Nous vous avions quittés dans une rivière d'eau chaude, au pied du volcan Arenal.
Nous voici maintenant dans les forêts primaires de Monteverde, au centre du pays.
Ici, nous sommes sur les pentes des volcans ; le relief accroche l'humidité venue des Caraïbes, il fait chaud, humide et brumeux toute l'année. Les forêts portent bien leur nom : les forêts des nuages.
Comme à Manuel Antonio sur la côte Pacifique, ici les règles sont très strictes pour entrer dans le parc naturel : pas plus de 160 visiteurs par jour! Nous n'avons pas anticipé le coup, mais heureusement nous sommes en basse saison, il reste des places! Beaucoup de places... 🤨
Nous comprendrons pourquoi nous sommes quasiment les seuls touristes quand nous affronterons un déluge tropical à peine 20 minutes après avoir commencé à marcher! Tellement fort que nous serons obligés de rebrousser chemin et de reporter la balade!
Nouvel essai le lendemain et cette fois-ci c'est la bonne!
Nous nous enfonçons sur les sentiers de randonnée qui serpentent dans la forêt à travers une végétation luxuriante. De nombreux ponts suspendus ont été installés pour observer la canopée. On ne sait pas où poser les yeux tellement il y a de teintes de vert, de types de plantes de bruits d'animaux...
C'est haut, c'est même très haut!!! Pourtant on en oublie le vertige tellement c'est beau! C'est vous dire...
Que la nature est belle quand l'homme la laisse tranquille!
Nous hallucinons de la taille et de la hauteur des arbres. Avec l'humidité permanente, partout poussent des lianes, des plantes épiphytes. Majestueux!
Dans ces forêts denses vivent plusieurs animaux emblématiques.
Au niveau mammifères, les tapirs, pumas et ocelots resteront loin de notre vue. Par contre un coati croisera notre route au détour d'un chemin, tout comme un pécari (sorte de sanglier local) qui se retrouvera nez à nez avec Eva
Nous serons plus chanceux au niveau des oiseaux.
Nous trouverons un motmot, joli petit oiseau coloré avec une longue queue ornée de deux petites plumes violettes.
Puis, moment suspendu... Nous avons la chance de tomber sur l'un des oiseaux les plus rares, les plus discrets et les plus beaux du Costa rica : le Quetzal resplendissant!
Nous approchons à pas de loup pour ne pas l'effrayer. C'est un mâle reconnaissable à sa longue queue. Il porte bien son nom avec toutes ses couleurs!!!
La dernière photo en vol est prise sur le net pour que vous puissiez voir comme il est beau!!! 😍
Les insectes sont aussi au rendez-vous : sortes de punaises rouges, milles pates géants, chenilles en moumoute duveteuse blanche. Ce ne sont pas les couleurs qui manquent!
Il manque malheureusement cruellement les batraciens à notre Safari photo! Le Costa Rica est pourtant un des pays les plus riches du monde au niveau grenouilles, avec 132 espèces recensées, dont les célèbres rainettes aux yeux rouges, rainettes de verre au ventre translucide, et tout un paquet de petites grenouilles multicolores très vénéneuses. Pourtant, on a beau chercher, impossible d'en apercevoir!!! (Et pour cause, on apprendra après coup qu'elles sont plutôt nocturnes)
A notre décharge vous vous revoyez dans les reptilariums en France à essayer de repérer les grenouilles planquées sous les feuilles ou au creux des branches? Avec la pancarte qui vous montre la photo et qui vous dit que dans le terrarium devant vous il y en a bien une quelque part... Et qu'il vous faut bien 5 minutes immobile à fouiller du regard avant de l'apercevoir?
Bon bein là c'est pareil... Sauf qu'on est en pleine jungle à la végétation XXL, qu'on n'a pas la photo sous les yeux, qu'on est bruyants, pas immobiles et qu'il fait jour... Bref, impossible!
Pour motiver les filles je leur dit qu'on ne rentre pas en France tant qu'on a pas vu de grenouille! (Autant être catégoriques et jouer la mauvaise fois! Le pire c'est que ça marche... Cette fois-ci, les filles se mettent à chercher pour de vrai!)
Et soudain, dans cette immense jungle humide :
"Maman!!!!! J'ai trouvé une grenouille!!!" (Lisa tout excitée) ; "Ah bon? Où ça?!" ; "Bein là! Regarde!!!" (Elle s'impatiente) "Non je ne vois rien" (#Début de myopie ou de presbytie). Puis tout d'un coup, ça y est je la vois! 🤣
Lisa nous a dégoté un spécimen d'une des plus petites grenouilles existant au Costa Rica. Une diasporus : taille adulte 2cm! 😆
Ces minuscules grenouilles ne passent pas par l'étape têtard et naissent directement taille miniature de l'œuf!
Bon, j'avoue que ce n'était pas tout à fait celle que je cherchais, mais une promesse est une promesse, je dois m'incliner! Nous n'annulerons donc pas les billets de retour pour cause de Safari photo de batraciens manqué! Merci Lisa! ❤️
Même si nous ne les avons pas vues en pleine nature, je ne résiste pas à l'envie de vous mettre deux photos prises sur le net des rainettes emblématiques du Costa Rica. Il nous faudra revenir et faire une rando nocturne pour les voir en vrai! 😉
Nous quittons le centre volcanique et humide de l'île et nous mettons en route pour notre toute dernière étape du voyage : la mer des Caraïbes.
En chemin nous longeons des kilomètres et des kilomètres de plantations : ici depuis les années 50, la forêt a laissé la place aux bananes, ananas, café et à un balais continu de camions qui emmènent leur cargaison vers le port.
La file d'attente pour le déchargement / chargement sur les bateaux est immense...
Le Costa Rica paradisiaque a aussi malheureusement ses zones d'ombre!
Les exportations de bananes, ananas et café continuent de faire la richesse du pays ; même si elles rapportent aujourd'hui 3 fois moins (bananes) et 10 fois moins (café) que le tourisme vert.
Malgré tous les efforts mis en œuvre pour préserver l'environnement, la dualité entre développement économique et protection de la nature reste forte.
Le Costa Rica détient aussi le triste record d'être un des pays les plus consommateur de pesticides à l'hectare au niveau mondial (devant les Etats Unis et la Chine, c'est vous dire!). Nous verrons d'ailleurs un avion en plein épandage dans les champs en bord de route...
Au grand désespoir d'une partie de la population, l'agrandissement du port international de Moin vient même d'être voté, avec à la clef la destruction à venir des fonds marins adjacents!
De notre côté, nous choisissons de voir le verre à moitié plein et mesurons ici, en longeant ces kilomètres de plantations, tous les efforts de reforestation mis en œuvre dans le reste du pays!
[Et nous continuerons, comme avant notre voyage, de faire l'impasse sur les bananes et ananas costaricains à notre retour en France...]
Passé le port international de Moin, le paysage change du tout au tout. Nous découvrons ébahis les Caraïbes et entrons dans un nouveau monde!
Cette partie du Costa Rica est réputée pour sa joie de vivre, sa sérénité et sa Slow-life issues du melting-pot indigeno-afro-jamaicain qui s'est installé au fil des migrations dans la région.
Ici tout est coloré : maison, cuisine, population.
On est dans l'incarnation même du "Pura Vida" avec Bob Marley en fond sonore... On adore!!! ❤️
L'architecture des maisons se transforme sous nos yeux. Les fenêtres sont remplacées par des croisillons de bois, les terrasses ornées de hamacs et de transats multicolores.
Nous nous arrêtons pour déjeuner dans un Soda (petite cantine locale) et sommes reçus dans le salon d'une maison typique carribienne. C'est sans chichis, coloré et chaleureux à l'image de la région.
Nous découvrons le repas typique costaricain : le casado. Riz, haricots rouges, bananes plantain, poulet, le tout assaisonné d'une sauce qui a goût d'épices et de soleil.
Un vrai coup de cœur ce soda!
Je vous entend venir... Alors ces plages des Caraïbes?! C'est surfait ou pas?
Il faut dire qu'avec les plages de Manuel Antonio et la péninsule d'Osa que nous avons vu côté Pacifique, la barre est très très haute!
Et bien... ici dans les Caraïbes c'est... comment dire... on a du mal à trouver les mots... Bah, le mieux c'est de vous mettre quelques photos!
Sable blanc, eau turquoise à 29°C, cocotiers à perte de vue, personne à 360°, pas un déchet... Dingue!!!
Nous qui nous étions toujours dit que l'envers du décors des photos de carte postale ne devait pas être joli joli, qu'il y avait forcément un truc quelque part : 100 touristes agglutinés en arrière plan, une rue ultra passante, des bouteilles plastiques au sol...
Et bien non! En fait, ça existe VRAIMENT!!! Voici au hasard la plage de Punta Uva (qui n'a rien de plus / rien de moins que toutes les plages autour de nous ici à la frontière Costa Rica / Panama).
On se pose sous les cocotiers avec Jonathan et Nancy qui nous ont rejoint pour quelques jours, et on perd la notion du temps... Moment suspendu dans un coin de paradis!
Nous parcourons les deux parcs nationaux en bordure de mer des Caraïbes. Ici aussi la nature est foisonnante, exubérante...
Dans le parc de Cahuita, nous faisons la rencontre de notre premier paresseux Hoffman. Le paresseux à 2 doigts, l'animal le plus lent de la planète. Il passe le plus clair de son temps à dormir. Il est si peu actif qu'il faut 1 mois à ses aliments pour être digérés!
Nous croisons la route de plusieurs insectes et reptiles.
Une vipère à cil (prénommée ainsi grâce aux écailles qui débordent au-dessus de ses yeux) se repose sur une branche.
Puis nous tombons nez à nez avec des Basilics ; aussi nommés Lézards de Jésus-Christ du fait de leur pouvoir exceptionnel de savoir courir sur l'eau!
Ils parcourent 1.5m par seconde et réussissent à échapper à leurs prédateurs en courant à la surface de l'eau grâce à leurs larges pattes arrière qui leurs permettent de courir sur un "coussin" d'air!
Les couchers de soleil ne sont pas mal non plus en lisière de parc naturel...
Nous clôturons notre voyage par l'incroyable parc de Manzanillo à la frontière avec le Panama. Forêt, animaux, plages préservées... Il y a tout dans ce véritable petit coin de paradis!
Comme souvent lors de notre voyage, les mots et adjectifs manquent pour décrire les émotions que nous ressentons ici ❤️
Les plages qui longent le parc sont grandioses... Eaux turquoises, coraux...
L'incarnation du Pura Vida, non?!
Et voilà... L'heure de rentrer en France a sonné pour de bon cette fois-ci.
C'est sur cette plage paradisiaque de Manzanillo que nous mettons fin à nos 9 mois de voyage.
Nous nous mettons en route pour l'aéroport de San José, la tête remplie de souvenirs, riche de découvertes plus belles les unes que les autres!
A travers ce voyage, nous voulions sortir de notre train-train quotidien et de notre zone de confort ; souder les liens tous les 4, ouvrir les chakras des filles sur la différence, sur cet "autre" qui peut faire peur vue de France avec sa langue, sa culture et ses coutumes bien différentes des nôtres.
9 mois plus tard le contrat est plus que rempli! Nous rentrons la tête pleine de souvenirs, grandis et certainement aussi un peu changés tous les 4!
Quelle merveilleuse expérience humaine et familiale!!!
!!! PURA VIDA !!! comme on dit ici...
PS1 : Merci à tous d'avoir suivi nos aventures. Je n'étais vraiment pas sûre d'arriver au bout de ce carnet de voyage, mais vos messages m'ont donné l'énergie pour continuer ❤️ J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire, qui sait... peut être qu'une vocation est née ahahah
PS2 : Lufthansa a bien intercepté notre bouteille à la mer et nous a abreuvé de films et dessins animés sur le chemin du retour en France! 😁 Nous sommes de retour à la maison, un peu fatigués mais heureux!
PS3 : Nous avons hâte de tous vous retrouver autour d'un (ou plusieurs) apéro. Vous nous avez quand même un peu (beaucoup!) manqué ❤️❤️❤️
PS4 : Si en lisant nos carnets de voyage cela a fait raisonner en vous l'envie de partir découvrir un petit (ou un grand) bout du monde, sachez qu'il n'y a jamais de bon moment et toujours de fausses bonnes raisons de ne pas le faire.
Nous avons croisé :
- des jeunes sans un sous (ayant dépensé 600€ à 2 en 6 mois),
- des jeunes retraités qui alternent 6 mois en France avec les petits enfants et 6 mois dans leur fourgons en Amérique du sud
- des retraités senior (80+ ans) partis depuis 10 ans
- des familles avec 1, 2, 3, ... 5 enfants (!!!), en sac à dos, en remorque, en camping-car, en camion ( dont un à plus de 500K€ avec étage télescopique! Véridique!)
- des voyageurs avec leurs chiens, leur chat
- des voyageurs partis il y a 10 ans, d'autres pour quelques mois
Croyez-en notre expérience, le plus difficile est de se lancer et de prendre la décision de partir! 😉