Carnet de voyage

Balade à vélo en Europe

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Après les fjords de Scandinavie, l'humidité, le froid, le vent du Cap Nord, cette année place au sud de l'Europe, à la chaleur et aux richesses de son patrimoine naturel et archéologique.
Du 12 avril au 15 août 2023
18 semaines
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Le projet d'itinéraire  
En juillet 2021 dans les Vosges au retour de Copenhague...

Le véritable départ à vélo commencera à Vintimille...

Cest reparti pour un tour !
Cest reparti pour un tour !
C'est reparti pour un tour... 

Pour rejoindre les rivages de la Méditerranée, le Paris-Nice devait nous emmener en une nuit et en couchettes vers Cannes. Sauf que le mouvement social en a décidé autrement et nous avons du au dernier moment changer un peu nos plans. C'est par l'Intercités Nantes-Lyon et un TGV Lyon-Cannes, qui prend les vélos que nous rejoignons un grand copain, Jacques et sa femme Monique. Nous allons passer une journée et deux nuits chez eux à Peymeinade, petite ville située près de Grasse. Jacques et son copain Michel nous attendent à la gare de Cannes pour nous amener à Peymeinade à une vingtaine de kilomètres. Il est 22h30, il pleut, parti à 6h00 ce matin il est vraiment temps d'arriver. Partis sous la pluie de Vertou...c'est aussi sous la pluie que nous arrivons sur la côte d’Azur !

Départ de Vertou sous la pluie...

13 avril


Il est difficile de passer près de Cannes sans aller sur la Croisette..dans un mois le festival aura lieu...les stars seront là en attendant on se contente de regarder les photos des célébrités qui sont exposés le long du palais du festival...



Cannes vue de la vieille ville

Notre home pour quelques mois ⛺️ ⛺️ ⛺️ essayée dans le jardin de Vertou pour bien la vérifier avant notre départ.


Ce matin temps très beau au départ de la maison...

Départ de chez Jacques et Monique

On va prendre la direction de la gare de Grasse pour prendre le TER qui va à Vintimille. Nous n'avons pas envie de suivre la route très urbanisée qui va de Cannes à Vintimille...dernières photos avant de partir...

À la sortie de la gare de Vintimille, nous prenons une route qui longe la mer. Le temps est idéal pour rouler, fini les vestes et autres polaires. Tee-shirt et shorts sont les bienvenus.

Cinq kilomètres avant San Remo l'itinéraire emprunte une ancienne voie ferrée. Cette route vélo est très large elle longe en permanence la mer. San Remo ville célèbre pour la course cycliste Milan San Remo, à l'entrée de la ville, des affiches célèbrent les anciens vainqueurs de cette course de début de saison.

La piste cyclable continue jusqu'à San Lorenzo, petite ville côtière où nous trouvons un camping niché sur les hauteurs...comme d'habitude l'arrivée est en haut d'une belle montée...


Une étape venteuse et fraîche


Tout s'annonçait bien ce matin. Le soleil commençait à bien chauffer l'atmosphère et il était vraiment agréable de prendre le petit-déjeuner sous ses rayons.

Sitôt le matériel plié nous avons repris la route d'hier et sommes revenus au bord de la mer. Le vent soufflait très fort de Nord-est et nous l'avions de face. Jusqu'à Imperia, nous avons repris la superbe piste cyclable qui longe la mer. Mais à Imperia la piste s'arrêtait un peu avant l'entrée de la ville. Nous étions un samedi, en plus ce sont les congés de Pâques et la circulation sur la route était importante. Le ciel s'ennuageait de plus en plus et ce vent de Nord-est était vraiment froid. Les villes le long de la côte sont très nombreuses et à vélo elles ne sont pas vraiment agréables à traverser.

Malgré tout la côte est jolie mais un brin de soleil serait le bienvenu...


Quelques belles montées viennent ponctuer l'itinéraire. La route se déroule en un long serpentin en dominant la mer. Le paysage est très beau.

Après une belle montée on aperçoit le port de Savone. Ce sera la fin de notre journée. Le camping est en zone urbaine près de la mer. Il est temps d'arrivée, l'orage gronde. La propriétaire est d'une très grande gentillesse. Elle nous prête une table des chaises un marreau car l'emplacement est sur du gravier...coincé entre les caravanes et les camping-cars...c'est assez typique des campings italiens ces minuscules emplacements. C'est sous l'averse qu'on finit de monter la tente ⛺️ ⛺️ mais tout est à l'abri et on est au sec.


On ne regrette pas notre tente, certes un peu lourde mais idéal pour manger à l'abri de la pluie et du vent...

Publié le 16 avril 2023

Une belle étape mais faite de contrastes...

Ce matin le temps est très beau, ensoleillé, il fait chaud, le temps idéal pour pédaler. Nous allons suivre en permanence la côte. La route est en promontoire. Tous les cyclos sportifs de la région sont de sortie en ce beau dimanche de printemps. La matinée est vraiment agréable. Les descentes sont rapides et même les côtes aux pourcentages moyens (5-6%) sont avalées facilement.




Nous reprenons une petite portion de piste cyclable qui est une ancienne voie ferrée. Les piétons sont nombreux et dans les tunnels peu éclairés il vaut mieux faire attention ⚠️ ⚠️

Malheureusement on est dimanche et sur cette côte très belle il y a beaucoup de monde...les villes se succèdent rapidement et il devient un peu compliqué de rouler. Les aménagements cyclables urbains sont plutôt médiocres.

La longue traversée de Gênes est une horreur. La première partie se fait dans l'immense zone portuaire. Puis nous arrivons au niveau du périphérique, il y a une piste cyclable mais elle est fermée. On s'engage dans la rocade pas trop fréquentée à cette heure de début d'après-midi. Au bout d'un km on finit par rejoindre la piste cyclable qui débouche à l'entrée du centre de Gênes. Aux alentours du port où sont amarrés des monstrueux paquebots il y a un monde fou.. un bordel monstre. Ensuite la sortie n'est pas mieux c'est la foule d'un dimanche d'été il faut rouler entre les voitures, les scooters quand il y a une piste cyclable elle est occupée par les piétons...

Sortis de l’agglomération la circulation est hyper dense. Je n'ai rarement connu un tel bazar à vélo même à Istanbul...finalement on fait encore une quinzaine de kilomètres pour monter au camping de Bogliasco, une montée de 1.600 m à 10 % belle arrivée en côte dans ce petit camping nichée dans les collines qui dominent la mer.

Une étape très belle mais difficile


L'étape à été plus courte que prévue à cause d'une météo capricieuse. Partis sous un beau soleil, le temps va se dégrader, les nuages arrivent, et une petite pluie commence à tomber. Le vent se met de la partie évidemment il est plutôt défavorable...pourtant le paysage est très beau. C'est un vrai plaisir de rouler dans cette province de Ligurie. Les côtes et les descentes se succèdent...ça use un peu !

En début de matinée un temps splendide...

Un peu d'histoire (source Wikipedia)

Nous roulons depuis le départ sur la via Aurelien. La Via Aurelia ou voie Aurélienne est le nom donné à la grande voie romaine de la côte méditerranéenne de l’Italie romaine et de l’ancienne Gaule. Elle partait de Rome, longeait la côte occidentale de la péninsule italienne et passait par Pisæ (Pise) pour arriver à Luna (Luni).

La construction de la Via Aurelia revêt à l'époque une grande importance. Jusqu’alors, pour relier Rome et l’Hispanie, il fallait passer plus au nord, par le col de Montgenèvre, puis emprunter la Via Domitia. La soumission des peuples du sud-est de la Gaule va permettre de raccourcir le trajet en temps et en distance, en passant par des zones plus praticables, sans réelle difficulté de circulation.

Le cursus publicus (la « poste » romaine) parcourait 70 kilomètres par jour (avec quatre changements de cheval).

En bleu, le tronçon initial reliant Rome à Pise.

Nous sommes maintenant dans la belle région des Cinque Terre.

Les Cinque Terre occupent un paysage accidenté et escarpé, sur lequel sont construites au fil des siècles des terrasses permettant l'agriculture.

C'est une région difficile d'accès à vélo. Par contre pour les randonneurs c'est un beau territoire à parcourir.

Pour nous à vélo cela se traduit par de beaux dénivelés...

On casse la croûte sur l'esplanade de Rappalo, il fait très frais avec le vent. Vite fait nous reprenons la route et au sommet d'un petit col nous mettons la veste de pluie ☔️ 🌦 ☔️ et les protections pour les sacoches. Après une rapide descente nous faisons un stop à Chiavari. La pluie s'arrête, le vent se calme...

Nous décidons de nous arrêter au camping de Sestri Levanti, douze kilomètres après Chiavari. Très beau camping avec des grands emplacements (c'est rare en Italie !)

Un peu après notre arrivée nous retrouvons un couple de hollandais rencontré hier au camping. Eux ils sont partis pour un périple en Europe d'une année....

Une belle étape de montagne

Au départ de Sarzana nous roulons 5 km le long d'un torrent puis nous allons emprunter une petite route quasi-déserte qui monte durant 4 km à près de 10 % ...c'est là qu'on se dit que le vélo carbone sans sacoche c'est quand même mieux ! En attendant il faut se hisser là haut. Béatrice caracole en tête !!

Elle m'épate car même avec un VAE il faut s'arracher.

Le paysage de montagne méditerranéenne est très beau, le temps est frais, ensoleillé. Je monte à mon rythme et je rejoins Béatrice qui m'attend au sommet de cette première partie du col.

À cet endroit on rejoint la via Aurelia qui est la route nationale SS1. C'est la seconde partie du col dont la pente s'adoucit, la route vient d'être refaite, c'est un vrai billard. Le sommet de ce col du Bracco est vite atteint, il culmine à 626 m, c'est pas de la haute montagne mais on part au niveau de la mer ..

La descente est rapide mais le temps s'est assombri, nous remettons la veste. Après le casse-croûte dans un petit village on continue une longue descente très sympathique cela devient plus un faux plat descendant mais le fort vent de sud-est nous freine beaucoup. À l'approche de La Spezia la circulation s'intensifie, la chaleur revient. Les jambes commencent à être lourdes. Il est temps d'arriver mais nous avons du mal à trouver un camping. Une gentille dame s'arrête pour nous renseigner mais on se comprend mal et elle nous oriente vers une mauvaise direction. On tourne en rond et finalement on se rajoute presque dix kilomètres....c'est bien rincé qu'on s'endort ce soir sous la tente ⛺️ ⛺️ ⛺️ Nous sommes maintenant en Toscane, demain nous serons à Pise et en fin de semaine à Florence...

Publié le 20 avril 2023

Une étape de récupération

Ce matin les jambes étaient bien raides. Mais l'étape d'aujourd'hui est plate comme la Hollande. Le vent plutôt favorable. L'itinéraire vélo emprunte une piste cyclable bordant la mer. Rien de tel pour mouliner et détendre les muscles...

Les cyclos sportifs sont très nombreux. Dommage que les villas, clubs de plage, bistrots etc...empêchent de voir la mer car ils sont construits entre la plage et la voie vélo...

On roule donc très vite jusqu'à Viareggio, petit port de pêche dont une belle passerelle permet de franchir le bassin portuaire.


Viareggio est aussi un gros chantier de construction de bateaux de plaisance. Un magnifique deux mâts est en finition C’est un yacht d'environ 50 mètres.


Après Viareggio nous reprenons la via Aurelia, la circulation devient importante mais pas très gênante et nous arrivons à Pise où le camping es très proche de la cité historique.

Une fois la tente plantée nous allons vers le centre historique. C'est la foule sur la Piazza des Miracoli.

C'est la seconde fois que je viens dans cette très belle ville connue dans le monde entier à cause de sa tour penchée. Ce phénomène s'est produit dès sa construction car l'édifice est construit sur une plaine alluviale. Le terrain s'est affaissé et la tour au fil des siècles à continuer attirer les visiteurs. Néanmoins en 1990, elle menaçait de tomber et jusqu'en 1993 elle a été fermée et a fait l'objet de travaux de consolidation.

Nous visitons la cathédrale et le baptistère. À l'intérieur de la cathédrale on peut admirer une chaire magnifique sculptée par Giovanni Pisano Pergamo.


C'est tout pour aujourd'hui...Ciao, ciao

Publié le 20 avril 2023

Une étape tranquille !

Florence est à un peu plus de 100 kilomètres et nous avons réservé un appartement pour 3 jours à partir de vendredi. Aussi on choisit de faire en gros les 2/3 du parcours aujourd'hui afin d'être tranquillement à Florence demain en début d'après-midi.

Le temps est un peu gris des orages sont annoncés dans l'après-midi.On essaie de ne pas trop traîner pour arriver dans un camping à la ferme situé dans les environs de Empoli. Nous roulons dans un paysage typique de la Toscane, fait de douces collines où poussent la vigne et les oliviers.

De temps en temps nous sommes doublés par des cyclos sportifs qui nous encouragent en criant "allez, allez" serait-ce une expression internationale ?

Le camping est situé dans le domaine de Montaioncino.

C'est une trouvaille de Jean Paul, le paysage environnant est magnifique.

Il n'y a qu'un kilomètre pour y monter mais c'est comme un toboggan qu'on prendrait à l'envers.

C'est un chemin de terre avec par moments des pentes supérieures à 15%. Faut appuyer sur les pédales pour monter ce chemin ! Trop fort Jean Paul. Moi je suis au maximum de mon vélo. Je suis admirative.

Il y a une dizaine de camping- cars allemands qui sont là. Les allemands sont omniprésents dans la région...Nous sommes obligés d'attendre car la réception n'ouvre qu'à 16h00. Le ciel se noircit...nous avons juste le temps de monter la tente sous l'orage qui gronde.

Résultat la grosse pluie arrive on a juste le temps de nous engouffrer sous la tente et d'y mettre nos bagages car le sol dur comme du béton n'absorbe pas l'eau et sous le auvent ça commence à inonder...

Heureusement l'orage se calme, tout revient dans l'ordre. Le soir, le camping fait un repas dégustation des produits locaux et de sa production viticole. Bien sûr nous ne manquerons pas ce moment de gastronomie Toscane...

Publié le 21 avril 2023

Arrivée à Florence


Une étape très courte et facile, quasiment toute plate sauf la montée d'hier soir qu'on a dévalée avec plaisir !



L'itinéraire emprunte un chemin sur une digue qui longe l'Arno.

Nous entrons dans Florence par cet itinéraire dédié aux cyclistes et aux piétons. Florence est une ville avec des aménagements cyclables de bonne qualité et c'est en roulant presque en permanence sur une piste cyclable que nous arrivons à l'appartement que nous avons réservé pour trois jours.




Ce soir fini la tente...un bon lit 🛌 🛌 nous attend.

Publié le 24 avril 2023
La cathédrale Santa Maria dei Fiore

Berceau de la Renaissance, patrie de Machiavel, de Michel-Ange et des Médicis, Florence est toujours aussi envoûtante. Capitale du royaume d'Italie entre 1865 et 1871. La ville présente une richesse artistique exceptionnelle. Elle est universellement reconnue comme l'un des berceaux de l'art et de l'architecture.

Elle est considérée comme l'une des plus belles villes du monde grâce à ses nombreux monuments et musées dont le Duomo, Santa Croce, Santa Maria Novella, la Galerie des Offices, le Ponte Vecchio, la Piazza della Signoria, le Palazzo Vecchio et le Palazzo Pitti.


Fontaine de Neptune piazza della Signoria
Le campanile

Nous allons y séjourner deux journées complètes pour mieux apprécier cette ville unique par ses richesses architecturales et artistiques. Rançon de ces splendeurs, nous ne sommes pas seuls ! En plus c'est le week-end et nous sommes en plein dans les vacances scolaires. Autant dire que c'est "bain de foule" assuré. Un peu de notre faute en planifiant notre voyage nous n'avions pas fait attention à ces éléments et le week-end prochain du 1er mai on sera à Rome, tant pis et dommage pour nous car les entrées dans les différents monuments sont souvent impossibles car tout est plein.

Ceci dit, il reste les balades dans les ruelles. les promenades le long de l'Arno, les places magnifiques avec ses fontaines et ses sculptures qui expriment la puissance créatrice des artistes de la Renaissance.

Il fait beau, les terrasses des cafés accueillent les touristes. Ça parle fort, ça rit c'est l'Italie avec cette langue qui met en joie. L'accueil est toujours agréable, nous nous comprenons par gestes. Les italiens parlent autant par l'oral que par la gestuelle, c'est bien connu !


Neptune

Nous allons donc nous laisser aller au gré de nos envies à parcourir la ville à pied ou à vélo. La ville est facile à parcourir à vélo. En dehors du centre historique il y a des voies vélos empruntées par les touristes et aussi par les habitants de tout âge.

Vue de Florence du Belvédère

La cathédrale est une splendeur, une architecture unique. Par contre l'intérieur est totalement dépouillé.

Le Duomo
Giardino dell'Orticultura : grande serre.

Le pont Vecchio vu du Belvédère où nous sommes montés avec nos vélos. Un peu au dessus du Belvédère une autre place, une autre église plus petite, San Miniato al Monte, très belle et peu visitée, laisse la place au recueillement et à l’apaisement. C'est simplement beau.

Le Ponte Vecchio,

La basilique de Santa Croce. Elle est la plus grande église franciscaine au monde. Comme le Panthéon, des personnalités illustres y reposent. Michel Ange, Machiavel, Galilée ...

Basilique Santa Croce

Sur la place Santa Croce un marché ne proposant que des produits français ou bretons ! Les biscuits sont à l'honneur.

Deux jours sont trop peu pour visiter et s'imprégner de l'atmosphère de Florence, nous y reviendrons. Prochaine grande étape Rome, pas besoin de chercher l'itinéraire tous les chemins y mènent !

La météo annonçait une journée d'orage sur Florence. Du coup par prudence hier soir nous avons acheté des billets de train pour faire une grande partie de l'étape. Mais de l'orage ce matin ce furent simplement trois gouttes d'eau qui vinrent mouiller l'asphalte. Les billets étaient achetés et non remboursables c'est un peu déçu que nous avons fait le trajet en train 🚆 🚆 🚆.

Un trajet qui aurait pu se prolonger car les vélos étaient chargés dans un fourgon dont une seule porte fonctionnait pour descendre, la porte gauche. Durant tout le trajet le train s'arrêtait sur la voie de gauche du quai lors des cinq ou six arrêts précédents notre arrivée. Évidemment le seul arrêt à droite fut pour nous ! Heureusement quatre cyclistes italiens montés en cours du trajet nous ont aidés à traverser un wagon entier avec nos vélos et nos sacoches pour débarquer sur le quai. Tout seul on serait allé bien plus loin...

Nous sommes ce soir installés dans un camping agréable au bord du lac de Trasimeno dans la région de l'Ombrie. Demain retour sur les vélos pour prendre la direction d'Orvieto.

Une belle étape, du plat et deux belles montées

Ce matin le temps est mitigé, du vent pas trop favorable, des nuages menaçants, une température un peu fraîche et une route bien plate pendant 40 kilomètres. Du coup on avance vite, plus de 20 km/h de moyenne.




Aujourd'hui c'est jour férié en Italie, le pays fête sa libération à la fin de la seconde guerre mondiale. Nous arrivons juste dans une commune où une fanfare joue l'hymne nationale. Nous nous arrêtons quelques instants.


La route va bientôt commencer à monter après la ville de Fabro. Alors que nous roulons sur la route nationale, plutôt tranquille, l'itinéraire vélo nous fait prendre une petite route pour monter à la ville de Ficulle, j'aurais mieux fait de rester sur la nationale car cette route monte très dure pendant quatre bons kilomètres, alors que la nationale monte en douceur, certes en plus de distance, mais on aurait moins fatigué surtout que cette route à un revêtement très dégradé et qu'il y passe finalement beaucoup de voitures. Bref mauvais choix.

Nous arrivons sous la pluie au village de Ficulle, joli village où nous nous mettons un peu à l'abri de l'averse qui va vite s'arrêter.



Béatrice est folle de ces petites camionnettes à trois roues, elle rêve d'en ramener une à Vertou .


Nous reprenons la route cette fois sur la nationale pour terminer la montée.

La descente s'annonce, rapide, le soleil revient et bientôt on aperçoit le promontoire où se situe la ville d'Orvieto.

Il y a quatre kilomètres de montée...


On avale bien la côte et ce soir on sait qu'un bon lit nous attend dans un ...monastère qui fait gîte d'accueil. Nous sommes ici sur l'itinéraire de la Francigena.

La via Francigena, en français la « voie francigène » est un chemin de pèlerinage reliant Canterbury à Rome en passant par la France et la Suisse.

À l'instar du chemin de Compostelle, c'est une importante voie de pèlerinage médiévale qui a été l'objet d'études, d'un balisage et d'une reconnaissance en 1994 par le Conseil de l'Europe comme grand itinéraire culturel du Conseil de l'Europe.

La via Francigena n'est pas identifiable par un symbole aussi connu que la coquille de Saint-Jacques-de-Compostelle. En Italie, il n'y a pas de balisage homogène mais la signalétique reste dans les teintes de rouge, avec la silhouette du pèlerin.

Nous sommes donc installés dans une chambre "matrimoniale" du monastère. La vue est très belle de la chambre. J''étais venu dans cette ville en ....1969...je voyageais en stop et l'automobiliste qui m'avait pris était je crois archéologue. Il m'avait fait visiter cette petite ville magnifique et m'avait donné une statuette étrusque car Orvieto est une ancienne ville étrusque. J'avais vraiment envie de revoir cette cité dont la cathédrale est superbe. La conception de l’édifice prit 30 ans et sa construction, 3 siècles.



Cette merveille gothique se distingue par sa remarquable façade et par ses fresques, parfois comparées à celles de la chapelle Sixtine.

À l’intérieur, on peut admirer le magnifique Jugement dernier de Luca Signorelli. Michel-Ange se serait inspiré de cette œuvre pour sa fresque de la chapelle Sixtine. (l'enfer et le paradis seraient-ils des camps naturistes 😁😁😁)

Nous finirons l'après-midi en parcourant les ruelles de la ville

Une très belle journée

Ce matin nous sommes restés à Orvieto pour visiter le musée. Béatrice est repartie voir les fresques de la cathédrale dont elle ne se lasse pas. Puis nous avons repris les vélos pour descendre dans la plaine. Nous avons emprunté les ruelles pentues, étroites et pavées de la ville. Béatrice n'était pas du tout à l'aise dans ces ruelles. Le vélo très chargé se laisse facilement emporter !


Nous avons ensuite pris la route nationale pour entamer une très longue montée de quinze kilomètres. La pente est plutôt douce et on peut admirer Orvieto qui se trouve de l'autre côté de la vallée. Le temps ensoleillé est très agréable et nous montons assez rapidement.

On en oublierait presque le poids des sacoches qui se rappellent toutefois à nous quand la pente s'accentue !


Nous atteignons le sommet du col, puis nous degringolons vers le lac de Bolsena que nous apercevons en contrebas à travers les arbres.


Nous faisons une halte à l'entrée de cette très belle ville, de nombreux randonneurs font halte dans cette viĺle étape de la Francigena

Miracle ou magie de Bolsena ? Un peu d'histoire religieuse (source Wikipedia)


Le miracle eucharistique de Bolsena définit un miracle eucharistique à Bolsena en 1263, lorsqu'une hostie consacrée aurait commencé à saigner pendant le canon de la messe sur un corporal, petit tissu sur lequel reposent l' hostie et le calice. L'apparition du sang est considérée comme un miracle pour affirmer la doctrine catholique romaine de la transsubstantiation, qui stipule que le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ au moment de la consécration pendant la messe.

On dit que le prêtre qui célébrait la messe ne croyait pas à la "transsubstantiation" peut-être qu'un magicien est passé par là pour ramener ce prêtre dans le droit chemin du dogme catholique😄😄😄

Le tissu original est conservé dans la cathédrale d'Orvieto...

La route continue le long du lac. Elle monte doucement pendant quatre kilomètres puis voyant qu'un chemin descend rapidement vers le lac et qu'ensuite une petite route longe le lac jusqu'à notre arrivée, je m'engage dans ce chemin, sauf que la descente est casse gueule avec les vélos chargés cela devient compliqué, Béatrice va faire toute la descente à pied...deux bons kilomètres avant d'atteindre enfin les rives du lac où nous reprenons une route plus confortable jusqu'à Marta, petite ville au bord du lac.

Ce soir nous sommes dans un camping à la ferme. Les poules, les lapins baguenaudent ici et là. Il y a une grande salle équipée pour cuisiner, vraiment très bien.

Des hauts et des bas, une journée un peu éreintante...

La journée à été un peu fatigante ! Le relief était très heurté. Nous sommes restés presque tout le temps sur la nationale qui va à Rome. La circulation était importante. La chaussée par endroit est très dégradée, il faut être très vigilant car les écarts sont dangereux et les italiens ne s'écartent pas toujours des cyclistes, parfois les rétros des fourgons nous passent bien près des épaules.

La traversée de Viterbo, ville assez importante a été un peu "sportive" car nous roulons sur la rocade et à la sortie de la ville deux belles côtes sur une route dégradée nous ont donné des sueurs " froides "

Le vélo en Italie n'est pas toujours facile surtout avec nos vélos chargés qui ne permettent pas toujours d'avoir une trajectoire rectiligne quand la route monte beaucoup.

Le paysage n'était pas non plus fantastique...Nous ferons une petite halte cassé croûte dans un bois. D'habitude nous trouvons toujours des petits villages sympas aujourd'hui rien...


Quelques champs de coquelicots viennent égayer les paysage un peu morne. Sur la fin un vent violent de sud se met de la partie bref il y a comme ça des journées où ça ne va pas !

Nous arrivons ce soir au bord du lac de Bracciano, une superbe maison se trouve à l'entrée de la ville.

Vue du camping....

Spéciale dédicace pour Mosé qui doit nous donner la marque et le modèle de cette voiture 🚗 🚗 🚗

Rome est à cinquante kilomètres nous y serons demain pour trois grandes journées...

Publié le 28 avril 2023

Arrivée dans la ville éternelle

Si l'étape a été courte et rapide, elle s'est révélée très stressante à cause de l'intense circulation et des conditions de chaussée très dégradées avec d'énormes nids de poule et autres grosses fissures dans l'asphalte, de quoi casser du matériel avec des vélos chargés comme les nôtres. Beaucoup de poids lourds qui nous doublent avec un écart de moins de 50 cm, cela fait peur de sentir les roues du camion qui nous frôlent les bras. Plus on s'approche de Rome, plus évidemment la circulation s'intensifie, heureusement la route est globalement descendante ce qui permet de garder une bonne trajectoire rectiligne sauf pour éviter les trous !!

À une quinzaine de kilomètres de l'arrivée on entre véritablement dans l'agglomération romaine, la route s'élargit un peu et au bout d'une longue descente nous arrivons aux abords du périphérique. Nous roulons sur des voies dont on ne sait pas trop si les vélos sont admis....finalement grâce à l'application nous franchissons ce périphérique et nous entrons dans les quartiers de Rome. L'atmosphère est plus tranquille mais il faut faire attention aux multiples voitures garées n'importe comment ou en double file...aux portières qui s'ouvrent, aux scooters qui se faufilent un peu partout, dans ce joli bordel quelques cyclistes comme perdus au milieu d'un océan de voitures...ici et là on aperçoit des embryons de pistes cyclables, nous verrons mieux cela demain pour nous rendre vers le centre historique de Rome.

Nous déjeunons dans le parc d'une clinique puis nous traversons complètement la ville pour rejoindre l'appartement que nous avons réservé dans le quartier très cosmopolite de Torpignattara.

La propriétaire nous y attend, nos vélos sont rangés dans l'arrière cour de l'immeuble. Nous allons rester ici durant trois jours.

Aujourd'hui nous n'avons pris aucune photo...c'est un signe d'un parcours bien peu enthousiasmant !

Publié le 1er mai 2023

Comme toute les grandes métropoles Rome présente plusieurs facettes. Il y a évidemment la ville aux richesses patrimoniales, architecturales, artistiques uniques au monde et c’est ce visage qu'on retient d'abord de la capitale italienne. Mais il y a aussi l'autre visage d'une ville très sale, d'une ville où la circulation est intense, encombrée par les voitures y compris dans les quartiers historiques. Un stationnement totalement anarchique, une chaussée totalement délabrée. Une ville où marcher est presque un calvaire dans certains quartiers. Ne parlons pas des déplacements à vélo qui sont totalement dépourvus d’aménagements dignes d’une grande capitale européenne. À la décharge des pouvoirs publics, Rome est victime, comme d’autres grandes villes du surtourisme engendré par les low cost à 10 balles ou les bateaux de croisière qui déversent par milliers les touristes dans les ports tout proches.

Il faut dire que nous n’avions pas fait très attention quand nous avions planifié notre voyage puisque c’était le week-end du 1er mai. Autant dire que nous sommes un peu responsables de nos inconséquences.

Ceci étant dit et au-delà de nos quelques déceptions nous avons su apprécier les beautés des fresques de la chapelle sixtine et des nombreuses églises de la ville.

Nous avons été impressionnés par la grandeur du Colisée, cet amphithéâtre qui pouvait accueillir 75.000 personnes pour des jeux qui pouvaient durer jusqu'à 100 jours et qui sacrifiaient jusqu'à 10.000 animaux. Contrairement à une légende tenace peu de gladiateurs étaient tués car ils appartenaient à des propriétaires qui souhaitaient les garder en forme et en vie. Les paris rapportaient gros, la FDJ n'a rien inventé ! "Panem et circenses"

Nous avons apprécié la beauté des grandes places de Rome et si la fontaine de Trévi était noire de monde, les fontaines de la place Navona étaient encore plus belles.

L’immense place Saint Pierre et la basilique avec la multitude des gens de la planète entière marquent également le symbole d’une religion chrétienne qui se veut universelle et qui au-delà de ses propres croyances ne peut qu’impressionner sur ce phénomène d’attractivité que l’on soit croyant ou non croyant.


À vélo nous avons parcouru une grande partie de la ville et l’appartement où nous étions étant un peu éloigné du centre historique cela nous a permis justement de sortir d’une image par trop idyllique de cette grande ville en découvrant des quartiers populaires, cosmopolites qui font de Rome une ville comme toutes les autres, une ville tout en constrates, une ville vivante, une ville animée.

Bon 1er mai à toutes et à tous !

Publié le 2 mai 2023

Ne voulant pas renouveler notre expérience de rentrée dans Rome avec la circulation d'enfer, nous avons fait le choix de prendre ce matin le train pour sortir de la ville.

Nous sommes installés dans une petite maison que nous avions reservée car dans la région il n'y a pas de camping et il faudra maintenant attendre la côte adriatique pour en retrouver. Nous prenons maintenant la direction des Pouilles pour arriver à Brindisi dans sans doute une semaine.

Actuellement, nous sommes dans le Latium, puis nous entrerons après demain dans la Campanie.

Heureusement d'ailleurs que nous sommes en hébergement en dur car le temps est très orageux et ce soir en allant faire les courses à quelques kilomètres de la maison, on s'est ramassé une belle saucée ! À priori le temps doit s'améliorer dans la suite de la semaine.

Ce soir, c'est soirée au coin du feu 🔥 🔥 à sécher les godasses...

Une étape rondement menée

Nous partons vers 8 heures ce matin. Le brouillard stagne autour des montagnes. Nous voudrions arriver assez tôt dans l'après-midi car des orages sont annoncés.

Sauf au début du parcours, la circulation est beaucoup moins dense, nous roulons sur des petites routes et le revêtement dans l'ensemble est de bonne qualité Cela faisait longtemps que nous n'avions pas roulé aussi bien sur les routes italiennes.

La route est plutôt descendante, le vent faible, les kilomètres défilent vite. Nous roulons au sud du parc Naturel Régional de Monti Simbruini.

Après Frosinone, ville assez importante, que nous contournons pas une longue zone industrielle nous poursuivons notre trajet sous un ciel qui s'ennuage de plus en plus. Nous faisons une petite halte vers 12h30 sur un parking pour manger un peu. Quelques gouttes commencent à tomber, mais finalement rien de méchant et nous arrivons à Castrocielo un peu avant 14 heures.


Castrocielo est un joli village situé sur les contreforts du Monte Cairo et c'est par une longue montée en ligne droite qu'on atteint le cœur du village.

Le village s'est développé autour de l'église paroissiale de Santa Lucia.

Aujourd'hui la plupart des maisons sont inhabitées.

Cela laisse une impression étrange de désertification...et de village abandonné.

Nos hôtes qui nous accueillent ce soir, sont aux petits soins pour nous. Bonbons, gâteaux sont disposés sur la table. Nous ne boudons pas notre plaisir. Et hop tous les bonbons y passent.

Tous les italiens que nous rencontrons ont un petit mot pour nous. D'ou venons nous ? Où allons nous ? Les bici (vélo, en italien ) nous valent toujours des remarques encourageantes. En un mot, ils sont vraiment sympas ces italiens.

Trafic important sur les 2/3 de l'étape ; tranquille et sympa sur la fin...


Nous partons vers 8h00, la circulation est très importante sur la route jusqu'à Cassino...heureusement le revêtement de la route est de bonne qualité. C'est vrai les italiens sont sympathiques sauf quand ils sont en voiture...ça va très vite, ça klaxonne, ça frotte les mollets ou les épaules. Vraiment pas rassurant.

Nous arrivons à Cassino, ville assez importante. Cassino est connue pour la terrible bataille qui a eu lieu durant la seconde guerre mondiale quand les forces alliées qui remontaient de Sicile et de Calabre se sont heurtées aux allemands au mont Cassino qui constituait un verrou bloquant les alliés et les empêchant de remonter vers Rome. La bataille dura de janvier à mai 1944. Dans la réalité ce sont quatre batailles qui se sont succédées. Le corps expéditionnaire français (l'armée d'Afrique) commandé par le Maréchal Juin participe à cette opération militaire au côté des autres forces alliées. Les pertes furent énormes plus de 125.000 soldats tués dont 6.500 français, essentiellement des soldats originaires du Maghreb.

Un musée et des blindés sont exposés quelques kilomètres après Cassino au sommet d'un petit col. Un mémorial à été également érigé à cet endroit.

Nous continuons notre route et quittons la route SS6 qui conduit à Naples pour emprunter la route SP 10 après la traversée de Marzanello. Cette route est plus tranquille mais bien défoncée !

On s'arrêtera déjeuner dans la jolie petite ville de Pietraverano. L'ancienne cité est nichée sur le flanc de la montagne.

C'est vraiment très beau. On assiste à la sortie des enfants de l'école. En Italie il n'y a pas d'école en après-midi.

Puis nous reprenons la route, il fait chaud, la route est mauvaise, il faut slalomer entre les trous et autres nids de poule.

En milieu d'après midi nous nous arrêtons au joli village d'Alife où nous prenons un café à la terrasse d'un bar sur la place centrale toute calme.

Les belles ruelles d'Alife.

Depuis ce matin on aperçoit aux fenêtres où dans les rues des drapeaux et des banderoles. En fait ce sont les couleurs du club de foot de Naples qui vient ou va être sacré champion d'Italie. Naples est tout proche, environ 50 kilomètres. C'est la capitale de la Campanie, la région où nous sommes aujourd'hui.

D'Alife à Telese Terme il reste une vingtaine de kilomètres et enfin on trouve une petite route agréable, tranquille quasiment sans voiture, on respire ! Nous occupons ce soir un bel appartement doté d'une immense terrasse avec une très belle vue sur les massifs montagneux environnants.

Cette nuit feux d'artifice, musique...nous apprenons ce matin que Naples est champion d'Italie, c'est la fiesta. ⚽️ ⚽️ ⚽️ ⚽️ ⚽️ ⚽️

Une journée à rebondissements

La journée commençait bien. Nous prenions une petite route mais au bout de cinq kilomètres, demi-tour, la route est fermée. Il y a un énorme chantier (construction d'une voie de chemin de fer)...il y avait effectivement un panneau (via chiuso) mais sans vraiment d'indications particulières, ni de déviation). Nous sommes obligés de prendre la grosse nationale Naples Bari. Nous roulons dessus durant environ quatre kilomètres puis nous retrouvons une bretelle de sortie pour reprendre la petite route bien tranquille.

Entre vignes et oliviers le trajet est très agréable.

Par contre c'est la saison des pesticides. On voit les viticulteurs en combinaison et masque qui pulvérise à qui mieux mieux les vignes...

Sur la route on enchaîne montées et descentes. Puis nous arrivons à Benevento, ville moyenne que nous contournons péniblement par la rocade. Il faut remonter une longue côte pour sortir de la ville.

Il y a peu de villages et finalement on s'installe aux tables d'une petite station service pour pique niquer...

Il fait maintenant bien chaud nous reprenons la route...

Derrière moi j'entends un cri de Béatrice...je me retourne, elle est arrêtée sur le bas côté de la route...pneu arrière crevé...pas grave ça se répare..


À trente mètres il y a un chemin à l'ombre. On enlève les sacoches, on retourne le vélo 🚲 oui mais là c'est la catastrophe le pneu est purement déchiré. La tuile ! Le pneu un schwalble marathon + n'a pas résisté sans doute à un bout de métal qui devait traîner dans les trous de la route en mauvais état.

Et c'est là qu'on a du pot..ce soir nous avions réservé un logement à Ariano Irpino. C'est à 25 kilomètres. Je téléphone au propriétaire, je lui explique la situation, il parle un peu français. Il me dit que sa mère est française et que c'est elle qui gère le logement. Il lui téléphone et la dame se propose de venir nous chercher avec sa voiture...on échange notre position et une heure après elle est là. Nous embarquons le vélo dans la voiture avec tous les bagages, Béatrice part en voiture chez un vélociste à Ariano, il y en a plusieurs, et moi je reprends la route avec mon vélo tout léger et heureusement car la fin de l'étape est très dure, plus de 500 m de dénivelé avec une fin en montagnes russes qui n'en finit pas...

Pendant ce temps Béatrice est arrivée chez le vélociste...elle va raconter sa petite aventure..

Je laisse Jean Paul finir la route tout seul. Dans la voiture nous discutons avec la propriétaire sur nos différents voyages. Eux on beaucoup voyagé en camping car. Nous nous arrêtons tout d'abord sur le lieu de notre réservation, pour laisser tous nos bagages embarqués dans la voiture. Puis quelques kilomètres pour arriver chez le vélociste. La boutique est fermée. Notre propriétaire s'entretient avec l'épouse du vélociste qui paraît à sa fenêtre. Je dois attendre 16 h 30 son retour. Nous descendons le vélo de la voiture et la propriétaire s'en va me laissant là. Je m'assois sur le siège devant la porte et j'attends un peu anxieuse ne parlant pas l'italien et sans doute lui pas le français. Il arrive, nous échangeons par l'intermédiaire du traducteur sur le portable. Tout de suite il prend les choses en main en bon professionnel, remet une chambre à air et un pneu neuf, les deux roues en place, un coup d 'œil sur l'ensemble. Et voilà un vélo prêt à reprendre sa route. Nous échangeons sur notre voyage, l'itinéraire, la destination. Il me parle aussi des endroits à aller voir. Et bien sûr du prochain Giro qui passera tout prêt. Lui envisage d'aller voir le tour de France l'année prochaine. Mais il faut nous quitter, je rejoins Jean Paul au supermarché un peu plus loin et nous rentrons ensuite dans notre location. Jean Paul bien fatigué de cette journée et moi toute contente de retrouver mon vélo.

Un beau parcours mais qui se mérite ça a été dur...

Ce matin l'itinéraire que nous faisait prendre l'appli locus map nous emmenait sur des routes très très secondaires ! Cet itinéraire était plus court mais je me méfiais et finalement après une descente très raide d'un kilomètre. Cette route se révèle effectivement être un chemin défoncé qui a du, un jour très lointain, être goudronné. Je préfère rebrousser chemin et remonter toute la côte de 7 km pour revenir à Ariano. Dénivelé de plus de 300 mètres avec une portion finale à plus de 10 % sur 500 m.

La route débouche sur un tunnel et contourne Ariano ce qui évite de monter au sommet de la viĺle qui est à 800 mètres.

Une fois le tunnel passé la route redescend un peu, nous sortons vraiment de la ville et nous allons rouler sur une route très tranquille et dans un très beau paysage de moyenne montagne. Tranquillement durant vingt kilomètres nous allons monter, descendre, remonter, la route est un long serpentin qui se faufile sur les sommets de ces douces collines.

Nous allons atteindre l'altitude de 800 mètres. (ce sera le point culminant du parcours en Italie)

Nous sommes entrés dans la région des Pouilles (Puglia) et sur ces plateaux dénudés et venteux des centaines d'éoliennes se dressent vers le ciel.

Des moutons paissent dans les champs et des grandes parcelles sont consacrées à la culture du blé.

Pour la première fois on voit des panneaux indiquant que nous sommes sur l'eurovélo 5. Depuis plusieurs semaines nous suivons cet itinéraire qui est celui de la Francigena qui va de Canterbury à Brindisi. En réalité en Italie sur l'application Locus map on la visualise mais dans la réalité et sur le terrain il n'y a aucun balisage, ni aménagements particuliers. Durant quelques kilomètres et jusqu'à la petite ville de Monteleone di Puglia, on voit de nombreux panneaux comme celui-là, ainsi que des balisages d'itinéraires cyclables. Peut-être que dans le coin il y a des associations qui veulent promouvoir le cyclotourisme. Toujours est-il que passé cette ville les panneaux disparaissent, ainsi que les balisages

Nous faisons une halte dans le parc attenant à l'église de Monteleone.

Puis nous poursuivons notre chemin par monts et par vaux

Pour la première fois aujourd'hui nous allons utiliser la seconde batterie du VAE de Béatrice. On a bien cramé les watts dans les montées, et au moins nous ne sommes plus inquiets comme l'an passé en Norvège de tomber en panne de batterie.

Il commence à faire très chaud, la fatigue arrive et par deux fois la route est barrée et nous oblige à allonger l'itinéraire initial finalement on fera 10 bornes de plus que prévu.


Et à la fin 10 bornes ça pèsent lourds, surtout qu'il y a trois bons kilomètres de montée pour arriver à la ville de Lavello. Et un dernier kilométre sur ces jolis pavés qui sont agréables sauf pour des cyclistes qui ont roulé 100 bornes et dont les bras et les fesses commencent à être cramoisis !

Ce soir ça tire vraiment dur, le soleil a bien chauffé, les muscles tirent de partout. Demain nous aurons 50 km à faire sur du plat et nous aurons alors rejoint la mer Adriatique...on se reposera..

Publié le 7 mai 2023

Entre vignes, oliviers et arbres fruitiers

Aujourd'hui c'est un parcours facile, une descente rapide au départ de Lavello, puis une longue ligne droite d'une dizaine de kilomètres et enfin une petite route charmante qui va serpenter entre les vignes, les plantations d'oliviers et les arbres fruitiers.

Îl n'y a plus de relief, ça roule tout seul...

Nous sommes régulièrement doublé par des petits tracteurs qui traînent une remorque de pulvérisation des pesticides...ici c’est pas du bio ! Et les pauvres ouvriers pulvérisent sans protection.

Très surprenant une pancarte indique un itinéraire vélo 🚲 🚲 mais on n'en voit pas d'autres. Et on ne voit quasiment aucun cycliste se baladant comme nous...

Comme cette pancarte qui indique bien que nous sommes sur l'itinéraire de la Francigena et que l'on aperçoit de temps à autres sans vraiment de cohérence....

Nous avons rejoint la côte Adriatique et nous arrivons en début d'après-midi à Barletta, ville assez importante de 90.000 habitants. Située un peu au Nord de Bari.

Barletta est une très belle cité. Nous sommes vraiment dans l'Italie traditionnelle avec ses villages et ses vieilles cités aux ruelles étroites où le linge est étendu aux fenêtres...

Nous sommes dimanche et en fin de journée il y a beaucoup de monde dans les rues. C'est aussi l'heure de la messe du dimanche soir et dans les trois églises que nous visitons il y a foule pour assister aux offices religieux.

Les Pouilles constituent l'une des régions où les traditions religieuses perdurent de façon importante. Longtemps région très pauvre, les Pouilles connaissent aujourd'hui un développement économique plus important que les autres provinces italiennes. Les relations avec les pays des Balkans se sont intensifiées. Mais la Mafia s'est aussi installée...et l'immigration récente liée aux différents conflits africains ou moyens orientaux fournie une main d'œuvre "bon marché", proche d'une forme d'esclavage dénoncée par plusieurs ONG.

À côté de la cathédrale le colosse de Barletta, statue en bronze, appelé Heraclius.

C'était aussi jour de fête dans la cité...

Nous sommes dans les Pouilles, cette région qui était très déshéritée a connu un fort développement économique ces dix dernières années. Dans le tourisme bien sûr, mais surtout dans le domaine agricole.

La région se transforme et sans doute pas forcément en bien sur le plan environnemental. Les terres sont recouvertes sur des milliers d'hectares de filets de protection pour les arbres fruitiers. L'emploi des pesticides est intense. On le constate en ce moment avec ces nombreux petits tracteurs qui pulvérisent un peu partout entre les arbres ou les vignes.

C'est donc dans ce paysage où se côtoient oliviers, vignes, arbres fruitiers, fleurs que nous évoluons à travers des chemins et des petites routes qui ont l'avantage d'être tranquilles. Les traversées des petites villes sont toujours très sympathiques grâce à la richesse de leurs patrimoines et grâce à la préservation des centres historiques que les autorités italiennes ont su conserver pour en faire des espaces agréables à parcourir.

Nous ferons une étape à Bitonto, jolie cité dominée par son imposante cathédrale romane.

Après une nuit passée à Bitonto dans un agréable B&B. Nous repartons vers le sud. Il nous faut contourner la grande ville de Bari. Et là c'est moins excitant...une grande zone industrielle aux odeurs pestilentielles, des ordures partout sur le bord des routes. On touche ici à un grave problème de l'Italie du Sud, une absence totale de la gestion des déchets et des ordures. Partout ce ne sont que des sacs poubelles éventrés, des bouteilles en verre ou en plastique qui jonchent le sol bref c'est une vaste décharge à ciel ouvert...contraste saisissant entre les très beaux centres historiques et ces zones totalement abandonnées aux déchets.

À la sortie de Bari, une énorme soucoupe, un Colisée des temps modernes, le stade de foot..." panem et circenses" c'est toujours d'actualité !

Après Bari nous allons découvrir ĺ'une des particularités des Pouilles, ce sont les Trulli. Ces habitations en pierres et aux toits en forme de tourelles. Durant ces trois jours nous allons en observer des centaines.

Elles ont été construites dans des enclos eux-mêmes délimités par de magnifiques murets de pierres.

Ces demeures en pierre sèche, construites avec du calcaire de la région, remontent pour les plus anciennes au XIVe siècle. Nous sommes ici au cœur des Murge où se déploie la magnifique vallée d’Itria. Verdoyante et vallonnée, parsemée de ces murets en pierre sèche, de vignobles, d’amanderaies, d’oliveraies et de routes sinueuses, ce sont là où l'on observe les trulli. Ces constructions qui étaient à l'origine des habitations temporaires servant aux paysans durant les travaux des champs sont devenus aujourd'hui des habitats permanents et/ou des hôtels ou B&B de luxe. Pour donner une idée de l'envolée des prix en 1999 la réfection d'une tourelle coûtait en moyenne 1.500 € en 2009 c'était 15.000 € (source Wikipedia) si la progression est identique faites le calcul...


Et évidemment l'industrie du tourisme s'est emparée de cette poule aux œufs d'or et a fait de la ville de Alberobello l'un des hauts lieux des visites des Trulli. C'est ce qu'on appelle un attrape touristes (pour être poli) où le café est vendu 4,50 € (1 € dans les petits bars en général) et donc nous, tout naturellement on est tombé dans le piège !! 🥵🥵🥵🥵

Il pleuvait, il faisait presque froid et on a fait 30 bornes aller/retour pour aller dans ce village type Disneyland...

Alors un conseil si vous venez dans la région. Allez vous promener sur les petites routes des environs, c'est sympa, vous verrez plein de vrais trulli, certains plus ou moins abandonnés, d'autres bien restaurés et vous serez seuls à admirer ces belles et originales habitations.

Nous logions à Selva de Felaso toute petite ville située au sommet d'une colline qui dominait la vallée. Nous y sommes restés deux nuits. Cela nous a permis de nous reposer car depuis Rome les kilomètres se sont accumulés.

De Selva de Felaso nous partons vers San Vito dei Normanni. Le temps s'est mis au beau, ces derniers jours la météo n'était pas très bonne. La route serpente toujours au milieu des champs, ça monte, ça descend mais nous sommes à peu près tranquilles. On remarque aussi que dans cette région le réseau routier est de bien meilleur qualité que dans les autres régions. Je pense que les subventions européennes ont sans doute abondées largement pour soutenir l'économie de la région.

Nous faisons une halte à Ostuni la "citta blanca". Les façades des maisons et des différents édifices sont de couleur blanche.

Puis nous arrivons en début d'après-midi dans la ville de San Vito dei Normanni. Ville traditionnelle, au centre historique tranquille, sans animation particulière...très cool.

Pour les italiophones...un peu d'humour...

Nous terminons notre longue descente de l'Italie...plus 1 600 kilomètres de réaliser depuis Vintimille. Brindisi est à 20 kilomètres. Nous prendrons le ferry pour rejoindre les côtes grecques et continuer le voyage le long de l'Adriatique en remontant vers l'Albanie...

Petite pensée à ma petite sœur qui vient d'être grand mère d'un petit Ewann. Il y a quelques jours, elle était elle aussi à vélo en Italie (le vélo est dans l"ADN de la famille...) elle est revenue rapidement vers Grenoble et Chambéry pour rejoindre Virginie et Léo, les heureux parents, ainsi que Alix son second fils de retour pour quelques temps d'Australie.

Bises à tous les cinq...

Publié le 15 mai 2023

Notre parcours en Italie est donc terminé. Ce fut un beau parcours. L'Italie et ses villes grandes et petites est sans doute l'un des plus riches pays au monde pour son patrimoine artistique et architectural. Bien sûr Florence et Rome, mais aussi tous ces petits villages dont les centres historiques sont toujours d'une grande beauté et agréables pour s'y balader. La dernière région que nous venons de traverser, les Pouilles vaut vraiment le détour par son originalité. Elle n'échappe pas malheureusement à l'emprise d'une mafia que le journal Le Monde vient de documenter dans un article dont je mets une copie écran ci-dessous.


Par contre voyager à vélo en Italie n'est pas toujours facile. Les italiens au volant ne sont vraiment pas très sympathiques ! C'est la quatrième fois que je viens à vélo en Italie. Mais jusqu'à maintenant j'étais plutôt resté dans le Nord, plaine du Po, Haut Adige, Dolomites, sud Tyrol et c'était assez tranquille. Là on a connu des parcours parfois très stressants dus à la conjugaison de conduites automobiles dangereuses et à des chaussées très dégradées. Je ne conseillerais pas à des cyclistes débutants de venir ici...et c'est bien dommage. Si les italiens ont eu et ont toujours des grands champions cyclistes, ils n'ont pas su à l'instar des autres pays de l'Europe Centrale ou du Nord ou même de la France qui s'améliore sur ce plan là, aménager leur pays par des grands itinéraires cyclables.

Mais pour ne pas finir sur une note négative nous avons toujours été bien accueillis et les gens ont toujours été prêts à nous rendre service. Ils ont toujours été curieux, nous demandant où nous vivions, nous interrogeant sur notre parcours. La langue chantante italienne est aussi un plaisir à entendre, à défaut de la comprendre...


Addio Italia, ciao Grecia! αντίο Ιταλία, γεια Ελλάδα!


À Brindisi nous prenons un ferry pour traverser l'Adriatique et nous rendre au port grec d'Igoumenitza. Le bateau part avec 1h30 de retard et nous arriverons en pleine nuit en Grèce aux alentours de minuit.


Nous avions réservé un petit appartement dans un quartier de la ville. Mais se diriger dans ces quartiers un peu excentrés, dans des rues chaotiques et pentues, dans le noir et aux sons des aboiements des chiens ce n'est pas évident. Heureusement un jeune couple qui passait par là dans un vieux van déglingué va nous aider et nous guider dans ces quartiers où toutes les ruelles s'entrelacent et où il n'y a aucun nom de rues, ni de numéro visible sur les façades des maisons...finalement vers une heure du matin on est à l'appartement...(l'alphabet grec ne facilite pas les choses...mais ça fait partie de l'originalité des voyages, ces alphabets non latins)

Nous décidons de rester trois jours dans les environs et nous réservons un appartement dans le petit port de Plataria à une quinzaine de kilomètres d'Igoumenitza. Le temps n'est pas très beau. Un vent plutôt chaud souffle par violentes rafales et parfois des courtes averses tombent en déversant des gouttes d'eau chargées de poussière venue des zones montagneuses semi-arides.

De Plataria nous partons en mode léger...vers le port de Sývota situé à dix kilomètres dans une autre baie.

La route monte pendant cinq kilomètres et surplombe la mer. Dommage que le temps soit si gris...

Ensuite descente de cinq kilomètres pour atteindre Sývota.

Nous allons y passer une partie de l'après-midi en terrasse de café à défaut d'être sur la plage...

Pour notre troisième jour à Plataria, la chaleur est montée d'un cran...le ciel est toujours bien nuageux mais quand le soleil perce de temps en temps c'est vraiment très chaud et nous en profitons pour aller sur la plage goûter l'eau encore un peu froide de la mer ionienne et parfaire notre bronzage cycliste....

Plataria recèle quelques originalités...une cabine téléphonique...qui marche ! Une simili "sirène" qui tient une sorte de bénitier et une statue ayant une vague ressemblance avec Hercule terrassant un serpent... à part cela c'est très calme la saison touristique n'est pas vraiment commencé c'est tant mieux pour nous. Nous nous sommes bien reposés. Demain nous reprenons vraiment les vélos pour nous diriger vers l'Albanie dont la frontière est à une trentaine de kilomètres d'ici. Apparemment le vent soufflera fort, mais coup de chance il vient du sud et devrait nous aider...

Publié le 17 mai 2023

Arrivée en Albanie

Ce matin nous sommes en mode "norvégienne"! Il a plu une bonne partie de la nuit et le vent a soufflé très fort. Au réveil la pluie tombe par intermittence, normalement ce sont des averses qui devraient aller en diminuant. Nous retardons un peu notre départ. Quand nous nous décidons à partir quelques gouttes tombent ici et là rien de bien méchant. Pour rejoindre la frontière albanaise nous revenons à Igoumenitsa. La météo semble s'améliorer. À Igoumenitsa nous prenons un café et nous en profitons pour enlever nos protections de pluie. Un peu trop optimiste, nous roulons à peine un kilomètre pour sortir de la ville et nous avons juste le temps de nous mettre à l'abri près d'un market car des trombes d'eau s'abattent accompagnés par de fortes rafales de vent. Nous remettons nos vêtements de pluie et tandis que l'averse semble s'éloigner nous reprenons la route.





Sous un ciel menaçant, mais finalement sans pluie, nous roulons sur une route quasi déserte qui serpente au milieu des arbres fruitiers et des canaux d'irrigation. Nous déjeunons dans le dernier village grec avant la frontière. Un pope nous vire de l'endroit où nous étions. Assis sur un banc à l'entrée de l'église...pas sympa le curé du coin !

Le petit poste frontière se trouve dans un endroit très isolé, d'ailleurs il n'est pas ouvert la nuit. La fonctionnaire des douanes albanaises semble sortie tout droit des années soixante au temps du stalinisme ! Elle n'a pas l'air de rigoler tous les jours !

Nous voici donc maintenant en Albanie, petit pays des Balkans. L'Albanie du temps de l'URSS et de ses pays satellites était un pays à part. Une sorte de Corée du Nord en Europe, base avancée du maoïsme en Occident. Le gouvernement albanais est en effet le seul à refuser la déstalinisation en 1956, ce qui le conduit à rompre avec l'URSS et à rechercher l'alliance de la Chine.

En France et en français on pouvait, au milieu des années soixante, écouter radio Tirana sur ondes courtes qui relayait en Europe radio Pékin. C'était passionnant puisqu'à longueur d'antennes c'était les litanies du petit livre rouge de Mao !!

De la France, l'un des rares pays à avoir conservé des relations diplomatiques, des voyages d'études étaient organisés pour analyser le "modèle" albanais. En réalité la République populaire albanaise dirigée d'une main de fer par Enver Hoxha était une dictature féroce, les exécutions capitales étaient la règle (plus de 8.000 pour un pays d'à peine 3 millions d'habitants), des milliers de personnes étaient emprisonnées. Après l'effondrement de l'URSS, l'Albanie connaît des graves difficultés, conflits des Balkans, trafics en tout genre, corruption généralisée, l'État albanais est en déliquescence. Progressivement l'UE met en place des programmes d'investissements pour accompagner et aider l'Albanie à sortir des systèmes de corruptions et à moderniser ses structures politiques, administratives, économiques et sociales. Depuis plus de dix ans l'Albanie frappe aux portes de l'UE, mais les marches sont encore très hautes pour adhérer tant les différences socio-économiques sont importantes avec les autres pays de l'Union.

C'est donc dans ce petit pays que nous allons passer une dizaine de jours en le traversant du sud vers le nord. Je suis venu à trois reprises en Albanie, les habitants sont très avenants, accueillants. C'est un pays plutôt brinquebalant, c'est ce qui fait aussi son charme...cet après-midi c'est sur un antique bac à câble que nous traversons un étroit bras de mer à l'extrémité de la presqu'île du parc national de Butrint.

Nous allons rester une journée complète demain ici pour visiter ce parc national qui est aussi une cité antique.

Publié le 17 mai 2023

Un site antique remarquable dans un environnement très reposant


Le parc de Butrint se situe à l'extrémité de la presqu'île de Ksamil, en face de l'île grecque de Corfou. C'était un port grec puis romain important et stratégiquement bien situé. C'est à cet endroit où hier nous avons traversé ce bras de mer très étroit (≈50m) avec le bac tiré par des câbles.

Ce site remarquable, situé dans un environnement très verdoyant a fait l'objet de restaurations importantes. Il constitue aujourd'hui un lieu visité par de nombreux touristes en Albanie. Son parcours est commenté de façon très pédagogique et une plaquette explicative en français permet de bien comprendre son histoire.


Autour du théâtre où tous les ans un festival est organisé en juillet, on retrouve l'organisation classique des villes gréco-romaines. Forum, thermes, villas. Puis lorsque le christianisme prend son essor on va y observer un baptistère et une très belle basilique romane datant du 6 ème siècle

La ville est ceinte d'un mur de forteresse construit au bord des rives de la mer qui ressemble à un lac et qui aujourd'hui est une réserve de poissons. Des moules sont également élevées dans des parcs.

Tout cela dans un environnement bucolique et humide où coassent les grenouilles et où les tortues se prélassent dans les fontaines dédiées aux nymphes.

Et puis si ce matin, il tombait des grosses averses, l'après midi fut très belle et nous la terminons au bord d'une petite plage en face de Corfou...

Publié le 18 mai 2023

Une belle étape, difficile près de 1.500 m de dénivelé...

Ci-dessous le profil du parcours. C'était vraiment difficile surtout sur la fin...mais cette journée a été très belle. La route était souvent en surplomb de la mer.

Dix kilomètres après notre départ nous sortons de la presqu'île de Butrint pour atteindre la ville de Sarandë. Cette petite cité balnéaire semble gonfler les appétits des promoteurs immobiliers. Les immeubles poussent partout, les hôtels sont innombrables. Visiblement, à l'image de l'Espagne des années soixante, l'Albanie entend développer un tourisme de masse en direction de l'Italie et des pays des Balkans.


Pas sûr que ces projets soient vraiment bon pour un développement économique équilibré, l'activité monotouristique est toujours un facteur de déséquilibre pour les populations locales. Les prix montent, l'environnement se dégrade à cause des systèmes d'assainissement défaillants ou inexistants. Les mafias et les "requins" de l'immobilier prospèrent comme les vautours autour des cadavres. C'est fou le nombre de mercedes ou audi haut de gamme à circuler dans la région. Le salaire moyen est d'environ 450 euros...chercher l'erreur.

Après Sarandë, la route surplombe une vallée verdoyante. Un peu en contrebas on observe une vieille chapelle en ruines.


La route serpente et s'élève en lacets.

Et si les mercedes circulent c'est souvent sur des routes où vaches, ânes, moutons ou chèvres se baladent également.

Au sommet d'un promontoire la route domine à nouveau la mer. De montées en descentes nous rejoignons la ville d'Hamarë où nous resterons ce soir.


Nous logeons dans un immeuble entouré de maisons traditionnelles, dont les jardins sont ombragés par des treilles de vignes.

Comme dans la majorité des pays méditerranéens, les toits en terrasse supportent des citernes et les panneaux solaires permettent de chauffer l'eau.

Demain nouvelle étape avec du dénivelé. Il faudra monter au Llogara Pass. 900 m de dénivelé en 12,5 km...Mon frère, Dominique, qui l'a passé l'an dernier m'a dit qu'il était difficile. Je me méfie car lui il est un peu comme le célèbre alpiniste Walter Bonnati qui lorsqu'il qualifiait une voie comme difficile, il fallait entendre que c'était en réalité du TD+ !

Publié le 19 mai 2023

Merci à ma chérie, sans elle j'aurais abandonné...

Une étape grandiose mais classée en TD sup.

(Ce sont des classifications d'alpinisme qui pourraient s'appliquer au vélo de randonnée...)

Nous savions que cette journée serait très dure. Et elle a tenu ses promesses...j'ai bien cru que je n'y arriverais pas. À la sortie d'Himarë la route s'élève toute droite avec des pourcentages qui dépassent allègrement les 10%. Vers le quatrième kilomètre la pente doit être proche de 15%. Béatrice est devant, je la vois arrêter plus haut le long de la route sur un espace de stationnement, arqué sur le vélo, je tiens à peine à l'équilibre, mon compteur indique 4km/h, je ne veux pas m'arrêter car j'ai peur de tomber. C'est complètement épuisé que j'arrive à sa hauteur...je commence à envisager un plan B. Un camion chargé de gravier est en train de caler dans la côte. Il me rappelle les camions du film "Le salaire de la peur", dont le tournage avait eu lieu (en partie) sur la route du lac de Cap de Long dans les Pyrénées après St Lary dans la vallée d'Aure.

Béatrice m'encourage...je regarde un peu mieux le profil de la pente, normalement plus haut ça devrait aller mieux...Je suis admiratif de Béa, quand on s'est connu il y a quatre ans, elle ne pratiquait pas le vélo 🚲 🚲 heureusement St VAE est passé par là et de la Vendée à Copenhague, en allant jusqu'au Cap Nord nous voyageons ensemble à vélo. Et maintenant c'est elle qui me pousse dans mes retranchements ! Je remonte sur la selle et passé ce dur moment nous continuons la route entre mer et montagne.


Après ces rudes montées, en seulement quatre kilomètres, nous atteignons 300m (départ au niveau de la mer), ensuite ça redescend brusquement pour remonter à 400 m. Et au bout de 10 km la route redescend vers le très beau village de Dhërmi. Nous nous arrêtons prendre un café dans cette jolie maison qui est aussi un café. Le propriétaire discute un peu avec nous, il est grec.

Après cette pause, nous repartons, la route continue à descendre, puis remonte à la sortie du village par des lacets très courts. On se retrouve aux alentours de 250 m.

Au loin on aperçoit la route du col qui trace son sillon sur la pente de la montagne. Treize kilomètres de montée à peu près régulière.

Les premiers kilomètres sont plutôt faciles. Béatrice est devant et m'attend dans les lacets là où la route s'aplanit un peu. Un énorme chantier est en cours en contrebas. En fait on le verra dans l'après midi quand nous atteindrons le bas de l'autre versant, un tunnel est en construction et en voie de se terminer. Il permettra aux camions et autres véhicules d'éviter le passage de ce col. Cela explique aussi les nombreux camions chargés de matériaux qui circulent sur ce col...mais la route est belle et large, les camionneurs sont très prudents.


J'applique la méthode donnée par Anne Marie. Permettre à Jean Paul entre chaque lacet de reprendre son souffle, manger un peu, et prendre des photos. Mais que dire de son courage, où va-t-il puiser cette énergie ? Je suis admirative. Et les personnes que nous croisons à vélo, en voiture ou autres l'encouragent d'un pouce levé ou d'un coup de klaxon. C'est une expérience unique même avec un VAE cette montée superbe entre mer et montagne. Et l'arrivée au sommet un moment de grande joie.

Mais la fatigue commence à se faire sentir, la route monte un peu plus dure aussi. De nombreux cyclistes pour la plupart en VAE randonnent également dans la région. À l'occasion d'un arrêt on discute avec eux, ce sont des américains qui sont avec un tour opérateur albanais. Leurs bagages sont transportés, et un camion avec remorque transporte également les vélos en cas de défaillance ou pour les aider à rejoindre les villes étapes.

Nous faisons une dernière pause à deux kilomètres du sommet. Des parapentistes s'envolent du promontoire où nous nous trouvons. Un commerçant est installé ici nous lui achetons des figues. La fin de l'ascension est un peu plus facile, quelques courts lacets, puis un faux plat, j'ai des crampes , il est vraiment temps d'arriver mais déception au sommet du Llogara Pass (1.027 m) aucun panneau... dommage même pas une photo 📷 📷 📷

Nous entamons la descente vers Orikum...un peu après le sommet, halte bien méritée, dans un restaurant...puis descente très rapide sur 18 km. Arrivée dans une ville "fantôme". Des grands immeubles construits autour d'une large avenue...on se retrouve dans une ville à l'architecture très soviétique....des rues déglinguées. Des commerces fermés, étrange ambiance...le bord de mer est à 800 mètres. On y trouve un hôtel isolé, un couple de motards allemands est là, c'est pas la folle ambiance mais au moins on s'y repose.

Publié le 20 mai 2023

Une journée très cool

Nous quittons tranquillement Orikum ce matin pour effectuer les 18 km qui nous séparent de Vlorë. C'est une petite étape qui longe la mer, afin de récupérer des fatigues d'hier et nous rapprocher de notre étape de demain à Berat.

Vlorë est le deuxième port et la troisième ville la plus peuplée d'Albanie. C'est la porte d'entrée de la riviera albanaise. Le long de la mer sur plusieurs kilomètres des immeubles, des hôtels luxueux ont été construits pour en faire la capitale du tourisme.

Heureusement à deux pas des immeubles, dans une petite rue nous avons trouvé un appartement au rez-de-chaussée d'une maison, au calme.

Vlorë est le lieu où fut déclarée l'indépendance du pays le 28 novembre 1912 par Ismail Qemali, premier président du pays.

Sur la place du Drapeau, le monument de l'indépendance, l'un des plus célèbres du pays. Il fut inauguré en 1972. Il s'agit d'une statue en bronze de 17 m de hauteur comportant sept personnages dont Ismail Qemali et cinq combattants symbolisant les régions albanaises. Au sommet le porteur du drapeau national.

Rue Justin Godart.

Homme politique français, ministre de 1924 à 1933 ainsi que fondateur de la ligue contre le cancer. Il plaida pour une évolution démocratique de l'Albanie. La rue qui porte son nom aligne de belles petites maisons colorées. Elle traverse le cœur de la vieille ville sur 250 m.

C'est une image un peu différente de l'Albanie qui apparaît aujourd'hui. À la fois un territoire marqué par un développement hyper touristique avec des structures hôtelières innombrables en bord de mer. Et plus en "arrière cour" une ville plus traditionnelle faite de bric et de broc où se côtoient une population jeune, dynamique et une population de personnes plus âgées et qui semblent vivre dans une certaine pauvreté et sans doute dépassées par ce développement explosif de l'activité touristique.

Publié le 21 mai 2023

Une étape sympathique, plate, facile

Nous partons de bonne heure ce matin. Il pleuviote, rien de bien méchant. Une petite erreur de parcours au départ à cause de l'autoroute nous allonge de six kilomètres.

Depuis notre entrée en Albanie , on observe ces petites tourelles enterrées dans le sol. Elles datent du début des années 60 et avaient été construites par l'autocrate et dictateur Hodja. Car n'acceptant pas la déstalinisation décidée par Kroutchev, Hodja s'était rapproché de la Chine de Mao, l'URSS voyant ce rapprochement d'un mauvais œil voulait remettre au pas l'Albanie et menaçait d'envahir ce pays. Hodja avait donc construit ces abris fortifiés pour se défendre d'un débarquement. Finalement la crise des fusées de Cuba en 1962 amena l'URSS à privilégier d'autres objectifs plus importants. L'Albanie ne fut pas envahie et Hodja continua sa politique "stalino maoïste"....

Notre parcours s'est poursuivi dans des zones rurales où céréales, arbres fruitiers mais aussi cultures maraîchères se succèdent.

De temps à autres nous croisons des paysanes qui accompagnent des mules pour transporter un peu de marchandises. (les hommes se déplacent à vélo ou en mobylette...)

Nous faisons une halte dans une grosse bourgade où se tenait un marché dominical. On déjeune dans un petit café où le patron avec une jeune fille fait griller des brochettes et des saucisses excellentes. En milieu d'après-midi nous arrivons à Berat où nous allons rester une journée complète. Berat est l'une des plus belles villes d'Albanie. On en reparlera demain.

Ce soir, dîner en amoureux dans un petit restau bien agréable découvert au détour d'une ruelle de la vieille ville de Berat, avec un patron musicien très sympa....

Béatrice va faire un duo sur la chanson de Piaf " Non je ne regrette rien..."

Publié le 22 mai 2023

Pour bien commencer notre journée, notre hôte nous a préparé un petit déjeuner albanais. Un moment que nous avons dégusté. A chaque voyage Jean Paul trimbale dans une sacoche sa petite cafetière italienne. Très appréciée ce matin, car il n'y a pas de café ni de thé servi avec le petit déjeuner.

Étonnamment nous avions deux hirondelles qui venaient tourner autour de nous. C'est leur nid qui est accroché juste au-dessus de notre porte d'entrée, qui les intéressait. Les voir de si près et si peu farouches, incroyable.

Les jambes de Jean Paul lui demandant un peu de repos, je pars ce matin visiter la citadelle de Berat au sommet de la colline de Mangalem. Ça grimpe ça grimpe. Et si la citadelle n'est plus que ruines, le petit village intérieur se parcourt tranquillement. La vue sur la vallée de l'Osum et sur la vieille ville de Berat est époustouflante. Au tournant d'une ruelle, des vendeurs de bouteilles d'eau, de fruits, et de graines de tournesol sont très appréciés car ce matin il fait chaud. Sur les murs de la citadelle, les femmes vendent les vêtements, nappes, tapis et top bag brodés. Je croise un groupe d'étudiants venus fêter les examens. Ils dansent et chantent au son d'une musique traditionnelle sur la plus haute plateforme du château. Ma visite se termine par l'ancienne cathédrale orthodoxe de la Dormition de la Mère de Dieu, son iconostase paroi en bois finement sculptée et ses icônes chefs-d'œuvre des artisans albanais du 19e siècle. Ainsi qu'une exposition des icônes réalisées par Onufri, peintre albanais du 16e siècle. Il fut le premier à utiliser la couleur rouge pour ses icônes, et c'est de toute beauté.

L'après-midi visite de Berat surnommée la ville aux milles fenêtres. Le vieux centre est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008. Nous parcourons les petites ruelles pavées en admirant ces maisons si bien conservées dans leur cachet.

L'après-midi se termine par la visite de la mosquée du roi, la plus ancienne mosquée de Berat. Puis du Tekké Halveti, ancien lieu de culte soufi. Ce lieu ne se visite pas normalement. Mais la présence d'un gardien et d'un droit d'entrée nous ont permis la visite.



Un gros orage nous a fait nous rapatrier boulevard Republika, cette grande avenue piétonne bordée d'un côté par de nombreux cafés et de l'autre par un jardin voit se promener touristes et habitants jusque tard dans la soirée.

Demain nous reprenons la route.


Publié le 23 mai 2023

Une étape rondement menée

Nous sommes partis de bonne heure ce matin de Berat, le vent léger et favorable, une route plate font que nous roulons à presque 25 km/h de moyenne durant les deux premières heures. Nous sommes sur une route nationale mais de temps à autre on y voit des paysans avec leurs ânes ou bien encore cette charrette tirée par des petits chevaux. Puis nous sortons de la nationale pour nous engager sur une petite route qui longe une zone de marais. Des parcelles de terre sont mises en culture et on y voit des paysans qui travaillent manuellement à l'entretien des cultures de légumes qui seront vendus sur les marchés locaux. On est bien loin d'un modèle agricole intensif et productiviste.


Nous faisons une halte à Tërbuff, gros village où quelques hommes se sont rassemblés à l'ombre et jouent aux dominos.

Puis nous rejoignons de nouveau la nationale qui devient une autoroute. Comme je ne trouve pas d'itinéraire alternatif, on reste dessus pendant 5 ou 6 kilomètres...bon c'est pas l'autoroute du sud au moment des vacances. Après un giratoire on retrouve une petite route qui longe l'autoroute. On va la suivre jusqu'à Durrës...rien d'excitant, à gauche l'autoroute, à droite des zones de décharges de tout genre.. plastiques, matériaux divers et variés, carcasses de bagnoles...friches industrielles qui datent de l'ère soviétique ou maoïste.

Et puis une quinzaine de kilomètres avant Durrës ce sont les barres d'immeubles qui succèdent à ces friches et autres décharges...Durrës est le port principal d''Albanie, il y a donc une activité industrielle et un trafic importants. Maintenant tout le bord de mer est hérissé d'immeubles, d'hôtels etc...

Ce soir nous avons trouvé une maison avec jardin, à l'extérieur de la ville, dont les propriétaires ont aménagés des chambres et une cuisine commune pour accueillir des voyageurs...c'est un peu une auberge de jeunesse et c'est bien sympathique.

Publié le 24 mai 2023

Arrivée à Tirana

Courte étape aujourd'hui pour rejoindre Tirana, la capitale de l'Albanie. Nous quittons Durrës par une petite route qui monte rapidement sur les collines et permet de dominer la ville. La route se poursuit ensuite dans la campagne. Malheureusement cette route secondaire est très mal entretenue. La chaussée est défoncée, nids de poule, larges fissures. Les vélos et les corps fatiguent sur cette route. L'entrée dans Tirana est également un peu difficile avec une circulation qui va en s'intensifiant et qui devient plutôt anarchique. Il faut comprendre que Durrës et Tirana concentrent quasiment 40 % de la population de l'Albanie. (Environ 1.300.000 hab. pour une population globale légèrement supérieure à 3 millions). Cela fait donc beaucoup de monde à circuler.

Nous traversons toute la ville pour rejoindre un appartement que nous avons réservé pour passer deux jours complets à Tirana. Le quartier est calme, les immeubles ici sont plutôt récents. Le notre est quasiment neuf, moderne. L'ensemble forme un grand carré aménagé en square préservé des voitures où jouent les enfants.

Pendant ces deux journées, nous allons alterner visites et détente. Nous avons commencé dès cette fin d'après midi par la détente, et la découverte du quartier.

Publié le 26 mai 2023

Tirana se situe au centre de l’Albanie au pied du mont Dajti que l'on peut atteindre par des télécabines. Elle est arrosée par les rivières Lana et Tirana. L’animation de la ville se fait à partir de la grande place centrale Skanderberg. C’est de cette place que convergent les grandes avenues. La ville est dynamique, équipée de voies cyclables qui malheureusement sont trop souvent occupées par les voitures et un stationnement totalement anarchique. Nous passons ici deux jours complets.

La place Skanderberg vue de la tour de l'horloge, la mosquée Et'hem Bey et l'opéra construit par des architectes chinois.

La statue de Skanderberg (une des grandes figures de la résistance albanaise contre les Ottomans.) Jusqu'en 1991, la place abritait également une monumentale statue d'Enver Hoxha.

La rénovation de la place et des rues adjacentes a été confiée à une équipe d'architectes, sous la supervision du cabinet français Architecture-Studio. Cette revalorisation de la place s'inscrit dans un projet de modernisation global de la ville, visant à mettre en œuvre « une vision européenne de la capitale ». (Source Wikipedia)

La place a été inaugurée en 2017. Elle est maintenant la plus grande zone piétonne des Balkans.

La cathédrale orthodoxe de la Résurrection-du-Christ inaugurée en 2012. Très "bling, bling" la nuit on dirait Las Végas...

La grande mosquée dont la construction vient de se terminer.

Le quartier très chouette du marché qui est entouré de jolis immeubles aux façades colorés.

Les légumes et les fruits des marchés albanais sont excellents. Production locale et très traditionnelle, les pesticides sont sans doute peu présents dans les modes de production peu intensifs.

Nous déjeunons dans un restaurant albanais près du marché. Après avoir choisi nos plats, une soupe végétarienne puis du poulet, nous sommes surpris des suppléments de légumes froids, puis chauds. Tout cela délicieux et à des prix défiants toute concurrence. (Pour nous français, le coût de la vie en Albanie est très bas)

Nous monterons au mont Dajti, (1.000 m ) malheureusement le temps orageux gâche un peu la vue sur Tirana

Lors de la première journée nous irons visiter le musée Bunk’Art qui retrace l’histoire de l’Albanie de 1940 à 1992.

Le Bunk’Art se situe dans les souterrains qui servaient de refuge ou d’abri à Enver Hoxha (Hodja) et à son gouvernement. Tout bon dictateur à son bunker…

Personnellement ce musée m’a déçu car il présente une histoire linéaire, factuel, pas forcément très objective et surtout pas du tout didactique ou pédagogique. Il n’aborde absolument pas le choix d’Hoxha qui refuse la déstalinisation et qui s’allie à la Chine. Faisant de ce petit pays un cas unique en Europe de l’Est d’un modèle marxiste léniniste fondé sur les principes maoïstes. La fin du régime communiste n’est pas non plus abordée.

Cette histoire est sans doute aussi trop récente pour être écrite. Passer d’un régime totalitaire à la guerre des Balkans, puis à une prise de pouvoir des mafias sur le pays n’est pas simple. Il faudra du temps aux dirigeants albanais pour réellement trouver un équilibre économique et politique pour assurer la mise en place d’institutions réellement démocratiques permettant à l’Albanie d’entrer dans l’U.E.


Nous finirons l'après-midi en parcourant les allées d'un très grand parc situé près d'un lac. Le temps sent l'orage....

Il finit d'éclater à notre retour, on se met à l'abri.... ça déborde un peu dans les rues.

S'il faut retenir une image de cette ville en ébullition c'est le fait que tout le monde semble y vivre selon ses habitudes et ses traditions. Les hommes les plus âgés continuent à jouer aux dominos dans les parcs ou dans la rue, ils circulent tranquillement à vélo. A côté du "modernisme" d'une autre partie de la population plus jeune en général et qui vit comme chez nous en France.

Publié le 27 mai 2023

Une étape semée...d'embûches


La sortie de Tirana a été un peu longue. La route était en très mauvais état et avec une circulation importante, il fallait redoubler de vigilance. Après dix kilomètres nous sortons de la ville, mais la circulation est toujours très dense.

Il y a en plus de gros travaux qui occasionnent des bouchons énormes. On s'en sort en roulant sur le bas côté mais c'est un peu stressant quand on a à côté de soi un poids lourd dont les roues sont à moins d'un mètre de nos épaules.

J'essaie de trouver un itinéraire plus tranquille mais rapidement on se retrouve dans des chemins. Du coup on revient sur la route nationale qui est une 4 voies et qui devient une autoroute interdite aux vélos. Comme je vois un cycliste albanais qui roule sur la voie d'arrêt d'urgence, on le suis en se disant que ça doit être toléré...on roule un kilomètre et le cycliste albanais sort de l'autoroute par un petit chemin qui rejoint un village et qui nous emmène sur une route secondaire....

Je suis entré dans la petite ville de Mamurras. Je m'arrête et je m'aperçois que Béatrice n'est plus derrière moi...j'attends un peu...je ne la vois toujours pas, je m'apprête à revenir en arrière et je la vois arriver...mais voilà elle a chuté sur un des nombreux ralentisseurs qui sont de simples bourrelets de bitume, souvent peu visibles et très dangereux pour les vélos...la pauvre Béatrice a un genou et un coude bien amochés...

Elle me dit qu'elle a fait un vol plané. Alors que depuis le départ Béatrice redouble de vigilance en faisant attention aux trous de la chaussée, aux portières des bagnoles, aux absences de clignotants, aux piétons qui traversent sans regarder, aux chiens qui court après les vélos etc..aujourd'hui c'est en étant surpris par des cloches qui sonnaient (cela faisait longtemps qu'on ne les entendaient plus !) que sa vigilance a été prise en défaut et qu'elle a "mordu la poussière"...!


Nous sommes dans un petit square et je sors la trousse à pharmacie...il y a un café à côté du square et la dame qui le tient viens vers nous. Elle nous invite dans le café, nous amène une bande compresse, une paire de ciseaux...vraiment super gentille, un monsieur nous offre le café...

On soigne la plaie de Béatrice, ça saigne pas mal et il y a plein de petits gravillons...vraiment pas de chance.

La dame nous amène une salade de tomates et des morceaux de melon...tout le monde est aux petits soins dans ce village un peu perdu...l'hospitalité albanaise est vraiment superbe...

Il faut bien reprendre la route. Pour Béatrice c'est pas facile...en plus le vent s'est levé il souffle de face, de nouveau nous retrouvons la route nationale avec beaucoup de véhicules...c'est un peu vannés que nous arrivons à Lezhë petite ville près de la côte et située dans une zone semi-montagneuse.

Une ville assez différente de celles que nous avons pu connaître, où nous observons des habitants vêtus d'habits traditionnels. Ici se côtoient des catholiques, des orthodoxes, des musulmans. Ville très proche des frontières du Kosovo, de la Macédoine...le Monténégro n'est pas très loin non plus...nous sommes ici dans ces petits pays formant une mosaïque de cultures, de religions dont l'histoire assez récente nous a montré toute la complexité et la conflictualité.

Ce soir repos pour Béa, il faut soigner les coupures et les écorchures...demain ça va tirer on a une petite étape de 40 kilomètres pour aller à Shkodër où nous resterons au moins deux jours.

Publié le 28 mai 2023

Une étape cool et agréable

Le coude et le genou bien soignés et bien désinfectés ; c'est reparti pour Béatrice. Ce matin le temps est beau pas trop chaud et c'est quasiment du plat en permanence.

Après une dizaine de kilomètres nous quittons la nationale et nous suivons une petite route très tranquille dans un environnement de marais. De temps en temps nous croisons des tracteurs qui tirent des charettes de foin. Le vent de Nord-est souffle assez fort et nous gêne un peu puisque nous remontons plein nord vers la ville de Shkodër.

Nous y arrivons en tout début d'après-midi. Nous sommes logés en plein centre dans une maison très agréable avec une petite cour où nos vélos sont rangés. Shkodër est une ville de 85.000 habitants. Elle est située à la frontière du Monténégro. C'est une ville très agréable, les vélos sont très nombreux et les espaces piétonniers sont vastes. Surprise la ville est calme et presque silencieuse. Les automobilistes ici ne klaxonnent pas, contrairement au reste du pays où le klaxon est permanent...





Plusieurs mosquées ont été construites et de nombreuses églises catholiques et orthodoxes sont également présentes. La cathédrale St Étienne est catholique, l'autre cathédrale de la Nativité-du-Christ est orthodoxe. Entre les prières des muezzin et les cloches des églises chacun a le choix...quels sont les rapports entre les différentes communautés je ne saurais le dire...car les conflits des Balkans ont mis en exergue des rapports complexes...même si aujourd'hui tout semble apaisé.

En ce dimanche de la Pentecôte une messe est célébrée en fin de journée en présence de nombreux fidèles. On notera la photo de Mère Térésa d'origine albanaise et née tout près d'ici à Skopje, aujourd'hui capitale de la Macédoine. En Albanie de nombreuses places portent son nom et des statues sont également présentes en sa mémoire dans beaucoup de villes.


Nous restons encore une journée ici, avant de quitter l'Albanie après demain, mardi.

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Publié le 1er juin 2023

Galères et galères etc..

Le VAE c'est très bien mais ça peut tomber en panne et quand c'est en Albanie les choses se compliquent...

C'est le chargeur de la batterie qui a semble-t-il connu un court-circuit et qui ne fonctionne plus. Et c'est surtout pas en Albanie qu'il faut avoir ce type de panne. Les VAE sont presque inconnus ici. L'Albanie n'étant pas dans l'U.E. et ayant des liaisons aériennes limitées les livraisons sont compliquées dans des délais raisonnables. Après avoir cherché en vain un chargeur dans tous les commerces de vélos de Shkodër, il nous faut trouver une solution.

Le pays le plus proche susceptible d'avoir des chargeurs c'est la Croatie mais il faut faire plus de 200 kilomètres sur un parcours pas très plat et ce n'est pas jouable. Les bus n'acceptent pas de prendre les vélos où alors il faut négocier avec le chauffeur et de Shkodër les bus directs sont rares car il faut traverser le Monténégro. En regardant sur Dubrovnik je ne vois qu'un seul vélociste, par contre sur Split, seconde ville de Croatie ils sont relativement nombreux nous pouvons donc espérer trouver là bas un chargeur adapté à la batterie shimano, car aucun chargeur n'est universel. On opte donc pour aller à Split. (400 bornes)

Près de la station de bus et des hôtels de touristes il y a des chauffeurs qui draguent les clients. On va les trouver, assez vite, le téléphone "arabe" fonctionne car ils savent que deux cyclistes cherchent à aller à Split...finalement on fait affaire avec l'un d'entre eux qui nous assure qu'il peut mettre les vélos sur une galerie de sa Mercedes...nous partons le mercredi matin. Il vient à l'heure prévue à la maison où nous logeons. On démonte les roues des vélos et on attache les vélos sur la galerie...

Et nous voilà partis pour la journée...la conversation avec notre driver était limitée à deux mots "no problem, no problem" !!!

Il y a plusieurs frontières à traverser, Monténégro puis la Bosnie-Herzégovine et ensuite la Croatie. À chaque fois les passages sont assez longs et j'ai bien cru que la douane croate allait nous refuser l'entrée. (Très soupçonneuse avec le chauffeur albanais, suspectéde trafic.. ) il a fallu que je descende de la voiture pour aller expliquer que nous avions un problème mécanique avec un vélo et que la pièce de rechange était impossible à trouver en Albanie. Finalement on est quand même passé. Et puis auparavant, en Bosnie, crevaison d'une roue arrière dont le pneu était complètement pourri...ah là c'était un peu l'aventure on trouvera quand même un garage bosniaque qui mettra un pneu neuf à la place de la roue de secours.. après plus de 8h de route nous arrivons à Split. Le chauffeur est paniqué car il se rend compte que le paiement du péage de l'autoroute ne se fait que par carte bancaire. Pour l'aller c'est pas trop gênant, on a les notres mais pour le retour il ne sait pas comment faire...je lui explique qu'il doit prendre la route nationale...mais comme son téléphone ne fonctionne pas en Croatie il n'a pas l'itinéraire sur le gps de son smartphone. Évidemment il n'a pas de carte routière... en fait je me rends compte qu'il n'est sans doute jamais venu par ici contrairement à ce qu'il nous avait dit.. et qu'il connaît mal les itinéraires...Finalement il repart, je pense qu'il aura bien trouvé une solution..

Nous voilà donc à Split. Maintenant c'est la chasse au chargeur. Et là grosse déception aucun vélociste ne propose de chargeur shimano ils sont tous avec du Bosch...l'un veut bien en commander mais le délai sera de 20 à 30 jours ! Du coup j'appelle Rémi, vélociste à Nantes de Sardines à vélo, je sais qu'il en a en stock, car mardi matin je l'avais eu au téléphone. Il va nous l'envoyer et je me suis mis d'accord avec un vélociste de Split pour que la livraison se fasse à son magasin. En principe DHL nous assure la livraison pour lundi prochain...on croise les doigts !



Et quand tout s'enchaîne... je m'aperçois que j'ai perdu notre carte bancaire commune...bon il nous en reste encore deux ! On devient philosophe mais depuis samedi c’est la loi des séries :

chute de Béatrice,

les ennuis avec ce foutu chargeur,

les recherches de solutions qu'on croit avoir résolues mais qui mènent à des impasses...

et pour finir une CB perdue,

Il va être temps que ça s'arrête !

En attendant et c'est heureux, Split est une superbe ville et nous avons découvert pour revenir à notre appartement un bel itinéraire vélo le long de la mer. Le temps est beau, la mer est belle, pour le week-end nous allons renouer avec le camping au bord de la plage à quelques kilomètres d'ici...