Nous sommes arrivées à la capitale péruvienne ! Ville où le soleil est clairement absent..
Le tiers de la population du Pérou y habite, il y a une bruine constante au dessus de la ville en hiver, appelée garua venant de la mer. La capitale a été fondée en 1535 par Pizarro sous le nom de ville des rois, siège de la première université d’Amérique du Sud ! Mais savez-vous que c’est la deuxième plus grande ville construite sur un désert ? Dingue.
Petite balade au quartier Barranco pour commencer, street art et pont des soupirs !
Quartier un peu bobo de Lima avec plein de cafés restaurants à gogo pour notre plus grand bonheur, non non on n’en a pas marre du riz patate..
On voit enfin le Pacifique, grande première pour nous !
Petite escapade au nord à Huaraz pour visiter le Parc national de Huascaran et ses lagunes, la première fut Wilcacocha ! 2h de montée, 600m de dénivelé positif sous le soleil et nous voici à la lagune, légèrement déçues par sa taille mais avec le soleil c’était bien beau
Des grands rapaces nous ont accompagné également
Les montagnes sont sublimes autour de nous
Le lendemain direction la laguna Paron, à 3h30 de voiture d’ici ! On passe par un point de vue sur la cordillère blanche, composée de trente montagnes au dessus de 6000m d’altitude ! La plus haute se nomme Wascaran, sommet à 6778m, plus haute du Pérou et deuxième plus haute de l’Amérique du Sud après celle d’Argentine !
De plus nous avons ici la rivière Salta, deuxième rivière unique au monde qui coule du Sud au nord, la première est le Nil.
La région vit du tourisme essentiellement mais la terre est très fertile pour les différents fruits ou céréales grâce aux cordillères blanche et noire qui permettent un micro climat dans la vallée.
Huit cents lagunes sont entre ces montagnes, Paron est la plus grande : 3km sur 700m avec 75m de profondeur !
Un bleu-vert magique
On peut apercevoir le sommet Chacraraju à 6100m tout enneigé, ça rend la vue magnifique, petite marche pour aller au mirador et voir cette vue à couper le souffle
Et nous retournons à la capitale après cette pause nature
On fait un tour guidé de la ville pour visiter le centre historique, on commence par la place San Martin, général argentin qui a aidé à l’indépendance du Pérou en 1821 !
Puis la place centrale où se situe la mairie, bâtiment jaune datant de 1944, et la résidence du président datant de 1937 où se déroule la relève de la garde tous les jours pendant une heure !
Les bâtiments sont récents car beaucoup ont été détruits par les récents tremblements de terre, le plus vieux élément de la place est la fontaine de bronze datant de 1651, de 2003 à 2010 elle était approvisionnée par du pisco lors des fêtes !
Sur cette place il y a également la cathédrale, si on souhaite s’y marier, il faut la signature du pape
On se dirige ensuite vers l’église Santo Domingo ! Les fleurs sont désormais artificielles à l’intérieur pour limiter les risques de contamination du Zika, l’eau étant un environnement propice pour les moustiques. De plus les bougies sont également interdites car il y a eu beaucoup d’accidents avec les tremblements de terre et donc les feux. On peut voir un style gothique et néo classique dans l’église
Et également le crâne d’un saint nommé Martin et d’une vierge en dessous de leurs sculptures..
Zoomer sous le truc centrale circulaire L’art et l’apprentissage du queschua par les espagnols étaient des moyens pour transmettre le catholicisme.
Un passage a été construit en 1924, peint en rose, où se situaient avant les télégraphes par exemple
On traverse la rivière Rimac située au nord de la capitale, un peu sèche en ce moment..
Nous avons ensuite une explication des couleurs du drapeau national : l’ancien président s’est réveillé un jour à Paracas et a vu un flamant rose, corps blanc et ailes rouges et voilà le drapeau péruvien ! Pour finir ce tour guidé, je vais manger une cuy : le fameux cochon d’Inde grillé, mangeable seulement à la main
Le lendemain, nous allons visiter un site d’agriculture urbaine dans Lima... à deux heures de transport en commun ! Petit jardin communautaire super mignon : blette, salade, courgette, bananes, fraises.. ça fait du bien de la verdure !
Un papayier à droite Jeudi place au cours de cuisine : le ceviche ! On part au marché faire les courses.
Nous achetons du poisson congelé, qui était de meilleure qualité que les autres, de son petit nom : Pariko !
Ensuite viennent les citrons, oignons, céleri, piments, coriandre, ail, gingembre, patates douces et maïs, qu’il faut choisir mou pour avoir une cuisson plus rapide !
Pour deux personnes : il faut premièrement presser dix citrons et râper un petit gingembre pour en extraire le jus, on mélange ensuite le tout.
On coupe finement le piment nommé Aji (50g) en enlevant l’intérieur préalablement car c’est très épicé, ils l’utilisent en tant que pesticide !
On prélève les feuilles de coriandre de leurs tiges, coupe finement l’ail et le céleri !
Pour l’oignon rouge : il faut le couper en longueur afin d’avoir des demies lunes, on met le tout dans l’eau et on presse afin d’atténuer sa saveur très forte !
Nous coupons ensuite 400g de poisson en petits bouts, on saupoudre de sel afin que le poisson absorbe au mieux le tout et on verse le jus citron-gingembre, on met céleri, ail, piment, oignon et on mélange !
Pour l’accompagnement : patate douce et maïs cuits à la vapeur 30 minutes ensemble avec de l’eau recouvrant seulement les patates, rajouter une cuillère à café de sucre brun.
Et voilà c’est prêt !
Accompagné de ses chips de banane Nous voilà au musée Larco, ou musée des civilisations péruviennes !
Commençons par le commencement, dès 2000 avant JC, il y avait trois mondes : celui d’Hanan pacha, monde des Dieux représenté par les oiseaux comme l’aigle, l’hibou ou le condor, celui de Kay pacha, monde des humains représenté par les félins comme le jaguar ou le puma et celui de Uku pacha, monde des morts représenté par le serpent ou l’araignée. Ils interagissaient grâce aux offrandes par exemple et les morts pouvaient fertiliser la terre en réponse. Le monde était symbolisé par un spirale : constamment en mouvement grâce à la dualité (soleil-lune, homme-femme..), leurs forces en opposition permettaient ce cycle.
Grâce au phénomène el Niño tous les 18-25 ans, cela permettait de dater les tombes retrouvées sous terre : chaque Niño dépose une couche particulière avec les pluies
L’étude du matériel découvert dans les tombes permettait d’identifier la culture à laquelle a appartenu l’individu enterré
La découverte de la culture inca a été très médiatisée par des revues écrites et envoyées aux espagnols, la civilisation est devenue très connue alors qu’ils ont gouverné seulement 150 ans !
Beaucoup de choses retrouvées représentent un personnage avec corps de félin, tête de hibou et une queue serpentiforme : les trois mondes !
La céramique était cuite dans des fours en atmosphère oxydante : la réaction entre l’oxygène et l’argile lors de la cuisson lui donne une couleur rouge brique
De manière générale, les matières premières pour élaborer de la céramique étaient de l’argile rouge ou crème et le caolin ou argile blanche. Les pigments pour colorer ou préparer des peintures étaient des minéraux et plus particulièrement des oxydes de fer, ensuite ils utilisaient des moules et tampons pour les motifs.
Les cultures, comme l’énergie, ne se créent pas ni se détruisent, elles se transforment. Par l’exemple, la civilisation Mochicha disparut en 600 après JC après des pluies diluviennes dues aux courants chauds du Niño, cela détruisit les systèmes hydrauliques et eut une répercussion négative sur la pêche, ce phénomène affaiblit la crédibilité des gouvernants. Les populations cherchaient une nouvelle idéologie, comme celle du Sud andin de la zone d’Ayacucho.
Par ailleurs, l’époque impériale commence en 1300 après JC ou les personnages de pouvoir étaient représentés comme des êtres humains, certaines seigneuries et états s’agrandissaient et s’étendaient se transformant en de grands empires : les Chimu au nord et les Incas au sud.
Les Chimu ont élaboré une céramique noire, l’être humain était représenté chargeant le daim sur ses épaules transmettant ainsi le message d’une humanisation du pouvoir
Une forme caractéritique de la céramique inca est le urpu ou aryballe : corps globulaire qui termine en cône et munie d’anses latérales, un autre élément typique est une petite tête de félin sur la partie frontale du récipient.
L’arrivée des conquistadors a introduit des éléments de la culture européenne dans l’art andin : pièce à double corps, double goulot et anse, glaçure de couleur jaune marron ou verte qui était obtenue avec un vernis de verre au plomb dans des fours très chauds
En 1532, les espagnols arrivèrent avec leurs maladies et cela s’additionnant avec les changements politico-economiques et les affrontements militaires, les populations étaient affaiblies. Ensuite ils voulaient introduire le catholicisme, ils ont donc détruit ou pillé les huacas: lieux sacrés pour les incas
Venant en au textile : ils utilisaient du coton, de la laine d’alpaga et de vigogne, la couleur naturelle va de blanc à marron et ils prenaient des pigments minéraux ou végétaux pour les autres couleurs.
Les fuseaux (2) permettaient d’effectuer le filage.
Les tisserandes s’appliquaient du talc sur les doigts, les fils se déroulaient depuis le fuseau et formaient des tas qui pouvaient par la suite être teint avent d’être mis en pelote
Ensuite elles utilisaient un métier à tisser en bois, l’ustensile autour duquel était enroulé le fil est glissé entre les fils de chaînes. Au moyen du battant (grande tige), la femme serrait les fils de chaînes en tirant fermement vers elle ou en utilisant les peignes afin d’ordonner et compacter les fils. Pour finir, des aiguilles sont utilisées pour coudre les toiles et broder des motifs.
Le Quipus, qui signifie noeud en quechua, permettait d’enregistrer les informations de l’administration inca. Par exemple si on avait deux noeuds puis un plus bas, cela correspond 21 donc Jean-Michel a produit 21 patates aujourd’hui.
De plus, la civilisation Mochica avait ce qu’on appelle la guerre rituelle, ils affrontaient deux personnes et celui qui perdait était mis à nu, attaché et tué. Ils ne devaient pas tuer l’adversaire mais lui enlever sa coiffe et le tenir par le cou, son sang était offert aux dieux par la suite. Ils offraient donc un humain en général pour calmer les colères des dieux.
La musique et la danse accompagnaient tout type d’événements, même les sacrifices
Le passage à l’autre monde après la mort était très important pour eux, ils étaient habillés de masques ou bijoux. Ils gardaient leurs habits, ornements de nez qui rappelaient les moustaches du félin et coiffe en or pour les accompagner dans leur autre vie
On peut voir sur ce bonhomme Chimu la coiffe formée par un visage de félin avec un bec d’oiseau et des serpents sur les boucles d’oreilles
Aujourd’hui direction la Lombriz feliz, site d’agriculture urbaine qui utilise les vers de terre pour faire du compost. Ils rassemblent les déchets organiques et font des couches non compactes alternées couche sèche (oignon, feuille..)-couche fraîche (épluchures..) et mettent une couche d’excréments d’animaux par dessus.
Le processus de décomposition commence, ils utilisent des pelures d’ail pour augmenter la porosité et permettre à plus d’oxygène d’entrer dans le compost. Pendant un mois, ils ne touchent à rien, puis ils réhumidifient et mélangent.
Ensuite ils laissent trois mois en mélangeant de temps en temps, le compost atteint 70 degrés, ce qui se fait naturellement, et ils introduisent les vers de terre et de l’eau pour leur survie : pour une couche de 10 cm, il faut 100 000 vers de terre et quinze jours pour que ce soit prêt.
Avant-après Après ces deux semaines, ils rajoutent du compost humide sur une ligne pour redonner de l’alimentation à ces petits vers, ces derniers se mettent dans cette nouvelle couche et sont récupérés pour les mettre ailleurs. Grâce à eux, la terre est mieux travaillée et fertile.
Le départ approche, nous finissons la visite de Lima par la visite du couvent San Francisco !
On découvre l’église magnifique
La pièce où ils élisaient le chef du monastère, ornée d’or
Puis enfin les catacombes où était entassé plus de 25000 corps, il n’y avait pas de cimetière public
Petite balade en vélo pour finir en beauté
Et voilà c’est fini, retour à Paris avec la chaleur et le soleil !
Merci d’avoir suivi nos aventures et pris le temps de lire ce grand dernier article ! À bientôt 🇫🇷