Nous sommes dans les Pouilles, cette région qui était très déshéritée a connu un fort développement économique ces dix dernières années. Dans le tourisme bien sûr, mais surtout dans le domaine agricole.
La région se transforme et sans doute pas forcément en bien sur le plan environnemental. Les terres sont recouvertes sur des milliers d'hectares de filets de protection pour les arbres fruitiers. L'emploi des pesticides est intense. On le constate en ce moment avec ces nombreux petits tracteurs qui pulvérisent un peu partout entre les arbres ou les vignes.
C'est donc dans ce paysage où se côtoient oliviers, vignes, arbres fruitiers, fleurs que nous évoluons à travers des chemins et des petites routes qui ont l'avantage d'être tranquilles. Les traversées des petites villes sont toujours très sympathiques grâce à la richesse de leurs patrimoines et grâce à la préservation des centres historiques que les autorités italiennes ont su conserver pour en faire des espaces agréables à parcourir.
Nous ferons une étape à Bitonto, jolie cité dominée par son imposante cathédrale romane.
Après une nuit passée à Bitonto dans un agréable B&B. Nous repartons vers le sud. Il nous faut contourner la grande ville de Bari. Et là c'est moins excitant...une grande zone industrielle aux odeurs pestilentielles, des ordures partout sur le bord des routes. On touche ici à un grave problème de l'Italie du Sud, une absence totale de la gestion des déchets et des ordures. Partout ce ne sont que des sacs poubelles éventrés, des bouteilles en verre ou en plastique qui jonchent le sol bref c'est une vaste décharge à ciel ouvert...contraste saisissant entre les très beaux centres historiques et ces zones totalement abandonnées aux déchets.
À la sortie de Bari, une énorme soucoupe, un Colisée des temps modernes, le stade de foot..." panem et circenses" c'est toujours d'actualité !
Après Bari nous allons découvrir ĺ'une des particularités des Pouilles, ce sont les Trulli. Ces habitations en pierres et aux toits en forme de tourelles. Durant ces trois jours nous allons en observer des centaines.
Elles ont été construites dans des enclos eux-mêmes délimités par de magnifiques murets de pierres.
Ces demeures en pierre sèche, construites avec du calcaire de la région, remontent pour les plus anciennes au XIVe siècle. Nous sommes ici au cœur des Murge où se déploie la magnifique vallée d’Itria. Verdoyante et vallonnée, parsemée de ces murets en pierre sèche, de vignobles, d’amanderaies, d’oliveraies et de routes sinueuses, ce sont là où l'on observe les trulli. Ces constructions qui étaient à l'origine des habitations temporaires servant aux paysans durant les travaux des champs sont devenus aujourd'hui des habitats permanents et/ou des hôtels ou B&B de luxe. Pour donner une idée de l'envolée des prix en 1999 la réfection d'une tourelle coûtait en moyenne 1.500 € en 2009 c'était 15.000 € (source Wikipedia) si la progression est identique faites le calcul...
Et évidemment l'industrie du tourisme s'est emparée de cette poule aux œufs d'or et a fait de la ville de Alberobello l'un des hauts lieux des visites des Trulli. C'est ce qu'on appelle un attrape touristes (pour être poli) où le café est vendu 4,50 € (1 € dans les petits bars en général) et donc nous, tout naturellement on est tombé dans le piège !! 🥵🥵🥵🥵
Il pleuvait, il faisait presque froid et on a fait 30 bornes aller/retour pour aller dans ce village type Disneyland...
Alors un conseil si vous venez dans la région. Allez vous promener sur les petites routes des environs, c'est sympa, vous verrez plein de vrais trulli, certains plus ou moins abandonnés, d'autres bien restaurés et vous serez seuls à admirer ces belles et originales habitations.
Nous logions à Selva de Felaso toute petite ville située au sommet d'une colline qui dominait la vallée. Nous y sommes restés deux nuits. Cela nous a permis de nous reposer car depuis Rome les kilomètres se sont accumulés.
De Selva de Felaso nous partons vers San Vito dei Normanni. Le temps s'est mis au beau, ces derniers jours la météo n'était pas très bonne. La route serpente toujours au milieu des champs, ça monte, ça descend mais nous sommes à peu près tranquilles. On remarque aussi que dans cette région le réseau routier est de bien meilleur qualité que dans les autres régions. Je pense que les subventions européennes ont sans doute abondées largement pour soutenir l'économie de la région.
Nous faisons une halte à Ostuni la "citta blanca". Les façades des maisons et des différents édifices sont de couleur blanche.
Puis nous arrivons en début d'après-midi dans la ville de San Vito dei Normanni. Ville traditionnelle, au centre historique tranquille, sans animation particulière...très cool.
Pour les italiophones...un peu d'humour...
Nous terminons notre longue descente de l'Italie...plus 1 600 kilomètres de réaliser depuis Vintimille. Brindisi est à 20 kilomètres. Nous prendrons le ferry pour rejoindre les côtes grecques et continuer le voyage le long de l'Adriatique en remontant vers l'Albanie...
Petite pensée à ma petite sœur qui vient d'être grand mère d'un petit Ewann. Il y a quelques jours, elle était elle aussi à vélo en Italie (le vélo est dans l"ADN de la famille...) elle est revenue rapidement vers Grenoble et Chambéry pour rejoindre Virginie et Léo, les heureux parents, ainsi que Alix son second fils de retour pour quelques temps d'Australie.
Bises à tous les cinq...