Carnet de voyage

Cap vers l'Ouest

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Dernière étape postée il y a 2286 jours
 avec 
R
Romain Rové
Ce voyage c'est la réalisation d'un rêve commun, celui d'aller à la rencontre du monde, de ses populations, de ses rites et coutumes, de ses saveurs et ses paysages... en sacs à dos. 1,2,3... partez !
19
mai

Ayubowan à tous ! Nous sommes bien arrivés au Sri-Lanka, le dernier pays que nous visiterons avant de rentrer en France mais ça, c'est un autre sujet... Après une longue journée de voyage et un décalage horaire de trois heures, nous sommes heureux de trouver un lit pour nous reposer ainsi qu'une bonne douche chaude. Non, je plaisante. Ca, c'était la version souhaitée. La vraie version c'est que l'on a mis un short ce matin en partant de Manado et que cette après-midi, à l'aéroport de Kuala-Lumpur, on le regrettait déjà tant ils abusent tous sur la climatisation, que ça soit dans l'aéroport ou dans l'avion. Pourtant, on le sait mais non, nous avons quand même mis un short. Nous sommes donc arrivés à 00h30 heure locale (3h30 du matin dans notre horloge biologique) à l'aéroport de Colombo après presque 20h de voyage et le moins que l'on puisse dire, c'est que nous étions crevés et frigorifiés. Nous nous sommes vite réchauffés une fois sortis de l'aéroport vu la température extérieure mais une douche chaude aurait quand même été appréciable avant de dormir... Nous nous sommes contentés de la douche froide, pas le choix, nous nous sentions sales (et ce n'était pas qu'une impression) ! HEUREUX D'ETRE ARRIVES.

Rien à raconter de croustillant vis à vis de notre voyage, mis à part que c'est le ramadan et qu'on a bien failli devoir oublier notre repas dans l'avion ! D'autre part, les avions étaient vides... Personne n'avait envie de voyager aujourd'hui, ce n'est pas plus mal, nous avions plus de place pour nous reposer. La journée a été longue c'est vrai mais elle s'est bien passée, pareil pour notre arrivée au Sri Lanka, nous avons opté pour un Uber (cheap cheap) et notre premier contact avec la population locale a été une réussite. Nous avons hâte de faire plus ample connaissance avec eux et surtout, il va falloir que l'on arrête de répondre en indonésien car nous ne sommes plus en Indonésie...

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Kandy

Nous avions songé nous reposer une journée à Negombo avant de partir à la découverte du pays mais non, ce fût une nouvelle fois un échec. Les piles que nous sommes ont décidé de partir dès le lendemain, direction la ville de Kandy, l'occasion pour nous de faire connaissance avec les bus locaux. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont un certain style et franchement, ça nous plaît bien !

Bus sri-lankais

Nous sautons dans le premier bus pour Kandy, c'est parti pour 3h30 de route. Nous sommes agréablement surpris par les prix des transports, c'est vraiment pas cher du tout (nous avons payé 120 roupies sri-lankais par personne soit environ 0,70€) et en plus, c'est assez confortable. Par contre, nous avons switché la musique indonésienne avec les films bollywoodiens... Aïe aïe aïe, pour être surfait, c'est SUR-FAIT. Les couleurs, les vêtements, la mise en scène, la musique, tout est exagéré ! La population est friande de tout ça, c'est assez incroyable de les observer dévorer l'écran. A vrai dire, nous sommes assez amusés, les jeux de séduction entre les acteurs sont incroyablement drôles. Le trajet se déroulera sans encombre...

Loterie
Bubulles

La ville de Kandy a une importance culturelle particulière dans le pays puisqu'elle est considérée comme étant la capitale du bouddhisme cingalais. Ah oui, au Sri-Lanka, il y a deux peuples : les cingalais (majoritaires) et les tamouls. Vous le savez peut-être mais ce pays a souffert d'une importante guerre civile qui a opposé ces deux peuples pendant près de trois décennies jusqu'en 2009. A l'heure actuelle, la guerre civile est terminée mais il semblerait que les tamouls restent une minorité largement dominée par les cingalais... Ce sujet nous intéresse beaucoup, nous tâcherons d'en savoir plus auprès de la population les prochains jours.

C'est la saison des mangues, youpi !

La ville de Kandy est située sur un plateau entouré de montagnes. Il s'agit d'une grande ville qui s'articule autour d'un lac appelé Bogambara. Autour de ce dernier, l'ambiance est paisible et invite au calme.. C'est d'ailleurs sur les bords de ce lac que se dresse le fameux temple de la Dent, un site bouddhiste sacré et reconnu mondialement. L'agitation permanente autour de ce lieu est assez fascinante, quelque soit l'heure de la journée, des dizaines et des dizaines de personnes vêtues d'habits blancs viennent se recueillir et réaliser des offrandes. A l'écart, un immense marché local se dresse tandis qu'à l'avant, un nombre incalculable de vendeurs ambulants en tout genre se disputent les clients.. Bien sûr, c'est illégal et lorsque la police arrive, même si vous êtes entrain d'acheter un ananas (nous en avons fait l'expérience), ils vous abandonnent en plein milieu de la rue. Sauve qui peut !

Sinon, Kandy est une ville assez bruyante, il y a énormément de monde dans les rues. Par contre, nous sommes assez surpris car la population ne traverse pas à tout va, n'importe où et surtout à n'importe quel moment. Le trafic est relativement correct et les infrastructures plutôt sécuritaires (barrières le long du trottoir, petit souterrain pour traverser), en tout cas à première vue. Par contre, la pauvreté nous saute aux yeux beaucoup plus qu'en Indonésie.. Il y a énormément de mendiants dans les rues et beaucoup de vendeurs ambulants âgés. La demande est très forte, c'est presque du non-stop.

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Nuwara Eliya

Après deux jours passés ici, il est l'heure pour nous de quitter la ville de Kandy pour rejoindre Nuwara Eliya, enfin plutôt NanuOya. Comment ? En train bien sûr ! Un moyen de transport très utilisé au Sri-Lanka. Le trajet Kandy - Ella est considéré comme l'un des plus beaux trajets en train du monde, nous avons hâte de le découvrir. Beaucoup se rendent directement à Ella depuis Kandy, de notre côté, nous préférons réaliser plusieurs stops en cours de route. Nous avons envie de marcher et de rester un peu dans les montagnes, autant prendre notre temps... Bon, c'était sans compter la météo, on vous en parle un peu plus tard.

Vendeur ambulant

La question est : pour quelle raison ce trajet en train est-il réputé pour sa beauté ? Tout simplement parce-qu'il traverse des vastes plantations de thé des heures durant et le moins que l'on puisse dire, c'est que le paysage est époustouflant, une première pour nos petits yeux...

Photo prise depuis le train (dans un virage)

Pour la petite histoire, le Sri-Lanka est le pays du thé par excellence, bien qu'il ne soit pas le premier exportateur mondial. Anciennement connu sous le nom de "Ceylan", cette ancienne colonie anglaise doit ses cultures de thé aux britanniques venus s'installer sur l'île dans les années 1815. Auparavant, le Sri-Lanka était un producteur de café mais devant la concurrence des Brésiliens, c'est en 1880 que les britanniques ont pris la décision de remplacer la culture du café par la culture du thé. A la suite de ça, un irlandais très connu du nom de Thomas Lipton a contribué à la renommée mondiale du thé Ceylan en s'installant sur les hauteurs de Haputale, où se trouve la Dambatenne Tea Factory lui appartenant. Bref, Haputale ça sera pour un petit peu plus tard. Nous continuons notre trajet en train et nous faisons la connaissance d'un charmant couple d'allemands qui voyage avec leurs deux enfants.. Un moment de partage ponctué par des photos car il ne faut pas oublier d'admirer le paysage dans tout ça !

Comme vous l'aurez remarqué, les vitres sont mouillées. Nous avons eu beaucoup de chance, pluie et brouillard. Nous avons quand même profité du paysage mais disons que les conditions n'étaient pas optimales ! En fait, ce n'est pas étonnant car dans cette région du pays, c'est actuellement la saison des pluies... On ne savait mais nous avons quand même voulu venir. On le sait, il va faire un temps pourri dans la montagne et nous allons devoir nous lever tôt pour profiter des matinées mais c'est le jeu. Ca ne nous empêchera pas d'être émerveillés !

Vue sur une cascade depuis le train

Notre arrivée à NanuOya (gare la plus proche de Nuwara Eliya) se fait sous la pluie et nous ne tardons pas à rejoindre notre homestay. Il fait très humide et il y a beaucoup de brume. Néanmoins, la famille est adorable et la vue sur les plantations de thé absolument magnifique...

Oui oui, il est bien inscrit "EDINBURGH" en plein milieu des plantations de thé. Pour la petite histoire, la petite ville de Nuwara Eliya qui se prononce Nourélia a servi de "station de montagne" aux britanniques à l'époque de la colonisation pour échapper aux grandes chaleurs du reste du pays. C'est pour cette raison que cet endroit est très marqué par la culture britannique et que l'on retrouve des maisons avec une architecture typiquement anglaise... C'est d'ailleurs assez surprenant de se promener dans les ruelles de cette petite ville et de se dire que nous sommes au Sri Lanka.

La cohabitation entre ces deux cultures est surprenante, s'en est même troublant parfois. Nous trouvons ce mélange atypique, le quotidien des sri-lankais étant parfaitement le même ici que dans le reste du pays.

Cette petite halte à Nuwara Eliya nous a beaucoup plu. Par contre, nous ne regrettons pas d'être restés à NanuOya pour dormir car la vue sur les plantations de thé est beaucoup plus jolie... Demain matin, nous prenons le train en direction d'Haputale !

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Haputale

Ce matin, le voyage en train fût une expérience mémorable. Cette fois, nous avons pris des tickets 3ème classe "no seat", encore plus cheap que les places assises étant donné que le principe est le suivant : si il n'y a pas de place parmi les places non numérotées, et bien tu t'assois par terre sur ton sac (le nôtre est confortable pour ça). Nous avons choisi cette alternative car lors de notre premier trajet en train jusqu'à NanuOya, nous avons passé la moitié du temps devant la porte du train pour admirer le paysage. Le train roule les portes ouvertes, il ne va vraiment pas vite, il n'y a pas beaucoup de risque à s'assoir à cet endroit là. Au contraire, c'est LA meilleure place pour la vue, pas pour le confort mais ça passe au deuxième plan dans ces moments là...

Arrêt dans une gare de campagne

Ce matin, le temps se tient à peu près. Malgré tout, nous avons eu de la pluie un tiers du trajet. Pas grave, cela nous a pas empêché d'en prendre plein les yeux... Il est arrivé que le train passe sur des ponts avec un vide d'une centaine de mètres dessous, assez incroyable. Très honnêtement, même si le train est correct, c'est loin d'être une machine dernier cri et pourtant, il tient la route (enfin les rails plutôt).

Notre arrivée à Haputale restera inoubliable. Après avoir franchi l'angle de l'unique rue qui mène à la gare, nous observons devant nous un décor grandiose... Le village est perché sur une montagne à 1200 mètres d'altitude. Sauf que là, perché c'est bel et bien le mot à employer car à l'horizon, il n'y a aucune montagne plus grande que celle-ci, nous sommes face à un grand vide et nous pouvons même apercevoir l'océan indien au loin... C'est magique et surtout imprévu.

Nous faisons la connaissance d'une adorable famille. Nous sommes accueilli par un couple de sri-lankais qui a très récemment acheté cet endroit, une petite pépite. Depuis notre chambre, nous avons la même vue sur la vallée, la chambre est super, les petit-déjeuners locaux fabuleux et le prix, dérisoire... Il règne une chaleur humaine très agréable ici et il en faut car la température extérieure n'est pas très chaude hihi. Le soir, nous sommes contents de nous mettre sous la couverture.

Aujourd'hui, nous avons prévu d'aller marcher dans les plantations de thé du fameux Mr. LIPTON. En amont de la Dambatenne Factory, il est possible d'évoluer à travers les plantations de thé en empruntant des petits escaliers, des petits chemins en cailloux ou en terre... Le terrain n'est pas très stable et parfois même très en pente mais c'est un plaisir de se promener au beau milieu des champs de thé. Tous ces arbustes se ressemblent et pourtant, tous les décors sont différents.. L'inclinaison de la colline, la maturité des arbustes, la météo, tous ces facteurs modifient sans cesse nos observations. En clair, on ne s'en lasse pas.

C'est bien beau toutes ces plantations de thé mais il faut bien des petites mains derrière pour assurer le travail car les feuilles ne se ramassent pas toutes seules. Toutes ces personnes sont dans l'ombre, on en entend très peu parler et nous avons vite compris pourquoi. Les cueilleuses réalisent un travail physique très pénible pour une reconnaissance inexistante, nous dirons les choses comme ça pour rester polis. En fait non, nous n'allons pas rester polis et nous allons clairement parler d'esclavage "moderne" car ce sont des situations graves qu'il faut dénoncer. Ce n'est pas la première fois dans notre voyage que nous faisons face à des situations pareilles, il y en a eu de nombreuses au Cambodge ou encore en Indonésie. Nous avions envie de vous partager ce sujet là parce-que le Sri-Lanka utilise ces plantations de thé pour attirer les touristes et lorsque l'on sait ce qu'il se passe derrière, ça donne simplement envie de vomir. Bref, nous avons eu l'occasion d'en discuter à plusieurs reprises et nous les avons observer dans leur environnement de travail... Nous avons sélectionné une vidéo et un article de journal. C'est vrai, il est un peu ancien mais les conditions ne se sont pas améliorées depuis, elles se sont même empirées. La colère ne rendra pas mon discours correct, si vous souhaitez en savoir plus, ces liens pourront vous aider.

Interview d'une cueilleuse de thé (en anglais) : https://www.facebook.com/YAMUtelevision/videos/1474797279239959/

ONG engagée dans cette cause :

http://www.sensibilizaction.fr/the-solidaire-2/the-plantation-tour/

Article de journal :

http://catherinegerst.unblog.fr/2010/11/14/les-cueilleuses-de-the-de-nuwara-eliya/

La petite photo souvenir
La tête au dessus des nuages

L'environnement est étonnant, presque magique. La météo change d'une minute à l'autre, le ciel bleu laisse sa place au ciel gris, puis à la brume et enfin à la pluie. Si l'on pouvait apercevoir l'océan à l'horizon il y a cinq minutes, désormais, je distingue à peine Romain qui marche cinquante mètres devant moi. C'est assez rigolo comme situation.

Qu'il pleut, qu'il vente, de toute façon, ce décor reste magnifique... On ne peut pas dire le contraire, il se passe quelque chose d'assez envoûtant.

Le lendemain, nous avons pris une nouvelle fois de la hauteur en partant sur un autre versant de la montagne. Là encore, ce petit sentier de randonné qui n'en est pas vraiment un d'ailleurs s'est révélé être une véritable pépite. Même si les champs de thé persistent, nous découvrons un tout autre décor beaucoup plus rocheux. Très honnêtement, nous sommes trop heureux d'être là, tout seuls, au milieu de nul part, dans cet endroit qui n'est recommandé dans aucun guide. On se demande même comment c'est possible tant c'est beau ! 4h de marche et nous n'avons pas vu le temps passer.. Nous arrivons tout juste à temps à la Guest House, maintenant, place à l'averse quotidienne.

Vous l'aurez compris, Haputale est un véritable coup de cœur pour nous. Ce petit village perché dans les montagnes est encore méconnu et possède pourtant un immense charme. C'est certain, cet endroit ne tardera pas d'être envahi par le tourisme dans quelques années... Comme à chaque fois, les instants que nous vivons dans les endroits où nous posons nos sacs ne seraient pas les mêmes sans nos hôtes. Cette famille très discrète et attachante restera longtemps dans nos esprits, merci pour ces sourires et cette joie de vivre... Sans oublier l'adresse locale où nous avons pris tous nos repas, un délice !

KHOTTU
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Il n'est pas loin de 11h30 lorsque nous faisons notre arrivée sur le quai de la gare. Le train arrive dans un quart d'heure, le temps d'aller chercher un petit quelque chose à emporter. Bon, finalement, nous avons largement le temps puisqu'un retard d'au moins 45 minutes est annoncé. Génial.. Probablement les intempéries, les glissements de terrains sont nombreux ces derniers jours. On ne peut rien contre ça, aucunes victimes heureusement.

Nous arrivons à Ella en milieu d'après-midi, le temps de poser nos affaires et d'aller faire un petit tour dans les environs, la pluie a décidé de faire son apparition. Nous avons juste eu le temps de voir passer le train sur le magnifique pont aux neuf arches et ensuite, ça a été le véritable déluge. Il nous restait pas moins de 2,5km à parcourir le long des rails pour rentrer, je ne vous raconte pas dans quel état nous étions en arrivant. Même l'étanchéité de nos chaussures n'a pas résistée...

A première vue, la ville d'Ella n'a vraiment rien de charmant. C'est une ville bien trop touristique, qui a beaucoup moins de charme qu'Haputale ! Nous ne regrettons pas notre choix d'être restés plus longtemps à Haputale. Nous parlons bien de la ville en elle-même, pas de ses environs. C'est clair, les alentours de Ella ont l'air géniaux à explorer, champs de thé, sommets à gravir, vues imprenables... Disons juste que la ville a été inventée par les touristes du fait des magnifiques paysages qui l'entoure. Nous détestons ça et lorsqu'il n'est pas possible de trouver un rice&curry à un prix correct (local j'entends), les choses se compliquent et l'alarme sonne. Cela signifie que nous n'allons pas rester longtemps, juste assez de temps pour nous lever très tôt demain matin et aller admirer le soleil depuis le little Adam Peack.

WAHOU, encore une vue imprenable sur la vallée... Après une montée d'environ une heure et demi, nous apprécions le décor qui se dresse devant nous. Il fait bon, et nous sommes seuls. Difficile à croire mais vrai ! On s'amuse à prendre quelques photos, nous prenons quelques minutes pour profiter du paysage et nous redescendons. Une fois rentrés, nous prenons notre petit déjeuner LOCAL que nous avons dégoté à 7h du matin une fois redescendu. A cette heure ci, tous les restaurants à touristes étaient fermés et un petit vendeur ambulant vendait des coconuts rotis (petits pains plats), un snack salé très répandu au Sri-Lanka et très bon par ailleurs, surtout accompagné de la sauce Coconut Sambal, une TUERIE. Bref, nous avons réussi à trouver les locaux, il faut bien qu'ils mangent eux aussi non.. Ca alors !

Après notre petit-déjeuner, nous avons gardé notre élan matinal pour aller marcher le long des rails... Un joli moment plein de douceur où nous avons croisé des femmes sur le retour du marché ou encore des enfants allant à l'école. Vous l'aurez compris, notre séjour à Ella n'a pas subit le même sort qu'Haputale. Ici, nous n'avons pas joué les prolongations. Nous avons beaucoup aimé la région montagneuse du Sri-Lanka. Nous ne l'avions pas imaginé aussi spectaculaire dans un climat aussi... frais. Nous sommes allés de surprises en surprises, les unes plus agréables que les autres. Pour le moment, nous avons un ressenti plutôt positif de l'ambiance qui règne ici, la population locale se montre accueillante et souriante. Par contre, nous avons remarqué qu'ils sont assez timides, il ne faut donc pas hésiter à leur sourire dans un premier temps. Côté prix, nous les trouvons plutôt correct. Ils n'essaient pas de nous arnaquer plus que ça. Cependant, dans certains endroits comme Ella, clairement, ils en ont qu'après notre argent, ceci entraîne cela. C'est l'endroit qui veut ça, très peu pour nous et ça tombe bien, personne ne nous oblige à rester ! Restons sur une note positif de ces quelques jours passés dans les hauteurs du Sri-Lanka, on se souvient encore du parfum subtil dégagé par les champs de thé...


Aujourd'hui, nous partons rejoindre la côte Est du pays qui attise grandement notre curiosité. Le trajet va être long mais c'est comme ça, nous aurons hâte de nous allonger ce soir.. Une journée de plus dédiée aux transports mais certainement pas une journée de perdue pour nous !

9
mai

Nous en étions restés à ce soudain changement de programme sur la route. Nous l'avons décidé, pas d'arrêt à Gorontalo, autant souffrir une bonne fois pour toute du trajet ! D'ailleurs, petite anecdote sympathique. Nous étions au milieu du trajet quand nous avons aperçu un barrage de policiers sur la route. Pas le choix, il a fallu s'arrêter, surtout qu'ils n'avaient pas l'air de plaisanter. Arrivés à la hauteur du policier, ce dernier demande au chauffeur les papiers du véhicule et jette un rapide coup d'œil dans la voiture. En moins de deux secondes, l'idée de vérifier les papiers était envolée, voilà que le policier s'est mis à appeler tous ses collègues ! "Bule, bule, bule", c'est comme ça que les touristes se font appeler ici hihi. Jour de chance pour les autres voitures qui en profitent pour repartir aussitôt. C'est parti pour une séance photos qui durera bien cinq minutes.. Une photo pour chaque policier ! Je ne sais pas si vous imaginez la scène, une dizaine de policiers entrain de prendre des selfies avec nous pendant que les voitures passent le barrage tranquilou l'air de rien... GENIAL (j'espère qu'ils ne recherchaient pas un fugitif ahah) !

 Cool la police !

C'est à une vingtaine de kilomètres de la ville que le chauffeur nous dépose, nous expliquant que par là, nous devrions trouver sans problème une voiture partagée pour rejoindre Manado. Parfait, il ne reste plus qu'à trouver. Nous prenons le temps de dire au revoir à Mia et Marie, un vrai plaisir d'avoir fait leur connaissance et d'avoir partagé ces quelques jours en leur compagnie. Détail assez rigolo, elles partent au Sri Lanka dans quelques jours, nous les reverrons peut-être là-bas, le monde est petit ! Il est 20h, nous n'avons pas mangé depuis un petit moment mais la priorité est de trouver un transport, hors de question de rester ici toute la nuit. Très vite, un monsieur nous fait signe, il peut nous aider, c'est lui qui coordonne les voitures partagées. Il nous fera signe quand une voiture avec deux places vacantes sera disponible, en attendant, nous allons pouvoir manger un bout dans un warung. C'est simple, il est habillé en jaune alors même si il fait nuit, il est évident de le repérer !

Une heure plus tard, nous montons dans une voiture direction Manado. Au programme, 400 kilomètres et 10h de voiture, rien que ça. On pourrait se dire qu'une voiture partagée c'est quand même plus confortable qu'un bus mais certainement pas quand nous sommes entassés à six dedans et qu'il n'y a pas d'appuis tête (c'est le genre de détail dont on fait abstraction d'habitude mais là, ça a son importance). Je vous le confirme, la nuit a été trèèès longue. Ca faisait peut être un peu beaucoup au final d'enchaîner mais nous y sommes arrivés, pas peu fiers ! C'est au petit matin que nous arrivons à Manado, nous nous faisons déposer pas loin d'une guest house que nous avons repéré sur booking pendant la nuit. Les prix pratiqués dans les hébergements sont élevés ici, enfin tout est relatif mais disons qu'en dessous de 10-12 euros la nuit pour deux (avec PDJ), c'est difficile de trouver. Une seule homestay, très peu notée, propose un prix très attractif moyennant bien sûr un petit confort et une salle de bain partagée. Par contre, l'ambiance à l'air chouette et c'est ce qui compte, que ça soit CHALEUREUX et FAMILIAL. Nous nous pointons donc aux alentours de 6h15 ce jeudi matin. Nous sommes accueillis très chaleureusement par les deux personnes "housekipping" de l'homestay. Nous acceptons volontiers avec des yeux en cœur un bon petit café... Tellement heureux de nous poser. Nous échangeons un peu avec eux et nous faisons rapidement la connaissance de Sella, la propriétaire de cet endroit. Nous acceptons avec plaisir de partager un petit déjeuner avec elle avant d'aller nous reposer... OUF, ça fait longtemps que nous n'avons pas été aussi contents de nous allonger.

DODO, YOUPIIIIIIII !

C'est décidé, nous allons élire cet endroit comme résidence secondaire. Il est difficile d'expliquer pourquoi car à première vue, nous avons connu des endroits plus confortables pour le même prix mais ici, c'est COMME A LA MAISON, et ça fait du bien. Afnie (la housekeeper) est un amour, une deuxième maman pour nous et en prime, sa cuisine est excellente. En fait, cet endroit est un véritable lieu de vie puisqu'il s'agit avant tout du siège de l'organisation non gouvernementale crée par Sella et Sonny qui vise à protéger les écosystèmes et promouvoir l'écotourisme ! Beaucoup de gens travaillent ici, l'occasion de faire un tas de rencontres et d'apprendre pleins de choses intéressantes.

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Bunaken, un petit paradis sous-marin

C'est en milieu de journée que nous prenons la direction de l'île de Bunaken. Le bateau local part aux environs de 14h, le temps pour nous de parcourir les 4 kilomètres qui nous séparent du port. Il fait très chaud, la marche n'est pas des plus agréable mais bon, c'est l'occasion de visiter un peu les alentours. Ce qu'il y a de bien c'est que c'est du local, dur pur, pas un seul touriste sur notre chemin ! Juste devant le ponton se dresse l'immense marché local de la ville, une vraie ville dans la ville. Soyons raisonnable, parcourir le marché avec notre sac de 17 kilos sur le dos (oui, il s'est alourdi) n'est pas une très bonne idée. La première mission est de trouver le local boat qui part à 14h (à peu près) pour Bunaken. Nous le trouvons très rapidement, bien caché derrière des petites échoppes. Nous faisons un petit aller-retour au marché le temps d'acheter un ananas, une pastèque et quelques oranges. HOP, nous sautons dans le bateau et nous prenons place sur le toit. C'est parfait ! C'est parti pour 45 minutes de traversée et honnêtement, nous sommes surpris par la couleur marron de l'eau jonchée de détritus. Difficile de croire qu'à seulement quelques kilomètres se situe l'un des plus beau site de plongée du monde !

En route pour Bunaken !

Nous débarquons sur une plage, à première vue, nous sommes sur la côte ouest de l'île. Et oui, qui dit bateau local dit pas de place sur le ponton. Débarquer sur un ponton, ça se paie hihi ! Pas grave, après quelques manœuvres, la bateau parvient à jeter l'encre non loin du bord. Il faut quand même retirer ses chaussures si on ne veut pas les tremper mais ça le fait sans problème. Autre point positif, les policiers semblent avoir oubliés que des touristes arrivent également par la voie "non-touristique", ils ont oublié d'être là à notre arrivée et de nous faire payer le ticket d'entrée pour le parc national. Oup's, à deux, 18 euros d'économisé. On l'a déjà payé aux îles Togian, ça ira comme ça hein...

Notre arrivée sur l'île, village principal

Nous rejoignons la Guest House recommandée par nos adorables hôtes de Manado. Bunaken est une île d'environ 8km2 qui possède trois petits villages. Ce petit endroit, reconnu pour ses fonds marins, est depuis quelques années la cible des touristes. Très honnêtement, c'est encore très tranquille. Les "resorts" se situent uniquement sur la côte est de l'île et se fondent dans le paysage. Tous les villages sont uniquement habités par les locaux où l'on peut d'ailleurs trouver des Guest House comme la nôtre.

L'endroit est tranquille, plutôt charmant sans être incroyable. Nous sommes entre les cochons et les poules, dans la maison familiale. De toute façon, l'activité principale ici c'est le snorkeling et la plongée ! Comme je vous le disais, le parc national de Bunaken couvre plus de 890km2 de la mer des Célèbes et possèdent une biodiversité sous marine reconnue dans le monde entier. Masque, tuba, palmes, nous sommes prêts...

WAHOU. Ce qu'il y a d'assez impressionnant, c'est le "tombant" qui entoure toute l'île de Bunaken, il s'agit en fait d'un mur de coraux qui fait plusieurs dizaines de mètres de profondeur.. Auteur vous dire qu'on ne voit pas le fond et qu'il ne faut pas avoir le vertige. Face au mur, ça va à peu près, on a vu sur les coraux mais dès que l'on regarde sous nos pieds, c'est le grand vide et si on se retourne, c'est carrément le grand bleu, le vrai... Impressionnant. Passer de deux mètres de profondeur à l'infini, j'en ai encore des frissons, des sensations inoubliables.

Du coup, on ne sait plus où donner de la tête. Entre les coraux, les centaines de bancs de poissons de toutes les couleurs, les petits Némo prêts à t'attaquer si tu t'approches trop près de l'anémone... Et là, une tortue puis deux puis trois... Nous avons une chance incroyable. Je précise que nous n'avons pas de zoom avec la GoPro donc nous étions réellement à cette distance et les tortues étaient énormes. Quel bonheur de les voir comme ça, dans leur milieu naturel, sans aucune anticipation, au détour d'un rocher. Comme si cette surprise ne suffisait pas, nous avons vu deux ou trois requins, je ne sais plus dont un qui faisait bien ma taille, impressionnant.. Ils ne veulent aucun mal et ne s'approchent pas trop, enfin suffisamment pour qu'on puisse bien les voir. Nous sommes des enfants, nous avons des billes à la place des yeux et je ne compte plus le nombre de fois où on s'est tiré le tee-shirt mutuellement pour se montrer ce que l'on voyait...

Les fonds-marins sont un tout autre monde, loin du tumulte des villes et de tout soucis. C'est comme si dans l'eau, rien ne pouvait t'arriver. Tu te laisses flotter, porté par le courant tout en observant la merveille des fonds marins.. Le silence est absolu, seuls des petits crépitements viennent se faire entendre. Au dessus du mur, lorsque la profondeur n'est même plus distinguable, c'est comme si notre corps se mettait en lévitation. Les courants chauds laissent place aux courants froids, les sensations changent sans cesse... On se sent bien, inattaquable, presque inaccessible. Pour couronner le tout, nous sommes seuls, une chance inouïe au vu des trésors qu'offre cet endroit.

Selfie snorkeling, au top de la beauté...

Nous nous sommes laissés tenter par une session de plongée. Pendant nos sessions de snorkeling, nous avons observé à plusieurs reprises sous nos pieds l'évolution des plongeurs.. Ils sont faciles à repérer, il suffit de chercher du regard des grosses bulles d'air dans l'eau même si parfois, ils sont bien trop profonds pour que l'on puisse les voir. Romain a déjà plongé une fois en Malaisie, pour moi, c'était une première. Ce fût une expérience vraiment intéressante.. non sans stress. Plonger, c'est un peu défier un élément : l'eau. Il n'est pas très naturel de respirer à plusieurs mètres de profondeur et surtout, je me demandais ce qu'il advenait de nos oreilles. C'est bête hein, mais je me demandais comment les plongeurs pouvaient ne pas avoir mal aux oreilles en étant si profond. En fait, je crois surtout que mon otite gauche a orienté mes appréhensions.. Il est déconseillé de plonger avec une otite mais comme vous le savez, je suis une tête de mule. Notre instructeur, Jack, a été TOP. Nous avons appris les bases de la plongée, réalisés tous les exercices de sécurité et ensuite, nous avons plongé. Pour une première, nous ne sommes pas descendus plus bas que six mètres, ce qui est déjà pas mal. Nous sommes vraiment heureux d'avoir fait cette expérience à Bunaken car cet endroit offre des merveilles sous-marine même si le courant est très fort à certains endroits et nécessite une vigilance accrue. Nous retenterons l'expérience et cette fois, nous passerons notre premier niveau de plongée !

C'est sur ces bons souvenirs que nous terminons notre petit séjour sur l'île de Bunaken. Nous sommes impatients de retourner chez Sella et Sonny, comme une deuxième maison. Voici quelques photos de l'île car quand même, nous avons enfilé nos baskets et nous sommes partis à sa découverte le temps d'une après-midi..

Après un départ très difficile, le bateau parvient à prendre le large. Il faut dire que le bateau est légèrement surpeuplé, du coup, impossible de le faire avancer, il est trop lourd et ne décolle pas du sable... Ca crie dans tous les sens, un sacré bazar. A mon avis, c'est le même problème tous les matins mais pourquoi faire différemment ? Après tout, refuser du monde c'est refuser de l'argent ! Mieux vaut bien galérer, partir en retard et abîmer le bateau. Décidemment, on assiste à des situations relevant de l'illogique chaque jour, c'est génial.

A peine rentrés, nous discutons avec Sella de tout et de rien. Elle continue de nous informer des actualités de son ONG, des actions en cours, de ce qu'elle fait, de son programme des prochains jours. Elle nous captive, c'est réconfortant d'observer que des Indonésiens ont pris à cœur ce problème environnemental qui nous pose tant question depuis plusieurs mois. De fils en aiguilles, elle finie par nous expliquer qu'un groupe de bénévoles travaille sur la préservation des tortues sur une plage située à presque trois heures de route de Manado. C'est un lieu où les tortues viennent pondre deux fois par mois. Pour vous en dire un peu plus, il est dit que sur cent œufs pondus par une tortue, seul un survivra soit 1% des œufs, ce qui est ridicule comme chiffre. Les œufs sont utilisés par certaines personnes comme moyen de se procurer de l'argent par la vente mais aussi comme un aliment comestible. Ainsi, sur cent œufs, un seul verra naître une tortue qui parviendra à rejoindre l'océan. Vingt ans plus tard, cette même tortue viendra pondre à son tour sur la plage où elle est née, même si entre temps, elle est partie voyager à l'autre bout de la planète. Cela a été prouvé, les tortues auraient un instinct très puissant, capable de revenir à l'endroit exact où elles sont nées vingt ans plus tôt, jolie histoire non ? En tout cas, nous, ça a grandement attisé notre curiosité. Demain soir, ce groupe en question part réaliser une nuit s'observation sur la plage et nous serons de la partie, bien décidés à en savoir plus ! Voilà comment nous nous sommes retrouvés à faire notre sac, sauter sur un scooter et suivre nos nouveaux amis. Il est clair qu'ils n'ont pas l'habitude d'emmener d'autres personnes avec eux, ils étaient assez inquiets des conditions qui nous attendaient là-bas, dormir dans des hamacs sur la plage, pas d'endroit où commander à manger, pas beaucoup de temps pour dormir, pas d'endroit où se doucher, longue route dont la moitié de nuit... Ne vous inquiétez pas pour nous, CA NOUS VA TRES BIEN. Comme on dit ici, TIDAK APA APA (pas de problème). Bon, nous n'avons pas échappé à des recommandations du style : "si il reste une ou deux barres d'essence, il faut penser à faire le plein". Ah bon ? Vous mettez de l'essence vous dans les scooters ici ? Tiens, c'est du jamais vu pour nous... (ironie). Ils sont trop mignons franchement. Pareil, nous étions escortés, un scooter devant et un derrière, on ne sait jamais, si ils nous arrivaient quelque chose. On ne peut pas leur reprocher, juste apprécier leur bienveillance. Ils vont nous manquer.

Voilà comment nous nous sommes retrouvés à échanger au sujet des tortues des heures durant. Je n'aurais pas imaginé une telle situation quelques jours plus tôt et Romain non plus mais c'est ça qui est top, l'imprévu. L'observation a débutée aux alentours de 23h, à l'heure de la marée basse. C'est parti pour marcher mètre après mètre le long de la plage à la recherche d'éventuelles traces de tortues... A quoi ça ressemble ? Très bonne question, il nous a fallu quelques minutes pour comprendre et pouvoir les aider à notre tour. Après un long moment, nous avons trouvé un, puis deux, puis trois nids. Bien sûr, ces trois nids étaient très espacés les uns des autres (c'est pour vous raconter plus rapidement). Sur ces trois nids, deux avaient déjà été pillés et un autre renfermait encore les précieux œufs de la tortue. D'après eux, la tortue avait pondu ici il y a moins d'une demi-heure. Nous avons déterré pas moins de 60 œufs ! Une vraie réussite pour l'équipe. Ces œufs, pas prêts à éclore, vont être enterrés dans un endroit aménagé par l'équipe juste à côté de la plage. Lorsqu'un signe de vie se fera voir, ça sera l'heure de leur montrer le chemin de l'océan mais ça, ça sera dans une quinzaine de jours... Patience... C'est donc aux alentours de 2h du matin que nous rejoignons nos hamacs en filets de pêche sur la plage. Nous nous sommes pas douchés depuis ce matin, il a fait très chaud aujourd'hui plus le transport, je ne vous explique pas à quel point on se sent collant et transpirant. Quelle sensation agréable ahah, maintenant, c'est l'heure de dormir car demain matin, nous reprenons la route pour Manado.

Il est aux alentours de 5h30 lorsque nous nous réveillons. Il pleut des cordes mais l'accalmie arrive rapidement. Il est l'heure d'enterrer les œufs récoltés cette nuit... Toute une équipe travaille ici volontairement, des habitants de ce tout petit village de pêcheurs. C'est encore très succinct mais il faut bien commencer un jour. Ce projet est prometteur, nous en sommes certains, tout simplement parce-que ces trois jeunes avec qui nous avons passé la nuit sont dotés d'une motivation et d'une détermination incroyable. Ils ont étudié l'environnement et sont aujourd'hui déterminés à agir pour les années à venir, nous sommes admiratifs de cette ambition. Toutes nos conversations resterons dans nos mémoires, ils nous ont fait réfléchir sur beaucoup de sujets et nous espérons avoir fait de même pour eux. On avance grâce aux autres...

Etant donné que nous écrivons cet article quinze jours après, nous pouvons vous donner des nouvelles de notre action... Nous avons gardé contact pour notre plus grand bonheur.

Sur le retour, nous découvrons des paysages que nous n'avions pas pu voir étant donné qu'il faisait nuit.. C'est vraiment dépaysant et très vert, comme on aime. Bananiers, manguiers, papayers, cocotiers, frangipaniers, la nature est très luxuriante et ça sent bon. Nous parcourons ces quelques kilomètres remplis de douceur complètement seuls avant de rejoindre un axe principal un peu plus bruyant. Les paysages, eux, demeurent tout aussi beaux, entre lacs et volcans...

Stop fruits

De retour vers 13h30, nous nous empressons de livrer à Sella et Sonny nos ressentis. Je l'avoue, juste avant, nous avons pris une douche et manger un bout. Nous sentions pas du tout la rose... Bref, nous sommes ravis d'avoir vécu cette expérience et fiers de dire à quel point leur équipe est géniale. De leur côté, un autre projet est en route, la construction d'un petit bateau en bambou avec des bouteilles en plastique. Il ne s'agit pas de construire un immense bateau, juste une petite embarcation pour sensibiliser la population à l'importance de l'environnement. C'est une idée très chouette, c'est parti pour aller ramasser des bouteilles d'eau vides sur les plages... Avec nous, des journalistes et la télévision, rien que ça ! Ramasser des déchets est un évènement pour eux, cela témoigne bien du chemin qu'il reste à parcourir mais il faut y croire, il faut leur faire confiance. L'Indonésie connaît un développement économique important ces dernières années et commence à envisager de nouvelles priorités, step by step comme on dit...

Oup's, carrément dans le journal  !

Après cette petite virée sur la plage très sale de Manado, j'ai choisi de continuer en parcourant le quartier de l'homestay. Armée d'un sac, je me suis mise en tête de récupérer des bouteilles en plastique directement chez les gens, dans les petits restaurants ou encore dans les écoles. J'ai passé près de deux heures à parcourir les rues du quartier et je ne compte plus le nombre de personnes qui m'ont indiqué où se trouvait la poubelle. Plus exactement, beaucoup m'ont dit de ne pas m'embêter à chercher une poubelle et de déposer mes bouteilles vides directement dans la rue... Aïe aïe aïe, ça va venir, il faut leur laisser du temps. Ils ne savent rien des conséquences, comment leur en vouloir ? C'est grâce à l'éducation, aux actions de prévention qu'aujourd'hui, nous parvenons à agir comme nous le faisons. Leur tour viendra, mais ça ne sert à rien de leur crier dessus ou de les fusiller du regard lorsqu'ils jettent leur emballage à même le sol. Si la personne parle anglais, il faut tenter de lui expliquer avec des mots simples et pour les autres, avoir confiance. Les générations à venir sont de plus en plus sensibilisées grâce à des personnes comme Sella et Sonny... D'ailleurs, nous avons croisé dans un mall à Manado un groupe de jeunes filles qui voulaient nous interviewé dans le cadre d'un devoir d'anglais. Comme d'habitude lorsque nous avons le temps, nous acceptons. A la question, "qu'est ce qu'il serait intéressant de changer dans notre ville ?", vous pensez bien que nous en avons profité pour parler de l'environnement... Bref, c'est sur ces belles rencontres que nous rentrons à l'homestay, après un petit détour chez le coiffeur et le cordonnier du coin...

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Le moins que l'on puisse dire, c'est que la semaine que nous avons passé à Manado a été pleine de surprises. Rien ne s'est déroulé comme prévu, nous avons suivi l'équipe de Sella et Sonny sans regret. Nous avons vécu une expérience très intéressante et surtout, nous avons énormément appris. De notre côté, nous espérons avoir apporté des pistes de réflexion quant aux actions possibles pour préserver l'environnement, les écosystèmes et favoriser l'écotourisme. Tous ces échanges constructifs nous laissent plein d'espoir pour les années à venir... Même si pour le moment, Sella et Sonny ne reçoivent pas le soutien escompté du gouvernement, nous sommes persuadés que les choses vont évoluer. Les changements ne s'opèrent pas en un claquement de doigt, il faudra beaucoup du temps mais ils y arriveront. Bien sûr, ils sont loin d'avoir compris les répercussions que peuvent avoir les sacs plastiques sur l'environnement car ils en distribuent à la pelle.. il en est de même pour les emballages jetés dans la rue. Si on compare avec la France, cela fait seulement quelques années que nous avons réduit notre consommation de sacs plastiques. C'est un travail de longue haleine qui nécessite plusieurs étapes, à commencer par une prise de conscience indispensable de la population. Il faut faire confiance aux générations futures, elles nous ont montré que nous pouvions avoir confiance en elles et nous l'avons également constaté au Cambodge.

C'est sur toutes ces pensées positives que nous nous apprêtons à quitter l'Indonésie. Nous sommes très émus de ce départ, voilà trois mois que nous parcourons ce pays avec passion... Il est difficile d'expliquer nos ressentis mais tous les moments que l'on a partagé avec cette population resteront inoubliables. Le fait d'être resté longtemps influence nos ressentis, d'autant plus qu'une maîtrise faible de la langue suffit pour s'intégrer davantage et vivre le voyage différemment. Même sans ça, il faut reconnaître que les indonésiens sont très attachants. Nous avons toujours (ou presque, car il y a toujours des exceptions) été accueillis avec un grand sourire, comme des membres de la famille. Notre voyage a travers l'Indonésie a été plein d'authenticité, rien que pour ça, nous en redemandons... Ce matin, nous attendons notre avion à l'aéroport de Manado et j'ai un peu le cafard. Romain est toujours là pour soutenir les troupes (même à deux, nous formons une troupe) et me faire rire. Il n'y a pas mort d'homme, nous reviendrons un jour. C'est juste que l'Indonésie était devenu notre chez nous, entendre parler indonésien pendant trois mois, manger indonésien pendant trois mois, se doucher et vivre à l'indonésienne pendant trois mois.. Bref, vous l'aurez compris, même si nous étions toujours surpris de la beauté des paysages que nous découvrions au fur et à mesure du temps, la façon de vivre dans le pays n'avait plus beaucoup de secret pour nous. C'est donc avec beaucoup d'émotions que nous nous envolons vers notre prochaine destination, le Sri-Lanka...

- TERI MAKASI BAGNAK -

30
avr

Après un long voyage en voiture partagée depuis la ville de Tentena, nous arrivons à Ampana. Nous n'allons pas nous plaindre, nous avons échappé aux mini-vans grâce à un bon plan déniché par notre gentille hôte. Un touriste est venu d'Ampana la veille et la voiture repartait à vide ce matin pour le retour. Dans ces conditions, le chauffeur accepte d'être payé le même prix que le bus ! Top pour nous, du coup on ne dira rien pour l'odeur dans la voiture (on pense qu'il a fumé l'équivalent d'un paquet de cigarette en six heures de trajet) et pour le son de l'auto-radio. Bref, nous sommes le lundi 30 avril, il est 9h du matin et nous arrivons sur le ponton de départ pour prendre le bateau direction les îles Togian. Nous avons dormi près d'ici, dans un petit hôtel local. On a déduit que c'était local car il n'y avait que des locaux qui occupaient les autres chambres, je veux dire par là des indonésiens. En fait, Ampana est une petite ville qui a peu d'intérêt, elle est souvent une étape pour accéder aux îles Togian car comme vous l'aurez constaté, elles se méritent. La Sulawesi étant peu touristique (pour le moment), les infrastructures destinées à cette activité sont peu nombreuses. Il y a deux hôtels qui se partagent les touristes et chacun a des contacts avec des resorts sur les îles. Il faut savoir que sur les îles Togian, il n'y a pas de réseau téléphonique et donc pas de réseau internet. Tous les resorts ne peuvent pas prendre de réservation puisqu'ils n'ont pas accès à l'information. Du coup, chacun d'entre eux a un entremetteur à Ampana pour réaliser les réservations. En gros, si tu loges dans ces deux hôtels, tu n'as pas vraiment le choix de où tu veux dormir. Et devinez quoi ? Nous détestons ça. Nous avons donc choisi de dormir dans un petit hotel sans charme c'est vrai mais non loin du ponton pour pouvoir récupérer nous même les infos. Il se trouve que nous avons rencontré une personne qui parlait très bien anglais et qui nous a beaucoup aidé. Nous savons désormais quel bateau prendre, à quel prix et surtout, nous savons qu'une fois sur place, il ne sera pas difficile de trouver un petit bateau pour rejoindre notre petit coin de paradis.

Il est 9h30, le bateau part. Depuis hier, c'est traitement homéopathique à fond, trop peur d'être malade. La traversée va durer 7h et c'est un slow boat... Nous avons la place 8 et 9. Il n'y a personne sur le bateau, une place sur deux est occupée. Il n'y a que des locaux. Les places sont des matelas pour s'allonger, il y a beaucoup d'air à l'intérieur et l'océan est calme, la traversée se passe très bien. Romain aperçoit tout à coup un, deux puis trois poissons volants ! Nous n'avons jamais vu ça de notre vie, ils volent sur parfois plus de vingt mètres a une allure incroyable.. La deuxième surprise fût les dauphins. Un groupe de dauphins s'est amusé à suivre le bateau pendant environ une minute, un ballet fascinant... Comme des enfants.

Il est environ 15h lorsque nous arrivons à Paulo Papan, un tout petit îlot d'habitations relié à l'île de Malenge par un long ponton. Nous descendons du bateau, clairement, c'est un peu en mode n'importe quoi. Il faut escalader, passer par un autre bateau avant de rejoindre le bord.. Du coup ca n'étonnera personne, j'ai glissé bien comme il faut et j'ai eu une sacrée peur. Le bleu que je vais avoir sur la jambe droite ne manquera pas de me rappeler cet épisode les quinze jours à venir.

Nous négocions de se faire déposer au resort que nous avions repéré. Le tour de l'île en bateau à moteur est un moment exceptionnel.. Nous sommes aux îles Togian, seulement 4 touristes aujourd'hui ont pris le bateau pour y aller. Seulement 4 ! Et il y a pleins d'îles.. Cet endroit est encore très préservé de l'activité touristique et on comprends pourquoi vu le temps qu'il faut pour y accéder. Depuis Rantepao, si nous nous étions pas arrêtés dans les villes étapes plus d'une nuit, nous aurions tout de même mis 24h pour y aller ! 24h de trajet pour accéder à ces îles convoitées. Bref, la récompense est là, je n'ai jamais vu quelque chose de la sorte.. Une toute petite crique fait son apparition, sept petits bungalows sont alignés les uns à côté des autres avec une vue imprenable sur la plage et l'océan. À l'avant, la plage de sable fin et à l'arrière, la jungle. Welcome in paradise..

Nous faisons la rencontre de quatre personnes déjà là depuis quatre jours. Nous sommes donc six, nous échangeons des bons plans et faisons connaissance. Nous serons très rapidement plus que quatre les jours qui suivrons. Ici, c'est le principe du tout inclus vous imaginez bien. Pas de restaurants, pas de bars ou de supérettes. Juste nous, l'eau et la jungle. La première habitation, la plus dérisoire possible, est à dix minutes de bateau. C'est un sentiment très particulier. Complètement coupés du monde, ni réseau ni internet.. Cette vie doit être très spéciale au quotidien. Je n'en reviens pas, nous n'en revenons pas. La plage est magnifique, l'eau est chaude, a seulement 10 mètres du bord nous apercevons de magnifiques poissons.. Notre premier coucher de soleil à des allures de "séquence émotion", nous sommes trop heureux d'être arrivés. Ca me rappelle une personne (Claude) que nous avions rencontré au Pérou et qui nous avait repris en nous disant : ce n'est jamais "trop". Disons que nous sommes très heureux d'être là.

Notre petit bungalow au confort sommaire est largement suffisant. Forcément, ici il n'y a pas d'électricité (générateur de 18h à 22h) et c'est eau froide mais ça fait parti du jeu. Nous installons nos affaires pour se sentir un peu plus chez nous. Depuis le lit, nous avons vu sur l'océan.. que demander de plus. Pincez nous pour voir ?

Snorkeling deux fois par jour, raies, octopus, petits requins, poissons et coraux de toutes les couleurs et de toutes les formes... Incroyable. Le snorkeling occupe la majeure partie de notre journée. Une session le matin, une session l'après midi. De gauche à droite, nous avons sillonné tous les environs à la recherche des plus beaux endroits. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas de quoi s'ennuyer.. Poissons rouge, vert, jaune, bleu, noir, blanc.. Rayés, à pois, unis, hachurés.. Il y a de tout, sans compter les coraux qui sont eux aussi magnifiques à observer. Je n'avais jamais rien vu de pareil de toute ma petite vie. Romain a déjà eu cette chance il y a deux ans en Malaisie mais ici, comme il dit, c'est encore autre chose. Je crois que le plus charmant dans tout ca c'est d'être isolés au bout du monde dans un endroit où il n'y a vraiment personne d'autre que nous, à part tous ces petits poissons. Il y a aussi des poulpes, des langoustes, des étoiles de mer, des méduses.. Incroyable mais vrai. Ce sont des moments particulièrement privilégiés, loin de toutes nos pensées, forcés par la nature de déconnecter de tout le reste.. Sous l'eau, nous sommes coupés des bruits extérieurs, nous entendons uniquement les crépitements, les petits poissons et le courant qui afflue.. La vie sous marine est à coup sûr à autre monde.

Le reste du temps, il nous appartient de lire, d'aller nager, d'observer les pêcheurs passer au loin avec leur embarcation ou tout simplement de s'assoir sur le sable en pensant à rien.. Bien sûr, tout ça n'est pas si simple et le canoë mis à disposition par l'homestay ne nous a pas échappé. Difficile pour des comme nous de tenir en place. Nous avons visité les alentours avec le canoë, marécages, petit village ou encore l'occasion d'aller snorkeler un peu plus loin, le canoë attaché à la cheville pour être sûre de revenir..

Le petit village d'à côté, accessible en 30 minutes de canoë

Le fait qu'il n'y ai pas de réseau de téléphone ni d'Internet est une très bonne chose finalement. Dès les premières minutes, oublié le téléphone qui restera éteint pendant la semaine à venir. Plus aucun contact avec l'extérieur et ce qu'il se passe dans le reste du monde. Même si ce n'est pas évident de déconnecter au premier abord, dès le deuxième jour, le téléphone est oublié car le temps passe (trop) vite ici.. À peine réveillés qu'il est temps d'aller se coucher. C'est presque ça mais on ne se plaint pas, oh ça non.

Nous n'oublierons pas ces moments partagés avec Indra, un pêcheur que nous avons rencontré à l'occasion d'un moment où nous faisions du snorkeling. Il s'est tout de suite saisit de notre présence et a tenu, pendant de longs moments, à nous montrer des espèces de coraux, poissons, étoiles de mer différentes. Jamais nous aurions soupçonner que sous ce corail se trouvait telle ou telle espèce, pour ça il faut avoir l'œil, être pêcheur et s'appeler Indra. Je pense que ce qui nous a le plus marqué c'est le moment où il a pêché devant nous un énorme octopus caché ans un rocher.. Wahou, ce monstre.

Nous n'oublierons pas non plus Noudin, le orner du Malenge Indah natif de l'île (détail important pour nous) où nous sommes restés 8 nuits, pour notre plus grand bonheur. C'est une petite famille que nous avons formé pendant ces quelques jours.. Merci à Noudin et ses amis et à Nirwan, pour ses talents de cuisinier hors pair.

Une semaine au Malenge Indah = cure de poisson garantie

Bien sûr, nous avons passé beaucoup de temps assis sur la plage ou sur le rondin de bois à observer l'horizon, un petit thé ou un petit café à la main. C'est magnifique l'immensité, parfois ça peut faire un peu peur aussi. Nous voilà confrontés à nous même, au temps qui passe loin de la civilisation. Et puis, c'est l'heure pour le soleil de se coucher et de nous offrir un magnifique spectacle, différent chaque jour...

C'est toujours en compagnie de Mia et Marie, deux allemandes que nous avons rencontré dès notre arrivé au Malenge Indah, que nous avons repris notre route vers le nord de l'île. Toutes les bonnes choses ont une fin et aujourd'hui, il est l'heure de quitter notre petit paradis.. Il va rapidement falloir que nous retrouvons nos esprits car le trajet ne va pas être de tout repos. Nous devons rejoindre la ville de Gorontalo, situé au nord. Pour cela, nous devons prendre un ferry au départ de l'île de Dolong. Pour résumer, cette après midi, nous devons rejoindre Dolong en bateau public (2h30 de trajet) puis trouver un endroit à dormir dans le petit village de Dolong (on n'a aucune piste pour le moment), prendre le ferry le lendemain matin pour la petite ville de Bonbulan (7h de traversée) puis prendre une voiture partagée dans la foulée pour rejoindre Gorontalo (3h de trajet). Il se trouve que nous sommes complètement dingues et qu'après réflexion, étant donné que la ville de Gorontalo est une ville "étape" sans trop d'intérêt, nous enchaînerons par une voiture partagée toute la nuit pour rejoindre Manado au petit matin (10h de trajet). Mia et Marie s'arrêterons à Gorontalo, sage décision au vu de notre état à notre arrivée à Manado mais ça, on vous le racontera plus tard.

Petit retour en arrière. Nous avons donc accosté sur le petit port de Dolong en fin d'après midi, tous les quatre, bien décidés à trouver un toit pour passer la nuit. Une petite homestay se trouve à côté du ponton, c'est d'ailleurs la seule et l'unique. Il ne va pas falloir faire les difficiles. Et bien si, car il est hors de question de donner de l'argent à ce type ! Le feeling ne passe pas du tout, j'aime pas sa façon de nous parler. Je préfère dormir dehors que de dormir chez lui. Du coup, ce genre de décision met un peu tout le monde dans la panade, il nous reste plus qu'à croiser les doigts pour trouver une gentille famille. Il nous aura fallu une petite vingtaine de minutes pour trouver un petit coin aménagé dans une toute petite maison. Nous dormirons par terre, tous les quatre, dans le grenier. Confort hyper sommaire mais l'essentiel c'est de dormir à l'abri, bientôt nous pourrons nous reposer et prendre une douche (ca, c'est ce que l'on croyait).

Couchage pour quatre improvisé, je finirais ma "nuit" sur le banc dehors...

Bref, nous faisons la connaissance d'un monsieur, professeur d'anglais, qui nous proposera de partager le dîner avec lui. Juste avant, nous partons faire un tour dans la village avec Romain. En moins de deux minutes, une foule d'enfant nous accapare, nous n'avons pas assez de mains pour les contenter, ils se disputent nos petits doigts. Ils nous montrent leur école, nous parlent de tout et de rien, nous demandent dix fois notre prénom.. Ils sont beaux comme des coeur. Leur joie de vivre nous redonne un coup de punch.

Il est 7h30 du matin, après cette toute petite nuit, c'est (presque) en forme que nous nous dirigeons vers le quai. Nous ne pouvons rien dire vis à vis de cette nuit, nous pouvons seulement être reconnaissants de l'hospitalité offerte par cette famille. Une bonne nuit de sommeil, ça sera pour plus tard. Au bout du quai, c'est déjà l'effervescence depuis un petit moment on dirait. Des centaines de sacs de noix de coco séchés sont empilés les uns sur les autres, près à être chargés dans le bateau. Cette denrée est une façon pour ce petit village de gagner un peu d'argent. Le ferry qui relie Dolong à Bonbulan fonctionne deux fois par semaine, autant vous dire qu'il ne faut pas manquer l'occasion ! Nous rejoignons tout ce petit monde sous un soleil de plomb et nous patientons sagement. Nous repérons une petite vendeuse de gâteaux "home-made", ce sont des petits quatre-quarts, parfait pour petit déjeuner. A côté, une dame vend des papayes, le tour est joué. En attendant le ferry, nous nous amusons avec des enfants sur le quai...

Ferry

C'est tout au long de ces six heures de navigation que nous tentons de dire au revoir aux îles Togian, le cœur un peu noué. La traversée sera longue, ponctuée par de fortes chaleurs, des odeurs de nourriture en continue et surtout, une importante nostalgie des jours précédents.. Intenses souvenirs dans un décor de rêve auprès d'une population locale toujours aussi attachante, voilà comment nous résumerions cette semaine passée isolée du monde.

Bye bye Togian Islands
20
avr

C'est au départ de Denpasar que nous nous sommes envolés pour la Malaisie afin de réaliser une sortie du territoire. Cela fait déjà un mois que nous sommes arrivés à Bali et nous avons besoin d'un mois supplémentaire pour découvrir la Sulawesi. C'est clair que passer par Kuala Lumpur ce n'est pas tout à fait la route pour la Sulawesi mais c'est comme ça, nous allons prendre notre mal en patience... Qui dit billet d'avion cheap dit que ce soir, nous allons devoir "dormir" à l'aéroport. Il ne nous reste plus qu'à trouver un petit recoin où poser nos sacs de façon à pouvoir somnoler en sécurité. Bien sûr, notre gros sac nous servira de coussin et notre petit sac nous fera un câlin toute la nuit, le reste, dans le sleeping bag et le tour est joué.

Improvisation d'un coin dodo 

Après une nuit passée à tenter de dormir (l'aéroport de KL fonctionne H24) au troisième étage de l'aéroport de Kuala-Lumpur, nous voici enfin dans l'avion qui nous emmène à Makassar, la principale ville de la Sulawesi. On serait tenté de dire que c'est la capitale mais non, la capitale est toujours Jakarta car nous sommes toujours en Indonésie. Ce pays est vraiment immense et très éparpillé si bien que chaque île d'Indonésie possède son identité. C'est donc à moitié réveillés que nous nous envolons pour une nouvelle aventure. Nous arrivons à Makassar en milieu de journée et nous ne tardons pas à rejoindre le terminal de bus de la ville. La Sulawesi est une île très grande et surtout, pas très bien desservie par les transports. Disons aussi et surtout que les routes ne sont pas en très bon état et que les cols montagneux sont nombreux. Bref, tout ça pour dire que la Sulawesi semble avoir beaucoup à offrir et nous n'avons qu'un mois à lui dédier. Nous avons décidé de ne pas nous attarder dans cette grande ville et d'entamer notre remontée vers le nord, ce qui explique notre choix d'aller directement au terminal de bus.

Les tickets en poche, nous patientons jusqu'au soir. Le bus de nuit pour Rantepao part à 20h30, nous avons l'après midi à tuer dans un quartier qui n'a rien d'animé. Après avoir fait le tour du quartier, fait quelques selfies et tapé dans les mains d'un groupe de jeunes super sympas, nous faisons la connaissance d'un très gentil jeune homme dans le hall d'un genre de supermarché. Voila deux mois qu'il a tenté de monter son business de stand de boissons home-made et il avait vraisemblablement besoin d'attirer de la clientèle. Pourquoi pas prendre deux européens en photo et réaliser une affiche publicitaire avec ? Tiens, deux étrangers sortent justement du supermarché avec une bouteille d'eau à la main. Voilà comment nous nous sommes retrouvés à poser devant le stand, en faisant semblant de choisir ce que nous souhaitions boire et ensuite faire semblant de boire une boisson très gentiment préparée et offerte par le gérant. Autant vous dire qu'après une nuit passée à l'aéroport de Kuala Lumpur, un cruel manque de douche et des habits plutôt "confort" donc "moche", nous sommes pas près de lui attirer du monde ! Nous prenons cela à la rigolade et nous échangeons pas loin de deux heures sur des sujets variés : business, vie et religion en Sulawesi. Encore l'occasion de discuter longuement à propos de la religion musulmane ! Ces conversations nous surprennent chaque fois un peu plus et je reste campée sur mes positions concernant la condition féminine.

Oup's, Romain n'aimait pas trop sa tête sur cette photo..

Trempés jusqu'aux sous vêtements, une dame nous prête gentiment l'arrière de son échoppe au terminal de bus pour que l'on puisse se changer. Que faire des habits trempés ? Hop, enfermés dans un sac plastique. Le bus part dans ne dizaine de minutes, pas le choix. Il me tarde de l'ouvrir demain matin, quelle horreur. Nous sommes agréablement surpris par le bus, le trajet se passera bien, long mais calme, pas de musique... Nous dormons par courtes périodes mais avec un sommeil lourd, notre nuit à l'aéroport d'hier soir nous rappelle à l'ordre. Nous sommes quatre européens dans le bus, encore une fois, il n'y a pas foule de touristes ici. Dans l'avion, nous étions les seuls blancs. Cela nous rappelle Sumatra, je sens qu'on va bien aimer cet endroit.

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Un petit séjour au pays Toraja

Vue depuis l'homestay sur les rizières (bientôt la récolte)

Nous arrivons aux alentours de 6h30 du matin à Rantepao, nous avions anticipé la Guest House car après une nuit à l'aéroport et une nuit en bus d'affilée, on s'est dit qu'il fallait pas non plus trop pousser au risque de péter les plombs de fatigue. Nous sommes gentiment accueilli par le propriétaire de l'homestay, un check-in à 6h30 du matin, nous sommes super contents, pas besoin d'attendre la fin de la matinée.

La ville de Rantepao se situe dans le pays Toraja. Pour faire très simple et très succinct, les Toraja forment une ethnie indonésienne qui habitent essentiellement dans les régions montagneuses de Sulawesi du Sud. Près d'un habitant Toraja sur deux est chrétien, le reste des habitants sont soit musulmans soit "Aluk", une religion traditionnelle qui signifie "la voie des ancêtres". Les Toraja sont un peuple autochtone. On retiendra principalement l'architecture typique des maisons et les impressionnants rites funéraires... Nous nous sommes rendus à deux cérémonies funéraires différentes ce jour là. Concernant la première, nous sommes tombés le jour du sacrifice des animaux, pas moins de douze buffles ont été saignés à la gorge devant les invités. Nous avons vu un buffle tomber au sol et le sang gicler, autant vous dire que nous sommes partis aussi vite que nous sommes arrivés, complètement sidérés. Nous nous étions renseignés avant d'y aller mais naïvement, nous ne pensions pas que les choses se déroulaient de la sorte, un "spectacle" (car c'est comme ça que nous l'avons ressenti) glaçant. Bien sûr, ce massacre pour nous n'en est rien pour eux puisque ces sacrifices possèdent des significations culturelles très puissantes. Pour celles et ceux qui veulent en savoir un petit peu plus, cet article est très complet et résume assez bien tout ce que la population nous a expliqué : https://www.baliautrement.com/toraja.htm

Maison Toraja

La deuxième cérémonie funéraire où nous nous sommes rendus nous a permis de reprendre nos esprits. Bien sûr, eux aussi ont sacrifié des buffles, mais c'était la veille. Désormais, il ne reste "plus que" les dizaines de paires de cornes de buffles au milieu du terrain et les restes de viande... en témoigne le nombre de mouches présentes tout autour. Nous sommes gentiment accueillis par la famille du défunt qui est décédé il y a une année, oui oui, vous avez bien compris. L'enterrement est aujourd'hui, un an après la mort. Là aussi, l'article vous aidera à comprendre le pourquoi du comment, cela fait également parti de leurs rites et coutumes. En moyenne, les cérémonies funéraires durent quatre à six jours. En amont, toutes les structures (chapiteaux pour accueillir les invités) sont construites en une semaine environ. L'ambiance générale est assez particulière, tout le monde va et vient, s'installe sur les nattes, boit un café en mangeant quelques patates douces avant d'échanger avec son voisin... Les regards sont doux, les visages souriants et l'heure est aux chants religieux. Il y aurait tellement à vous raconter.

C'est à scooter que nous avons parcouru les environs de Rantepao et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il faut s'armer de patience sur les hauteurs de la ville pour parcourir qu'une petite vingtaine de kilomètres.. Comme à peu près partout en Indonésie, sur certaines portions, les routes sont très abîmées et il est parfois difficile de se frayer un chemin. Aucun regret, il faut persévérer, la vue imprenable sur les montagnes est INCROYABLE. Nous avons découvert un vrai trésor de la nature, les rizières sur les hauteurs n'ont vraiment rien à envier aux rizières de Bali ou de Lombok...

La veille de notre départ, nous nous sommes rendus sur le marché local. Nous sommes mardi, jour de grand marché, pour notre plus grand plaisir. Voilà sept mois que nous sommes partis et parmi toutes les villes que nous avons traversé, je pense pouvoir dire que nous avons vu presque tous les marchés locaux. A chaque fois, c'est un spectacle différent qui s'offre à nous, même lorsque les étales se ressemblent.. Il règne dans ces endroits une ambiance particulière, à la fois bruyante et sereine. Les gens qui franchissent l'entrée du marché central savent vers qui ils vont se tourner et ce qu'ils veulent acheter. Le bruit se mélange aux agréables odeurs d'épices, de café, de fruits comme aux odeurs de viande ou de poisson qui peuvent parfois soulever le cœur... Les vendeurs sont souriants, la plupart ont un certain âge et sontassis à même le sol sur une natte ou sur un morceau de banc en bois qu'ils partagent avec leur voisin. La concurrence, bien que présente, ne se ressent pas. Grâce à la maîtrise du langage, parcourir les marchés locaux est pour nous un jeu d'enfant et nous avons accès au prix local sans aucune difficulté. Sarongs, fruits, légumes, barrettes, chargeur de téléphone, tee-shirts, café, poissons, égouttoirs en plastique, cordonnier, gel douche, vous trouvez tout ce dont vous pouvez avoir besoin. Bref, vous l'aurez compris, on adore passer notre temps dans ces endroits et ce matin là, nous y sommes restés pas loin de deux heures (une nouvelle indigestion de fruits est en vue).

C'est sur ces beaux moments que nous terminons notre petit séjour dans le pays Toraja. Nous n'attendions rien de cet endroit, à vrai dire, nous n'attendons rien de la Sulawesi car nous avons trouvé très peu de retours d'expériences. Cette grande île est encore très préservée du tourisme (et tant mieux), les informations sont donc moins nombreuses et la place de l'imprévu plus grande. Nous sommes ravis ! Cette étape à Rantepao à été pour nous l'occasion de découvrir cette culture pour le moins surprenante mais aussi l'occasion de découvrir de magnifiques paysages insoupçonnés. Jamais nous n'aurions cru pouvoir admirer des rizières aussi belles à quelques kilomètres de là.. Nous avons trouvé la nature très luxuriante et vraiment splendide, complètement charmés par ces vastes espaces au cœur des montagnes. Ce qui est sûre, c'est que Rantepao ne doit pas être reconnue uniquement pour la culture Toraja car elle offre beaucoup plus à découvrir !

Notre prochaine étape est la ville de Tentena et nous avons vite compris qu'une seule solution s'offrait à nous : le bus de jour. Attendez, le meilleur arrive : 14h de trajet prévu. Ce n'est pas tant la durée du trajet qui nous déplait car cela ne nous surprend plus, c'est plutôt le fait qu'il n'y ai pas de bus de nuit... Tant pis, nous n'avons pas le choix. Nous sommes mercredi et nous prenons la route aux alentours de 9h du matin, la journée risque d'être longue.

Direction Tentena

Très rapidement, nous faisons une, puis deux, puis trois pauses. Il est 10h30, le chauffeur d'arrête déjà pour manger. Là aussi, nous ne sommes pas surpris, mais que le chauffeur prenne soin de lui car avec toute la route qu'il a à faire, on va éviter de l'énerver. Et oui, il s'avèrera que le même chauffeur fera toute la route ! Il n'y a que 350 kilomètres à parcourir... 350km en 14h, ça fait une moyenne sympathique ça. Peut être dans le TOP 5 de nos voyages en bus les plus lents. Par contre, soyons honnêtes, il aurait été vraiment dommage de faire ce trajet de nuit car les paysages était à couper le souffle ! Nous avons passé pas moins de trois cols montagneux à plus de 1200 mètres d'altitude au beau milieu de nul part... C'était FASCINANT. On ne veut même pas savoir combien de temps ils ont mis pour construire cette route dans un endroit aussi montagneux et si perdu.. Wahou, quel décor. Nous avons passé plus de trois heures le nez collé contre la vitre à répéter toutes les deux minutes à quel point c'était beau... Nous en avons même oublié les virages et les nausées liées au trajet. Aucune habitation, aucun village visible à des kilomètres et des kilomètres, un moment merveilleux. Le bus, lui, à légèrement galéré à monter pendant tout ce temps. Il faut dire que ce ne sont pas des engins dernier cris et qu'ils se fatiguent vite. Nous avons du nous arrêter à plusieurs reprises, notamment pendant la descente pour arroser les plaques de freins tellement ça sentait le chaud. Ah oui, nous avons aussi été stoppé par un sacré éboulement de terrain. En France, jamais nous serions passés mais ici, pas question de rester bloqués à attendre, mieux vaut prendre le risque de s'enliser et de vraiment plus pouvoir bouger non ? Le bus a bien tangué mais nous avons fini par réussir à passer. Pour le côté technique, les chauffeurs sont calés en Asie et ils ont tous la double casquette (chauffeur-mécano) hihi.

Vue depuis le bus
Trajet Rantepao - Tentena
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Tentena, sur les bords du lac Poso

Il n'est pas loin de 23h lorsque nous arrivons, achevés, à notre homestay à Tentena. Nous avons été déposés à 4 kilomètres de là, dans une station essence et sous une pluie torrentielle. Pas le choix, nous avons accepté les services de deux indonésiens pour nous conduire à l'homestay. Chacun sur un scooter, le gros sac derrière, le petit devant et la pluie qui battait son plein, un sacré souvenir. Pendant ce temps, le driver tentait de me vendre ses services de chauffeur pour le lendemain. Ils ne perdent jamais une seconde, franchement je les adore, ils sont géniaux. Ouf, nous sommes enfin arrivés. Nous n'avons rien fait et pourtant, la journée a été éprouvante. Toujours pas de douche chaude à l'horizon, il va falloir remplir la petite bucket d'eau froide et se laver rapido. 1, 2, 3, on respire et on se lance, c'est juste un mauvais moment à passer, après on se sentira BIEN MIEUX !

Sortie d'école

Tentena est une petite ville paisible située au cœur des montagnes. D'ailleurs, pour la petite histoire, sur les flancs de collines, les habitants cultivent le clous de Girofle en grande quantité. Très rapidement, nous sommes tombés sous le charme de ce petit endroit sans grand intérêt c'est vrai, mais pourtant très mignon. Les habitants sont très souriants et très avenants. Nous faisons très rapidement la connaissance d'un homme très gentil sur les bords du lac Poso. Il est entrain d'apprendre à son fils à nager. Nous échangeons un long moment, un vrai moment de plaisir... L'occasion d'en savoir plus sur la Sulawesi.

Une fois la ville parcourue en long, en large et en travers et de longs échanges avec les habitants, nous voici partis à scooter à la découverte d'une cascade qui paraît-il, vaut le détour. Pour la petite histoire, Noni, notre hôte, est un véritable amour. Elle nous a accueilli comme des amis. Le temps n'étant pas très opportun et le prix de la location du scooter un peu élevé, nous avions fait une croix sur la découverte des environs de Tentena. Noni n'a pas voulu que nous renoncions à aller voir cette cascade et a insisté pour nous prêter son scooter gratuitement, juste en échange d'un peu d'essence une fois que nous aurons terminé bien entendu. Nous n'avons pas refusé cette très gentille proposition et nous n'avons pas perdu de temps. Noni avait raison, nous avons découvert un endroit absolument paisible et arboré avant d'arriver devant cette immense cascade. Nous ne sommes pas des grands fans de chutes d'eau et il faut dire que la cascade que nous avions vu près de Luang Prabang au Laos avait placé la barre très haute. Pour autant, cette cascade est complètement différente et très belle aussi. Deux jeunes garçons se sont joins à nous pendant notre balade, c'était un chouette moment.

Sur le retour, nous nous sommes arrêtés devant un grand chapiteau. Visiblement, un mariage se tient ici aujourd'hui. Pas mal l'endroit, c'est plutôt très joli pour une réception de mariage. Nous sommes invités à nous asseoir pour assister aux échanges des vœux, nous resterons peu de temps mais nous serons très reconnaissants de l'accueil reçu. C'est un mariage de culture locale, une minorité ethnique qui vie à quelques kilomètres seulement, je dois avouer que nous avons oublié le nom.

Sur le retour, nous en profitons pour faire quelques petits détour, les alentours de Tentena sont vraiment charmants et les bords du lac Poso très tranquille...

l

De retour, une bouteille en plastique remplie d'essence à la main, nous remercions une nouvelle fois Noni pour sa gentillesse. D'ailleurs, sa maman est vraiment trop chou elle aussi. Nous l'avons pris en affection, et je crois que c'est réciproque. A peine rentrés, Noni nous explique qu'aujourd'hui, une très bonne amie a elle s'est mariée et qu'elle est invitée à la soirée de mariage ce soir. Elle nous propose de se joindre à elle, de toute façon, son amie est déjà au courant. Comment refuser ? C'est parti, à la recherche des vêtements les moins pires possibles.. C'est dans des moments comme ça que nous prenons conscience de notre allure au quotidien, nous n'avons rien de présentable à nous mettre ou presque. Heureusement, Romain a une chemise et de mon côté, je me suis acheté un batik à Lombok que je vais pouvoir mettre en jupe. Côté chaussure, on ne préfère pas en parler. Noni, elle, est magnifique. Nous passerons un très beau moment, avec la chance de pouvoir avoir toutes les explications sur les rites et coutumes autour du mariage à Tentena, des informations très précieuses pour nous.

C'est sur cette formidable rencontre que nous terminons notre périple dans le sud de la Sulawesi. Ce matin, nous prenons la route pour rejoindre la ville d'Ampana située un peu plus au nord, une étape indispensable pour pouvoir rejoindre les îles Togian. Noni et sa maman nous manquent déjà, merci pour tout.

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Publié le 14 mai 2018

Si il y a bien une île dont nous ignorons tout, c'est bien Lombok. Il est non loin de 10h du matin lorsque nous nous posons à l'aéroport international. Là aussi, nous avons une petite anecdote sympa à vous raconter. Ce matin, au moment d'embarquer à l'aéroport de Denpasar (Bali), nous avons voulu reserver une homestay en ligne histoire d'avoir un point de chute en arrivant. Au dernier moment, Romain m'a demandé si j'étais sûre de l'aéroport où nous atterrissions. En fait, il se trouve qu'il y a un aéroport à Mataram et un aéroport au milieu/sud de l'île, non loin de Kuta Lombok. Lorsque nous avons pris notre billet d'avion, nous avons demandé un Denpasar - Mataram. Et bien à présent, c'est le gros doute car sur le tableau d'affichage, nous allons à Praya. Mais qu'est ce que c'est que ce b***** ? Il y a seulement 30km entre les deux d'accord mais si ça ne dérange personne, on aimerait bien savoir où nous allons atterrir.. plutôt Mataram ou plutôt Kuta ? Même les agents de l'aéroport sont incapables de nous renseigner, c'est une blague ? On a un peu l'impression d'être dans une caméra cachée. Voilà comment, pour la première fois de notre vie, nous sommes montés dans un avion sans connaître l'aéroport d'arrivée. Nous savions que dans tous les cas nous n'étions pas perdus mais quand même. Nous sommes finalement arrivés à l'aéroport international de Lombok Praya, non loin de Kuta. Nous avons appris bien après que depuis cinq ans, l'aéroport de Mataram a été transféré ici, et qu'il y en a désormais qu'un seul en fonction. Bref, nous avons donc rejoins la ville de Kuta et nous avons posé nos bagages dans une homestay familiale et chaleureuse.

Kuta Lombok

La ville de Kuta Lombok n'a rien à voir avec la ville de Kuta à Bali. Je dirais même que c'est l'opposé.. La ville est très calme, dotée d'infrastructures touristiques dans l'hypercentre mais autrement, cet endroit est très fréquenté par les locaux. Kuta Lombok à l'allure d'un petit village de pêcheurs.. Réputé pour ses immenses plages de sable fin, le sud de Lombok attire de plus en plus de touristes. Pour autant, nous n'avons pas du tout été charmé par cet endroit, c'est assez bizarre comme ressenti car nous avons l'impression d'être complètement en décalage avec les dires des autres voyageurs. Cet endroit n'aspire pas la relaxation selon nous car nous trouvons qu'il règne comme un étrange sentiment d'insécurité. Nous ne sommes pas les bienvenus et cela se ressent. Malgré tout, nous devons reconnaître que les plages sont très belles.

Mais que vas t'on faire ici ? C'est bien beau la plage de sable blanc, mais très peu pour nous. Nous sommes arrivés hier et nous ne tenons déjà plus en place. Nous ne savons pas où nous allons aller, les informations disponibles sont minimes et nous aident peu. Nous allons donc nous faire confiance et nous laisser guider jour après jour.. Une chose est sûre, nous quittons cette ville. Mais comment ? À Lombok, pas de transport local, enfin si, il y a forcément quelques bémos (mini vans locaux) mais ils passent presque jamais et les touristes ne sont pas invités. Il y a uniquement des taxis, même pas de Graab ou Gocar comme à Bali. Génial.. Notre porte monnaie pleure déjà. Une seule solution s'offre à nous : le scooter. La mission est donc de louer un scooter pendant une semaine et de partir à la découverte de l'île par nos propres moyens, avec nos sacs à dos. Deux gros sacs à dos, deux petits sacs à dos + nous deux sur un même et unique scooter ? Oui oui, c'est possible, loin d'être évident et parfois même effrayant... C'est parti pour réaliser une boucle de l'île de Lombok dans des conditions particulièrement inconfortables, nous allons bien rire et pour compenser, certainement en prendre plein la vue.

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Tetebatu, un village au coeur des rizières

Rizières Tetebatu

Tetebatu, voilà un drôle de nom pour un village. Cet endroit niché à environ 60 kilomètres au nord de Kuta est bordé par de magnifiques rizières. D'ailleurs, la route pour se rendre jusqu'ici est magnifique, dominée par une puissante couleur verte dont on ne se lasse pas. Les kilomètres pourraient alors défiler à une vitesse folle car souvent, quand les paysages sont si beaux, on en oublie le temps passé sur la route. Oui mais voilà, nous avons vite compris que nous allons payer chère la décision d'avoir pris qu'un seul scooter. Pendant que Romain conduit les jambes surélevées, limite à l'extérieur du scooter, mon gros sac à dos me tire sur les épaules.. Nous sommes heureux d'arriver dans l'homestay que nous avions repéré sur internet un peu plus tôt dans la journée.

La village de Tetebatu compte très peu d'habitants. Nous faisons le tour très rapidement, deux ou trois homestays, trois ou quatre warung/café, une église, une mosquée, deux ou trois petits markets, une petites trentaine d'habitations et le tour est joué. Le plus joli, c'est de sortir du village et d'aller se perdre dans les rizières. Nombreux sont les enfants que nous avons rencontrés ce jour-là...

Mais notre plus belle rencontre, et de loin, c'est bien Sukri. Ce jeune homme qui, depuis peu, a obtenu la dure mission de faire fonctionner l'homestay où nous logeons. Les débuts pour lui sont difficiles, les premiers pas hésitants, nous avons été touchés par sa manière d'être.. Nous avons tenté de lui apporter notre aide en rédigeant la carte de son restaurant, son book de propositions d'excursions, etc. Nous sommes restés seulement deux nuits mais une relation particulière s'est liée entre nous... si bien que nous sommes revenus le voir la veille de repartir à Kuta Lombok. Nous étions ravis de constater qu'il avait déjà imprimé et plastifié tous les documents que nous avions rédigés ensemble. Il était très heureux et semblait avoir repris confiance en lui. Sukri et tous ses amis ont organisé un repas typiquement indonésien la veille de notre départ, enfin plus précisément un repas typique de l'île de Lombok. Nous avons poussé les tables, les chaises, nous avons installé un grand tapis sur le sol et nous nous sommes contentés de notre pouce et index droit pour manger toute notre assiette, y compris le poulet. Autant vous dire que nous étions les derniers, et de loin, à finir notre assiette. Nous avons très bien mangé et surtout, nous avons passé un merveilleux moment. Nous avons prolongé cette belle soirée jusqu'au milieu de la nuit avec des airs de guitare... Chansons internationales mais aussi indonésienne, des souvenirs émouvants, des moments que l'on voudrait ne jamais voir s'arrêter.

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Senggigi et ses plages de sable noir

En route vers le nord de l'île...

Partis de Tetebatu en milieu de matinée, nous arrivons à la hauteur de Senggigi en début d'après-midi. Nous traversons la ville en question qui ne représente pas tellement d'intérêt à première vue.. Cette petite ville semble pensée pour les touristes. Nous n'avons pas vraiment le coup de cœur, nous décidons de dénicher une homestay quelques kilomètres plus loin, non loin des plages de la côte ouest de l'île. Nous sommes accueillis par une famille adorable et très discrète, la chambre est très rustique, il fait une chaleur à crever mais ça ira pour une nuit.. Nous en profitons pour aller nous balader sur la plage. Ca fait un bien fou de se dégourdir les jambes après le scooter. Nous attendons patiemment le coucher du soleil, un moment magique avec la vue sur l'île de Bali et son volcan.... Notre petite escapade non loin de Senggigi nous a également permis de faire plus longuement connaissance avec le fils de la dame chez qui nous dormions. Un échange très enrichissant sur de nombreux sujets, sur notre façon de vivre, sur l'importance du temps et de l'heure dans nos sociétés, etc.. Bref, l'occasion d'avoir un regard extérieur et l'occasion aussi pour nous d'aborder le tourisme sur l'île de Lombok. Les disparités et les tensions étant nombreuses sur l'île, grâce à ses explications, nous avons pu mettre des mots sur nos ressentis des premiers jours.

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Senaru et Sembalun, au pied de l'imposant Mont Rinjani

Nous continuons notre trip vers le nord en longeant la côte. L'objectif est de rallier la montagne à la recherche de nouveaux paysages et accessoirement, d'un peu d'air frais !

Senaru est un petit village situé entre montagne et océan. Cet endroit est reconnu comme étant un des points de départ de l'ascension du Mont Rinjani, le deuxième plus grand volcan d'Indonésie qui culmine à 3726 mètres d'altitude. A part ça, nous avons très peu entendu parlé de cet endroit pour ses paysages.. Et pourtant ! Nous sommes très agréablement surpris, les lieux sont sauvages, désertés par les touristes et particulièrement beaux. L'ascension du volcan a repris depuis une petite dizaine de jours seulement (interdite pendant la saison des pluies) et nous sommes en hors saison, autant vous dire que le village était désert. Et c'est tant mieux ! Nous avons marché à droite à gauche, les balades étant nombreuses, l'occasion de se détendre un peu des kilomètres passés sur le scooter.

Vue depuis le village de Senaru
Rizières
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Sembalun, au beau milieu des montagnes

C'est toujours dans la même dynamique que nous avons posés nos sacs à Sembalun. Devant l'agréable surprise que nous a réservée Senaru, nous avons été tentés de continuer notre découverte des montagnes de l'île. Par contre, Sembalun a scooter, ça se mérite ! Comment dire que près de 160 kilos sur un scooter pas hyper puissant dans une montée rude en pleine montagne, ça le fait moyen... Résultat, nous avons été obligés de nous arrêter plusieurs fois pour laisser à notre petit scooter l'occasion de se rafraîchir un peu. A deux reprises, j'ai même du monter le virage à pieds tellement il était pentu, le scooter n'aurait jamais réussi cet exploit. Pour autant, nous sommes arrivés entiers (et notre scooter en vie, bien que très fatigué) dans le village de Sembalun, situé à 1100 mètres d'altitude. Wahou, quelle agréable surprise. Cet endroit est magnifique. Nous prenons le temps de manger un bout, de boire un coup, de nous détendre... La route a été épuisante, je dois reconnaître que Romain a bien géré.

Le village s'articule autour d'un axe routier et point final. Les habitations sont étalées dans la vallée, sur ce haut plateau en plein milieu des montagnes. Vous l'aurez peut être compris, il s'agit du deuxième point de départ pour l'ascension du volcan Rinjani. Et alors, qu'est ce qu'on attend pour y aller ? Comment dire, après une très longue réflexion, nous avons décidé de ne pas gravir le mont Rinjani. Tout d'abord, il était hors de question de prendre un tour et de le faire avec un guide. Le business est bien établi et le prix est un peu exorbitant comparé à la prestation offerte. Il se trouve qu'une bonne partie de l'argent sert à payer les frais d'entrée dans le parc national qui sont incroyablement élevés. Après tout, pourquoi pas, si c'est pour protéger l'endroit et le conserver, nous sommes d'accord de payer. Oui mais voilà, nous avons eu de nombreux échos, nous avons lu à plusieurs reprises que cet endroit est envahi de détritus et que les locaux ne respectent pas les lieux en jetant leurs ordures à même le sol.. Bien sûr, certains ne le font pas mais d'un point de vue général, la situation en est là. Où va l'argent donné sois disant pour préserver le parc ? En voilà une bonne question puisqu'elle peine à trouver une réponse fiable.. Bref, après de longs échanges, nous préférons ne pas réaliser l'ascension. Si nous revenons un jour, nous le ferons probablement en autonomie car c'est tout à fait faisable, cela demande juste de l'organisation et nous n'avions pas assez de temps. D'autre part, nous avons eu des échos de ce qu'il advenait aux personnes qui décidaient de gravir le Rinjani seuls et ce n'était pas joli joli.. Bref ! De toute façon, les villages de Senaru et de Sembalun valent de loin le détour, même sans réaliser l'ascension du volcan.

Nous avons profité de notre venue à Sembalun pour aller nous balader plusieurs heures. Dans le village, une cérémonie bat son plein. Apparemment, elle est en lien avec des élections mais lesquelles, je dois avouer que nous n'avons pas tout compris. A l'extérieur du village se dressent des décors les uns plus beaux que les autres, un temps idéal, un ciel menaçant, des couleurs magnifiques.. Nous avons passé un merveilleux moments en dehors des sentiers battus. Des plantations de choux aux plantations de bananiers en passant par les plantations de chilis.. Et ce vert d'une puissance impressionnante, sans oublier la vue sur le volcan. Nous ne regrettions pas d'être venus jusqu'ici et à présent, nous sommes certains qu'il est indispensable de passer par ici lors d'un voyage sur l'île de Lombok. A présent, nous pouvons affirmer que le feeling ici est complètement différent de celui que nous avons eu dans le sud de l'île. Dans la partie nord, les habitants sont beaucoup plus accueillants et beaucoup plus chaleureux. Le nord de l'île nous a largement réconcilié avec la première idée quelque peu négative que nous nous étions faite de Lombok, quelques jours plus tôt.

Cerise sur le gâteau, le propriétaire de l'homestay où nous logions nous a donné un conseil.. Gravir seuls, de nuit, le mont Pregasinan et admirer de là-haut le lever du soleil. Le même lever du soleil que celui visible depuis le mont Rinjani mais certes, pas à la même altitude. Le sentier est accessible depuis le village. Voilà comment le lendemain matin, nous avons mis notre réveil à 3h30 du matin et nous avons entrepris depuis l'homestay, l'ascension de ce mont qui domine la vallée. Nous sommes arrivés juste à temps pour assister à ce magnifique spectacle... Je crois que ce qui l'a rendu encore plus intense, c'est le fait que nous soyons rien que tous les deux pour réaliser l'ascension et admirer le soleil se lever au beau milieu de l'océan. Ca ne vaut peut être pas le Rinjani, mais nous ne regrettons pas notre choix. Le silence est d'or... et le bonnet bienvenu pour nos petites oreilles parce-que mine de rien, il fait froid là-haut hihi.

Sunrise Mont Pregasinan
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Lombok, c'est l'île sur laquelle nous avons fait une rencontre extraordinaire prénommée Sukri mais c'est aussi l'endroit où j'ai perdu une chaussette (l'autre pleure d'avoir perdu sa paire), où nous avons parcouru pas moins de 400 kilomètres à scooter, où nous sommes passés de la mer à la montagne en une journée, où nous avons compris que nous n'étions pas toujours les bienvenus, où nous avons récupéré notre laundry avec un doux parfum, où j'ai failli me faire trancher une main dans un marché local, où nous avons définitivement fini de haïr la qualité du son des hauts parleurs des mosquées... et j'en passe. C'est aussi l'endroit où nous avons voyagé à l'improviste, où nous avons pris qu'une seule douche "chaude" en 9 jours, où nous avons découvert une nature sauvage encore préservée du tourisme, où nous avons appris à parler quelques mots de Sasak (langage parlé en majorité dans la partie est de l'île), où nous avons admiré l'un de nos plus beaux lever de soleil, où nous avons prié (façon de parler) pour ramener le scooter entier à l'endroit où nous l'avions loué ou encore l'endroit qui nous a le plus surpris par la beauté de ses paysages insoupçonnés (pour nous). Après dix jours, il est temps de dire au revoir à Lombok mais pas encore à l'Indonésie... Et oui, nous n'avons pas dit notre dernier mot et nous sommes bien décidés à découvrir encore plus cet immense pays.

Let's go !

26
mars
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Publié le 30 avril 2018

" Le cœur d'une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon " (Honoré de Balzac)

Par ces quelques lignes, nous avions envie de vous partager un peu ces retrouvailles particulièrement chargées d'émotions.. "Il est 21h, nous terminons tout juste de manger chez notre mamie au warung du coin (...)" Ah oui, petit retour en arrière pour vous expliquer un peu.. Nous sommes arrivés de Padang il y a 2 jours et depuis, nous logeons non loin de l'aéroport, au sud de Kuta, dans un quartier très peu touristique. C'est étonnant c'est vrai, mais c'est pourtant la vérité. À cinq minutes de marche, le décor changement radicalement et laisse place aux infrastructures touristiques. Ici, à moins d'un kilomètre de l'aéroport, nous sommes dans un quartier typiquement local, même musulman. Tous les warungs ou presque porte la mention "halal", il y a beaucoup de mosquées et la plupart des femmes sont voilées. Nous sommes en terrain connu, pas encore trop dépaysé de Sumatra. Et pourtant, la population balinaise est très majoritairement hindouiste et passé ce quartier, nous découvrons cette culture qui donne tant de charme à cette île.

Offrandes

En deux jours, nous avons pris nos quartiers ici. Le vendeur de fruits local, le warung, le petit shop de jus de fruits sans oublier la homestay. Nous en profitons pour louer un scooter toute une journée et sillonner la péninsule sud de Bali, une merveilleuse journée... Le soir, nous avons rendu le scooter intact à l'homestay, la mère de famille était rassurée car, à en croire son attitude de ce matin, elle n'était pas certaine de vouloir nous le laisser pour la journée hihi (il faut dire qu'elle nous a prêté le sien, tout neuf).

Entrée de temple balinais

Cette parenthèse faite, revenons à nos moutons enfin plutôt à l'arrivée tant attendue de nos mamans. "(...) Il est 21h30, nous arrivons dans le terminal de l'aéroport. Nos mamans arrivent à 1h30 du matin, nous avons donc largement le temps. Nous prenons nos quartiers au troisième étage et nous regardons posément un petit film. Entre deux annonces au micro, nous regardons les gens passer. C'est fou tout ce qu'il est possible d'observer... Des scènes de vie banales comme atypiques, il y aurait de quoi écrire un livre ici. L'heure tourne et nous ne réalisons toujours pas que nos mamans vont arriver d'une minute à l'autre. Nous sommes à dix mille lieux d'imaginer que nous allons pouvoir les serrer dans nos bras. Voilà presque six mois que nous sommes partis et le temps à fait que nous nous sommes habitués à leur absence... Il est difficile pour nous de prendre conscience qu'elles vont arriver. Voilà 24h que nous suivons leur avancée depuis la France... Les premiers passagers sortent, il y a un monde fou dans le hall et nous sommes sur la pointe des pieds. Finalement, nous nous collons à la porte d'arrivée, nous ne respectons pas la ligne de séparation, tant pis ! C'est quand même nos mamans non ? Ce soir, ce n'est pas ce petit panneau qui va faire la loi ! Elles sont là, devant nous, l'émotion est immense, indescriptible même...".

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Ces quinze jours inoubliables à Bali sont difficiles à résumer tant il y a à raconter. Depuis le début de notre voyage, j'essaie chaque soir ou dès que j'ai un moment dans la journée d'écrire pour me souvenir mais aussi pour vous partager au plus près de l'instant ce que nous vivons ici.. Je dois vous avouer que pendant quinze jours, cette habitude m'a complètement quittée tant nous avons été occupés. Pas de récits, mais beaucoup de souvenirs.

L'essentiel se résume en images, de la plage de la sable fin aux rizières verdoyantes en passant par les montagnes du nord de l'île, voilà l'itinéraire que nous avons choisi... Nous en avons pris plein les yeux mais surtout, nous avons passé des moments merveilleux, que ce soit tous les quatre ou entre mère et fils, et mère et fille. Nos mamans savent déjà tout et c'est le plus important pour nous. Pendant ces quinze jours, les moments de partages et d'échanges ont été intenses, les décors splendides et la joie et la bonne humeur au cœur de notre quatuor. Souvent, le temps s'est arrêté, loin de tout, ensemble...

Bali, c'est l'endroit où nous avons choisi de passer ces moments à quatre, l'endroit où nous avons tenté de faire vivre notre quotidien à nos mamans... Voilà comment en quinze jours, nous avons dormi dans 5 homestays différentes, nous avons mangé dans une multitude de warungs locaux, nous n'avons pas arrêté un seul taxi et opté pour la débrouille... Bateaux, tuk-tuk, scooters, voitures, nous aurons tout fait. Sans oublier les marches à pieds ! Cela peut paraître un peu tyrannique car si c'est notre quotidien depuis maintenant six mois, nos mamans étaient venues pour passer quinze jours de vacances. Espérons qu'elles ont adoré leur séjour un peu différent des autres... Rassurez vous, on s'est bien calmé sur le rythme quand même, nous en avons aussi profité pour nous détendre.

De la péninsule sud de Bali, aux rizières verdoyantes, jusqu'au sommet des montagnes au nord sans oublier Nusa Lembogan et sa douceur de vivre... Un petit résumé en quelques photos... C'est vrai que par rapport à d'habitude, il y a peu d'écrits et peu de photos, la venue de nos mamans c'est un peu notre petit jardin secret.

Terima Kasih Adila 
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Terima Kasih Wayan
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Petite balade mouvementée en tuk-tuk

Et comme on dit toujours, SAME SAME BUT DIFFERENT. Merci pour tous ces moments de bonheur, merci pour tout l'amour et le réconfort que vous nous avez apporté en si peu de temps... Vous êtes merveilleuses. On vous aimes de tout notre cœur, un grand merci. Pour le reste, vous savez déjà tout.

Notre QG, les retrouvailles avec notre cantine préférée du quartier
20
mars

Disons les choses comme elles sont, la ville de Padang n'a pas du tout été un coup de cœur pour nous. Beaucoup de gens nous avait dressé un bilan très mitigé de cet endroit en nous conseillant même de rejoindre l'aéroport le dernier jour depuis le lac Maninjau. Etant donné que nous sommes têtus, nous avons voulu nous faire notre propre idée et passer une journée à Padang avant de prendre l'avion. Bon, nous confirmons, cette grande ville de 1.000.000 d'habitants n'a vraiment rien de charmant, sauf ses habitants, comme partout à Sumatra. La ville est très bruyante, très polluée, il y a énormément de quartiers défavorisés.. Disons qu'elle ne présente pas un grand intérêt à être visitée culturellement parlant, même si c'est toujours bien de voir ce côté là du tableau. Malgré tout, la population est tout aussi attachante et la famille qui nous a accueilli s'est montrée très chaleureuse. Nous avons voulu prendre le temps d'écrire quelques lignes à propos de ce voyage à Sumatra car il s'est révélé être au delà de nos espérances...

Lorsque nous arrivons dans un nouveau pays, nous essayons de ne rien en attendre. Parfois, ce n'est pas évident, surtout lorsqu'on a reçu de multiples échos négatifs de voyageurs les semaines précédentes. Avec le temps, nous avons appris à faire la part des choses et à trier les informations. C'est important de toujours se faire sa propre opinion car on peut être très surpris des ressentis de chacun à propos d'un même endroit, d'un même plat, d'une même population et j'en passe. Bref, tout ça pour dire que nous sommes arrivés en Indonésie le 27 février dernier et que nous avons commencé par l'île de Sumatra. A chaque fois que j'écris ce mot, je me dis que ça ne correspond pas du tout à sa grandeur. Dans mon esprit, une île est forcément "petite" mais non, Sumatra est bel et bien une île et elle mesure pas moins de 470.000km2.

Fleurs de frangipanier

Comme l'Indonésie va devenir notre terrain de jeu favori, nous voulions vous en dire un peu plus. L'indonésie est le plus grand archipel du monde, il relie le continent Asiatique au continent Océanique et sépare les océans Indien et Pacifique. Cet immense archipel compte pas loin de 17.000 îles, bien que le nombre reste très approximatif. Sumatra est la troisième plus grande île d'Indonésie et la cinquième plus grande île du monde. C'est donc sur cette vaste étendue que nous avons fait nos premiers pas en Indonésie...

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Des premiers aux derniers contacts humains, tous se sont révélés être d'une profonde gentillesse et bienveillance à notre égard. Nous n'avons jamais eu de ressentis négatifs à propos des populations que nous avons côtoyé ces cinq derniers mois, tous pays confondus. Bien sûr, nous avions parfois des impressions mitigées en fonction des villes où nous étions car il est difficile de nouer des liens avec toutes les populations du monde entier mais pour autant, nous avons apprécié les populations de chaque pays, chacune ayant leurs spécificités. En tout les cas, jamais nous n'oublierons tout ces visages d'hommes, de femmes, d'enfants et d'adolescents avec qui nous avons échangé de courts ou longs instants...

Souvenir de Berastagi
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Mosquée

Il y a quand même un sujet que nous avons peu évoqué et qui était pourtant omniprésent dans notre voyage à Sumatra : la religion musulmane. Il faut savoir que l'Indonésie est le 1er pays à majorité musulmane dans le monde pour le nombre de croyants (NB : l'Islam s'inscrit en Indonésie dans le cadre d'une république). A Sumatra, diverses religions sont représentées mais on estime qu'environ 90% de la population est musulmane et 10% de la population est chrétienne (cette population étant concentré autour du lac Toba). Ce voyage à donc été l'occasion de faire connaissance avec cette religion très peu familière...

Voyager dans un pays musulman, c'est accepter d'entendre à toutes les heures de la journée l'appel à la prière. Et oui, dans ces pays, il y a une mosquée tous les deux cent mètres et toutes sont dotées d'une dizaine de hauts parleurs éparpillés sur tout l'édifice. Plus sérieusement, les cinq prières quotidiennes constituent le deuxième pilier de l'Islam (cinq c'est en théorie car c'est plutôt six voire sept le vendredi). L'annonce du début de cette pratique religieuse s'effectue grâce à l'appel à la prière appelée "adhan". Pour vous expliquer brièvement, celui qui lance l'adhan est le muezzin, ce terme signifie littéralement "celui qui fait l'appel". L'appel à la prière consiste en la récitation publique et à haute voix de plusieurs formules consacrées. Traditionnellement, le muezzin appelait ses fidèles depuis le haut du minaret mais aujourd'hui, les mosquées sont toutes équipées de haut-parleurs... Quelle super idée (ironie) !

Quand c'est l'heure de l'appel à la prière, que tu sois chez toi dans ton lit, au supermarché, allongé dans un lit d'hôpital, au restaurant ou chez le barbier, tu ne peux pas ne pas l'entendre ! Personne peut y échapper. Avec Romain, nous avons très rapidement pris l'habitude d'entendre l'appel à la prière à longueur de journée et même si c'est franchement très agaçant par moment car le son est très fort et pas franchement de qualité, nous avons pris le parti de respecter la population et la religion. Après tout, nous sommes étrangers, c'est à nous de respecter les coutumes locales et si nous ne sommes pas contents, nous n'avons qu'à partir.

Seule la province de Banda Aceh, au nord de l'île de Sumatra, impose la loi coranique de la charia (islam radical). Le tsunami qui a ravagé en 2004 cette partie de l'Indonésie a été interprété par la population comme un châtiment et suite à cet évènement, la charia s'est nettement renforcée.

En fait, lorsque c'est l'heure de l'appel à la prière, lorsque le muezzin appelle ses fidèles, où qu'ils soient, ils ont la possibilité de se retirer pour prier. Aéroports, restaurants, supermarchés, aires d'autoroute (enfin de route tout court, on s'enflamme pas), HOMESTAY, tous ces endroits sont dotés d'une petite pièce pour prier (indiquée avec un petit logo de mosquée). Il est également possible de se rendre à la mosquée si il y en a une n'est pas loin, et c'est souvent le cas car rappelez vous, il y en a tous les deux cents mètres.. Voilà comment TOUS les matins, enfin plutôt TOUTES les nuits, il est difficile de ne pas être réveillé par l'appel à la prière entre 3h45 et 5h30, à peu près. En fait, il n'y a pas vraiment d'heure car quand l'une est terminée, c'est une autre qui prend le relai. Parfois, c'est à rien y comprendre et dans ces moments là, nous avons juste envie de dormir. Mais non... Il faut supporter et faire avec. Le coussin sur la tête peut être une alternative bien que le son passe quand même au travers. Après trois semaines, nous sommes habitués. Voyager à Sumatra, c'est ne jamais être réellement seuls, dans le silence absolu. Et lorsque l'on crois être dans le silence complet, il faut bien tendre l'oreille car elle n'est jamais très loin...

Voyager dans un pays musulman, c'est aussi accepter de se couvrir un minimum. Et oui, dans tous le pays, les femmes sont voilées à 90% voir 99% en fonction des régions où nous nous trouvons. Pour les hommes, rien ne change. Romain était donc tranquille de ce côté là. Quant à moi, bien qu'il était hors de question de porter le voile car cela n'aurait eu aucun sens, j'ai du me couvrir les jambes et les épaules en permanence. A première vue, ça ne semble pas compliqué mais un petit détail a son importance.. Il fait très chaud à Sumatra en cette période de l'année et le climat est assez humide. Autant vous dire que par un soleil de plomb, j'ai haïe plus d'une fois mon pantalon et mes tee-shirts manches 3/4 ! En plus de ça, déjà que nous avons peu de vêtements et que nous avons l'impression d'être habillés tous les jours de la même façon, c'était encore pire. En plus, je voyais Romain en short et en débardeur, le supplice... Mais c'était le jeu, je trouvais ça normal de ne pas me découvrir les jambes et les épaules. En soi, le pays ne peut rien contre moi et il ne me saurait rien arrivé. Par contre, c'était selon moi un grand manque de respect et surtout une barrière énorme dans l'échange avec la population. S'intégrer et vouloir partager le quotidien de ces gens, c'est accepter de prendre sur soi et respecter la culture locale... Voilà qui est dit et qui est fait surtout ! Bon, je l'avoue, j'ai vraiment hâte de me remettre en short. Enfin, voyager dans un pays musulman, c'est manger halal presque H24 mais ça, ca n'a posé aucun problème.

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Très franchement, de prime abord, nous n'avons pas accroché avec cette religion même si nous avons énormément aimé cette population. L'un se dissocie clairement de l'autre, ce qui nous a grandement surpris. Nous n'avons pas hésité, lorsque cela était possible, à échanger avec la population locale à ce sujet... Etant donné qu'il nous reste encore quelques îles musulmanes d'Indonésie à parcourir, on vous réserve notre ressenti et le contenu de ces échanges pour un prochain article. Qui sait, nous allons peut-être (sûrement même) modifier notre vision des choses.

La seule chose que nous pouvons vous dire c'est que Sumatra restera éternellement un véritable coup de cœur, que ce soit pour la diversité de ses paysages, de ses cultures ou encore pour l'hospitalité de ses habitants. L'Ile de Sumatra est encore très préservée de l'activité touristique et il ne faut pas longtemps pour s'en rendre compte. D'habitude, nous préférons toujours les moyens de transports locaux aux transports plus touristiques. Ici, nous n'avons pas eu le choix pour notre plus grand bonheur. Voilà comment nous avons passé un peu plus de trois semaines auprès de ce peuple au grand cœur, doté d'une joie de vivre sans faille... Etre occidentaux à Sumatra n'a rien de reposant car nous avons sans cesse été happés à droite ou à gauche pour être pris en photo, rejoindre une table pour manger et j'en passe. Ici, les habitants ne s'intéresse pas à votre argent en tout les cas pas directement car ce qu'ils veulent, avant toute chose, c'est faire connaissance avec vous, apprendre à vous connaître et pratiquer leur anglais. Ils ont tous ce point commun, que ce soit dans la forêt primaire de Ketambe ou dans la ville de Padang, les jeunes et les moins jeunes veulent s'améliorer en anglais et se saisisse de l'occasion pour échanger avec nous de longues minutes. D'ailleurs, voilà la photo des deux dernières étudiantes qui ont voulu pratiquer leur anglais et même nous faire remplir un (long) questionnaire pour leur école...

Ce peuple à la fois timide et réservé s'est pourtant montré très "friendly", n'hésitant pas à entrer en contact avec nous, pour notre plus grand bonheur. Sumatra, c'est typiquement l'endroit où le trajet à pied devait prendre 30 minutes et prendra finalement 1h30, tout simplement parce-que sur ton chemin tu rencontres trois groupes de jeunes étudiants voulant pratiquer leur anglais, tu es arrêtés par un nombre inimaginable de jeunes voulant une photo avec toi ou parce-que plusieurs motobikes s'arrêtent à ta hauteur pour savoir d'où tu viens et ce que tu fais dans la vie. A tout les moments de la journée et dans tous les endroits où tu te trouvent...

Il règne ici une chaleur humaine hors du commun et nous avons encore beaucoup d'émotions lorsque nous y repensons. Bien sûr, nous n'hésitons jamais à échanger avec les habitants même s'ils parlent uniquement l'indonésien... Ne pas avoir peur et laisser place à la débrouillardise, c'est la clé du partage. Si nous avons retenu une chose de notre voyage, c'est que la langue est loin d'être une barrière aux échanges humains. Dans tous les pays que nous avons traversé, nous avons rapidement tenté de nous mettre dans le bain en apprenant quelques mots locaux. Il est vrai que sur ce point, en Indonésie je ne suis pas tout à fait neutre... L'ayant parlé couramment lorsque j'étais petite (même si aujourd'hui je confirme que ce n'est plus du tout le cas), j'ai forcément une grande attache avec cette langue et des souvenirs qui me reviennent les uns après les autres... J'aime la sonorité de ces mots, j'aime entendre parler l'indonésien, l'entendre chanter même si par moment, la justesse n'est pas leur priorité (oup's). Du côté de Romain, il vous en parlerait mieux que moi mais il beaucoup apprécié cette première partie de notre voyage en Indonésie.. Tout ce qui a été rédigé dans cet article est notre ressenti à tous les deux, après en avoir parlé de longs moments.

Lac toba

Vous l'aurez compris, c'est le cœur gros sur la patate que nous nous apprêtons à quitter Sumatra. Après un réveil très matinal, nous arrêtons le premier KAMA que nous croisons.. L'aéroport ne semble pas être sur sa route mais il fait nuit, il y a peu de monde, il accepte donc de nous emmener moyennant un prix local. Voilà comment jusqu'aux derniers instants, nous avons profité de l'ambiance locale.. II est 5h du matin, le KAMA s'est transformé en boîte de nuit, l'atmosphère est très enfumée, la conduite est très sportive, le chauffeur boit du nescafé pour ne pas s'endormir (on pense qu'il est sur la fin de sa journée enfin nuit de travail) et les deux mamies assises à côté de nous attendent patiemment l'arrêt du marché local. Il n'y a pas de doute, cet endroit va nous manquer.

Arrivés à l'aéroport, nous patientons un long moment, l'occasion pour moi d'écrire quelques lignes au sujet de ce voyage... Nous prenons un petit déjeuner pique-nique avec nos restes de fruits et gâteaux, tranquillement posés dans un coin de l'aéroport. Après des mois de voyage et une dizaine d'aéroports parcourus, nous avons enfin eu la bonne idée d'utiliser un trolley.. Quel bonheur pour notre dos. Il n'est jamais trop tard ! A très vite pour la suite de nos aventures à Bali où des retrouvailles nous attendent..

Oh, de la chantilly !
10
mars

- Après les soucis de connexion WIFI, nous avons eu la visite de nos mamans pendant 15 jours en Indonésie, nous avons donc laissé le blog de côté pendant un petit moment... mais nous voilà de retour ! -

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Nous en étions restés au départ du lac Toba, direction Bukittingi...

Il est 18h30, nous partons avec une heure de retard pour un trajet qui s'annonce très long. Nous avons les places 21 et 22, en plein milieu du bus. Nous sommes agréablement surpris, un petit coussin et une couverture sont fournis par la compagnie. La couverture, quelle merveilleuse idée ! À peine assis, on se gèle déjà. Ils ont une manie avec la clim dans les pays asiatique, je ne comprends pas pourquoi ils ne sont jamais enrhumés... Bref, même si nous avions prévu le coup en gardant avec nous notre polaire et un pull, ce petit plus est le bienvenu. Ce sont des couvertures pour enfants, nous avons Mickey, trop chou.

Prêt (ou pas) pour un long trajet en bus...

Le bus démarre, Romain s'aventure direct dans une situation dangereuse en décidant de regarder un film. La route est loin d'être en très bon état et en plus, il y a énormément de virages. Je l'aperçois regarder de plus en plus par la fenêtre et détourner son regard de l'écran, il aura tenu 10 minutes, ce qui est deja un très bon score ! Le chauffeur n'a semble t'il pas prévu de faire une pause tout de suite. Le temps passe, les virages s'enchaînent, la musique bat son plein et les hauts parleurs sont juste au dessus de nous... Le chauffeur prend le bus comme une discothèque et les locaux pour un karaoké, nous voila bien partis. Il est 1h du matin, le bus s'arrête et la musique s'arrête aussi. OUF ! Nous allons enfin mettre les pieds par terre. La route est pourrie, nous avons passé des portions de route sur terre battue et nous avons eu quelques frayeurs. Nous trouvons une portion de riz histoire d'avoir quelque chose dans le ventre avant de repartir. Nous repartons de plus belle, j'ai toujours les yeux rivés sur l'endroit qui bouge le moins possible dans le bus et Romain tente tant bien que mal de trouver le sommeil. Je ne tiens pas plus de dix minutes et je finis par aller auprès du conducteur et de son co-pilote. Je me sens vraiment pas bien, j'ai envie de vomir et le trajet est très loin d'être fini. La musique n'a pas été rallumée depuis notre départ de la pause et c'est tant mieux. Le chauffeur me propose de m'asseoir sur le petit tabouret en bois juste à côté de lui, entre son siège et l'escalier pour descendre du bus. N'importe où, tant que je vois la route.

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L'odeur de clope enveloppe le bus, il ne fait que fumer. Tous les deux semblent ravis d'avoir un peu de compagnie et même s'ils ne parlent pas anglais, ils se prennent au jeu de la plaisanterie. Je partage avec plaisir ce moment, en essayant de ne pas leur vomir dessus (quelle délicatesse). Le temps passe et ils sont ravis de me faire découvrir la musique locale.. Je leur explique que ce n'est pas nécessaire, qu'il est 2h30 du matin et que les passagers du bus dorment. J'ai vite compris qu'ils s'en fichaient royalement, et c'est parti pour balancer de la musique locale à fond les ballons dans le bus. À ce moment là, j'ai une compassion énorme pour Romain qui avait réussi à s'endormir un petit peu.. Franchement, dans d'autres conditions c'est sympa autant là tu as qu'une envie c'est que tout cela cesse et que tu puisses dormir dans un lit. Mais non, il est 3h du matin, je mange des cacahuètes avec le copilote qui essaie de me faire du charme et d'obtenir un câlin... Non je n'ai pas froid c'est très gentil de vouloir me prendre dans tes bras mais vraiment, ça ira hihi. Ils sont adorables, ils rigolent beaucoup. En même temps je les comprends, conduire de nuit, sur des routes pareilles, si tu n'écoutes pas de la musique, que tu ne clope pas et que tu ne bois pas du café, tu ne peux pas tenir. Je préfère subir mais qu'ils ne s'endorment pas. Le jour fini enfin par se lever, Romain toujours à l'arrière et moi toujours devant. Je n'ai pas quitté mon tabouret en bois, juste une fois car je me suis assoupie et que je n'ai pas pu me tenir dans le virage, j'ai donc fini par terre. Le jour se lève, nous sommes décalqués, il n'y a pas d'autres mots et nous ne sommes pas encore arrivés..

Le jour se lève...

Le paysage est magnifique, nous passons à travers la jungle, des singes nous barrent la route, nous passons la ligne de l'Équateur et j'en passe. C'est vraiment génial, mais je vais bientôt ramper sur le sol si le trajet ne s'arrête pas très bientôt. En me retournant, je vois que Romain est réveillé et je perçois une certaine détresse de fatigue dans son regard.. Il est temps que l'on arrive je crois. Nous finissons par arriver, même crevés nous refusons la proposition du taxi. Hors de question, c'est de l'anarque. Finalement nous sommes bien contents de prendre l'air une demi heure, le temps de marcher sur les deux kilomètres qui nous séparent de la Guest House. Surprise, ou pas d'ailleurs, le check in n'est disponible qu'à partir de 14h. Nous laissons les sacs avant d'aller errer tels des zombies dans les rues de Bukkitingi. Nous n'arrêtons pas de rire tellement nous sommes épuisés, tout est prétexte à plaisanter. Nous tombons de fatigue.. Cette ville ne sera qu'une étape pour nous reposer de ce long voyage, demain nous prenons la direction de la vallée d'Harau.

Petit repas en milieu d'après-midi avant une grosse nuit de récupération !
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La vallée d'Harau

À seulement deux heures de transport se trouve la charmante vallée d'Harau, réputée pour ses rizières et ses paysages rocheux magnifiques. Nous arrivons aux alentours de 16h, enfin pas tout à fait car il nous reste cinq ou six kilomètres à parcourir. Nous prenons un tuk tuk motobike, après quelques secondes, nous avons des doutes sur la solidité de sa petit charrette mais tant pis. Il faut dire que nous + les sacs ça commence à peser pour un petit transport comme celui-là :D

Oh les têtes.. Nous, fatigués ?

Nous franchissons le pas d'une homestay plus que charmante tenue par une famille adorable. Le lieu est dépaysant, au pied d'une belle cascade, au milieu des rizières, loin de tout.. Ici, c'est petit bungalow individuel avec salle de bain à l'indonésienne. Ca nous va parfaitement. Les dîners sont à prendre sur place, une fois la nuit tombée, ce n'est même pas la peine d'espérer trouver à manger dans les environs.. Et pourtant, dans notre homestay, Ricky et sa sœur cuisinent comme des chefs. Un régal pour un prix défiant toute concurrence, l'esprit est bon enfant et nous nous sentons déjà comme chez nous.

Notre petit bungalow à l'indonésienne
L'homestay, au pied d'une falaise rocheuse

Nous faisons la connaissance de personnes très sympathiques venant des quatre coins du monde.. Les échanges sont vivants et très intéressants. Nous rencontrons également des personnes avec qui nous n'avons pas du tout mais alors pas du tout le feeling, quand c'est comme ça, les discussions peuvent rapidement être interminables... Et oui, nous n'avons pas toujours rencontré des personnes sur la même longueur d'onde que nous et heureusement, sinon on s'ennuierait. Certains disent probablement la même chose que nous, ainsi va la vie. Enfin bref, merci à tous pour tous ces bons moments (et repas) partagés ensemble... de merveilleux souvenirs.

Team Abdi Homestay

La journée, pleins de possibilités s'offrent à nous. Il y en a pour tous les goûts. Nous avons choisi la marche, comme souvent puisque c'est notre moyen de transport préféré sur des petites distances ! Nous nous rendons aux trois cascades, un lieu où les locaux viennent se baigner, manger un morceau, se retrouver entre eux le temps d'un après-midi, d'un week-end.. Les lieux sont calmes, des enfants jouent dans l'eau (plutôt très fraîche) et nous nous asseyons un peu. Nous faisons la connaissance d'un couple de jeunes indonésiens avec qui nous échangeons quelques minutes.

Chemin pour se rendre aux cascades

Sur le retour, nous voyons des préparatifs de fête sur un immense espace vert. Curieux, nous nous approchons et nous échangeons quelques mots avec un jeune homme qui maîtrise très bien l'anglais. Il nous en apprend un peu plus sur ce qui s'organise, la fête est prévue samedi, nous serons sûrement partis mais qu'importe, c'était très chouette de faire sa rencontre et celle de ses amis.

Nous consacrons le jour suivant à une plus longue balade, une boucle de 17 kilomètres (d'après map'sme). Nous traversons des paysages vraiment impressionnants tant ils sont verdoyants, les rizières en bas des falaises donnent un charme fou au paysage. Nous parcourons plusieurs petits villages, les enfants nous courent après pour nous demander notre prénom, les locaux nous saluent.. Il fait très chaud, c'est l'heure où plus personne ne met le pied dehors. Nous croisons un singe, à première vue c'est un macaque, il est blessé. Nous essayons l'eau, des petits gâteaux, il n'y a rien à faire, il est entrain de mourir.. trop triste. On dirait qu'il s'est tapé la tête sur le béton en tombant de l'arbre.

Après de longues minutes à attendre, nous lui disons au revoir et nous continuons notre chemin. Nous ne pouvons malheureusement rien pour lui. Le temps commence à tourner, nous voilà au milieu de la marche et nous sommes un peu perdus. En fait, nous avons loupé le chemin un peu plus tôt, nous faisons donc vite demi tour. Finalement, pas de pluie et heureusement car à partir du moment où nous avons récupéré le bon chemin, nous avons marché pratiquement deux heures avant de trouver un abri. Juste un chemin, deux ou trois habitations mais personne à l'horizon. Autant vous dire que la faim commençait sérieusement à apparaître... Sinon, à part ce petit conflit avec nos estomacs, nous avons adoré marcher au cœur de cette vallée.

Bref, il n'y a pas à dire, cet endroit est un petit bijou encore méconnu d'une majorité de touristes et c'est tant mieux. En quatre nuits, nous avons changé quatre fois de chambre. Et oui, quand on arrive ici, Abdi et toute sa famille nous accueillent comme les siens et si l'on souhaite rester plus que prévu, il y a toujours des solutions ! Et c'est ce qui s'est passé, nous avons rallongé notre séjour alors nous avons migré à droite à gauche. C'était parfait comme ça. Nous avons fait le tour du propriétaire :D

Ah oui, tant qu'on y pense, petite anecdote assez rigolote. Ici, toutes les cascades sont prises d'assaut par des espèces de long tuyaux raccordés à des tuyaux d'arrosage... Pratique pour récupérer de l'eau douce. De toute façon, sans ça, il n'y aurait pas d'eau pour se laver, pour cuisiner ou pour arroser. Toutes les maisons possèdent un tuyau raccordé à la cascade, autant vous dire que des fois, on ne voit plus tellement la cascade en elle-même. Système D ! Et oui je confirme, la douche est très froide, sauf le début hihi, quand on a la chance de tomber sur l'eau qui était dans le tuyau exposé au soleil 😀

Système D

Je suis rapidement devenue la sister de Abdi, mais aussi le commis de cuisine de sa sœur. Quel plaisir de franchir le pas de ce petit bout de cuisine où tous les matins et tous les soirs, des plats frais sont préparés avec amour... J'ai appris beaucoup d'astuces, j'ai tout noté et j'essaierai de m'en resservir lorsque ca sera mon tour de cuisiner ! 😀

Rien à voir avec de la grande cuisine mais le Nasi Goreng du petit-déj est à tomber !
Récolte du riz : phase de séchage
Autre forme de séchage

En résumé, ces quelques jours passés dans la vallée d'Harau nous ont séduit. Cette endroit, qui donne l'impression d'être isolé de la civilisation, invite à la découverte de ses paysages et à la détente. Toutes les personnes que nous avons croisé ici se sont révélées être très souriantes et chaleureuses, un vrai bonheur. Ici, les habitants vivent principalement de la culture du riz et des plantations de cacao, présentes en très grand nombre. Tôt le matin, il est fréquent d'observer le travail fourni par les habitants dans les rizières, de la plantation au nettoyage en passant par la coupe.. L'envie de les aider était présente mais l'occasion ne s'est pas présentée. Ce n'est que partie remise.

Il est temps de dire au revoir à notre famille d'adoption. Décidément, c'est un ressenti que nous avons de plus en plus souvent.. Il faut dire que l'hospitalité de cette population est incroyable. Peut-être que nous reverrons Abdi demain car Erica (une voyageuse que nous avons rencontré ici et avec qui nous avons bien sympathisé) souhaite faire un tour au lac Maninjau. Par manque de temps, elle ne pourra y aller que sur la journée mais tout est possible ! Avec Abdi, tout est possible. Nous repartons comme nous sommes arrivés, en tuk-tuk jusqu'à la station de bus la plus proche.

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Lac Maninjau

Après deux changements de vans un peu délicats (car moyennant une longue attente et des négociations), nous arrivons à destination. Le village de Maninjau est petit, plus peuplé que d'où nous venons mais cela reste à taille très humaine. Dans le village, il y a un hôtel et deux ou trois guests houses. Les habitants ne mettent pas beaucoup de temps à comprendre vers où nous nous dirigeons... Il faut dire que deux jeunes occidentaux qui se baladent avec leur maison sur le dos recouverte d'une housse de pluie orange fushia, ça ne se loupe pas.

Arrivés à la guesthouse, nous faisons la rencontre d'une charmante petite famille. Les lieux sont très agréables bien que le logement soit très rustique. Il y a le strict nécessaire mais il ne faut pas oublier que nous payons un prix dérisoire. C'est propre, c'est tout ce qui compte. De toute façon, le principal atout de cet endroit est sa vue sur le lac et son coucher de soleil..

Vue sur le lac depuis la guest house

Nous profitons de longues minutes de ce coucher du soleil et de toutes les couleurs qui l'accompagne... C'est magique. Au loin, nous apercevons la pluie, ça sera bientôt notre tour. Après tout, ce soir, la pluie est se fait désirer. A Sumatra, nous avons vite compris qu'après 15h, il ne fallait plus prévoir de grand chose car ça fini souvent par tomber à l'eau (même pas drôle ma blague) ou alors on termine la journée prêt à être essorés.

Vue sur le lac maninjau

Comme prévu et pour notre plus grand bonheur, nous retrouvons Erica accompagnée de Abdi le lendemain matin. Ils sont partis tôt de Harau ce matin pour passer la journée avec nous, autour du lac. Une fois passé l'épisode de "la galère pour louer un scooter à Maninjau", nous partons enfin. Ils sont très durs en négociation par ici dis donc ! Nous longeons les bords du lac pendant près de trois heures. Le lac fait environ 8km de large sur 25km de long, il n'est pas très grand mais nous prenons notre temps avec une vitesse de pointe d'environ 20km/heure. Il faut dire que les paysages sont magnifiques et lorsque l'on conduit le scooter, en l'occurrence lorsque Romain conduit, il ne profite pas autant que moi du paysage. Rouler moins vite est un bon compromis, rien ne presse de toute façon..

Nous traversons des petits villages, nous saluons des dizaines et des dizaines d'enfants, nous sommes fascinés par ce paysage qui se dessine devant nous.. A la fois cette immense étendue d'eau, des rizières verdoyantes et une falaise rocheuse impressionnante de part sa grandeur. Il fait bon, les quelques passages à l'abri des arbres rafraîchissent et font un bien fou...

Nous faisons un petit stop pour manger quelque chose dans le premier warung que nous croisons. Au menu, nasi goreng, mie goreng ou noodle soup (le menu de base en Indonésie) ! Ca sera deux nasi goreng et deux mie goreng (nous sommes quatre hein hihi). Nous mangeons avec plaisir et en prime, nous avons une vue dégagée sur le lac, c'est top ! Nous nous sommes quittés hier et déjà, nous trouvons des dizaines de choses à se raconter.


Cette petite loop autour du lac s'est finie par un très beau moment, si on oublie la fin. Je vous explique. Le lac Manijau est un lac volcanique, c'est d'ailleurs le second de ce type après le lac Toba. Le fait qu'il soit d'origine volcanique explique son emplacement en "cuvette", au milieu de montagnes. Du coup, si on prend un peu de hauteur, il est possible d'avoir une très belle vue sur le lac et la région de Bukkitingi, de l'autre côté. Sur les conseils de Abdi, nous voilà partis pour franchir les 45 virages qui mènent jusqu'au sommet.. Je vous rassure, nous n'avons pas compté, ils sont numérotés d'office à l'aide d'énorme panneaux dans chaque virage. Nous mettons une bonne demi-heure à monter, la circulation est assez dense et bien sûr, dans les virages, il n'y a pas assez de place pour une motobike dans un sens et une voiture ou un camion dans l'autre sens. Quand cette situation se produit, c'est à dire toutes les deux minutes, c'est bien sûr la motobike qui perd et qui doit attendre son tour... Nous finissons par arriver tout en haut, la vue est... couverte. Par temps dégagé, la vue doit franchement être incroyable mais là, un petit peu moins. Bien entendu, ça reste tout de même impressionnant car nous avons pris une sacrée hauteur mais nous comprenons que ça ne vaut pas une vue dégagée. Et oui, il est passé 15h, la pluie arrive très bientôt, nous le savons pourtant...

Nous reprenons donc la route rapidement, il est temps de redescendre les virages. Mais non, impossible, une pluie torrentielle s'abat sur nous. Nous trouvons de justesse un abri, mais en l'espace d'une minute seulement, nous sommes déjà trempés. Voilà comment nous nous retrouvons à attendre patiemment dans une petite cabane en bois sur le bord de la route... 10 minutes, 30 minutes, 45 minutes, 1 heure, 1 heure et demi... Le temps commence à se faire long, la pluie ne cesse pas du tout. Par contre, l'heure ne s'arrête pas de tourner et il va bientôt faire nuit. 46 virages en descente alors qu'il pleut des torrents d'eau déjà on le sent très moyen mais en plus de nuit, ce n'est même pas la peine d'y penser. Il faut y aller, il va falloir se tremper ! Un, deux, trois, partez.

Nous sommes arrivés pire que trempés à la Guest House, nous mettons presque cinq minutes une fois changés à cesser de greloter tellement nous avons eu froid. Surtout qu'ici, c'est douche au sceau d'eau froide.. C'est le genre de truc, dans ces moments là, tu n'as même pas hâte de prendre une douche. Bref, nous sommes bien au chaud à présent, nous n'avons pas eu de problème sur la route et nous avons passé une très belle journée alors tout va bien.

La dernière journée que nous passons au lac Maninjau est un peu plus passive. Nous prenons le temps de nous promener à droite à gauche et surtout d'avancer dans notre organisation du voyage.. Nous avons pas mal de choses à faire qui prennent du temps. Le cadre est très agréable, nous prenons le temps d'échanger avec la famille qui vit ici, nous passons de très bons moments. Nous évoquons avec beaucoup d'humour l'épisode "karaoké" d'avant hier soir. Nous n'avions pas eu l'occasion d'en discuter avec le père de famille mais notre première nuit ici a été un peu compliquée. C'était le week-end et le week-end, les indonésiens en profitent pour partir un peu (et ils ont bien raison). Comme nous logeons dans des homestay a très bas prix, nous nous retrouvons avec les locaux et le samedi soir, ils ADORENT le karaoké. Autant vous dire que nous n'avons même pas pu regarder un film ce soir là tellement le son était fort, et puis qu'est ce qu'ils chantaient mal.. Au moins, nous avons bien rigolé et pour ça c'était top. Nous avons enregistré certains passages, je ne peux pas vous les partager ici car je n'y arrive pas. Le patron s'est quand même excusé de ça mais comme il nous l'a expliqué, en week-end, c'est comme une tradition de chanter. Why not ! Après tout, ce sont des moments heureux et c'est chouette de voir les gens comme ça.

Nous terminons notre petite virée au lac Maninjau ce mardi matin.. Il est temps de dire au revoir à cette très charmante famille, de boucler notre sac et d'attraper un bus local direction Padang. Bien sûr, le trajet n'est pas direct et nous allons devoir changer dans la périphérie de Bukkitingi (où nous avons galéré à l'aller, le retour se passera mieux). Nous avons passé de très bons moments ici et nous avons découvert un paysage complètement différent de celui du lac Toba, très marqué par sa culture Batak. Toutes les étapes de ce voyage à Sumatra se révèlent être dépaysantes et chaque jour confirme notre choix d'être venus ici... Un pur régal.

5
mars

Ce matin, nous partons pour le Lac Toba situé à environ 100 kilomètres plus au sud de Berastagi. Comme d'habitude, il y a deux moyens pour s'y rendre : le taxi partagé ou les bus locaux. Nous choisissons les bus locaux car il y a vraiment une importante différence de prix (et parce que c'est plus fun aussi). Et elle s'explique très facilement ! Pour aller à Parapat (lieu où nous allons prendre le bateau pour traverser jusqu'à l'île de Samosir), il va falloir que l'on prenne trois transports locaux différents. En résumé, 100 kilomètres, deux changements, deux mini vans et un bus local pour un total d'environ 7h, traversée incluse. Rien que ça ? Non sincèrement, au final, nous sommes agréablement surpris, les transports s'enchaînent sans attendre au prix que l'on nous a indiqué. À peine arrivés à un point de changement, nous sautons dans un autre van et nous partons aussitôt. VAMOS. Pas de temps de perdu, l'organisation est top !

Nous arrivons à Parapat aux alentours de 14h. À peine descendus du bus, nous comprenons que nous sommes encore à deux kilomètres du ponton. Nous remarquons surtout que nous sommes juste à côté du terminal de bus de la ville et nous pensons à une chose : notre billet de bus pour Bukittingui. Après Samosir Island, nous voulons descendre un peu plus au sud de Sumatra et pour cela, nous n'avons pas trop le choix, c'est un bus de nuit qu'il va falloir prendre. Nous avons lu pas mal de choses à propos de ce trajet et surtout de son prix. Sur l'île, les guests houses proposent de vendre le ticket pour Rp 300.000, environ 17,50€. Nous voulons être sûrs que nous n'allons pas nous faire arnaquer ! Nous allons donc au terminal de bus pour connaître le prix d'achat directement au comptoir du bus de la seule compagnie compagnie locale qui assure le trajet, le prix : Rp 240.000, environ 14€. Et bien ! Il se font plaisir sur la commission à la Guest House. Nous prenons le contact WhatsApp du gérant. Nous le recontacterons quand nous serons sûrs de notre jour de départ. Juste avant de partir, il nous demande où nous allons, ce à quoi nous répondons "au ponton pour prendre le bateau" (en anglais bien sûr). Il nous propose naturellement de nous appeler un transport local, nous refusons en lui expliquant que nous allons y aller à pieds, avec nos petites jambes. C'est à ce moment là qu'il nous regarde les yeux écarquillés, qu'il regarde sa montre, inquiet, et qu'il nous dit : "le dernier bateau est à 17h et il est déjà 14h45". Rassures toi, en deux heures, on a le temps de faire deux kilomètres !

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Tout ça pour dire que c'est à chaque fois le même scénario. Sans vouloir faire de généralité, les locaux marchent très peu. En même temps, les transports locaux sont vraiment pas chers du tout, ce qui les incitent à s'en servir. On voit très peu de monde marcher sur le bord de la route, si ce n'est pour relier deux shops ou réaliser une tâche précise. De toute façon, il n'y a pas de trottoirs alors si tout le monde privilégiait la marche, en plus des motobikes qui circulent, il serait difficile de s'en sortir ! Plus sérieusement, c'est quelque chose que nous avons observé et régulièrement les locaux sont dubitatifs quand on leur dit que nous allons marcher un, deux, trois, quatre ou cinq kilomètres avec nos sacs plutôt que de prendre un transport local. Ils le reconnaissent, pour eux c'est très loin. Pour leur défense, il fait très chaud et très humide...

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Bon, ironie du sort dans tout ça, nous avons failli louper le dernier bateau parce qu'il s'est mit à pleuvoir bien comme il faut. Le genre de gros déluge qui t'empêche de te déplacer. Voilà comment nous nous sommes retrouvés à patienter presque une heure sous une taule en croisant les doigts pour que le vent ne change pas de direction ! Les tuk tuk ont tenté leur chance mais non, nous sommes désolés, nous patienterons jusqu'au dernier moment.

Finalement, nous arrivons dans les temps sur les quais où nous patientons encore 50 minutes. Le bateau vient de partir, on a un peu la poisse mais ce n'est pas grave. Pendant que Romain fait connaissance avec un petit jeune qui travaille pour une guest house de l'île, je m'éloigne un peu du ponton. Voila comment je me suis retrouvée assise dans un café à discuter avec un habitant de la ville pendant une bonne demi-heure. Je crois qu'il ne voulait plus me lâcher, il a insisté pour me faire la bise et je suis tombée dans le panneau. J'ai pas réussi à complètement éviter sa tentative de bisous. Sacré phénomène !

Nous sommes enfin dans le bateau, direction Samosir Island ! Nous ne savons toujours pas où nous allons dormir mais on dirait que notre choix s'est doucement dirigé vers Bagus Bay. Le petit jeune est vraiment sympa et les tarifs sont très intéressants, reste plus qu'à voir l'endroit ! Une fois arrivés, nous confirmons notre idée. C'est dans ce cadre très charmant que nous posons nos valises, pas un touriste à l'horizon, c'est formidable. Nous négocions un tarif intéressant pour la chambre, c'est parfait 😀

Nous resterons quelques jours ici, sur la presqu'île de Samosir. STOP, minute culturelle.. Ce lac mérite qu'on lui consacre un peu de temps. Le lac Toba s'étend sur 100 kilomètres de long et 35 kilomètres de large. Il s'agit du plus grand lac volcanique du monde. A certains endroits, sa profondeur peut atteindre jusqu'à 500 mètres. L'éruption de Toba date d'il y a environ 73.000 ans et depuis, le volcan est endormi. Malgré tout, la vigilance est bel et bien présente quand on sait que l'activité sismique dans la région est très importante. Le sous-sol marin dans la région ouest de Sumatra a subit plusieurs tremblements de terre ces vingt dernières années dont celui de mars 2005 et décembre 2004 dont on se souvient tous... La presqu'île de Samosir a vu le jour lors de cette même éruption. Cette presqu'île s'étend sur une surface incroyablement grande, 630km2. Et enfin, le Lac Toba est intéressant culturellement parlant puisqu'il est le berceau de la culture Batak. Nous y reviendrons un peu plus loin...

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Nous logeons dans le petit village de Tuk-tuk que vous pouvez situer grâce à la carte juste au dessus. Et nous sommes RAVIS d'être arrivés ! Nous allons essayer de ralentir le rythme ici, encore une fois, je ne suis pas sûre que ça fonctionne. Notre priorité, trouver un endroit où donner nos vêtements à laver. Sur la dernière photo de nous deux, juste au dessus, vous pouvez constater que j'ai un pull gris, qui n'est pas le mien mais celui de Romain. Nous n'avons plus rien à nous mettre, nous n'avons pas pu faire de machine depuis la fin de notre trek dans la jungle, c'est à dire depuis presque trois jours. Cette fois c'est plus possible, je crois que nos affaires n'ont jamais senti aussi mauvais qu'aujourd'hui... A un moment donné, nous avons même eu honte de donner nos vêtements à laver. Bref, nous avons trouvé une gentille dame dans le village qui a accepté de négocier le prix que l'on trouvait un peu exorbitant par rapport aux autres endroits. Nous sommes sur une presqu'île mais quand même, ça n'excuse pas tout. La laundry est un très bon indicateur du niveau de tourisme, ici c'est cher mais en échange, il y a très très peu de touristes. Bref, le linge déposé, nous avons hâte d'être demain pour le récupérer.

Parfois, je me dis que vous connaissez notre garde robe par cœur : 4 ou 5 tee-shirts, un pantalon, deux shorts, un pull et un vêtement de pluie, on a vite fait le tour. Croyez-nous, on se change et nous sommes (relativement) propre. Bon, c'est clair que ces trois derniers jours c'était un peu du n'importe quoi mais dans l'ensemble, nous arrivons à nous en sortir. Nous lavons régulièrement nos sous vêtements et tee-shirt qui sèchent vite à la main autrement nous serions obligés de faire des machines tous les quatre matins. Encore une fois, laver à la main à Sumatra relève de la précision quant au taux d'humidité dans l'air. A vous de voir, ou remettre son tee-shirt ou le laver et le retrouver avec une odeur de moisi 😀

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Tuk-tuk et ses environs

Dans les environs du petit village de Tuk-tuk, deux villages sont accessibles à pied à environ 12km aller/retour de chaque coté. En trois jours de marche, nous parvenons à sillonner les alentours à pieds sous un beau soleil (de plomb) pour notre plus grand bonheur (ça dépendait des moments).. Par contre, mieux vaut s'organiser pour rentrer avant 15h car ensuite c'est grosse pluie pour une durée indéterminée ! Et oui, de temps en temps, la météo nous rappelle qu'ici c'est elle qui décide et pas nous.

Vue sur le lac Toba

Nous marchons plusieurs heures chaque jour, nous prenons le temps d'admirer le paysage, de s'approcher et de sentir les différentes fleurs que nous croisons. Bougainvilliers, allamanda jaune, héliconias... toutes les unes plus colorées et odorantes que les autres. Un vrai bonheur pour nos yeux. Le village et ses alentours sont paisibles, certains habitants sont assis devant leurs habitations et saluent d'un "Hello" notre passage accompagné d'un agréable sourire.. Ici, le temps semble s'être arrêté, loin de la foule et loin du bruit. Nous prenons notre temps, plusieurs motobikes s'arrêtent à notre hauteur pour échanger quelques mots avec nous. Nous refusons jamais, parfois la façon de nous aborder peut paraître un peu brutale mais ils sont tous très gentils.

La plupart des habitations que nous croisons sont en dur. Même si les gens vivent avec peu de moyens, ils dorment pour la majorité dans des maisons qui les protègent des intempéries et qui procurent un minimum de confort. Nous trouvons les lieux assez désertiques, les touristes sont très peu présents, nous en croisons au maximum deux sur une journée de marche. Mais ce dont nous voulons parler, ce sont des locaux. Cette presqu'île ne compte pas une grosse population, la majorité des espaces sont inoccupés et laisse place à des paysages somptueux, à de vastes espaces plantations en tout genre... Nous croisons des champs de bananiers, des papayers devant toutes les maisons, des champs de cacaotiers à perte de vue, de nombreux potagers sans oublier les rizières...

Bananier / Papayer 
Cacaotier
Rizières

Quel plaisir de parcourir une petite partie de cette île à pied. En trois jours, nous découvrons trois villages à la fois semblables et différents. Ca me rappelle une phrase que nous utilisons tout le temps depuis notre séjour chez Saleh : "Same same but different". Cette phrase est complètement paradoxale mais au final, elle nous sert au moins une fois par jour pour expliquer une situation. Les locaux l'utilisent eux aussi, c'est assez marrant.

Dans les petits villages, il est possible de trouver le strict nécessaire à savoir des petits shops, des petits boui-boui pour manger, un marché local qui a lieu une fois par semaine, une école, des lieux de recueillements et un port.. Si vous tombez sur le jour du marché, vous avez de la chance. Et nous avons eu de la chance, nous avons fait le plein de fruits et nous avons choisi quelques légumes pour nous préparer un petit quelque chose à manger. En Indonésie, comme dans la majorité des pays d'Asie, se faire à manger n'est pas rentable. Nous mangeons tout le temps dans les petits boui-boui. De temps en temps, nous achetons juste un nasi puthi (riz blanc) et nous le mélangeons avec quelques légumes. Quand il fait chaud, ça passe bien. Bref, pour revenir à nos moutons, tout ce dont les habitants ont besoin est acheminé soit par bateau, soit par la route. Comme vous avez pu le voir sur la carte de la presqu'île, la partie gauche est reliée à la terre par un pont. De ce côté de l'île, nous sommes a environ 45-50 kilomètres du pont et il faut compter environ 1h30 pour s'y rendre.

Pause repas home made

Globalement, les routes ne semblent pas trop pourries. Je dis bien globalement car nous n'avons pas encore parcouru la presqu'île en scooter. Il y a des trous, parfois la route n'est pas une route mais nous avons vu bien pire. La majorité des habitants circulent en motobike ou en mini-van local, qui fait des allers/retours entre les villages. Il n'est pas rare ici aussi de croiser un scooter conduit par un enfant de 7 ou 8 ans, pas de panique, c'est normal...

Oup's le vélo
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La découverte de la culture Batak

Le lac Toba est le berceau de la culture Batak, une ethnie présente dans le nord ouest de l'île de Sumatra. Ils vivent essentiellement sur la presqu'île de Samosir. Au cours du 20ème siècle, la majorité du peuple Batak est devenu protestant sous l'influence d'une colonisation européenne (néerlandaise), ce qui explique la présence d'un grand nombre d'églises protestante sur l'île. Il faut savoir que l'Indonésie est le pays le plus musulman du monde et que Sumatra fait partie des îles d'Indonésie les plus pratiquante. Dans tout le reste du pays, les lieux de culte sont en très grande majorité des mosquées. Les habitations Bataks se distinguent par leur architecture particulière, conçue pour accueillir tous les membres d'une famille sous le même toit.

Nous parcourons cette immense presqu'île à la découverte de cette fascinante culture... Tout ça à scooter, le moyen de transport le plus simple, le moins coûteux et le plus agréable pour se déplacer. En plus, j'ai un super chauffeur ! Sur les bords de la route, nous apercevons des dizaines et des dizaines de tombes protestantes... Le contraste avec le reste du pays est vraiment impressionnant.

Cette petite journée à scooter est l'occasion de prendre un peu de hauteur sur le lac Toba pour admirer la vue.. Cet endroit nous rappelle un peu le lac Titicaca en Bolivie. Même si l'eau était beaucoup plus foncée et que le lac était plus grand en Bolivie, on retrouve cette sensation d'immensité devant soi.. C'est ici que nous faisons une petite pause jeux de cartes.

Merci Jhony, on ne s'en lasse pas !

Ici, comme partout ailleurs en Asie, nous ne risquons jamais de tomber en panne d'essence.. Et pour vous donner un ordre d'idée, le litre est à environ 50 centimes d'euros !

Dernière petite photo avant de repartir.. Il nous reste une bonne heure et demi de trajet pour rentrer. Sur les hauteurs, il ne fait pas très chaud et nous supportons notre coupe vent. D'un endroit à un autre, le ressenti des températures change complètement. C'est assez incroyable d'ailleurs. On part confiant le matin, il fait très chaud, à quoi bon prendre une veste.. Et l'après-midi, sur l'autre versant de la presqu'île, on se met à frissonner. Parfois, c'est difficile à comprendre. On est des petites natures, ça doit être ça...

A 3 sur le scooter, qui dit mieux ? 4 ? 5 ? 6 ? Tout est possible !

Un peu de cuisine indonésienne

Cap Cay 
Gado gado

Il n'y a pas de doutes, nous avons très bien mangé ces derniers jours. C'était simple mais délicieux. Notre petite Guest House avait à cœur de préparer des plats simples avec des produits frais, le tout pour un prix très raisonnable. Du Cap Cay au Gado-gado en passant par un Nasi-Goreng ou Mie Goreng... Un bonheur ! Par contre, je ne peux pas promettre que nous n'allons pas nous transformer en grain de riz très bientôt.

Si le soir nous mangions à la Guest House, le midi c'était boui-boui au bord de la route.. Nous avons changé tous les jours et nous avons été ravis à chaque fois. Les devantures ne payent pas de mine souvent mais les saveurs sont délicieuses et les gens adorables. D'ailleurs, en plus de l'étale de casseroles proposée pour manger, il est possible de faire le plein d'essence, acheter des chips, acheter des gâteaux, acheter des pansements.. Enfin bref, le tout en un. Super pratique ! 😀

Un boui boui

La vie locale

Wedding ?

En nous promenant sur le bord de la route, nous sommes tombés nez à nez avec une cérémonie. D'ailleurs, elle se déroule en plein milieu de la route qui a été fermée pour l'occasion. Enfin non, ils ont squatté la route plutôt ! Qu'importe, le trafic est moindre ici. Nous essayons de nous faire tout petit pour pouvoir continuer notre chemin sans se faire (trop) remarquer car avec nos têtes, difficile de passer inaperçu. Nous nous frayons un chemin entre deux chaises en plastique, nous nous arrêtons quelques minutes pour écouter et observer ce qu'il est entrain de se passer.. Il n'y a pas de doute, c'est une cérémonie religieuse, protestante très certainement. Nous n'avons pas réussi à savoir de quoi il était réellement question mais ça ressemblait à un sacrement. Les habits traditionnels sont magnifiques et les habitants sont souriants.. Ce moment semble être rempli de joie et d'amour.

Un peu plus loin sur la route, nous arrivons pile au moment de la sortie des classes. Des dizaines et des dizaines d'enfants, tous vêtus de leur uniforme, se précipite à l'extérieur de l'école.. Pour certains, un petit stop au vendeur de rue le plus proche s'impose et pour d'autres, c'est le moment de sauter dans le bus local pour rentrer à la maison. L'heure est aux jeux, aux chamailleries, aux plaisanteries...

Un peu plus loin, un grand groupe de jeunes nous arrête pour nous poser tout un tas de questions. Eux aussi, ils tiennent à réaliser notre biographie complète ! Nous nous prenons au jeu et nous faisons la même chose avec eux. Nous passons un bon moment et forcément, le moment venu de la photo arrive.. Les téléphones sortent les uns après les autres des poches, nous finissons par prendre une photo aussi !

Voilà quelques jours que nous sommes arrivés sur la presqu'île de Samosir et il nous a fallu peu de temps pour faire connaissance avec la population locale.. Cet endroit est à l'image de l'île de Sumatra, un paysage magnifique avec des habitants qui vous ouvrent grand les bras. Quel bonheur de parcourir cette immense île.. Nos premiers pas en Indonésie nous font tomber sous le charme de cette manière de vivre et de recevoir. Ici plus que partout ailleurs, on se sent comme chez soi mais nous n'avons pas encore terminé de parcourir Sumatra et nous avons hâte de voir la suite.

Il est justement temps pour nous de quitter cet endroit. Qui dit quitter Samosir dit quitter notre homestay.. Nous garderons un formidable souvenir de notre passage ici, au cœur du pays Batak. Dernier petit tour en bateau avant un grand tour en bus.. N'y pensons pas encore, profitons de l'instant présent. Nous n'avons pas trop hâte de passer notre nuit sur la route. Juste avant de monter dans le bateau, un groupe de jeunes filles et garçons nous rattrapent pour nous demander de pratiquer leur anglais (décidemment).. Le bateau n'est pas encore là, nous prenons cinq minutes pour échanger avec eux. Nom, prénom, âge, plat préféré, nombre de frère et sœur, hobbies, tout y passe. Un super beau moment que l'on aimerait pas voir se terminer...

Bye bye Samosir Island
3
mars
3
mars

Pardon pour l'attente, Sumatra est largement délaissée par la connexion wifi, c'est d'ailleurs peut-être pour ça que nous sommes tombés sous son charme...

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Après six heures de voyage, Jhony nous dépose à Berastagi, au pied du volcan Sibayak. Il y a deux ou trois semaines, le volcan Sinabung (son voisin) est entré en irruption. Nous ne pensions pas pouvoir rester là mais finalement, nous nous trouvons en dehors du périmètre de sécurité, c'est parfait. Sur les conseils de Jhony, nous resterons pour deux nuits dans une guest house située en plein centre-ville, au confort rudimentaire mais auprès d'une famille très charmante. La ville offre peu d'hébergements à bas coûts, c'est d'ailleurs assez incroyable. A Sumatra, plus que partout ailleurs, internet est à bannir si on veut se loger en guest house et pour pas cher. Sur booking, agoda et j'en passe, seuls des logements d'une certaine gamme sont proposés, nous pensons que ça vient du fait que le tourisme est peu développé ici.. Bref, la nuit est à 3,5 euros pour deux, il n'y a rien à dire ! Bien sûr, eau froide, et dodo dans les duvets car nous ne sommes pas sûrs de la propreté (voire même pas du tout). Ca fera très bien l'affaire 😀

En cette fin d'après-midi, nous parcourons les rues de Berastagi, petite ville située à 1300 mètres d'altitude, au milieu de pas grand chose. Sur la rue principale, nous entendons du bruit de loin, c'est visiblement une cantine locale car il y a un monde fou qui mange ! D'ailleurs, il n'y a que des garçons attablés.. Ils nous regardent tous et nous font tous signe de nous asseoir. Il y a du monde, le cuisinier manie le wok d'une main de maître et la serveuse est adorable, nous nous asseyons. Pour moi, ça sera rice noodle soup et pour Romain, des fried noddles accompagnés d'un thé et le tout pour une la somme de 1.60 euros. C'est un délice ! Je crois qu'on a trouvé une super adresse.

L'idée de la photo est venue qu'à la fin, oup's, c'était trop bon...
Vendeur de fruits

Le trajet a été crevant, un petit contre coup du trek aussi.. Il faut dire que le rythme a été intensif ! Nous faisons quand même un petit détour par le marché local, pas le marché des touristes. D'ailleurs, c'est assez amusant d'aller d'abord au marché « bling-bling » et après d'aller au marché local.. Vous prenez des bananes, vous pouvez multiplier par trois le prix. Vous devez vous dire que l'on a vraiment rien d'autre à faire de notre journée ahah ! C'est vrai que la nourriture est un sujet assez présent dans nos conversations... Bref, nous voilà en possession d'une petite pastèque, d'un ananas et quelques autres fruits pour le petit déjeuner de demain matin. Au fait, sur ce même marché local, nous avons fait la connaissance de petits poussins ayant subi une étrange transformation...

C'est emmitouflé dans nos duvets que nous nous endormons rapidement, en priant pour ne pas se réveiller piqués par des puces de lits...

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Il est aux alentours de 7h30, c'est l'heure de se lever. Romain est courageux, il va prendre sa douche. Il ne fait pas très chaud ici le matin, et le soleil n'est pas de mise, autant vous dire que la douche gelée au réveil très peu pour moi aujourd'hui. Pendant ce temps, je nous prépare de quoi petit déjeuner, c'est un vrai fourre tout notre petit sac bleu décathlon (il a été rebaptisé sac de nourriture), on trouve de tout et ça dépanne bien. Pain de mie, fruits, thé, petits gâteaux et nous voilà prêts. Dans le petit jardin qui nous sépare des sanitaires, je vois Romain revenir frigorifié de la douche, la mamie de la guest house lui dit en rigolant « shower is cold ! ». Oui, d'après le témoignage de Romain, l'eau était belle et bien gelée... Ce n'est pas la première fois pourtant mais il y a des matins ou c'est plus difficile que d'autres.

Aujourd'hui, à défaut de pourvoir gravir le mont Sinabung, nous allons nous rendre en haut du volcan Sibayak. La guest house nous explique dans les grandes lignes comment nous y rendre et le temps qu'il faut compter. Il y a sans cesse des bus de ville enfin des mini-vans « KAMA » qui partent du centre-ville pour rejoindre le mont Sibayak. Ce ne sont pas des transports pour les touristes, beaucoup de monde habitent dans les petits villages en dehors du centre-ville et utilisent ce moyen de transport pour aller et venir.. Le coût est dérisoire, 60 centimes d'euros. Une fois déposés, il reste environ 1h30 de marche pour atteindre le sommet. Il n'est pas nécessaire d'avoir un guide, par contre, il faut être très prudent car les geysers de souffre sont très actifs. Pour atteindre le lieu de dépose du KAMA depuis le centre-ville, il faut environ 2h de marche. Nous décidons donc de tout faire à pied depuis là.

KAMA, bus local

Nous partons à 9h30, arrivée prévue aux alentours de 13h en haut du volcan Sibayak. Pour le retour, nous aviserons.. Le trajet à pied est agréable, même si ça ne fait que monter, nous traversons de jolis villages et nous passons devant de très belles maisons. Le décor change radicalement. Nous apercevons au loin des vastes monts et plus près, de très grands champs cultivés.. Nous croisons aussi beaucoup de monde, des hommes, des femmes, des enfants et des adolescents. Nous sommes agréablement surpris par les maisons et les bâtiments qui sont pour la plupart aboutis.

Sur le chemin du volcan Sibayak
Les alentours de Berastagi
Fleurs et potagers
Je tape la pause

Beaucoup d'ados connaissent un mot par cœur en anglais « PICTURES ». Cela fait à peine 24h que nous sommes en contact avec la civilisation de ce pays et nous avons l'impression d'être des stars.. On nous demande des photos de tous les côtés, ça n'arrête pas. Nous nous laissons prendre au jeu, nous passons de très courts mais forts instants aux côtés de la population. Finalement, nous aussi nous prenons des photos pour nous souvenir...

Il est 12h30 quand nous arrivons au sommet, bien calmés par la marche assez intense. Il y a beaucoup de brume, le vent est assez puissant.. Ça se couvre aussi vite que ça se découvre. Nous profitons de la vue à 360 degrés sur le cratère. Beaucoup de jeunes viennent camper ici le week-end, il y a des tentes de tous les côtés, et là encore, nous sommes réquisitionnés plus d'une fois pour les photos.. Nous apprenons qu'ils habitent pas très loin et qu'ils profitent d'être en congés pour pouvoir venir camper entre potes, plutôt cool l'idée. En plus d'être très sociables avec nous, tous ces jeunes nous mettent en garde sur la dangerosité des lieux : «be careful mister » ; « be careful miss » ; « take care please ». C'est vrai que nous, les européens, on paraît un peu (beaucoup) moins débrouillards qu'eux mais qu'ils ne s'inquiètent pas, on va faire très attention !

L'arrivée au bord du cratère
Vue à l'approche du cratère
Geysers de souffre
Vue panoramique du cratère

La vue est vraiment jolie, ça nous rappelle beaucoup de souvenirs cet endroit. De la Bolivie, en passant par la Nouvelle-Zélande... Le volcan, cette odeur de souffre, ces roches multicolores. Nous nous asseyons un petit moment pour admirer cet endroit, et ne soyons pas menteurs, pour nous reposer un peu aussi. La montée a été intense, nous avons bien transpiré. A présent nous sommes au point le plus haut, le vent se lève et du coup, nous avons froid ! Merci la transpiration. Pas très glamour tout ça, excusez-nous. Le temps d'enfiler notre coupe vent, d'avaler quelques bananes et nous voilà repartis pour entamer la descente.

Sur le retour, les « Selamat Siam » (bonjour entre 12h et 14h) continuent de pleuvoir. Beaucoup de motobikes s'arrêtent à notre hauteur pour discuter avec nous, pour connaître notre prénom, d'où on vient, où on va, quel âge on a, bref pour réaliser notre biographie complète ! Bien sûr, nous nous intéressons à eux aussi, ils sont tous ravis de pouvoir pratiquer leur anglais avec nous. Nous échangeons des moments courts mais vraiment intenses avec cette population depuis notre arrivée.

Brochette de garçons !

KAMA ou PAS KAMA ? Telle est la question... Honnêtement, la fatigue est là mais il reste (seulement) deux kilomètres et demi alors nous décidons de terminer à pieds. We can do that ! Nous pensons déjà au moment où nous allons arriver en ville et où nous allons retrouver notre cantine préférée d'hier soir. Il n'est pas loin de 15h et nous commençons à avoir sérieusement faim depuis le petit déjeuner de ce matin. Nous n'avions pas anticipé que nous ne prendrions pas le bus pour le retour. Ce n'est pas grave, c'est enfin l'heure de manger ! Youpi, c'est un petit détail mais un grand bonheur.

Nous retiendrons beaucoup de cette journée, à commencer par tous les rires et les sourires des jeunes adolescents que nous avons croisé. Nous avons jonglé entre l'indonésien, l'anglais, les signes, et nous n'avons pas mis longtemps à nous comprendre. Je crois que le plus important c'est de ne pas baisser les bras, il faut essayer, essayer d'entrer en contact quelque soit le biais utilisé. Derrière des échanges instables au début se cache souvent un très bon moment à partager et ça s'est révélé être vrai plus d'une fois. Les ados, parce-que ce sont les principaux concernés, adorent passer à côté de nous en criant « Hello ! What's your name ? » puis s'éloigner rapidement sans attendre notre réponse.. Ce n'est que de la timidité, il faut persévérer, leur répondre et les rattraper quand c'est possible (sans les courser bien-sûr, nous ne sommes pas des sauvages) et souvent, de très beaux échanges naissent. Ils sont ravis de pratiquer l'anglais avec nous, et nous sommes ravis d'échanger avec eux. Je ne compte pas le nombre de jeunes sur le trajet du retour qui nous ont arrêté pour réaliser une interview en anglais ! Au bout de deux ou trois groupes, nous avons fini par comprendre que c'était une demande de leur professeur d'anglais et qu'ils devaient filmer un échange en anglais entre eux et nous. Que de bons souvenirs... Des moments éphémères qui nous rappellent sans cesse pourquoi nous sommes partis en voyage et surtout pour quelle raison nous avons choisi cette manière de voyager.

Merci les filles, votre anglais est au top, continuez comme ça ! 

C'est sur ces intenses moments de vie et après une bonne nuit de sommeil que nous partons de Berastagui pour nous rendre au Lac Toba, sur la grande île de Samosir. Un trajet d'environ 6h nous attend. Nous remercions profondément la guest house, bien que très simple, nous n'oublierons pas cette petite mamie qui fût (je crois) émue de notre départ...

C'est parti mon kiki !
27
fév

Il est 20h10 lorsque nous arrivons à Medan, grande ville (on ne s'attendait pas à atterrir dans un si grand aéroport) située dans la province nord de l'île de Sumatra. Welcome to Indonesia ! 😀 Il est temps de reculer notre montre d'une heure ! Nous avons à nouveau 6h de décalage avec la France.

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Pour la première fois du voyage (et de notre vie), nous sommes attendus à l'aéroport. Oui oui, un monsieur nous attend avec un panneau entre les mains où il est inscrit "Julie et Romain", trop la classe ! Qui dit endroit très peu touristique, dit aussi peu d'attrape touriste. Pour la petite histoire, nous voulions rejoindre le plus rapidement possible le petit village de Ketambe, notre premier stop dans le pays, en plein coeur d'une forêt primaire. Oui mais voilà, il y a 150 kilomètres à parcourir.. Et là, ce n'est pas comme en Malaisie, il ne va pas nous falloir 1h30 pour les parcourir ! Avant d'arriver à Medan, nous avions pris contact avec Jhony pour notre trek à Ketambe, après de (très) longues recherches pour réaliser un trek authentique. C'est lui qui a appelé pour nous le taxi partagé que l'on va prendre ce soir. Le temps de retirer de l'argent, d'acheter une carte sim et nous sautons dans la voiture. C'est parti pour... 9h de trajet, de nuit, après une demi-journée de voyage et tout cela pour un prix de bus local. Incroyable mais vrai, le prix est transparent, il est même inférieur à celui mentionné sur internet. Et surtout, nous économisons une nuit en guest house. C'est parfait !

La photo est floue, la qualité de la route ne me permet pas de prendre une photo correcte...

Il est 21h, nous partons de l'aéroport. Les présentations sont faites avec les deux conducteurs qui se relayeront cette nuit mais aussi avec la musique locale qui bat son plein ! Je cite : "PARTY TONIGHT!" ! Au début, on était partant comme d'habitude mais après une heure de route, nous avons juste envie que son auto-radio se noie et ne fonctionne plus jamais. Au fait, à la sortie de l'aéroport, il a tenté de nous faire payer le parking mais non, désolé, on connaît la combine ! Le temps de récupérer d'autres personnes, nous partons de Medan pour de bon à 22h30. Il était temps ! Nous vous passerons les détails du trajet qui fût éprouvant. Nous n'avons pas dormi de la nuit, vous imaginez que la route était pourrie (150km en 9h, ceci explique cela), que des routes de montagne donc que des virages avec un conducteur qui fait penser à un go fast. Pour couronner le tout, le petit assis à côté de moi m'a vomi sur tout le short, la jambe et la chaussure à 3h du matin. Génial. En même temps je le comprends, comment ne pas avoir le mal des transports qui plus est à cette allure ? Il est 6h15 du matin, nous sommes heureux d'arriver et de nous coucher. Jhony avait prévenu la guest house que nous arriverions très tôt. C'est la basse saison, nous sommes les seuls touristes alors il n'y a pas de problème. Nous tombons de fatigue (après que je me sois douchée quand même, pas question de puer le vomi plus longtemps) !

Selamat pagui !

Le soleil se lève sur Ketambe... Et nous dormons encore à poings fermés ! Nous émergeons aux alentours de 11h. Bon, autant vous dire que le réveil a sonné bien avant... Il est 9h, nous entendons (enfin Romain entend) un homme tapé à notre porte : "Selamat pagui!" ; "Hello!" ; Romain part ouvrir la porte du bungalow, c'est à ce moment là que je me réveille, ne comprenant pas trop ce qu'il est entrain de se passer. C'est Jhony, heureux de pouvoir faire notre connaissance ! Hum, comment te dire que c'est vraiment très gentil de ta part Jhony mais nous nous sommes couchés à 6h30 et nous sommes crevés... Grâce à Romain, Jhony comprend rapidement que nous ferons connaissance un tout petit peu plus tard, probablement en fin d'après-midi.

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Quelques mots utiles en Indonésien :

Selamat pagui = bonjour (le matin) - Merci = Terimah Kasi

Selamat sian = bonjour (entre 12h et 14h) De rien = Sama sama

Selamat soreye = bonjour (de 14h au soir)

Selamat malam = bonsoir

Selamat tidur = bonne nuit

Pour ceux qui me connaisse bien, vous savez que ce pays a une place particulière dans mon cœur et inévitablement, le bahasa indonésia (le langage) aussi.. Ce sont mes premiers (nouveaux) pas en Indonésie depuis que j'ai quitté ce pays il y a longtemps. Cela fait seulement 12h que nous sommes arrivés et déjà beaucoup de souvenirs me rattrapent...

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Un peu plus tard dans la journée, nous faisons la connaissance de Jhony qui nous accueille très chaleureusement. Il ne possède pas de guest house, il vit uniquement de son activité de guide et en hors saison (comme maintenant), il travaille également en tant que chauffeur (comme le taxi partagé que nous avons pris la nuit passée). Jhony à 29 ans, il a été adopté quand il était petit et possède une histoire de vie assez compliquée. Il connaît la jungle comme sa poche puisqu'il la parcoure depuis presque quinze ans. C'est son père et son grand père qui lui ont tout appris. Par dessus tout, dès nos premiers changes, la première chose qui nous marque est son amour pour la jungle.

Aux alentours du village de Ketambe

Nous échangeons brièvement à propos du trek, il nous rappelle ce que nous devons absolument emporter avec nous et ce qu'il n'est pas nécessaire de prendre avec nous. Il nous explique dans les grandes lignes l'organisation prévue pour trois jours mais nous comprenons vite que beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. En fait, dans la jungle, on peut rien prévoir. Concernant les primates qui vivent dans cette forêt primaire, là aussi, Jhony nous répète que nous ne verrons peut être pas de singes, que cette jungle est totalement préservée de l'activité humaine et que nous devons rien attendre d'elle. Voilà qui est dit, et nous sommes ravis ! Dans un petit coin de ma tête, je pense déjà aux petites et grosses bêtes que nous sommes susceptibles de rencontrer... A la question "You have last questions ?", je n'ai pas pu m'empêcher d'aborder la situation d'un face à face avec un serpent. Sa réponse ne m'a pas rassurée du tout, le serpent attaque toujours celui qui est le plus nerveux car il le ressent. Génial, je vais me contenter de ça pour essayer de me relaxer mais c'est loin, très loooooooin d'être gagné 😀

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3 jours et 2 nuits dans le Gunung Leuser National Park

Forêt primaire (Gunung Leuser National Park)

Jour 1

7h30, le réveil sonne. La nuit a été très agitée, les orages et un déluge de pluie se sont abattus sur le village la majorité de la nuit. Ce matin, il ne pleut plus, heureusement pour nous. De toute façon, nous ne pouvons rien prévoir des trois jours qui vont suivre, ça nous l'avons bien retenu. Du temps qu'il va faire aux animaux que l'on va croiser.. Le temps est imprévisible et la forêt appartient aux animaux, pas à l'Homme.

8h. Nous prenons notre petit déjeuner à la Guest House. 9h, Jhony nous rejoint. Il est temps de partir dans la jungle.. J'avoue, on ne fait pas trop les malins. Le Gunung Leuser National Park est une vaste forêt de 8000km2 qui recouvre une grande partie de la région nord de Sumatra. Cette forêt primaire forme un immense écosystème... Actuellement, moins de 10% de la planète est recouverte de forêt primaire. Avec l'Amazonie, l'Indonésie est un des derniers endroits qui en possèdent.

Le déluge de la nuit ne va pas arranger nos affaires. Dès nos premiers pas dans la jungle, on comprend vite que ces trois jours ne vont pas être qu'une partie de plaisir. Le chemin, enfin l'endroit où nous marchons pour être plus réaliste (il n'y a pas vraiment de chemin) est à certain endroit de la pure boue. En plus de ça, à peine entrés dans la forêt, Jhony nous arrête devant une plante pour nous mettre en garde sur sa toxicité. C'est une feuille d'arbre, identique aux autres à un petit détail près : si vous la touchez et que vous la mettez en contact avec une muqueuse, vous mourrez. Voilà, le décor est planté.

En quelques minutes, nous nous enfonçons dans la jungle et nous comprenons très vite l'utilité des chaussettes anti-sangsues fournies par Jhony quelques minutes plus tôt. Les sangsues sont partout. Jhony nous a prévenu, c'est d'ailleurs pour ça que nous avons enfilé notre accessoire de clown à savoir ces espèces de chaussettes rouges hyper amples qui montent jusqu'aux genoux. Sexy n'est ce pas ? Sexy ou pas, de toute manière, on en a très vite eu rien à faire quand nous avons compris qu'elles allaient nous adorer. Le cou, les chaussures, le pantalon, les bras, les cheveux, elles s'accrochent partout et se déplacent à une vitesse folle. Quand elles trouvent un bout de peau sans vêtement, elle ne le lâche plus et le suce tant que possible. C'est effectivement le principe d'une sangsue, je suis d'accord, et en plus, on ne s'en rend pas forcément compte. Résultat, parfois, c'est que une ou deux heures après qu'on l'arrête et les dégâts sont déjà faits ahah ! Saloperie de petite bête.

Guêtres anti-sangsues
Vilaine sangsue !

Il fait chaud, l'endroit est très humide, aux alentours de 300% d'humidité (toujours plus) ! En fait, c'est comme si nous étions sous la douche. A côté de ça, nous sommes entrain de vivre une expérience unique. Nous sommes au beau milieu de nul part, la végétation autour de nous est immense et incroyablement luxuriante.. Nous retombons en enfance, nos yeux s'écarquillent devant le moindre insecte ou la moindre plante qui se fait remarquer par sa forme, sa couleur, son odeur. Le premier singe que nous apercevons est un gibbon noir. Nous sommes chanceux car c'est un singe qu'il est rare d'apercevoir d'après Jhony. Et pour cause, ça fait trois mois qu'il n'en avait pas vu ! Nous avons vu une feuille bouger au loin et nous avons fait signe à Jhony, il se trouve que c'était un gibbon noir. Autant vous dire que nous ne sommes pas spécialistes, que l'on a eu un énorme coup de chance du débutant et que c'est la seule fois pendant les trois jours où nous avons trouvé un singe avant lui. Car c'est juste mission impossible ! Petite précision, toutes les photos de monkeys qui vont suivre dans cet article sont prises avec le gros zoom de l'appareil photo, nos yeux les voyaient de bien plus loin...

Gibbon noir 
Gibbon noir

Jhony sillonne la jungle depuis 15 ans, il connaît les lieux comme sa poche. Il nous impressionne par sa vivacité, son œil attentif et son oreille attentive.. Rien ne lui échappe. A côté de ça, il est d'un calme incroyable, il prend son temps et se laisse guider par la nature. Il n'y a pas à dire, la jungle c'est un tout autre monde !

Aïe aïe aïe ces têtes (il fait chaud)

Il est 12h30, nous arrivons au bord d'une rivière. Jhony nous explique que nous dormirons là cette nuit. Nous faisons la connaissance de Hasbin, l'assistant et porteur de Jhony. C'est lui qui s'occupera du camp et des repas. Jhony part toujours en trek avec la même personne et nous repérons rapidement leur complicité. Nous sommes heureux de partager ces premiers moments à quatre ! Nous mangeons une assiette de noodles, nous déposons notre gros sac et nous repartons dans la jungle.

Cette après-midi, nous marchons pas loin de 3h, cette fois-ci sans le sac. J'avoue que le rythme est loin d'être "cool", on ne s'ennuie pas avec Jhony et on a intérêt à le suivre car on a vite fait de perdre sa trace (c'est arrivé plus d'une fois) !

Les travailleuses

Jhony nous fait signe de la main de le suivre et de ne pas faire de bruit. Dans la jungle, il est important de parler tout bas en permanence pour ne pas effrayer les animaux, c'est en tout cas ce que Jhony nous explique. Nous le suivons rapidement en éviter de faire craquer dix branches sur le passage et nous finissons par apercevoir, là devant nous, une maman Orang-Outang et son bébé. Wahou ! Ils ne sont pas très loin de nous, c'est incroyable. C'est la première fois que nous voyons ça de notre vie, nous sommes en admiration et nous les observons un très long moment... Les Orangs Outangs réalisent des gestes très lents et il est facile de comprendre ce qu'ils veulent faire ou ne pas faire. Jhony en profite pour répondre à nos questions, nous apprenons par exemple que ces singes vivent en moyenne cinquante ans (ce qui est très long) et qu'ils changent tous les jours de nids pour dormir.. Chaque jour, ils construisent un nouveau nid pour être sûrs qu'un serpent ou autre animal dangereux ne se soit pas logé dans leur habitat.

Bébé orang outang
Une maman orang outang et son bébé
Nid d'orang outang

Un peu plus loin, nous faisons la connaissance de Thomas Sleeve, d'autres monkeys tout aussi fascinants à observer. Ils se déplacent systématiquement en groupes, et souvent même en très grands groupes. Ils sont reconnaissables grâce à leur visage vraiment différent et leurs deux couleurs : le gris et le blanc. C'est mes petits préférés 😀

C'est fatigués mais très heureux que nous rentrons au camp. Il est environ 18h30, le temps de nous doucher dans la rivière et d'enfiler un survêtement propre, nous voici prêts à nous asseoir près du feu où Hasbin prépare le repas. Avant ça, nous allons quand même vous parler de notre camp. Nous allons dormir tous les quatre dans une tente transparente à même le sol, rien de plus rudimentaire. Tout est très simpliste, mais c'est bien ce que nous recherchions...

Camp (1ère nuit)

Nous tentons une approche, nos quelques mots en Indonésien font la différence et permettent d'entrer en contact avec lui. Il ne parle pas bien anglais, qu'importe, cela ne nous empêchera pas de passer d'agréables moments. Avec un wok de fortune et quelques aliments portés sur son dos, Hasbin réalise une très belle démonstration... Il fait nuit, il cuisine à la lampe torche et ça sent vraiment très bon. Nous allons nous régaler...

Préparation du repas du soir

Ce soir, nous mangerons dans la tente sur les conseils avisés de Jhony. L'orage approche, il ne va pas tarder à pleuvoir.. Le repas est succulent, nous sommes rassasiés. Nous avons découvert des spécialités du coin, un bonheur pour nos papilles. Nous discutons un long moment jusqu'à ce que la fatigue nous rattrape...

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Jour 2

Le jour se lève, nous avons passé une très bonne nuit. Nous avons dormi à même le sol avec pour coussin notre backpack, il a énormément plu, j'ai eu peur toute la nuit qu'un serpent me mange toute crue ou qu'une petite bébête vienne dormir avec nous. Vous l'aurez compris, c'est un peu de l'ironie. Nous n'avons pas très bien dormi, en fait, nous n'avons pas bien dormi du tout. Nous avons très peu fermé l'œil, il fallait s'y attendre 😀 !

Réveil au bord de la rivière, les affaires ne sont pas sèches, évidemment....

Ce matin, nous partons marcher aux alentours du camp où nous avons passé la nuit. Il fait humide, l'air est chaud et le soleil commence à faire son apparition. Nous déposons notre gros sac derrière un arbre, perdu en plein milieu de la jungle. Nous le récupérerons après pour partir et rejoindre l'endroit où nous allons camper cette nuit. Clairement, cet arbre est quelconque et tous les moyens de repères que nous trouvons n'en sont pas. Autant vous dire que si nous avions à retrouver nous même notre sac, ce n'est même pas la peine, nous pouvons d'ores et déjà le considérer comme perdu !

Passage au bord de la rivière
Un arbre bizarre

Ici, tout se ressemble. C'est impossible de savoir sur quel chemin nous sommes, dans quel direction nous allons, quelle distance nous avons parcouru entre tel point et tel point.. Le dénivelé est énorme. La matinée nous réserve une marche intense, des montées, des descentes, sur des terrains très très glissants. Ce n'est pas compliqué, nous avons fait de belles chutes ! Heureusement, plus de peur que de mal mais quand même, il faut être prudent. Ce n'est pas le moment de se tordre la cheville.

Il n'est pas loin de 12h et nous n'avons toujours pas récupéré notre sac. Le lieu où nous allons camper ce soir est à plus d'une heure et demi de marche, Jhony nous dit qu'il ne faut pas trop perdre de temps. Hum oui, c'est vrai que nos estomacs commencent à crier famine avec toute cette marche.. Ca y est, on se plaint encore, ce n'est pas possible ça ! Roh. Nous récupérons le sac et nous partons longer la rivière en contre haut. A peine partis, Jhony fait aussi tôt demi-tour et se met à courir en nous faisant signe de le suivre.. Mais qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi il court ? Nous n'avons rien entendu, pas une seule feuille bouger et pas vu l'ombre d'un animal. Et pourtant si, c'est bien un ENORME Orang Outang qui se tient très loin de nous, tout en haut de l'arbre. Doucement, il s'approche (tout en restant loin bien entendu). Même Jhony n'en revient pas.. Impressionnant, je n'ai pas de mot pour vous décrire ce que c'est de voir un si gros primate devant soi. Et ce regard qu'il nous adresse..

Il est près de 13h lorsque nous prenons le chemin du camp. Et oui, la jungle c'est ça, c'est l'imprévu.. Jhony a raison, on ne sait jamais ce qu'il nous attend. Le chemin que nous empruntons est semé d'embûches, il faut être très prudent. Un pas de travers et c'est dans la rivière, environ 10 mètres plus bas, que la balade se terminera... Et dans quel état, je ne préfère pas imaginer. Le paysage est très beau, toujours très vert. Même si nous nous trouvons dans la même forêt, à certains endroits, on découvre un tout autre décor. Les arbres ne sont pas de la même taille, ils ne sont pas de la même épaisseur, ça donne des effets complètement différents.

La TEAM

Nous arrivons sur notre camp de ce soir où nous retrouvons Hasbin, au bord de la rivière, juste à côté des Hots Springs. Nous avons senti de loin l'odeur de souffre, ce n'est pas compliqué, ça sent l'œuf pourri, pas très glamour c'est vrai mais l'idée de nous baigner dans une source d'eau chaude nous fait oublier le reste ! Pour la baignade, il faudra être un peu patient, nous allons d'abord manger un bout et ensuite nous allons repartir marcher dans la jungle.. On vous l'a dit, ici ça ne rigole pas ! Sérieusement, Jhony n'oblige en rien, il nous propose, si nous nous sentons de repartir nous acceptons autrement ce n'est pas un problème, il comprendrait que nous souhaitions nous reposer. Notre choix est fait, nous préférons profiter à fond de la jungle et du savoir de Jhony : la baignade ça sera pour ce soir !

Petite cascade

Cette après-midi, nous partons découvrir une autre partie de la forêt, la marche est un peu difficile, il faut faire très attention où nous mettons les pieds. Les descentes sont raides (les montées aussi du coup) et le chemin est très accidenté. Et BIM ! Une, deux, trois chutes.. Avec Romain, on alterne et on en rigole car à chaque fois, on se fait surtout plus peur que mal. Notre pantalon lui, commence vraiment à avoir mauvaise mine. Je tiens quand même à préciser que Jhony aussi est tombé, et plus d'une fois depuis hier ! Comme quoi, il n'y a pas que les débutants qui se prennent les pieds dans les lianes (même si on tombe bien plus souvent que lui hum hum).

De retour sur le camp, c'est sans attendre que nous partons nous baigner dans la rivière, à l'endroit où l'eau fraîche de la rivière rencontre l'eau bouillante des Hots Springs. Il faut être très prudent, d'un côté, éviter de se faire brûler au troisième degré et de l'autre côté, éviter de se faire emporter par le courant de la rivière. Nous passons un excellent moment de détente en compagnie de Jhony, le décor est juste à couper le souffle... Nous sommes là, tous les trois, il y a personne à des kilomètres à la ronde et nous profitons d'un bain chaud dans une rivière d'eau froide avec pour décor une jungle luxuriante et quelques macaques curieux. Le BONHEUR.

Camp (2ème nuit)

Ce soir, la pluie s'abat rapidement sur notre camp. Comme hier soir, nous mangeons à l'abri dans la tente où nous allons dormir. Apres le très bon repas préparé par notre chef, Jhony nous apprend un petit jeu de cartes facile à retenir et vraiment sympa. Une partie à suffit pour venir à bout du peu d'énergie qu'il nous restait. Nous nous glissons dans nos duvets, prêt à nous endormir... C'était sans compter sur Hasbin qui est arrivé et qui nous a dit qu'il y avait comme un léger problème. Nous dormons juste à côté de la rivière, il pleut des torrents et l'eau arrive bientôt à la hauteur de la tente. Si il continue de pleuvoir ou si un arbre se coince en amont de la rivière, nous sommes condamnés à finir à l'eau! Voilà qui est rassurant, surtout que Jhony n'a pas manqué cette occasion pour nous raconter des anecdotes dans le genre. Du coup, nous ne dormons plus. Tous les quatre, nous restons sur nos gardes, prêts à partir au cas où. L'orage ne s'arrête pas pendant que la pluie semble s'arrêter doucement. Nous luttons contre la fatigue car nous ne sommes pas rassurés par la situation mais nous finissons quand même par nous endormir, en espérant que Jhony nous réveille au moindre problème ahah ! La nuit se déroulera sans problème..

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Jour 3

6h30, mes yeux sont grand ouvert. J'aperçois Jhony qui se baigne dans la rivière. Ni une ni deux, j'attrape mon maillot de bain encore trempé de la veille et je l'enfile. Hum, quel bonheur de mettre un maillot de bain trempé sur soi à 6h30 du matin, à peine réveillé. Et oui, autre petite chose à savoir, ici rien ne sèche, avec un taux d'humidité pareil... Bref, c'est pas tout à fait bien réveillée que je rejoins Jhony cent mètres plus loin. La tempête de cette nuit à fait des dégâts, un arbre est tombé juste à côté du camp rendant difficile les quelques mètres à réaliser à pied (encore plus avec des tongs, qu'elle idée aussi). C'est juste le bonheur d'être là, de se baigner comme hier soir dans ce décor.. Ce moment est magique et j'ai envie d'être nul part ailleurs. Nous restons pas loin d'une heure et demi à discuter avec Jhony, tout en faisant attention de ne pas se faire emporter par le courant de la rivière.

Hots Springs

Nous finissons par apercevoir Romain qui émerge doucement de cette douce et belle nuit passée dans la tente...

Debout là-dedans !

Ironie ! Il en a plein le dos, principalement au sens propre, tant le sol est dur. C'est clair que c'est rudimentaire comme confort, ça nous convient très bien et c'est le jeu. On veut de l'authenticité, nous sommes servis. Après, on pense qu'au bout de 5 ou 6 nuits passées dans la tente avec des journées entières de trek dans la jungle, tu dois sérieusement commencer à le sentir. Rien de plus normal. Après, on doit avouer (enfin pour ma part), que nous avons mieux dormi la deuxième nuit dans le sens où nous n'avions plus autant d'appréhensions.

Petit déjeuner

C'est partie pour une nouvelle et dernière journée dans la jungle. Juste avant, nous prenons un délicieux petit déjeuner préparé par notre chef. Au menu : pancake à la banane pour Romain et Nasi Goreng (spécialité indonésienne à base de riz) pour Hasbin, Jhony et moi. Trop bon ! A présent, il va falloir se bouger. Au programme, un bon nombre de traversées dans la rivière. La veille, Jhony nous a dit qu'il avait aperçu un animal dans l'eau qui avait l'allure d'un petit crocodile. Rassurant, on adore !

Nous traversons d'un côté, puis de l'autre, à chaque fois avec l'aide de Jhony. Le courant de la rivière est assez important, on est très vite déséquilibrés. Une fois dans la journée, Jhony n'a pas voulu que l'on garde notre sac sur le dos de peur de tout perdre.. En fait, même lui n'était pas trop sûr de son coup. Il a beaucoup plus cette nuit et le courant s'est intensifié par rapport à hier ! Autant vous dire que quand il a traversé avec mon appareil photo dans une main et tout notre argent dans l'autre, on a un peu serré les fesses. Bien sûr, on n'aurait pas voulu qui lui arrive quelque chose ! Chasser le naturel et il revient au galop, difficile de se détacher du matériel...

Le jungle c'est être face à un décor exceptionnel...

mais aussi face à des petits êtres vivants... (les gros non merci, sauf les monkeys hihi)

Nous terminons la matinée par le point le plus haut de la forêt, la vue en contre bas est impressionnante. La photo n'est pas très représentative mais juste devant nous, le sol est très pentu. Pour autant, nous ne dominons toujours pas la forêt, il y a toujours plus grand que nous ici ! Nous profitons de ce petit stop pour immortaliser l'instant avec Jhony.

Vue depuis le point le plus haut
Merci pour tout Jhony 

Après avoir mangé, nous récupérons notre sac et nous repartons pour deux ou trois heures de marche. Au programme, sortir de cette vaste forêt.. Et oui, cela fait déjà trois jours que nous sommes là. Dire que nous n'avons pas vu le temps passer serait un mensonge, il ne faut pas exagérer. Ces trois jours ont été très intenses, il faut le reconnaître. Par contre, c'est vrai que le temps est passé très vite, nous sommes restés admiratifs du début jusqu'à la fin, nous avons enchaîné les découvertes.. La nature est exceptionnelle ici, elle impose le respect.

Nous faisons nos derniers pas dans la jungle. Jhony n'a pas dit son dernier mot et comme toujours, les chemins que nous empruntons nous déstabilisent plus d'une fois.. La fatigue commence sûrement à s'accumuler aussi. A un moment, je crois qu'en l'espace de dix minutes, on est tombé deux fois chacun. Ca n'a pas arrêté. A certains moments, on avait presque envie de rester par terre, surtout quand il faut se relever en pleine descente avec le gros sac. Pour ça, je dois dire que pendant trois jours, Romain et moi on s'est beaucoup aidé et soutenu !

Sur la fin du trajet, nous entendons un énorme bruit et nous voyons une ombre passer à toute vitesse juste là, devant nous. Ce sont des cochons, ils nous ont fait trop peur ! Jhony nous explique qu'il y en a beaucoup à cet endroit. Qui dit cochon, dit boue, dit que nos chaussures sont entrain de signer leur arrêt de mort. En plus de ça, on a choisi cet endroit pour tomber une énième fois, sinon ce n'est pas drôle. Nous sommes définitivement archi sales et nous sentons la transpiration a plusieurs mètres ! Serait-il temps de prendre une petite douche ?

Plantation d'ananas

Nous terminons la marche par un endroit différent que celui que nous avons emprunté pour entrer dans la jungle. Jhony est plein de surprises et nous amène jusqu'à un magnifique point de vue. Depuis là, nous surplombons tout le village de Ketambe et nous avons vu sur une autre partie de la forêt, juste en face. C'est magnifique, ce village est posé là, en plein milieu d'une immense forêt primaire. Nous admirons le paysage pendant plusieurs minutes avant de descendre vers le village...

C'est ici que notre trek prend fin. Nous sommes contents de pouvoir retrouver un minimum de confort et de pouvoir nous doucher. Même si c'est au sceau et avec de l'eau froide ça n'est pas grave, nous faisons mousser le gel douche, le bonheur... Nous récupérons l'autre gros sac que nous avions laissé à la guest house et nous trions nos affaires. Il va falloir faire une machine de toute urgence, ça sent vraiment pas bon par ici ! Mais ça devra attendre. Demain matin, nous prenons la route vers Berastagui, Jhony doit se rendre à Medan, il nous a proposé de nous conduire pour le même prix que le bus local. Nous acceptons volontiers, c'est l'occasion de passer encore un peu de temps ensemble. En tout cas, cette expérience restera longtemps gravée dans notre mémoire. Nous avons maintenant hâte d'aller à la rencontre de la population locale, des petites villes, hâte de découvrir vraiment Sumatra.. Pour le moment, nous nous sommes pas confrontés réellement à la "civilisation", mais ça va venir, chaque chose en son temps. Ce soir, nous n'attendons pas le marchand de sable pour nous endormir...

15
fév

Il est aux alentours de 19h30, nous atterrissons à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie. Le vol a été très court (1h50) et tout s'est très bien passé. C'est donc sur le sol malaisien que nous poursuivons notre aventure... Avant toute chose, nous reculons l'heure de notre montre et de notre téléphone car désormais nous avons 7h de décalage avec la France (contre 6h au Cambodge) !

Notre arrivée en Malaisie

Comme d'habitude, nous attendons une plombe avant de pouvoir sortir de l'avion voire même de sortir de l'aéroport tout court. Passer le service d'immigration et le reste demande d'être armé de patience.. Mais nous en avons alors tout va bien ! Rien à signaler, le passeport est tamponné, nous disposons d'un visa gratuit pour trois mois, c'est parfait. Nous sortons enfin de l'aéroport. Ahah ! Mais comment rejoindre le centre-ville de Kuala Lumpur ? Bonne question... Nous avons anticipé notre truc heureusement car pour info, l'aéroport international de Kuala Lumpur se trouve à 60 kilomètres du centre ville. Oui oui, 60 kilomètres.. Autant vous dire que la solution "à pied" et la solution "taxi", il faut l'oublier tout de suite ! De toute façon, l'option taxi n'a jamais été la nôtre, enfin surtout celle de notre porte-monnaie hihi. Nous nous sommes donc intéressés aux transports en communs. Un train express relie le centre-ville à l'aéroport et vice-versa en 30 minutes, mais il faut compter environ 12 euros par personne, une somme que nous trouvons exorbitante. Je vous rappelle que nous arrivons tout droit du Cambodge et que nous avons besoin d'un petit temps d'adaptation 😛 ! Bref, même avec un temps d'adaptation, nous nous sommes pas résignés et nous avons continué nos recherches jusqu'à trouver un service de shuttle reliant l'aéroport au centre-ville toutes les 20 minutes pour la somme de 2 euros. Voilà qui est plus raisonnable voire même cheap pour un transfert d'aéroport mais bon, c'est leur problème aussi, il ne fallait pas le construire à 60 kilomètres cet aéroport.. Bref, nous rejoignons le centre ville de Kuala Lumpur en une heure. Ca aussi, c'est dingue ! Soixante kilomètres en une heure ? C'est du jamais vu nul part ailleurs... Trop coooooooool ! De là, s'en suit la recherche d'un autre transport en commun capable de nous amener jusqu'à notre Airbnb.. Nous trouvons rapidement, c'est très bien expliqué, il faut le reconnaître. A présent, DODO !

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Devant notre fatigue, nous avons voulu prolonger notre Airbnb mais manque de chance, il était déjà complet les nuits suivantes. Nous avons donc cherché pendant un petit moment un logement capable de nous satisfaire sur le prix, la localisation et pourquoi pas sur le confort (on est chiant hein). Figurez-vous que nous avons trouvé, contre toute attente. Nouvel Airbnb, aucun commentaire.. Nous prenons le risque et nous faisons la connaissance de Saleh, un mec super originaire du Yémen qui est ici pour son travail. Il vit dans un petit appartement situé au 20ème étage d'un building en plein centre-ville de Kuala-Lumpur, le top. Nous avons booké trois nuits, nous prolongeons immédiatement de deux nuits et la suite fera que nous prolongerons encore un petit peu..

Saleh, un hôte au top !

Nous allons prendre un peu de temps ici pour nous poser et pour réfléchir à la suite de notre voyage. A côté de ça, cette capitale est immense et offre sans doute beaucoup de choses à découvrir. Pour une fois, on va essayer de prendre notre temps, je dis bien essayer car nous sommes (un peu) hyperactifs !

Vue depuis notre AIRBNB
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Kuala Lumpur, une ville moderne

Mall

Kuala-Lumpur est une vaste mégalopole d'environ 9.000.000 habitants, agglomération comprise. En quelques mots, c'est une capitale assez incroyable. La première chose qui nous saute aux yeux (on vient du Cambodge donc tout est majoré), c'est le caractère très moderne de la ville. Ici, les grattes ciels de 30 étages cohabitent avec des immenses malls (centres commerciaux) de 10 étages, des autoroutes et des vastes jardins. Dans les rues, les panneaux publicitaires sont omniprésents et font parfois plus de dix ou quinze mètres de haut. Malgré tout, Kuala Lumpur est une ville cosmopolite qui a su garder de son authenticité.. En tout les cas, c'est notre point de vue. Ici, on rencontre les gens du monde entier, on voyage aux quatre coins du monde.. A Kuala Lumpur, la terre entière se rencontre.

Vastes malls...

Malls

Espaces verts et jardins suspendus...

Jardin des Tours Petronas

Jardin suspendu de la tour Menara

Transports en commun...

Hall de la station de métro "KL Sentral"
Métro

Les tours Petronas...

Tours Petronas de nuit

La Menera Tower...

Une ville qui vit de jour comme de nuit...

Spectacle sur l'eau

Kuala Lumpur c'est aussi des quartiers défavorisés loin de tout ce luxe...

En revenant des Batu Caves, nous avons tenté de prendre un chemin différent et de passer par la "banlieue" de Kuala-Lumpur. Nous avons fait un petit détour et nous avons beaucoup marché pour trouver un bus qui puisse nous ramener jusqu'au centre-ville.. Pendant ce temps, nous avons découvert la face cachée de cette grande capitale qui se cache derrière la modernité et le "luxe" de son centre-ville. Nous avons également croisé une autre population, cette population que nous côtoyons régulièrement dans les cantines de rues de la capitale... Et oui, tout le monde n'a pas la chance de dormir en plein cœur de la capitale et c'est important de ne pas l'oublier. Heureusement, la ville est très bien desservie par les transports en communs et des bus gratuits sont mis à disposition dans la ville. C'est d'ailleurs un de ces bus que nous finissons par emprunter pour rejoindre le centre-ville. Là aussi, touristes et locaux se côtoient, et les observations ne manquent pas...

Kuala Lumpur, une ville cosmopolite

Ici, nous rencontrons principalement des malaisiens (heureusement), des indiens et des chinois ce qui explique la diversité des cultures présentes dans les rues. Qui dit ville cosmopolite dit multiples religions.. Bien sûr, les mosquées sont les plus nombreuses car en Malaisie, la répartition ethnique est la suivante : 70% musulmans, 20% bouddhistes/chrétiens et 10% d'indous. Ainsi, lorsque l'on déambule dans la capitale, on entend parler malais, chinois, indien mais aussi anglais, arabe, etc... Tout le monde se mélange bien que chaque ethnie possède son quartier.

Chinease New Year
Chinease New Year
Masdjid
Chinatown
Little India
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Kuala Lumpur, un véritable carrefour culinaire

Toujours dans le même état d'esprit, la capitale malaisienne propose une variété impressionnante de plats venus du monde entier.. Ici, on trouve de TOUT. Vous pouvez manger de la cuisine typique chinoise, indienne, malaisienne, indonésienne, thaïlandaise, vietnamienne... Rien a voir avec un restaurant chinois qui serait tenu par des européens (pardon pour eux). Ici, les habitants ont amené avec eux les délices de leur pays et nous les font partager. Un vrai bonheur pour nos cinq sens ! Ca sent bon, les couleurs sont belles, les sons de cuisson nous font saliver, et surtout c'est bon (car c'est quand même important) ! Pour couronner le tout, c'est très bon marché. Bien sûr, pour cela, il faut manger dans les streets foods car dans les restaurants c'est tout de suite le double.. De toute façon, nous trouvons bien plus sympa de manger dans les cantines locales ! Grâce à Saleh, nous avons déniché une excellente adresse pour manger des Naans et je peux vous dire que nous y sommes retournés plus d'une fois :D

Etale de fruits
Naans
Spécialité Yéménite
Des moments partagés comme on les aime
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Kuala Lumpur et ses environs

A une dizaine de kilomètres au nord de Kuala Lumpur se trouve les Batu Caves. Il s'agit d'un ensemble de grottes qui ont été aménagées en temple, sur une vaste colline en calcaire. Apparemment, ces grottes constituent le plus grand sanctuaire hindou en dehors de l'Inde bien entendu. Très honnêtement, je n'ai pas été charmée par cet endroit. Romain était déjà venu ici il y a deux ans donc je ne me prononce pas pour lui mais me concernant, j'ai été un peu déçue. Je pense que si on est à Kuala Lumpur, ça ne coûte rien de venir jusque ici car le Bouddha reste quand même très impressionnant à contempler et SURTOUT, les singes sont très farceurs. En fait, si nous retiendrons quelque chose de cet endroit, en dehors de ces statues imposantes, ce sont les farces des singes. Ne vous avisez pas à laisser vos lunettes de soleil traîner ou autre chose car elles disparaîtraient en une demi seconde ! Ils sont partout et il est très intéressant de les regarder agir. Bien sûr, c'est un lieu de vie pour eux et il faut les respecter. J'ai été horrifiée de voir les touristes jouer avec ça.. Et vas-y que je me prend en selfie avec un singe, et vas-y que j'essaie de lui faire peur, et vas-y que je sors une banane de ma poche ou que je laisse mon appareil photo pendre dans le vide pour voir ce qu'il va se passer.. Et bien ce qu'il se passe c'est qu'ils deviennent agressifs ! Et comme je les comprends ! Laissez les tranquille, c'est incroyable...

Batu Cave

Une mère et son petit
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Kuala Lumpur, l'heure de faire (un peu) le point

La grande question que l'on se pose à présent c'est : où aller ? Vous me direz, il y a des questions bien plus importantes dans la vie et surtout des problèmes bien plus grave. C'est loin d'être un problème, disons que nous sommes arrivés à Kuala-Lumpur dans l'esprit de voyager à travers la Malaisie et que nous avons (bon, je l'avoue, c'est surtout moi) remis ce projet en question. Pourquoi ? Tout simplement parce-que Romain est venu en Malaisie il y a deux ans dans le cadre de ses études et qu'il a déjà vue une très grande partie du pays. On le savait avant de venir ici et nous étions partant pour y retourner car un voyage ne ressemble jamais à un autre mais finalement, nous en avons rediscuté et nous avons préféré changer d'avis. Depuis que l'on a commencé ce voyage, nous adorons ces moments de découverte ensemble, ces moments où nous arrivons dans un pays que nous ne connaissons pas, devant des paysages, des cultures, des façons de vivre dont nous ignorons tout. Au final, nous avons envie de continuer sur cette lancée et de partir à la découverte d'un lieu que ni lui ni moi connaît !

#yeuxfatigués

Rapidement, on a pensé à la vaste île de Bornéo, côté malaisien. Romain n'y ai jamais allé et il paraît que cette partie du pays diffère complètement du reste. Principalement, ce qui nous attire c'est de partir en trek dans une forêt primaire, une expérience que nous n'avons jamais vécue. Le problème est qu'à Bornéo, le tourisme de masse a enlevé une grande partie de l'authenticité des lieux.. Les touristes se déplacent principalement pour admirer des grands singes et désormais, c'est tout un écosystème qui a été détruit pour satisfaire la clientèle. Les singes sont nourris par les guides et les touristes pour être attirés, etc.. Il est donc difficile de se détacher de ça à Bornéo. Nous avons continué nos recherches jusqu'à nous focaliser sur une autre destination : Sumatra.

Oh un Backpacker ! #surledépartpourl'aéroport

Sumatra est une très vaste île appartenant à l'Indonésie. Elle est réputée pour son terrain tropicale, sa riche faune et sa flore, ses immenses hectares de forêts primaires et son terrain volcanique.. Bien sûr, le tourisme est présent mais BIEN MOINS qu'à Bornéo tout simplement parce-que Sumatra n'est pas facile d'accès contrairement à la péninsule malaisienne. Nous avons du temps alors je crois que nous avons trouvé notre prochaine destination ! Les billets achetés, c'est parti pour un petit tour au dessus du détroit de Malacca :D

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Bya bye la Malaisie ! A bientôt peut-être...
13
fév
13
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Phnom Penh (PP pour les intimes), capitale du Cambodge. Dès notre arrivée, nous sommes frappés par la chaleur étouffante qui règne dans la rue. C'est la première fois en quatre mois de voyage que nous avons l'impression de brûler au soleil après seulement quelques minutes de marche. Qui plus est, la ville est très polluée.. En tout cas, il n'y a pas de doute, PP à tout à fait l'allure d'une capitale.

Ici, tous les deux mètres, un tuk-tuk vous interpelle où s'arrête à votre hauteur pour vous proposer de monter dans son carrosse, moyennant une somme qui ne correspond jamais au prix réel MAIS toujours avec le sourire ! C'est le jeu. L'avantage justement, c'est qu'au Cambodge, les gens sont très accueillants, très souriants et ne refusent pas la négociation. Nous n'irons pas dire qu'il l'a considère comme un jeu comme à certain endroit en Asie du Sud Est mais il y a du mieux, nous pouvons discuter un peu les prix car de toute façon c'est un passage obligé ! Attention, nous ne sommes pas des radins, ce n'est pas d'être radin que de négocier. Le premier prix donné n'est jamais le bon, parfois, nous pouvons même le diviser par deux ou par trois, ce qui est énorme. Payer une course en tuk-tuk 5$ alors qu'elle vaut en réalité 1,5$ est une erreur car ensuite, c'est toute l'économie liée aux tourisme qui trinque. Et oui, si certains payent, pourquoi les autres ne paieraient pas à leur tour ? Négocier c'est aussi un moyen de préserver tout ça pour éviter la démesure. En tout les cas, c'est comme ça que nous le voyons.. D'un autre côté, en échange d'un bon service ou autre, ça nous ai très souvent arrivé de laisser un petit quelque chose.

Il fait donc pas moins de 45 degrés, et nous devons trouver un logement. Cette première après midi tourne au fiasco car contre toute attente, PP est très courue par le tourisme et il n'est pas évident de se loger au dernier moment et surtout à BAS PRIX. La première nuit nous coûtera légèrement plus cher que d'habitude (ça reste hyper correct bien entendu, mais quand on a le virus, on cherche toujours moins cher), ce n'est pas grave, là aussi, c'est le jeu. Enfin avant de se dire "ce n'est pas grave", nous avons quand même poussé la porte d'une petite vingtaine de Guest House.. Nous n'avons pas lâché l'affaire comme ça. Disons qu'au bout d'une heure et demi avec nos gros sacs et cette chaleur pesante, notre corps a dit stop. Et heureusement, quel bien fou de se poser ! Pour la deuxième et troisième nuit, pas question de procéder de la même façon, après tout, pourquoi ne pas prendre un Airbnb ? Les nuits suivantes, Jared, un expatrié américain tombé amoureux de la capitale sera notre hôte.

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Notre séjour à Phnom Penh a été divisé en deux morceaux, une nuit puis deux autres nuits, séparé par notre séjour à Kampong Cham. Très clairement, pour nous, la capitale cambodgienne n'est pas un coup de cœur, ce qui explique aussi que nous ayons pris peu de photos. Elle reste pourtant un incontournable comme toutes les capitales du monde (à part Vientiane au Laos qui selon nous ressemblait peu à une capitale). À Phnom Penh, on ressent une grande agitation, les grands marchés locaux se multiplient, les vendeurs de rues occupent la majorité des trottoirs, les klaxons se font plaisir, le trafic est très dense.. Par contre, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que la capitale cambodgienne est bien plus développée en infrastructures que le reste du pays (si on oublie Kep, à l'origine une ville coloniale française et Sihanoukville, ville envahie par les chinois qui construisent à bloc). A Phnom Penh, il y a à la fois une richesse culturelle et une richesse économique. De magnifiques temples côtoient des immenses buildings. A côté de ça, les routes sont nettement plus entretenues et surtout les détritus n'envahissent pas les rues, en tout cas bien moins qu'en province. En contre partie, comme dans la majorité des capitales, les tarifs sont légèrement plus élevés que dans le reste du pays. Là encore, c'est juste une question de temps car en cherchant bien, on peut retrouver les mêmes prix qu'en province...

Le monument de l'Indépendance
Rue qui longe le Palais Royal de Phnom Penh
Transport privé

Nous pourrions vous en raconter encore beaucoup.. Phnom Penh c'est aussi l'endroit où j'ai ENFIN trouvé des tongs à un prix (très) raisonnable, l'endroit où nous avons retrouvé le temps d'un verre nos amis volontaires de Kampong Cham (l'article vient très rapidement), l'endroit où nous avons failli revoir Loïc et Charlène, l'endroit où nous avons marché des kilomètres et des kilomètres à pied, l'endroit où nous nous sommes perdus dans des marchés locaux, l'endroit où nous avons maudit nos sacs trop lourd, l'endroit où nous nous sommes aperçus que toute cette pollution ne nous avait pas manqué dans notre campagne, l'endroit où nous avons assisté aux premières festivités du Nouvel An Chinois qui approche à grand pas (16/02/18), l'endroit où nous avons apprécié de prendre une douche chaude (après presque quinze jours à l'eau froide) car oui, même si il fait chaud, tôt le matin et tard le soir, ça fait quand même du bien d'avoir de l'eau tiède.

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Faire escale dans la capitale cambodgienne c'est aussi et SURTOUT une invitation à COMPRENDRE L'HISTOIRE DU PAYS. En fait, dans cet article, nous préférions laisser de côté le descriptif de nos journées et plutôt nous concentrer là dessus. Comme vous le savez peut être, le Cambodge est un pays qui a énormément souffert dans les années 1970 puisqu'il a fait l'objet d'un des plus grands génocides du monde. Ce que nous avons appris sur l'histoire de ce pays nous a littéralement boulversé et nous tenions à partager ça avec vous, parce-qu'il faut que tout le monde sache ce qui est arrivé ici.

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Une après midi au S21

"Trois ans et demi auront suffi au Parti communiste khmer (PCK) pour plonger le Cambodge, rebaptisé "Kampuchea démocratique", dans l'horreur absolue. A peine le pouvoir pris, le 17 avril 1975, le PCK de Pol Pot met en œuvre une politique de table rase d'une ampleur et d'une violence extrêmes : abolition de la monnaie, ruralisation forcenée, élimination des cadres et symboles, notamment religieux, de l'ancienne république... On estime à environ deux millions le nombre de victimes de ce régime qui, atteint de paranoïa aiguë, voyait l'ennemi partout." (extrait des Inrockuptibles)

Photo prise depuis le troisième étage du bâtiment C 

Le S21 est le nom qui a été donné au principal "bureau de sécurité" des Khmers Rouges, également appelé le centre de détention et de torture de "Tuol Seng", dirigé par Douch. Il s'agit ni plus ni moins d'un ancien lycée cambodgien qui fût transformé, sous le règne de Pol Pot (à la tête du PCK) en un centre de détention où il était de coutume d'employer la torture. Cet endroit a été choisi par le régime du Parti Communiste Khmer pour la simple et bonne raison qu'il jouissait d'un emplacement parfait au cœur de la capitale. Entre les années 1975 et 1979, entre 12.000 et 20.000 prisonniers, aussi bien des femmes, des hommes et des enfants, ont été interrogés, torturés, exécutés puis enterrés dans des fosses communes nommées "Killind Fields" à quelques kilomètres de la capitale. Les motifs des arrestations étaient démesurés, dépourvus de sens et n'avaient que pour but d'éliminer l'élite du pays (ou tout autre personne ayant reçu une éducation) pour jouir d'une domination complète du peuple. Ainsi, les aveux obtenus lors des séances répétées de torture n'étaient qu'un prétexte à l'exécution...

Ce lieu effroyable a été rebaptisé en "musée du génocide" dès les années 1980. Bien sûr, autant vous prévenir, ce lieu n'a rien d'un musée comme on l'imagine puisque vous marcher sur les pas des personnes qui ont été fait prisonniers et torturés.. L'ambiance qui pèse ici s'en ressent et cela s'explique. En 1979, deux jours après la fuite précipitée des Khmers Rouges depuis la capitale, le S21 a été découvert par la force militaire vietnamienne. A cet endroit précis, elle a découvert des corps de prisonniers encore attachés dans les salles de détention individuelles et collectives, des corps ligotés aux lits de torture, la majorité de ces personnes étant mortes bien entendu.. Des photos ont alors été prises avant même de retirer les corps et ces dernières sont affichés (certaines censurées à certains endroits du corps) dans chaque chambre de torture du bâtiment A à l'endroit même (pour la plupart) où les corps ont été retrouvé. Le lit, en l'état, est toujours là ainsi que les traces de sang qui ne sont pas toutes parties. Il règne ici une ambiance plus que pesante et il est difficile de rester dans ces pièces plus de quelques secondes..

Unique photo prise à l'intérieur (par respect pour les victimes, pas de photos des portraits ni des témoignages)

Pour vous en dire un petit peu plus, ce 7 janvier 1979, devant la force de l'armée vietnamienne, le PCK n'a pas eu le temps d'effacer toutes les traces de son passage ici et a laissé derrière lui de nombreuses preuves : registres d'identités et portraits photos des prisonniers, aveux rédigés et signés des prisonniers, comptes rendus de tortures, registres des personnes exécutés, etc.. C'est grâce à tous les documents retrouvés ici au S21 qu'il est possible d'estimer le nombre de personnes ayant été détenues entre 1975 et 1979. Au delà de ça, toutes ces archives ont permis de retracer l'organisation de cette effroyable machination. Si les estimations sont larges, c'est tout simplement parce-que certains documents ont eu le temps d'être détruits par le PCK avant qu'ils prennent la fuite... Dans ce musée, aujourd'hui, il est possible de s'arrêter devant tous les portraits des femmes, hommes et enfants faits prisonniers qui ont été retrouvés dans les archives. Si grâce à ces dernières, beaucoup de personnes sont parvenues à éclaircir un sombre passé familial, d'autres attendent toujours de savoir ce qu'il est advenu de leur frère, sœur, enfant, père, mère, oncle et tante...

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Si nous pouvons vous en dire autant c'est parce que nous avons pris l'audio guide pour réaliser cette visite. C'est la première fois que nous utilisions cette petite machine... Très rapidement, nous nous sommes familiarisés avec elle et elle est devenue notre moitié pendant près de quatre heures. Oui, pendant quatre heures de temps nous n'avons pas décroché une seule fois, nous sommes restés concentrés et attentifs tant nous avons été captivés (bien qu'horrifiés) par ce que nous avons découvert. À entendre et voir tout cela, il est très difficile pour nous d'imaginer que ce chaos a eu lieu il y a SEULEMENT 40 ans. Vous imaginez ? Partout ici, les femmes, les hommes que vous croisez dans la rue, âgés de 50 ans et plus, se souviennent de cet épisode cauchemardesque de leur vie pour l'avoir vécu et pour avoir certainement perdu des proches..

Cour centrale aujourd'hui arboré de fleurs et d'arbres.. 

Nous allons nous arrêter là car nous pourrions vous en parler pendant encore longtemps. Ce que nous avons découvert ici a fait l'objet de très longues discussions entre Romain et moi ; cela nous a permis de comprendre un bon nombre de nos observations lors de notre périple à travers le Cambodge. Et pour cause, le S21 n'était pas l'unique centre de détention du pays vous imaginez bien, chaque ville ici possède sa propre histoire.. Si cela vous intéresse davantage, vous pouvez faire des recherches sur le PCK, sur Pol Pot, sur Douch... Et pour rendre un peu plus concret toutes ces explications, il est possible de regarder ce documentaire historique réalisé en 2002 par Rithy Panh "S21, la machine de mort Khmers Rouges" : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=52636.html

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Nous ne l'avons pas encore regardé car nous avons découvert son existence cette semaine. Nous ne pouvons pas vous dire si il est représentatif ou non de ce que nous avons vu et entendu... Nous avons aperçu dans la bande annonce "Vann Nath", un détenu qui a survécu au S21 (trois personnes ont survécu) et qui a réalisé de nombreux témoignages sur ce qu'il a vécu, aussi bien des témoignages vocaux qu'artistiques puisqu'il est peintre de métier. Voici un lien qui répertorie quelques unes de ses peintures : http://proceskhmersrouges.net/?p=512 .. Tous les témoignages que nous avons entendu cette après-midi là, que ce soit celui de Vann Nath, ceux d'anciens bourreaux, celui du frère d'une des victimes mais aussi celui Pol Pot lors de son audience nous ont sidéré.. Nous parlons d'audience car un tribunal spécifique a été crée au début des années 2000 pour juger l'ensemble de ces crimes sous l'appellation des "chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens". Un journal de ces procès est tenu au jour le jour, voici le lien : http://proceskhmersrouges.net/?p=541

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Il n'y a pas de mot pour qualifier la souffrance de ce pays, pour qualifier l'horrible cauchemar vécu par ce peuple pendant quatre ans et plus encore.. Comment oublier, comment était-il possible de reprendre son petit train de vie comme si de rien n'était le 8 janvier 1979 au petit matin ? Impossible.. Si on estime à deux millions le nombre de victimes de cet effroyable génocide, on oublie toutes les familles qui sont restées et qui ont du continuer de vivre après cette tragédie. Il est important de souligner que les victimes de ce génocide ne se limitent pas seulement aux prisonniers mais aussi à toutes ces populations dans les campagnes qui ont été esclaves de cet abominable organisation politique.. Toutes ces personnes qui sont mortes d'épuisement, de faim et de soif dans les champs car contraints au travail forcé. Le Parti Communiste Khmer avait la main mise partout, contrôlait tout, jusqu'aux rations de nourriture.. Plus personne n'était libre de ses mouvements. Au sein du PCK, la paranoïa était omniprésente.

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C'est tout un pays qui a été meurtri, c'est exactement le ressenti qu'il nous a été livré par les quelques cambodgiens qui ont accepté de se confier à nous et nous les remercions du fond du cœur. C'est à toutes ces personnes touchées de près ou de loin par ce génocide que nous voulons témoigner tout notre soutien. Pour que le présent n'oublie jamais le passé...

"Je veux croire que chaque témoignage est une petite pierre qui contribue a édifier un rempart contre la menace toujours possible, ici et ailleurs, du retour à la barbarie" (Rithy Panh)

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Nous sommes le 15 février et il est l'heure pour nous de quitter le Cambodge, un pays que nous avons beaucoup aimé. Notre visa expire aujourd'hui, nous avons attendu le dernier moment pour nous en aller tellement ce pays offre à découvrir.. Le Cambodge nous aura séduit par la gentillesse et la générosité de ses habitants, par tous ces échanges humains chaleureux et souriants, par la beauté et les rires de ces innombrables enfants, par la richesse culturelle de ses temples et monuments historiques.. Vous l'aurez compris, le Cambodge aura marqué humainement et culturellement notre périple. Bien sûr, les quelques jours que nous avons passé auprès de Nicola et de tous ces enfants à Kampong Cham n'y sont pas pour rien (nous mettrons très rapidement l'article en ligne). Nous devons avouer que depuis notre arrivée en Asie, c'est l'endroit où nous nous sommes sentis le plus accueilli et où nous avons retrouvé la plus grande chaleur humaine. Il n'y a pas de doute, ce pays va terriblement nous manquer... Mais alors, qu'est ce qui ne va pas nous manquer ? Très sincèrement, nous n'avons pas trouvé la nourriture très bonne, le "Lok-Lak" et le "Amok", les spécialités du pays sont pourtant très goûteuses mais malheureusement, elles étaient rarement présentes dans les streets foods. Le Cambodge nous aura également marqué par sa saleté, par les tonnes d'ordures qui jonchent le sol et qui flottent dans l'eau... Il est clair que les ordures sont un problèmesanitaire sérieux à ne pas négliger dans ce pays. Nous avons croisé des jeunes lycéens sensibilisés à ce phénomène à Kampong Cham et bien décidés à changer les choses, nous sommes de tout cœur avec eux, ils donnent vraiment envie d'y croire !

Sur le départ pour l'aéroport de Phnom Penh

Voilà en quelques mots le bilan que nous dressons de notre mois passé au Cambodge. Si ce satané visa n'existait pas, nous serions bien restés encore un peu (beaucoup). Mais ce n'est qu'un au revoir... A présent, il est temps de nous envoler pour la capitale malaisienne : Kuala Lumpur.

2
fév
2
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Cette fois encore, notre escapade à Phnom Penh sera de très courte durée. Depuis quelques semaines, nous avons repéré par l'intermédiaire des réseaux sociaux une association qui vient en aide aux enfants défavorisés dans la province de Kampong Cham, située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale. À la tête de ce projet, Nicola, un italien qui a beaucoup voyagé dans sa vie et qui a désormais pour seule et unique raison d'avancer, les enfants du village de Phnoum Thmey.

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Vous l'aurez compris, notre séjour a Kampong Cham a été un peu différent des autres dans la mesure où nous sommes venus dans un but bien précis, celui de venir en aide à ce village. Pour vous parler brièvement de ce projet, nous sommes arrivés à Kampong Cham le 2 février 2018 et nous avons été chaleureusement accueilli par Nicola. Dès le lendemain, nous nous sommes rendus dans le petit village de Phnoum Thmey situé à 12 kilomètres de là. C'est ici que nous passerons neuf jours plein à travailler et jouer avec les enfants du village dans l'unique but de leur venir en aide. Grâce à Nicola, nous avons logé dans une petite Guest House, chez une famille adorable (une famille d'adoption pour nous), en plein milieu de la campagne. Le prix de la chambre comprenait le petit déjeuner et la location du scooter, indispensable lorsqu'on loge en plein milieu de nul part et d'autant plus indispensable pour se rendre au village tous les jours. Tout s'est merveilleusement bien articulé, c'est ainsi que nous avons entamé notre petite vie là-bas, rythmée par nos journées au village et nos soirées entre volontaires.

Notre famille d'adoption pendant plus de dix jours

Le matin, notre arrivée était toujours marquée par les dizaines de "hello" des enfants qui couraient après notre scooter, rien de tel pour bien démarrer la journée ! Chaque matin, nous étions heureux de les retrouver et de passer une journée de plus avec eux...

Nicola a débuté ce projet il y a bientôt quatre mois, (presque) sans un sous en poche. Il serait très long de vous expliquer comment il est arrivé ici, pourquoi il a choisi cet endroit, les moyens qu'il a mis en œuvre, même si c'est une très belle histoire... Nous allons nous contenter de vous donner les grandes lignes de son projet et si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous sur sa page Facebook "vivalavidafamily" ou sur son site internet : https://www.vivalavidafamily.com/en/projects/kampong-cham-village/ ! Pour le moment, grâce à l'énergie et l'ambition de Nicola et l'ensemble des volontaires venus ces trois derniers mois, le potager ainsi que le poulailler ont vu le jour. Juste à côté, l'école ne va pas tarder à être terminée et un peu plus loin, la maison des volontaires nécessitent quelques derniers travaux d'aménagement. Pour le moment, les volontaires logent à Kampong Cham mais à l'avenir, pour ceux qui restent sur place deux semaines et plus, Nicola souhaite qu'un logement sur place soit aménagé. Sur cette lancée, devrait rapidement voir le jour un terrain de foot (le rêve de ces enfants), une épicerie, un centre de soins et à l'avenir, un orphelinat.. Tout cela nécessite non seulement un travail en réseau énorme mais aussi et surtout de nombreuses autorisations du pays. Nicola travaille avec acharnement à tout cela puisqu'il est pour le moment seul sur place pour tout gérer... Un sacré boulot, surtout qu'il faut se calquer sur le rythme des locaux et là aussi, pour nous européens, cela demande beaucoup de patience et de compréhension (KEEP CALM).

L'ensemble de ces projets visent tous à venir en aide, de près ou de loin, aux enfants défavorisés du village. Ici, beaucoup d'enfants sont déscolarisés car ils ne parviennent pas à se saisir du système scolaire classique.. Pour cela, Nicola a décidé de construire une salle de classe pour permettre aux enfants d'apprendre l'anglais mais aussi de réaliser des travaux manuels. Bien entendu, pour apporter un côté ludique, l'autre demi-journée serait dédiée à la pratique du football (un sport qu'il affectionne énormément). D'autre part, chaque projet a pour but de responsabiliser les enfants et de les rendre acteurs, plus particulièrement les adolescents. Certains d'entre eux ont une histoire de vie très difficile et progresse dans un quotidien malsain. Ainsi, chaque pôle sera sous la responsabilité d'un adolescent. Pour vous donner un exemple, la maison des volontaires sera sous la responsabilité d'un jeune de quatorze ans. Il devra superviser le quotidien sur place, préparer à manger aux volontaires, tout cela dans une ambiance très détendue et en gardant sa liberté dans le village bien sûr. Dans cet exemple, l'objectif de Nicola était le suivant : donner une place pour dormir à ce jeune dans la maison des volontaires, car à ce jour, il n'a plus d'endroit fixe pour dormir. Bref, tout est pensé dans cette dynamique et nous passerions des jours à tout vous expliquer.. Nous sommes sûrs qu'avec ces quelques lignes, vous avez déjà compris le fond de ce formidable projet.

Les activités sont multiples, le besoin est grand.. Lors de notre venue, le plus urgent était de terminer la maison des volontaires afin qu'elle puisse accueillir, dès le milieu du mois de février, ses premiers volontaires. Les missions étaient variées : poser les fenêtres, fabriquer puis poser des volets en bois, fixer des loquets, peindre les volets, terminer la salle de bain, peindre la salle de bain, creuser une rigole pour passer le conduit d'eau, aller ramasser des pierres, fabriquer des poubelles à l'aide de planches de bois, peindre les poubelles, remuer la terre, planter des graines de fleurs.. Et pour cela, il a fallu se familiariser avec la scie, le marteau, les vis, les clous, le tournevis, et j'en passe. De toute façon, en fabriquant la poubelle, la seule fois où j'ai tenté de planter un clou avec le marteau, une enfant de 6 ans me l'a pris des mains et m'a enfoncé le clou en deux ou trois coups avec une force incroyable. Au même moment, je lui ai dis "no, no, be careful". Tu parles, be careful de rien du tout, elle sait beaucoup mieux faire que moi et puis c'est tout ! Il faut se rendre à l'évidence, ces enfants n'ont pas grandi dans les mêmes conditions que nous.. Derrière eux, les parents les ont toujours laissé jouer avec les vis, les clous, les marteaux, les scies et j'en passe. Toutes ces observations sont très intéressantes et confirment un bon nombre de choses quant à l'intérêt de laisser un enfant faire ses propres expériences. Bien sûr, en France, un enfant ne touche pas à un marteau avant je ne sais pas quel âge et entouré d'un adulte ! Ca pose question.. Bref, ce jour là, grâce à l'aide de cette adorable petite, la poubelle a été terminée en deux ou trois mouvements. Comme on dit ici : "good job" !

Notre quotidien était rythmé par tous ce travail que nous accomplissions tous ensemble, par les moments de repas gentiment préparé par Salang, par les nombreux moments de jeux avec les enfants l'après-midi.. Le soir, nous nous retrouvions tous ensemble, les volontaires et Nicola, autour d'un petit verre avant d'aller manger. Neuf jours intensifs, marqués de moments inoubliables.

Salang

Le dernier jour où nous nous sommes rendus au village, c'était un dimanche. Aujourd'hui, c'est un jour un peu particulier. Depuis son arrivée, Nicola a comme nous été subjugué par le nombre de déchets par terre. Au Cambodge, les gens jettent systématiquement tout par terre, aucun effort est fait.. AUCUN. Tu bois une bouteille d'eau, elle est finie, tu la lâche par terre, où que tu sois. Il en est de même pour l'emballage du kit-kat, pour la poche de bonbon, pour une cuillère en plastique et j'en passe.. Ce n'est pas la première fois que nous sommes confrontés aux ordures mais ici, nous sommes particulièrement surpris. Comment peut-on en vouloir à tous ces gens ? Vous pouvez toujours faire les gros yeux et dire que ce n'est pas bien, ils ne comprennent pas tout simplement parce-qu'ils ne savent pas à quel point c'est néfaste pour eux et pour l'environnement.. Dans les pays pauvres, en tout cas plus pauvre économiquement, la priorité n'est pas à l'environnement. Et pourtant...

Cette photo montre une rue "propre", elle n'est pas représentative de la réalité...

Voilà comment ce dimanche s'est transformé en "CRAZY DAY" grâce à l'idée de Nicola. Depuis quelques mois, ils travaillent à la sensibilisation de l'environnement avec les adolescents de l'orphelinat où il habite. Les ordures, le tri des déchets, l'impact sur la santé, l'impact sur l'environnement.. Grâce à des vidéos et des explications ludiques, Nicola est parvenu a passer ce message et motiver ces jeunes. Aujourd'hui, nous faisons six équipes. A la tête de chaque équipe, un volontaire et un adolescent de l'orphelinat en capacité d'expliquer aux enfants (qui ne parlent pas anglais, vous l'aurez compris) les raisons de ce mouvement. Les teams sont faites, nous sommes tous armés de nos immenses sacs poubelles. Chaque équipe possède une zone du village à nettoyer. Après ça, nous feront la fête tous ensemble. 3, 2, 1... C'est parti !

Les adolescents de l'orphelinat, à la tête de ce beau projet ! Vous êtes au top.
TEAMS
Bravo à tous !

Tous les enfants ont participé activement à cette après-midi de ramassage des ordures. J'ai été admirative de toute cette énergie, toutes les équipes ont réalisé un travail formidable.. Nous avons récolté pas moins de 100 sacs d'ordures et pourtant, nous n'avons pas nettoyé 1/5. Si certains habitants nous ont aidé, d'autres nous regardaient en rigolant (ils ne comprenaient pas) pendant que d'autres nous ont chassé de devant chez eux. C'est toute une mentalité qui demande à être modifiée.. Le travail sera très long, mais il doit débuter. Une journée comme celle-ci se reproduira tous les mois, puis peut être toutes les semaines jusqu'à ce que les enfants commencent à modifier leurs gestes. C'est sur cette nouvelle génération qu'il faut compter, il faut y croire avec eux et les encourager. Sur place, nous avons l'impression que c'est comme si nous demandions à un grain de sable de se battre contre un immense tas de sable mais ce n'est pas grave, le changement doit débuter quelque part. En tout les cas, ce dimanche 11 février 2018, c'est dans le village de Phnoum Thmey qu'un changement a débuté grâce à Nicola. Merci à Bunthong, continue de sensibiliser les personnes autour de toi, continue de tenir un discours si encourageant. Merci de t'être confié à nous, nous ne t'oublierons jamais.

Bon vent à toi Bunthong !

Les volontaires arrivent puis repartent, ainsi va la vie.. Mais lorsque les volontaires se croisent, des liens se créent inévitablement. Un grand merci à AnnaRosa, Giulia, Carlos, Simona, Francesca, Nicolas pour leur joie de vivre, les soirées passées ensemble.

Un grand merci à Nicola et tous ces enfants, merci pour tous vos sourires et pour cette immense leçon de vie. A très bientôt...

Thank you Nicola !

- VIVA LA VIDA -

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Quelques photos des environs de Kampong Cham :

Usine de fabrication de caoutchouc :

Usine de fabrication de Caoutchouc
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Visite de la colline du temple de l'homme et de la femme en compagnie de deux charmantes mamies (nous étions admiratifs de leur courage car il faut les monter les marches par cette chaleur) :

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Publié le 11 février 2018

Ce matin, nous en avons profité pour dormir un peu. Notre escale ici aura été de très courte durée, nous avons décidé de revenir un peu plus tard dans la capitale cambodgienne. Il est 12h, le mini van nous récupère à l'heure sur l'avenue principale. Direction Kep, sur les bords de la mer méridionale. Voila un petit moment que nous n'avons pas vu une vaste étendue d'eau ! Le trajet se passe plutôt bien, nous prenons le temps (enfin le chauffeur), comme d'habitude... Nous sommes seulement trois touristes dans le van, bien entendu, cette folie ne durera pas très longtemps. Après trois ou quatre coup de téléphone, nous partons chercher deux familles cambodgiennes. Cette fois ci, le van est bien bien rempli. On peut partir ! :D

En route pour Kep

Il est environ 16h30, nous arrivons à Kep. Le trajet s'est bien déroulé dans l'ensemble, nous étions contents d'avoir un mini-van car nous avions payé pour le transport le plus "cheap" à savoir un gros bus ! A notre arrivée, le ciel est très gris et commence à virer au gris très sombre, trop sombre d'ailleurs. Ca sent l'orage imminent ! Nous avons 2,5 kilomètres à pied pour rejoindre la guest house, nous partons sans perdre une minute. A mi-chemin, le DELUGE s'abat sur nous. Il fallait s'y attendre, ce n'est pas une grosse surprise bien qu'on ne soit pas ravis. Quand on dit le déluge, c'est la vrai pluie torrentielle asiatique.. Fantastique, nous finissons par arriver, bien trempés, prêts à être essorés. C'est dans ces moments là que tu es content d'avoir des housses de pluie pour tes sacs... Finalement, c'est plus eux la priorité que nous.

Avant de vous parler de la suite de nos aventures à Kep, quelques informations sur la ville. A cet instant, vous vous dites peut être : "Encore ?! A chaque fois, on a le droit à un topo sur la ville visitée, c'est pénible à force", j'espère que ça n'est pas le cas hihi, je trouve que ça permet d'avoir une représentation de l'endroit où on se trouve vous ne trouvez pas ?

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KEP

Kep est une ville côtière située au sud du Cambodge, sur les bords de la mer méridionale. Elle a été crée en 1908 sous le protectorat français qui l'avait baptisée "Kep-sur-mer" et qui l'avait surnomée "le Saint Tropez de l'Asie du Sud-Est". Et pour cause ! Vous vous en doutez peut être mais Kep accueillait l'élite de la société coloniale française jusque dans les années 60 à peu près. Un peu plus tard, la ville balnéaire a connue une histoire tragique tout comme l'est l'histoire du Cambodge puisqu'elle a été saccagée et détruite en grande partie par les Khmers Rouges (nous vous parlerons dans le prochain article du terrible génocide subit par le Cambodge dans les années 1970). Aujourd'hui, Kep est une très jolie ville où il fait bon vivre. Il existe toujours des maisons et bâtiments coloniaux de l'époque et le reste de la ville a été reconstruite.

Balade dans Kep à vélo

Le marché aux crabes et ses étales de fruits de mers

À l'écart du centre ville de Kep, il est possible (et fortement conseillé) de se rendre au marché aux crabes bleus plus communément appelé le "Krab Market". Le matin, c'est un peu la cohue. Le marché est petit, les bateaux arrivent, déchargent la cargaison puis repartent, les femmes tirent les paniers de crabes en dehors de l'eau avant de les trier un par un.. Les négociations vont bon train, tous les locaux viennent acheter poissons et fruits de mers ici à un très bon prix. Il fait bon, nous respirons l'air marin au milieu de toute cette agitation. Je ne compte plus le nombre de fois où les locaux nous ont proposé d'acheter un kilo de crabes.. Hum non merci, c'est très tentant mais là comme ça, on ne sait pas trop quoi en faire. Cet endroit, bien que très petit, ne manque pas de se faire entendre de loin. On entend crier à gauche, à droite, de la dame accroupie au monsieur qui lève les bras, tous essayent de vendre le plus possible. L'ambiance est familière et nous regardons toutes ces petites mains s'atteler au travail, cela va du minutieux travail de triage des crabes au travail très physique qui consiste à déposer ou récupérer les lourds paniers de crabes de l'eau.

Quand on se trouve au marché aux crabes, on respire déjà la bonne odeur de poisson entrain de cuire et même si il est 9h du matin, ça donne déjà faim (en tout cas nous ça nous donne trop faim!). De très longues étales de poissons, calamars et crevettes grillent pendant que les vendeuses s'attellent à la cuisson des crabes bleu. La principale façon de les manger ici c'est au poivre vert de Kampot, évidemment, puisque c'est la spécialité et c'est juste une tuerie... Il suffit d'aller acheter les crabes bleu à 10 mètres de là et de les amener à un des stands qui se fera un plaisir de les cuisiner pour vous. Bien sûr, tout cela a un prix (qui reste très très abordable bien entendu) et il faut rester très dur sur la négociation pour obtenir un prix plus avantageux qu'au restaurant du coin. En tout cas, le poisson et les calamars étaient un REGAL !

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La spécialité : le crabe bleu au poivre vert de Kampot

Vous l'aurez compris, lorsque nous avons entendu que le crabe était la spécialité de Kep et que j'ai entendu que c'était cuisiné au poivre vert, nous nous sommes tous les deux dit que nous ne pouvions pas passer à côté. Bien sûr, ce n'est pas le plat le moins cher de Kep alors nous avons mené notre petite recherche. Pour une fois, nous nous sommes un peu renseignés sur les restaurants de Kep afin de ne pas se tromper, même si on sait que l'avis de l'un n'est pas forcément celui de l'autre. Bref, au final, en arrivant sur place, nous nous sommes rendu compte qu'il existait quelques restaurants "locaux". Tant mieux ! C'est vers ces petits restaurants que nous allons nous tourner. Nous repérons un petit truc familial, les crabes "nagent" encore dans le bac, c'est bon signe. Les prix sont bien plus raisonnables ici (ca varie du simple au double), il y a un plat "small" et un plat "big". La petite dame vient à notre rencontre et nous dit qu'elle peut nous faire un plat big pour deux, que cela nous suffira et qu'elle nous mettra deux portions de riz avec ! C'est PARFAIT. Voila comment nous nous sommes régalés pour (vraiment) pas cher. Un DÉLICE ! Et en prime, la vue sur l'horizon.. Nous en avons bien profité car nous avons mis un peu plus d'une heure à tout manger, le temps de tout défaire, un travail minutieux ! Ca se mérite ! Mais c'était trop BON !

MIIIIAM BON APPETIT

Les plantations de poivre de Kampot

Qui dit Kep dit le poivre de Kampot. Kampot est une ville située à une vingtaine de kilomètres de Kep. Cet endroit, connu pour posséder le meilleur poivre du monde, abrite des plantations de poivre situées à mi chemin entre la ville de Kep et la ville de Kampot. Nous avons choisi de nous rendre dans une de ces plantations, et plus précisément à la ferme de Sothy's. Pourquoi ? Parce que c'est la seule, à notre connaissance, qui possède le label "éco-certifié" tout en étant autorisée à la vente. 7h, le réveil sonne. Nous voulons partir à la fraîche. 17 kilomètres nous séparent de la plantation et nous choisissons d'y aller à vélo (exactement la même situation que pour aller chez Mr. Hook, la plantation de café, je ne sais pas si vous vous en souvenez). Nous arrivons à 9h et nous découvrons les lieux. À première vue, il s'agit d'une plantation familiale à taille humaine, ce qui est plutôt bon signe. Nous sommes rapidement accueilli par des volontaires qui travaillent ici, et, coup de chance, par un français ! Super, nous avions eu le droit à la visite de la plantation de café en anglais, nous allons avoir la visite de la plantation de poivre en français. C'est quand même mieux de comprendre à 100% ce qu'on nous raconte pour ne pas être frustrée d'avoir loupé quelque chose..

Sur la route pour la plantation de poivre..

Le poivre de Kampot est le premier produit cambodgien qui a bénéficié d’une Indication Géographique Protégée (IGP) reconnue par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

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Sothy's est d'origine khmer et son mari d'origine allemande. Ils se sont installés ici il y a cinq ans pour reprendre cette exploitation de poivre. A l'époque, elle faisait seulement un hectare. Aujourd'hui, l'exploitation s'étend sur trois hectares, ce qui reste petit. Nous allons vite comprendre que quand on veut produire du poivre bio et éco-certifié en famille, trois hectares c'est lar-ge-ment suffisant pour s'occuper toute la journée.

Le poivre pousse autour d'un gros tuteur, chaque pousse donne deux lianes qui s'enroulent autour du tuteur en bois pour atteindre une hauteur délimitée par l'exposition au soleil. Plus simplement, ces arbustes n'aiment pas le soleil mais ont besoin de chaleur et lorsque les lianes sont exposées pleinement au soleil, elles arrêtent de pousser. Du coup, pas besoin de les tailler, c'est un gros avantage ! Sur ces lianes, le poivre pousse en petite grappes comme le montre la photo au dessus.

NB : Qui dit agriculture biologique et label éco-certifié dit bien sûr nombreuses contraintes. Comme nous l'avons expliqué plus haut, les lianes n'apprécient pas le soleil en trop grande quantité mais elles ont besoin de beaucoup de chaleur. L'idéal serait donc de couvrir l'ensemble de la plantation avec une bâche en plastique, c'est ce que font les autres plantations. Autre ennui, les petits animaux qui viennent grignoter les arbustes. Là aussi, Sothy's et son mari ont trouvé des astuces naturelles mais le plus simple serait d'utiliser des pesticides, comme le font les autres plantations. Forcément, le rendement n'est pas le même ! Pour vous donner un ordre d'idée, un arbuste comme on le voit plus haut sur la photo donne en moyenne un kilo de poivre par an (ce qui est très très peu) contre sept ou huit kilos chez leurs voisins Vietnamiens. Après, la qualité est loin d'être la même, c'est ce qui fait la différence.

Les différentes variétés de poivre qui sèchent sous la serre (il manque le poivre vert)

Mais comment obtient-on du poivre vert, blanc, noir ou rouge ? Vous le savez peut être déjà.. Quant à nous, nous en savions juste une petite partie. Dans un premier temps, il faut savoir que le poivre vert doit être pensé en lien avec le poivre noir et le poivre rouge avec le poivre blanc. A partir de là, les choses sont plus simples à comprendre. Le poivre vert est un poivre qui n'est pas considéré comme étant "mûr", c'est un poivre jeune. Si il est récolté vert, il donnera du poivre vert et du poivre noir. Lorsque le poivre récolté vert est séché, il donne du poivre noir. Si on attend un peu plus longtemps que le poivre mûrisse, le grain va devenir rouge. Si il est récolté rouge, il donnera du poivre rouge et du poivre blanc. Lorsque le poivre récolté rouge est séché, sa carapace s'enlève et il reste un grain de poivre blanc. Tous les procédés de séchage pour le poivre (hormis pour le poivre vert qui n'a pas besoin d'être séché) se font sous une serre comme le montre la photo juste en dessous. Je vous confirme, c'est un vrai sauna !

Serre

Après le séchage, le poivre va pouvoir être vendu. Juste avant, une petite étape a son importance, celle du triage des grains. Et oui, même dans la vente de poivre, il y a un calibre à respecter et pour cela, il faut trier les grains un par un. C'est le père de Sothy's qui s'attelle à cette tâche fastidieuse (en partie car il n'est pas le seul à le faire, heureusement). A l'œil nu et à l'aide d'une pince à épiler, il rempli grain par grain le pot qui sera proposé à la vente.. Quel travail et surtout quelle patience. Nous sommes admiratifs. On comprend beaucoup mieux pourquoi le poivre coûte un certain prix ici.

Triage des grains de poivre

La visite touche à sa fin, nous sommes ravis de cette expérience. Bien sûr, nous n'avons pas résisté à la tentation d'acheter du poivre.. Nous l'avons goûté et je dois dire que c'est de loin le meilleur que j'ai goûté dans ma vie ! Oui c'est vrai, nos sacs à dos sont déjà lourd mais bon, ce n'est que 250 grammes.. A chaque fois c'est ce qu'on dit, mais 250gr + 250gr + 250gr ça finit par peser 😛 !

Pepper Tea and Coconut

Nous terminons par une petite pause boisson avant de repartir sur nos vélos. Je dois dire que l'on a légèrement la flemme de repartir, il fait très chaud, le soleil tape bien comme il faut et nous voyons les gens arriver et repartir en tuk-tuk.. Mais non, il va falloir remonter sur le vélo et faire les 17 kilomètres pour rentrer à Kep ! Du coup, juste avant de partir, on a goûté un tea au poivre, franchement pas mal ! Pour la coconut, c'est un classique hihi, rien de nouveau.

Voici leur site internet de la plantation de poivre de Sothy's : http://mykampotpepper.asia/?lang=fr

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Kep, une ville nature où on apprécie se détendre

Cette après-midi, nous avons profité d'une jolie vue sur la mer en prenant un peu de hauteur. A quelques pas du centre ville, il est possible de se promener dans le parc national de Kep. C'est parti pour 8 kilomètres de marche tranquille, le parc est en partie ombragée et on se sent complètement en immersion dans la nature. Nous passons un très bon moment, l'occasion d'être au calme, d'entendre les oiseaux chanter et de côtoyer nos petits amis les singes de très près..

Il est 13h, nous redescendons du parc national pour reprendre le chemin de la Guest House. Avec la chaleur et l'humidité qu'il fait, nous avons bien besoin de prendre une douche ! D'ailleurs, je crois que c'est l'un des seuls moments où nous sommes vraiment heureux d'avoir une douche froide car tôt le matin ou tard le soir, c'est une autre histoire hihi.. Bref, sur le retour, nous sommes passés devant plusieurs hôtels et lodges avec piscine, vous imaginez le truc. Nous n'avons pas résisté, nous nous sommes arrêtés pour demander combien coûtait l'entrée de la piscine. En Asie, c'est pratique courante. Souvent, les hôtels affichent devant la porte d'entrée le prix pour avoir accès à la piscine. Nous avons été reçu par le barman qui nous a expliqué qu'il fallait juste consommer une bière ou un jus de fruit. Voilà le plan parfait ! Voilà des lustres que nous n'avons pas nagé une longueur, quel plaisir... En plus, nous étions seuls, encore mieux ! Bref, comment profiter d'une jolie piscine par un temps d'été avec un tout petit budget :D

Selfie piscine

Kep et son coucher de soleil

Nous n'oublierons pas notre petite escapade à Kep, un endroit où nous nous sommes sentis bien et où nous avons pu admirer de très beaux coucher de soleil, un petit verre/canette/coconut à la main.. En parlant du soleil, nous nous sommes pas trop méfiés mais il est particulièrement fort ici. Résultat, notre peau en a repris un sacré coup ! Voici quelques photos du coucher de soleil à Kep à divers endroits..

Que dire de plus, nous allons bien. Bientôt quatre mois que nous sommes partis, le temps passe à une vitesse incroyable. Chaque jour, on continue de se rappeler la chance que l'on a de vivre tout ça, même si par moment, c'est loin d'être évident d'avoir sa maison sur son dos. Il y a toujours des petits ennuis, des petits imprévus mais il y a surtout de très beaux moments. Nous avons un petit coup de pompe ces derniers jours, Romain a un coup de fatigue qui perdure et moi j'ai mal à la gorge.. Avec le ventilateur, ce n'est pas chose rare mais cette fois ça semble plus sérieux. L'angine blanche a fait son apparition, et elle devra passer toute seule avec du citron vert car il n'y a pas d'autres moyens ! A part ça le moral est bon, on garde le rythme et nous sommes toujours aussi déterminés !

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Ce matin, nous sommes le 27 janvier, nous partons de Kep pour l'île de Koh Rong située au large de Sihanoukville. Il n'y a rien à voir à Sihanoukville, c'est une ville qui a été envahie par les chinois avec les casinos et les buildings.. C'est une horreur. Malheureusement, c'est une étape obligatoire si on veut prendre le bateau pour rejoindre Koh Rong. Nous avons choisi de nous rendre à Coconut Beach, de nombreux voyageurs nous l'ont recommandé. C'est parti pour 45 minutes de speed boat ! Pendant ce temps, un italien nous aborde et tente de faire un brin d'humour à Romain à propos de la gente féminine et de moi en particulier.. Bref, un homme seul qui aurait aimé un peu de compagnie et qui voulait plaisanter quelques minutes. Nous arrivons sur la plage, nous sommes agréablement surpris. C'est ici que nous avons décidé de passer trois jours et deux nuit puis finalement quatre nuits.. Bien sûr, sur les îles, tout est un peu plus cher mais nous avons quand même réussi à trouver un bon compromis : la tente ! A 7 dollars la nuit pour 2, nous dormons dans une tente avec un ventilateur. La douche et la salle de bain partagée se trouve un peu plus loin mais c'est pas grave, ça rappelle l'esprit du camping ! Why not ?

Avec l'angine blanche, ce petit séjour dans l'île n'a pas été de tout repos, surtout dans une tente ahah. Ce n'est pas grave, c'est le jeu. Nous en avons bien profité. Nous avons fait la connaissance de Pauline et Thibaut, un très gentil couple français avec qui nous avons partagé de très bons moments. Entre balade, snorkeling, lecture, baignade, lâché de lanternes à la tombée de la nuit, sortie planctons lumineux en pleine nuit, nous avons passé un très bon séjour.

Team Coconut Beach

Nous sommes le 31 janvier, il est 9h, l'heure pour nous de repartir vers Phnom Penh.. A très vite pour la suite de notre aventure ! :D

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Publié le 2 février 2018

Nous avons passé une très longue journée dans les transports pour rejoindre Siem Reap, première étape de notre voyage au Cambodge. Après avoir pris 3 bus, fait l'expérience de l'une des frontières les plus corrompues du monde et avoir marché plusieurs kilomètres pour rejoindre notre Guest House, nous voilà arrivés à Siem Reap. Quelle aventure ! Le contraste est surprenant. Depuis Hanoï, nous n'avions pas connu l'agitation des grandes villes.. Il faut dire qu'au Laos, même la capitale Vientiane n'avait rien d'une capitale (ce qui n'est pas péjoratif).

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Comme d'habitude, le van nous a déposé je ne sais où, à 5 kilomètres du centre ville. Il est 19h, pas question de payer un tuk-tuk, c'est à pied que nous rejoignons notre Guest House située à 3 kilomètres de là. Nous sommes accueillis par une adorable famille. Ici, tout est prévu pour qu'on se sente bien et le rapport qualité prix est imbattable.. Les vélos sont mis à disposition gratuitement, le petit déjeuner (copieux) est compris, un aller en tuk-tuk pour le centre ville est offert tous les jours et les lieux sont propres.. Que demander de plus ? Tout cela, pour un tout petit prix. Bien sûr, si on veut la même chose en plein centre ville, il faut être prêt à payer deux voire trois fois le prix.

Siem Reap est une ville située à l'ouest du pays qui compte environ 230 000 habitants. Elle doit sa renommée mondiale à la fameuse cité d'Angkor, située 8 kilomètres au nord de la ville, qui accueille chaque année des millions de visiteurs. Le lendemain de notre arrivée, nous avons donc une mission : acheter le précieux sésame qui nous permettra de visiter la cité d'Angkor. Là encore, rien est simple. Nous voilà partis pour 7 kilomètres à vélo, direction la billetterie. À l'arrivée, c'est la stupéfaction devant la horde de touristes. Bien sûr, nos amis de toujours les chinois sont là en masse avec leurs ombrelles. Bref, acheter ou non le billet pour la cité ? Telle est la question que nous aussi nous nous sommes posés pour tout un tas de raison.. C'est vrai que l'entrée est chère (encore plus chère depuis 2017) et qu'il y a beaucoup de monde, mais d'un autre côté, être venus jusqu'ici et ne pas y aller, nous trouvons ça bien dommage. La deuxième question est : pendant combien de temps visiter le site ? Il est possible d'acheter un pass 1 jour, 3 jours ou 5 jours. Le pass 3 jours est utilisable sur une semaine et le pass 5 jours sur un mois. Devant la persuasion de Romain, nous prenons le pass 3 jours. Honnêtement, vu le prix, j'aurai pris le pass 1 jour mais j'entends ses arguments... Rendez vous dans trois jours pour connaître nos impressions.

Notre PASS et nos (affreuses) têtes !
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Jour 1 - Lever du soleil à Angkor Vat et grande boucle

4h20, le réveil sonne. Aïe.. La nuit a été courte, surtout pour Romain qui a fait le festin d'un ADORABLE moustique. Il est temps de nous habiller, et de nous dépêcher de monter sur notre vélo ! Petite parenthèse, voici nos compagnons pour trois jours :

Nos copains les vélos (c'est sûr, c'est pas des vélos de compétition)

Et oui, c'est parti pour découvrir les Temples d'Angkor. Nous sommes ravis. Pas question de partir plus tard, on louperai le lever du soleil prévu à partir de 6h. Il est 5h, nous récupérons le petit déjeuner en take-away gentiment préparé par notre Guest House et nous fonçons à toute allure. L'entrée dans la cité d'Angkor se situe à environ 8 kilomètres de la ville, il faut déjà une petite trotte pour y aller. Ensuite, la cité est très vaste.

Même sans être un fanatique des temples, il est impossible de passer à côté de ce site archéologique classé au Patrimoine Mondiale de l'UNESCO. Tout le monde en a déjà entendu parler au moins une fois dans sa vie. De notre côté, nous nous sommes toujours demandés ce que cette cité renfermait. C'est donc ce que nous avons découvert. Avant toute chose, nous avons eu envie de vous en dire un peu plus sur l'histoire de cette incroyable cité. Nous avons lu pas mal d'articles, nous avons épluché quelques sites internet pour pouvoir comprendre le plus simplement possible cette partie de l'histoire qui nous était totalement inconnue. Sincèrement, c'est assez complexe, évidemment.. En quelques mots, pour essayer d'en dire ni trop peu ni pas assez, voici ce qu'on a retenu : "Angkor est un rassemblement de temple inscrit au patrimoine de l'Unesco depuis 1992. Ce lieu est l'une des anciennes capitales Khmer ; l'empire Khmer a débuté au IXème. Le dieu-roi Jayavarman unifia les peuples Khmer au IXème siècle. Suite à un conflit contre une tribune adverse, la capitale sera perdue et subira un changement de religion : l'hindouisme laissera place au bouddhisme avant de retrouver sa religion d'origine (de nombreux bouddhas furent alors détruits). Quelques siècles plus tard, la religion officielle Khmer changera en faveur du bouddhisme et ces identités religieuses laisseront d'importantes traces sur les monuments et temples. L'empire Khmer s'effondrera au XVème siècle lors des attaques provoqués par les Thais et les Chams, laissant la cité d'Angkor à l'abandon et laissant la nature reprendre son plein pouvoir".

Lever de soleil sur Angkor Wat

Le Temple Preah Khan : une heure et demi de visite.

Le Temple Neak Pean : 20 minutes de visite.

Le Temple Ta Som : 40 minutes de visite.

Le Temple East Mebon : 20 minutes de visite.

Le Temple Pre Rup : 30 minutes de visite.

Pause repas au bord du lac Srah-Srang :

Le Temple Banteay-Kdei : 45 minutes de visite.

Bilan de la journée : 50 kilomètres à vélo + la visite des temples à pied.

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Jour 2 : Petite boucle

5h, le réveil sonne. Ce matin, nous n'irons pas voir le lever du soleil mais nous allons quand même partir tôt. L'objectif est de fuir les cars de touristes qui commencent la boucle à partir de 8 ou 9 heures du matin. Nous arrivons donc devant le Bayon à 7h du matin. Le temple ouvre dans trente minutes, le temps pour nous de prendre notre petit déjeuner en mode pique-nique avec un adorable petit voleur à côté de nous... Bien joué mais non, tu ne piqueras pas nos tartines !

Le petit déjeuner pris, nous voilà un peu plus en forme. La journée d'hier a été bien remplie et une nouvelle grosse journée s'annonce. Il va nous falloir de l'énergie. Tôt le matin, l'air est plus frais, la visite des temples et les efforts à vélos sont mieux supportés..

Le Temple Bayon (ou le temple aux 1000 visages) : 1h15 de visite avec les premiers rayons de soleil.

J'adore cette photo

Le Temple Baphion : 30 minutes de visite.

Le Temple Angkor Tom (la terrasse des éléphants) : visite très rapide.

Le Temple Ta Prohm : 1h de visite (+ petite pause encas)

Le Temple Takéo : 20 minutes de visite.

Le Temple Angkor Wat : 1h30 de visite.

Bilan de la journée : 45 kilomètres à vélo + visite des temples à pied.

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Nous avons profité que le pass soit valable sur une semaine pour prendre un jour de repos, nous nous sommes baladés à Siem Reap..

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Jour 3 : le groupe des Temples Roluos.

Aujourd'hui, nous avons le choix : retourner dans la cité d'Angkor ou aller visiter un autre groupement de temples (qui fait aussi partie des temples d'Angkor) situé à 15 kilomètres à l'est de la ville. Nous décidons de nous rendre là-bas pour changer un peu, il paraît que ce groupement de temples serait le plus ancien de tous. Il est 13h30, c'est parti pour 15 kilomètres de vélo. Clairement, la route regroupe tous les côtés désagréables pour une balade à vélo : une énorme pollution, un grand axe routier, une chaleur étouffante et une pleine exposition au soleil. Ce n'est pas grave, nous y sommes et nous pédalons, il faut s'accrocher ! 14h15, nous arrivons devant le premier temple. Nous en enchaînerons deux autres par la suite jusqu'à ce que le soleil se couche...

Bilan de la journée : 30 kilomètres à vélo.

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La cité d'Angkor, une cité en libre accès où les voitures circulent, les gens mangent, dorment, travaillent...

Dans tout ça, nous n'avons pas évoqué la ville de Siem Reap. En quelques mots, le tourisme est très présent. Nous avons fait le tour de la ville à vélo, nous avons apprécié nous promener, flâner à droite et à gauche, nous perdre dans les rues.. enfin pas trop non plus car nous finissions toujours au petit stand de rue tenu par notre papi shake's préféré : pineapple/lemon pour moi, watermelon ou mango pour Romain. MIIIIIIIIIIAM. En bref, cette ville n'offre rien a voir de particulier, ce qui explique (peut être) aussi le fait que nous ayons peu de photos.

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Nos impressions sur la cité d'Angkor :

- C'est un lieu très touristique mais si on se lève tôt et que l'on visite les temples dans le sens inverse des touristes, on arrive à croiser très peu de monde (nous avons été très surpris d'ailleurs).

- La cité d'Angkor est un site riche en histoire qu'il faut à tout prix conserver. Les temples sont très beaux, nous n'avons pas les mots pour vous décrire l'ambiance qui règne ici.. C'est à vivre. Nous avons été impressionnés de voir à quel point la nature a le plein pouvoir ici. A certains endroits, les arbres et les temples forment qu'un.

- 3 jours à vélo c'est loin d'être reposant, parfois ça devient même un peu usant. Par contre, la cité d'Angkor vaut vraiment la peine d'être parcourue à vélo.. Autrement c'est le tuk-tuk, très cher bien sûr et bien moins charmant (selon nous).

- Romain avait raison (je dois bien l'avouer) il fallait un pass trois jours... Une journée c'est bien trop court. Visiter les temples d'Angkor demande beaucoup d'attention et de concentration et il est vite possible de faire une "overdose", sans compter le soleil de plomb qui tape sur la tête. C'est quand même plus agréable de prendre le temps, de pouvoir tout voir ET de garder un beau souvenir de ce moment.

- On ne supportait plus les chinois avant Angkor, notre ressenti n'a pas changé, il a même empiré. Nous avons été témoins de scènes absolument irrespectueuses (à nos yeux). Bien sûr, on dit les chinois, ils ne sont pas tous comme ça c'est vrai mais disons que très peu prouvent le contraire.

- Nous avons été très surpris de constater (dans le sens positif) que la cité d'Angkor est un lieu de vie accessible à tout le monde. C'est un grand quartier, un endroit où il est autorisé de circuler en toute liberté.. Nous pensions que le pass donnait un accès à la cité d'Angkor mais en fait pas du tout, il donne l'accès aux temples uniquement. Tout le reste ne nécessite pas de pass.

- "Quand il n'y en a plus, il y en a Angkor", la petite blague facile à placer pendant ces trois jours. Le premier jour c'était drôle, le deuxième jour un peu moins, le troisième jour on ne réagissait même plus ahah... Il faut dire que l'effet de surprise ne fonctionne plus très bien au bout d'un moment.

- Nous aurons beaucoup rigolé, parfois beaucoup râlé mais nous en avons surtout pris plein les yeux.. Une petite dédicace à toutes les entorses évitées de justesse dans les temples et à ma chute à vélo le deuxième jour à 6h45 du matin histoire de se mettre en jambe.

- Notre temple coup de cœur : Le Bayon.

Trop romantique
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Demain matin, nous partons pour la ville de Battambang, située à 100 kilomètres au sud ouest de Siem Reap, de l'autre côté du lac Tonlé Sap. La ville en elle-même n'offre pas grand chose à voir paraît-il mais le trajet pour s'y rendre en bateau vaut le détour car il permet de passer au cœur des villages flottants. L'idée de naviguer à très lente allure entre ces maisons sur pilotis nous plaît bien. Le temps de plier bagages, de ranger notre sac à dos, faire un peu de tri et nous voilà prêt à partir. A demain matin !

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5h du matin, le réveil sonne. On n'a pas du tout envie de se lever, les moustiques et la chaleur ont transformé la nuit en une bataille (nous = 0 - VS - les moustiques = 1). 5H45, nous voici prêt pour monter dans le pick-up qui doit nous emmener à l'embarcadère non loin du centre-ville. Notre bateau pour Battambang part à 7h (en théorie). Il est 6h30, le petit van passe nous chercher avant d'aller chercher d'autres personnes. Nous faisons un petit tour des hôtels de la ville, avec la climatisation à fond les ballons (c'est franchement pas la peine, ça caille là). Finalement, le chauffeur nous dépose en plein centre ville de Siem Reap, à 3 kilomètres de la Guest House où nous avons dormi. Il est 7h, tout ça pour ça. Apparemment, nous devons attendre un autre mini-bus. Voilà encore un sacré bazar, on se doutait bien que les choses n'allaient pas être si simple ! Vous non plus j'imagine, à force, vous êtes habitués à nos petites péripéties dans les transports. Nous attendons dix, vingt, trente minutes, une heure... Nous faisons connaissance avec un couple plus âgé que nous en voyage pour trois semaines au Cambodge. Une heure et demi après, on vient enfin nous chercher. Si ce n'était que ça franchement, on aurait pu s'y rendre par nos propres moyens à l'embarcadère !

Bref, nous arrivons au bord du lac Tonlé Sap où des bateaux nous attendent. C'est la cohue, il y a un monde fou, pas uniquement des touristes, beaucoup de locaux.. On dirait que c'est un gros carrefour de transports fluviaux ici. Nous entendons crier « Battambang ! » ; « Phnom Penh ! », nous sortons notre ticket de bateau et qu'est ce que l'on voit écrit dessus : « Phnom Penh ». Euh, pause là. Compliqué de faire une pause, tout le monde se pousse et veut avancer. C'est écrit Phnom Penh ? Mais nous avons acheté un billet pour Battambang nous ! Qu'est ce que c'est cette embrouille ? On comprend très vite que le monsieur de la Guest House s'est trompé, nous avons payé le prix pour Battambang mais le ticket est bel et bien pour Phnom Penh.. De toute façon, ils ne vérifient pas les tickets avant de monter dans les bateaux si bien qu'en ayant montré son billet à l'entrée de l'embarcadère, on choisit ensuite le bateau que l'on veut. Qu'est ce que l'on fait ? On saute Battambang ? Allez, on verra bien. Nous donnons nos tickets à la dame qui nous fait signe de descendre vers tel bateau. Il est 9h et nous embarquons pour Phnom Penh, ce n'est PAS DU TOUT ce que nous avions prévu. Nous nous laissons porter par l'aventure.. Et ça a un petit côté chouette.

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Bien sûr, comme toujours, il y a beaucoup plus de places vendues que de places disponibles.. Surtout si comme nous, vous changez d'avis. Résultat, certaines personnes sont debout pendant que d'autres sont très étonnés du transport. C'est clair, c'est loin d'être ce qui est vendu sur la photo, mais ça ne change pas de d'habitude, enfin pour nous. A force, on connaît bien les combines et nous savons pertinemment que bien souvent, la description ne correspond en rien avec la réalité. Et oui ma petite dame.. Mais je comprends, c'est rageant voire même honteux. On ne peut rien y faire. Je dois dire que cette fois-ci, l'agence qui a vendu le ticket de bateau à ce couple a quand même fait fort en leur promettant un grand bateau avec un endroit pour se restaurer et un effet « aquarium » sous les pieds. C'est tout l'inverse, nous sommes serrés, il y a très peu de place, juste quatre rangées de sièges et pas vraiment la possibilité d'aller à l'extérieur, sauf si on s'accroche aux rebords du speed-boat. En plus de ça, l'eau est marron alors l'effet aquarium avec vue sous marine on repassera ! Grosse désillusion pour ce charmant couple un peu trop naïf.

La traversée du lac Tonlé Sap durera 6h30, mais nous sommes surpris car le temps ne nous a pas paru si long que ça.. Cela vient sûrement du fait que nous commençons a avoir l'habitude de passer des heures et des heures dans les transports et souvent sans trop de confort. On ne sait pas combien d'heures nous avons passé dans les bus, les vans, les bateaux et les tuk-tuk depuis le début du voyage mais le chiffre doit être élevé ! Nous alternons entre l'extérieur et l'intérieur du bateau, tout dépend où nous nous trouvons. La première et les deux dernières heures de la traversée sont très intéressantes, nous avons l'occasion de passer juste à côté de plusieurs villages flottants et d'observer toute cette petite vie qui s'organise sur l'eau comme sur terre..

L'école, la gendarmerie, la supérette, tout y est mais tout est sur pilotis et plus ou moins avancé sur le lac. Certaines maisons sont même entourées d'eau et sont accessibles seulement par bateau. Ce qui est marquant, c'est de constater à quel point ce lac est pollué.. Les locaux utilisent le lac pour vider les poubelles, jeter du matériel qui ne fonctionne plus, rincer les bidons d'essence mais aussi et surtout pour se laver, laver leurs légumes et autres nourritures, laver le linge, etc.. Se pose alors un très gros problème sanitaire pour les gens qui vivent dans les villages flottants du Tonlé Sap.

Là encore, des dizaines et des dizaines d'enfants nous font coucou, nous nous échangeons des grands sourires.. Nous passons à côté de nombreuses embarcations de pêcheurs. Ils travaillent dur, mettent à l'eau des filets de pêche à l'aide de petits bouts de polystyrène pour garder un repère flottant. A l’horizon, on peut observer des centaines de bout de polystyrène qui flottent à la surface de l'eau, parfois, ce sont même des bonbonnes d'anti-moustiques vides qui servent de repères (aïe). Il fait très chaud, le ciel est couvert pourtant le soleil tape très fort. Ils font un travail difficile qui n'a rien d'une petite promenade paisible sur l'eau. Les embarcations avancent très lentement, souvent avec des petits moteurs à faible puissance...

Nous arrivons à Phnom Penh... Grâce à ces heures d'observation, ce trajet en bateau nous a précieusement marqué par ses découvertes. Nous récupérons les sacs à dos, nous ne savons pas du tout où nous allons aller ni ce que nous allons faire étant donné qu'à cette heure-ci, nous devrions être à Battambang.. Comme quoi, en seulement quelques heures, tout peut changer. Et ça a du bon l'imprévu, on en est persuadé ! On vous en dira un peu plus les prochains jours, en attendant, nous partons à la découverte de la capitale cambodgienne..

Arrivée à Phnom Penh

12
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12
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Nous revoilà ! :D

Nous sommes donc le 12 janvier, il est midi, Loïc nous dépose à l'entrée du terminal de bus sud de Packsé. Ni une ni deux, sans avoir eu le temps de poser un pied en dehors du pick-up, un mec qui passe par là en criant "four thousands islands" tente d'attraper mon gros sac à dos pour le mettre sur une camionnette. Du calme mon ami ! On arrive, laisse nous le temps de descendre de là, tu ne sais même pas où on veut aller. Après avoir remercié très chaleureusement Loïc et dit au revoir à Fanny et son copain (nos connaissances du jour), nous nous dirigeons près de la camionnette en question. Nous allons effectivement aux 4000 îles et nos sacs sont déjà chargés sur le toit de ce mode de transport plutôt atypique, un mélange entre un pick-up et une camionnette. Il est 12h30, le transport ne partira pas avant 13h. Il faut attendre que toutes les places soient occupées avant la mise en route du moteur. Patience, le maître mot.. Pendant ce temps, nous repérons, enfin Julie repère du coin de l'œil un vendeur de pastèques (rassurez vous, Julie ne parle pas encore d'elle à la troisième personne, je fais une incruste) ! Sans attendre, elle sort et fonce comme une furie vers lui en acheter pour le voyage. Voilà comment nous nous sommes retrouvés avec 2 pastèques, une découpée et une entière. C'était troooooooop BON !

Miam la pastèque !

Ca y est, nous partons. Nous sommes environ 25 personnes chargées (sur trois rangées) dans la benne d'une camionnette avec quelques bancs (très) faiblement rembourrés. Je peux vous dire qu'après seulement une heure de voyage, on sens bien comme il faut les planches en bois sous nos fesses ! On garde le sourire, en même temps, il n'y a pas de raison d'être triste.

Selfie camionnette

Nous faisons très peu d'arrêts sur le chemin. Non, c'est une blague ! Vous nous avez cru ? Entre les arrêts pour charger/décharger les locaux et les pauses achats, bref c'est comme d'habitude, vous connaissez la musique. L'arrêt le plus marquant de la journée est celui que nous faisons vers 15h. Pendant que le chauffeur part soulager une envie pressante, des vendeurs ambulants envahissent d'un seul coup notre espace vital.

En seulement une minute, la benne de la camionnette est entourée de vendeurs, voire même REMPLIE de vendeurs car ils ne se gênent pas pour monter à côté de vous histoire de vous montrez de très près ce qu'ils ont à vendre. C'est parti, tous les passagers achètent une, deux, trois (voire plus) brochettes de poulet. Vous comprenez, il ne faut surtout pas se laisser mourir de faim ! Les transactions se font rapidement, les billets fusent de tout les côtés, jusqu'à même tomber par terre. Bien entendu, ils ne restent jamais longtemps au sol ! Nous finissons par reprendre la route. Nos fesses brûlent, notre dos est en compote, il fait très chaud et humide. Nous sommes entassés, les odeurs sont fortes et les bruits de mastications omniprésents. Il est 17h quand nous arrivons sur le rivage après 5h30 de transport, il était temps.

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Nous avons choisi de passer quelques jours sur l'île de Don Det. Depuis l'embarcadère de Nakasong, nous apercevons l'île mais l'option de la nage est à oublier. Il ne nous reste plus qu'à trouver un bateau. Aucun problème, tout est bien indiqué, pas de tentative de corruption à l'horizon (pour une fois). Nous sommes sur la barque, la seule chose maintenant c'est d'attendre qu'elle se remplisse. Comme d'habitude, la rentabilité est plus importante que la ponctualité... D'ailleurs, le monsieur censé nous faire traverser l'a bien compris, il nous répète de temps en temps "five minutes more" en plaisantant, on n'est pas naïfs, on sait très bien que l'on peut multiplier au minimum par trois le temps à attendre. Ce n'est pas grave, nous avons le temps.. En plus de ça, nous avons une très belle vue ! :D

Pendant la traversée, le soleil commence à se coucher.. Nous profitons des derniers rayons de la journée, c'est dépaysant. Le décor change radicalement, en quelques heures, nous sommes passés de l'agitation du terminal de bus de Packsé à la douceur des 4000 îles.

Selfie barque
Coucher de soleil lors de la traversée..

Nous arrivons très rapidement dans l'unique petit village de l'île de Don Det. Nous rejoignons Loïc et Charlène que nous avions rencontrés à Luang Prabang. Nous sommes très heureux de nous revoir ! C'est ici, dans des petits bungalows au confort rudimentaire à six euros la nuit (pour deux!) que nous allons passer quelques jours. Le GROS point positif, c'est bien la vue depuis notre terrasse sur le coucher de soleil, ce qui compense largement l'absence d'eau chaude, une question de priorité hihi. Tous les soirs, nous admirons donc autour d'une bière (ou d'un jus de fruit) ce magnifique coucher de soleil.. Impossible de s'en lasser, les couleurs sont magnifiques. Voici quelques photos..

A la tienne Romain !

L'île de Don Det est reliée par un pont (réalisé par des français, détail très important) à l'île de Don Khone qui est plus grande et plus sauvage que sa voisine. Située à l'extrémité sud du Laos, l'archipel des 4000 îles prend vie au cœur du Mékong. Il y aurait 4000 îles en totalité, mais seules trois sont habitées et habitables : Don Kong, Don Det et Don Khone. Pour vous donner une idée de la taille des îles et de la localisation, nous avons trouvé cette photo sur internet :

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Les 4000 îles
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Notre séjour ici se résumera en 3 points principaux : repos, vélo et bons moments ! Tout d'abord, le repos. Il faut l'avouer, ce lieu est idéal pour vaquer à cette belle occupation. Aucune voiture n'est présente sur l'île, le lieu respire le calme et la douceur et chacun avance à son rythme (calme et lent de préférence).

Cascades

Les paysages, contrairement à ce que l'on pourrait penser, sont assez variés. Rizières, cascades, bord du Mékong.. On se laisse facilement perdre dans ces endroits. D'ailleurs, nous sommes très surpris de constater que cette île n'est pas uniquement une île touristique. C'était notre crainte. En fait, quelques mètres après le village "touristique" de Don Det, on fait l'expérience de cette île très sauvage.. Beaucoup de locaux possèdent une petite ferme, une petite guest-house ou un petit restaurant. En fait c'est ça, beaucoup de locaux vivent toute l'année sur ces trois îles où l'on retrouve des temples, des écoles, des petites supérettes, un marché local.. Cette île vivait bien avant le tourisme, nous préférons largement ça. Bien entendu, c'est aussi le paradis de animaux en tout genre..

Une habitation
Coeur de l'île de Don Det

Mais comment parcourir cette île sauvage ? Oubliez les deux-roues s'il vous plaît, c'est bien trop dommage. Il reste le vélo ou bien la marche. Nous choisissons de visiter les îles à vélos, elles sont parfaitement accessibles moyennant quelques remous. Nous voilà partis tous les deux, tous les trois ou tous les six (ça dépendait des jours) à travers les champs de rizières, la forêt, etc.. Ici aussi, il n'est pas rare de tomber nez à nez avec un buffle. Nous croisons des dizaines et des dizaines d'enfants, les "Sabaidee" pleuvent ainsi que les "coucou" de la main, des visages et des sourires d'enfants que jamais je ne voudrais oublier.

Balade à vélo entre copains

Le soleil tape mais l'île est suffisamment ombragée pour rendre les balades agréables. Vous devez en avoir marre de lire qu'il fait beau, que l'on a chaud, surtout que des fois on se plaint un peu (honte à nous). Croyez-nous, on vous a envoyé le soleil il y a un petit moment... Nous avons donc loué les vélos à une petite dame du village. Nous commençons à avoir une sacrée expérience dans la location de vélo tous pays confondus et le principe est simple : apprendre à faire des compromis. Il faut savoir qu'il y a toujours un petit détail qui va venir vous embêter pendant la journée, à vous de savoir lequel sera le plus supportable : pédaler les genoux pliés car la selle ne se monte pas, ne pas avoir de vitesses, entendre un bruit sourd à chaque coup de pédale, avoir un vélo qui pèse une tonne, ne pas avoir de sonnette ou de lumière. Avec le temps et en fonction du trajet à faire, si il fait nuit, si ça va être de la montée ou je ne sais quoi, il faut faire le bon choix ! C'est souvent une bonne partie de rigolade, qui peut rapidement tourner en prise de tête quand la journée annonce 30, 40 ou 50 kilomètres de vélo (on évite le plus possible de louer un scooter, nous l'avons fait qu'une seule fois).

Selfie vélos

Vous l'aurez compris, à notre grande surprise, les îles sont restées très sauvages et sont un vrai lieu de vie. Ici, les habitants vivent principalement de la pêche, de la récolte du riz, de l'exploitation des noix de coco et enfin du tissage de la soie. Bien évidemment, comme le veut le rythme de vie asiatique, les locaux effectuent la majorité des tâches très tôt le matin.. C'est ce que j'ai eu la chance d'observer le 13 janvier au matin. Les yeux écarquillés à 6h du matin, impossible de me rendormir. Ni une ni deux, sans trop de bruit pour ne pas réveiller Romain, j'ai chaussé mes baskets et je suis allée faire le tour de l'île de Don Det au pas de course. L'île prenait vie après une très courte nuit, les couleurs du lever de soleil se reflétaient sur les habitations en bois et en bambou, les locaux nettoyaient devant leurs maisons, préparaient un petit feu, étendaient du linge pendant que les enfants se préparaient à aller à l'école... J'ai terminé le tour de l'île ce matin là la tête remplie de souvenirs. Pour résumer, nous avons pris beaucoup de plaisir à parcourir ces deux îles en long, en large et en travers jusqu'à nous rendre à la pointe de l'île de Don Khone d'où nous avons pu apercevoir le Cambodge, notre prochaine destination.

Enfin, repos et détente rime aussi avec bons moments. Que ce soit sur nos vélos, sur la terrasse de nos bungalows, dans nos hamacs, autour d'un verre ou assis sur les coussins dans notre restaurant "cheap" préféré, nous avons bien rigolé et adoré ces quelques jours passés tous ensemble. En fait, il était rapidement l'heure de boire un coup, de manger un petit truc tout en jouant à un jeu de cartes ou à un jeu de dés, tout cela en admirant le coucher de soleil par exemple.. C'est vrai, toutes les conditions étaient réunies. Vous l'aurez compris, nous avons gentiment abusé des jus de fruits frais et de la bière (je vous laisse deviner qui consommait quoi, c'est pas trop compliqué hihi) ! D'ailleurs, c'est aussi un petit paradis pour les consommateurs d'une herbe qui rend joyeux ! Sur les pancartes des restaurants, vous pouvez lire "Happy pizza" ou encore "Happy shake". Ici, vous ne risquez rien à consommer. La police se charge de faire le tournée des bars pour se faire un peu d'argent en échange de leur silence. La police corrompue ?! Juste un petit peu alors.

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Bref, nous avons passé un super (court) séjour dans la plus grande simplicité entourés d'une bonne partie de nos connaissances du Laos. Nous nous sommes pas lassés de nous raconter nos expériences de voyages et nos dernières péripéties. J'ai eu la chance de passer le jour de mon anniversaire sur l'île de Don Det, un pur hasard car nous n'avions pas pensé notre itinéraire en fonction de ça. Je remercie tout particulièrement Loïc, Charlène, Valentin et bien sûr Romain. Merci d'avoir rendu cette soirée inoubliable, vous êtes géniaux !

Oui, les garçons ont bien bu..

Nous sommes le 15 janvier au matin, le jour s'est levé il y a peu de temps sur l'île et c'est l'heure pour nous de dire au revoir au Laos, un pays que nous avons particulièrement aimé pour son calme et sa beauté. Quand on pense au Laos, on pense bien sûr au bouddhisme qui prend une place très importante dans l'ensemble du pays. Ici, les lieux sont imprégnés d'une impressionnante sérénité, en tout cas, c'est comme ça que nous l'avons perçu. La population accueillante bien qu'elle soit très timide et réservée, ce qui lui donne beaucoup de charme. Par contre, c'est un peuple que nous avons trouvé très dur à la négociation. Le Laos est un pays pauvre mais qui peu à peu, jouie d'une croissance économique. C'est un pays très bon marché et très accessible pour nous les voyageurs mais en quelques années, lorsque l'on prend en référence d'autres expériences plus anciennes, nous constatons une augmentation des prix. Cette croissance est une bonne chose pour le pays qui possède de nombreuses ressources, le plus difficile étant de les exploiter autrement qu'avec l'aide d'un pays voisin. D'ailleurs, en ce point, le Laos nous rappelle la Bolivie. Enfin, le Laos, d'une superficie de 237 000km2 s'étend sur presque 1500 kilomètres du nord jusqu'au sud et compte (seulement) 6,758 millions d'habitants. Lorsqu'on lie ces chiffres, on comprend mieux l'immensité des paysages dépeuplés observés ces dernières semaines.. Ce pays est un petit joyaux et demande de s'éloigner des principales villes pour le connaître dans toute sa splendeur et surtout côtoyer la vie que mène les locaux. Bien sûr, ce pays nous aura réservé son lot d'incidents et de moments pénibles, surtout dans les transports puisque les axes routiers sont très peu développés. Nous garderons un merveilleux souvenir de notre périple au Laos, un pays dont nous attendions rien et qui nous a finalement conquis.

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Publié le 22 janvier 2018

3h50 du matin, "PACKSE, PACKSE, PACKSE!". Hein ? De quoi ?! Nous nous sommes assoupis il y a peu de temps, nous sommes un peu dans le coltard.. "Pourquoi il crie Packsé le chauffeur là ? Qu'est ce qui lui prend ? On le sait que l'on va à Packsé, c'est pas la peine de crier aussi fort ! Roule et éteint la lumière s'il te plait !"

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En fait, le chauffeur crie Packsé juste parce-que .. nous sommes arrivés au terminal de bus de Packsé. Non, ça n'était pas prévu qu'on arrive aussi tôt, pas prévu du tout même quand on sait que les bus sont toujours en retard sur l'heure d'arrivée prévue. Il est 3h55, nos sacs sont déjà sur le goudron alors que nous n'avons pas encore enfilés nos chaussures. Les locaux, eux, sont déjà tous sortis du bus. Il reste les six touristes du bus, complètement HS, qui ne comprennent pas trop ce qu'il vient de se passer. Bref, vous imaginez, on a très vite repris nos esprits ! Nous sommes donc dans le terminal de bus nord de la ville qui se situe à 12 kilomètres du centre et il n'est pas 4h du matin. Tout va super bien ! En plus, entre temps, nous avons décidé de ne pas aller à Packsé, la ville en elle-même n'offre pas grand chose à voir paraît-il. En tout cas, ce dont nous sommes sûres, c'est qu'à l'heure qu'il est et vue notre fatigue, nous ne voulons pas rester ici. Nous avons donc décidé cette nuit de prendre un autre bus pour rejoindre Tad Lo, ville située à 80 kilomètres à l'est de Pacské. Pour cela, nous devons prendre un bus au terminal de bus sud de la ville, situé à 16 kilomètres de là. J'espère que vous nous suivez toujours. Les premiers bus pour Tad Lo partent vers 8h. Donc normalement, tout aurait du s'enchaîner, au moins un peu. Là, pas du tout. Bref, nous sortons d'ici et nous négocions tous les 6 un tuk-tuk. Ah oui oui, ils sont déjà sur les chapeaux de roues eux (ils sont au courant que ton bus va arriver à cette heure-ci, pardis), ils sont heureux dans cette histoire. C'est un business bien rodé ces terminaux de bus à l'autre bout de la ville à chaque fois ! Voici comment nous nous sommes retrouvés à parcourir les rues de la ville de Packsé en tuk-tuk à 4h du matin. Nous laissons descendre Vincent et les 3 autres personnes au centre ville (complètement mort à l'heure qu'il est) et nous continuons jusqu'au terminal sud de la ville. Tant qu'à faire, nous allons attendre notre bus directement là-bas !

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Il est 4h20 du matin, il fait nuit noire au terminal de bus et nous sommes seuls. Le terminal est désertique, pas même un tuk-tuk pour nous tenir compagnie. Nous nous asseyons sur un banc, cela fait seulement quelques minutes que nous sommes là et pourtant nous finissons par nous rendre rapidement compte que nous sommes loin, très loin d'être seuls. Tiens, prends toi une bonne claque en pleine tête ! La misère humaine nous saute aux yeux (pas pour la première fois malheureusement), qu'est ce que c'est dur. Les gens dorment sur un banc pour certains, sur le sol pour d'autres.. Mais ce n'est pas tout, les bus garés dans le terminal ont les soutes à bagages ouvertes, en passant pour nous trouver un coin pour faire pipi (et oui, ça nous arrive hihi), nous voyons des gens entassés qui dorment à l'intérieur. En fait, il y a des gens un peu partout qui essaient tant bien que mal de se reposer quelques heures mais dans des conditions plus que précaires. Je vous passe tous les insectes, tous les animaux sauvages et la saleté qui se trouve ici tellement c'est difficile à décrire.

Terminal de bus sud de Packsé

5h30, le terminal de bus commence doucement à se réveiller avec la lumière du jour. Depuis quelques minutes, un laotien nous tape la discussion. Il s'appelle Somphone, il parle bien anglais, nous discutons de tout et de rien. Nous apprenons qu'il vit aux 4000 îles (notre prochaine destination normalement), d'ailleurs il attend le bus pour rentrer chez lui. Nous ne sommes pas très frais. Nous sommes crevés, plutôt très sales et nous collons de partout. Il fait humide, nous nous sommes pas lavés les mains depuis je ne sais combien de temps, bref TOUT colle, beurk.

Il fait sérieux comme ça mais c'est un rigolo !

Ce que nous avons envie de vous faire partager, au delà de nos états d'âmes sans importance, c'est la façon dont ce terminal de bus a pris vie ce matin là. Il n'est donc pas tout à fait 6h, trois femmes arrivent, choisissent un banc et commencent à réaliser des petits paquets de pains. Juste à côté, une autre femme s'assoie et sort de son panier pleins de petits aliments. Elle aussi, elle commence à faire des petits mélanges dans des sacs en plastique transparent. Une fois remplis, ils sont gonflés pour être joliment présentés à la vente aux extrémités du présentoir qu'elles portent sur les épaules. C'est tout une organisation, leurs petites mains travaillent à une vitesse, c'est assez impressionnant à voir. Pendant ce temps, on entend des grincements, ce sont d'autres femmes qui viennent ouvrir leurs stands dans le terminal de bus. Le bruit que l'on entend, ce sont les grilles qui s'ouvrent. Chacune a son petit market, ça va du petit café au présentoir de gâteaux, au présentoir de téléphones en passant par une étale de viandes/poissons à griller. Tout ce petit monde s'agite en même temps. Le chemin de ces petits bouts de femmes (car oui, il y a très peu d'hommes) croisent les voyageurs qui arrivent avec un bus de nuit, mais aussi les voyageurs comme nous qui attendent une correspondance. L'ambiance qui règne ici est digne d'une véritable fourmilière, en quelques minutes seulement, cet endroit plongé dans le calme absolu s'est transformé.

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Bref, dans cette histoire, nous finissons par obtenir des informations pour notre bus. C'est bien beau tout ça, mais il va quand même falloir lever le camp. Le bus part à 7h45, parfait. En routes les amis ! On va être francs, 80 kilomètres nous séparent de Tad Lo, c'est un bus local, nous partons donc dans l'esprit d'arriver vers 9h45/10 heures. FAUX, complètement faux. Nous arrivons à 11h30, et je vous passe les détails. On vient de mettre presque 4 heures pour faire 80 kilomètres, là on franchi des sommets ! Les conditions ont été désastreuses honnêtement, déjà de base ça aurait été un peu long mais après la journée d'hier + la nuit, c'est le combo gagnant ! Nous rions de fatigue et de nervosité les derniers kilomètres.. N'importe qui s'assoie sur notre siège (donc sur nous), du jus de viande ou je ne sais quoi nous coule dessus, la musique et les vidéos sur les téléphones tournent à fond (à quoi bon utiliser des écouteurs franchement) et notre tête va juste pas tarder à prendre feu. KEEP CALM. Nous sommes déposés sur la grande route à 11h30, le temps de rejoindre Tad Lo à pied, nous arrivons donc à 12h, sains et saufs. J'espère que vous aussi, vous êtes sains et saufs après un récit pareil... Sorry.

Vue depuis notre bungalow chez Loïc

Tad Lo est un petit village qui s'est développé essentiellement grâce au tourisme car il se situe sur ce que l'on appelle couramment ici "la boucle des bolovens". Dans le même registre que la "boucle de Thakhek" que nous venons de terminer, cette boucle à scooter permet de voir des plantations de café et des cascades. Elle est plus courte que celle que nous avons faite. Nous avons choisi de ne pas faire cette boucle car nous aimons les cascades mais nous ne sommes pas non plus des grands fans. La cascade de Luang Prabang nous a déjà conquis, nous voulions bien passer notre chemin pour cette fois. La deuxième raison, c'est que nous sommes un peu fatigués. Du coup, nous avons choisi de venir à Tad Lo (point de repère pour dormir lors de la boucle des bolovens) en bus pour nous poser un peu, louer un vélo ou un scooter sur place pour aller voir une plantation de café et peut être une ou deux cascades dans les environs les prochains jours si le cœur nous en dit. Comme ça, pas de pression. Et oui, qui dit location de scooter dit quand même qu'il ne faut pas trop s'éterniser, budget oblige. Au moins là, on fait comme on le sent.

Bungalow dans le jardin de la Guest House "Phoxy"

Nous enchaînons les refus auprès des deux Guest House que nous avions repérés. Avec l'aide de Loïc, un français installé depuis quelques années ici et tenant d'ailleurs une des Guests Houses où nous voulions dormir, nous avons trouvé un petit bungalow dans le jardin d'une petite famille bien sympa. Le confort est très sommaire, les toilettes sont dans le jardin, mais ça suffira amplement. Demain, Loïc nous a dit qu'une chambre se libérait, nous déménagerons nos affaires à ce moment là.

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Nous prenons le temps de nous reposer, et ça fait du bien. Les enfants sont très nombreux dans le village, ils courent dans tous les sens, cherchent à s'attraper les uns les autres mais aussi à attraper les animaux qui vivent ici.. C'est un vrai parc animalier, on trouve des cochons, des lapins, des chevaux, des coqs, des poules, des éléphants, des chiens, des chats.. Bref, prenez garde où vous mettez les pieds car on vous rappelle la règle d'or : ici, la route est à tout le monde. Nous faisons très rapidement le tour de ce petit village et de son marché situé à environ deux kilomètres de là. Si on se promène un peu dans les environs, on peut apercevoir deux cascades : "TadLo waterfall" et "Tad Suong". La première est située juste à côté du village et son accès est gratuit. Elle n'est pas très grande et très puissante mais elle est quand même très jolie à voir. La deuxième se situe à 6 kilomètres de là. Nous sommes donc partis vaillants à sa recherche pour finalement tomber sur un immense mur de béton.. Et oui, c'est la saison sèche, les valves d'eau sont coupées donc pas de cascade. C'est vrai que l'on avait entendu parler de cette histoire mais nous n'avons pas fait le rapprochement. Tant pis, ça sera pour une prochaine fois. En tout les cas, vu la hauteur du mur, la chute d'eau doit être vraiment splendide !

C'est dans les champs d'herbes hautes que nous essayons petit à petit de nous dessiner un chemin. Nous n'avons pas envie de prendre la route principale mais il n'existe pas vraiment de chemin qui longe la rivière.. Nous arrivons quand même à passer par ces endroits au bord de l'eau. Nous avons la chance d'assister à des scènes du quotidien cachés derrière les arbres. Nous décidons de nous asseoir un peu pour prendre le temps de comprendre tout ce qu'il se passe ici..

La rivière est un lieu de jeu, un lieu de travail mais aussi un lieu où les locaux effectuent des tâches quotidienne comme laver le linge ou se laver eux-mêmes.. Ici, la bonne humeur règne, petits et grands rigolent et jouent. Pendant ce temps, des femmes ramassent des petites écrevisses sur les rochers pour pouvoir les vendre dans le village et gagner quelques sous. Nous remarquons que la vie au bord de la rivière est bien organisée et que chacun vaque à ses occupations.. Tout cela dans la bonne humeur.

Un peu plus loin, toujours dans cette même rivière, c'est l'heure du bain des deux éléphants du village. On ne va pas vous mentir, la journée, ces deux adorables bêtes sont forcées de transporter des touristes complètement inconscients de leurs actes.. Nous disons ça parce-que nous cautionnons pas ces tours à dos d'éléphants. Depuis que nous sommes arrivés au Laos, nous avons entendu parler d'un tourisme de masse autour des éléphants mais nous avons été agréablement surpris de constater que beaucoup d'associations et beaucoup d'organisations d'éco-tourisme tentent de lutter contre ce phénomène. Nous avons l'impression que notre génération se sent davantage concernée par tout ça et tente d'éviter de participer à ce tourisme. Nous espérons vraiment que d'ici quelques années tout cela disparaîtra pour le bien-être de ces animaux mais vous allez nous dire d'arrêter de rêver... On préfère continuer à rêver. En tout les cas, tous les matins et tous les soirs, les éléphants sont baignés à la rivière. Nous sommes allés voir comment cela se passait. Là encore, il s'agit d'un moment très ritualisé par l'Homme mais l'éléphant semble quand même prendre du plaisir à se baigner.. Nous préférons largement le voir comme ça plutôt que vêtu d'une selle sur le dos sous un soleil de plomb.

Le bain des éléphants

Toujours dans les alentours de TadLo, on peut apercevoir des dizaines de petits potagers privés où sont majoritairement plantés des salades, de la coriandre (beaucoup de coriandre), des choux et de la menthe...

Potager

D'ailleurs, ici, notre rythme de repas prend des allures bien différentes.. De toute façon, depuis que nous sommes en Asie, nous avons appris à manger différemment, la chaleur étant très présente à (presque) tous les moments de la journée. Le tout c'est de prendre l'habitude et de se séparer de ses petites habitudes.. Ce qui n'est pas toujours évident. Nous avons essayé pas mal de boui-boui et restaurants de Guest House dans le village et nous avons partout très bien mangé, simplement mais très bien. Mention spéciale pour le (gros) pancake de Romain, très loin d'être une spécialité locale, il était ravi d'en manger un ! D'ailleurs ici, on a remarqué qu'ils ne savaient pas ce qu'était un pancake, ils servent le plus souvent des crêpes. Ils appellent des crêpes des "pancakes", or, ça n'a rien à voir du tout ! En fait, ça part d'un bon sentiment de leur part tout simplement parce-qu'ils ont appris à faire des crêpes pour faire plaisir aux occidentaux. Bref, de mon côté, j'ai mangé de très bonne "papaya salad" (salade épicée à base de papaye verte, un délice) toujours avec un petit "sticky rice" (riz collant présenté dans un petit panier).

Le village animiste de Mr. HOOK

Nous nous sommes rendus dans le village de Kok Phoung Tai situé à 17 kilomètres de Tad Lo. Nous vous passerons les conditions dans lesquelles nous avons choisi de faire ce trajet et les conséquences (il faisait 35 degrés, nous y sommes allés en vélo, nous l'avons poussé sur 5 kilomètres car ça n'était QUE de la montée et donc insolation le soir même = bien fait !). Bref, revenons à nos moutons. Le village dans lequel vit Mr. HOOK est animiste, c'est à dire que les habitants croient aux esprits et qu'il y a donc un gourou, un chaman et une voyante. Il s'agit d'un village ethnique très ancien qui possède son propre dialecte. Du coup, les habitants ne parlent pas le Lao et pour la majorité d'entre eux, ils ne sont jamais sortis du village depuis leur naissance. Cette population vit complètement à l'écart de la population laotienne. Nous avons choisi de rendre visite à Mr. HOOK pour en apprendre un peu plus sur les plantations de café bien sûr mais aussi parce-que l'histoire de son village nous intriguait.

Dès notre arrivée dans le village, nous avons senti une différence avec tous les autres villages traversés au Laos. Dans les regards, dans les postures, nous sentons bien que nous sommes un peu des extraterrestres, nous restons très humbles et respectueux et nous nous contentons de nous diriger vers la maison de Mr. HOOK. La visite de la plantation et tout ce qui gravite autour est prévue dans une heure, nous avons donc le temps de déguster un petit café local et un jus de citron vert pur. Le café est servi dans des tasses en bambou, il filtré minute (ça a pris bien plus d'une minute ahah) et particulièrement bon. ENFIN un vrai café ! Ca change et ça fait du bien. Pendant ce temps, nous jouons avec nos 6 dés adorés qui ne nous quittent plus.. D'ailleurs, ce petit jeu intrigue un habitant du village. C'est d'ailleurs lui que l'on aperçoit derrière Romain avec le tee-shirt jaune. Il s'approche de nous et commence à nous apprendre à compter dans son dialecte.. Nous répétons après lui, c'est assez drôle. Nous tentons de lui apprendre en français, c'est mission réussie. Bien sûr, quelques minutes après, nous avons oublié la moitié mais qu'importe, nous avons passé un formidable moment et nous avons appris à dire le mot "dés" : "macalocs".

Café authentique

La visite débute par la petite histoire ou plutôt la grande histoire de ce village ethnique. On vous en a déjà dit quelques mots un peu plus haut, le but n'étant pas de vous saouler avec l'histoire de ce village mais bien de vous raconter le principal.. Nous avons appris beaucoup de choses concernant les différentes variétés de café. Nous savons à présent que la teneur en caféine d'un grain de café dépend de l'altitude à laquelle il est cultivé, qu'un grain de café peut être un mâle ou une femelle et que cela a une grande incidence sur son goût, pleins de petites choses comme ça.. Il nous a noyé sous une quantité d'informations passionnantes mais nous allons vous les épargner.

Grains de café

Mr. HOOK ne s'est pas limité aux plantations de café, il a tenu à nous en dire plus sur les pratiques de son village en nous présentant les différentes herbes médicinales utilisées par les habitants. Elles sont très nombreuses, elles ont chacune des spécificités et une utilisation bien précise. Maux de tête, maux de gorge, mauvais rêves, jambes lourdes, problèmes intestinaux, tout y passe.. Ah si ! Nous avons fait une super expérience, un peu inattendue : manger des fourmis rouges. Il faut arracher la tête puis l'avaler, croyez nous, c'est loin d'être mauvais, ça a un goût de vinaigre bien prononcé.

Mr HOOK

Pour finir, nous pouvons vous parler des pratiques du village autour de la grossesse et de l'accouchement (pour vous donner des exemples) : la femme a des rituels bien précis à suivre lors de sa grossesse et des plantes médicinales très précises à consommer au fur et à mesure que le temps passe avant d'accoucher. La femme accouche seule, dans la "forêt" situé à deux ou trois kilomètres du village (elle appartient au village) et revient une fois seulement que le bébé est né. Pendant ce temps, le mari allume un feu à l'entrée du village. La femme devenue mère doit passer à travers le feu si elle veut revenir dans le village et si elle ne parvient pas à le faire, elle reste à l'extérieur puisqu'elle est considérée comme impure et pleine de mauvais esprits. Concernant le prénom de l'enfant, c'est le gourou qui a le pouvoir de décider du prénom de l'enfant les lendemains de soirs de pleine lune. Dès le début de la grossesse, si la femme rêve un soir de pleine lune, le lendemain, elle doit aller expliquer son rêve au gourou qui décidera s'il s'agit ou non d'un beau rêve. Si, et seulement si il s'agit d'un beau rêve, la gourou l'interprétera et décidera du prénom de l'enfant. Du coup, à ce rythme là, certains enfants du village ont trois ans et toujours pas de prénom..

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Vous devez certainement vous demander comment nous avons compris tout ça. Là aussi, c'est une très longue histoire car Mr. HOOK parle très bien l'anglais. Il a fait le choix d'aller contre la tradition de son village pour pouvoir étudier pour finalement, quelques années plus tard, être mis face à un ultimatum. Ses parents ne lui ont pas laissé le choix de se marier. Car oui, dernier détail et après on arrête (promis), ce village a une autre particularité, celle d'autoriser la pratique de la polygamie. Ainsi, il n'est pas rare qu'un homme possède trois ou quatre femmes. De même, les enfants commencent à fumer à l'âge de trois ans, les femmes sont mariées à partir de l'âge de huit ans avant d'avoir leur premier enfant à l'âge de douze ou treize ans. De façon systématique, la femme vit chez ses beaux-parents. Tout dépend le nombre d'épouses, certaines familles sont cinquante ou soixante sous le même toit. C'est assez impressionnant de concevoir que certaines populations vivent de cette manière.. En tout les cas, cette expérience aura été pour nous très très riche en émotions.

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Lors de notre dernière soirée à TadLo, nous apprenons une nouvelle : un pont situé sur la route entre Packsé et TadLo s'est effondré. Pourquoi ? Tout simplement parce-qu'un camion de 40 tonnes est passé sur un pont pouvant supporter seulement 20 tonnes. Le chauffeur s'en est sorti et la police ne l'a toujours pas retrouvé ahah, un petit peu hors la loi le monsieur quand même. En attendant, demain nous avons prévu de retourner à Packsé pour prendre un bus direction les 4000 îles. Oui mais voilà, les bus ne passent plus en raison de l'accident et ils font un très gros détour par le sud de la région.. Nous sommes plusieurs dans ce cas, un peu coincés à TadLo. Loïc finira par nous proposer gentiment à tous de nous emmener jusqu'à Pacské à l'arrière de son pick-up, ce que nous acceptons avec grand plaisir. OUF, nous avons une solution ! Il est maintenant temps d'aller se reposer.. Romain va bien, de mon côté, je croise les doigts pour passer une meilleure nuit qu'hier, sans pic de fièvre et nausées.

Ce matin, nous partons aux alentours de 10h. D'ailleurs, sur la route, nous nous sommes retrouvés en tête à tête avec le camion cassé en deux et le pont complètement effondré, un spectacle assez impressionnant.. Une déviation a été crée pour les voitures juste à côté du pont. Bref, nous passons un petit trajet bien sympathiques les cheveux dans le vent. Nous faisons la connaissance de trois personnes avec qui nous discutons pendant plus de deux heures jusqu'à notre destination : le terminal de bus sud de Pacské où notre bus pour les 4000 îles nous attend (il ne le sait pas encore mais on arrive hihi). La journée n'est pas terminée, nous ne savons pas encore ce que la suite du trajet nous réserve.. Côté forme, ça va un peu mieux mais la fatigue est là.

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Quoi qu'il en soit, nous garderons un très bon souvenir de ce petit stop à TadLo. Nous avons eu la chance de côtoyer de très près le quotidien du village, d'observer toute cette agitation de vie auprès de cette fameuse rivière, véritable point de rassemblement et de repères pour ses habitants. Nous n'oublierons pas tous ces enfants que nous avons croisé, bien sûr nous n'oublierons pas les animaux.. Il n'était pas rare de se réveiller en pleine nuit, d'ouvrir la porte du bungalow et de se retrouver en tête à tête avec une chèvre ou un poney. Enfin, notre séjour aura été marqué par notre rencontre avec Loïc qui chaque jour se bat un petit peu plus pour faciliter l'accès à l'éducation des enfants du village, sans oublier le financement des soins, des repas, etc.. Nous avons longuement échangé avec lui, sur ses projets en cours et nous sommes ravis d'avoir pu participer (indirectement) à tout cela rien qu'en choisissant de loger dans sa Guest House. Ce projet, démarré il y a cinq ans, prouve une nouvelle fois que rien est impossible. Je me souviendrais toute ma vie de la citation qui est écrite dans la pièce à vivre de la Guest House tant elle a suscité en moi une profonde réflexion :

"Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours" Lao Tseu

A très vite, nous partons retrouver Loïc et Chalène aux 4000 îles, nous avons trop hâte ! ENJOY.

A l'arrière du pick-up

3
janv

Ce matin, réveil assez brutal à l'hôtel où nous logeons à Vientiane. Nous avons saisi une opportunité booking pour notre plus grand bonheur ! Nous étions un peu crevés, rien que l'idée de ne pas dormir dans une Guest House, j'avoue ça nous plaisait bien. On ne regrette pas du tout notre manière de voyager parce que c'est ce que l'on préfère d'être au plus près des locaux mais là, nous avions l'opportunité du confort pour le même prix. En fait, il s'agit d'un hôtel qui vient d'ouvrir (début décembre) et qui ne se remplit pas encore suffisamment. Il font donc des grosses réductions, jusqu'à 70% .. Nous avons foncé. Mais quel bonheur de dormir dans un VRAI lit avec une couette ! Une COUETTE. Ca y est, vous devez vous dire que l'on est complètement fous tous les deux.. Qui dit nouvel hôtel d'une certaine gamme au Laos dit aussi petits soucis de management. En effet, les laotiens sont des petits travailleurs (ce n'est pas péjoratif) et ils ne savent pas trop comment s'y prendre.. nous l'avons bien remarqué. Ceci n'enlève rien à leur précieuse gentillesse et précieux sourires. Résultat, les petites catastrophes se multiplient ... jusqu'au matin où, à deux reprises, la dame qui s'occupe du ménage est entrée dans notre chambre entre 6h30 et 8h. Le truc c'est que l'on était encore là et que l'on dormait. Évidemment, ça nous a bien réveillés et elle a attendu que l'on sursautent pour sortir de la chambre. C'était un peu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, déjà bien rempli. On vous passe tous les autres petits trucs, en plus, comme nous n'avons plus l'habitude de ce confort, on est pas trop contrariants voire pas du tout, mais là c'est pour vous dire à quel point ils auraient besoin d'une formation. Bref... Bien entendu, l'information est remontée jusqu'au manager qui gère l'hôtel, un laotien qui parle bien anglais. Cela nous a permis d'échanger à propos de ce petit incident, il s'est bien sûr excusé platement, pas de problème nous n'avons rien dit, nous avons été très sympas. Car ils sont très sympas. Mais dans tout ça, il a insisté pour nous offrir le taxi jusqu'au terminal de bus nord de la ville, à 12km de là. Nous allions partir pour le centre ville chercher un bus local qui veuille bien nous emmener au terminal.. Le choix de la facilité n'a pas mis longtemps. Nous avons accepté ! C'est parti pour Thakhek.

Dans le bus local direction Thakhek

Notre bus est à 12h. Nous arrivons au terminal de bus à 11h20 (c'est là que tu te dis : avec le bus local nous aurions eu un sacré retard) et nous allons acheter nos tickets. Nous apprenons que finalement, il y a un bus qui part à 11h30. Là aussi, les horaires affichés ne sont pas souvent les vrais horaires, c'est comme ça.. C'est parti ! Nous prenons donc l'option du bus local, comme d'habitude, bien moins cher mais bien plus précaire c'est sûre. Nous pouvons même dire, bien plus AUTHENTIQUE. Vous allez voir, on ne peut pas mieux faire niveau authenticité, on commence à atteindre des records. C'est parti pour 7h de trajet, nous avons (seulement) 300 km à parcourir.

Bus local (début du trajet)

Le mot "local" prend rapidement tout son sens. On vous explique. 100 mètres après le départ, six ou sept vendeurs de rues affluent dans le bus pour vous proposer des trucs en tout genre, médicaments, masques de pollution, pain, riz, eau, brochettes de poulet tout ce que vous voulez. Mais attendez, ce n'est pas tout, le bus n'est pas plein. Le chauffeur est payé au lance pierre et ne partira pas tant qu'il reste des places. Comment il fait ? Et bien c'est très simple, il se gare sur le bord de la route et envoie son acolyte (en fait ce sont des rabatteurs) aller chercher des gens qui veulent bien aller à Thakhek, un peu n'importe où. Oui toi la mamie entrain de préparer tranquillement ta soupe, ça te dit pas d'aller à Thakhek aujourd'hui, juste pour le fun ? Allez quoi ! C'est pas très loin et c'est sympa.. Le bus redémarre puis s'arrête dix mètres plus loin, en fait il avance au rythme du rabatteur et le bus se remplit doucement.. À ce moment là, on pourrait se demander "mais quel est le type qui voyage avec des tabourets plastiques ?", alors en fait, comment dire que les tabourets plastiques vont servir tout au long du voyage, c'est la 5ème place. Initialement, c'est deux rangées de 2 places, mais il reste le couloir de vide. Quel manque de rentabilité ! Donc tout va bien, le bus est plein, les tabourets plastiques pas encore utilisés. Il est 12h30, nous sommes partis depuis une heure et nous avons fait 1km à tout casser. Le trajet s'annonce long, treeeeees long. On en a connu des bus locaux mais on sent que celui la va être de loin le plus mémorable. Nous partons, enfin ! Et... non. 2km plus loin, nous nous arrêtons. Et des gens sortent du bus. Que se passe t'il ? Tiens, une supérette. Pourquoi pas faire ses courses ? Même le chauffeur y va ! Mais allez, c'est la fête. Toi tu attends dans le bus, bien gentiment, tes pieds commencent à taper le sol doucement. Keep calm. Une fois les courses faites, tout le monde remonte dans le bus et c'est reparti. Les stops en court de route continuent, ils ne cessent pas.. On vous passera les détails.

Le bus local commence à bien se remplir

Les gens montent, descendent, bientôt il n'y a plus de places dans le bus. La rangée du milieu est pleine, tous les tabourets plastiques sont utilisées sans oublier les sacs de riz, et tout ce qui s'en suit. Autant vous dire que l'on est bloqués à notre place. Il fait chaud, les odeurs sont fortes. Encore une pause, deja que l'on s'arrête toutes les cinq minutes, d'ailleurs le rabatteur en peut plus, il transpire comme un fou, il est sur tout les fronts et il tient une sacrée liasse de billets dans les mains. Le bus s'arrête, c'est l'heure de manger. Ah bon ? Mais tout le monde à acheter à manger tout à l'heure entre les vendeurs dans le bus et la supérette ! C'est pas possible. Le chauffeur prend une table et un menu, et c'est reparti pour attendre une demi heure. Bon appétit bien sûr ! À part ça, on est parti il y a 2h et on a même pas fait 60 kilomètres. Mais tout est sous contrôle. Nous commençons à perdre gentiment patience. C'est reparti, avec les vendeurs de rues une nouvelle fois.. pendant quelques kilomètres avant de les déposer plus loin. À peine reparti, les premiers qui veulent descendre crient au chauffeur de s'arrêter. Entre ceux qui montent, ceux qui descendent etc je vous raconte pas le voyage. FOLKLORIQUE !

Nous sommes presque arrivés, entre temps le soleil s'est couché..

19h. Nous arrivons à Thakhek, enfin à 5km de là. Nous sommes 3 "touristes" et nous aimerions éviter de rejoindre le centre ville à pied. C'est parti pour négocier un tuk tuk. Quoi ? 40.000 par tête ? C'est une plaisanterie ? Tu nous connais pas mon coco. 10.000 pas plus ! C'est sur qu'il y a une sacrée différence et que le monsieur du tuk tuk n'était pas du tout content. Il a rigolé avant de nous renvoyer bouler. En plus ici, ils ont une bonne technique. Tu ne peux pas faire jouer la concurrence parce que tant que ce tuk tuk n'est pas parti, les autres doivent attendre leur tour. Un peu comme les files de taxi, d'abord celui de devant, etc.. Du coup, c'est là qu'il ne faut pas lâcher et tenir bon. Ok, nous faisons mine de partir à pied, clairement c'est que du bluff. Et là, on voit un autre tuk tuk venir nous voir discrètos, il nous dit de monter avec lui et il nous emmène direct en ville pour 10.000. Bingo c'est gagné ! Enfin non, d'abord, il nous a fait faire le tour du terminal de bus avant de nous faire monter dans un autre tuk tuk avant enfin de partir. Bref, un sacré bazar.

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Nous arrivons au centre vers 19h45, nous nous renseignons pour la location du scooter. La ville ne nous plaît pas, et les logements sont vraiment pas bon marché. Punaise de lits ou hôte nonchalant ? Faites votre choix, pour nous, aucun des deux merci. C'est par défaut que nous choisirons notre hébergement. Nous ne resterons pas une nuit de plus ici. Dès demain, nous partons faire la boucle de Thakhek en scooter ! C'est décidé !

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J1 - De Thakhek à Thalang

7h, le réveil sonne. Nous allons louer le scooter chez le loueur où nous nous sommes renseignés la veille au soir. Romain fait le tour des deux roues proposés. Je ne me sens pas trop de conduire ce petit engin, je n'en ai jamais fait l'expérience même si ce n'est sûrement pas sorcier. Je préfère laisser gérer Romain et être passagère. Je le soutiendrai mentalement à chaque kilomètre parcouru, promis ! Ca fait tout drôle de monter là dessus, je me sens pas très en sécurité mais il va falloir s'y faire. C'est parti pour 3 jours et beaucoup de kilomètres !



La mise en jambe est rapide. Romain reprend vite ses repères, nous faisons le plein du scooter avant de nous diriger vers le premier arrêt, la cave "Xieng Lap". Le temps est magnifique, il fait très chaud. Au final, être sur le scooter est un réel plus, il n'y a que là qu'il fait vraiment "bon". On avoue, c'est pas très cool de dire ça vu le temps qu'il fait en France en ce moment, mais on vous envoie du soleil tous les jours, on espère qu'il va arriver.. Nous arrivons donc à Xieng Lap, nous sommes seuls. Nous nous perdons un peu aux alentours car à première vue il n'y a pas grand chose à voir.. L'entrée de la cave ne paie pas de mine. Nous avons bien fait de pousser un peu ! Nous aurions tout loupé ! Il ne faut pas avoir peur de se mouiller un peu les pieds et de continuer. L'intérieur de la cave est immense, c'est très impressionnant. A échelle humaine, nous sommes vraiment petits. Nous escaladons un peu, nous traversons deux petites rivières avant de revenir sur nos pas, c'est un peu trop dangereux mais c'est pas grave, la vue est super d'ici.

Plus loin, nous avons choisi de nous arrêter près d'un lac doté d'une très jolie couleur. Après quelques kilomètres de route en hors-sentier et des fesses bien remuées, nous arrivons. Cette petite halte incite au calme et au repos, ce que nous avons fait pendant quelques minutes.. Allongés sur une pierre, entendre le bruit de l'eau et les petits oiseaux. Simple mais efficace ! Nous prenons notre temps.

Nous nous arrêterons encore une ou deux fois, pour voir une petite cave/temple et pour manger un petit bout dans un boui-boui familial au bord de la route, très bon d'ailleurs. La route est très agréable, le trafic est léger, tant mieux pour Romain, c'est quand même plus facile dans ces conditions.

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Les dix derniers kilomètres sont éreintants, encore plus pour Romain qui a très mal au dos et aux fesses à force de rouler. De mon côté, j'essaie d'être la plus statique possible pour ne pas le déstabiliser. Décidemment, ces trois jours s'annoncent pas des plus confortables. Heureusement, la route n'est pas trop mal. De temps en temps, je lui masse les épaules pour essayer de le détendre.. Copilote oblige ! Petit veinard. 16h30, nous arrivons à Thalang city.

Vue depuis notre bungalow

Le choix est assez limitée, le village est tout petit et il y a deux hébergements. Nous choisissons la vue sur le lac, le bungalow est petit mais propre, nous avons notre salle de bain (luxe) et tout ça pour une somme modique. Les lieux sont très agréable et donnent envie de se poser plusieurs jours... Ce soir, le coucher de soleil sur le lac de Thalang marquera nos esprits.

Voici quelques images du coucher de soleil... Sur le chemin pour aller admirer ce beau spectacle, nous sommes passés par différentes petites rues du village. Nous disons village car Thalang compte moins de 1000 habitants et les principales maisons sont des bungalows sur pilotis. Nous sommes charmés par ce petit endroit qui vit principalement de la pêche.

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J2- De Thalang à Konglor Cave

Ce matin, nous nous réveillons pas trop tard avec regrets. Franchement, nous serions bien restés plus ici, c'est un havre de paix qui impose la détente et la gérante de la Guest House est adorable, ses enfants aussi sont trop mignons. Oui mais voilà.. Aujourd'hui est un jour avec beaucoup de kilomètres et nous ne voulons pas perdre du temps pour profiter en chemin.

Sur le chemin, un drôle de spectacle s'offre à nous, des bois morts plantés à la verticale dans l'eau. L'origine est t'elle naturelle ou bien humaine ? Nous avons entendu des versions très différentes et nous préférons laisser planer le doute, après tout, on s'en fiche un peu.. Ces paysages sont une invitation au voyage, nous ne voyons pas les kilomètres défiler. Nous longeons ces lacs pendant une petite heure avant d'arriver dans la ville de Lak Sao. "Romain ! Freine ! A droite, il y a un temple !", voilà comment réussir (ou pas) un arrêt tout en douceur.. En bon pilote, Romain a rapidement réagit et nous n'avons pas eu besoin de faire demi-tour. L'arrêt vaut le coup, le temple est petit mais éclatant de couleurs.. Les détails sont très beaux, nous nous arrêtons quelques minutes pour le contempler.

Temple de Lak Sao

Nous reprenons la route, prochaine mission : donner à boire au scooter. Et oui, mieux vaut ne pas oublier ce petit détail ! Après, ce qu'il y a de bien ici, c'est que tout est fait pour y penser. Il y a des stations essence tous les 5 kilomètres en moyenne (parfois il y a 5 ou 6 stations à côté) et toutes les petites échoppes qui donnent sur la rue vendent de l'essence dans des bouteilles. Du coup, vous l'aurez compris, tomber en panne d'essence ici est loin d'être un problème. Bon, on a quand même voulu éviter ça. Une fois cette histoire d'essence réglée, nous repartons de plus belle. Sur le bas côté de la route, nous apercevons de gros morceaux de rochers dans lesquels sont taillés des immenses statues de bouddhas.. On ne s'attendait pas à ça au détour d'un virage. Wahou, quel travail.

La suite de la route continue de nous émerveiller, le décor est magique. Ca y est, nous touchons du doigt le Laos, celui que nous attendions avec impatience. Nous sommes immergés dans la campagne laotienne, à l'écart des principales villes, au cœur des petites villages, loin du tourisme, proche de l'authenticité.. Nous longeons des immenses falaises de roches, en quelques kilomètres, les décors changent complètement. La route pour se rendre aux Cools Springs n'est en fait pas une vraie route mais qu'importe, il n'y a pas dix mille solutions pour l'atteindre ! Nous traversons donc les champs en tentant de suivre les traces d'autres deux roues.. et nous finissons par arriver, non sans mal, à destination. Heureusement que Romain était là pour sortir le scooter d'un ou deux trous sur le chemin, c'est que ça pèse lourd cet engin !

Ce qui est appelé "Cools Springs" c'est un lagon d'eau turquoise et transparente. A notre arrivée, les enfants du village voisin se baignent et s'amusent comme des petits fous. J'ai bien envie de piquer une tête moi aussi ! L'eau n'est pas très chaude (pas du tout même) mais qu'importe, j'ai envie de sauter dans l'eau moi aussi. Ni une ni deux, je me lance. MENSONGE. Pour dire la vérité, j'ai longuement hésité car je n'était pas sur que la profondeur était suffisante pour sauter.. Vu les roches dans l'eau, mieux vaut réfléchir et ne pas se louper. L'eau est fraîche mais qu'est ce que ça fait du bien. Ah oui, petite précision, je me suis baignée habillée car au Laos, le port d'un maillot de bain est considérée comme de la nudité. Par respect pour les locaux, j'ai donc suivi la règle et j'ai attendu que mes affaires sèchent ensuite. Nous avons bien apprécié cette petite parenthèse.

La chaleur est écrasante, le soleil tape très fort. Avant de repartir, nous faisons un petit stop encas. Ca sera fried rice pour Romain et pour moi, deux ou trois trucs qui restaient dans notre sac à provision. Bien sûr, j'ai gouté le fried rice hihi !

L'objectif de cette après-midi est de rejoindre Korong, à une soixantaine de kilomètres de là. Vous devez vous dire qu'on passe beaucoup de temps sur le scooter, c'est vrai. La boucle de Thakhek est longue mais les paysages sont vraiment géniaux. On roule beaucoup c'est vrai, mais pendant ce temps, on voit pleins de choses alors le temps passe très vite. Là encore, la dernière portion de route avant d'arriver à la Guest House est magnifique.. Des tas d'enfants courent vers nous "Sabaidee, sabaidee!", nous croisons comme d'habitude des vaches, des cochons, des poules, des chiens, des chèvres et j'en passe.. Ici, la route est à tout le monde, y compris et SURTOUT aux animaux, c'est la règle ! On fait avec, il faut juste être très prudents car ils ont la fâcheuse habitude de se jeter sous les roues ces malins.

Coucou toi !
Champ de tabac

Comme hier, nous avons quand même hâte d'arriver. La journée n'a pas été de tout repos, surtout pour Romain. Les derniers kilomètres se font sur une route vraiment pourrie, à slalomer entre les trous (quand c'est possible). Nous sommes remués à droite, à gauche et la vitesse de pointe se situe à 15 ou 20 kilomètres par heure ! De toute façon, c'est pareil pour tout le monde, il faut prendre son mal en patience. Nous arrivons enfin.

Le village de Konglor est très petit, seules quelques habitations se trouvent ici et se sont majoritairement des Guest House. C'est le lieu idéal pour faire étape si on souhaite visiter la Konglor Cave, et ça tombe bien, c'est ce que nous avons prévu ! Une fois les affaires posées, nous allons faire un petit tour.. Ca fait du bien de se dégourdir les jambes. Il est tard et pourtant, femmes et enfants travaillent encore dans les champs de tabac. Voilà encore un métier sacrément physique.. On admire leur courage. Le reflet du soleil dans les champs est magnifique, le soleil ne tarde pas à se coucher. Ce soir il fait bon, nous échangeons quelques mots avec nos hôtes. Bien que la barrière de la langue soit présente, ils sont très gentils et aux petits soins. Là encore, nous serions bien restés un peu plus mais demain, la route nous attend.

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J3 - De Konglor Cave à Thakhek

Ce matin, nous nous réveillons tôt pour être dans les premiers à Konglor Cave. Nous espérions secrètement croiser une troisième personne qui veuille bien partager une barque avec nous. Et oui, visiter cette grande cave n'est pas gratuit et c'est bien moins cher à trois qu'à deux ! Par chance, une personne seule attendait pour partager un bateau. Nous sommes trois, le bateau est plein, c'est parti. Nous faisons la rencontre de notre pilote du jour qui parle uniquement laotien. Qu'importe, nous nous comprenons avec les gestes et il est très sympathique. Il nous conduit à l'entrée de la cave, où sa barque nous attend. Wahou, nous nous attendions pas à une si grande cave ! On se doutait qu'elle n'était pas toute petite car nous savions que nous allions nous déplacer en barque à l'intérieur mais vaste à ce point, on ne pensait pas. Sacrée surprise.. et ce n'est pas terminé. La suite nous a encore plus impressionnés.. En fait, la grotte de Konglor abrite une rivière souterraine de 7 kilomètres. Je n'ai pas trouvé les chiffres exacts de sa hauteur et de sa largeur mais à vue d'œil, le plafond de la grotte se trouvait peut être à 35-40 mètres au dessus de notre tête. Vous imaginez, c'est impressionnant. Bien sûr, il faisait nuit noire à l'intérieur ce qui explique le peu de photos..

Après cette visite qui a bien durée deux heures, nous voilà repartis sur notre scooter adoré. Ah oui, nous n'avons plus qu'une barre d'essence et nous avons appris hier soir que la station la plus proche était à 40 kilomètres.. Génial. Hier, on vous disait que ce n'était pas un problème. C'est vrai, ça n'en est pas un, mais les bouteilles d'essence inspirent pas trop confiance. On y connaît rien. On fait quoi ? On se le tente au risque de tomber en panne et de devoir vraiment mettre de l'essence en bouteille ? Allez.. on se le tente. Décision complètement farfelue mais tant pis. Au bout de 35 kilomètres à serrer les fesses par peur de tomber en panne, la réserve clignote.. Nous roulons donc tout doucement pour ne pas consommer. Encore 5 kilomètres à tenir, nous y sommes presque. OUF, nous arrivons à la station. HALLEJUAH. Quoi ? Plus d'essence ?! La plus proche se trouve à 5 kilomètres.. C'est reparti pour un tour. Je ne sais pas comment il a tenu bon mais nous sommes arrivés jusqu'à la station où nous avons fait le plein sans pousser le scooter. L'Asie et ses stations services.. elles sont complètement désertiques, tu crois qu'il y a plus d'essence mais en fait si (du coup pas toujours ahah), il y a juste un mec qui dort derrière la pompe à essence sur un lit de camp toute la journée et qui attend les scooters (principalement) pour faire les pleins.. Faut le voir pour le croire.

Un peu plus loin sur la route, nous perdons une moitié de fesse chacun. Avec le soleil et la qualité de la route, Romain n'a pas vu (et moi non plus) le gros trou sur la route. Aïe aïe aïe... On a bien senti le choc, et le scooter aussi car la béquille ne tient plus. Elle tenait accrochée avec un bout de ficelle au pot d'échappement mais plus maintenant. Nous nous arrêtons pour la rafistoler, une corde nous attendait sur le bord de la route, si ça n'est pas de la chance. D'ailleurs, à ce moment là, nous croisons Vincent qui nous passe devant. Nous l'avons rencontré hier et nous avons bien sympathisés. On se croisera sûrement plus tard. L'histoire de la béquille est réglée, on peut repartir !

Le décor continu de changer au fur et à mesure des kilomètres.. A présent, on aperçoit une immense forêt, on dirait une jungle. Certains endroits semblent carbonisés. Ce n'est pas qu'une impression d'ailleurs car comme beaucoup d'endroits dans le pays, nous voyons énormément de feux de forêts et de feux dans les champs.. Cela s'explique en partie par le fait que les locaux brûlent les champs après les récoltes.

Un peu plus loin, c'est le retour à la civilisation. Nous avons faim depuis ce matin, nous nous arrêtons sur le bord de la route. Comme par hasard, nous retrouvons Vincent, l'occasion d'échanger un peu nos impressions. Notre arrivée à Thakhek est prévue d'ici deux heures, et comme nous, Vincent pense partir directement à Packsé avec le bus de nuit tout à l'heure. Au menu, fried rice pour Romain et salade composée pour moi. J'ai voulu m'acheter des fruits mais on a tenté de m'arnaquer (encore) et je n'ai pas trop apprécié (encore). Aucune discussion possible, alors pas de fruits.. Tant pis, ça attendra. Hors de question que l'on se fasse avoir, ça va deux minutes.

Coucou c'es nous, Romain est très concentré ! 

Nous avalons les derniers kilomètres qui nous séparent de Thakhek. Nous faisons un arrêt au terminal de bus pour acheter les tickets de bus pour Packsé. C'est fait, départ prévu à 23h ce soir et arrivée prévue à 6h demain matin ! C'est parfait. On est un peu crevés, voire beaucoup, mais notre expérience à Thakhek ne nous a pas donné envie de chercher une nouvelle fois où dormir. Nous fonçons rendre le scooter avant la tombée de la nuit en tentant d'éviter les flics. Et oui.. Certains se sont fait arrêter et amender lors de la boucle. En fait, nous ne sommes pas hors la loi, enfin si, c'est juste que les scooters ici ce sont des 125cc et qu'en France, le permis voiture ne nous permet pas d'en conduire un. Il faut le permis moto et c'est ce que les flics vérifient. Bien sûr, 3 fois sur 4, ils gagnent et empochent des sous-sous ! Le JACKPOT même. Ouf, c'est bon pour nous, pas de flics. Nous retrouvons Vincent chez le loueur de scooter, il prend le bus avec nous ce soir, cool ! Nous récupérons nos gros sacs. VERDICT ! Nous avons parcouru pas loin de 500 kilomètres en trois jours, c'est déjà pas mal en voiture alors en scooter ! Félicitations Romain, il n'y a pas à dire, il a assuré. Nous n'avons plus qu'à attendre 23h.. Il est 18h. Nous allons nous poser dans un petit boui-boui pour boire un verre et manger. Nous jouons aux cartes et admirons le coucher de soleil.. Une, deux, trois parties de cartes et de dés plus tard, il est bientôt l'heure du bus..

Coucher de soleil sur Thakhek (vue sur la Thaïlande, de l'autre côté de la rive)

Nous avons bien transpirés aujourd'hui, nous sommes un peu cassés, il fait lourd et nous aurions bien envie d'une petite douche et d'un petit lit. Mais c'est loin d'être ce qui est prévu.. On redescend sur terre. C'est parti pour 4 kilomètres de marche direction le terminal de bus et tout ça, dans la bonne humeur s'il vous plaît ! Nous arrivons au terminal, nous nous préparons à monter dans le bus. C'est reparti pour une nuit sur les routes, et nous ne savons toujours pas ce que nous allons faire en arrivant ! ENJOY. Il est 22h15, on nous fait signe de monter dans ce bus. Une rangée de motos se trouve sur le toit, normal. A peine montés, le bus s'en va. Alors ça ! C'est nous où le bus vient de partir avec 45 minutes d'avance ? Il y a un truc qu'on n'a pas compris, c'était sûrement pas le nôtre, en tout les cas, il a l'air d'aller dans la bonne direction alors on ne va rien dire... C'est parti pour de longues heures de trajet, la climatisation est à fond et le bouton pour régler la soufflerie est bloqué. On a très froid. C'est à ce moment là que tu aimerais pouvoir avoir accès à ton gros sac, mais non. Nous avions pourtant prévu le coup mais pas suffisamment. La nuit promet son lot de surprises, nous rigolons nerveusement de fatigue... A très vite pour la suite de nos aventures, toujours un peu plus au sud du Laos.

Souvenir de ces trois jours passés sur les routes en scooter dans les environs de Thakhek..
26
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Ce matin, nous nous sommes donc levés aux aurores direction l'aéroport d'Hanoï. Ayant anticipé le moindre retard possible, nous voilà TRES en avance. Bienfait pour nous, à force de dire que les transports sont toujours en retard, cette fois-ci, nous avons eu tord ! Bon, on préfère quand même attendre ici plutôt que de louper l'avion. Nous avalons notre petit déjeuner gentiment préparé par notre homestay une fois posé dans le hall de l'aéroport. Puis, s'en suit l'enregistrement, etc... Jusqu'à la porte d'embarquement. Hum, j'avais cru apercevoir que notre avion n'était pas très gros sur le papier et vu le nombre de passagers qui font la queue, je