion. Sur les buts français nous explosons de joie et peu à peu nous devenons la curiosité de la place.

Peu à peu les scooters arrivent et la place sera noire de monde au coup d'envoi  

Parmi les habitants venus échanger quelques mots avec nous, nous garderons un souvenir précis de ce petit « Deco » agé de 13 ans, parlant parfaitement anglais et connaissant sur le bout des doigts les 23 joueurs français et nos systèmes de jeu... face à notre bonheur il est vite devenu supporter de l'équipe de France. Un porte bonheur comme on en fait peu !

"Bappe! So fast... So young... Only nineteen?!" Deco n'en revenait pas -  nous non plus -  face au talent de Mbappé...  

Bref, quatre buts et une deuxième étoile plus tard nous sommes debout face à l'écran géant pour voir Hugo Lloris soulever la coupe.

Tout le monde est rentré chez soit sauf quelques curieux.

Les images qui nous arrivent depuis la France et depuis Paris nous font regretter pour la première fois du voyage de ne pas être en France ce jour là. Des sourires, des chants, des fumigènes, des pleurs, des coups de klaxons...que ca fait du bien de (re)voir de telles images !

Pour beaucoup de nos amis la nuit va être longue quelque part dans le 18e arrondissement ou sur les champs...de notre côté nous nous endormons sagement, non sans avoir revu plusieurs fois les buts de la soirée et cette coupe qui passe inlassablement de mains françaises en mains françaises.

Des lendemains qui chantent !!  

Nous visitons la ville de Banyuwangi le lendemain, le sourire aux lèvres, sans en attendre grand chose. Allez savoir s'il s'agit de l'euphorie de la veille ou non mais nous nous sentons relativement bien dans cette grande ville. Une grande place arborée abrite quelques warungs où nous grignotons un morceau, une petite plage nous accueille pour la sieste de l'après-midi et le play-ground de basket sera témoin des exploits d'Eric et de Wahyu, un pote indonésien rencontré la veille par hasard, fan de Paul Pogba, fier que des étrangers passent du temps dans sa ville et heureux de partager avec nous un peu de son quotidien et de sa culture.

Le voyage se passe aussi dans l'assiette parfois... 

Le soir il est temps d'amorcer notre première excursion programmée sur Java : la « visite » du Kawah Ijen, un volcan sulfureux à une heure de route de Banyuwangi. Départ de l'hôtel à 00h30, arrivée sur place vers 1h30 nous marchons une grosse heure pour atteindre le sommet du volcan. Rien à voir avec ce que nous avons connu sur les pentes du Rinjani puisque le chemin ici est large et agréable. Pas aux yeux de tous puisque nous croisons quelques touristes préférant payer des personnes pour les tirer à coup de pousse-pousse jusqu'en haut du cratère...visions choquantes qui nous font penser à une sorte d'esclavage moderne.

Séance photo dans le cœur du cratère !  

Il fait nuit noire lorsque nous arrivons sur les bords du cratère et que notre guide nous demande de passer nos masques à oxygènes. Il est prévu de descendre dans le cratère, là où chaque matin de nombreux mineurs s'aventurent (sans masque) ramasser du souffre, au péril de leur vie pour tenter de la gagner. Ici, nous sommes tributaires du sens du vent. Chaque rafale peut nous envoyer un nuage de fumée plein de souffre. Plusieurs fois nous serons totalement aveuglés et devront patienter, en tentant de se protéger le visage, jusqu'à ce que le nuage passe...

Des morceaux de souffre que remontent les mineurs chaque jour  

Nous passons près de deux heures au creux de ce volcan, dans la nuit noire avant de remonter prestement pour assister au lever de soleil.

Vue aérienne sur le Ijen et le lac, nous étions quelques heures plus tôt dans la fumée qui se dégage sur la gauche de la photo

De là nous redescendons tranquillement jusqu'à la gare de Banyuwangi que nous quittons pour la ville de Probolingo, cinq heures plus à l'ouest et à deux pas du volcan Bromo.

La mer de sable qu'il faut traverser pour atteindre le pied du bromo. Nos chaussures s'en souviennent encore.  

Probolinggo est une étape quasi obligée pour les visiteurs souhaitant s'aventurer sur les pentes du Bromo, l'un des trois volcans sacrés d'Indonésie.

Nous arrivons au village de Cemoro Lawang – au pied du volcan – en début d'après-midi, ce qui nous laisse le temps de repérer le terrain pour la nuit prochaine. Car c'est de nuit – une fois n'est pas coutume – que nous décidons de grimper jusque sur les bords du cratère. Pourtant réputé touristique, le lieu est désert lorsque nous nous avançons à 4h du matin.

Le soleil se lève peu à peu sur Java et le Bromo  

Ici non plus, rien à voir avec la difficulté du Rinjani, la majeure partie de l’ascension se fait grâce à un grand escalier. Le plus complexe étant de se repérer dans l'immense désert de sable entre le village et le volcan, notre excursion la veille et nos smartphones nous auront été d'une grande utilité.

Le chemin de crêtes faisant le tour du cratère  

Une petite heure plus tard nous sommes installés au sommet en compagnie de six autres personnes, nous attendons patiemment que les premiers rayons du soleil viennent nous réchauffer en prenant notre petit déjeuner dans un silence quasi religieux !

Comme au Rinjani et comme au Ijen, l'effet produit par le lever de soleil est magique.

Le décor se découvre petit à petit. Une gigantesque mer de sable est à nos pieds. Dans notre dos se présente l'immense cratère qui crache péniblement un jet de fumée. Tout autour de nous, les innombrables montagnes sont autant d'invitations à l'aventure !

Le panorama vaut largement le départ à 4h du matin  

En guise d'aventure nous nous offrons ce matin là le tour du cratère : un chemin de crête parfois dangereux, souvent stable mais toujours éblouissant.

Les 7 nains en promenade sur le volcan !  

Le temps de boucler cette petite marche et nous comprenons pourquoi le Bromo est dit « touristique ». A la porte d'entrée que nous avons passé seuls et en pleine nuit sans même nous en rendre compte, sont massés des centaines de visiteurs – à pied et à cheval – venu admirer la vue sur toute la vallée. Sur l'instant, à chaud, nous ne comprenons pas le choix de venir ici une heure seulement après le lever de soleil. A froid non plus d'ailleurs...

Pour rejoindre l'hôtel il faut traverser la mer de nuage et éviter les chevaux des guides touristiques  

Nous traversons la purée de pois pour rejoindre notre hôtel, une douche rapide et nous sautons dans un bus pour rejoindre Probolinggo où nous passons la nuit.

En se promenant dans cette ville – le sentiment était déjà présent à Banyuwangi – nous prenons conscience une fois encore de l'extrême gentillesse et serviabilité des indonésiens. Nous ne comptons plus les « hello mister », les « how are you » ou les « where do you come from » lancés à la volée. Même les chauffeurs de tuk-tuk ou vendeurs ambulants nous gratifient d'un immense sourire lorsqu'on refuse leurs propositions de « just a ride » ou de « food cheap cheap ».

Adorables mais pas doués en photos <3  

Pourtant nous sommes dans des villes de tailles importantes mais les habitants semblent ravis de nous voir et ne paraissent pas envahis par les touristes, jusqu'au point pour certains de nous demander de poser pour une photo avec eux.

Tout se passe dans un climat détendu, de paix et de sourire...cela fait du bien !

Un rapide aperçu de notre semaine passée à Yogyakarta  

Après plus de deux semaines à arpenter le pays, à base de randonnées, de départ au milieu de la nuit et de nombreux déplacements nous nous posons pour une petite semaine dans la ville de Yogyakarta, au milieu de l'île de Java.

Depuis Yogyakarta (ou Jogja pour les intimes) il est possible de visiter deux temples très connus en Indonésie : Borobudur et Prambanan.

Le temple de Borobudur  

Nous visitons le premier nommé juste avant qu'Eric nous quitte pour rejoindre la France, cette visite nous laissera quelque peu sur notre faim. De l'avis de tous les voyageurs croisés en chemin, le temple de Borobudur est immanquable ; il est le premier site touristique du pays, rien de moins ! Certains osent même le comparer aux mythique temples d'Angkor...

Vue éloignée du temple de Borobudur  

Si le temple est indéniablement remarquable, nous avons quitté le lieu déçus. Le site est relativement petit, nous n'y avons pas retrouvé la splendeur à laquelle nous nous attendions, la masse de touristes rompt l'éventuel charme du lieu et les fameux rayons de soleil de l'aube n'offrent pas une vision si extraordinaire que ça... Ajoutez à cela qu'il a fallu payer plus de 20€ par personne (une fortune ici, lorsque notre budget quotidien est de 30€ par personne) et vous comprendrez le sentiment de frustration générale qui domine. Sur ce constat nous nous abstiendrons de visiter Prambanan.

Second aperçu de notre semaine passée à Yogyakarta  

En revanche la visite de Borobudur fut l'occasion une nouvelle fois de constater l'extrême gentillesse des indonésiens.

Nous passons un aller retour génial en jonglant d'un groupe de collégiens pleins de questions à un jeune homme à moto qui nous amène à l'hôtel jusqu'aux passagers dans le bus du centre-ville se battant pour nous aider à trouver notre chemin (voire nous donnant de l'argent pour payer!).

Troisième et dernier aperçu de notre semaine passée à Yogyakarta  

Déçus par Borobudur mais enchantés par le contact avec la population locale, il est temps pour nous de souffler quelques jours au bord de la piscine de l'auberge de jeunesse de Jogja. Aux revoir à Eric, initiation au tuk-tuk, shopping, grasse-mat, mots fléchés, apéros, passage chez le coiffeur, rédactions d'articles pour le blog...le programme est dense et nous nous retrouvons déjà dans le train pour rejoindre la capitale Jakarta, dernière étape de notre chapitre indonésien.

Jakarta! Dernier stop avant la Mongolie !  

De Jakarta nous n'avions pas entendu grand chose de positif, si bien que nous hésitions à prolonger notre bail à Jogja pour se contenter de rejoindre la capitale quelques heures avant notre vol de départ. Finalement nous avons décidé d'aller voir par nous même.

Le port de Kota, autrefois nommée Batavia. 

Notre séjour confirme les rumeurs entendues sur Jakarta : la ville est désagréable, sale, polluée, le trafic est d'une densité extrême, le bruit et l'agitation sont incessants, la chaleur est écrasante bien que le soleil ne parvient pas à percer le nuage de pollution qui s'accroche au dessus de nos têtes...

Toujours autant sollicitée... L'inconvénient de sortir avec une Star. 

Néanmoins nous sommes satisfaits d'être passés par cette ville, cela nous aura permis de nous faire notre propre idée et surtout de constater comment vit la population dans la capitale (Jakarta compte environ 10 millions d'habitants). Cela fut également l'occasion de nous initier à la culture chinoise en nous promenant dans le quartier de Chinatown et de découvrir l'ancienne Batavia dans le quartier de Kota. Le pays étant une ancienne colonie néerlandaise, le cœur historique de la capitale fut élaboré par les hollandais d'où le nom de Batavia.

Le Monas. Symbole de l'unité du pays.  

Les deux autres sites d'intérêts sont le Monument National (Monas) qui est une grande tour coiffée d'une flamme en or, au cœur d'un parc de verdure bienvenu en plein centre-ville et la mosquée Istiqlal, plus grande mosquée du sud-est asiatique et quatrième plus grande mosquée au monde. Face à cette mosquée, comme un symbole de la tolérance envers les autres cultes si prégnante dans ce pays, se dresse la cathédrale St Marie de l'Assomption.

Selfie Mosquée  

C'est sur cette note positive et pleine d'espoir que nous quittons l'indonésie.

Aux déchets entachant les pentes du rinjani nous préférons retenir les sourires des porteurs et des guides qui rendent cette excursion possible. A l'attitude honteuse des touristes se faisant porter en haut du Ijen nous préférons retenir la passion de notre guide – ancien mineur – vivant mieux de son métier aujourd'hui grâce aux visiteurs. Aux plages jonchées de déchets de Bali, nous préférons retenir les fonds magiques de Pemuteran et les tortues des îles Gili. Aux pots d'échappement de Jakarta nous préférons retenir la joie de vivre communicative de tous ces enfants des ruelles qui nous ont salué par des sourires inoubliables. Enfin plutôt que de tomber dans le piège de l'intolérance religieuse nous préférons retenir la manière de vivre des habitants de ce pays, à grande majorité musulmane mais ouverts à tous les cultes et toutes les manières de vivre, pourvu qu'on arrive à vivre ensemble.

👍L'Indonésie c'est comme ça ! 👍

Au delà des paysages à couper le souffle, l’Indonésie aura été pour nous un plaisir quotidien grâce à la population locale extraordinaire. Nous n'avons encore jamais rencontré de peuple si avenant, si souriant et si serviable. Même les tahitiens pourtant adorables en tous points de vue sont détrônés !

Nous ne savons pas si nous reviendrons mais une chose est certaine, jamais nous n'oublierons ces six semaines passées entre Bali, Lombok et Java.

Merci à Gaëlle, Sylvain et Éric d avoir fait ce bout de chemin avec nous. Les moments passés ensemble resteront gravés dans nos mémoires pour toujours.


Anecdotes :

  • le patron de notre hôtel à banyuwangi – que nous avons retrouvé sur la place pour le match – a réussi à nous trouver quelques bières sous le manteau pour fêter la victoire. On ne saura ni où ni comment il a pu en acheter mais le geste fut très sympa !
  • Depuis nos premiers pas en Indonésie nous essayons de ne pas commander de plats trop épicés, nous cherchons encore à comprendre ce qui est passé dans la tête d'Olivier lorsqu'il a commandé des spaghetti « chili tuna »....résultat : le plat le plus fort jamais goûté à ce jour ! Immangeable, heureusement il y avait un burger king juste à côté ^^
  • il est fréquent d'apercevoir aux carrefours des grandes villes un homme faisant la circulation et récupérant des billets à la volée donnés par les voitures qu'il a aidé à faire passer !
  • A Jogja, la DDE locale avait décidée de refaire la route à côté de notre hôtel. Sage décision. Il aurait été plus sage encore d'en avertir tout le monde avec des panneaux, voire de fermer l'accès tant que le goudron n'était pas sec...cela nous a coûté deux paires de tongs !
  • Si en Amérique du Sud les capitales grouillent de chiens errants, ici à Jakarta ce sont les chats que l'on retrouve en masse dans la rue.
  • Juste à côté des chats, lors du marché de nuit de Jakarta, il est possible de croiser quelques cobras et pythons si jamais vous avez un petit creux. Pour moins de 3€ le chef cuistot de la rue peut vous cuisiner ça en deux temps trois mouvements
  • Un peu plus tôt dans la semaine Olivier avait gouté le python flambé. C'est très bon, très tendre même si beaucoup de petit os.
  • Notre séjour aura été rythmé par la tolérance religieuse et par la démonstration que l'islam est une religion de paix. Démonstration mise à mal chaque nuit vers 4h du matin lorsque les muezzin de la ville donnent de la voie pour appeler leurs fidèles à la prière, là ca pique un peu:-)
  • On est champions du monde !!!!!

26
juin

Du mardi 26 juin au jeudi 5 juillet : Bali


Nous avons traversé le – pas si rigoureux que ça – hiver australe avec brio et déjà, il est temps de retrouver les chaleurs des tropiques, direction l'Indonésie et Bali.

Outre nos préoccupations météo, notre atterrissage à Bali est synonyme d'ouverture d'un nouveau chapitre dans notre voyage.

Premiers pas en Asie avec Sylvain et Gaelle 

Nous retrouvons avec plaisir Sylvain et Gaëlle – amis de Paris – dans une superbe villa avec piscine à Ubud au centre de l'île devant la fin du pire match de la coupe du monde entre la France et le Danemark.

Heureusement nous oublions la purge footballistique dès le lendemain au cours de la visite de la « monkey forest » et du centre-ville d'Ubud.

Un des temples au cours d'une simple ballade dans Ubud 

La « monkey forest » abrite comme son nom l'indique des centaines de singes qui passent le gros de leurs journées à essayer de subtiliser une bouteille d'eau ou un paquet de biscuits aux visiteurs trop imprudents. Idéale pour un premier contact avec la jungle asiatique nous nous promenons d'un temple à l'autre en levant régulièrement les yeux vers les arbres pour éviter qu'un macaque nous tombe dessus par surprise !

Au cœur des rizières !  

Outre cette forêt, Ubud est une ville touristique mais néanmoins très agréable où flotte une ambiance détendue qui invite à la promenade et à la dégustation de cocktails ! Les innombrables scooters et l'omniprésence du riz et des noodles dans les plats proposés nous rappellent que nous sommes bien en Asie. Nous sommes ébahis devant le nombre de temples en centre ville, nous apprendrons plus tard que chaque famille hindou se doit d'avoir son propre temple.

Villa avec piscine pour ouvrir le chapitre Asiatique ! 

Depuis Ubud il est également possible de visiter plusieurs temples nichés au cœur de la jungle et quelques chutes d'eaux au débit impressionnant. Pressés par le temps nous déciderons de consacrer une journée pleine à la découverte de tous ces sites culturels aux attraits inégaux.

Le site des rizières en terrasses de Tegalagang sera le point d'orgue de cette journée, à l'unanimité !

Source d'eau sacrée dans un des temples visités  

Nous profiterons de nos derniers jours au centre de Bali pour assister à un spectacle traditionnel balinais de bonne qualité – assez loin du piège à touriste finalement – et pour faire une jolie randonnée dans les rizières alentours, ce qui nous vaudra notre première rencontre avec un serpent.

Les rizières en terrasse de Tegalagang  

Nous quittons la jungle pour rejoindre les plages du nord de l'île, direction Pemuteran, petit village de pêcheurs réputé pour un spot de snorkeling incontournable : Pulau Menjangan.

Bali c est bien ;) 

C'est séduits par la performance des bleus contre l'Argentine de Léo Messi que nous passons près de trois heures en mer. Masques et tubas bien accrochés, nous embarquons pour un monde féérique !

Spot de snorkeling paradisiaque  

Des milliers de poissons nous entourent, nous en voyons de toutes les couleurs, de toutes les formes, chacun à son poisson favori mais nous sommes tous béats devant l'immense fosse sous-marine, le sol plonge soudain à plus de trente mètres de profondeur. Le vide face à nous est immense et nous avons clairement la sensation de voler.

Dernier coucher de soleil avec Sylvain et Gaelle  

Encore quelques instants de détente à la plage, de parties de perudo endiablées et de bons restaurants et il est déjà temps de dire au revoir à Sylvain et Gaëlle qui retournent en France pendant que nous prenons la direction de Lombok où nous attends – entre autres – une ascension du volcan Rinjani.

Vue aérienne d'une plage de Padangbai  

Avant de rallier Lombok, l'île à l'est de Bali, nous passons trois journées à Padang Bai entre plages, ballades et cérémonies religieuses.

La pollution nous avait jusque là quelque peu interpellée à Bali mais restait sporadique. A Padangbai cela prend une autre ampleur et nous découvrons la face cachée du paradis balinais. Les deux plages principales de la ville – magnifiques au demeurant – sont jonchées de détritus en tous genres : bouteilles, sacs plastiques, tongs et même bébé cochons morts noyés...

Illustration parfaite de l'expression "l'envers du décor"  

Comme toujours le plus choquant face à ces scènes reste l'attitude des locaux qui semblent s'accommoder des déchets transformant leur paradis et leur outil de travail en enfer. Il n'y a qu'à voir leur surprise lorsqu'un touriste passe une dizaine de minutes pour ramasser quelques bouteilles en plastiques échouées sur le sable.

Fin de cérémonie religieuse à Padangbai  

C'est sur ce sentiment contrasté que nous quittons Bali. Conquis par Ubud, ses temples, ses rizières et sa douceur de vivre. Séduits par les plages et les fonds marins de Pemuteran. Ecoeurés par le gâchis des plages et du centre-ville d'une ville comme Padang Bai que nous imaginons ne pas être une exception sur l'île...


Du jeudi 5 juillet au dimanche 15 juillet : Lombok


La traversée entre Bali et Lombok va vite nous faire oublier tout ça. Nous passons près de deux heures sur le pont du ferry, trimballés sans ménagement par les vagues sans pitié du détroit. Après seulement dix minutes nous sommes complètement trempés et nous profitons d'une courte escale aux îles Gili pour nous changer avant de sauter dans un taxi direction Mataram, principale ville de l'île de Lombok.

Olivier Gris-Roux et Benjamin Batard en vacances  

Là bas nous retrouvons Eric, un ami de France, venu nous accompagner une vingtaine de jours sur notre étape indonésienne et principal instigateur de la randonnée qui nous attend en direction du Mont Rinjani.

Temple en plein cœur de mataram  

Après quelques discussions avec notre hôte nous voilà embarqué direction les montagnes du centre de l'île, nous attendent trois jours de marche intense avec un groupe de onze personnes.

Mais avant cela nous revenons quatre mois en arrière grâce au match entre la France et l'Uruguay, pays que nous avons très rapidement traversé lors de notre chapitre sud-américain.

En attendant le coup d'envoi de France Uruguay  

La soirée passée dans un bar de Sembalun – petit village montagnard – est d'ores et déjà culte. Nous passons les 90 minutes entourés d'une cinquantaine de villageois tous dingues de foot et de paris sportif. Une grosse moitié de la salle a parié sur la victoire de la France, ce qui rend l'ambiance électrique, nous nous faisons rapidement quelques amis. Plusieurs indonésiens nous tombent dans les bras sur l'ouverture du score française et Eric se doit d'honorer un pari et d'échanger son maillot floqué Blaise Matuidi contre un débardeur lorsque Griezmann double la mise !

Nous passons une toute petite nuit avant de partir en trek mais cette soirée nous aura offert des souvenirs pour la vie et des étoiles pleins les yeux lorsque nous sautons à 7h du matin à l'arrière du pick-up pour rallier le point de départ de la randonnée.

En voiture  

Trois jours de marche sont au programme, avec en point d'orgue l’ascension des 3726 mètres du volcan Rinjani, objectif du trek. Notre groupe est composé de onze personnes, aux profils physiques pour le moins hétéroclites. Heureusement, nous sommes accompagnés d'une formidable équipe de porteurs, lestés chacun d'une trentaine de kilos sur les épaules pour nous permettre de manger, dormir et boire pour les trois prochains jours.

Début du trek m-1 minute  

La première journée est éprouvante pour tout le monde, la randonnée est très courue dans la région est le serpentin de touristes partant à l'assaut du mythique volcan s'étend sur plusieurs kilomètres. Nous bouclons la première étape relativement frais autour de 16h, après 6 heures de marche environ. Les derniers rejoindrons le camp de base quatre heures plus tard.

Team France @ Basecamp 1 

Après une bière chaude partagée avec le groupe et quelques guides nous nous retrouvons autour d'un repas chaud qui fait du bien aux corps et aux têtes. Nous passons la nuit à plus de 2600 mètres d'altitude dans un décor de rêve...mais pas le temps de s'attarder face au ciel étoilé, le réveil sonne à 2h. Départ nocturne à la frontale pour le deuxième jour si nous voulons être au sommet avant le lever du soleil, 1100 mètres plus haut.

Vue depuis notre campement du soir  

La veille nous apercevions le sommet, il semblait si près et si accessible. En pleine nuit nous perdons beaucoup de repères et il faudra toute l'expérience de la montagne d'Eric pour nous amener au sommet en temps et en heure. Notamment lorsque nous faisons presque du sur-place dans les cendres rejetées par le volcan ces dernières années.

Au loin le sommet du rinjani qui pointe à 3726 mètres  

A 5h30 nous sommes à l'heure dite au sommet du volcan. Il fait encore nuit et le froid mord les quelques randonneurs qui attendent patiemment le soleil salvateur. Un mélange de fierté et d'aboutissement nous étreint, un sentiment comme seul l'effort physique sait procurer. Face au soleil levant, entourés des quelques « survivants » de notre groupe nous nous offrons un moment d'éternité. Petit à petit le décor se dévoile et nous découvrons ce que nous ne pouvions jusqu'alors qu'imaginer dans le noir.

Arrivés juste à temps pour profiter du lever de soleil  

La vue est à couper le souffle. Le ciel dégagé nous permet d'apercevoir au loin Bali et son sulfureux volcan Agung. Plus près se découpe dans la brume les trois îles Gili sur lesquelles nous allons récupérer après notre trek. A nos pieds se trouve l'immense cratère du volcan avec en son sein un lac et un autre volcan, duquel s'échappe régulièrement quelques volutes de fumées.

Le cratère du rinjani - au loin dans la brume Bali et son volcan capricieux le Agung 

A peine le temps de grignoter un biscuit et nous devons rejoindre le camp de base pour un copieux petit-déjeuner et traverser le canyon face auquel nous avons dormi. Le camp de base du soir se trouve juste en face, à quelques 5 heures de marche.

De jour nous comprenons mieux pourquoi nos pieds s'enfoncaient dans le sol lorsque nous sommes passés par la dans l'ascension  

La descente pour rejoindre le fond du canyon est éprouvante. Nous avons déjà 5 heures de marche dans les jambes et le côté technique de cette descente rajoute un peu plus à la fatigue accumulée, nous attendons donc le lunch du midi avec impatience.

Lieu de bivouac idéal... À quelques tonnes de déchets près...  

Si le repas et la petite sieste fait son effet sur l'ensemble du groupe, nous sommes tous consternés par le nombre de déchets que nous retrouvons autour du lac, lieu de notre bivouac.

Le camp de base de la veille n'était pas un exemple de propreté. Trop de papier plastiques, de bouteilles, de canettes jonchaient le sol. Ici cela nous semble pire et avons l'impression de déjeuner au milieu d'une petite décharge à ciel ouvert.

Cerise sur le gâteau, les « warm springs » sensées être un point de détente pour les randonneurs sont totalement souillées, si bien que presque personne n'ose s'y baigner.

Avec nos potes allemands lors de la montée vers le Basecamp 2 

Heureusement la nature est puissante et après quelques minutes de marche en direction du camp de base nous prenons de la hauteur et le panorama est alors splendide. Comme une ultime récompense pour achever une journée débutée à 2h du matin et achevée autour de 16h, face à une mer de nuages. Le soir, l'ensemble de l'équipe est épuisée et le camp dort à poings fermés dès 21h après un plat de nouilles et un coucher de soleil inoubliable tant les couleurs furent irréelles. Au levé, impossible de décrocher le sourire qui s'installe sur nos visages face à cette vue panoramique. Au loin le volcan Agung nous salue par une belle éruption et nous mettons le cap sur le village d'arrivée du trek.

Vue sur le lac de l'autre côté du cratère  
Le coucher de soleil pour conclure une journée incroyable  

Une grosse demi journée de marche, exclusivement en descente et dans une bonne humeur extraordinaire et nous voilà dans le même pick-up direction le village de départ où nous avions laissé nos effets personnels.

Photo finish après 3 jours de trek avec nos porteurs et guides Adi et Ron

A froid, le bilan de ce trek est plus que positif. Si l'on met de côté la pollution plastique omniprésente sur les camps, tout fut parfait. La montagne nous aura offert ce qu'elle a de plus beau pendant trois jours, et nous sommes heureux d'avoir su l'amadouer et faire en sorte qu'elle nous accepte au moins jusqu'au sommet du Rinjani.

Des souvenirs pour la vie  

Des hauteurs vertigineuses nous passons aux plages paradisiaques des îles Gili. Les îles Gilis sont trois petits morceaux de terre à une vingtaine de minutes de bateau (très calme cette fois) de Lombok.

Le paradis sur terre ! Crédit photo : Éric Le  

Nous passons ici trois journées paradisiaques entre massages, apéritifs, snorkeling, barbecues sur la plage, couchers de soleils et demi-finale de l'équipe de France dans un bar où toute la communauté française des îles (si si!) s'est réunie pour l'occasion.

Allez les supporters ! 

Nous repasserons en coup de vent sur Bali lors de notre route vers l'île de Java. L'occasion de s'arrêter deux jours dans le village de Munduk, perché dans les montagnes et de s'offrir une superbe randonnée jalonnée de chutes d'eau.

Nous sautons ensuite dans le premier ferry direction Banyuwangi, première ville sur notre chemin à Java !

Juste avant la baignade dans la cascade  




Anecdotes :

  • Lors de nos premiers pas à Ubud nous avons plusieurs fois – par mégarde – marché sur des offrandes religieuses posées au sol devant les temples. Jusque là nous n'avons pas vu l'effet funeste de ces actions fortuites !
  • Asie rime souvent avec circulation chaotique. Bali et Lombok ne font pas exception. C'est un concert de klaxons orchestré par les milliers de scooters et de mini van qui se croisent sans jamais se toucher. Il n'y a aucune limitation de vitesse sur l'île de Bali.
  • Nous savions qu'Hitler avait emprunté la croix gammée à la religion hindou, nous n'étions donc pas surpris de voir beaucoup de ces croix sur les temples ou sur les portails en pleine rue, mais on vous avoue qu'on a eu du mal à s'y faire
  • Après une belle journée de rando que nous cloturons par une crepe au nutella, nous découvrons une habitude pour le moins originale puisque la dite crêpe est servie avec du gruyère rapé ^^
  • Bali, île hindou. Lombok, île musulmane. Chaque île est très tolérante vis à vis des autres religions et des visiteurs et c'est plutôt agréable ! Le réveil chaque nuit pour l'appel à la prière de 4h en revanche l'est un peu moins:)
  • Sur le bateau Lombok – Bali, plusieurs fois le moteur s'est coupé en pleine mer. Rien d'inquiétant pour l'équipage qui se dirigeait tranquillement à l'arrière de l'embarcation pour pomper l'essence pour ré-alimenter le moteur !
  • Sur les onze membres du groupe rinjani, seuls cinq sont arrivés au sommet. Nous en faisions fièrement partie avec un hollandais et une anglaise.
  • Après enquête, l'insalubrité des camps de bases serait en grande partie du fait des porteurs et des guides locaux qui voient une occasion de manifester indirectement contre le gouvernement corrompu en jetant leurs déchets délibérément dans la nature
  • France – Belgique : LE bar de la communauté française était plein à craquer même si le coup d'envoi était à 2h du matin heure locale. Les chants de victoire vers 4h du matin n'étaient visiblement pas du goût de tous sur l'île puisqu'un habitant excédé est arrivé à bout au coup de sifflet final en insultant l'ensemble du bar, nous envoyant au lit rapidement !
Photo bonus : toilettes avec vue  

27
juin

Du vendredi 15 au mardi 26 juin :

Lors de la planification de notre itinéraire et de l'achat de nos billets d'avion, le passage en Australie devait se limiter à une escale de quelques heures entre Auckland et Bali.

Puis nous avons étudié la possibilité de rester trois jours le temps de visiter la ville. Mais lorsque nous avons réalisé que Jérémy serait encore sur place après plus de deux années d'expatriation nous avons élargi au maximum notre séjour en « down under » comme disent les australiens.

Ce sont donc onze jours avec un guide de luxe et un ambassadeur de charme que nous avons passé dans la première ville du pays – Sydney comptant 5 millions d'habitants contre 4 millions pour Melbourne et seulement 400000 pour Canberra, la capitale.


Dès notre arrivée nous voilà dans l'ambiance « expat' » puisque nous passons une soirée avec Jérémy et ses amis dans leurs bars habituels. Tous francophones, présents depuis un an minimum en Australie, ils semblent s'être acclimatés sans problème à la manière de vivre des « sydneysider ». Il faut dire qu'en terme de qualité de vie, Sydney a de nombreux arguments.

Ballade au bord de l'eau avec vue sur le Harbour Bridge

Malgré l'hiver déjà avancé, les températures ont oscillé entre 10 et 25 degrés en journée (la nuit par contre c'est moins drôle) et le ciel bleu nous aura accompagné presque tout au long du séjour.

Le centre-ville de Sydney est composé d'immenses building en verre – la défense taille XXL – et d'agréables promenades piétonnes au bord de l'eau.

Vue sur le CBD de Sydney depuis le ferry

Ce sont sur ces rives que nous déambulons dès le premier jour. Une longue ballade nous emmenant de Darling Harbour jusqu'au Botanic Garden en passant par Circular Quay.

On a du mal à croire que nous sommes au cœur d'une agglomération de plusieurs millions d'habitants lorsque l'on traverse ces parcs, océans de verdure au milieu d'une jungle de béton. Signes que la vie sauvage n'est jamais très loin en Australie : de nombreux Cacatoès nous accompagnent tout au long du chemin jusqu'à l'Opéra.

Dans le Botanic Garden

Outre l'Opéra, iconique de Sydney et de l'Australie, les deux autres monuments qui attirent le regard du visiteur sont les ponts « ANZAC Bridge » et « Harbour Bridge ».

Chacun avec sa propre architecture donne un supplément de caractère au centre-ville de Sydney, comme pour affirmer un peu plus son rôle de métropole mondiale face aux visiteurs qui traversent le globe pour la rencontrer.

Le célebrissime opéra de Sydney

Après un déjeuner en terrasse au soleil il est temps de se diriger vers Kazan, en Russie. A défaut de trouver un avion nous nous contentons de regarder le premier match de l'équipe de France du mondial dans un sportsbar. Nos bleus faisant face à l'Australie, l'ambiance dans le bar est bonne. Elle monte d'un cran lors des deux hymnes nationaux, et nous nous rendons compte de l'importance de la communauté française à Sydney lorsque plus de la moitié de la salle reprend en chœur la Marseillaise.

Deux penaltys et un but plus tard, la France remporte son match d'ouverture « à l'arrache » face à une équipe australienne que peu de monde imaginait à ce niveau avant le coup d'envoi.

Entre français pour le début du mondial !

Non rancunier, le soleil australien nous invite le lendemain à prendre un ferry au sein de la baie de Sydney. Direction Watson bay, à une grosse demi-heure du centre. Véritable moyen de transport en commun, ces ferrys sont utilisés quotidiennement par les sydneysiders pour se déplacer d'un côté à l'autre de la ville. Il faut dire que la ville est construite sur plusieurs bras de terre à l'embouchure d'un fleuve. Les ferrys revêtent donc une importance capitale pour quiconque souhaite se déplacer, d'autant que la ville ne dispose pas encore de métro sous-terrain (des travaux astronomiques sont en cours) et que son système de transports en commun laisse grandement à désirer. A Sydney, difficile de faire sans sa voiture...

Un bon exemple pour le premier parisien se plaignant du réseau RATP qui semble venu du futur face à ce qui est proposé ici.

Watson Bay est – comme son nom l'indique – situé du côté de la baie de Sydney. Depuis le débarcadère il est possible en quelques minutes de marche de rejoindre le côté océan.

Ici le paysage est hostile au possible. L'immense océan nous fait face, au loin à quelques quatre heures d'avion on imagine la Nouvelle Zélande, mais nos yeux ne voient rien d'autre qu'une immensité bleue qui vient régulièrement ronger les gigantesques falaises de la côte Australienne.

Vue depuis Watson Bay

A quelques encablures se trouve la mythique plage de Bondi – à prononcer Bondaye, comme Hendaye ! Comme la ville basque, Bondi est le lieu idéal pour quiconque souhaite surfer dans des rouleaux impressionnants et baigner dans une ambiance « surf ».

Une philosophie réunissant l'alchimie du sport et de la fête, le tout saupoudré de sable chaud et d'embruns océaniques.

C'est dans ce quartier que beaucoup de français élisent domicile lorsqu'ils s'installent à Sydney. C'est donc sans surprise que nous passerons plusieurs soirées dans l'appartement d'amis de Jérémy à deux pas de la plage de Bondi, entre fondue suisse (il paraît qu'il y a une différence avec la savoyarde!) et apéro d'avant match de foot.

Bondi Beach

De l'autre côté de la baie, se trouve l'autre plage incontournable de la ville : Manly. Quoique moins réputée que sa grande sœur, Manly n'en est pas moins une plage agréable où nous avons apprécié déguster un Chai Latte dans une ambiance plus familiale qu'à Bondi.

Assez loin de l'ambiance jeunes et backpackers de Bondi, Manly compte néanmoins de nombreux surfeurs venus dompter ses rouleaux.

Le code des surfers à Manly

De l'océan à la moyenne montagne, à Sydney il n'y a qu'un pas. A deux heures de route environ à l'ouest de la ville se trouve un massif montagneux nommé les « blue mountains ». Essentiellement composée d'eucalyptus, cette forêt doit son nom à l'essence bleutée que dégagent ces arbres dont les koalas raffolent tant.

Vue aérienne sur les blue mountains

Nous passons une journée de randonnée dans ces montagnes. En passant d'une cascade à l'autre et d'un panorama à l'autre nous finissons nos trois bonnes heures de marche complètement trempés ! Pour la première fois depuis notre séjour australien, la météo n'est pas de la partie et le ciel nous rappelle que nous sommes bien en hiver de ce côté du globe.

Randonnée humide mais avec le sourire !

Nous aurons plus de chance au cours de la seconde randonnée de la semaine lorsque nous longerons la côte dans le Royal National Park. Au sud de Sydney, ce parc est l'un des plus anciens parcs nationaux d'Australie.

La ballade de dix kilomètres que nous bouclons est un enchantement pour les yeux et les jambes. Un dénivelé correct pour garder les mollets au chaud et des points de vue éblouissant. Le clou du spectacle est la plage de Burning Palms Beach, située à mi chemin, petit banc de sable désert depuis lequel nous apercevrons deux ou trois baleines à quelques centaines de mètres seulement du rivage.

Seuls au monde sur la plage face aux baleines

Durant ces deux randonnées en pleine nature nous avons aperçu de nombreuses espèces d'oiseaux, mais pour ce qui est des autres animaux présents en Australie il faut se rendre au Taranga Zoo. En plein cœur de Sydney, ce Zoo est l'un des plus réputés au monde.

Il regroupe l'ensemble des espèces spécifiques à l'Australie – kangourous, koalas, émeus, serpents et araignées en tous genres, diables de tasmanie – mais aussi quelques espèces plus classiques comme des girafes, des tigres ou des otaries !

Rando avec vue depuis le Royal National Park

Au moindre rayon de soleil annoncé, tout bon parisien qui se respecte se rue à Deauville ou au Touquet pour s'éloigner le temps d'un week-end de leur folle capitale.

A Sydney, lorsqu'il fait beau et que l'on souhaite partir en week-end les options ne manquent pas.

C'est à Nelson Bay que nous décidons de partir avec Jérémy et ses amis – à trois heures de route au nord de Sydney.

Sur la route nous faisons une halte de dix minutes à Morrissette, régionalement connu comme étant LE spot à kangourous. Cela permet aux touristes que nous sommes d'enfin approcher de près des Kangourous à l'état « sauvage ».

Il est impossible de repartir de Nelson Bay frustré tant les options offertes par ce coin de nature sont nombreuses.

En moins de deux jours nous avons pu pêcher – broucouille – déguster des bières face au soleil couchant, nous ébahir devant les dauphins nageant à une trentaine de mètres de nous, jeter quelques sardines aux pélicans, observer une dizaine de baleines depuis un bateau et apprécier nos déjeuners en terrasse caressés par un soleil qui n'avait d'hivernal que le nom.

Pélicans devant le soleil couchant de Nelson Bay

Ajoutez à cela un esprit de bonne camaraderie entre les dix personnes présentes à ce week-end et vous comprendrez pourquoi nous sommes revenus enchantés à Sydney, à deux jours de notre départ.

Les derniers instants Australiens seront remplis d'un peu de shopping (nouveau téléphone pour Olivier, souvenirs à renvoyer en France...), de films posés sur le canapé (parfois ça fait du bien après six mois de voyages) et d'un dernier café face à l'un des spots runnings les plus courus de la ville.


Si l'Australie est un pays si grand qu'il faudrait une année pour le visiter à lui seul, Sydney et sa région justifient à elles seules la pause que nous nous sommes offerts. Nous comprenons pourquoi tant de français initialement venus une année en Working Holidays y font finalement leur vie. Le cadre de vie au quotidien est extraordinaire et le climat est agréable. Pour ne rien gâcher, les australiens ont sur leur visage un sourire qu'ils ne décrochent jamais, à l'image de leurs voisins néo-zélandais.

Peut-être que notre vision est quelque peu tronquée puisque nous avons profité de l'expérience et des connaissances terrains de Jérémy mais le matin en direction de l'aéroport on se sentait un peu triste de laisser cette ville magique derrière nous.

Un air de vacances entre amis en Australie

Le chapitre océanique se referme puisque nous prenons aujourd'hui la direction de Bali. Pour le début de ces six mois en Asie nous retrouvons Sylvain et Gaëlle, amis de Paris, en vacances dans la région.




Anecdotes :

  • Le sportsbar pour France – Australie étant également un Casino, nous en avons profité pour gagner une centaine de dollars en misant sur le score exact du match.
  • Nous avons découvert la végémite. Véritable institution pour les australiens (certains la préfère même au Nutella), il s'agit d'une pâte à tartiner présente sur chaque table australienne au petit déjeuner. Excellente pour la santé, cette pâte, mangée seule est infâme ! Heureusement qu'elle ne se consomme que sur un bout de pain avec une noix de beurre, ce qui en adoucit le goût.
  • Le soir, aucun bar ou presque ne vous laissera rentrer sans votre pièce d'identité. Chaque pièce est scannée à l'entrée, une manière pour l'établissement de savoir quels sont les clients ayant potentiellement posés problèmes dans la soirée et de les blacklister pour les soirs futurs.
  • Le séjour à Sydney aura été l'occasion de faire nos demandes de VISA chinois. Nous sommes désormais à jours sur les trois prochains pays (Indonésie, Mongolie et Chine), ce qui est une excellente nouvelle pour nous
  • Chine toujours : nous avons été invité à manger une « fondue chinoise » chez une amie de Jérémy. Une manière comme une autre de se mettre dans l'ambiance asiatique. On s'est régalés et on a même pris des contacts pour nous faire visiter Shanghai en Septembre
  • Le lundi 18 juin nous avons passé la moitié de notre voyage. On a rien vu passer, c'est génial et effrayant à la fois...
28
mai

Du lundi 28 mai au Jeudi 15 juin


La Nouvelle Zélande a cette particularité d'être composée de deux grandes îles, de superficie à peu près équivalente et séparées par le détroit de Cook.

Pour le franchir il suffit de prendre un ferry à Picton pour débarquer quelques heures plus tard à Wellington, capitale du pays.

Vue du détroit de Cook

De la traversée nous garderons un grand souvenir. Les deux premières heures sont enchanteresses, les paysages qui nous entourent sont splendides. Beaucoup de voyageurs considèrent que cette traversée vaut la croisière dans les milford sounds au sud de l'île.

Panorama au départ de Picton

Les forêts sont luxuriantes, le bleu du ciel et de la mer rivalisent de splendeurs: le spectacle que nous offre la nature cet après-midi est majestueux !

Mais c'est un autre visage de la nature auquel nous nous confrontons dès la sortie de l'estuaire. Nous étions protégés des courants, nous voilà en plein détroit océanique. De calme, l'océan passe à mouvementé, puis de mouvementé à très agité... nous sommes bringuebalés de haut en bas et de gauche à droite, impuissants dans notre embarcation de métal. La scène a quelque chose d'irréel lorsque l'ensemble des vaisselles en cuisine se brise au sol et que les hôtesses se relaient pour distribuer des sacs en papier aux nombreux voyageurs malades.


Nous posons enfin le pied à Wellington avec plus d'une heure de retard, la tempête ayant obligé notre ferry a faire un gros détour pour éviter les récifs. Nous apprenons alors que notre ferry sera le dernier à assurer la traversée pour les deux prochains jours, la météo devenant trop capricieuse.

Le parlement Néo-Zélandais à Wellington

Wellington, quatrième ville néo-zélandaise en nombre d'habitants n'en est pas moins la capitale.

Régulièrement citée parmi les guides touristiques comme l'une des « petites capitales » les plus agréables au monde, nous avons prévu d'y passer une petite semaine – entre autres parce que nous devons profiter de notre séjour ici pour demander notre VISA Indonésien.

Devant l'ambassade d'Indonésie

Les ferrys ne fonctionnent pas les deux premiers jours de notre séjour et nous comprenons sans peine pourquoi. La météo est exécrable : de la pluie, du vent, du froid...nous bravons tant bien que mal les éléments quelques heures pour découvrir la ville avec de nombreuses pauses dans les cafés et pubs qui jalonnent notre chemin.

Forcément, dans ces conditions il est plus complexe d'apprécier Wellington à sa juste valeur.

Cependant on y comprend vite que la vie doit y être agréable et douce la plupart du temps. Le centre-ville est animé, vivant et bien entretenu. La population – toujours aussi peu métissée selon nous – est souriante et chaque néo-zélandais avec lequel nous échangerons prendra le temps de nous demander d'où nous venons, ce que nous prévoyons de faire ici, etc.

Promenade dans le CBD

Un ressenti positif qui ne fera que grandir au cours de notre séjour, le soleil pointant le bout de son nez par intermittence.

Sous le ciel bleu, la qualité de vie à Wellington semble incroyable. Sans véhicule à notre disposition nous avons pu visiter un jardin botanique (avec une vue splendide sur la ville), se promener au bord de mer, prendre des cafés en terrasse... tout à coup nous comprenons ce que veulent dire les Routard, Petit Futé et Lonely Planet lorsqu'ils louent la vie quotidienne à Wellington.

Wellington, son ciel bleu et son funiculaire

Une fois notre VISA Indonésien en poche nous mettons les voiles pour Auckland. Capitale économique du pays, plus grande ville de l'archipel avec 1,3 millions d'habitants, Auckland est situé au Nord de l’île du Nord à une dizaine d'heures de bus de Wellington (ou 1h d'avion pour les personnes pressées!).

Inclus dans notre routine en Amérique du sud, nous avions presque oublié tout ce que procure les longs voyages en bus. Outre la fatigue inévitable et le manque de confort lié aux sièges d'un autre temps, ce voyage entre Wellington et Auckland nous permet de traverser l'île du Nord à un rythme « normal » et d'en admirer les paysages, si différents de ceux aperçus au Sud.

Depuis le jardin botanique de Wellington

L'île du Sud était sauvage, les paysages hostiles et les montagnes nous défiaient sans cesse de toutes leurs hauteurs. L'île du Nord est plus accueillante, plus vallonnées et moins effrayante. Là où certains paysages au Sud nous rappelaient les Alpes ou la Patagonie, nous nous imaginons en Irlande ou en Auvergne lors de ce road-trip nordiste.

La baie d'Auckland, depuis Devonport

Nous arrivons de nuit à Auckland, notre hôtel est situé à deux pas de la station de bus, au pied de la Sky Tower et à deux pâtés de maison de Queen Street, la rue commerçante de la ville. Idéal pour passer les trois premiers jours de notre semaine ici.

Sur le port d'Auckland

Le premier jour, un dimanche, est pluvieux et venteux. Nous arpentons malgré tout les grandes avenues de la ville qui rassemblent tous les critères de la métropole internationale : trafic automobile, sirènes de police, travaux de voirie, fast-food à chaque coin de rue, buildings tutoyant le ciel et SDF dans les rues...beaucoup de SDF dans les rues...

Les jours suivant la météo n'est pas meilleure mais la ville grouille de ses travailleurs. En plein cœur du quartier des affaires, nous partageons les mêmes cafés que les businessmen pendant leurs pauses déjeuners et empruntons les mêmes artères que les joueurs de l'équipe de France de rugby que nous avons la chance de croiser au détour d'un feu rouge. Le temps de les rattraper juste avant qu'ils rentrent dans leur hôtel et nous voilà avec notre photo souvenir. Dans cinq jours nous verrons ces mêmes joueurs sur la pelouse de l'Eden Park, le stade le plus mythique du rugby mondial.

Footing jusqu'au sommet du Mont Eden, vue imprenable sur la ville...par beau temps !

D'ici là, il nous faut valider notre VISA pour la Mongolie et visiter les alentours d'Auckland. Nous prenons un ferry qui nous amène à Devonport, petit port à 10 minutes en face d'Auckland dont le principal intérêt est d'offrir une vue panoramique splendide sur toute la baie. Les nuages ne gâchent pas cet effet, la vue reste admirable.

Entre deux promenades dans les parcs de la ville et un footing jusqu'au Mont Eden, le soleil est revenu et nous avons changé d'hôtel. Adieu le petit hôtel pour businessman du centre-ville, place à un grand BnB situé en bordure de ville.

L'une des nombreuses criques traversées lors de notre randonnée sur Waiheke Island

Nous profiterons du retour du beau temps pour passer une journée de randonnée sur l'île de Waiheke, à une petite heure de bateau d'Auckland. Le dépaysement est total. Cette île est paradisiaque. Le vert de ses vallons se dispute au turquoise de ses criques, par moment nous nous croyons quelque part perdu en Balagne.

Sur le bord de la plage à Waiheke

Les joueurs de l'équipe de France sont venus s'y dégourdir les jambes le lendemain de leur arrivée pour digérer le décalage horaire et se couper de l'effervescence du centre-ville, nous comprenons pourquoi !

Sur le ferry - au loin Auckland

Un touriste en visite à Paris quitte rarement la ville sans être monté au sommet de la Tour Eiffel, à Auckland il serait dommage de ne pas grimper au sommet de la Sky Tower.

Cette tour est perchée à 328 mètres – quatre mètres de plus que notre dame de fer – et un jour de beau temps comme ce fut le cas lorsque nous y fûmes offre une vue panoramique sur le tout Auckland et sa région. D'ici les hauts buildings sont minuscules et les milliers de passants sont autant de fourmis grouillant dans cette jungle de béton.

L'une des vues sur Auckland depuis la Sky Tower

Le soir même nous retrouvons Jérémy – ami d'enfance d'Olivier – vivant à Sydney et Charlton, ami de Jérémy à notre BnB. Nous allons passer les cinq jours qui suivent en leur compagnie, avant de les rejoindre en Australie pour une dizaine de jours.

L'autre côté de la ville, avec l'ombre de la tour au premier plan

Après les retrouvailles joyeuses et arrosées du premier soir nous profitons du soleil Néo Zélandais au bord de la plage à une petite demi-heure d'Auckland non sans avoir fait un crochet au sommet du Mont Eden qui surplombe toute la métropole. Nous ne le savons pas encore, mais nous vivons nos dernières minutes au soleil avant notre avion pour Sydney, prévu dans une semaine...

9 juin 2018. Eden Park, Auckland.

Samedi 9 juin : place au match que nous attendons depuis quelques semaines ! Nous vous conseillons de sauter ce paragraphe si le rugby ou le sport en général ne vous à jamais fait dresser les poils sur les bras:-)

Il fait beau et bon ce samedi soir à l'Eden Park mais le ciel va néanmoins tomber sur la tête du millier de supporters français présent. Tout avait pourtant bien commencé : la Marseillaise reprise en chœur, un Haka face à nous, un essai français dès les premiers instants du match, le manque de réussite inhabituel de Barrett face aux perches...tout semblait réuni pour que notre équipe arrive à surprendre les invincibles All Blacks. Nous menions par miracle à la mi-temps, puis la machine à broyer du rugbyman s'est mise en route, dix minutes intenses à défendre sur notre ligne, un carton jaune très sévère qui accélère la chute de nos bleus et patatatra ! A chaque essai encaissé c'est comme si nous recevions un coup sur la tête, très vite les joueurs lâchent le match et le score enfle.

Les All Blacks nous étaient supérieurs dans tous les secteurs (on ne parlera pas de notre performance en touche...), le carton jaune n'a fait qu'accélérer la sentence mais il restera toujours cette frustration de ne pas savoir combien de temps nous aurions pu tenir à 15 contre 15. Ils n'avaient en tous cas pas besoin de « ça » pour nous donner la leçon.

Malgré l'écart au tableau d'affichage, ces heures passées autour et dans le stade sont inoubliables. Sentir l'ambiance – très anglo-saxonnes – dans les pubs avant le match, pénétrer dans ce temple du rugby, sourire à en pleurer lors de l'entrée des joueurs sur le terrain, frissonner lors des premiers mots du haka, exploser sur l'essai français en début de match et profiter simplement de la chance de vivre un tel moment.

Ce n'est que du sport, certes, mais lorsque le sport permet de vivre autant d'émotions en si peu de temps, alors le sport est la plus belle chose au monde !

Début du road-trip entre amis !

Pas de troisième mi-temps, une simple bière avant de rentrer, car nous nous levons tôt demain pour prendre la route vers Rotorua, au centre de l'île.

Nous faisons avant cela un crochet vers la péninsule du Coromandel pour passer une bonne heure sur la plage dite « Hot Water Beach ». Cette plage, élue plage avec l'eau la plus chaude du monde, abrite des nappes d'eau brûlante qu'il est possible de faire émerger en trois coups de pelles. Avec plus ou moins de talent nous parviendrons à nous construire notre mini-jacuzzi, même si au regard des piscines construites par d'autres touristes nous avons encore des progrès à faire.

Notre jacuzzi privatif sur Hot Water Beach

Après avoir barboté dans notre jacuzzi naturel, nous prenons la direction du site naturel « Catedral Cove ». Une arche taillée naturellement dans la roche en bord de mer, accessible après une marche de quarante minutes environ. Le site est beau, célèbre dans toute la Nouvelle Zélande et permet de prendre de très belles photos, surtout lorsque le temps vire au gris et que la plage n'est pas envahie par les touristes.

Catedral Cove

Nous passons la nuit à Rotorua dont le principal attrait réside dans ses sources d'eaux chaudes chargées en souffre. Le contact de cette eau avec l'air donne un résultat digne de films de science-fiction. Partout en ville des fumées blanches et grises s'échappent de la terre. Le clou du spectacle revenant au parc central de la ville qui est caché dans un immense nuage. L'odeur du souffre – proche de celle d'un œuf pourri – est entêtante mais le spectacle dans son ensemble est unique au monde. Par certains moments nous ne voyons pas à dix mètres tant le nuage est dense.

Au cœur de Rotorua

Nous poursuivons notre route vers le Sud le lendemain, direction Taupo. A mi chemin entre Rotorua et Taupo se trouve un parc géologique incontournable dans cette partie du pays. Outre la présence d'un geyser, le parc offre plusieurs sentiers et de grandes ballades amenant le visiteur d'un point d'intérêt à un autre.

Sentiment mitigé sur cet endroit, Emilie a adoré les couleurs et les raretés géologiques regroupées en un si petit espace et a profité de la ballade en nature. De son côté Olivier a vite été lassé par la répétition des lieux dits « d'intérêts » se résumant pour le non initié à des «trous avec de la boue », le tout pour un prix non justifié.

Seule exception: les lacs à l'eau verte fluo, qui mettront tout le monde d'accord tant ce spectacle est extraordinaire!:-)

Unanimité devant la couleur de ce lac 

Un passionné de géologie ou de sciences aurait sans doute été admiratif en déambulant dans ce parc.

Nous rejoignons notre hôtel à Taupo où nous passons la soirée à jouer au Monopoly et à discuter de la différence entre l'Australie, la Nouvelle Zélande et la France avec nos deux amis expatriés à Sydney depuis plusieurs années.

Le lendemain nous profitons d'une légère éclaircie pour naviguer sur le lac Taupo. Deux bonnes heures à bord pour atteindre un célèbre rocher avec une tête de Maori sculptée à l'intérieur pour protéger le lac.

Le protecteur du lac de Taupo

Nous sommes seuls à bord, le commandant nous donne du pain pour attirer les canards en plein vol – on se régale – et nous avons même droit à une petite partie de pêche sur le retour. Deux belles truites mordront à l'hameçon et retournerons aussi sec aux eaux grises du lac. Un comble quand on sait toute la difficulté que nous avons habituellement à remonter trois gobis lors des parties de pêches familiales...

Fish party !

Pêcheurs frustrés, nous nous vengerons sur un saumon acheté directement en poissonnerie le soir même que Jérémy nous cuisinera avec talent au barbecue de l'hôtel !


Avant de quitter Taupo nous nous offrons une sortie en VTT le lendemain matin autour des chutes Haku au débit impressionnant (200 000 litres par seconde). Deux bonne heures à pédaler dans la boue en pleine nature, il n'en faut pas plus pour nous rendre heureux et nous redonner envie (à Olivier en tous cas) d'enfourcher un VTT le plus souvent possible à notre retour en France.

Journée VTT avant de quitter Taupo

Nous devons rallier Auckland le soir même – nos avions pour Sydney décollent déjà le lendemain – mais nous visitons avant cela une grotte abritant des centaines de lucioles, les « glow worm caves ». Le début de la visite est un peu long, le groupe (une trentaine de personnes!) suit sagement la guide à travers une grotte agréable et aux lumières artificielles bien ordonnées mais loin d'être exceptionnelle. La seconde partie en revanche vaut clairement le déplacement. Nous montons à bord d'une barque, dans le noir et le silence complet, la guide s'appuie sur un système de cordage pour nous faire avancer sur cette rivière souterraine. Nous nous croyons alors dans l'attraction des pirates à Disneyland quand surgit face à nous un ciel étoilé !

Au dessus de nos têtes des centaines de lucioles nous renvoient une lumière bleutée. Nous passons une petite dizaine de minutes à admirer ce spectacle inédit dans un silence religieux que rien ne vient briser, si ce n'est le clapot de l'eau sur notre barque.

A la sortie du souterrain nous sommes unanimes sur la beauté du lieu et du caractère incontournable de cette grotte. Encore émerveillés nous prenons la direction d'Auckland, fin du road-trip sur l'île du Nord, demain nous dormons en Australie !


Il est toujours délicat de donner une conclusion à la traversée d'un pays, comme si nous fermions un chapitre avant d'en ouvrir un autre...sans avoir eu l'impression d'avoir eu le temps d'en lire toutes les pages.

Cinq semaines pour découvrir la Nouvelle Zélande, c'est suffisant pour avoir un aperçu de ce que peut offrir ce pays mais très loin de ce qui est nécessaire pour s'imprégner de la culture locale et comprendre vraiment le « way of life » néo-zélandais.

Amoureux de leurs pays, les néo-zélandais vivent en harmonie avec la nature et cela se ressent tant dans l'architecture des villes que dans leur attitude au quotidien. Tributaires d'une vie saine et simple, nous les comprenons sans peine lorsqu'ils nous avouent qu'ils pensent être nés dans le « meilleur endroit sur terre ». A leur place, nous penserions sans doute la même chose.

Évidemment tout n'est pas parfait, et parmi les ombres au tableau nous ne pouvons pas oublier le peu de métissage dans la population – surtout pour un pays revendiquant régulièrement ses racines et son identité Maori – et le grand nombre de laissés pour compte (certes propre à chaque pays capitaliste) que nous avons croisé dans les rues d'Auckland.

Au revoir la Nouvelle-Zélande, bonjour l'Australie !

Nous garderons un très bon souvenir de ce passage en terres néo-zélandaises, à l'autre bout du monde, à l'autre bout de notre monde !

Cette parenthèse « occidentale » si l'on peut dire ainsi se refermera définitivement dans dix jours. D'ici là nous visiterons Sydney et ses alentours avec Jérémy en guide de luxe.



Anecdotes :

  • La Nouvelle Zélande fut l'occasion pour nous d'avancer sur les VISAS nécessaires à la poursuite de notre voyage (Indonésie et Mongolie). Nous fumes en veine pour le VISA mongole, un consulat à ouvert à Auckland quelques jours avant notre passage, nous évitant de devoir affronter l'administration indonésienne à la fin du mois de juillet
  • Depuis le départ de France, une blague récurrente consistait à dire que nous ne quitterions pas la Nouvelle Zélande sans avoir pris une photo avec Anthony Belleau (joueur du RCT, de l'équipe de France et chouchou d'Emilie) sans penser un seul instant pouvoir l'aborder. Signe du destin, il fait parti des trois joueurs croisés à Auckland avec lesquels nous nous sommes fait tirer le portrait !
  • Sur l'île de Waiheke, il existe une plage extraordinaire où l'ensemble de la grève est constitue de coquillages, en différents états. Sous le charme nous avons espéré en ramener dans nos bagages avant de nous conformer à la loi en vigueur et de ne pas risquer une amende en les sortant du territoire néo-zélandais
  • Au cours d'un footing en direction du Mont Eden (ça grimpe!) nous sommes passés devant une école dans la cour de laquelle les élèves jouaient au football en costume à l'effigie de leur établissement, cravates au vent...scène classique du monde anglo-saxon digne d'un chapitre d'Harry Potter.
  • Auckland est une ville tournée vers la mer : il y a un bateau pour quatre habitants (!) ...et vers le monde : 13% de sa population est d'origine asiatique.
  • Mont Victoria à Wellington et à Devonport, Mont Eden à Auckland... à chaque ascension nous avons eu droit à notre averse lors de notre arrivée au sommet !
  • Les noms des rues, des villes, des places portent tous des noms de villes ou personnalités importantes de l'histoire de l'empire britannique


Photo bonus : fin de la randonnée VTT !

8
mai

Du jeudi 8 au dimanche 27 mai :


Six heures de vol entre Tahiti et Auckland.

Six heures de vol au dessus du pacifique.

Six heures de vol pour changer de jour.

Six heures de vol pour changer de monde.

En route pour l'autre face du globe !

La Nouvelle Zélande n'a pas la réputation de jouir de la meilleure météo du monde, et au début du mois de mai l'automne est déjà bien avancé sur cette partie du globe. Autant vous dire que nous nous attendions au pire et que nous sommes agréablement surpris face à la quinzaine de degrès et au ciel dégagé ! Après tout nous sommes encore officiellement en Polynésie !


La première journée sur les terres kiwi se fera à l'aéroport, en transit d'Auckland vers Christchurch, juste le temps de croiser l'ensemble des joueurs de rugby des Hurricanes dont Beauden Barrett et Julian Savea.

Hublot sale mais ciel dégagé lorsque nous atterrissons à Auckland

Nous nous réveillons donc à Christchurch le lendemain. Sous un franc soleil nous faisons nos premiers pas dans la deuxième ville du pays encore meurtrie par les tremblements de terre successifs de 2010 et 2011. La cicatrice peine à se refermer et l'on sent que les habitants sont – évidemment – marqués par ces tragédies, ce qui ne les empêche pas de faire preuve d'une résilience admirable. On ne compte plus en ville les panneaux officiels de la municipalité encourageant les habitants à se relever et à contribuer à « remettre Christchurch debout » ou à construire le « Christchurch de demain ».

Exemple de communications de la municipalité de Christchurch

Un musée est consacré entièrement aux séismes dans la région du Canterbury et de nombreux panneaux informatifs jalonnent les rues de la ville pour expliquer aux visiteurs curieux les chantiers en cours et les améliorations entre 2011 et aujourd'hui. A ce sujet, il faut s'arrêter quelques minutes pour observer la facilité avec laquelle les habitants de Christchurch se déplacent à l'intérieur même des chantiers de voiries, passant d'un côté de la chaussé à l'autre au rythme des feux de circulations temporaires...que l'on imagine en place depuis bientôt 7 ans !

On ne compte pas les chantiers dans le centre de Christchurch

Une journée à déambuler dans le centre-ville et le grand parc de l'ouest de la ville puis nous voilà au volant de la voiture de location grâce à laquelle nous allons explorer les routes de l'île du sud pour les deux prochaines semaines.

Jolies couleurs automnales dans les jardins à l'ouest de la ville

Le temps de se familiariser avec le volant à droite, la conduite à gauche et la boite automatique et nous voilà arriver à Akaroa. Niché au creux de la péninsule du même nom, Akaroa est un village de pêcheur offrant quelques panoramas et des ballades en forêt vivifiantes.

Sur la route entre Christchurch et Akaroa. 

Lorsque nous quittons Akaroa nous mettons les voiles sur la côte Ouest, quatre heures de route plus tard nous voilà à Hokitika – ancien village de chercheurs d'or et également célèbre pour ses bijoux en jade, réputés dans le monde entier.

Hokitika est le village idéal pour marquer une halte vers les glaciers du sud : le Franz Josef Glacier et le Fox Glacier.

Sur la randonnée vers le Franz Joseph Glacier, nos premières fougères !

Chaque glacier – distant de 20 minutes en voiture – est joignable après une petite randonnée dans un lit de rivière, qui était il n'y a pas 100 ans envahie par le glacier.

Les photographies et les marques au sol indiquant la position des glaciers à travers le temps font froid dans le dos. Les scientifiques estiment que le Franz Josef Glacier recule de plus de 100 mètres chaque année.

De quoi convaincre le plus virulent des climato-sceptique !

La vue de ce qu'il reste aujourd'hui du glacier. Il recule d'une centaine de mètres chaque année

Ces glaciers présentent avant tout la particularité d'être facilement accessibles (du moins visibles, pour marcher dessus il faut s'attacher les services d'un guide ou s'offrir une sortie en hélicoptère) car situés presque au niveau de la mer.

Sur le retour du Glacier

Il faut croire que la vue de ces glaciers, majestueux et impressionnants, aura fait tourner la tête d’Émilie qui était malade et fiévreuse depuis quelques jours déjà.

Maisons d'anciens chercheurs d'or à Arrowtown

Nous descendons à Wanaka où nous allons passer une journée et demi entre observations médicales et soins pour faire baisser la fièvre, les randonnées et les Mildford Sound attendrons ! Nous reviendrons leur rendre visite en été.

Quand on vous dit qu'il fait "beau mais froid" !

La route de Wanaka à Te Anau est splendide, la vue sur la vallée de Queenstown vaut l'arrêt photo, tout comme le petit village de Arrowtown, ancienne cité de chercheurs d'or qui a su garder tout son cachet d'antan.

Une des vues panoramiques sur la route entre Wanaka et Te Anau

Encore quelques jours de convalescence au bord du lac de Te Anau et revoilà Emilie sur pied pour visiter Dunedin, cinquième ville du pays, 115000 habitants dont près de 20000 étudiants.

Qui dit étudiants, dit vie nocturne, et en Nouvelle Zélande vie nocturne rime toujours avec pubs. Nous goûtons donc évidemment la bière locale dans l'un des nombreux pubs de la place centrale de la ville dès notre arrivée. Les immeubles du centre-ville de Dunedin ont une influence écossaise indéniable et on se croirait sans problème à Édimbourg tant l'accent des habitants ici sonne comme ceux des calédoniens! Du moins pour les quelques mots intelligibles qui parviennent à nos oreilles...

Elle est bonne !

La gare ferroviaire de Dunedin mérite également le coup d’œil. Les guides touristiques disent d'elle qu'elle est la gare la plus connue du pays et l'une des plus photographiée au monde !

En s'en approchant on comprend rapidement pourquoi. Son architecture rappelle celle des gares du 19e siècle, sa façade intacte et régulièrement ravalée offre au visiteur un véritable voyage dans le temps.

La gare de Dunedin

A l'étage de la gare se trouve le musée des gloires sportives néo-zélandaises avec évidemment une grande partie dédiée au rugby mais également beaucoup d'athlétisme, de cricket, de sport automobile et surtout une vraie mise en lumière de l'expédition de Sir Hillary, premier homme à avoir conquis l'Everest en 1953.

Avant de quitter Dunedin nous passons une demi-journée au grand air au bord de l'océan. A une heure de marche du centre-ville se trouve la plage de St Clair aux vents forts et aux hostiles falaises.

La plage de St Clair, interminable, au loin les falaises de la péninsule d'Otago

Nous mettons ensuite le cap vers le nord et la cité thermale d'Hanmer Springs. Le trajet est l'occasion de faire plusieurs visites, dont notamment une autour des Moeraki Bounders, un site célèbre pour les pierres rondes et lisses, comme échouées sur le littoral, que l'on y trouve.

Les fameux bounders

Arrivés sous le déluge à Hanmer Springs, nous profitons du savoir-faire local en nous offrant un massage dans le spa du village, histoire de valider complètement la guérison d’Émilie.

Petite ballade en forêt pour s'aérer et nous filons vers Kaikoura, à deux petites heures de là.

La plage de Kaikoura

Kaikoura, petite cité balnéaire est le point de départ pour quiconque souhaite observer des baleines en pleine mer. Nous ne résistons pas à l'appel de la nature, une fois de plus. Après les lamas du Pérou, les singes de l’Équateur, les chevaux argentins, les tortues de l'île de Pâques, les requins et les dauphins tahitiens...nous sommes subjugués devant le spectacle que nous offrent ces baleines.

D'abord difficile à trouver, nous aurons finalement la chance d'en observer trois différentes. Chacune d'elles restant environ 10 minutes à la surface, nous verrons trois plongeons de baleines, face au soleil, dans un silence étourdissant. So graceful comme ils disent ici... Qu'un mammifère de plusieurs tonnes puisse s'enfoncer avec tant de grâce et de légèreté dans l'eau semble irréel !

Nous aurons au final passé près de trois heures à bord d'un bateau, accompagnés d'une cinquantaine de touristes, mais ces quelques minutes à observer ces géants des mers valent toute l'attente du monde.

Des dizaines de dauphins ont assuré le spectacle pendant l excursion !  

Nous concluons ce passage à Kaikoura par une randonnée en bord de mer d'une douzaine de kilomètres. Les paysages ici encore sont à couper le souffle, nous sommes sous le charme des falaises abruptes contre lesquelles vient se cogner l'océan et les sommets enneigés des « souther alps » sont si proches que nous avons l'impression de pouvoir les caresser du bout des doigts. Nous aurons la chance de croiser quelques phoques en train de se faire bronzer sur la plage avant de remonter dans notre carosse.

Vue sur la côte lors de la rando avant de filer vers Picton

Au revoir Kaikoura, bonjour Picton, dernière étape de notre road-trip sur l'île du sud. Picton est avant tout pour le voyageur le point de passage obligé pour prendre le ferry pour rejoindre l'ile du Nord. C'est ici que nous laisserons notre voiture, fidèle compagnon lors de ces deux semaines que nous n'oublierons jamais.

Au revoir la voiture !

Ce road-trip à travers l'île du sud nous aura marqué et constitue un moment à part dans ce voyage. L'île est très sauvage, voire hostile par certains endroits, mais ressemble à un paradis sur terre pour l'homme souhaitant une vie simple, saine et sportive.

Randonnées, ski, kayak, rafting, VTT, trail, natation, équitation...les activité extérieures en lien avec la nature sont légions et cela se voit lorsque l'on prend le temps de regarder les néo-zélandais.

La majorité a une silhouette très sportive, tous surtout semblent épanouis et affichent un visage radieux, le visage du peuple qui arrive à vivre en harmonie avec la nature.

Notre ami le phoque

Les grandes villes sur cette île sont Christchurch et Dunedin qui comptent à elles deux moins de 500 000 habitants, la densité au kilomètre carré est très faible.

Sans prêcher un exode citadin à outrance, cette première quinzaine en Nouvelle Zélande nous fait prendre conscience que le bonheur de l'homme se trouve bien souvent dans les choses simples comme une promenade en forêt ou un rayon de soleil qui se reflète sur l'océan.


Anecdotes :

  • Lors de ce road-trip de 15 jours, la conduite aura été assurée à 80% par Émilie. Le permis d'Olivier étant resté en France, il ne pouvait donc pas officiellement conduire selon l'agence de location de voiture. Idéal donc pour se faire promener sans scrupule sur les routes, malin le mec !
  • Au delà des activités natures, les kiwis semblent très sportifs. Chaque village compte son centre sportif, son gymnase, son terrain de rugby / foot. Les villes de tailles moyennes disposent elles de complexes immenses, un peu sur la base des complexes américains. Rugby et football sont évidemment pratiqués mais nous avons aussi vu des matchs de hocket sur gazon, de netball (à la télé uniquement), de lacrosse...
  • Le non métissage de la population nous a sauté aux yeux. Nous avons croisé très peu de Maori, et surtout très peu de métisses. Il paraît que les populations descendantes des indigènes maoris vivent autour de Rotorua, que nous visitons en fin de voyage...wait and see !
  • On nous avait promis l'enfer en terme de météo, nous nous attendions à passer un mois sous la pluie. Le bilan au mi parcours est plus que positif. Après deux semaines sur les routes du sud nous avons cumulé l'équivalent de 3 à 4 jours de pluie ! Bon par contre, niveau thermomètre le choc avec Tahiti a été brutal. On a même du gratter la glace sur le pare-brise.
  • D'ailleurs nous avons été marqué par le nombre de gens se promenant en short et t-shirt, à Dunedin notamment alors que le mercure oscille entre 5 et 10 degrès...
  • Sur la route entre Fox glacier et Wanaka nous avons croisé une maison ! Sur le dos d'un camion elle rejoignait sans doute son emplacement définitif, toujours est-il que la circulation fut interrompue le temps de la laisser passer. Scène surréaliste.
  • Nous retrouvons ici le sens pratique bien particulier aux anglo-saxons : pas de meilleure illustration que leurs salles de bains équipées de deux robinets (un eau chaude et un eau froide). Idéal pour se geler ou pour s'ébouillanter, au choix !
Et on ne vous parle pas du peu de place entre le robinet et l'évier pour se rincer la bouche bien sur !

30
avr

Du lundi 30 avril au mercredi 9 mai


Nous poursuivons notre traversée de l'immense océan en s'offrant une halte d'une semaine en Polynésie française.

L'archipel compte des dizaines d'îles mais faute de temps et de budget nous n'en visiterons que deux d'entre elles : Tahiti et Moorea.

Bienvenue au paradis ! 

Nous arrivons à l'aéroport de Fa'a a 1h20 du matin, notre hôte Henriette nous attends fidèle au rendez-vous. Nous logeons dans l'une des chambres de sa maison pour les quatre jours prévus sur Tahiti, à une petite demi-heure de route de Papeete.

La première journée commence avec une excellente surprise puisque nous avons la chance de faire le tour de l'île en compagnie de Coraline (amie d’Émilie de Cannes) et Florent, qui vivent sur l'île depuis une douzaine d'années. Des guides de luxe pour nos premiers pas dans ces îles de rêve !

Avec Cora & Flo, les meilleurs ambassadeurs !  

Entre petits arrêts photos, pause picorage sur le côté de la route, resto au bord du lagon et plage pour admirer le coucher de soleil nous ne voyons pas le temps passer. Nous nous couchons enchantés par la magie de ce que nous avons découvert en si peu de temps. Déjà nous sentons que la carte postale tahitienne n'est pas usurpée et que l'image que tout le monde s'en fait est bien réelle.

Pause fraîcheur à la rivière  

Ce sentiment est confirmé dès le lendemain lorsque nous partons toute la journée en direction de l'atoll Tetiaora. Quelques heures de catamaran - avec une quinzaine de personnes à bord – et la visite de l' île aux oiseaux sont au programme. Cette excursion aura été l occasion de rencontrer Emilie et Flo, un couple génial qui a rendu cette journée d autant plus unique. Il fait encore nuit lorsque nous larguons les amarres depuis Papeete et nous admirons tous le soleil se lever, allongés sur le pont avant du bateau.

Lever de soleil depuis le catamaran 

Trois heures plus tard nous débarquons au paradis !

L'atoll de Tetiaroa 
Et son île aux oiseaux  

Tetiaora est réputée pour accueillir l'hôtel de Marlon Brando mais elle a bien plus à offrir aux visiteurs qui s'aventurent jusque sur ses côtes. Nous sommes ici en plein rêve : sable blanc, cocotiers, eau turquoise...tous les ingrédients de l'imaginaire tahitien sont réunis en un seul endroit.

Petit cocotier deviendra grand... 
Voilà le résultat ! 

Nous passons une journée inoubliable entre baignade dans le lagon, snorkeling à tenter de suivre les poissons, repas à bord du bateau et quelques brasses dans les eaux bleus profondes derrière la barrière de corail. A cet endroit l'océan ne semble pas avoir de fin, le fond est impossible à apercevoir d'autant que tous les regards sont attirés par les requins qui tournent autour de notre bateau depuis notre arrivée. Pas rassurés mais excités à l'idée de nager avec ces majestés de l'océan nous enfilons de nouveau masques et tubas pour essayer de les apercevoir de plus près. Un instant fugace mais magique, un de plus...

A la 1, à la 2, à la.... 
Prête pour affronter ces petites bébêtes ;) 

Le troisième jour sur Tahiti est pluvieux, nous en profitons pour visiter Papeete et faire un peu de shopping souvenirs.

Centre ville de Papeete 

Un passage au carrefour local, une larme de nostalgie face à tous les produits français disponibles ici et nous passons entre les gouttes pour pique niquer au bord de la plage avant de rejoindre Coraline et Flo chez eux pour un dernier repas entre potes. Un dernier bisou d'au revoir et un collier de coquillages en guise de cadeau d'adieu...

Le lendemain nous filons sur Moorea, l'île en face de Tahiti à seulement 45 minutes de ferry. Nous y passerons quatre jours.

Si Tahiti et Papeete sont les points de passages obligés pour tous les visiteurs de l'archipel, l'île de Moorea est la solution de facilité pour les voyageurs ayant peu de temps et d'argent à consacrer. Parfait pour nous donc ! Totalement différente de sa grande sœur, Moorea est beaucoup plus sauvage et rurale. Aucune ville à proprement parler et une rue qui fait le tour de l'île vous emportant d'une plage paradisiaque à un belvédère à couper le souffle.

Vue sur les baies de Cook et  d' Opunohu

C'est sur notre scooter de location que nous découvrons Moorea et la gentillesse de ses habitants. Au delà de nos hôtes Silvana et Manu, la générosité incarnée, nous retiendrons également la joie de vivre de la vendeuse de sandwichs du dernier jour qui nous offrira des colliers de coquillages, apprenant que nous quittons l’île bientôt ! Nouveau cliché confirmé sur la Polynésie : les polynésiens sont les personnes les plus douces et les plus simples que nous ayons eu la chance de croiser.

A noter cependant que beaucoup de monde nous a expliqué que les polynésiens ont un léger problème avec l'alcool et que trop souvent les soirées se concluent en bagarre entre amis.

Vue de notre Airbnb 

Nous débutons notre découverte de Moorea par une montée au belvédère central de l'île. La vue au sommet est imprenable. Le plaisir à parcourir les routes à scooter est énorme, un vrai sentiment de liberté nous envahi lorsque nous traversons la baie de Cook pour nous diriger vers les champs d'ananas et la grande plage du nord de l'île.

Champs aux 🍍

Premier temps fort de notre séjour à Moorea : la journée au lagoonarium ! Site exceptionnel construit sur un petit motu, accessible en bateau contre une somme dérisoire, le lagoonarium met à la disposition de tous des petites cabanes, des bancs, des masques, des tubas, des palmes...le tout au beau milieu du lagon. Nous enfilons masques et tubas et plongeons dans un aquarium grandeur nature !

Requins à pointe noire 

Les couleurs semblent artificielles tant le bleu de l'eau est envoûtant. Nous sommes incapables de compter les poissons qui nous entourent et essayons d'en distinguer les différentes espèces lorsque nous croisons les premiers requins de la journée. Si ceux aperçus au large de Tetiaora étaient restés prudents à plusieurs mètres sous nos pieds, ceux-ci, plus habitués à l'homme n'hésitent pas à frôler les nageurs.

Arrivée au Lagoonarium 

Même scène lorsque les raies entrent en scène, joueuses, taquines et pas apeurées pour un sous, elles se faufilent entre les jambes des pauvres terriens que nous sommes comme pour nous faire comprendre qu'ici ce sont elles qui commandent.

Comité d accueil 

Le clou du spectacle parvient lorsque le « chef du motu » nourrit les requins et les raies. Nous profitons alors d'un show hors du commun au cours duquel une douzaine de requins se disputent quelques poissons frais. Nous gagnons alors un instant d'éternité à regarder ces requins, au beau milieu de l'océan, entourés de raies et de poissons tropicaux. Fou, fou, fou...

Nous rentrons chez nos hôtes juste à temps pour éviter la grosse averse tropicale...qui va durer jusqu'au lendemain !

Anniversaire d'Emilie oblige, nous nous dirigeons malgré les rideaux d'eau qui tombent sur la route vers le second temps fort de notre séjour à Moorea : le delphinarium de l'hôtel Intercontinental. Trois quart d'heure passés dans l'eau avec les dauphins, dont deux passages en apnées chacun accrochés à la nageoire dorsale...comme dans un rêve !

Intercontinental Moorea 

Si les raies et requins de la veille étaient en totale liberté, les dauphins ici sont en captivité, avec tous les débats et controverses liés à ce type de bassin. Égoïstement nous avons passés un moment extraordinaire, naïvement nous avons écoutés les discours expliquant que les dauphins ici étaient « bien traités » et humainement nous savons au fond de nous que la place d'un dauphin n'est pas dans un delphinarium... Mais sur l'instant c'est bien le rêve de gosse qui prend le dessus, on s'imagine partir au bout du monde accroché à l'aileron de ce dauphin pour lequel nous ne sommes même pas une contrainte tant il se déplace avec force et agilité.

Moment d éternité ... 

La journée d'anniversaire se poursuit idéalement puisque la pluie s'arrête et que nous pouvons nous offrir un excellent resto en bord de lagon. Le soir nous découvrons les talents de cuisinière de notre hôte avant d'aller se coucher, des étoiles plein les yeux.

Nous quittons Moorea le lendemain et retournons sur Tahiti. Le temps de boire une bière avec Elsa, une copine de France en vacances dans le coin, et nous décollons le mercredi matin pour la Nouvelle Zélande et Auckland.

Après deux folles semaines de parenthèse sur l'île de Pâques et en Polynésie Française, nous reprenons la route et la « normalité » de notre voyage. Nous nous apprêtons à basculer de l'autre côté du monde et à découvrir une culture que l'on imagine totalement différente de celle aperçue en Amérique du Sud. Le climat ne devrait pas être aussi agréable que celui des premiers mois puisque nous arrivons en plein automne mais nous nous consolons en nous disant que cela n'en rendra les paysages montagneux que plus beaux et en nous disant que cinq semaines d'hiver dans l'année, cela reste somme toute, tout à fait acceptable !


Anecdotes :

  • les élections battaient leur plein lors de notre passage. Nous avons vus des centaines de drapeaux oranges, rouges, bleus, aux couleurs de leurs partis sur les bords des routes pendant une semaine. Victoire des oranges, le parti du président sortant
  • l'une des spécialités culinaire : le poisson cru ! On en a mangé presque tous les jours pour trois fois rien...un délice !
  • Nous n'oublierons pas de si tôt la générosité de Coraline et Flo qui ont été des ambassadeurs tahitiens en or, avant de nous inviter chez eux pour deux soirées et de nous rendre plein de petits services !
  • L'ambiance détendue de ces îles peut être envoûtante et il arrive que certains français en voyage ne rentrent jamais en Europe. Pour notre part, si nous avons adoré ce séjour, nous ne nous imaginons pas vivre à long terme dans ce paradis qui pourrait se transformer en enfer pour les citadins, parisiens, urbains que nous sommes.
  • Papeete est une petite ville de taille moyenne dont l'entrée est bouchée tous les matins par les habitants se rendant à leur travail. Nous avons du partir 1h30 avant notre rendez-vous fixé au port pour notre excursion à Tetiaora car on tombait en plein rush. En temps normal il faut compter de 20 à 30 minutes.
  • Pour l'anniversaire d’Émilie nos hôtes à Moorea lui ont offert la panoplie complète griffée Hinano, marque de bière locale ! Voyez la dégaine...
Photo bonus ^^ 
  • Sur le chemin du retour de Tetiaora, le skipper a mis Olivier à contribution pour hisser la grand-voile du catamaran. Vidéo disponible sur demande !


23
avr

Du lundi 23 au lundi 30 avril :


C'est au beau milieu du pacifique que nous atterrissons après 6h de vol. L'île de Pâques, ou Rapa Nui, est l'île la plus éloignée de toute terre habitée et l'on ressent cet isolement dès que les roues de l'avion touchent le sol.


Prêts à découvrir l'île et ses secrets avec nos beaux colliers de fleurs !

Petite musique enivrante, colliers de fleurs, sourires aux lèvres pour tous...nous sommes en Polynésie ! Si l'île appartient au chili, nous avons bien changé de continent. Les premières paroles échangées avec les habitants le confirment, lorsqu'on compare l'île au continent on la compare ici « au chili ». Exemple : comme au chili vous pouvez payer avec des pesos chiliens...sous entendu, ici ce n'est pas vraiment le chili.

À 3760km du Chili et 4100km de Tahiti 

Loin des revendications d'indépendance ou d'autonomie que l'on pourrait imaginer, le seul éloignement géographique et culturel confère un statut particulier à Rapa Nui.

Nous découvrons une joie de vivre impressionnante lors de nos premiers pas dans Hanga Roa (seule véritable « ville » de l'ile) et que nous nous baignons dans l'une des nombreuses piscines naturelles formées sur son rivage.

Une des piscines naturelles fréquentée par les tortues marines  

Le climat y est doux, le taux d'humidité plus qu'acceptable et la température de l'eau ne descend quasiment jamais sous les 23 degrés.

Seconde piscine à quelques mètres de la premiere  

Ce bonheur qui se lit dans les yeux des pascuans est communicatif et nous accrochons sur nos visage un sourire qui n'est pas près de disparaître !

Le sourire pendu aux lèvres ça donne ça 😊

Sourire qui s'agrandira encore plus après le premier couché de soleil que nous admirons face à l'océan. Entre lui et nous, une rangée de cinq Moai, tournant le dos au soleil et offrant une vision extraordinaire. Nous sommes une petite trentaine ce soir là pour dire au revoir au soleil mais pas un mot ne sort de nos bouches pendant les quelques minutes d'éternité que nous vivons. Nous pourrions vous en parler des heures, la seule conclusion sur laquelle nous nous accordons est qu'il faut assister à ce spectacle pour comprendre ce qu'on a pu y ressentir.

Un coucher de soleil pas comme les autres ...

Nous avons prévu de rester sept jours sur ce bout de terre pas plus grand que l'île d'Oléron (23 km de long sur 12 km de large).

En passant d'un bout à l'autre de l'île nous passerons d'enchantement en enchantement, sans jamais se lasser de ce qu'offre Rapa Nui au visiteur qui traverse le monde pour fouler son sol mythique.

L un des rares Moai avec des yeux et un "pukao" ( chapeau) 

A propos de fouler le sol pascuan, c'est à cheval que nous réalisons notre première excursion en direction du sommet de l'île : le volcan Terevaka, culminant à plus de 500 mètres. Plus fougueux que les chevaux de la pampa, nos montures ne tardent pas à trotter – ce qui fut une première pour Olivier – et l'on sent chez certains l'agacement de ne pas pouvoir galoper dans cette étendue d'herbe fraîches. Après deux petites heures sur nos destriers nous voilà au sommet du volcan. La vue nous permet d'embrasser en un coup d’œil la totalité de l'île et surtout de prendre conscience de sa petite superficie. Comme première activité, cette vue panoramique est parfaite car elle nous permet aussi de nous situer sur l'île et de mieux comprendre comment visiter les principaux sites historiques.

La vue du sommet nous permet de prendre conscience de la taille de l'île

A peine le temps de redescendre le volcan et de retourner à notre logement que nous voilà proposée une excursion en snorkelling au pied de deux motus en pleine mer. Accompagnés de deux américains et deux chiliens de notre camping nous naviguons une petite demi-heure, en contemplant l'île qui s'éloigne peu à peu et les immenses falaises de la côte sud qui se dressent face à nous.

Snorkelling devant le Motu Iti

Les fonds marins de l'île de Pâques ne sont pas parmi les plus peuplés et les plus beaux du pacifique, nous le savions, nous ne sommes pas déçus donc du peu de poissons aperçus ce soir là. En revanche, le bleu dans lequel nous plongeons est d'une telle intensité et la vue des falaises éclairées par le soleil presque couchant rend le moment inoubliable...encore un !

Nos marques prises, nous profitons de la seconde journée pour louer une voiture et visiter les principaux sites historiques et faire le tour de l'île.

Nous croisons des dizaines de chevaux sauvages tout au long du chemin  

A ce propos, petit point histoire, ou plutôt petit point contes et légendes, tant les faits historiques sur l'île de Pâques se mêlent à la mythologie et aux croyances spirituelles des ses premiers habitants.

Les premiers pascuans justement, serait arrivés sur l'île autour du 4e siècle, descendant d'un roi déchu de Tahiti. La légende indique qu'après avoir envoyé ses sept fils en éclaireurs il décida de s'installer avec une partie de ses fidèles sur Rapa Nui. Les sept premiers Moai furent alors dressés en l'honneur de ses sept fils.

La place des Moai au sein de la société pascuanne prend alors de plus en plus de place et de signification : hommage aux ancêtres, protecteurs, etc

Des Moai plus ou moins ensevelis à cause des glissements de terrain 

Jusqu'au 16e siècle qui marque l'apogée de « l'âge des Moai » la douzaine de tribus vivant sur l'île voue un culte sans partage aux Moai, symbole de fierté pour les hommes qui parviennent à ériger ces colosses de pierre. On imagine donc facilement que lorsqu'un clan parvient à défaire un clan ennemi sur le champ de bataille, le premier réflexe est de faire chuter les Moai dressés par l'ennemi battu. Humiliation ultime.

"le géant " mesure 21,60 m et pèse autour de 200t 

Surpopulation, famine, sécheresse...la fin du 16e siècle est pour la population pascuane une période difficile. Le culte porté aux Moai, insuffisants face à ces fléaux, laisse peu à peu place au culte de l'homme Oiseau.

Dernière tentative de survie de la part d'une population isolée qui verra arrivée au début du 18e siècle les premiers occidentaux et les premiers missionnaires religieux courant 19e siècle. Cette confrontation entraîne comme souvent la disparition des cultes païens, et avec eux toute l'histoire (orale pour l'ensemble ou écrite mais indéchiffrable aujourd'hui encore) des peuples indigènes.

De nos jours nous savons comment les Moai étaient fabriqués et transportés jusqu'à leur piédestal en bord de mer. Des zones d'ombres demeurent encore sur la société pascuane historique, sur les mœurs en vigueur, et surtout sur l'origine des premiers pascuans...même si la plupart des historiens s'accordent à dire qu'ils seraient originaire de Tahiti. Tahiti, prochaine étape de notre voyage, se situe à 6h d'avion. Nous vous laissons mesurer l'exploit de ces hommes ayant traversé l'océan en pirogue de Tahiti jusqu'à Rapa Nui il y a plus de 1500 ans...

Moai 🗿  resté inachevé


La côte sud de l'île offre des points de vue imprenables sur des petites criques sur lesquelles semblent veiller les Moai encore debout. Nous découvrons également les « cases bateaux », habitats historiques des premiers pascuans : sorte de hutte très basse ayant la forme d'une coque de bateau retournée.

Une "case bateau", lieu d habitation de l époque  

Si l'ensemble des Moai érigés se situent en bord d'océan, le lieu sans doute le plus impressionnant se situe en plein cœur de l'île : la manufacture. Ici, plus de 400 Moai inachevés ou dont le transport n'a pas abouti sont disséminés sur les pentes et dans le cratère d'un volcan. De toutes tailles, dans toutes les positions...nous ne savons plus où donner de la tête. L'intérieur du cratère est splendide : sur ses pentes herborées, à l'ombre des arbres en fleurs nous regardons au loin les centaines de Moai oubliés là par l'homme des siècles plus tôt.

À l intérieur du cratère se trouvent environ 70 Moai 

A l'extérieur les statues sont plus abouties et nous pouvons les approcher de près. Certaines sont encore prisonnières de la roche volcaniques, pour d'autres on a du abandonner leur transport après quelques dizaines de mètres seulement.

Nous sommes conquis par ces merveilles colossales et l’émerveillement est total lorsqu'au bout du sentier un promontoire offre une vue sur la baie Est de l'île et sa rangée de quinze Moai dressés fièrement les uns à côtés des autres. Positionnés plein Est pour accueillir le soleil au matin, ils semblent répondre à nos Moai du soleil couchant de l'autre bout de l'île.

En tout et pour tout nous passons plus de 3 heures entre ces deux sites, conscients de notre chance et du fait que nous ne reviendrons certainement jamais ici.

Abu Tongariki, plus important site de l'île  

Autre lieu incontournable de l'île : la plage de Anakena au nord. Sable blanc, cocotiers, eau turquoise...on se rappelle ici que nous sommes bien en polynesie. On se croirait à Tahiti si en tournant la tête on n'apercevait pas six Moai dressés dos à l'océan à quelques dizaines de mètres de là. Le lieu est paradisiaque, nous y pique-niquons et mettons les voiles juste avant qu'une averse de chaleur ne gagne les côtes.

Nous arrivons au camping au sec !

La météo sera capricieuse toute la nuit et toute la journée du lendemain, sacrifiant donc notre projet de lever de soleil face aux fameux quinze Moai mais ne nous empêchant pas de courir quelques kilomètres à la première éclaircie venue sur Hanga Roa.

Courir face à la mer, au milieu des chevaux sauvages ça n'a pas de prix

Nous consacrons les derniers jours sur l'île aux randonnées. La première nous amène au sommet du volcan Rano Kau qui surplombe Hanga Roa et les motus autour desquels nous avons plongé plus tôt. Le panorama encore une fois est à couper le souffle. Il ne faut pas avoir le vertige pour se pencher au dessus des falaises. L'admiration envers les anciens pascuans monte encore d'un cran lorsqu'on apprend que pour élire chaque année l'homme oiseau, plusieurs hommes devaient descendre cette falaise, nager jusqu'au motu, en ramener un œuf d'oiseau et le rapporter intact au chef de son clan...en haut de la falaise !

Au sommet du volcan Rando Kau 

La seconde randonnée longe la côte ouest de l’île pendant trois bonnes heures et amène jusqu'à une coulée de lave longue de plusieurs mètres, lieu d'abris idéal pour les anciens pascuans en temps de guerres !

Dernières baignades, derniers bonjours aux tortues de mer, achats de quelques souvenirs...et nous devons déjà dire adieu à Rapa Nui, si enivrante et mystique qu'elle pourrait être l'île mystérieuse de tintin... Nous n'avions pas ressenti une telle émotion face au génie de l'homme depuis le Macchu Pichu. Ce petit bout de terre, isolé en plein océan pacifique n'a pas fini de nous faire rêver, il fait parti de ces lieux qui vous emporte avec toute sa magie et qui marque les esprits pour une vie entière.

C'est exactement pour ce type d'émotion que nous sommes sur la route et nous décollons vers Tahiti un brin nostalgiques de devoir laisser derrière nous les pascuans et leur île prodigieuse.


Anecdotes :

Point géographie : l'île de Pâques fait partie de la Polynesie. Elle en délimite même sa frontière sud puisque les géographes considèrent que la polynesie s'étend d'Hawaii au Nord, jusqu'à la Nouvelle Zelande au Sud-Ouest et à Rapa Nui donc au sud-est. Ce qui en ferait, en théorie, le plus grand continent du monde.

  • lors de la toute première promenade dans Hanga Roa, nous découvrons un Moai en plein centre-ville. Persuadés à cet instant que l'ile ne compte que peu de statues de ce type nous imaginons qu'il s'agit d'une reproduction plantée ici pour faire plaisir aux touristes. Erreur de notre part, tous les Moai sur l'île sont authentiques !
  • 887 Moai sont recensés sur l'île dont près de la moitié se situent dans la carrière du volcan Rano Raraku. C'est ici que 95% des statues étaient sculptées. En moyenne, 2 années de travail étaient nécessaires afin d'achever un Moai.
  • Le plus petit Moai jamais dressé mesure 1,13m, le plus grand 9,80m pour 74 tonnes. Le plus imposant de tous les colosses, resté en cours de fabrication aurait mesuré 21,60m et 180 tonnes!
  • Depuis le début du voyage on limite le contact avec les animaux, n'étant pas vaccinés contre la rage, ce serait dommage qu'une morsure nous contraigne à arrêter l'aventure... Nous avons cependant fait une entorse au règlement lors de la randonnée au volcan durant laquelle 4 chiens nous ont suivi du début à la fin (3 bonnes heures de balade)...
Accompagnés par nos nouveaux amis 




15
avr

Du dimanche 15 au dimanche 22 avril :


Après un peu plus de trois semaines à avoir exploré le sud du chili et le centre de ce pays tout en longueur, nous visons la capitale. Santiago du Chili, à deux petites heures de l'océan et autant des Andes, sera notre dernière étape sur le continent sud-américain avant de rejoindre l'île de Pâques.

Vue sur Santiago 

Peuplée par près de 7 millions d'habitants, Santiago est moins étendue que sa cousine Buenos Aires mais n'en présente pas moins les mêmes signes d'une « ville du monde ».

Population métissée, commerces innombrables, architecture européenne et organisation des quartiers à la mode états-unienne : autant de points qui rapprochent la vie à Santiago de celle que nous pouvons connaître en Europe.

Une des grandes avenues de Santiago - piétonne le dimanche matin 

Les marchés populaires, les métiers de rues (cireurs de chaussures, vendeurs ambulants, etc) ou encore les carabineros lourdement armés nous rappellent en revanche que nous sommes bien en Amérique du Sud et que l'extrême pauvreté reste une triste constante de cette région du monde.


Des six jours passés à Santiago nous n'avons l'impression d'en avoir vécu à peine la moitié tant la semaine est passée à vitesse grand V.

Démarrée en fanfare par l'anniversaire d'Olivier – un passage chez le barbier et un très bon restaurant pour fêter ça – notre séjour fut ensoleillé et plutôt dense.

Footing chilien! 

Le centre de la ville est certainement le quartier le plus animé, à toute heure de la journée la place d'armes fourmille de touristes en visites ou d'immigrés haïtiens, péruviens et vénézuéliens venus chercher ici un espoir de vie meilleure. Depuis le début de notre voyage en Amérique du Sud nous avons certainement traversé plus de quinze « plazas de armas » différentes. De toutes, celles de Santiago restera la plus marquante de par l'agitation qui la caractérise et par la taille de ses arbres (on pourrait presque dire « petits jardins »).

Aperçu de la place d'armes de Santiago  

Attention : amis n'aimant ni l'histoire ni la politique nous vous invitons à passer directement au prochain paragraphe :-)


La place d'armes abrite – entre autres – le musée de l'histoire nationale chilienne. Visite gratuite et des plus instructive pour mieux comprendre l'histoire de ce jeune pays. Nous retrouvons ici quelques repères temporels déjà aperçus au Pérou ou en Argentine, il est curieux de constater que selon que l'on se place d'un côté des Andes ou non, le discours et les personnages mis en avant diffèrent.

Comme le disait un philosophe dont le nom nous échappe : « vérité de ce côté des Pyrénées, erreur au-delà ».

Nous tiquons également lors de cette visite sur quelques détails troublant concernant l'ancien dictateur Augusto Pinochet. Présenté dans nos cours d'histoire Européen comme un dictateur autoritaire, sanglant et craint par le peuple, on sent sur place que la vérité est beaucoup plus complexe. A l'entrée du musée une plaque indiquant l'inauguration par ce même Pinochet reste en bonne place, aux yeux de tous.

Même étonnement lorsque sur la fresque listant tous les grands dirigeants chiliens Pinochet y est décrit comme le leader de la « lutte héroïque contre la dictature marxiste du peuple aimant sa liberté ». Pas vraiment les premiers mots qui nous viendraient à l'esprit pour décrire un dictateur.

En complément de cette visite – déroutante mais non moins passionnante – nous traversons la ville pour nous rendre au « musée de la mémoire et des droits de l'homme ».

Inauguré en 2010 par l'ancienne présidente Michelle Bachelet, ce musée retrace l'histoire des événements de 1973 (année du coup d'état de Pinochet) au début des années 1990 (début de la transition démocratique).

Ce musée semble être la réponse au premier. Nous passons plus de deux heures parmi les trois étages à suivre chronologiquement l'histoire récente du Chili. De la journée du 11 septembre 1973, décryptée heure par heure, aux images de liesse populaire lors des jours suivant l'abdication de Pinochet en passant par les témoignages glaçant d'anciens opposants torturés, cette visite ne peut laisser personne indifférent. Nous en ressortons convaincus qu'aujourd'hui encore la plaie est vive dans la société chilienne.

Sentiment confirmé lorsque autour d'une bière nous osons poser la question à notre ami chilien rencontré quelques semaines plus tôt à Puerto Varas. Si aujourd'hui personne ne cautionne les exactions commises par Pinochet et ses gouvernements, nombreux sont les chiliens qui considèrent que Pinochet à posé les bases du Chili économiquement viable d'aujourd'hui et le tiennent comme responsable du miracle chilien. D'autres rappellent également que la situation du pays avant Pinochet était désastreuse (taux d'inflations à plus de 400% notamment) et que seul un homme de cette poigne pouvait redresser le pays après les premières années de communisme initiées par Allende.

Enfin nous retrouvons parmi les défenseurs de Pinochet les arguments plus « classiques » bien connus en Europe par les politiques de droite, notamment en ce qui concerne la sécurité, l'immigration ou le libéralisme économique.

Pour conclure ce chapitre histoire et passer à des sujets plus légers : l'ère Pinochet fut sanglante, répressive et liberticide, mais elle permit également au Chili d'être aujourd'hui l'une des locomotives économique de la région.

« La réussite économique d'un pays vaut-elle le prix du sacrifice des libertés individuelles et d'expression » pourrait être l'un des sujets du prochain bac de philo. Futurs bacheliers, sachez seulement qu'en quarante ans, les chiliens n'ont toujours pas trouvé la réponse !

Le Figaro du 13 septembre 1973 

Fin du passage histoire :-)


A quelques pas de la place d'armes se trouve le palais de la Moneda, le siège du gouvernement chilien. Un peu plus au nord, sur plusieurs kilomètres il est possible de se promener le long du fleuve qui traverse Santiago, le Rio Mapucho, quasiment à sec lors de notre visite.

La Moneda - siège du gouvernement chilien  

Ces passages arborés sont les bienvenues dans une capitale où il est difficile de se déplacer sans voiture (les six lignes de métro ne desservant que le centre et certains quartiers de la ville).

Ce parc de la Forestal nous verra quotidiennement pour nos siestes digestives, nos pauses lectures ou nos petits footings. Nous sommes loin de la beauté des quais de Seine, mais cet endroit donne au centre de Santiago un atout indéniable.

Spectacle aquatique sur la Plaza de la aviacion 

Notre dernière semaine sud-américaine sera aussi l'occasion de passer quelques moments avec Camille et Mathieu, deux amis de Paris vivant à Santiago depuis plus de deux ans. Bien intégrés dans la vie de la capitale chilienne ils nous ont permis d'avoir un autre regard – plus critique à certains égards, plus tolérants par ailleurs que celui de notre ami Andrès– sur la société chilienne d’aujourd’hui. Entre autres moments passés ensemble nous retiendrons en particulier le bel apéro du premier soir, la soirée filles avec les amies de Camille ou encore le cours de cocktails organisé pour l'enterrement de vie de garçon de Mathieu par ses amis du Chili (uniquement pour Olivier donc:-) ).

Un Pisco pour clôturer la soirée avec Mat & Camille 

L'une des particularités de Santiago est d'être à quelques kilomètres de la cordillère des Andes. Vous ne serez pas surpris donc d'apprendre que de nombreux cerros (sommets, collines, monts) jalonnent les quartiers de la ville.

Parmi les plus célèbres, comptons le Cerro Santa Lucia. En plein cœur de la ville, en plus d'offrir une vue imprenable sur Santiago, ce cerro est aménagé en un superbe jardin verdoyant et rafraîchissant, ce qui ne gâche rien lorsqu'il fait plus de 25 degrés au beau milieu de l'automne austral.

Aperçu de la ville en pleine ascension du San Cristobal 

L'autre cerro que nous auront eu la chance de gravir est le Cerro San Cristobal. Il est plus imposant, plus haut et plus exigeant dans son ascension. Ce cerro semble être le rendez-vous des sportifs – qui montent en courant ou à vélo - et des familles – qui préfèrent le téléphérique lorsqu'elles ne se rendent pas au zoo au pied du cerro.

Nous atteignons le sommet après une grosse demi-heure de marche et nous prenons alors conscience de l'étendue de la ville (plus d'un tiers du pays habite ici) et de l'épaisse couche de pollution qui empêche régulièrement de profiter d'un franc soleil. Si nous avons connu à Paris de nombreux pics de pollutions, nous n'avons pas souvenir d'une telle couche surplombant la ville...les mauvaises langues diront qu'à Paris il n'est pas possible de distinguer la couche de pollution des nuages dans le ciel !

On vous laisse juger par vous même  

Après quatre mois en Amérique du Sud, nous avons clairement compris quelles différences de cultures existent entre les équatoriens, les péruviens, les argentins ou les chiliens. Encore plus que les différences, nous avons vu ce qui les rapprochent tous : le football.

Il est impossible de passer une journée avec un sud-américain sans y faire référence au moins une fois. Et ce n'est pas la non qualification de la « roja » chilienne pour le mondial russe à venir qui viendra atténuer cette passion de ce côté des Andes.

Le stade Monumental de Colo colo  

Andrès, amoureux fou du club de Colo colo nous fera le joli cadeau de nous inviter au stade pour un match de son équipe favorite. Si le niveau technique et tactique est relativement faible, impossible en revanche de ne pas se régaler pendant 90 minutes des chants qui descendent des tribunes et de la passion qui nous entoure.

Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, riches ou pauvres, familles ou « ultras »...tous se retrouvent autour d'une cause commune et chantent d'une seule voie pour ce qui les unis « hasta la muerte » comme dirait Andrès.

Avec Andres et Brian nos potes chiliens ;) 

Les dernières heures à Santiago sont consacrées à l'achat de quelques petits souvenirs et la dégustation de deux spécialités locales : le pastel de choclo et les humitas. Les deux à base de maïs, les deux plutôt bonnes mais surtout les deux très bourratives !

Pastel de choclo ou "gâteau de maïs"  

Un abrazo avec Andrès, ultime verre avec Camille et Mathieu, on se donne rendez-vous à Paris pour un jour futur et nous voilà déjà dans notre boeing direction Rapa Nui, plus connue sous le nom de l'Ile de Pâques.


Nous refermons à ce moment le premier grand chapitre de notre voyage.

Un brin nostalgiques car nous nous sentions à l'aise dans ce continent splendide, à la langue chantante et aux habitants si chaleureux.

Tout n'est évidemment pas parfait. Trop souvent les plages sont inondées de plastiques et les rues jonchées de papiers, la pauvreté (voire la misère) est omniprésente et la délinquance qui l'accompagne aussi.

Mais ne retenir que ça serait oublier la gentillesse sans limite et l'ouverture d'esprit naturelle des équatoriens, l'immense dignité et l'envie de faire connaître leur pays des péruviens, la furieuse envie de vivre et le raffinement des argentins, l'humour parfois osé et la fierté nationaliste contagieuse des chiliens.

En quatre petits mois de voyage nous avons eu la chance de visiter les villes de Quito, Lima, Buenos Aires, Montevideo et Santiago du Chili.

Nous avons parcouru des milliers de kilomètres en bus, en voiture, en pirogue, en avion, à pied, à vélo, en bateau, en tuk-tuk...

Nous avons eu la chair de poule face aux chutes d'Iguazu, face au Machu Pichu, au cœur du désert d'Atacama ou en buggy dans les dunes de Huacachina.

Nous nous sommes émerveillés en contemplant la lagune du Quilotoa, le lac titicaca, la jungle amazonienne, la nature hostile de la Patagonie et les couleurs du Nord-Ouest Argentin.

Nous avons enfin découvert des saveurs insoupçonnées – et pas toujours appréciées - grâce aux plats et boissons plus typiques les uns que les autres : ceviche, asado, chugchucaras, pastel de choclo, chivitos, inka cola, vins et bières en tous genres, pisco sour, fernet-coca, terremoto...

Il reste cependant tant à voir sur ce continent que nous quittons certes avec nostalgie mais avec une certitude : nous reviendrons.

Hasta luego america, iorana Polynésie! 

3
avr

Du mardi 3 avril au lundi 9 avril


Le Chili est un pays particulier par la forme de son territoire : extrêmement étroit et étendu. Les plus belles merveilles de la nature chilienne se situent à l'extrême nord et à l'extrême sud.

Au nord, nous avons déjà eu la chance de passer quelques jours dans le désert d'Atacama, pour nous perdre dans la vallée de la lune et observer les étoiles.

Au sud, le parc national Torre del Paine est mondialement connu mais n'était pas à portée de notre budget cette fois-ci, d'autant que nous n'arrivons pas à la meilleure saison pour le visiter.

Nous nous sommes donc contentés d'avoir un aperçu de la Patagonie chilienne lors de nos randonnées à Puerto Varas et Pucon.

Au centre du pays, la capitale, Santiago. A deux heures de route, le Deauville chilien : Valparaiso, ou Valpo pour les intimes. C'est dans cette ville à propos de laquelle nous avons entendu un peu tout et son contraire que nous décidons de nous poser pour une petite semaine.

L'arrivée à Valparaiso se fait dans la brume en milieu de matinée. Il est déjà 9h mais la ville semble encore endormie et le marché s'installe à peine. Sentiment que la vie commence plus tard ici qu'ailleurs sur la planète lorsque nous réveillons le patron de notre auberge en sonnant à 9h30 pour déposer nos sacs...

La première impression est mitigée, notamment à cause de la météo et de l'aspect glauque de la basse ville, nous sommes loin de la carte postale des maisons colorées type Cinqueterre que nous imaginions.

Heureusement, dans l'après-midi les nuages s'effacent pour laisser place à un franc soleil. Changement de météo concordant avec notre visite des premiers Cerros de la ville.

Valparaiso est une ville portuaire baignée par l'océan Pacifique aux reliefs abruptes. Une partie de la ville est construite sur ces collines (les cerros), l'autre est construite au niveau de la mer, voire sur la mer pour la partie portuaire.

Fresque murale de Valparaiso 

Le contraste entre la basse-ville et les cerros est frappant. On passe d'une ville sale aux rues interlopes à des mini-quartiers bohème splendides aux nombreux bars avec vue sur océan. Un peu comme si nous passions en cinq minutes de marche d'un pont sous le périph à la place du tertre, les caricaturistes remplacés par des grapheurs et peintres.

Une porte de garage parmi tant d'autres à Valpo

Montés de bric et de broc, les immeubles des cerros sont tous plus surprenants les uns que les autres. Les nombreux passages pavés donnent aux quartiers un charme fou alors qu'à chaque coin de rue nous tombons sur une nouvelle peinture murale. Toutes plus splendides les unes que les autres, ces fresques nous régalent et nous comprenons pourquoi ce quartier de Valpo est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Maisons colorées et peintures murales sont la signature des cerros.

Si nous découvrons dans un premier temps les cerros par nous même, nous visiterons également ce quartier grâce à l'entreprise « tour 4 tips » qui propose des visites de plusieurs villes au chili contre une participation libre, selon la qualité du guide.

Une dernière pour la route !

L'occasion pour nous d'en apprendre un peu plus sur l'histoire de Valparaiso, sur les vagues d'immigrations successives (italiennes, anglaises et allemandes notamment) qui en font encore aujourd'hui une ville cosmopolite.

Valparaiso fut autrefois une destination clés pour quiconque souhaitait échanger entre l’Amérique du sud et l’Europe.


Premier port après avoir passé le détroit de Magellan, Valparaiso offrait aux marins intrépides une halte bienvenue sur la route de Lima et de la côte ouest des Etats-Unis jusqu'à la fin du 19e siècle.

Une hégémonie qui fut fragilisée dès 1906 par un fort tremblement de terre détruisant une grande partie de la ville. Déjà affaiblie, le coup de grâce est porté à la ville en 1914 lors de l'inauguration du canal de Panama, rendant Valparaiso quasi-inutile et complètement oubliée sur la route liant l'Europe au nouveau monde.

Les différentes vagues migratoires ont façonné l'architecture des maisons de la ville

Nous visiterons également l'une des anciennes demeures de Pablo Neruda. Perchée sur les hauteurs de la ville, La Sebastiana est un petit bijou architectural reconverti en musée et centre culturel depuis la chute de Pinochet au début des années 1990. En déambulant dans cette maison sur plusieurs étages , on imagine sans peine le poète écrivant ses textes face à l'océan dans le grand living-room attenant à sa chambre.

Vue sur l'océan, au fond à droite Viña del mar
La Sebastiana, maison de Pablo Neruda

Après deux journées ensoleillées, nous décidons d'aller faire un tour aux plages de Viña del Mar. Station balnéaire à 15 minutes de métro de Valparaiso, qui ne compte elle aucune plage sur sa commune. C'est ce jour qu'auront choisi les nuages pour s'inviter sur la côte.

L'aspect cité balnéaire bétonnée à la sauce Palavas les flots n'est pas forcément notre tasse de thé, mais si la météo s'en mêle vous comprendrez aisément que nous n'avons pas passé la meilleure journée du voyage lors de notre passage à Viña ! La « promenade » bord de l'océan bondée de camions et de voitures n'arrange pas le bilan de cette expérience.

Viña del Mar y du Béton !

Nous quittons Valparaiso avec un sentiment mitigé qu'il est possible de résumer en quelques mots : nous n'avons clairement pas accroché avec la vieille ville de Valparaiso mais les cerros offrent des ballades très agréables et colorées. Enfin, ici plus qu'ailleurs, la météo joue un rôle crucial sur l'image que le visiteur a de Valparaiso : admirer les fresques colorées sur les hauteurs de la ville perd tout son sens sous un ciel gris alors qu'un grand soleil peut rendre ce moment inoubliable.


Du lundi 9 au dimanche 15 avril :


L'automne est déjà bien avancé au Chili lorsque nous décidons de passer une semaine dans la ville côtière de La Serena, à 7h de bus au Nord de Valparaiso.

Nous profitons de l'ambiance de cette petite ville tranquille avant de rejoindre la gigantesque Santiago à la fin de la semaine.

Plage entre La Serena et Coquimbo

Beaucoup moins bétonnée que Viña, La Serena compte plus de 10 kilomètres de plage à la propreté quasi-irréprochable (assez rare sur le continent pour être souligné!).

😀

Nous passons une journée à longer l'océan en direction de la ville voisine de Coquimbo. Ballade agréable et pleine de surprises : nous passerons une bonne demi-heure à observer des oiseaux aux airs de vautours perchés sur les lampadaires. L'espace d'un instant on se rêve acteurs d'une des aventures de Lucky Luke, vision interrompue par les embruns de l'océan et par les lions de mer qui se font dorer la pilule au soleil à quelques dizaines de mètres de nous...

Sur le bord de plage, des centaines de vautours se font sécher les plumes au soleil

La Serena est également le point de départ idéal pour visiter la Vallée de l'Elqui, grande vallée viticole de la partie Nord du Chili.

Pour voir l'ensemble de la vallée, deux solutions : partir avec une agence depuis La Serena ou dormir dans la vallée. Nous n'avons n'y envie de passer une journée en minibus avec un guide touristique, ni envie de passer deux jours dans la vallée. Nous opterons donc pour une visite express à vélo d'une journée depuis le village de Vicuna, à 1h de bus de La Serena.

Les chiliens adoooooorent leur drapeau

Nous n'avons donc pas pu visiter l'ensemble de la vallée, en revanche la partie que nous avons découvert grâce à la petite boucle de 20 kilomètres à vélo nous aura conquis. Sur un chemin de terre nous passons d'une distillerie de Pisco à une brasserie artisanale, le tout dans une vallée aux charmes indéniables et sous un beau soleil d'automne !

"Il fait chaud sur la route du tour" (bis)

D'automne justement, il en est question le lendemain lorsque nous nous dirigeons vers la réserve de Humboldt, à 2h30 de bus de La Serena. Le ciel est chargé, le vent souffle fort et jusqu'à notre arrivée au port de départ nous ne sommes pas confiants quant à la possibilité de sortir en mer.

Mais ce n'est pas un peu de mer et quelques vagues qui arrêtent les marins de ce côté du globe non plus, surtout lorsqu'il y a quelques pesos à la clé !

L'île de la réserve sur laquelle nous avons pu nous dégourdir les jambes 

La réserve est réputée pour abriter une riche faune marine, nous passons 3 heures en mer (et un passage sur terre) à observer manchots, oiseaux en tous genres et lions de mer. Nous n'avons pas eu la chance d'apercevoir les dauphins qui peuplent habituellement la réserve, ce n'est que partie remise en attendant la Polynésie.

Coucher de soleil depuis notre maison d'hôte à La Serena

Nos derniers jours à La Serena sont rythmés entre plages, ballades dans les jardins japonais, parties de cartes et dégustation de la spécialité de notre hôte : un cocktail à base de pisco et de jus de citron.


Le dimanche 15 avril il est temps de monter dans notre bus direction Santiago du Chili, capitale du pays située à 7h de bus plus au sud. Dernière étape de notre passage en Amérique du Sud, dernier chapitre latino avant de décoller pour l'île de Pâques. Ce dernier trajet en bus confirme le sentiment que nous avons sur le Chili qui est un pays « plein de vide », nous traversons encore une fois un immense désert sans âme qui vive.



Anecdotes et ressentis à chaud :

  • le bus de nuit de Pucon à Valparaiso fut le dernier de la zone sud-américaine et certainement le plus horrible, notamment à cause d'un passager visiblement spécialiste en ronflements et apnée du sommeil
  • Pinochet n'est plus à la tête du pays depuis 1990 et a quitté l'armée chilienne en 1997. On sent le sujet encore brûlant pour les chiliens, les guides prenant soin à chaque fois d'éviter tous propos polémiques concernant l'ancien dictateur et sa politique que certains semblent regretter aujourd'hui. Décédé en 2006 sans être condamné, Pinochet a visiblement laissé une plaie béante dans la société chilienne que le peuple ne pourra refermer que dans de longues années
  • Si Viña del Mar ne laissera pas un souvenir impérissable, nous avons eu la chance d'y rencontrer un « performeur de rue » dont le talent est de s'enfoncer des clous dans le nez. Les 2000 pesos les mieux investis du voyage. Vidéo disponible sur demande:)
  • Comme les argentins, les chiliens adorent faire la queue : monter dans le bus, retirer de l'argent, récupérer son bagage dans le bus, passer les portiques du métro, toutes les occasions sont bonnes pour faire la queue et surtout hors de question de se plaindre de perdre du temps ! Concept étrange pour les parisiens que nous sommes que celui de laisser la priorité à la personne qui était là avant ^^
  • A La Serena le premier réveil étrange : les murs tremblent, le lit bouge et les chiens aboient. Pas de doute c'est un mini tremblement de terre qui nous a sorti du lit. Une secousse de quelques secondes qui n'aura pas réveillé les voisins visiblement plus habitués que nous.
  • En direction de la réserve Humboldt nous traversons des villages reculés qui nous paraissent coupés du monde. Sentiment décuplé lorsque l'on s’aperçoit que notre bus (unique bus de la journée à passer par cette route) approvisionne les habitants en journaux et sert également de facteur faisant passer les colis d'un village à l'autre.
  • Bus pour la réserve, anecdote numéro 2 : en se renseignant à l'office du tourisme, à l'hôtel, sur internet ou à la station de bus nous avons eu 3 lieux de départ différents pour 4 heures de départ différentes. Ce n'était pas gagné mais finalement, un peu au culot et avec un peu de chance nous réussirons à rejoindre notre objectif !
Photo bonus pour ceux qui ont eu le courage de lire jusqu'au bout : "J'y vais mais j'ai peur"


26
mars

Du lundi 26 au Samedi 31 mars


Nous quittons l'immense argentine pour rejoindre son voisin chilien, dernier pays à nous accueillir avant de traverser le Pacifique. Pays politiquement stable depuis la fin de la dictature de Pinochet (début des années 1990), le Chili est également l'un des pays les plus développés du continent.

Pas de choc culturel en passant la frontière donc, même si les argentins et les chiliens entretiennent volontiers une rivalité lorsqu'il s'agit de parler football, nous retrouvons les mêmes repères de l'autre côté des Andes.

Notre première étape chilienne se situe à Puerto Varas. Petit village au bord d'un lac, point de départ pour partir à la découverte du lieu-dit de Pétrohué qui abrite des célèbres chutes d'eaux et de nombreux sentiers de randonnées.

Peu importe la météo, elle n'affecte pas notre bonne humeur 

Puerto Varas c'est également le lieu où nous retrouvons Quentin, ancien collègue de bureau, qui travaille dans un hôtel pendant un mois là-bas. Nous l'avions quitté après un asado ensoleillé à Buenos Aires, nous le retrouvons dans un restaurant sous un ciel nuageux des plus menaçant.

Petit apéro pour fêter les retrouvailles 

Pas rassasiés de randonnées et excursions en pleine nature après notre passage à Bariloche, nous prenons dès notre premier jour à Puerto Varas la direction du parc de Petrohué pour faire tous les trois une belle boucle d'une quinzaine de kilomètres. Le ciel sera avec nous, aucune goutte de pluie à essuyer ce jour là et les gros nuages gris donnent au décor des allures de connemara.

Le lac Todos los Santos - Petrohue  

Sans dénivelé et sur un sentier bien dégagé, cette ballade fut très agréable et confirme que la région est idéale pour s'aérer le corps et l'esprit !

Nous logeons à Puerto Varas dans une petite maison où de nombreux voyageurs s'entassent dans des chambres ou dortoirs. L'occasion pour nous de passer de bons moments à échanger entre « chicos del mundo » comme nous décrit si bien « tia susi » la propriétaire des lieux. Il fallait voir autour de la table les chiliens, argentins, allemand et français essayant d'échanger, une vraie télé-réalite internationale.

Rendez-vous est pris avec un chilien vivant à Santiago pour aller voir un match de foot ensemble lors de notre passage à venir dans la capitale !

Après une journée de pluie, nous quittons Puerto Varas pour Puerto Montt, la « grande ville » du sud du chili, à propos de laquelle nous n'avons pas entendu que de bonnes choses.

Le port de Puerto Montt sous un soleil radieux  

Ville triste, sans attrait particulier, Puerto Montt est essentiellement un point de passage pour les voyageurs souhaitant poursuivre leur route vers le sud (via la carretera austral) ou vers le nord en direction de Santiago (comme nous!).

Nos deux jours à Puerto Montt sont partagés entre promenades au soleil au bord de lac le premier jour, ballades sous la pluie à Angelmo et son marché au poisson (le port de la ville) et entre plusieurs épisodes de la Casa de Papel (série à succès que nous ne pouvons que vous recommander). Nous avons pu goûter le fromage chilien lors de notre passage à Angelmo : très bonne surprise, il s'agit du premier fromage que nous goûtons qui mérite son nom depuis notre départ !

Poissons frais! 


Sans regret, nous quittons Puerto Montt le 31 mars au matin pour retrouver le ciel bleu à 7h de route plus au nord. Point de chute pour les quatre prochaines journées : Pucon !

Vue sur l Isla Tenglo depuis Puerto Montt 

Du dimanche 1er avril au mardi 3 avril :


Fuyant le gris de Puerto Montt, nous sommes ravis lorsque nous descendons du bus à Pucon. Ciel bleu, grand soleil, température agréable, ville mignonne...tout est réuni pour passer un bon week-end de Pâques au pied des volcans.

Changement de décor à Pucon ! 

En ville les restaurants à sushis (!) et les agences de voyages ont pignon sur rue. Il faut dire que les activités natures ne manquent pas dans cette région, même si nous sommes au début de l'automne, les touristes ne boudent pas encore les sorties rafting ou l’ascension du Volcan Villarica , visible depuis chaque rue de Pucon.

Le parc Huerquehue - principal atout de Pucon  

Nous passons la journée du dimanche dans le Parque Nacional de Huerquehue pour une randonnée de 5 heures environ. Sous les arbres la majeure partie du temps, le sentier offre une fraîcheur bienvenue et quelques points de vue splendides sur les différents lacs du parcours.

Nous profitons à fond de cette dernière randonnée que nous ferons sur le continent Sud-Américain.

Lago Verde spot de pique nique idéal 

Débuté à Bariloche, conclu à Pucon, ce « bloc randonnées » que nous avions visé pour s'aérer entre les deux grandes villes Buenos Aires et Santiago aura répondu à toutes nos attentes !

Sous le ciel bleu ou sous les nuages, avec du dénivelé ou sur du plat, au bord des lacs ou face aux cascades...la nature nous aura offert le meilleur d'elle même.

Mirador en début de rando - au loin le volcan derrière lequel se cache Pucon 

Nous nous endormons des étoiles plein les yeux juste après avoir réservé nos prochains hôtels et bus pour rejoindre Valparaiso, près à retrouver la vie agitée d'une grande ville !

La récompense! 

Pucon est célèbre pour ses randonnées accessibles facilement, pour son volcan et pour ses nombreuses stations thermales.

Après un solide petit déjeuner et un skype avec Gigi (pas le chat, l'autre) et Émilie nous sautons dans le bus qui nous amène aux thermes de Los Posones.

Chaud ! 

Perdues en pleine nature, ces thermes sont un petit bijou qu'il faut découvrir lorsqu'on passe dans la région. Au bord de la rivière glaciale, se succèdent différents bassin d'eau plus ou moins chaude (jusqu'à 50 degrés pour la plus chaude) que nous testerons les uns après les autres, le tout dans un cadre idyllique. Chaud, froid, chaud, froid, chaud, froid...nous quittons les thermes un peu cassés, la longue montée pour rejoindre la route et le bus aura raison de nos dernières forces ! Nous dormons d'un sommeil de plomb pour notre dernière nuit à Pucon.

Froid !  

Le mardi au soir nous prenons notre dernier bus de nuit sur le continent direction la ville mythique et colorée de Valparaiso où nous allons passer les cinq prochaines journées.


Anecdotes et ressenti à chaud :

  • Le chili est l'un des pays les plus riches du continent. PIB par habitant de 13k USD par habitant vs 12KUSD pour l'argentine ou 8K USD pour le Brésil. Mais le coût de la vie nous paraît plus correct qu'en Argentine, où l'inflation de 30% par an aura pesé lourd dans notre porte-monnaie.
  • En terme de devise, le peso chilien est beaucoup plus faible que le peso argentin, il nous faut ici compter en dizaines voire centaines de millier de pesos pour la moindre dépense.
  • Autre particularité chilienne : le chileno ! Les chiliens ont le chic pour ajouter des mots en fin de phrases, que personne ne comprends hormis les chiliens eux-même. Exemple : mettre un « po » en fin de phrase permet d'appuyer ce qu'on a dit avant.
  • L'histoire retiendra que c'est à Puerto Varas que nous avons acheté nos places pour le match Nouvelle Zélande – France prévu le 9 juin à l'Eden Park <3
  • Officiellement Puerto Montt est bordé par un lac, techniquement cela pourrait également s'appeler l'océan pacifique, puisque rien ne sépare l'un et l'autre.
  • En voyage nous croisons beaucoup de personnes agréables et intéressantes. Nous rencontrons aussi quelques « lourdeaux » dont cette canadienne qui a passé 20 minutes à nous parler en hurlant dans le bus vers Pétrohué Nous avons pris soin de partir loin devant pour éviter d'avoir à la supporter toute la journée ^^
  • A Pucon nous dormons dans la plus petite chambre depuis le début de notre voyage : une pièce de 5m², cellule de prison avec velux que les génies du marketing auront réussi à renommer « capsule japonaise » pour touristes à petit budget
Photo bonus : le Skype c est pas souvent mais qu est ce que ça fait plaisir ;) 

14
mars

Du mercredi 14 au mardi 20 mars :


L'Argentine est un pays connu pour son football, sa viande, ses jolies filles et...son vin !

Impensable donc pour les amoureux de la vie que nous sommes de ne pas passer quelques jours à la Mecque du vin argentin : Mendoza.


Au pied des Andes, à deux pas du Chili et à 1h30 de vol de Buenos Aires la ville de Mendoza sera la dernière étape argentine passée avec Caroline et Marion.

Après un décollage des plus mouvementé suite à un orage de chaleur dans la capitale, nous arrivons tard le soir du mercredi dans notre airbnb – une nuit au calme dans un lit confortable qui tombe à point nommé après la nuit blanche de la veille causée par l'intoxication alimentaire d'Olivier.

Un aperçu du spectacle offert par le ciel en plein vol en quittant Buenos Aires

La journée du jeudi est consacrée à la visite de Mendoza, quatrième ville du pays. Déambuler dans ses rues au soleil est très agréable même si la ville ne présente aucun intérêt touristique majeur. Nous passons d'une place à l'autre et nous profitons des quelques rues piétonnes du centre pour caler une excursion avec une agence de voyage.

La place centrale de Mendoza - Plaza de Independencia

Dès le lendemain, nous profitons du soleil pour s'échapper de Mendoza direction Maipu et ses caves viticoles.

Après une bonne heure de bus nous louons des vélos pour plus de facilité entre les différentes visites prévues. L'endroit n'est pas forcément idéal pour des cyclistes : une grande route très fréquentée par des camions, heureusement qu'une piste cyclable nous permet de nous en tenir éloigné (même si de nombreuses voitures stationnent sur la piste).

"Il fait chaud sur la route du Tour aujourd'hui"

Notre journée débute par la visite du "museo del vino". Très instructif notamment à propos de l'histoire et de l'importance du vin pour la région de Mendoza. Comme toute visite qui se respecte, nous concluons cette première étape par une dégustation de vins locaux.

Dégustation au musée du vin après la visite des caves

La réputation des vins argentins n'est pas usurpée, leurs variétés et leurs saveurs n'ont rien à envier aux vins français. Le billet d'entrée au musée offrant un avoir sur la boutique, nous ne nous faisons pas prier pour ramener deux bouteilles que nous ouvrirons le soir même dans le bnb.

Apéro dans le bnb !

La seconde visite est plus originale puisque nous nous dirigeons vers un domaine proposant de déguster du chocolat, des liqueurs et des huiles. Tout ceci agrémenté de fromages, de tapenades et de chimichurri...nous sommes conquis ! Caroline et Marion profitent de leur retour prochain en France pour remplir leurs valises de souvenirs culinaires. Pour notre part, nous nous contenterons de la dégustation.

Le vin est un incontournable lors d'une visite en Argentine

Le réveil sonne tôt le samedi matin puisque nous partons en excursion pour la journée visiter la vallée de Uco. A une centaine de kilomètres au sud de Mendoza, la Vallée de Uco est LE vignoble en développement de la région.

Journée dans la Vallée de Uco

Nous parcourons de nombreux kilomètres en van, les paysages plus beaux les uns que les autres se succèdent. Si nous étions un peu refroidis par l'idée de passer la journée (ou presque) en voiture, finalement le voyage et les différents spots "paysages – photos – histoire" rendent cette excursion agréable. D'autant que nous déjeunerons dans un domaine viticole (après dégustation por supuesto!), entouré de nos compagnons de voyages parmi lesquels un supporter de Boca ruminant la défaite de son équipe contre le rival historique River Plate survenue deux jours plus tôt.

Le soir nous profitons de la dernière soirée avec Caroline et Marion pour s'offrir un excellent restaurant à Mendoza.

La journée du dimanche est consacrée aux dernières heures de bronzage pour nos deux parisiennes qui retournent vers la grisaille francilienne.

Direction Roissy ! Merci pour votre visite

Nous passons deux journées supplémentaires à Mendoza, notamment pour réserver bus et hôtel vers notre prochaine étape : San Carlos de Bariloche, au nord de la Patagonie.

Avant les 20h de bus pour Bariloche


Du mercredi 21 au lundi 26 mars

San Carlos de Bariloche, ou simplement Bariloche pour les intimes, est le paradis des randonneurs. Nous y arrivons le mercredi en fin d'après midi, après une épopée en bus de 20h environ !


Réputée pour ses randonnées autour des lacs, Bariloche est également la capitale Argentine du chocolat. Ce qui, conjugué avec ses paysages alpins et ses chalets en bois lui donne une fausse impression de station de ski Suisse.

Le lac Nahuel Huapi, qui borde Bariloche

Quatre jours sur place, pour autant de randonnées !

La première s'apparente plus à une jolie ballade de 6 kilomètres, entre cascades et point de vue. Nous passons presque entre les gouttes de la pluie annoncée puisque nous serons obligés de ne sortir les k-way que le dernier quart d'heure.

Première rando à Bariloche, on commence doucement !

Même chance pour la randonnée du lendemain : le vent s'invite mais la pluie reste absente. Nous marchons une douzaine de kilomètres, passant d'un lac à l'autre, comme seuls au monde. Les panoramas sont splendides, les nuages et le vents ajoutent la touche finale à ces paysages de bout du monde. Nous sommes conquis par la Patagonie que tout le monde nous décrivait comme merveilleuse...et nous avons bien conscience qu'il ne s'agit que de la partie Nord de cette région, le Sud étant – visiblement – autrement plus sauvage et envoutant.

Nous passons de longues minutes seuls au monde face à ce lac sorti de nul part

Le vent qui soufflait sans cesse depuis notre arrivée à Bariloche a fini par chasser les nuages, nous profitons donc de cette ouverture pour monter aux deux points de vues les plus réputés de la région : le Cerro Campanario et le Cerro Otto.

Vue depuis le Cerro Campanario

Les deux randos pour y accéder sont exigeantes, nos cuisses et mollets s'en souviendront quelques jours. L'effort en vaut cependant la peine, chaque Cerro offrant des panoramas époustouflant sur la région. Le bleu du ciel se reflétant dans les lacs entourés des îles verdoyantes offre un spectacle inoubliable.

L'ascension pique les mollets mais la récompense en vaut la peine

Après une trentaine de kilomètres nous décidons de nous reposer le dimanche, et de passer notre dernier jour en Argentine sur les bords du lac à profiter du soleil.

Nous passons également une partie de la journée au marché touristique de la "colonia suiza" à flâner entre les différents stands, puis nous rentrons à l'auberge pour notre ultime apéritif argentin. L'ambiance de la soirée est très agréable et nous jonglons entre anglais, espagnol, Français pour communiquer avec les argentins, chiliens, australiens, français et belges présents ce soir là.

Promis on reviendra !

Nous disons au revoir à l'Argentine le lundi 26 mars au matin, direction le Chili et le petit village de Puerto Varas, de l'autre côté des Andes.

Une chose est sûre, nous reviendrons un jour en Argentine, ne serait-ce que pour visiter le sud de la Patagonie et dire bonjour à Buenos Aires, notre ville préférée depuis le départ.


Anecdotes et ressentis à chaud :

  • Le jour de notre arrivée à Mendoza avait lieu un superclasico (match entre Boca Juniors et River Plate) à... Mendoza ! Nous vous laissons imaginer les mines déconfites des supporters des deux clubs lorsqu'ils ont compris que l'avion partait avec 3 heures de retard et qu'ils allaient donc rater le match !
  • Heureusement que le commandant de bord était là pour donner l'évolution du score en plein vol. Au final, victoire de River 2-0
  • Lors de notre excursion dans la vallée de Uco, nous avons enfin pu goûter le fameux maté, une boisson chaude avec de fortes vertus sociales.
  • Officiellement les randonnées à Bariloche étaient fermées (à cause du vent), une décision qui n'aura pas arrêté les bons français que nous sommes.
  • A l'inverse de l'Equateur et du Pérou, les prix ne se négocient pas en Argentine, malgré tous les efforts d'Emilie pour obtenir des discounts
  • Bariloche célèbre pour ses randonnées et son chocolat et également connu pour être la ville ayant abrité certains nazis après la seconde guerre mondiale
  • De belles rencontres dans notre auberge de Bariloche : Jean Sebastien, Paco et Chris un australien installé à Buenos Aires depuis 6 ans
Photo bonus : "Le barbier de Mendoza" en plein festival Harley Davidson


1
mars

Du mardi 27 fevrier au vendredi 2 mars :

L'Uruguay, pays à la réputation calme et présenté comme "la suisse d'amérique du sud", ne se situe qu'à une petite heure de bateau de l'immense Buenos Aires. Sans trop d'hésitation nous décidons de franchir le rubicon (ou le Rio de la Plata comme on dit ici) et de s'offrir quelques jours entre Colonia de Sacramento et Montevideo.

L'objectif de cette parenthèse uruguyenne est de se reposer un peu et profiter de la plage. On oublie les bus, surtout ceux de nuit, pour le moment !

La plage de Colonia, en Uruguay

Une fois le Rio de la Plata traversé, nous débarquons donc à Colonia, ville inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en raison du métissage original survenu entre constructions portugaises des premiers temps et espagnoles des siècles suivants.

Dès notre arrivée, nous sommes frappés par l'atmosphère dégagée par cette petite ville. Le temps paraît s'être arrêté dans ses ruelles qui laissent entrevoir d'anciennes maisons parfaitement conservées.

Outre son quartier historique que nous parcourons rapidement, l'atout charme de Colonia c'est sa côte. Si au premier abord, l'eau plutôt marron ne donne pas forcement envie d'y boire la tasse, les sublimes plages de sable fin nous permettrons de passer de longues heures au soleil. Nous profitons également de ce bord de fleuve aux allures de Californie pour nous dégourdir les jambes le long du malecon. Au programme, visite de la ville en vélo et footings à la tombée du soleil !

Montevideo les pieds dans l'eau

Nous ne pouvions pas visiter l'Uruguay sans en découvrir sa capitale Montevideo. Située à 3h de bus de Colonia, Montevideo est réputée comme étant la ville la plus européenne d'Amérique latine. C'est ce que nous allons constater tout au long de cette journée.

A la sortie de la gare de bus, nous parcourons avec hâte les 5km qui nous séparent du bord de mer. Nous passons la journée à nous promener sur les ramblas, visiter la ville, errer dans ses ruelles et avenues qui ne sont pas sans rappeler tantôt la France, tantôt l'Espagne.

Notre excursion à Montevideo s'achève au pied du Centenario, célèbre stade de football où a eu lieu la première coupe du monde de football, remportée alors par l'Uruguay en 1930.

Montevideo encore  

Nous rentrons à Buenos Aires reposés et séduits par la sérénité que dégage ce petit pays pourtant coincé entre les deux géants argentins et brésiliens.

Nous avons choisi de vous parler de notre séjour dans la capitale argentine dans l'article précédent, c'est donc en vous racontant notre excursion vers les chutes d'Iguazu que nous poursuivons celui-ci.

Sitôt atteries sitot reparties! 

Du mercredi 7 au Samedi 10 mars :

Caroline et Marion juste arrivées, nous redécollons immédiatement vers l'extrême nord est du pays. A la croisée des chemins argentins, brésiliens et paraguayens se trouvent les mondialement connues chutes d'Iguazu. Avant même d'atterrir nous réalisons que nous changeons de monde, sinon de pays. La jungle que nous survolons est sans fin, un immense océan de verdure nous entoure et la piste d'atterrissage se cache jusqu'au dernier moment...

Autre changement radical à la sortie de l'avion : la météo. Si la météo porteña était des plus agréable (chaud et sec), ici en pleine jungle la chaleur est étouffante, l'humidité est beaucoup plus importante et il ne faut pas faire plus de trois pas pour se retrouver trempés !

Au revoir le climat chaud et sec de Buenos Aires  

Une fois nos quartiers pris dans nos hôtels respectifs, nous fêtons les retrouvailles autour d'empanadas et de plats brésiliens.

Le réveil sonne tôt le lendemain matin, nous souhaitons être parmi les premiers visiteurs à entrer dans le parc national d'iguazu.

Empanadas et viande brésilienne! 

Ce choix s'avère payant puisque nous ne croisons quasiment personne lors des deux premières heures de visite.

Après une petite demi-heure de marche dans le parc, qui a des faux airs de Jurassic Park, nous tombons presque nez à nez face aux chutes. Nous nous offrons sans le vouloir ce qu'on aime à appeler un "moment d'éternité" : le paysage est dantesque, l'immensité des chutes est à couper le souffle, comme lors de la découverte du Machu Pichu, personne n'ose parler. Seul se fait entendre le bruit assourdissant mais lointain des chutes, enrichit par les chants d'oiseaux visiblement heureux de notre présence en cette matinée de fin d'été.

La première vue des chutes qui s'offre à nous est à couper le souffle  

Quelques minutes plus tard, le chemin nous conduit au pied de l'une de ces chutes d'eau. L'instant est inoubliable. Bondé à partir de 10h du matin, le promontoire sur lequel nous avançons est désert. Les chutes ne nous font aucun cadeau, nous sommes immédiatement trempés et rendus sourds tant nous sommes proches de l'eau.

Cet endroit – notre préféré sur l'ensemble du parc – a quelque chose d'envoutant.

Nous avons l'impression de faire partie de la cascade, il ne suffirait que d'un manque de lucidité soudain pour se jeter dans ses bras, envoutés par la danse éternelle de cette eau couleur chocolat.

Seuls à deux pas des chutes... moment magique!

Enchantés, nous poursuivons la découverte du parc en direction de la "gorge du diable". L'accès sur ce site se fait en train, ce qui empêche de visiter avec peu de personnes autour.

Ce site est l'un des plus célèbres du parc et nous comprenons pourquoi. On y voit l'eau plonger dans un trou sans fond, dans un bruit ahurissant et régulièrement arrosés par des embruns. La vision a des airs de fin du monde, heureusement que les nombreux touristes sont là pour nous ramener à la réalité !...

Les gorges du diable...ou une certaine idée de la fin du monde ! 

Encore deux petites heures à se promener en pleine jungle, errant de point de vue en points de vue et jonglant d'un coati à l'autre nous prenons la route de Puerto Iguazu encore sur notre nuage.


Second gros moment d'émotion de notre voyage après le Machu Pichu, la visite des chutes d'Iguazu nous laissera un souvenir inoubliable. Il nous semble que ce lieu entre dans la catégorie des lieux pour lesquels nous pouvons dire "j'y suis allé un jour" avec fierté.

Autre point de vue mais mêmes chutes  

C'est en tous cas le sentiment qui nous habite encore le lendemain lorsque nous visitons un centre de réhabilitation pour animaux blessés. Si la visite de ce centre nous permet de nous promener dans la jungle et d'observer plusieurs espèces d'animaux – en grande majorité des oiseaux – elle reste moins enrichissante et divertissante que la visite du centre AmaZOOnico en Equateur.


Nous passons le reste du temps à Puerto Iguazu autour de la piscine de l'hôtel de Caroline et Marion à peaufiner nos bronzages. Trois jours après notre atterrissage il est déjà temps de retourner à Buenos Aires.

Bien qu'express, ce passage en pleine jungle restera dans nos mémoires à jamais. Nous avons eu la chance de visiter un lieu magique et d'observer l'un des plus beaux phénomènes naturels au monde.



Anecdotes et ressentis à chaud :

  • Le passage de la douane entre Argentine et Uruguay est des plus facile ! Quelques minutes à peine, un rêve lorsqu'on se remémore les 4 longues heures passées à la frontière entre l'Equateur et le Perou ou les 2 bonnes heures entre Chili et Argentine.
  • En Uruguay la consommation de cannabis est totalement légalisée, c'est l'état qui produit. On a pas testé, promis !
  • Nous n'aurons pas réussi à gouter le fameux chivitos urugayen à Montevideo, le changement de devise monétaire nous imposant une gestion stricte du budget, heureusement nous nous rattraperons à Buenos Aires.
  • A la sortie du bateau à Buenos Aires, nous nous sommes offert sans le vouloir une visite express des cités de la Boca, avec nos têtes d'européens et nos sacs à dos, autant vous dire qu'on a pas traîné
  • Il est possible de visiter les chutes d'Iguazu du côté Argentin et du côté brésilien. Chaque côté offrant une vue différente. Malheureusement le temps et le budget nous aurons manqué pour pouvoir tester la vue d'ensemble qu'offre le côté brésilien.
  • Pour les vols internes en Argentine, deux tarifs existent visiblement : l'un à destination des argentins, l'autre – plus cher – pour les autres nationalités. Nous sommes passés entre les gouttes pour cet aller-retour puisque nous avons pu voyager avec le tarif argentin plus avantageux.


2
mars

Du vendredi 2 au mercredi 7 mars puis du samedi 10 au mercredi 14 mars :

Le début de notre aventure argentine a été rythmé par différentes petites étapes, de Jujuy à Cordoba en passant par Salta. Si cela nous a permis de découvrir – en vitesse accélérée – le Noroeste du pays, cela n'en reste pas moins fatiguant et frustrant.

La décision de se poser pour plusieurs jours à Buenos Aires fut donc logique pour nous. Notre séjour est divisé en deux périodes de 5 jours chacune, une première tous les deux puis une seconde avec la bonne humeur contagieuse de Caroline et Marion qui profitent de leurs vacances pour nous rejoindre sur la route :)

Premier contact avec Buenos Aires : ce parc construit sur le modèle du bois de Boulogne à Paris

Buenos Aires est une ville immense, 3 millions d'habitants "intra-muros" et plus de 14 millions pour son agglomération, soit 34% de la population du pays... à titre de comparaison Paris compte 2,2 millions d'habitants et 12 millions pour son agglomération, soit 18% de la population française.

Ces quelques chiffres suffisent à prendre conscience de l'importance que joue Buenos Aires en Argentine.

Si économiquement, la cité portuaire est clairement la locomotive du pays, culturellement et socialement, une grosse rivalité oppose les porteños aux autres argentins.

On reproche ainsi facilement aux habitants de la capitale d'être hautains et méprisants envers les régions (reproche universel visiblement entre régions et capitales), mais plus encore leur tendance à ne jamais voyager en Argentine pour privilégier des excursions aux Etats-Unis ou en Europe.

Promenade dans le quartier de Palermo

Nos premiers pas dans le quartier à la mode de Palermo nous font comprendre cette dichotomie. Ici tout rappelle le style de vie à l'européenne là où Cordoba penchait plus du côté Péruvien ou Bolivien.

Chaque coin de rue compte son restaurant à la mode, chaque restaurant à la mode compte son burger végétarien et chaque burger végétarien est servi par son hipster à la grosse barbe !

Cela tranche clairement avec les ambiances auxquelles nous nous étions habitués, mais cela ne nous déplaît pas de retrouver quelques repères à la mode parisienne le temps de se reposer.

Les grandes avenues "à l'américaine" de Buenos Aires

Au dela du cliché bobo bien réel, Palermo est très agréable et très aéré. Les rues pavées sont toutes très arborées et au hasard d'une ballade il n'est pas rare de tomber sur une fresque "street art" ou sur des "performeurs" danseurs, musiciens. Pour ne rien gâcher, le quartier est accolé à une série d'immenses parcs, paradis des dog-sitters (métier en vogue à Palermo) et des runners.


Ce séjour dans la capitale aura été l'occasion de vérifier la bonne réputation de la viande argentine.

En terme de goût nous n'avons pas été déçus, la viande de bœuf argentin est succulente – en supermarché ou en restaurant. En terme de prix nous avons été agréablement surpris tant cela est accessible. En terme d'importance dans la cuisine des argentins enfin, il suffit de constater la taille du rayon viande aux supermarchés pour comprendre qu'ils en consomment plus que de raison...

Steaks argentins à l'asado

Entre deux steaks bien saignants nous parcourons donc cette ville immense, avec comme premier quartier visité celui de la Recoleta.

Nous n'avons trouvé que peu d'intérêt à ce quartier, le point touristique majeur étant le cimetière de la Recoleta, réunissant les plus illustres des argentins à travers le temps. Les caveaux familiaux sont impressionnants mais l'espace réduit et la succession de noms inconnus pour nous ont rendu la visite plus qu'ordinaire.

Le reste du quartier se compose des beaux immeubles dont l'architecture rappelle souvent certains quartiers huppés de Paris. Le côté bourgeois étriqué remplace ici l'aspect bobo et convivial de Palermo.

Eglise toute proche du grand cimetière de la Recoleta

Autre quartier, autre ambiance lorsque nous rejoignons un ancien collègue de travail – Quentin, vivant actuellement au chili – dans le quartier de Velez pour un match de Super rugby entre les Jaguares (l'équipe de Buenos Aires) et les Hurricanes (l'une des meilleures équipes néo-zélandaises du moment). Le match est plaisant et Olivier est ravi de revoir un peu de rugby, surtout que le jeu pratiqué ici est beaucoup plus offensif que notre pauvre top 14 français. L'ambiance surtout est des plus agréable : le public est chaleureux, de nombreuses familles sont en tribune, les gradins sont brulants à cause du soleil et les supporters – fair play - n'hésitent pas à applaudir les "superstars" Savea et Barrett pourtant bourreaux des argentins sur le terrain.

Moment de plaisir au stade Velez Sarsfield...en attendant les blacks en juin !

La soirée se termine avec Quentin et sa coloc colombienne Lucia autour d'une bonne bouteille de Malbec sur une place centrale de Palermo.

Nous les retrouvons le lendemain pour un asado sur la terrasse de leur airbnb. Le dimanche se passe donc au soleil à déguster (encore) de l'excellente viande à parler de la vie en Amérique du Sud, de voyages et des différences entre l'Europe et ici : manière idéale de conclure une semaine bien remplie !

Récapitulatif de la gastronomie argentine à la sauce bourgeois-bohème de Palermo

Sur les conseils de beaucoup, nous passons notre lundi à 1h de Buenos Aires dans la ville de Tigre.

Située à l'embouchure du Rio Parana, Tigre offre aux visiteurs d'agréables ballades le long de ses canaux et un havre de calme et de fraicheur pour quiconque souhaite fuir la touffeur de Buenos Aires. Nous soupçonnons d'ailleurs les plus aisés des porteños d'être propriétaires de quelques maisons (fermées à notre passage) sur les bords des canaux !

Journée au frais sur les canaux de Tigre.

Après cette pause rafraichissante agréable, nous consacrons une journée à la visite du centre historique de la ville. Entre bâtiments fondateurs, places aux faits historique notoires et grands buildings modernes, le centro résume à lui seul l'argentine d'aujourd'hui. Nous déambulons ainsi entre la plaza de mayo où manifestent chaque semaine ses infatigables "abuelas" au mini-centro qui regroupe tous les grands groupes bancaires mondiaux en passant par les grandes avenues commerçantes que sont la Calle Florida ou Calle Lavalle. Par certains endroits, ce quartier n'est pas sans rappeler New York et les rues de Manhattan ou Broadway.

Le centro de Buenos Aires rappelle parfois New-York

Sur la plaza de Mayo, la visite gratuite du musée du Cabildo nous permet d'en apprendre beaucoup plus sur les étapes et les acteurs de la révolution qui a abouti à faire de l'argentine un pays indépendant de l'Espagne au début du 19e siècle.

Beaucoup de noms de rues et de places de la ville prennent alors un sens pour nous, peu au fait de l'histoire argentine !

Une petite pause entre chicas

Le temps de récupérer Caroline et Marion puis d'une folle escapade à Iguazu que nous vous raconterons bientôt, nous voilà de retour à Buenos Aires pour terminer d'arpenter les rues de cette ville enchanteresse.

Le premier jour porteño en compagnie de nos deux vacancières se passe entre les quartiers de San Telmo et de la Boca.

De nombreux joueurs de guitares et danseurs de tango sont installés entre les galeries datant du 19e siècle et les stands du marché des Antiquaires (célèbre dans toute la ville). D'antiquaires nous n'en trouverons surtout sur la place principale de San Telmo, le reste du marché proposant le même type de produit que sur tous les marchés du monde : bijoux, bracelets, habits, souvenirs en tous genres...

Une des splendides demeures du 19e transformée en galerie artisanale aujourd'hui

Ce quartier de San Telmo semble regrouper en quelques mètres carrés tout ce que l'argentine a à offrir à ses visiteurs : du magique tango à leur inimitable accent, des chaudes empanadas au mystérieux maté, de la bonne humeur contagieuse à leur furieuse envie de vivre et d'être libre..

Remonter la calle defensa dans cette ambiance légère est un moment agréable qui nous amène petit à petit vers le quartier mythique de la Boca.

En entrant dans le quartier de la Boca

Beaucoup plus populaire mais pourtant beaucoup plus touristique que les autres quartiers de Buenos Aires, la Boca est le quartier fondateur de la ville, situé à l'embouchure (la boca) du Rio de la Plata.

S'il accueille de jour tous les touristes de passage à Buenos Aires, le quartier de la boca a su conserver son âme populaire et authentique, ce qui en fait un quartier peu recommandable une fois la nuit tombée.

Le caminito – la rue incontournable de la boca – est un régal pour les sens ! Des couleurs a n'en plus finir, de la musique à chaque commerce et des odeurs de nourriture plus attrayantes les unes que les autres, voici comment résumer les quelques heures que nous passons ici.

Crédits photo : Carolina

Après avoir mangé le meilleur sandwich de Buenos Aires selon le cuisto (qui a peut être raison) nous remontons en direction du stade si particulier de la Bombonera qui accueille les matchs à domicile de Boca Juniors, l'une des meilleures équipes du continent.

La Bombonera, le stade ultra-bouillant de l'équipe de Boca Juniors

Un dernier coup d'œil aux murs jaunes et bleus le long du stade et aux différentes peintures murales si emblématiques du quartier boquense et il est temps de rentrer.

Pour s'éloigner quelques temps de la folie de la grande ville nous décidons de passer une journée dans une estancia de la pampa à 2 heures de Buenos Aires. Promenade à cheval, sieste autour de la piscine, apéritif et asado à l'ombre des arbres du domaine, présentation de traditions gauchos (autour de la guitare et des chevaux notamment)...la journée fut exceptionnelle en tous points de vue. Ajouter à cela un chauffeur dont le van joue de la musique latine tout le long du trajet entre notre logement et l'estancia et le tour est joué ! Journée parfaite pour recharger les batteries et le moral si besoin en était.

La fine équipe

Avant de quitter définitivement Buenos Aires nous faisons un dernier tour dans le centro et à la recoleta (que Caroline et Marion n'avaient pas encore visité), quelques emplettes dont un maillot des Pumas pour Olivier et nous décollons le lendemain pour Mendoza, capitale du vin en argentine, au pied des Andes et toute proche de l'immense Aconcagua.

Hasta pronto Buenos Aires !

Pour conclure cet article dont la longueur est à l'image du temps passé et de ce que nous pensons de Buenos Aires, trois mots simples : nous avons adoré !

Buenos Aires arrive à mêler la culture argentine en absorbant une importante influence européenne, ce qui n'empêche pas à chacun de ses quartiers de conserver une identité forte. Plus que dans d'autres capitales ailleurs dans le monde, on ressent que "tout se passe ici" en Argentine, ce qui explique certainement le ressenti négatif des autres Argentins envers leur gigantesque mais accueillante capitale.

Anecdotes et ressentis à chaud :

  • le décollage vers mendoza fut mouvementé : un gros orage a retardé l'ensemble des vols et a bien fait bouger le Boeing pour notre plus grand (dé)plaisir. Le spectacle aérien des éclairs sous notre avion fut en revanche inoubliable.
  • Oui le cheval était une première pour Olivier, non aucune courbature le lendemain
  • L'avenue principale de Buenos Aires (9 de Julio) est l'avenue la plus large du monde, plus de 140 mètres. Il faut être patient pour la traverser.
  • Nous sommes passés à coté des classiques tourista au Pérou ou en Equateur, l'argentine n'aura pas épargné Olivier en lui offrant une belle intoxication alimentaire pour le dernier soir à Buenos Aires. Au final une nuit douloureuse pour l'un et très longue pour l'autre et quelques kilos perdus.
  • Parmi les personnages les plus populaires à Buenos Aires le Pape et Maradona sont à égalité juste devant l'ancienne première dame Eva "evita" Perron.
  • Un regret à Buenos Aires : ne pas avoir pu rencontrer un contact donné par une collègue de travail, le temps nous aura paradoxalement manqué


Photo bonus pour ceux qui ont eu le courage de lire l'article jusqu'au bout !

20
fév

Du lundi 19 au jeudi 22 février :


Après une dizaine d'heures de bus, près de 4h de retard et des paysages sur la route à couper le souffle, nous arrivons à destination à San Salvador de Jujuy.

La sublime route qui descend vers Jujuy

Logée au sud de la Quebrada de Humahuaca, cette petite ville représente un point de départ idéal pour les visites vers les sites naturels incontournables de ce qu'on appelle le Noroeste Argentino (ou NOA pour les intimes). La descente en bus nous a permis d'avoir un premier aperçu des paysages alentours qui ont des allures de décors de far-west.

Montagnes désertes, cactus par milliers, une terre ocre...nous nous attendons à chaque instant à voir débouler une horde d'indiens ou les frères Dalton prêts à détrousser l'ensemble des passagers.

Il était une fois dans le Nord-Ouest Argentin

Heureusement nous arrivons entiers à Jujuy (c'est comme ça qu'on abrège San Salvador de Jujuy) et rejoignons notre hôte pour les trois prochains jours en la personne de Teresa. Amie d'une collègue de travail de la mère d’Émilie, Teresa nous a ouvert sa porte sans hésitation. Ce qui fut pour nous l'occasion d'avoir à la fois du confort, de la compagnie et l'opportunité de discuter avec une habitante de la région. Pour ne rien gâcher, Teresa parle parfaitement le français et connaît Jujuy comme sa poche.

Teresa y Emilie

Nous passons la journée du mardi avec Teresa et une amie à elle, entre visite du centre de Jujuy et excursion au bord d'un lac artificiel pour déjeuner.

Première ville argentine que nous trouvons sur notre trajet, Jujuy tranche avec toutes les cités que nous avons parcouru jusqu'alors. Si on ressent le poids de la culture Inca et l'influence des hauts plateaux boliviens sur l'architecture, la richesse de la ville (du pays?) et son aspect développé nous surprend. Nous étions habitués aux villes plus pauvres où la débrouille est la loi. Ici point de vendeurs ambulants, de cireurs de chaussures ou de « surveillants » de voitures – nous sommes en Argentine, l'un des pays les plus riches du continent et cela se voit!

Les alentours de Jujuy, parcourus en voiture en allant en direction du lac, sont charmants. D'immenses plaines de verdures encadrées par des montagnes au loin offrent à des dizaines de chevaux un terrain de jeu idéal.

Lacs, montagnes, champs : dès la sortie de Jujuy c'est la nature qui domine !

Nous rentrons le soir chez Teresa, raccompagnés par son amie entre deux « hijo de puta » et « la puta que te pario » à l'adresse des autres conducteurs, prêts à se lever à l'aube le lendemain en direction de la montagne aux sept couleurs et des Salinas Grandes.

Aperçu de la Quebrada, avec un nouvel ami de circonstance

Premier gros échec du voyage !


L'excursion initiale prévoyait un départ à 5h30 de Jujuy, une halte en début de matinée au village de Purmamarca pour admirer la montagne aux sept couleurs puis un aller-retour en bus en direction des Salinas Grandes (l'un des trois plus grands salars au monde après Uyuni en Bolivie et Salt Lake aux Etats Unis).

Tout était prévu, les horaires de bus se combinaient à merveille, ne restait qu'à espérer avoir beau temps. Lorsque la nature décide d'imposer un gros nuage sur toute la vallée et une pluie discontinue, on se sent impuissants !

Notre excursion du jour s'arrêtera au pied de la montagne aux sept couleurs, où le mauvais temps n'aura pas eu raison de la beauté des paysages avoisinants. Le gros nuage ne semblant pas vouloir céder sa place au ciel bleu, c'est la mort dans l'âme que nous faisons demi-tour et refusons l'excursion jusqu'au Salinas Grandes (chère, longue et sans assurance d'avoir beau temps là haut) à plus de 4000 mètres d'altitude. Entre notre changement de programme bolivien et ce coup dur, il sera dit que nous ne verrons pas de Salar pendant notre tour du monde !

Vue sur Pumamarca depuis la montagne aux Sept Couleurs

Penauds et fatigués nous redescendons dans la vallée où nous passons le reste de la journée à visiter Jujuy.

Nous passons la soirée dans un restaurant où Teresa a ses habitudes à déguster des steaks de lamas et à goûter le vin argentin.

Pas de Salar mais apéro quand même 😉

Le lendemain midi, il est déjà temps de quitter Teresa, Jujuy et la Quebrada pour nous diriger vers Salta – la grande ville du NOA.


Du jeudi 22 au dimanche 25 février :


Salta est la première étape de notre longue route vers Buenos Aires. Forte de 500000 habitants, la ville reste à taille humaine et est dotée d'un centre historique charmant. Elle est surnommée Salta la Linda et nous comprenons pourquoi en déambulant dans ses rues piétonnes et commerçantes.

La vie, de jour comme de nuit, y est incessante mais agréable. Nous sommes loin du stress des grandes métropoles.

La splendide Cathédrale de Salta la Belle

Nous passons une journée et demi à visiter Salta et à profiter de ses terrasses ombragées. La grande place centrale sera l'occasion pour nous de partager un verre avec Laure et Christophe, un couple de très sympathiques français étudiants à Sao Paulo en vacances d'été en Argentine, rencontrés dans le bus entre San Pedro et Jujuy.

Le climat agréable et l'altitude raisonnable de Salta donneraient envie d'y prolonger notre séjour. On s'y sent comme dans un village du sud de la France au mois de Juillet. Ne manque qu'une étape du tour de France pour y croire complètement.

Le jour de notre départ nous déjeunons chez Humberto, ami de Teresa. Habitant à Salta depuis de longues années, cet ancien professeur de français nous a accueilli chez lui le temps d'un repas délicieux. Dernier instant de repos avant de reprendre la route en bus de nuit direction Cordoba.

Du fromage et du saucisson au beau milieu de l'Argentine, ca existe !

Cordoba est la deuxième ville du pays. On pourrait presque dire la deuxième capitale tant elle est éloignée géographiquement (et culturellement) de Buenos Aires.

En arrivant à Cordoba de bon matin, nous comprenons immédiatement que nous sommes dans « la grande ville » de la région. Les distances sont immenses et les boulevards gigantesques.

Pas assez heureusement pour nous décourager de partir vadrouiller dans le centre historique.

Surnommée « Cordoba La Docte », elle est l'une des plus grandes villes étudiantes au monde, environ 12% d'étudiants.

Cordoba, on aime !

Cordoba doit sa renommée à ses universités historiques (fondée au début du 17e) et à son ensemble de bâtiments jésuites dont l'ambition d'alors était « d'évangeliser et d'éduquer ».

C'est ici que naîtra le concept d'Hidalgo (gentilhomme, noble). Selon le routard « l'ordre crée un noviciat pour accueillir les étudiants et les séparer des autres étudiants, les hidalgos – hijos de algo » - ceux qui n'avaient pas de sang juif, maure, indien ou noir ».

Des deux jours passés à Cordoba nous retiendrons sa grande rue piétonne grouillant de monde à l'approche de la rentrée des classes, son marché nocturne d'artisanat local (des airs du port de Sanary en plus typique) et ses danseurs de tango et milongas jusqu'à pas d'heure sur la place centrale.

Au revoir Cordoba, Bonjour Buenos Aires...

Moments enchantés et enchanteurs que de voir ces danseurs de tous les âges s'employer à faire vivre l'art du tango au son des guitares. A donner le tourni ! Malheureusement, le tango est bien trop technique pour les piètres danseurs que nous sommes, nous avons donc du nous contenter d'admirer et d'applaudir ces stars d'un soir avant de sauter dans un nouveau bus de nuit qui nous amènera cette fois à Buenos Aires.


Anecdotes et ressentis à chaud :

  • l'inflation en Argentine est galopante (certains parlent de 35% ces dernières années). Les prix entre le guide du routard édition 2017 et ceux constatés en vrai sont incomparables. Exemple : le prix l'excursion des salinas grande a été multiplié par deux entre 2017 et 2018 ! Autant vous dire que le budget va en prendre un coup 😀
  • de nombreux argentins n'hésitent pas à traverser la frontière chilienne pour s'offrir les équipements technologiques derniers cris, visiblement moins chers de ce côté des Andes.
  • la légende des "che" argentins est bien réelle. Toutes les occasions sont bonnes pour remplacer une syllabe par un "che", en priorité les "LL" et les "Y". Ici on ne dit pas "una botella" mais "una botecha". En raison de cet accent Ernesto Guevara s'est vu affublé de son célèbre surnom...
  • le jardin d'Humberto est une vraie merveille : lavande, romarin, verveine, thym, menthe...toutes les plantes aromatiques de son extérieur offrent un peu de Provence au cœur de Salta
  • la différence entre le vin argentin et le vin français ne se fait pas sur le goût mais sur le prix. Ici il est très facile de trouver une excellente bouteille pour moins de 5€. Un réel plaisir !

15
fév

Du jeudi 15 au lundi 19 février

Après une nuit de bus sur les routes du nord du Chili, nous débarquons tôt le matin du 15 février à San Pedro de Atacama.

Au pied du volcan Licancabur et isolé en plein désert, ce village est le point de départ principal (unique?) de toutes les excursions. Pas la peine donc de vous faire un dessin sur l'ambiance au sein du village : agences de voyages, supermarchés, agences de voyages, hôtels et quelques agences de voyages...

Rue de San Pedro avec vue sur le licancabur 

Si trouver une agence est chose aisée, la mission de comparer les excursions proposées et les tarifs appliqués demande un peu de temps. Nous y consacrons une grosse partie de la première journée.


D'autant que notre planning change quelque peu lorsque nous nous rendons compte que le prochain bus pour rallier l'argentine ne pars que 4 jours plus tard. Au lieu des deux jours planifiés initialement, ce sont donc quatre journées que nous allons passer à San Pedro. Le planning en prend un petit coup, le budget encore plus...

Car si la vie au Chili est évidemment plus chère qu'au Pérou, le coût de la vie à San Pedro de Atacama s'apparente à celle du XVIe arrondissement de Paris...


Contre mauvaise fortune bon cœur : notre passage à San Pedro sera l'occasion d'une très belle rencontre d'un couple de français en voyage pour quelques mois entre Chili, Bolivie, Pérou, Équateur et Costa Rica. Dès les premiers instants le feeling passe bien et nous passons notre week-end à San Pedro avec Charline et Allan, entre excursions et apéritifs !

La sortie de la caverne  

La première excursion nous amène directement sur la lune, ou plutôt dans la Vallée de la Lune. Rarement un lieu aura porté si bien son nom. Le paysage est lunaire, ni plus ni moins.

Au milieu d'un immense bassin de sable se dresse la Cordillera de Sal au cœur de laquelle est formée cette fameuse Vallée de la Lune.

L'après midi passe à une vitesse folle tant cette vallée offre surprises sur surprises au voyageur : exploration d'une caverne creusée – il y a des millions d'années – par un fleuve, visite du célèbre lieu dit des « tres marias », ascension d'une dune immaculée, point de vue sur l'ensemble de la Cordillera et du bassin... tout ceci agrémenté des anecdotes savantes de notre guide !

Le paysage de la bien nommée Vallee de la Luna  

Nous terminons la journée face au coucher de soleil en goûtant la bière locale, des étoiles plein les yeux...

D'étoiles, il en est justement question dès le lendemain soir.

La journée du samedi est rythmée par un changement d'hôtel, un peu de préparation du voyage et beaucoup de sieste. La soirée en revanche est consacrée à l'observation du ciel.

Entre 23h et 1h du matin, nous passons deux heures le nez dans les étoiles à écouter sagement les paroles d'un guide nous montrant les constellations les plus visibles à cette époque de l'année.

Le désert d'Atacama est considéré comme le meilleur endroit au monde pour s'adonner à l'astronomie – les meilleurs experts mondiaux s'y retrouvent régulièrement.

La croix du sud, constellations du lion, du cancer, d'orion...nous sommes émerveillés face à cette magie que nous avons constamment au dessus de la tête mais que nous prenons rarement le temps de regarder. Jamais nous n'avions vu aussi distinctement la voie lactée à l’œil nu. Pour toujours nous nous souviendrons de ces quelques heures passées parmi les étoiles, à rêver à l'infini.

Sur la route, à 4300 mètres d'altitude 

Couchés à 2h, la nuit du samedi fut courte car nous etions attendus à 7h du matin pour partir en excursion toute la journée du dimanche. Au programme : découverte des lagunes altiplanicas, visite d'un village, ballade dans un parc national de flamands (roses, mais pas que!)...

Pour l'occasion nous montons à plus de 4300 mètres d'altitude. La végétation à cette altitude est forcément rare, mais les couleurs sont exceptionnelles. Le turquoise des lagunes dispute au bleu roi du ciel d'une pureté inégalable. L’infinité du décor auquel nous faisons face après 3h de route nous fait prendre conscience de l'immensité du désert qui nous abrite.

Nous passons encore une fois une journée des plus agréables, notamment grâce à Charline et Allan dont la bonne humeur aura rythmée tout le week-end.

L'une des deux lagunes Altiplanicas  

Dès le lendemain nous partons à l'aube pour attraper notre bus qui doit nous amener de l'autre côté des Andes, en Argentine. C'est finalement avec 3h30 de retard que nous partirons de San Pedro, la voie d'accès aux Andes étant fermée par les autorités jusqu'à 11h du matin.

La voie d'accès aux Andes fut fermée pendant près de 4 heures le jour de notre départ! 

Les dix heures de route sont presque un plaisir tant le décor autour de nous est splendide. Nous passons des cols à plus de 5000 mètres d'altitude et avons la chance d'apercevoir les Salinas Grandes lors de notre descente vers San Salvador de Jujuy.

Les dernières minutes de route au cœur de la Quebrada de Huamamarca confirment ce que nous pensions : le Noroeste Argentino (ou NOA) mélange savamment haute montagne et décor de western !

Dernière soirée avant l'Argentine avec les copains du désert! 

Anecdotes et ressentis à chauds :

  • A San Pedro, nous avons changé d'hôtel au milieu de notre séjour. Très insatisfaits du service proposé par l'hôtel nous avons pour la première fois de notre voyage réclamé un discount sur le prix de la chambre. L'échange face au patron de l'hôtel (un cow-boy à la sauce texane sans doute complexé si l'on juge la taille de son chapeau) fut mémorable !
  • Une fois n'est pas coutume, la ressemblance avec les brésiliens doit être frappantes. A San Pedro nous nous sommes régulièrement fait alpaguer en brésilien dans la rue, idem pour le cowboy de l'hôtel qui pensait que nous étions brasileiros...
  • Il pleut rarement dans le désert d'Atacama, le plus aride du monde. Mais lorsqu'il pleut...il pleut ! L'orage du dimanche fut si fort que l'ensemble du réseau électrique du village a sauté. Offrant une pause de quelques heures aux employés des agences de voyages.
  • La Cordillère des Andes tient son nom du fait que les espagnols en arrivant dans ces montagnes tombèrent sur des terrasses (pour l'agriculture pas pour l'apéro!) à perte de vue. Terrasse se disant Andenes, cette cordillère fut appelée « Cordillera de los Andenes » avant de devenir « Cordillera de los Andes » aujourd'hui.
  • Les vigognes (cousins sauvages des lamas et alpagas) sont pour le moins agressifs. En cas de dispute entre mâles pour un troupeau de femelles, le gagnant castre le vaincu...
  • Le passage de la frontière Chili / Argentine fut pour le moins difficile. Plus de 2 heures d'attente avant de reprendre la route avec notre tampon sur le passeport.



7
fév

Du Mercredi 7 au Samedi 10 février


C'est l'esprit léger et encore sur notre nuage que nous quittons Cuzco pour prendre (encore) un peu d'altitude direction Puno et le lac Titicaca.

On ne présente plus ce lac, connu comme le plus haut du monde et qui donne l'impression d'une mer lorsqu'on se trouve sur ses rives. Perché à plus de 3900 mètres, le lac Titicaca représentera le point culminant de notre voyage – les étapes boliviennes étant remplacées par des excursions dans le désert d'Atacama au Chili.

Sur les rives du lac  

Après une grosse demi journée de bus, nous voilà donc à Puno. Le temps de faire le tour des agences pour s'entendre sur les excursions à faire et nous essuyons un gros orage de chaleur.

Rien d'inhabituel en cette saison où le thermomètre fait des siennes, ce qui en altitude ne pardonne pas !


La première excursion se fait en direction du site de Sillustani. Un site pré-inca regroupant des tombes d'une civilisation aujourd'hui disparue. Si le côté historique du site est indéniable (de nombreuses sépultures sont quasiment intactes), le véritable atout de cette sortie reste l'environnement et la vue qu'offre la colline sur laquelle sont perchées les tombes.

Le panorama environnant est exceptionnel, il permet de prendre la mesure du plateau désertique qui nous entoure. A cette altitude (nous sommes ici à plus de 4000 mètres) très peu d'arbres poussent et la faune se fait discrète. Nous passons quelques heures à nous promener sur ce site et déjà notre guide nous presse de reprendre la route de Puno pour échapper à l'orage – que l'on sait désormais quotidien.

Vue panoramique depuis Sillustani 

De retour à l'hôtel nous avons la désagréable surprise de découvrir que le prix des nuits que nous souhaitions ajoutées à notre première réservation est multiplié par deux et demi (au moins du vendredi au lundi). Puno, capitale folklorique du Pérou, accueille en effet l'une des fêtes religieuses les plus attendues du pays : la virgen de la candelaria. Tout le pays ou presque se presse dans cette petite ville de 180000 habitants, les prix des hôtels s'en ressentent forcément!

Un tour sur booking et nous trouvons un hôtel souhaitant nous accueillir pour notre dernière nuit à Puno à un tarif décent.

L'une des îles Uros 

Mais avant cela, nous avons prévu une journée de navigation sur le lac. Il nous est impensable de se trouver sur les rives du Titicaca et de ne pas y naviguer.

La journée se déroule en deux temps : visite des îles Uros et visite de l'île de Taquile.


Que dire des îles Uros sinon que nous avons eu l'impression de passer un moment à Disneyland ? Le guide nous présente ces îles flottantes, construites par la main de l'homme, comme habitées par une communauté autonome vivant de la pêche et du tourisme. Nous étions prévenus mais arrivés sur l'île l'impression de participer à une pièce de théâtre se précise.

En trois actes:

1 - Notre bateau débarque sur une île accueilli par les "habitants" en tenues traditionnelles.

2 - Le chef de l'île nous souhaite la bienvenue, nous explique comment leurs iles sont construites et nous invite à passer dans "l'habitation d'un villageois"

3 – Passage par la case porte-monnaie pour quiconque souhaite acheter les objets fait-mains par cette communauté et / ou faire un tour de bateau en paille traditionnel


De comique, la pièce jouée par les "villageois" et notre guide devient tragique lorsque qu'une enfant de 4 ans chante sur notre bateau en échange de quelques pièces. Nous quittons avec hâte les îles Uros, symbole de ce que nous détestons le plus : la fausse tradition jouée par de faux figurants allant jusqu'à l'exploitation d'enfants dans ce triste manège.

Nous avons depuis notre voyage été témoins de scènes déchirantes – du petit garçon vendeur de chewing gum dans les bars de nuits à la grand mère handicapée vendant son gâteau fait maison dans la rue – mais participer de notre plein gré à cette farce tragique des îles Uros restera sans doute comme l'un des premiers moments difficiles du voyage.

Taquile sur mer  

Heureusement la suite de la journée se déroulera sur l'île de Taquile bien plus authentique et sauvage, de quoi se réconcilier avec le lac Titicaca que nous avions vite considéré comme un simple attrape touristes.

Nous passons près de 3 heures sur l'île de Taquile et en repartons avec l'impression d'être téléportés en Corse sur les bords de la Méditerranée. Le soleil est au zénith, les couleurs sont splendides et la ballade digestive (trop bonne truite mangée face à la mer) sont autant de souvenirs que nous garderons comme symboles du lac Titicaca.

Vous commencez à connaître la chanson, notre bateau se presse de rentrer au port avant l'orage du jour. En repassant devant les îles Uros, nous confirmons notre sentiment que la majorité des habitants logent à Puno puisqu'à 16h elles sont désertes...


Nous basculons d'un hôtel à l'autre et avant de quitter Puno le lendemain nous passons la soirée en ville à profiter des premières festivités de la Virgen de la Candelaria.

Ce n'est un secret pour personne, les moments imprévus sont les meilleurs. La règle se confirme à nouveau durant cette soirée au cours de laquelle nous assistons émerveillés à un défilé de couleurs, de danse et de musique. Un mélange de carnaval de Dunkerque, de férias de Bayonne et de Semana Santa sévillane. L'orage est passé, il ne pleut plus sur Puno et rien ne semble pouvoir empêcher les habitants de faire la fête.

Emportés par la foule de la Virgen de la Candelaria 

Si nous tentons de nous coucher raisonnablement tôt pour attraper notre bus du lendemain, les fêtards ne l'entendent pas de cette oreille : musique et pétards se feront entendre jusqu'au petit matin, Puno aura certainement la gueule de bois mercredi prochain lorsque les festivités auront cessées !


Du samedi 10 au mercredi 14 février :


C'est dans la ville ensoleillée d'Arequipa que nous passons nos dernières journées péruviennes. Perchée à 2300 mètres d'altitude Arequipa, surnommée la ville blanche, est idéale pour le petit break dont nous avons besoin. Auberge avec roof-top, à deux pas de la place d'armes, soleil et visites sont au menu.

Instant détente à Arequipa

Les voyages sont propices aux découvertes et aux rencontres.

Nous le vérifions une fois de plus lorsqu'à la descente du bus, nous sympathisons avec un couple qui nous avait épaté lors du trajet par sa capacité à manier le Français, l'anglais et le mandarin.

Elle chinoise, lui français, tous deux vivant à Washington DC, en voyage / mission pro au Pérou – un couple du monde avec lequel nous avons eu plaisir à discuter. Une nouvelle rencontre enrichissante.

Nous passons la matinée du lundi à visiter le centre-ville avec eux lors d'un free-tour organisé par une association.

Au coeur du couvent Santa Catalina 

Arequipa est surnommée la ville blanche, en partie par son passé raciste mais surtout aujourd'hui par la couleur blanche de ses bâtiments qui tranche avec le bleu roi de son ciel. La vie y est douce au pied des volcans. Le plus haut culmine à plus de 6000 mètres et surveille la ville avec majesté.

Il ne manque que la mer pour que la comparaison avec Naples soit parfaite.


Notre séjour Arequipeño sera également l'occasion de trinquer une dernière fois (normalement !) avec Max qui part en direction de Puno puis de visiter l'incontournable Couvent Santa Catalina, en plein cœur historique.

Une ville dans la ville, ce couvent est un enchantement. Ses murs ocres et azur offrent aux visiteurs un havre de paix et de silence, tranchant avec les rues voisines très fréquentées. Nous sommes ici transportés tantôt en Andalousie, tantôt en Grèce...mais c'est bien au cœur de l'Amérique du Sud que nous sommes. L'histoire une fois de plus a laissé sa patte et l'influence de l'architecture espagnole est omniprésente dans ce couvent. Une parenthèse extraordinaire à laquelle nous penserons forcément lorsqu'il s'agira d'illustrer le paradis sur terre.

Au revoir le Pérou bonjour le Chili! 

Sur cette dernière visite nous quittons le Pérou, pays merveilleux aux variétés surprenantes.

La chaleur de ses habitants n'a d'égale que la splendeur du Machu Picchu. La splendeur du lac Titicaca se dispute à l'immensité des plages de Mancora. La bouillonnante Lima répond à la traditionnelle Cuzco. Terre de contrastes, le Pérou nous aura séduit par tout ce qu'il offre d'emblée aux visiteurs. Nous reviendrons certainement un jour, nous avons du résister aux appels des randonnées autour de Huaraz ou dans le canyon de Colca, ce n'est que partie remise !


Nous basculons ce mercredi 14 février – jour de l'amour, de l'amitié et de ligue des champions – au Chili pour rejoindre le désert d'Atacama. Au programme 25 h de trajet : Arequipa – Tacna en bus puis Tacna – Arica (passage de la frontière) en taxi et enfin Arica – San Pedro de Atacama en bus de nuit. Départ à 7h le mercredi d'Arequipa, arrivée le jeudi à 8h à San Pedro.


Anecdotes et ressentis à chaud :


  • Depuis le début de notre voyage nous sommes frappés par le réflexe qu'on les péruviens à se désaltérer avec n'importe quelle boisson pourvu que ce ne soit pas de l'eau ! Nous caricaturons évidemment mais nous avons croisé de nombreux locaux partis en randonnée avec de grandes bouteilles d'Inka Cola en guise de boisson.
  • A Puno, trois langues sont parlées : le haymaran (époque pré-inca), le quechua (langue des Incas) et l'espagnol (langue universelle entre les communautés
  • A Puno toujours, nous avons eu l'agréable surprise d'acheter une boite de thon périmée depuis plusieurs années au marché. Plus une seule goutte d'huile dans la boite, pour un "Atun con su aceite" on a un peu tiqué...et finalement on n'a même pas goutté :)
  • A Puno encore, la veille du premier jour de la Virgen de la Candelaria nous avons eu la chance d'apercevoir les ultimes répétitions de danse dans un champ sur notre chemin vers Sillustani.
  • Nous avons passé la frontière grâce au taxi d'Armando. Péruvien, amoureux de football (on a forcément parlé mondial) et avec un fils qui rêve de venir étudier la cuisine en France...une belle rencontre supplémentaire.
  • Depuis Arequipa nous avons envoyé notre premier colis direction la France, chargé de souvenirs et de petits cadeaux pour la famille





2
fév

Vendredi 2 et Samedi 3 février :

Fraichement débarqués à Cuzco nous retrouvons les sensations si particulières de l'altitude que nous avions oubliées depuis Mancora. Souffle court, mal de tête, fatigue au moindre effort...les 3400 mètres de la deuxième ville du pays ne nous font aucun cadeau.

Ce qui ne nous empêche pas de trinquer au voyage avec des amis le vendredi soir et de visiter Cusco le samedi, notamment grâce à un free-tour organisé par une association touristique.

Sur la place d'armes de Cuzco, avec nos amis voyageurs !

Ce tour sera pour nous l'occasion d'en apprendre plus sur la culture Inca et sur l'histoire de la ville de Cusco.

Pour résumer, disons que l'empire Inca était à son apogée au 15e siècle et que l'arrivée des colons espagnols a mis fin à cette hégémonie en débarquant sur le continent au milieu du 16e siècle - avec une agressivité propre à l'époque que tout le monde connaît.

S'il n'y a plus aujourd'hui d'animosité entre les peuples respectifs, il reste des traces des violences de la puissance colonisatrice. Rien qu'à Cusco il faut considérer chaque église ou édifice religieux catholique comme un ancien lieu de culte Inca, les espagnols d'alors souhaitant faire totalement disparaître les cultes païens au profit de la seule religion catholique.

Ultime présence de la civilisation Inca dans Cusco : certains bâtiments coloniaux sont bâtis sur des fondations Inca, la technique de construction si particulière (plusieurs grosses pierres imbriquées les unes dans les autres, le tout formant un mur incliné) étant réputée comme infaillible en cas de séisme.


Bref, au Pérou comme ailleurs, l'histoire fut triste et sanglante. Et au Pérou comme ailleurs la population s'approprie son histoire, comme ces fervents catholiques qui croient plus que tout à la puissance de la "pachamama" (la terre mère) et vouent un culte à la terre, à l'origine de la vie.

Les fameux murs d'origine Inca - présents dans toute la ville

Outre la "pachamama", nous avons appris que les Incas identifiaient le monde grâce à trois animaux sacrés : le condor (pour représenter le ciel divin), le puma (pour la terre et les hommes) et le serpent (pour le royaume sous terrain et les morts). Ces trois animaux vont nous accompagner tout au long de nos visites à Cusco et dans la vallée sacrée du Pérou.


Dimanche 4 février :

C'est le jour du départ pour Aguas Calientes, village placé au pied du Machu Picchu.

Nous avons décidé de visiter le Machu Picchu le plus tôt possible le lundi matin (le site ouvre à 6h), ce qui nous oblige donc à arriver à Aguas Calientes le dimanche au soir.

Notre journée va ressembler à une petite expédition après avoir sillonnés la ville la veille en quête des meilleurs options.

Finalement, nous partons en bus le dimanche à 7h pour un lieu-dit (station hydroelectrica) à environ 6h30 de bus de Cusco. Une fois descendus du bus il nous reste une petite randonnée de 2h30 le long d'une voie de chemin de fer pour arriver à Aguas Calientes, idéale pour se dégourdir les jambes !

Sur la rando entre hydroelectrica et Aguas Calientes

Nous voilà donc au pied du Machu Picchu à 18h, nous croisons les doigts toute la nuit pour que la pluie nous épargne le lendemain.


Lundi 5 février :

Le réveil sonne à 4h15, à 4h30 nous sommes dans la queue pour prendre l'un des bus qui montent au Machu Picchu. Le premier bus est à 5h30 mais une heure avant il y a déjà une centaine de personnes devant nous.

Promo sur le Nutella à Aguas Calientes !

Cette douloureuse étape passée nous voilà enfin sur le site tant désiré, à cette heure là point de Machu Picchu mais un nuage immense qui recouvre le tout. L'ambiance est pour le moins mystique, nous ne voyons pas à 10 mètres et sommes incapables de savoir où se trouvent précisément les ruines Inca.

Une idée de la vue à notre arrivée !

Nous arpentons les rares chemins pavés que nous rencontrons, notamment celui menant à la Puerta del Sol, pendant une petite heure quand soudain la météo semble basculer de notre côté ! Le Machu Picchu daigne nous apparaître peu à peu. D'abord très discrètement au cœur du nuage, nous l'apercevons seulement mais au moins nous savons qu'il est là et nous prenons de la hauteur pour répondre à son invitation. Quelques minutes de silence extrême malgré les centaines de personnes présentes et les nuages s'écartent pour notre plus grand bonheur.

Face à cette merveille nous sommes littéralement béats d'admiration. Le nuage s'écarte et pourtant nous avons l'impression qu'il nous a emporté avec lui tellement nous sommes légers.

Certains lieux sur notre planète ont cette particularité qu'aucune photo ou aucune description ne permet d'en dépeindre le charme et la magie, le Machu Picchu fait clairement partie de cette catégorie.

De tous les chefs d'œuvres issues de la main de l'homme, le Machu Picchu supplante le Colisée de Rome, l'Alhambra de Grenade, le Stade Mayol de Toulon ou encore le Château de Versailles...

Nous attendons avec impatience de nous rendre sur l'île de Pâques, à côté de la muraille de Chine ou face aux temples d'Angkor !

C'est finalement sous un soleil de plomb que nous terminons notre visite au cœur des ruines.

L'environnement inhospitalier renforce l'aspect mystique du lieu.

Nous redescendons à pied pour prendre notre bus à Hydroelectrica. Notre chauffeur nous ramènera en un temps record à Cusco ! Nous passons la journée du mardi à récupérer de nos émotions et de nos efforts et à préparer notre prochaine étape : Puno et le lac Titicaca.

Sur le retour vers hydroelectrica

Anecdotes et réactions à chaud :

Le Machu Picchu mérite sa place dans le classement des nouvelles merveilles du monde

Pour ceux qui souhaitent se rendre sur le site du Machu Picchu, sachez que le ticket vous permet de rentrer une seconde fois sur le site dans la même journée.

Sur la route liant Cusco à Hydroelectrica, de nombreux chiens regardent passer les bus de touristes à longueur de journée. Note chauffeur nous expliquera que cette attente est motivée par l'espoir de recueillir un sac de vomi d'un voyageur malade....

Ce même chauffeur de bus empruntera un "raccourci" car le bus devait aller chez le garagiste le lendemain. Raccourci qui s'avèrera en réalité être une route en construction cabossée et sans éclairage. Une illustration supplémentaire de la passion des péruviens pour le Dakar.

Depuis le début du voyage nous avons rencontré de nombreuses meutes de chiens errants, Cusco cependant détient la palme dans ce domaine. La nuit tombée on les compte par dizaines à chaque coin de rue, à la recherche de poubelles.

Instant 30 millions d'amis : connaissez vous la différence entre un lama, un alpaga et une vigogne ? Le lama et l'alpaga sont des animaux domestiqués. Le lama est plus grand et plus fin et utilisé comme moyen de transport. L'alpaga est plus trapu et touffu. Il a une tête de peluche et est en majorité utilisé pour sa laine et sa viande. Contrairement à ce qu'on peut penser le lama ne crache qu'en cas de danger. L'alpaga quant à lui est plus agressif. La vigogne enfin, ressemble plus à une biche et reste un animal sauvage.

Alors, Lama ou Alpaga ?
29
janv

Lundi 29 Janvier :

Après ces quelques journées à Lima nous prenons la direction du sud, destination Ica.

Si la ville d'Ica ne présente pas beaucoup d'intérêt en elle-même, elle est réputée pour être le point de départ pour quiconque souhaite visiter l'oasis de Huacachina.

L'oasis de Huacachina

Arrivés en début d'après-midi à Ica nous nous dirigeons donc naturellement vers cette oasis, autour de laquelle il est possible de partir quelques heures dans le désert en buggy.

Cette excursion représente aussi pour nous l'occasion de s'essayer au sand-board, comprenez "surf sur sable".

Action Man sur son buggy

Huacachina répond à tous les clichés que nous associons à une oasis : esseulée au milieu du désert, un plan d'eau en son cœur, des palmiers autour et quelques habitations. Nous sommes à quelques kilomètres de la côte mais nous pouvons ressentir sans peine la délivrance des nomades du désert arrivant face à un tel lieu – ici ou dans n'importe quel désert de sable du monde.

Sauf qu'aujourd'hui l'oasis synonyme de libération et de vie est devenue le principale attrait touristique de la région. Les agences proposant des excursions dans le désert pullulent et les touristes affluent légitimement vers ce petit paradis.

Nous embarquons à bord d'un buggy accompagnés d'une petite dizaine de passagers pour s'enfoncer dans le désert. Au programme, 1h de buggy environ et 1h pour découvrir le sandboard sur des dunes plus ou moins raides.

Seule (ou presque) face au désert

Le moins que l'on puisse dire est que nous nous sommes régalés. Le buggy offre des sensations de vitesse que l'immensité du désert ne peut que décupler. Nous ne sommes pas prêt d'oublier ces moments.

Côté sandboard la vitesse est moins présente mais les émotions restent. Allongés, assis ou debout sur la planche nous avons pu essayer de descendre des dunes de sable pendant près d'une heure avant de retourner à l'hôtel – comblés par cette mini-aventure de quelques heures au cœur du désert.

Entre deux pistes !


Mardi 30 et Mercredi 31 janvier :

Nous quittons la ville dès le lendemain, prévoyant uniquement un petit passage par le musée historique d'Ica avant de se rendre à la gare de bus.

Sur notre chemin nous rencontrons Willy assis devant une école de musique. Nous passons un très bon moment avec lui notamment à écouter ses histoires personnelles, son avis sur la mentalité des péruviens et plus généralement des sud americains... Willy nous propose ensuite de nous faire visiter l'école pour laquelle il travaille. Nous présentant comme ses cousins de France nous passons donc de la classe de guitare, à celle de violon, piano ainsi que celle de chant. Une petite fille nous parle instantanément du film les Choristes lorsqu'elle entend qu'on vient de France. Suite à cette visite Willy nous invita gentiment à boire un coup, un fameux Inka Cola péruvien, la boisson locale par excellence ! La visite du musée attendra.

C'est donc à la fois heureux et touchés par la gentillesse et la générosité de cet homme que nous prenons le bus direction Paracas.

Photo souvenir avec Willy, nous trinquons à la santé du Pérou

Paracas est une station balnéaire située sur la côte péruvienne, au delà de ses plages on y vient pour découvrir les iles Ballestas ou vivent des milliers d'otaries, lions de mer, pingouins et oiseaux de toutes sortes. L'excursion est prévue dès le lendemain main. A 8h, nous sommes prêts à embarquer sur le bateau nous permettant de rejoindre la réserve naturelle. Dès le début nous nous retrouvons face au chandelier. Ce mystérieux dessin visible de la mer éveille l'intérêt des curieux au même titre que les fameuses lignes de Nasca. Les animaux sont partout, nous en prenons plein les yeux...

Le mystérieux chandelier, à l'origine inconnue

Si la matinée fut agréable Paracas reste une station balnéaire avec son lot de touristes et d'infrastructures que nous avons plutôt l'habitude de fuir. Nous ne nous éternisons donc pas et rentrons à Lima le soir même, d'où nous décollerons pour Cuzco le vendredi matin.

Une matinée en bonne compagnie

Ces dernières heures dans la capitale péruvienne sont festives et nous permettent de boire quelques bières avec Max, un pote d'école faisant un tour du monde en solitaire. Nous échangeons nos anecdotes de voyages et nos sentiments sur nos projets respectifs toute la soirée du mercredi, puis passons la soirée avec Max et Ivan le jeudi.

Le litre de bière à 2,5€, cela ne se refuse jamais

Nous décollons de Lima le vendredi en fin de matinée pour atterrir à Cuzco. Point de passage pour se rendre à l'immanquable Macchu Picchu, Cuzco sera aussi l'occasion d'en apprendre plus sur la civilisation Inca et de boire quelques verres avec un couple d'amis (Aurelia et Quentin aka Micheline) également en voyage pour une durée de 6 mois.

19
janv

Vendredi 19 janvier au jeudi 25 janvier

Nous quittons donc l'Equateur après trois intenses semaines, par l'intermédiaire d'un bus de nuit. Départ prévu à 21h pour une arrivée fixée à 5h à Mancora.

Le voyage s'est déroulé sans encombre si ce n'est qu'il nous aura fallu compter près de 4h au passage de frontière. Malgré l'heure tardive (00h30), environ 300 personnes attendaient leur sésame pour entrer légalement au Pérou. Un contrôle de police à bord du bus plus tard nous voilà donc au Psygon surf camp de Mancora, un hôtel sur la plage avec bar, piscine et hamacs.

La plage de Mancora

Tout ce qu'il faut pour passer de bonnes vacances! Au delà d'un changement d'hôtel nous passons cinq journées à nous reposer passant de la piscine à l'océan , du glacier au bar à cocktails et du transat au hamac.

Nos bonnes intentions d'aller courir au bord de l'océan au réveil ont vite été remplacées par la participation à un tournoi de beer pong avec les autres clients de l'hôtel (défaite en demi finale contre l'équipe du serveur!). Pas grand chose de plus à vous raconter sur notre séjour à Mancora.

C'est bronzés et reposés que nous nous sommes donc dirigés vers Piura pour prendre un vol vers Lima, capitale du Pérou.

Après 5 jours de plage, direction... LIMA !

Anecdotes:

  • Excursion touristique phare de Mancora : plonger avec les tortues. Nous avons décidé de ne pas nous y rendre car les pratiques pour attirer les tortures se rapprochent plus de la maltraitance animale qu'autre chose...
  • Si Mancora et ses plages peut s'apparenter à un petit paradis, les mauvais reflexes de la population nous ramène sans cesse sur terre. Nous avons vu bien trop souvent des déchets jonchant routes et plages. Les sacs plastiques sont un vrai fléau sur ce littoral.
  • Outre les déchets des humains, la marée amène son lot de surprises, cadavres de murènes, poissons en tous genres, tortues et un lion de mer !
  • Animaux toujours : nous avons découvert la race de chiens la plus surprenante/moche : le chien nu du Pérou... On vous laisse aller voir ça sur Google !
  • Notre passage a Piura fut bref mais suffisant pour rencontrer une femme hors pair en la personne de notre hôte. Entre autres : contacts à Lima, visite guidée de Piura sur le chemin de l'aéroport et arrêt minute à la cathédrale pour aller faire un signe de croix avant de prendre l'avion.


Jeudi 25 au dimanche 28 Janvier


Trois jours pour découvrir Lima !

La capitale péruvienne ne jouit pas de la meilleure réputation auprès des touristes occidentaux et après ces trois journées nous cherchons encore pourquoi...

Loin de l'image de la ville dangereuse et sale que subit la plupart des capitales sud-américaines Lima est une ville animée, propre et chaleureuse.

S'il vaut mieux éviter de se rendre dans certains quartiers ou de prendre un taxi à la sauvette (surtout avec nos têtes de gringos), la majeure partie de la ville invite à la promenade, de jour comme de nuit.

El parque de Olivares, en plein cœur de Lima

Il faut dire que pour visiter Lima nous avons eu la chance de rencontrer Ivan (par l'intermédiaire de la patronne de notre bnb à Piura) !


Ivan, amoureux de sa ville et de son pays n'aime rien plus que faire visiter Lima aux voyageurs de passage comme nous...

Nous avons passé avec lui trois journées extraordinaires à échanger sur l'histoire de la ville, découvrir les excellents plats limeños (mention spéciale pour le ceviche), à gouter le meilleur pisco sour du pays et à flâner dans le centro historico ou dans son quartier de Barranco.

Au bord de l'océan avec Ivan

Pour résumer nos sentiments à l'égard d'Ivan après ces journées en sa compagnie, disons que nous avons eu la chance de côtoyer un homme réunissant une générosité à toute épreuve, une ouverture d'esprit qui redonne foi en l'espèce humaine et un talent pour transmettre son amour de Lima que ne renierai pas Stéphane Bern dans ses Secrets d'Histoire...


A Lima, il est facile de se laisser porter par l'ambiance festive qui règne dès la nuit venue dans les bars de Miraflores.

A Lima, nos rêves prennent le dessus sur la raison lors d'une ballade sur le pont de soupirs en direction de l'océan pacifique.

A Lima, il suffit de flâner dans le quartier de Barranco pour s'imaginer y rester une vie...sinon plus.

A Lima, il faudrait être aveugle pour ne pas être ébloui par les places d'Armes et San Martin, unies toutes les deux par une rue piétonne qui semble être le poumon de la ville.A Lima enfin, il n'est pas nécessaire d'être amoureux de vieilles pierres pour se passionner face à l'histoire de cette ville et de ce pays.

Street art dans les rues de Barranco

Bien loin de l'insécurité latente de Quito, du climat ingrat de Cuenca ou de la pollution de Mancora, nous avons trouvé ici une ville organisée autour de ses quartiers (33 districtos gérés comme des municipalités indépendantes) qui ouvre ses portes à quiconque souhaite faire l'effort de la découvrir.


Une ville du monde ou toute l'Amérique du sud se retrouve.


La présence d'Ivan à nos côtés aura largement contribué à entretenir notre enthousiasme pour Lima, nous vous encourageons cependant lors d'un voyage au Pérou à considérer cette ville comme plus qu'une simple étape obligée vers le Machu Picchu ou Arequipa.

Le fameux Pisco Sour - bebida de bandera

Le week-end s'achève sur une excursion au sud de Lima pour découvrir les petits villages du bord de mer, lieu de villégiature privilégiés des limeños aux premiers rayons de soleil (San Antonio et Santa cruz de flores notamment). L'occasion pour nous de gouter les glaces réputées de la région.

Après dix jours, nous sommes conquis !

Nous quittons Lima et notre ange gardien Ivan le lundi 29 janvier pour 3 jours le temps d'une excursion dans le désert autour de l'oasis de Huacachina et d'une sortie en mer aux iles ballestas près de Paracas. Plus d'informations dans notre prochain article :-)


Anecdotes et ressentis à chaud :

  • Tout proche de la place de San Martin était dressé une statue de Pizzaro pour rendre hommage au fondateur de la ville...jusqu'à ce que les autorités se rendent compte qu'en fait de Pizzaro il s'agissait d'Hernan Cortes, le "mexicain". La statue a été enlevée (mettant fin par la même occasion aux débats légitimes que suscitait sa présence) et remplacée par des jets d'eau
  • Le pisco c'est fort ! Surtout bu à 13h sous un soleil de plomb...mais le pisco sour, à 21h dans un bar du centro historico...c'est divin !
  • Il existe à Lima un restaurant appelé "el salto del fraire" réputé pour offrir à ses clients un saut de l'ange d'une falaise réalisé par un employé déguisé en frère religieux... nous l'avons vu à marée basse. Mieux vaut ne pas se rater!
  • Le Pérou et les péruviens attendent avec une grande impatience le mondial russe. Le nombre de maillot de la sélection dans la rue est impressionnant, comme les affiches officielles invitant les supporters à se rendre en Russie cet été... Le Pérou étant dans la poule de la France, nous regarderons ce match avec encore plus d'attention que d'habitude!
Rendez-vous au mois de Juin los amigos
14
janv

Après quelques jours passés au cœur de la jungle nous avons choisi de nous diriger vers Baños. Ville thermale par excellence, Baños est également le lieu de départ idéal pour quiconque souhaite profiter des sports nature en Equateur.

Le centre-ville est truffé d'agences proposant des excursions dans la jungle, des journées rafting, canyoning, VTT, des sauts à l'élastique, des descentes en tyroliennes ou en tarabitas (moyen de transport à base de petites cabines, inventé par les Incas pour traverser les vallées).

La Cathedrale et la place centrale de Baños de Agua Santa

Mercredi 10 et Jeudi 11 janvier :

Arrivés à Baños en milieu d'après midi nous avons le temps de nous promener dans le centre-village pour prendre nos marques et nous faire une idée de ce qui nous attends pour les jours à venir. Baños est beaucoup plus touristique que les autres villes traversées jusqu'à présent, pour la première fois depuis le début nous croisons fréquemment des visiteurs occidentaux.

Le jeudi matin nous nous offrons une petite randonnée d'une heure et demi qui nous permet de faire le tour des panoramas au dessus de Baños et de tirer un peu sur les mollets que nous n'avions plus sollicités depuis le Quilotoa. Une pente raide plus tard (450D+ en 2 kilomètres) nous arrivons au Mirador de la Bellavista, avant de filer vers « El café del cielo » puis le Mirador de la Virgen.

Le temps de croiser une famille de fouines (ou quelque chose comme ça !), un chien désireux de marquer son territoire et nous voilà au pied des 600 marches ramenant au village.

Vue imprenable sur Baños depuis le Mirador de la Bellavista

L'après-midi est l'occasion d'enfin tester le principe d'almuerzos. Comprenez un menu à 2,5$ par personne pour une soupe + un plat + parfois un fruit en dessert. Un régal hyper rentable !

Nous terminons la journée par une heure dans les thermes de la virgen au pied de la cascade du même nom. Cet instant de détente, dans une eau à 38 degrès avec vue sur la cascade (dont les thermes utilise l'eau) nous convainc que nous allons nous plaire à Baños.


Vendredi 12 et Samedi 13 janvier :

« El paillon del diablo » nous appelle ce matin. Nous ne pouvons pas passer à côté de ce site dont tout le monde parle comme d'un des plus beaux d'Equateur, à seulement une quinzaine de kilomètres de Baños.

Pince-mi et pince-moi font du vélo...

C'est munis de 2 VTT que nous prenons la route direction le village de Rio Verde qui abrite « el paillon ». La route est inégale – allant de la route nationale au petit chemin – et nous fait passer devant une dizaine de spots pour traverser la vallée en tyrolienne.

Activité qu'Olivier n'envisagera pas une seconde alors qu'Emilie sera seulement refroidie par le tarif prohibitif de 15$ pour 2 minutes de descente...

Arrivés à Rio Verde, nous laissons les vélos pour emprunter le chemin qui descend vers ce fameux « Paillon ». Nous ne nous attendons à rien de spécial avant d'entrer sur le site et ne savons pas si les 3$ d'entrée sont justifiés ou non. Disons le tout de suite, nous avons eu le souffle coupé...

Nous avons face à nous une immense chute d'eau dont le bruit assourdissant résonne sur les parois de la crevasse dans laquelle nous nous sommes enfoncés sans prendre garde. Les vapeurs d'eau viennent nous rafraîchir, les remous vingt mètres plus bas nous donnent le tournis et le chemin nous invite à nous baisser sous la roche pour atteindre le point de vue le plus proche.

Après une « douche naturelle » offerte par la cascade et un œil à la vue panoramique nous récupérons de nos émotions en dégustant nos meilleures empanadas depuis le début du voyage (adresse : chez mercedes, recommandé par le routard).

La chute d'eau au bruit assourdissant au cœur du "Pailon del Diablo"

Le retour à Baños se fait en camionnette.

Le soir nous profitons d'un massage proposé par notre hôtel pour nous détendre. Nous ne pouvions pas visiter une ville thermale sans s'y faire masser !

Le lendemain nous débutons notre dernière journée à Baños par la découverte des « Baños de Cajon ». Nous alternons quatre minutes dans une caisse générant des vapeurs d'eau chaude (seule la tête dépasse) et des sessions d'eau froide à coup de serviette trempées, bain d'eau froide ou encore jet d'eau froide... Ce processus répété cinq fois en une grosse demi-heure est un réveil idéal et – parait-il – idéal pour évacuer toxines et autres énergies négatives.

Nous passons le reste de notre samedi à nous renseigner sur les détails logistiques pour nos prochaines étapes et à acheter quelques souvenirs. Nous avons prévu de rejoindre Cuenca dimanche 14 janvier puis de passer au Pérou dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 janvier.


Anecdotes et ressentis à chaud et en vrac :

  • alterner vapeur d'eau chaude et douches froides ça fait sans doute beaucoup de bien au corps mais ça provoque surtout de gros fous rires:)
  • nous avons rencontrés un personnage haut en couleurs. La bouteille d'eau de ce dernier ayant explosée dans son sac, il a inondé son siège et ceux de ces voisins. Il a fini par faire sécher ses caleçons et chaussettes partout dans le bus ce qui ne manqua pas de surprendre le passager devant lui qui, lorsqu'il remonta le dossier de son siège, se retrouva avec les chaussettes trempées sur les épaules
  • Il faut croire que vivre au grand air donne le à notre teint des couleurs sud-américaines puisque nous nous sommes fait prendre pour un couple de brésiliens




Du dimanche 14 au jeudi 18 janvier

C'est lors d'un dimanche pluvieux, après 8h de bus, que nous arrivons à Cuenca.

Cette ville du sud des Andes, troisième plus grande ville d'Equateur, est connue pour ses rives aménagées le long du fleuve Tomebamba et son artisanat, dont les incontournables chapeaux Panama. Notre passage ici est avant tout pour nous l'occasion de nous poser quelques jours, sans programme précis, avant de basculer au Pérou.

Le Rio Tomebamba et au fond la ville de Cuenca

Dès le lundi matin quelque chose nous dit que cette ville va nous plaire !

L'architecture coloniale et les espaces verts donnent à cette ville perchée à 2600m, une douceur de vivre unique en Equateur. Le magnifique centre historique est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO (comme celui de Quito). Sur la place centrale, le parc Calderon permet de se détendre à l'ombre de 8 immenses araucaria exelcea (arbres rapportés du Chili en 1865).

Les Panamas, partout dans les rues de Cuenca

Juste en face se trouve la cathédrale nueva, sans doute l'édifice le plus majestueux de Cuenca avec sa façade de pierre et de marbre surmontée d'un dôme bleu. Aux abords de la place nous découvrons également la cathédrale vieja édifiée au XVIe siècle et aujourd'hui transformée en musée religieux.

Au sud est de la ville, le parc archéologique Pumapungo renferme des ruines et des objets anciens de la cité inca de Tomebamba.

Le parc abrite notamment un centre de sauvegarde ou l'on peut voir plusieurs espèces sauvées du trafic illégal comme des aigles, perroquets...

Les ruines sur le site du Pumapongo


Les visites de musées, notamment le museo de las culturas aborigenes et le museo del sombrero, et des nombreuses églises, les balades dans les marchés ou encore au bord du rio Tomebamba ainsi que les pauses gourmandes ont rythmées nos 4 jours sur place. Quant au mirador de Turi, il nous a offert une vue imprenable sur la ville et ses alentours.

Cuenca vue du mirador de Turi !

Nos soirées à Cuenca ont été particulièrement agréables. Au delà des apéritifs improvisés dont le prix défie toute concurrence (5$ pour 2 cocktails), nous avons rencontrés un couple de belges-équatoriens-portugais :) adorables ! Partis eux aussi pour 1 an d'aventure et ayant décidé de commencer par l'Equateur, nous avons échangé sur nos projets, nos ressentis en partageant de bonnes bières équatoriennes.

C'est ainsi que notre aventure en Equateur s'est achevée. Prochaine étape : Mancora, station balnéaire péruvienne très prisée à cette période de l'année !


Anecdotes et ressentis à chaud et en vrac :

  • Cuenca,surnommée l'Athènes de l'Equateur, est notre ville coup de cœur en Equateur!
  • les habitants semblent plus aisés que dans les villes visitées jusqu'à présent et quelque part plus proches de notre culture occidentale
  • les papis adorent venir parler avec Emilie ;) surtout ceux avec un accent incompréhensible
  • A Cuenca plus qu'ailleurs, le WIFI reste une technologie aléatoire car hors service en cas d'averses dans notre hôtel...
  • à cause d'une erreur de calcul de l'architecte, les deux tours de la nouvelle cathédrale n'ont jamais été terminées de peur qu'elles s'effondrent sous le poids
  • les Panama, chapeaux de paille tissés à la main ont été rendus célèbres par Winston Churchill, Humphrey Bogart et Frank Sinatra alors que ces chapeaux étaient destinés avant toute chose à ceux qui travaillaient à la construction du canal de Panama.
  • Envie d'une bouteille de gaz ? Attendez que le camion à la musique de dessin animé passe dans la rue ;)

7
janv

La troisième grande étape dans notre découverte de l'Equateur fut donc l'Amazonie – ou l'Oriente comme on l'appelle ici. L'Amazonie occupe en effet la quasi intégralité de l'est de l'Equateur.

Point histoire à ce sujet : la partie équatorienne de la jungle amazonienne aurait pu être bien plus grande si le conflit frontalier du début des années 40 avec le Pérou avait accouché d'une issue différente.


Dimanche 7 Janvier


Après 3 jours en altitude et 2 jours de repos à Latacunga nous voilà donc partis pour une journée de bus direction la petite ville de Puerto Misahualli.

Dans le détail cela donne :

Latacunga – Ambato : 1h30

Amabato – Tena : 4h30

Tena – Misahualli : 45 minutes


Nous arrivons en milieu d'après midi dans l'hôtel France Amazonia, tenu par un français installé au village depuis une dizaine d'années et qui paraît avoir quelque peu oublié les rudiments de la vie en société. Un accueil express et déroutant plus tard nous descendons au village (à 600 mètres de l'hôtel) pour rejoindre l'embouchure où se rejoignent le Rio Napo (affluent de l'amazone) et le Rio Misahualli.


Puerto Misahualli a des airs de villages de vacances voire de cité balnéaire avant l'ère du tout béton. L'ambiance y est détendue même si parmi la quinzaine de commerces présents sur la place nous comptons entre trois et quatre agences proposant des excursions dans la jungle. Agences - indispensables pour se rendre dans la jungle – que nous laissons de côté pour ce premier jour le temps de prendre nos marques sur la plage.

Le bord de fleuve est occupé par des touristes locaux qui profitent du beau soleil dominical et par des singes capucins qui profitent des touristes pour se faire nourrir...

Premiers instants de détente sur la grève, quelques photos et nous remontons à l'hôtel.

Interceptés par l'employée d'une agence entre-temps nous dealons avec elle un rendez-vous pour le lendemain matin pour une excursion d'environ 7h dans la jungle. Au programme : de la pirogue évidemment, visite d'un centre de réhabilitation pour animaux blessés, visite d'un musée à ciel ouvert présentant les principales plantes médicinales utilisées par les tribus amazoniennes et visite d'une communauté Quechua.

Coquillages et crustacés.

Dans la soirée nous faisons la rencontre de Théo, français parti en tour du monde en avril dernier sans date de retour précise. Il imaginait passer quelques temps en Amérique du sud, il imaginait sans doute moins tomber amoureux de la patronne d'un hôtel à Puerto Misahualli et rester vivre avec elle. Lors de notre rencontre cela faisait quatre mois que Théo vivait à Misahualli en aidant son amie dans la gestion de l'hôtel...y compris en tant que VRP puisque nous décidons dès le lendemain de quitter le premier hôtel pour rejoindre celui de l'amie de Théo, plus en phase avec notre budget et nos attentes en général.


Lundi 8 Janvier

A 9h pétantes nous sommes donc au rendez-vous fixé par l'agence.

Nous embarquons dans une pirogue motorisée, nous sommes seuls hormis l'employée de l'agence vue hier, sa fille et le pilote.

L'heure et demi de navigation pour rejoindre le centre Amazoonico (chaudement recommandé par une collègue de travail) est un enchantement. Nous nous enfonçons dans la jungle, tantôt portés par le courant, tantôt bercés par le ron-ron du moteur de la pirogue. La végétation est d'une densité inouïe, nous avons du mal à imaginer que nous sommes pourtant dans la partie « connue » de la jungle, et donc la moins sauvage...

Impossible alors de ne pas penser au projet Latitude Zéro de Mike Horn qui l'a vu traverser à pied cette immensité verte, en avançant parfois que de quelques mètres par jour à coup de machette.

Notre embarcation du jour

Le pilote manie sa pirogue à la perfection, jouant du courant pour éviter les hauts fonds, coupant son moteur aux moments opportuns et nous faisant suivre la courbe idéal pour ne pas nous ensabler. Un novice n'aurait pas tenu dix minutes sur ce Rio Napo sans se retrouver tanqué sur un banc de sable ou un rocher.

La visite du centre AmaZOOnico prolonge cette sensation de vivre un moment privilégié. Un des bénévoles français du centre nous explique que leur mission est de réhabiliter les animaux blessés afin – dans le meilleur des cas – de pouvoir les relâcher dans la nature.

Ce même bénévole nous emmène donc dans ce zoo-hopital pendant une heure. Les enclos sont immenses et construits en pleine jungle, tout est fait pour le bienfait de l'animal. Nous ne verrons pas par exemple les espèces soignées que notre présence dérangerait trop, et surtout nous n'avons aucune assurance d'apercevoir les autres espèces. Cette idée nous plait, si l'animal souhaite se montrer qu'il se montre, sinon qu'il reste tranquille dans son coin.

Pêle-mêle nous avons eu la chance d'apercevoir une famille de tapirs, des pumas, des papillons, un anaconda, des toucans, des perroquets, des pécaris, un fourmillier, des tortues et évidemment une multitude de singes.

L'un des nombreux singes qui nous passaient au dessus de la tête

Pour prolonger cet instant animalier, notre pilote nous amène à la lagune dites des caïmans. Après dix petites minutes de marche nous voilà donc face à un grand étang peuplé d'une dizaine de caïmans que nous pouvons nourrir (un « gardien » vivant proche de la lagune vient les nourrir 3 ou 4 fois par jour) depuis un ponton.

La bien nommée lagune des caïmans

Sur le retour nous nous arrêtons une première fois pour découvrir tous les bienfaits que réservent les plantes de la jungle. A écouter notre guide, l'amazonie est une gigantesque pharmacie. En jetant un œil à l'immense végétation qui nous entoure nous le croyons sur parole.

Cet arrêt sera aussi l'occasion de découvrir quelques outils traditionnels utilisés par les différentes tribus amazoniennes. Un peu plus conventionnelle qu'amaZOOnico, cette visite n'en reste pas moins intéressante et instructive.

Ce qui en revanche ne fut pas le cas du dernier arrêt qui nous amenait « visiter une communauté Quechua originale ». Nous n'étions déjà pas forcément fan de l'idée à la base mais le fait d'être confrontés à une soit disant population « sauvage » montrant aux « hommes civilisés » comment ils vivent ne nous a pas emballé.

Mais rien ne pouvait gâcher notre journée tant nous étions émerveillés de ces quelques heures passées en pleine jungle. Naviguer sur le Rio Napo restera un des temps forts de ce début de tour du monde, c'est certain !

La jungle c'est bien !

Mardi 9 janvier

Au réveil, il pleut depuis la veille 18h sur Puerto Misahualli, nous en profitons pour vous raconter notre randonnée autour du Quilotoa et pour soigner les quelques piqures laissées en souvenir par les moustiques croisés hier.

Comme nous l'avait indiqué Théo, la pluie s'arrête nette à 13h. Il est temps de se bouger et de partir marcher dans la jungle.

Accompagnés de Théo, qui a déjà beaucoup marché en solitaire dans la jungle aux alentours de l'hôtel, nous partons en direction d'un arbre géant et d'une cascade. Environ 3h de promenade à discuter de nos projets de voyages, de l'Equateur, de la magie de la jungle et nous voilà de retour à l'hôtel.

L'arbre géant !

Entre autres anecdotes, nous apprendrons autour d'une bière que Théo est originaire de Royan (petit clin d'oeil à une partie de la famille d'Olivier). Nous passons une soirée très agréable avec Théo et son amie avant d'aller nous coucher et d'échanger nos facebook.

Demain nous prenons le bus direction Baños, à environ 4h de route au sud-ouest de Misahualli.


Anecdotes et ressentis à chaud et en vrac :

  • Si les singes capucins ne sont pas agressifs au premier abord, ils ne faut pas les approcher de trop près. La compagne de Théo nous a expliqué comme certains peuvent devenir méchants si un homme se montre trop entreprenant avec eux ou au contraire pas assez prudent, comme ce touriste étranger qui s'est vu dérober son passeport par un singe, avant que ce dernier ne le déchire sous ces yeux...perché à 5 mètres d'altitude
  • Pour les poules cela semble être une autre musique : elle nous explique qu'un jour un singe a décapité une poule (vivante) dans le jardin de sa tante de l'autre côté du fleuve...on imagine d'ici la poule sans tête poursuivre son chemin avec le singe à ses trousses.
  • Sur les rives du fleuve, nous avons aperçu quelques chercheurs d'or. L'histoire ne nous dit pas si ils ont fait fortune depuis notre départ
  • scène étonnante que nous avons pu constater : le Rio Napo sert également de salle de bain à quelques habitants du village qui s'y lavaient intégralement
  • Lors des trajets en bus, nous avons eu l'occasion d'écouter des reprises espagnoles de Dalida ou Joe Dassin mais aussi de regarder Rush Hour 2, Rush Hour 3 et Karaté Kid, 600 kilos d'or pur (film français!) en versions espagnoles évidemment !
  • Au depart de Latacunga, après avoir eu comme information que notre bus serait à 5h puis à 7h, nous sommes finalement partis dans un autre bus à 7h30 ^^
  • La différence entre un caïman et un crocodile ? On l'a demandé, on a pas compris si ce n'est que le caïman passe quasiment toute sa vie dans l'eau et n'en sort qu'en cas d'extrême nécessité
  • Contre les piqures de moustiques nous avons essayé la méthode occidentale avec une crème apaisante, la méthode amazonienne avec des feuilles bouillies...finalement la seule méthode vraiment efficace reste la méthode « mandela » qui consiste à attendre que ça passe en sachant que notre heure de gloire viendra !


5
janv

Après quelques jours dans la capitale Équatorienne, direction le centre du pays : Latacunga.

A 1h30 de bus de Quito, Latacunga est le point de passage obligé pour quiconque souhaite se rendre à la lagune du Quilotoa. Certains se contentent d'un aller-retour dans la journée à Quilotoa pour descendre au bord de la lagune. D'autres, dont nous avons choisi de faire parti, préfèrent y dédier trois jours de randonnée à travers les Andes.

Le Quilotoa est un volcan, actif, perché à 3950 mètres d'altitude dont le cratère est emplit d'eau.

Le résultat est un spectacle qu'il est difficile de décrire tant l'immensité du lieu vous coupe le souffle.

La laguna del Quilotoa

Le trek se compose de 3 étapes d'environ une douzaine de kilomètres chacune : Quilotoa – Chugchilan / Chugchilan – Isinlivi / Isinlivi – Sigchos.

Nous avons pour seules indications des topos récupérés sur internet et un tracé GPX, aucune carte de cette randonnée n'existe et le balisage est inégal selon les parties du trek.

Mercredi 3 Janvier :

Après une bonne nuit de sommeil dans une chambre chauffée au poêle à bois et avec un léger mal de tête (nous sommes à près de 4000 mètres...) nous partons en direction Chugchilan. Le temps de dire au revoir à un couple de toulousains rencontré la veille et de constater que le soleil a décidé d'être des nôtres, nous voilà déjà face à la lagune que nous sommes censés longer pendant 2 kilomètres.

La mise en jambe est spectaculaire mais nous sommes rapidement confrontés à la première difficulté de la journée : une fourche face à nous et des panneaux indiquant la direction Chugchilan des deux côtés. Le tracé GPX semble obliquer vers la gauche, c'est donc convaincus que nous nous engageons sur ce sentier. Convaincus jusqu'à atteindre une ferme occupée par une jeune fille qui nous indique qu'il fallait en fait prendre à droite. Demi-tour donc. Nous croisons alors deux allemands en route pour faire la même erreur que nous : demi-tour pour eux également !

Émilie fait la conversation avec le plus bavard de nos deux nouveaux amis le temps d'apprendre qu'ils sont en stage au Pérou et qu'ils se sont perdus la veille en faisant le tour de la lagune...

Quelques minutes plus tard, après avoir suivi le chemin qui nous paraissait comme le plus évident nous nous retrouvons tous les quatre à descendre un champ (très) raide pour rejoindre un sentier aperçu en contrebas.

Puis un deuxième champ. Puis un troisième...

Bref nous enchaînons les passages hors-pistes à chaque fois pour quitter un sentier qui s'arrête net et pour en reprendre un plus bas qui semble sorti de nul part. Nous savons à ce moment que nous ne sommes pas sur le sentier « officiel » mais nous savons aussi que la descente est raide jusqu'à atteindre une rivière dans la vallée. Tant que nous descendons dans cette direction nous retomberons un jour ou l'autre sur le bon chemin.


Après 2h de descente approximative nous voilà au bord de la rivière tant désirée et offrant un point de repère fiable.

S'ensuit une grimpette des plus éprouvantes. L'altitude fait s'affoler nos pauvres cardios affûtés en bord de seine et le soleil de midi fait chauffer nos cerveaux habitués à des températures plus légères en janvier. Nous vous laissons imaginer les effets de cet environnement sur nos camarades allemands qui semblent chercher l'ombre à tout prix.

Exténués, nous arrivons cependant à rejoindre le chemin emprunté par la majorité des randonneurs.

Impossible de se perdre sur la deuxième partie, le balisage est enfin correct et des indications sont fréquentes.

A quelques kilomètres de Chugchilan

Au cours de ces deux dernières heures de marche, nous traversons plusieurs hameaux et un village à l'heure de la récréation : une vingtaine d'enfants est dehors à courir derrière un ballon. Quelques mots et beaucoup de sourires échangés plus tard nous quittons ce village le moral regonflé à bloc par la joie de vivre communicative de ces jeunes équatoriens.

Cette première étape se conclue via une large piste à suivre jusqu'au village de Chugchilan. Les derniers virages en pente raide feront souffrir nos cuisses et mollets mais c'est satisfaits que nous prenons nos quartiers dans notre hôtel autour d'une tasse de thé et d'une barquette de frites.

Impossible de se perdre sur la deuxième moitié du parcours

Bilan : Quilotoa – Chugchilan / 14 kilomètres / environ 4h45 avec les pauses.


Jeudi 4 Janvier :

C'est quelque peu courbaturés que nous commençons le 2ème jour de randonnée. Aujourd'hui pas question de se perdre, l'objectif est de descendre le canyon, suivre la rivière et remonter ce fameux canyon jusqu'au village d'Isinlivi. Le patron de l'hôtel nous donne un semblant de carte et quelques précieuses indications.

Nous atteignons sans embûche le premier point de passage repéré, un mirador offrant une vue imprenable sur tout le canyon et sur le Toachi, la rivière que nous gardons en ligne de mire. Une chose est sûre la route est encore longue avant de l'atteindre. Nous rencontrons à ce moment un guide équatorien avec deux clients. Nous les suivons quelques instant jusqu'à tomber nez à nez avec une vieille dame et ses chiens peu enclins à nous laisser passer à travers son champ.

Seul moyen de passer sans se faire titiller les mollets par ses chiens : lui donner 1$ par personne. Seuls nous l'aurions sans doute fait, mais pas question de céder pour le guide qui nous fait emprunter un chemin de traverse. Une fois le détour réalisé, nous continuons notre route tous les deux croisant chevaux, vaches et moutons dans des paysages exceptionnels.

Au cœur du canyon du Toachi

De la descente, une balade très agréable au fil de l'eau, jusque là tout allait pour le mieux quand soudain il eu fallu remonter le canyon ! Ça tire sur les mollets et les cuisses mais les traces que nous suivons nous aident à garder le cap et nous font dire que la fin approche. C'est une fois arrivés au niveau d'un cul de sac que la question tant redoutée se pose « t'es sur qu'on est sur la bonne route ? ». Tentés de répondre qu'à l'évidence oui puisqu'il y avait pourtant des traces jaunes et rouges sur les pierres il y a à peine 5 mètres, c'est finalement un « abuelo », un grand père sorti de nul part, qui nous confirme que nous devons rebrousser chemin.

Non, nous ne nous énervons pas et c'est avec nos sacs sur le dos qui semblent peser une tonne que nous retrouvons le chemin du village qui nous conduit tout droit à l'auberge Taita Cristobal.

Juste avant notre rencontre avec un chien de garde zélé

Isinlivi est un petit village de montagne sans beaucoup d'animations mais qui a le mérite d'offrir une vue époustouflante sur toute la vallée. C'est accompagnés de notre nouvel ami le chien que nous en prenons plein la vue pour la dernière fois de la journée.


Nous passons la soirée en compagnie de deux americaines voyageant en solitaire chacune de leur côté. L'une d'entre elle est garde-forestier vers Washington !

Bilan : Chugchilan – Isinlivi / 15 km / environ 4h30


Vendredi 5 Janvier :

3ème et dernière journée au milieu de ces vallées envoûtantes. Nous devons rejoindre Sigchos afin d'y prendre un bus nous ramenant à Latacunga. C'est en un peu moins de 3h que nous réalisons la mission. Cette troisième étape est composée d'une piste à suivre quasiment tout le long et plutôt plus facile que les autres. Nous arrivons donc à Sigchos sans encombre en fin de matinée.

Bilan : Isinlivi – Sigchos / 11km / 2h40


Chance incroyable le prochain bus est dans moins de 30 minutes (le suivant était 6h plus tard) et c'est en un peu plus de 2h que nous retrouvons la civilisation à Latacunga.

Le panorama d'Isinlivi et notre nouvel ami Beethoven...

Latacunga est la capitale de la province de Cotopaxi (plus haut volcan actif d'Equateur). Cette ville d' a peu près 58 000 habitants a été une ville de passage pour nous. Nous y avons découvert son incroyable marché, mangé des chugchucaras (plat local à base de porc, pomme de terre, popcorn et empanadas), nous avons aussi fait une tentative avec du chocolat mais quelle amertume ! Nous n'avons pas pu le finir (ce qui est à la base inconcevable surtout pour Emilie!).

Retour à la ville après trois jours en altitude 

C'est désormais dans la jungle équatorienne que nous poursuivons notre aventure. Rendez-vous dans les prochains jours pour des photos et anecdotes sans doute étonnantes !

Anecdotes et ressentis en vrac et à chaud :

L assistant du chauffeur de bus n est pas seulement là pour nous faire payer notre ticket, il enlève également les panneaux sur la route, dégage les pierres du chemin et fait du rabatage afin de faire monter le maximum de monde dans le bus.

Dans la liste des métiers improbables nous rajoutons : la plieuse de papier toilettes. Sorte de "dame pipi", celle ci a la bonté de nous donner du papier pour 15cts

Envie soudaine d un verre de lait de chèvre ?! Pas de problème, il suffit de demander! 4 chèvres se baladent sur la place principale de Latacunga (au milieu des voitures et tuktuk en tous genres). De l éleveur à l acheteur il n y a qu'un pas ! Des circuits courts qui feraient rêver beaucoup de consommateurs français...

Même a la montagne, pourtant moins touristique, les enfants savent profiter des quelques visiteurs et n hésitent pas à demander des "candies".

Les travaux sont partout, le pays semble en plein développement touristique. Rien qu'à Quilotoa il y avait trois hôtels ou restaurants en construction et ceux déjà debouts n'avaient pas plus de cinq ans.

Un bon nombre d enfants âgés entre 6 et 10 ans nous ont abordés, notamment dans les bars, pour nous vendre des chewing-gums, chamalows, etc. Comme pour nous rappeler que ce pays splendide reste malgré tout pauvre et que l'essor du tourisme ne rejaillit pas (encore?) sur toute la société

1
janv

C'est donc Quito qui aura eu la bonté de nous accueillir en ouverture de notre tour du monde.Nos premiers contacts avec les Equatoriens sont des plus agréables. Freddy (notre chauffeur de taxi) et sa fille Gabriela ont chacun un sourire sur le visage et une poignée de main franche qui invitent à la discussion. Bien qu'il fasse déjà nuit noire (à 18h30) et qu'une pluie battante s'abatte sur notre voiture, le trajet passe relativement vite.

Nous voilà devant la porte de l'auberge « Casa Jazmin » dans le quartier de la Mariscal. La Mariscal est un quartier situé au nord du vieux Quito – moins typique mais aussi moins touristique et surtout plus sécure une fois la nuit tombée. Les quelques formalités d'entrée dans l'auberge passées, le très taiseux patron nous laisse prendre nos marques.

Vendredi 29 décembre

Une nuit de 11h plus tard nous voilà presque d'attaque pour découvrir le vieux Quito, dit « Quito Colonial », inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Nous descendons jusqu'au Colonial à pied, ce qui nous permet de mieux appréhender la ville, ses distances et ses différents quartiers.

La rue de l'auberge

Nous partons donc de la Mariscal qui, de jour, nous paraît être un quartier « branché » voire « bobo » avec des maisons de toutes les couleurs et des bars / boites de nuits à chaque coin de rue. Un mélange des Cinque Terre et de la rue Mouffetard en somme.

Peu à peu le décor change et se transforme en l'idée que nous nous faisions d'une capitale d'Amérique du sud. Les rues se font plus étroites et plus animées. L'architecture rappelle parfois les clichés des grandes cités coloniales même si la pauvreté lézarde les trottoirs.

La iglesia del voto nacional

Nous avions entendu que la ville de Quito et le gouvernement Equatorien mettaient tout en place depuis une dizaine d'années pour convaincre les touristes de visiter leur pays. De gros efforts semblent être fait notamment sur la sécurité : chaque carrefour ou presque compte sa patrouille de policiers ou de surveillants privés et des panneaux rappellent aux éventuels pickpockets la fermeté des sanctions pour la petite délinquance (notamment envers les touristes...).

Le Quito Colonial est ce quartier tout a fait enchanteur qui compte quelques places et de nombreux édifices religieux et musées sur l'histoire de la ville.

Plaza de la independencia

Parmi tous les «must see » que le Routard ou l'office du tourisme local nous ont indiqué nous retenons :

  • la iglesia del voto nacional
  • la plaza del teatro
  • la plaza de la independencia (le coup de cœur d'Olivier!)
  • el conventio de san francisco

La ville est enclavée entre plusieurs montagnes, ses rues montent et descendent sans cesse. De certains boulevards nous apercevons des quartiers de la périphérie perchés sur les premières pentes abruptes du Volcan Pichincha.

Après cette longue ballade sous le soleil, les nuages font leur apparitions et l'orage gronde sur les hauteurs de Quito. Nous étions prévenus, le temps change vite ici !


Samedi 30 décembre 2017

Ce matin direction la « mitad del mundo » (littéralement la moitié du monde). Un site à quelques kilomètres au nord de Quito sur lequel passe officiellement la ligne de l'équateur.

Le trajet en soit est déjà une expérience et la « mitad del mundo » semble se transformer en « fin del mundo » lorsque nous arrivons après presque 2h de trajet porte à porte.

Le site semble sorti de nul part tant son côté « neuf » et orienté tourisme tranche avec les habitations alentours. Il est composé d'un monument central indiquant les latitudes 0° 0° 0° et de différents petits musées aux thématiques plus ou moins en lien avec le sujet...

Les musées vont d'expériences scientifiques ludiques à l'histoire des populations indigènes équatoriennes en passant par le récit de l'expédition française ayant placé l'équateur sur une carte pour la première fois au monde.

De l'histoire des hommes à la réalité scientifique il y a souvent un pas nécessaire à franchir. Sachez donc que la mission française s'est trompée d'un peu moins de 300 mètres à l'époque, le site (et donc la ligne jaune) n'est donc pas exactement sur la ligne de l'équateur.

Autre vérité scientifique : l'équateur n'est pas une ligne mais plutôt une bande large de 5km.

Après 2h de visite et un repas (du pollo forcément) retour à Quito avant la nuit.

Ni au sud ni au nord, nous sommes en fait tous les deux sur la bande de 5km de l'Équateur


Dimanche 31 décembre 2017

Dernier jour de l'année et troisième jour à Quito. Nous décidons de prendre notre temps ce matin à l'auberge en déjeunant plus tard que d'habitude et en allant nous promener dans le nord de la ville sur le conseil d'une cliente de l'auberge.

A une vingtaine de minutes de marche de l'auberge, via la via Rio Amazonas, se trouve le grand parc de la Carolina. Un véritable enchantement de verdure et de calme. La partie sud du parc est dédiée aux familles, des grandes pelouses bordent un canal sur lequel il est possible de louer des pédalos. Evidemment les vendeurs de boissons et nourritures sont partout !

La partie nord du parc est dédiée aux sportifs. Il s'agit d'un immense complexe sportif ouvert à tous comptant entre autres une piste d’athlétisme de 1000 mètres (!), une pelouse avec poteaux de rugby (!!), 5 ou 6 mini terrains de foot, autant pour le volley et pour le basket.

Il fait beau et chaud ce dimanche, le parc est donc pris d'assaut par les familles et les sportifs en tout genre, cela donne un aperçu de la douceur de vivre dont peuvent bénéficier les quiteños les plus aisés.

Parque de la Carolina

Une sieste sur l'herbe et un coup de soleil plus tard nous rentrons dans le quartier de la mariscal où se préparent les animations pour la soirée. Les locaux sont pour la plupart déjà déguisés, ils chantent, dansent.. L'ambiance est envoûtante !

Nous avons ensuite passé le réveillon le plus original de notre vie !

Les propriétaires de l'auberge nous ont proposé de dîner avec eux et leurs amis. Nous nous sommes donc retrouvés à déguster d'excellentes côtes de porcs arrosées de vins chiliens. Parmi les participants à ce banquet improvisé, nous comptions un américain, une canadienne d'origine irakienne, un vénézuélien et quatre équatoriens.

Cette soirée fut l'occasion de participer à la cérémonie dite « del año viejo ». Cela consiste a brûler à minuit une poupée faite de chiffons, papiers journaux et pétards pour éloigner la malchance et les énergies négatives et ainsi passer à la nouvelle année dans les meilleurs conditions possibles. C'est donc remplis d’énergie positive que nous sommes allés nous coucher.

El año viejo



Lundi 1er janvier 2018

Réveillés par un mini tremblement de terre, phénomène apparemment très rare à Quito, nous débutons cette nouvelle année heureux ! Heureux d'avoir fait de notre projet une réalité, heureux d'avoir partagé ces premiers jours avec des personnes si différentes de nous et si formidables et tout simplement heureux d'être ensemble dans cette belle aventure.

Pour fêter ça nous avons donc décidé.. d'aller courir:) 5 petits kilomètres dans les rues et parcs de Quito histoire de dire qu'on a couru à 2800m d'altitude.

Nos poumons et nos cœurs sont prêts, il ne nous reste plus qu'à préparer nos sacs afin de partir, demain, pour Latacunga, point de départ de notre randonnée vers la lagune du Quilotoa. Rendez-vous sur instagram et facebook pour des images de cette aventure.

NB : Merci à tous pour vos messages !! Nous vous souhaitons une excellente année 2018 remplie de bonheur, d'amour et de réussite !

Bonne année à tous !!!

Anecdotes et ressentis en vrac et à chaud :

  • il y a très peu de touristes, en tous cas très peu de touristes occidentaux. Tout le monde semble parler espagnol et les lieux touristiques ne sont pas pris d'assaut. Ce qui est évidemment très appréciable puisque Quito semble échapper à tous les travers du tourisme de masse.
  • les bus municipaux sont hors d'âge et crachent une fumée noire qui ferait pâlir Anne Hidalgo à chaque démarrage
  • les équatoriens sont relativement petits (en tout cas à Quito), pour vous donner une idée Emilie compte parmi les femmes les plus grandes de l'assemblée:)
  • Ici tout se vend ! En 2h de trajet pour aller à la Midad del mundo voici ce qu'on nous a proposé : des faux cils, des perruques, des brosses à dent, des glaces, des chewings gums, des cigarettes, des fruits, du chocolat....
  • nous redécouvrons des métiers oubliés en Europe : la personne qui dit aux automobilistes quand ils peuvent sortir de leur place de parking, celui qui vient récupérer ta monnaie quand tu montes dans le bus, les inévitables cireurs de chaussures...
  • Les noms des participants du réveillon : Patricia y Enrique (les patrons) Rita (Ecua) Igor (Venez) Kifah (Irak - Canada)



28
déc

A l'heure où vous lisez ces lignes, nous sommes certainement endormis au fond de notre lit Equatorien à rêver à la mitad del mundo ou à la jungle amazonienne.


Qu'importe, nous voulions profiter de la douzaine d'heures de vol entre Madrid et Quito pour vous partager notre état d'esprit en ce jour si particulier.

C'est un mélange de sérénité, d'excitation, de stress et (un peu) de fatigue qui nous a cueilli aux aurores lorsque le réveil a sonné à Cannes ce matin.


La sérénité propre à ceux qui atteignent un but longtemps convoité, avec le sentiment de l'avoir mérité. La sérénité de ceux qui partent l'esprit léger en ayant préparé ce voyage le mieux possible.


L'excitation du couple qui part à la découverte d'un monde qu'il ne veut plus connaître seulement à travers un écran. L'excitation qu'ont du ressentir tous les voyageurs lors de leur première grande expédition en somme...


Le stress des encore jeunes adultes que nous sommes qui sortent de leur confortable quotidien parisien pour vivre justement sans quotidien et sans repère.


La fatigue enfin des dernières semaines écoulées, des nombreux pots de départs, des fêtes de noël et du réveil ce matin qui a sonné à l'heure à laquelle nous avions pris l'habitude de nous coucher...

Le fameux mélange sérénité, excitation, stress et fatigue en une image !

Nous souhaitons profiter de cet article un peu particulier pour vous remercier toutes et tous. Merci pour vos messages des dernières semaines ou derniers mois – nous sommes touchés par tant d'attention. Merci à ceux qui nous ont encouragé il y a plus de 3 ans lorsque le projet n'était pas aussi évident qu'aujourd'hui. Merci aux généreux ayant participé à notre liste d'activités en ligne, nous avons été très agréablement surpris de voir tant de personnes nous soutenir ainsi. Merci enfin à ceux qu'on aime et qui nous aime, famille et amis, de nous avoir « laisser partir » si facilement.


Quelques infos supplémentaires en vrac pour celles et ceux que cela intéresse :

  • Nos sacs pèsent à 100% = 7,7kg pour Emilie et 8,9kg pour Olivier. Un poil plus lourd que prévu mais une fois en « mode voyage » (comprenez avec basket au pied, pantalon et veste sur le dos) nos sacs ne pèsent plus que 6,8kg pour Emilie et 7,5kg pour Olivier
  • Nice – Madrid = 2h de vol / Transit de 3h à Madrid / Madrid – Quito = 11h de vol
  • Si la compréhension avec les espagnols à Madrid fut impeccable, cela est pour l'instant plus laborieux avec nos amis sud-américains et leur accent si particulier
  • Le soleil ne sera visiblement pas des nôtres pour nos premiers pas en Amérique du Sud
  • Non, nous n'avons aucun plan pour le nouvel an pour l'instant ;-)

Nous sommes, à l'heure où nous écrivons ce mot, quelque part au dessus de l'atlantique (cf. image ci-dessous) et avons rendez-vous à Quito à la posada del maple pour au moins 2 nuits dans l'un de leur dortoir.

Nous vous donnons rendez-vous bientôt ici même, sur facebook ou sur instagram pour plus de nouvelles.

Emilie & Olivier



22
avr

Une nouvelle étape a été franchie : la réservation et le paiement des billets tour du monde !

Et donc, par la même, la validation quasi-complète de notre itinéraire...

Pour les vols longs courriers, nous avons choisi de faire appel à l'agence ZIP World, spécialisée dans l'offre des voyages aériens “tour du monde”. Zip World nous garantit des tarifs intéressants, fixes et nous offre la possibilité de modifier gratuitement la date des vols durant notre voyage.

Nous réserverons les bus, bateaux, montgolfières et hydravions nécessaires aux déplacements régionaux au fur et à mesure !

Aujourd'hui, les billets sont bel et bien réservés mais les dates sont encore à ajuster.

Une seule certitude : la date du départ fixée au jeudi 28 décembre 2017 à 7h10 à Nice !

Voici donc un premier aperçu de notre itinéraire :

Visuellement voici ce que ça donne (lien ci-dessous pour plus de précisions)

https://drive.google.com/open?id=1Vk_b7pXbbeXcb2S5kKRWE1QNOKM&usp=sharing

Alors qui nous rejoint où ?!! Faites vos choix ! On vous attend :)

11
avr

Lorsqu'on imagine un tour du monde, la première image qui nous vient en tête est souvent celle d'un voyageur avec un joli sac de 70 litres sur le dos. Notre ami vagabond trimballant sa maison sur son dos à travers les quatre coins du monde...transformant chaque déplacement en une aventure sportive éreintante...

 hors de question de se transformer en tortue !

Pendant longtemps nous considérions cet inconvénient comme un inévitable qu'il faudrait accepter, voire même que l'on oublierait au fil du temps...et puis de blogs en blogs, d'articles en articles et de réflexion en réflexion nous nous sommes rendus à une évidence : nous devons partir le plus léger possible...


Léger c'est quoi ? Léger c'est combien ?

Libre à chacun de mettre le curseur où il l'entend, nous considérons que notre sac sera léger et confortable en dessous des 7kg pour Olivier et 6kg pour Emilie.


Si vous avez déjà fait une longue randonnée ou simplement pris l'avion vous visualisez à peu près le volume d'un sac de 7kg.

Si non, imaginez un sac de 30 litres environ dont la place serait optimisée à 200%:-)

Délicat ^^ 

Voyager léger implique forcément quelques sacrifices mais qui nous paraissent minimes compte tenu des avantages que nous y trouvons.


Un sac léger est avant tout synonyme de liberté. C'est l'argument qui a fait mouche pour nous . Le fait de lire sur un article qu'avec un sac de 8kg on ne se pose jamais la question : « ça à l'air canon...bon qu'est-ce qu'on fait des sacs ? » (en arrivant dans une ville nouvelle, sans réservation d'hôtel par exemple). Entre 6 et 7kg nos sacs ne devraient jamais nous apparaître comme des boulets empêchant trop souvent les voyageurs de succomber à une envie de découverte soudaine.


Le second argument pertinent et qui aura achevé de nous convaincre est la sécurité. Un sac de 30 litres attirera moins le regard qu'un sac de 70 litres, il sera également plus facile à ranger sous un siège de bus ou de train ou d'avion (déjà testé plusieurs fois lors de week-end en Europe) : fini donc les sacs en soutes ou trop éloignés pour garder un œil dessus pendant tout le voyage.

Conséquence directe : qui dit sac en cabine en avion dit pas de frais supplémentaires pour un sac en soute. Troisième petit argument non négligeable au passage.


Enfin, en partant du principe que nous changerons d'endroit tous les 3-4 jours en moyenne et qu'il faudra à chaque départ défaire / refaire le sac...je vous laisse faire le calcul du temps économisé et des crises de nerfs évitées lorsqu'il y a que peu d'affaires à ranger.


Bon c'est bien beau mais du coup le sac de 7kg pour un voyage d'un an...on y arrive comment ?

Pas de scoop : il va falloir faire des choix, oublier légèrement notre petit confort et surtout se creuser la cervelle !


De nombreux articles complets ont été écrit sur le sujet, vous trouverez les liens plus bas. On va juste se contenter ici d'expliquer les 4 principes de bases que nous gardons à l'esprit pour la construction de nos sacs.


Premier principe : on achète le sac et ensuite on choisit ce qu'on prend ! Faire l'inverse serait le meilleur moyen pour ne pas tenir l'engagement de poids annoncé.

Second principe : on s'interdit de prendre 2 articles remplissant une fonction similaire. Exemple: on aime courir, on aime la rando...on ira en rando avec nos chaussures de trail qui nous accompagnerons aussi pour nos quelques footings urbains.

Troisième principe : pareto ! La loi du 80 / 20 s'applique aussi à un sac à dos. Nous évitons d'emporter avec nous des articles qui nous serons utiles seulement 20% du temps mais qu'il faudra se trimbaler pendant 12 mois ! Exit donc la tente de camping...

Quatrième et dernier principe : on se débrouille, on oublie la peur du manque et on oublie de prendre les articles « au cas ou »! Il nous manquera forcément quelque chose à un moment donné...et on trouvera une solution sur place.

Exemple : notre trousse à pharmacie contiendra quelques médicaments essentiels mais rien qui ne sert à répondre à une éventuelle maladie...les pharmaciens argentins ont de quoi faire passer une migraine comme les thaïlandais savent se soigner d'un rhume...


Une fois ces 4 principes expliqués (il y en a en fait d'autres mais voici l'essentiel), on vous abandonne en listant les articles du sac théorique d'Olivier. Cette liste « pèse » 7,5kg soit un sac sur le dos de moins de 7kg puisqu'Olivier n'a pas prévu de se promener nu avec son sac sur le dos^^.


Ce qu'olivier emportera avec lui :

  • un sac de 30 litres
  • une paire de chaussure de trail
  • une paire de basket en toile
  • une paire de tongs
  • un pantalon de randonnée noir pouvant se porter à la ville
  • un short de ville
  • un short de sport
  • une chemise légère : permet de sortir dans un bar ou restaurant, utilisable en randonnée ou dans un lieu de culte exigeant des bras couverts par exemple...
  • 3 t-shirts techniques type course à pied : 2 manches courtes et 1 manches longues
  • 1 paire de gant et 1 bonnet
  • 1 polaire
  • 1 doudoune compressible type décathlon
  • 1 coupe vent
  • 1 duvet compressible type décathlon
  • 1 petit sac à dos pour les ballades d'un jour
  • 1 go pro avec boîtier étanche, son stick et son chargeur
  • 1 portefeuille
  • 1 téléphone portable et son chargeur
  • 1 liseuse
  • 1 tablette pour vous donner quelques nouvelles et pour programmer l'excursion du lendemain ^^


Voilà le résultat ! 


En conclusion ajoutons que nous nous gardons la possibilité de changer régulièrement un article pour un autre...des chaussures trouées à remplacer par des neuves ou un t-shirt déchiré par un autre...

Il nous reste encore quelques points à affiner mais vous avez l'idée générale ici.


N'hésitez pas si vous avez quelques remarques ou conseils 😀

Pour aller plus loin, des articles qui nous ont aidé sur le sujet :