Carnet de voyage

Just'ine P'tite Escapade

38 étapes
58 commentaires
Après avoir mis des couches et des déodorants en rayons pendant 3 mois, me voilà maintenant riche (hum hum) et prête à découvrir le monde! 1ère étape de cette année 2017: LA BOLIVIE!
Janvier 2017
117 jours
Partager ce carnet de voyage
1
janv

Comme la plupart d’entre vous le savent, 2017 et une année qui promet d’être riche (sans parler du sens littéral du terme… ) et intense pour moi !

Au programme pour ceux qui ne suivent pas (même moi j’ai du mal à me suivre de temps à autre donc je n’en voudrais à personne) :

De janvier à fin avril : Projet de volontariat avec une association en BOLIVIE

De fin avril à fin mai : P’tit coucou en France d’un mois avant de repartir de plus belle…

De fin mai à mi-août : Projet humanitaire « Les 2 p’tits potes » en Asie centrale (n’oubliez pas de nous suivre d’ailleurs !)

Période post août : Reprise du chemin de l’école… intelligente comme un bocal à poisson après un an de césure mais motivée et très heureuse !

C’est donc sans surprise pour ceux qui auront lu les lignes précédentes, que j’entame cette année sur les chapeaux de roues avec un départ dans le pays des ponchos et du désert de sel : La Bolivie !

Ce blog vous permettra de me suivre (ou de faire semblant). J’essayerai de partager quelques-uns de mes plus beaux clichés (même si je reste un manche en photographie), des petites anecdotes et des nouvelles !

Les commentaires sont les bienvenus…car moi aussi je veux savoir ce que vous faites (vous pouvez monter un blog sur vos vies aussi, je les lirai tous, promis! ;))

Que l’aventure commence !


2
janv

La petite astuce d’un départ le 1er janvier ?…Faire un tour de tous les jours de l’an du quartier pour faire une dernière bise aux copains, efficacité 2-en-1 A-SSU-REE!

C’est donc après cette soirée marathon forte en émotion et 3 heures de sommeil que j’ai lancé le chrono du voyage France/Bolivie le plus lent de toute l’histoire ! 34h de voyage estimées…Dont 20h d’escale (10h à Madrid et 10h à Santa Cruz) ! AAAAAAAHHHHHHHH !!

Les aéroports sont donc devenus temporairement mes lieux de vie dans lesquels j’ai enchaîné lecture, papotage en wifi avec la France, tours de cartes et petites siestes sur les doux, propres et confortables carrelages des aéroports.

Ce que j’ai retenu de l’aéroport de Madrid :

1) Les fauteuils font mal au culcul donc ne pas rester assis trop longtemps ! Comme c’est gigantesque, marcher pour se dégourdir les jambes toutes les 20 min.

2) Une prise de courant sur 6 fonctionne, ne rien lâcher! Persévérer pour en trouver une !

3) Les toilettes sont propres et les sèches mains sèchent même les cheveux de ton voisin tellement ils décapent !

4) Ma voisine de gauche avait 178 grains de beauté dont 8 à suivre de près

5) Il y a 46 marches pour aller du terminal 2 au 3

6) Il n’y a rien de plus inutile que de se faire des tours de cartes à soi-même.

Ensuite le vol entre Madrid et Santa Cruz s’est très bien déroulé ! J’avais un voisin de siège sympa et mise à part un repas servi à 2h du mat alors que tout le monde dormait, il n’y a pas eu d’incident majeur ! (très agréable de se faire réveiller par l’odeur du poulet d’ailleurs ! Je conseille !)

C’est ensuite à Santa Cruz que tout a commencé réellement! Premier aperçu de la Bolivie par le hublot : de la verdure, des palmiers, un long fleuve marron et des carcasses d’avion qui dépérissent le long de la piste d’atterrissage…Les boliviens ont le sens de l’accueil apparemment….

Premier choc et pas le dernier puisque ici il fait très lourd, très gris et que les boliviens te regardent très bizarrement ! Mais je n’ai même pas eu le temps de me poser la fameuse question « mais qu’est-ce que je fous ici ? » que j’étais déjà embarquée dans un vieux van / bus /OnNeSaitPasTrop avec Maxime, un français étudiant en Colombie, venu passer quelques jours de vacances en Bolivie.

Le vieux van/bus/OnNeSaitPasTrop 

Voilà donc le compte rendu de cette 2ème escale de 10h :

1) Santa Cruz est une ville belle mais pauvre

2) Il n’y a aucune logique architecturale

3) On ne se rend pas assez compte de ce que l’on a

4) Merci Maxime de m’avoir fait sortir de cet aéroport pendant 4h

5) 40 centimes le bus, la vie n’est pas chère !

6) Mes premières expériences culinaires me laissent septique

Ne me demandez pas ce que c'est...je ne sais toujours pas 

7) L’aéroport se traverse en 8 minutes

8) Je ne sais toujours pas lécher le bout de mon nez après 21 ans d’entrainement

Une heure de retard pour mon vol Santa Cruz-Tarija…je ne suis plus à une heure près même si je commence à tomber de fatigue. L’avion qui m’emmène ensuite est petit, fait le bruit de 6 Airbus côte à côte et propose des sacs pour vomir...j'ai peur...

Le vol se déroule parfaitement même si je ne suis pas du côté fenêtre (comme dans tous les vols précédents d’ailleurs). Je m’allonge donc sur le gros Bolivien à côté de moi pour pouvoir avoir un premier aperçu de ce que va devenir ma ville, mon quotidien pendant 3 mois.

Le chrono s’arrête donc là, le 2 janvier à 19h30…35h30 de voyage exactement de porte à porte !!

Arrivée à Tarija 
2
janv

Cédric le coordinateur de l’association vient me chercher à l’aéroport et m’emmène jusqu’à la Libelula en taxi. La libelula est le centre dans lequel je vais vivre avec les autres volontaires. C’est plutôt vétuste et je vais vivre à la bolivienne style c’est sûr !

Fuite dans le chambre, pommeau de douche électrique et qui te met des grosses châtaignes quand tu veux de l’eau froide, évier bouché, petit chat mourant qui a un vers solitaire et des puces, pas d’eau potable bref, belle immersion ! Heureusement, les autres volontaires (3 filles, 1 garçon) sont très sympas et m’ont très bien accueillie !

23 heure soit 4 heure du mat en France, me voilà enfin couchée pour une véritable nuit de sommeil !! QUEL BONHEUR ! Je ne sens même pas que le matelas fait 10 centimètre d’épaisseur et que les moustiques me tournent autours !

En conclusion, si vous n’arrivez pas à dormir, demandez à votre médecin de vous prescrire une traversée du monde en 35 heures ! Plus efficace que des somnifères !

Un petit plan rapide pour mieux vous repérer 
La grande coloc à la libelula 
Petite visite virtuelle 
3
janv

Ce sont encore les vacances d’été ici et les enfants ne sont donc pas sur le centre. Je commencerai le travail plus tard ! Super ! J’ai besoin de repos et de m’acclimater un peu avant.

Capucine, Pauline et Rachel, les autres volontaires m’emmènent à Campesino pour faire mes courses. C’est un immense marché dans un bidonville. Wow le depaysement !! Des mamacitas de partout avec leurs longues tresses et leurs kepi (ce sont les grandes nappes qu’elles enroulent et se mettent sur le dos pour faire leurs courses (ou mettre leurs enfants) ), des fruits, des légumes, du poulet, des chaussures, des wc, des touk touk bref vous pouvez y trouver de tout et à des prix qui battent des records !

Ca crie, ça marchande, ça négocie, j’ai du mal à me concentrer sur ce que je dois acheter tellement il y a de choses à regarder ! Je repars donc avec la moitié de mes courses faites…mais plein de nouvelles choses dans les yeux !

4
janv

Je découvre peu à peu cette petite ville qui va être la mienne pendant 3 mois. Mes premières impressions sont super bonnes. Il fait beau, chaud (30 degrés en moyenne) et le centre-ville est très dynamique et sympa. Je ne me repère pas du tout (vous connaissez mon sens de l’orientation fabuleux…) mais après m’être perdue quelques fois, je pense que je parviendrai à rentrer jusqu’au centre la libelula sans demander mon chemin et sans dévaliser la boutique d’empanadas de désespoir...

Les habitants ici s’appellent les chapacos et ont un accent espagnol très fort et des expressions bizarres que je vais m’empresser d’apprendre !

On dit de la région de Tarija et surtout de la ville, que c’est un lieu de fête et de bon vin…J’en déduis donc qu’il doit y avoir une attraction entre moi et les régions viticoles (Beaujolais représenté !).

Je vous en dirai plus sur cet endroit une fois que je l’aurai exploré plus en détail et en attendant je vous fais de gros bisous

Bon courage au travailleur et je vous envoie un peu de chaleur !

5
janv

Seulement 3 jours après mon arrivée et sur un grand coup de tête, me voilà partie pour trouver un moyen de transport qui m’emmènerait à Tupiza, une toute petite ville dans laquelle passe le Dakar cette année. Je pars y rejoindre Pauline, une volontaire du centre, Cédric, le coordinateur de l’asso ainsi que ses potes boliviens.

Pour trouver une voiture ou un bus ici, rien de plus simple. Il suffit de se rendre au terminal de la ville et de crier le nom de la destination dans toute la station. Une armée de chauffeurs arrive donc pour te proposer ses prix, prendre ton sac, te demander comment tu vas (bref, il ne manquait que le massage des pieds) !

Les bus étant complets, je pars en Truffi pour 150 bolivianos (21 euros) C’est cher car les prix ont augmenté spécialement pour le Dakar !

Me voilà donc parties dans cette sorte de voiture 7 places qui ne passerait jamais un contrôle technique en France. Je suis avec 6 Boliviens et collée contre la portière car les deux personnes côté de moi doivent un peu trop aimer le poulet et le riz...6h de route…je sens que je vais me marrer ! Et en effet…après une petite heure sur une route de montagne normale nous bifurquons dans un chemin en terre. Ce chemin en terre durera 4h…4h de poussière, de cailloux tapent cul, de vibration dans les jambes, de peur quand un bus arrive en face et de musique traditionnelle bolivienne! On ne m’avait pas prévenu que je participerais au Dakar cette année!

La fameuse "route"  
Les paysages sont tout de même pas trop mal 
Le chargement de la voiture et le péage 

A l’arrivée c’est la libération ! Pas de wifi, pas de réseau, plus d’eau mais j’ai l’impression de renaître ! JE SUIS TOUJOURS VIVANTE !! Danse de la joie !

6
janv

Une fois tout le monde réuni (Pauline, Cédric et tous ses potes boliviens) on embarque dans un vieux pick-up (vieux vieux hein !) et nous nous enfonçons dans la montagne sur un petit chemin de terre qui durera 45 minutes ! Ah oui…j’ai omis un petit détail qui, ici, paraît absolument normal, nous sommes 14 dans le pick-up (les filles à l’abri et les garçons dans la remorque --> Qu’ils sont galants !)

Vers minuit nous arrivons…enfin…arriver est un grand mot puisque j’ai l’impression qu’il n’y a pas vraiment d’arrivée et que personne ne sait où on va, où on va dormir, comment on va se laver, ce qu’on va manger. Leur réponse à ces questions : ON VA VOIR LE DAKAR ! J’en conclus donc qu’un bolivien qui va voir le Dakar arrête de vivre l’espace de 24h !


On se retrouve finalement avec d’autres boliviens (apparemment des potes) qui ont fait un immense feu de camp et font la fête. Les alentours ont l’air magnifique, vivement le lendemain pour découvrir l’endroit !

Le camp de nuit

Et en effet, en me levant de l’unique tente vers 6h du mat (décalage horaire dans le nez + musique à fond et la moitié des gens qui ne se sont pas encore couchés) je découvre les lieux ! Cactus, montagnes rouges, petit ruisseau, les photos parlent d’elles-mêmes.

Des supporters boliviens 
Le campement perdu au milieu de nulle-part 

Puis, sachant que le Dakar n’arrivait qu’entre 12 h et 16 h (La précision bolivienne), une question m’a de nouveau traversée l’esprit alors que je déjeunais mangeais un petit bout de pain rassis : Mais qu’est-ce qu’on va faire ici toute la journée ? La réponse ? ON VA ATTENDRE LE DAKAR !

Et vers 13h30, après avoir marché un peu, attendu, papoté, mangé un petit bout de poulet au barbecue, attendu de nouveau, les premières motos du Dakar ont apparu à fond la caisse, sans aucune voiture balais qui prévient de leur arrivée pour dégager le passage. Les boliviens sont tous au milieu de la route et dans les virages…Sécurité 0 !! Enfin…sécurité à la bolivienne plutôt !

Les premières motos sont impressionnantes, de même que les premiers quads, les premières voitures et les premiers camions… Le temps d’attente entre les véhicules varie entre 5 min et 1h… mais 5 h et 200 véhicules plus tard, des moutons auraient pu remplacer les voitures, j’y aurais vu que du feu ! C’est loooong et il fait très très chaud (je râle de temps en temps pour ne pas oublier mes racines françaises)! Heureusement qu’ils sont tous très sympas et qu’on rigole beaucoup !

Le Dakar 


Un problème va cependant se poser vers 18h (heure « initiale » de fin)…comment va-t-on savoir que c’est la fin ? Quand va-t-on pouvoir reprendre la route sachant que nous devons emprunter la route du Dakar pour repartir ? Vers 19h30, après avoir trouvé une petite marchande au milieu de nulle-part pour pouvoir manger un petit bout (sandwich à l’œuf si ça intéresse quelqu’un), nous décidons de partir.

Mais 100 mètres plus loin, un policier nous arrête sur le côté. Ce n’est pas encore terminé et d’énormes camions arrivent encore, lancés à 100 km/h sur ce chemin de terre !!!

On encourage alors les derniers camions dans ce virage, à la nuit tombante et sous des trombes d’eau…c’est hyper dangereux ! Je dois avouer que j’ai beaucoup un peu la pétoche quand même…

En attendant de pouvoir partir... 

Le policier autorise finalement toutes les voitures à reprendre la route et un énorme embouteillage se forme. Evident quand on sait que 3/4 des personnes de la région sont venues sur ce même chemin pour encourager le Dakar !

On prend notre mal en patience quand tout à coup, tout le monde se met à crier derrière « CAMION, CAMION ! ». On a à peine le temps de se ranger sur le côté qu’un énorme camion du Dakar passe à fond à 10 cm de la voiture ! La course n’est pas terminée et nous moi…j’ai peur. VIENT ME CHERCHER MAMAN !!

C'est noir mais c'est normal! Allez à 20 secondes ! 

Une dizaine de camions passent ensuite …10 impression de mourir à chaque passage à côté de la voiture, 10 impressions de se faire pipi dessus (ah non, en fait c’est juste la voiture qui fuit), 10 silences puis soupirs de soulagement !

Quand la circulation reprend, on est tous vivants ! Les boliviens n’ont décidemment pas le sens de l’organisation et de la sécurité et ce qui s’est passé ici, leur paraît absolument normal !


Nous arrivons 2h après à Tupiza pour une bonne nuit de sommeil chez les grands parents de Reynaldo (le meilleur pote de Cédric).


Je m’endors plein de belles images du Dakar dans la tête, des rires, des peurs et des souvenirs à revendre !

7
janv

Ici, tout le monde est en vacances. Les boliviens se retrouvent donc tous dans leur maison « d’enfance » avec les familles. Les oncles, les tantes, les grandes tantes, les cousins TOUT LE MONDE est là, rajoutez 8 jeunes dont 3 gringos (européens) et le tour est joué !

J’ai essayé de comprendre qui vivait réellement dans cette immense maison mais je ne suis toujours pas capable de répondre ! Mise à part la grand-mère et sa sœur (qui s’appelle Justina d’ailleurs ! Oui oui, ici c’est un prénom de vieux personne mûre) je ne sais pas !

Ils sont tous adorables et la cuisine de la mamacita est délicieusement grasse et abondante ! Je pense que 3 kg en 3 jours est une estimation plausible…Pour vous donner une idée, voilà la description d’un repas normal :

-El primero qui est l’équivalent de notre entrée mais qui est ici une soupe de pâtes et de viande (en France ceci serait considéré comme un plat)

-El segundo qui est le plat principal et se compose toujours de poulet, riz, pommes de terre au four, pomme de terre des andes, salade de tomates.

-El postre qui est le dessert et qui est en général un gâteau très gras et volumineux.

Je ne me demande plus pourquoi ils sont tous gros maintenant !

Confection de pain au feu de bois avec mamacita 


La mamacita est une personne extraordinaire. Elle parle à moitié espagnol, à moitié quechua (langage des peuples indigènes), te parle comme si tu comprenais tout, elle n’a plus de dent et un bob hyper cool ! J’ai passé tous mes ptits déjeuner avec elle, fait du pain au feu de bois pour un mariage, épluché 6 tonnes de légumes pour nourrir toute la famille. Immersion totale !


Le rythme de vie ici, consiste à alterner le repos avec une courte activité. Par exemple : Dakar, repos, bouffe, promenade, repos, bouffe, repos, repos, bouffe, fête le soir...


Comme vous l’avez compris, nous sommes donc retournés voir le Dakar qui quittait la ville de Tupiza. Super moment dans cet endroit où les touristes se font rares voir quasi inexistants !

Dakar dakar et encore dakar 

Vous avez aussi certainement compris que le soir…c’est fiesta ! Il y a un gros festival estival avec plein d’artistes boliviens nationalement connus. Il pleut des trombes d’eau mais ça ne nous empêche pas d’y rester jusqu’à 4 h du matin !! Et en plus…J’AI VU BONNY LOVY !! C’est une icône ici (un peu comme nos Fréro Delavega). Il me dise tous « mais tu te rends compte ? Ça fait 4 jours que tu es en Bolivie et tu as déjà vu Bonny Lovy ?!) C’est drôle parce que moi, ça ne m’a fait aucun effet…Même si je me suis rendue compte de sa notoriété dans les jours suivants !

ça c'est de la musique...Bonnyyyyyyyy!  
7
janv

Pour remercier de l’accueil, nous décidons de faire une galette des rois française avec Pauline. Pas de four, pas de pâte feuilleté, pas de recette, pas de fève, pas de poudre d’amande, 12 personnes autour de nous qui nous proposent de nous aider…des conditions optimales !!

On trouve finalement une recette et nous lançons dans la confection d’une pâte feuilleté (qui sera plutôt brisée finalement…).

Pour le four, il y a le four au feu de bois qui a cuit les pains qui est encore chaud, ça fera l’affaire.

Pour les fèves, nous décidons de mettre des pièces de monnaie après avoir fait un jeu de piste géant dans la ville pour trouver des petites figurines…en vain !

Quelques fous rires et heures plus tard…les galettes sont prêtes !! On a réussi avec les moyens du bord et on est très fières ! En plus…elles sont délicieuses et ils adorent tous !


Challenge relevé !

8
janv

Après 5 jours intenses de vacances, l’heure du départ approche…Mais avant, Rey nous propose d’aller faire un petit tour dans la ville. Apparemment il y aurait un mini festival de quartier et une feria un peu plus loin.

Après avoir marché 45 minutes au milieu des bidonvilles, des enfants qui vendent des bonbons et des chiens errants, nous nous retrouvons finalement devant une colline de terre. Et si on montait au mirador ? Sans eau, sans sac, tous chaussés de nos magnifiques tongs à 3 euros… Ahahah quel comique ce Reynaldo !

Ce n’était pas une blague.

Nous voilà donc en pleine ascension d’une colline de terre rouge! Je n’apprécie pas trop l’imprévu bolivien mais Rey à l’air de bien connaître (ça ne craint rien) Et en effet…ça valait vraiment le coup et la vue sur la ville est incroyable !

Vue sur le village de Tupiza 

Nous redescendons tranquillement et je briefe mes tongs pour qu’elles tiennent jusqu’au bout ! S’il vous plaît…ce n’est pas l’heure de me lâcher…même si je vous inflige un périple long et douloureux !



Sur le retour, nous faisons un petit tour à la feria. C’est en fait une sorte de fête foraine avec plein de jeux de kermesse. L’ambiance est bonne, la nourriture abondante (je vous laisse d'ailleurs deviner le prix de ce plat ci contre) et les touristes, toujours inexistants !



Départ de Tupiza en Trufi avec toute l’équipe après des aurevoirs difficiles (les premiers et certainement pas les derniers…). La route n’a pas changée en 5 jours, toujours aussi belle mais tape cul ! Notre trufi toujours aussi beau, silencieux et rapide (hum hum) et notre chauffeur mange toujours autant de feuille de coca !

Quel séjour ! Maintenant…place aux choses sérieuses…LE BOULOT!

Je pense bien à vous tous, n’hésitez pas à mettre des petits commentaires, ça fait toujours très plaisir de vous lire aussi !!!

De grosses bises !

10
janv

Ma mission de volontariat consistait, de base, à aider des enfants en situation d’extrême pauvreté et enfants ouvriers. Je dis « de base » car aider des enfants quand ils sont en vacances …C’est plutôt compliqué (encore la bolivienne style) !

La date de leur arrivée est un grand mystère pour tout le monde et nous, petits volontaires français très à cheval sur les plannings, nous devons nous contenter de « ils arrivent fin janvier » (j’ai un peu de retard dans les postes mais il faut imaginer que nous sommes le 8 janvier).

Heureusement, le centre, qui est très peu subventionné par l’état, a créé sa propre unité de production de muesli il y a un an pour pouvoir subvenir à ses besoins et a besoin de monde pour faire connaître le produit dans Tarija.

Capucine, une volontaire sur le projet depuis 4 mois et Estelah, une bolivienne de 22 ans qui travaille sur le projet, montent donc un plan d’attaque de 2 semaines pour promouvoir ce merveilleux petit déjeuner à prendre avec du yaourt, du lait frais ou des fruits (Oulala…les dégustations me montent à la tête…).


Nous voilà donc tous les jours devant les supermarchés et sur les marchés, vêtues de nos superbes vestes d’aventuriers, des bols de dégustation à la main et le sourire aux lèvres : Buen dia ! Hacemos una degustacion de musli ! Quieres probar ? Conoces el musli ? Muy rico y…muy nutritivos !

Je vous passe le discours qui suit, vantant les vertus de cet incroyable mélange de céréales, produit local, moins cher que les autres et dont tous les bénéfices vont aux enfants pauvres de Tarija!

Vente sur les marchés et devant les supermarchés

Les dégustations sur les marchés sont les plus dépaysantes! Notre étale se mélange à l’étale de la voisine qui vend des fruits et légumes avec tous ses enfants (le bébé couché dans une panière à linge sous l’étale, le moyen qui court de partout et nous mange souvent tous nos bols de dégustation et le plus grand qui vend avec sa mère). Il y a souvent foule et les gens, qui ne connaissent pas du tout le produit (pour la plupart), sont plutôt réceptifs.

Les enfants adoooorent le muesli

Jour après jour, nous affûtons nos techniques de vente, innovons, prenons confiance et vendons encore plus! Et puis…à 5…il y en a toujours une pour motiver les troupes !

Nous dépassons donc rapidement l’objectif fixés qui était de vendre 30 boîtes par jours.

Bon, rassurer-vous, comme tout bon commercial…nous nous prenons aussi de gros vents…les gens qui nous ignorent, qui téléphone pendant qu’on leur parle et LA technique ultime, celle qui marche à chaque fois et que l’on connaît tous, le fameux, le grand, le beau : Je fais mes courses et …JE REVIENS

Ahahahah “PREND MOI POUR UNE IMBECILE, JE SAIS QUE TU NE REVIENDRAS JAMAIS, DIS MOI “NON”, C’EST PLUS COURT ET PLUS HONNETE CABRON!” à ça c’est ce qu’on se dit dans nos têtes et au bout du 176ème “vuelvo” (je reviens) …Cabron, c’est une insulte en espagnol…

Mais on apprend à reconnaître les personnes qui pourraient être intéressées (familles, personnes âgées), celles qui vont nous ignorer, celles qui vont nous bouffer tous nos stocks de dégustation (enfants) et celles qui vont vouloir nous marier avec leur fils (oui oui, on a souvent des propositions de la part des mamans)…

Et finalement…qu’importe les réactions et le résultat des ventes, cette expérience restera unique et très formatrice (même si ça ne m’a pas donné envie de devenir commerciale) !

L'équipe et le van de compétition

En espérant que vous voyager presque autant que moi de votre canapé, je vous embrasse tous!

24
janv

Quand je suis arrivée au centre il y a maintenant un mois, j’ai eu l’honneur de rencontrer Compostille, un petit chat qui a un prénom de femelle mais qui est un mâle, qui est arrivé un mois et demi avant moi et qui a élu domicile dans notre patio.

Il est tout maigre, mange du compost (d’où son prénom) et mes deux colocs n’ont pas l’air de trop l’apprécier…Je comprends rapidement qu’elles ne sont pas inhumaines (il est vraiment trop mignon et affectueux, impossible de ne pas craquer). Il a tout simplement des puces et certainement un ver solitaire (qu’il pourrait nous transmettre).

Après concertation, nous entamons donc une mission « sauver le chat » !

On lui achète des croquettes (c’est meilleur que le compost parait-il), on lui donne des comprimés contre le ver solitaire (des comprimés enfants de 25 Kg…qu’on partage en 3 en espérant qu’il ne se transforme pas lui-même en ver solitaire géant vu les doses qu’il va ingurgiter !!) et on lui balance une bouteille de talc antipuces sur le dos.


Hop ! Nouveau look pour une nouvelle vie, le voilà remis sur patte et en pleine forme.


Avant / Après

Depuis sa cure, Compostille est une autre personne ! Il reçoit de l’amour et nous en donne beaucoup aussi !

Compostille prend le patio pour sa litière. C’est très agréable de faire sa lessive, la vaisselle et manger avec cette douce odeur qui te chatouille le nez…mais nous aimons Compostille et quand on aime…on ne compte pas !

De plus, Compostille est un merveilleux chat de garde qui nous attend toujours devant la porte d’entrée le soir en rentrant de soirée ou en fin de journée en rentrant du travail.

C’est aussi un incroyable réveil puisqu’il miaule sans s’arrêter dès que l’une de nous se lève le matin (que c’est agréable !).

Compostille s’avère un petit peu con aussi, ce qui le rend encore plus affectueux. Il n’est pas rare qu’il tombe de sa chaise, qu’il rate la table ou qu’il réclame à manger car toutes ses croquettes sont AUTOUR du bol et non à l’intérieur du bol…

Bref Compostille c’est le chat de la coloc et même s’il nous casse un peu les pieds de temps en temps…c’est notre petite mascotte !

30
janv

Ce weekend, avec les autres volontaires, nous avons décidé de tenter un petit trek tous ensemble : Le trek de la vallée des Condors. C’est un trek de 2 jours (+ 1 nuit à la ferme). Il est organisé par EDYFU, l’association pour laquelle je travaille et permet d’avoir des fonds supplémentaires pour les enfants.


Nous voilà donc partis, vendredi soir, pour Rosillas, un petit village d’une centaine d’habitants qui vit au rythme de son terrain de foot et de son église. Il n’y a rien ici si ce n’est cette magnifique ferme, dans lequel nous allons dormir ce soir ! C’est chez Vincent et Julia, les fondateurs de l’association et le départ de trek se fait d’ici.

Notre arrivée à Rosillas à la tombée de la nuit 

Mais avant de marcher…un tout autre programme nous attend !! Bébé lama, traite des vaches, dégustation de lait frais, confection de pain, énoooorme poulet au curry, vin, Singani (alcool local), observation des étoiles…bref… tout ce qu’il faut pour être bien frais et opérationnel pour un trek le lendemain (hum hum…)!

7 h le samedi…Tout le monde debout ! Un petit déjeuner (qui n’a rien de « petit » d’ailleurs) nous attend ! Il faut prendre des forces avant de grimper jusqu’à 3 100 mètres d’altitude ! Nos 3 guides sont prêts et nous…on digère ! Nan, pour de vrai, on est tous prêts et magnifiques avec nos châles sur la tête, nos 6 couches de crème solaire et nos chaussures de rando !



La montée s’annonce bien montante (« quelle perspicacité » me diriez-vous) et l’altitude ajoute une autre difficulté : AU SECOOOURS JE NE PEUX PLUS RESPIRER !

Mais ici, la feuille de Coca est LE remède contre le mal d’altitude ! C’est dégueu mais ça marche (je ferai un petit article la dessus plus tard) !

Nous grimpons donc pendant 2 h et demi au milieu des vaches et des paysages à couper le souffle! C’est magnifique et le groupe a un sacré rythme d’après Francisco, un des guides (c’est grâce au poulet curry de la veille, c’est sûr !).


Francisco est le meilleur des guides ! Il nous raconte plein de choses, connaît la montagne comme sa poche et a une philosophie de vie qui touche en plein cœur.

Arcangel, le 2ème guide, n’a plus de dent. Il trace comme un fou devant avec sa machette et rigole tout le temps ! On ne comprend pas ce qu’il dit mais on l’aime bien !

Enfin, Ronald, le 3ème guide, est pas très utile, il ne parle pas, ne sourit pas et mastique de la feuille de coca. La seule chose que j’ai retenu de lui c’est qu’il fait le trek en sandale !


Nuestros guias 

Nous arrivons un peu avant midi sur le lieu du campement. On mange un super repas (on se demande bien comment ils ont pu monter tout ça sur leurs dos d’ailleurs), on se repose, on monte les tentes puis c’est reparti pour la dernière ascension, la plus abrupte, la plus difficile pour enfin atteindre les condors, ces immenses rapaces de 3 mètres d’envergure qui logent tout en haut ! Woooow ! Quel spectacle ! Entre la falaise, les oiseaux, et le paquet de chouchous offert par nos guides à l’arrivée, c’est le bonheur !

On reste un grand moment, perchés, au milieu des nuages et des condors avant de redescendre au campement pour le repas du soir et une bonne nuit de sommeil !

La soirée est extra ! Ils nous préparent les meilleurs spaghettis bolo du monde (sortis de nulle-part eux aussi). La cuisson au feu de bois ajoute une petite touche champêtre au plat. Il fait très frais mais on se réchauffe en chantant, racontant des histoires et rigolant.

Spaghettis  bolo au feu de bois 


Le lendemain, après une nuit froide et humide, c’est encore le petit déjeuner du roi (je commence vraiment à me demander si l’un des guides n’est pas Marry Poppins avec son sac magique) !

Le principe du gros déjeuner ce matin, c’’est de devenir aussi large que haut pour pouvoir se mettre en boule et dévaler la montagne en un temps record !

Finalement on choisit l’option sportive et on redescend par un autre versant de la montagne. Il n’y a pas de chemin et la pente est très très raide.

Et après les épines, les orties, les moustiques, les fourmis, les branches (mes jambes s’en souviennent encore) et LE serpent à sonnette (grosse frayeur il faut bien l’avouer), nous arrivons à une superbe cascade au milieu de nulle-part. L’accessibilité de l’endroit laisse à penser que peu de personnes ont déjà mis les pieds ici !

On se repose, se baigne un peu et entamons la dernière ligne droite. Le chemin est un peu plus facile et on retrouve peu à peu la civilisation.


Nous arrivons à Rosillas pour le repas du midi. Un délicieux barbecue a été préparé spécialement pour nous : Viande, poulet, petits légumes, riz. Tout le monde met la main à la patte et c’est un repas bien mérité que nous dégustons avec nos guides et les employés de maison.

Super moment, superbe ambiance, le temps s’arrête dans cette maison du bonheur, ce petit havre de paix dont nous profitons jusqu’au lundi matin !


Lui, c'est Arcangel, le guide sans dent 

Quelle belle aventure pour boucler mon premier mois à l’autre bout du monde.


De grosses bises à tous,

Je pense bien à vous tous !

10
fév

Voilà maintenant un mois que je vous raconte mon périple !

Ma petite vie à Tarija me plait toujours beaucoup et je deviens peu à peu une petite Chapaca (habitante de Tarija) !

Eh oui…maintenant, je lave mon linge dans un évier plus sale que le linge lui-même (bon…je vous avoue…je vais m’autoriser une laverie de temps en temps), je mange des patates, du riz et des pâtes dans le même repas et ça ne me gêne plus, je marchande sur le marché, je ne fais plus qu’une bise (sans me prendre de vent en attendant la deuxième), je crie dans le bus pour marquer mon arrêt et je parle avec leurs expressions et leur accent.

Mais finalement…je n’aurais jamais connu tout ça…sans tomber par hasard sur EDYFU sur le net.

EDYFU n’est pas une personne, ni un animal (quelle nouvelle !). C’est une ONG (Educacion y Futuro de son vrai nom), mon ONG pour 3 mois !

Une fresque de la cantine 

Elle a été fondée par Vincent, un belge, il y a une 20aine d’année et son activité principale était d’aider les enfants ouvriers et travailleurs à s’en sortir. Maintenant son champ d’action s’est un peu élargi et il existe depuis 2005, 2 structures (aux 2 extrémités de la ville) qui offrent différents services sociaux : la Libelula et l’Almanecer.



1) LA LIBELULA (centre dans lequel je vis et travaille) possède:

 Le centre la Libelula



- Une cantine sociale (pour les enfants de Tarija en situation d’extrême pauvreté et de malnutrition). Le repas est à 2 bols soit 0,28 €



- Une classe de soutien scolaire tous les matins et après-midis, pour des enfants qui ne sont parfois jamais allés à l’école, qui travaillent ou qui rencontrent d’énormes difficultés

- Le parrainage qui permet aux enfants les plus pauvres d’avoir accès à l’éducation grâce à leurs parrains européens (ces derniers envoient 30 euros par mois pour le matériel scolaire, le suivi de l’enfant et ses soins)


- Une auberge de filles ayant subi des violences physiques, sexuelles et psychologiques (16 filles de 6 à 14 ans qui vivent sur le centre du lundi au vendredi)


- Le dispensaire médical et psychologique

+ Fabrication et vente de Muesli qui est l’unité productive de ce centre et permet à des hommes et des femmes de travailler tout en étant une source de revenu pour l’association.

Je consacrerai des articles pour chacun de ces services…puisque c’est quand même le plus grosse partie de mes journées depuis que le travail a vraiment commencé !



2) EL ALMANECER (centre dans lequel 4 autres volontaires travaillent) possède :

- Une cantine sociale

- Une classe de soutien scolaire

- Le parrainage

- Un service de micro-crédit pour les personnes décidées à monter une petite affaire. Prêt de 200 € max

+ suivi et accompagnement dans le projet



- Les jardins potagers populaires qui sont une vingtaine de parcelles irrigables prêtées à des familles pour leur permettre de produire leurs légumes (et les vendre).




+ Boulangerie sociale qui est l’unité productive de ce centre et permet à des hommes et des femmes de travailler tout en étant une source de revenu pour l’association.



J’ai essayé de faire court et pas trop long (j’aime écrire des phrases qui n’ont pas de sens) et pour les intéressés et ceux qui veulent en savoir plus, voici le site web de l’assoc : http://edyfu.com/

A très bientôt pour parler boulot !

Je vous fais d’énorme bisous !

15
fév

« C’est bien, elle fait plein de choses la petite ! Mais… elle ne travaille jamais ? »

A tous ceux qui se posent cette question…cet article est pour vous !

En effet, en parallèle de cette vie trépidante que je vous raconte depuis mon arrivée, je suis aussi une véritable femme active du 21ème siècle ! Vous voyez ? Celle qui part travailler vêtue de son petit tailleur, qui mange une pomme à 10 h et qui se rend à son cours de sport entre midi et deux ? Et bah…c’est tout à fait ça…mais sans le tailleur, sans la pomme et sans le cours de sport ! Je suis une femme du 21ème siècle BOLIVIENNE !

Voici donc une journée type pour mieux comprendre.


· 7 h : Réveil par les oiseaux et le jour qui illumine ma chambre puis écriture d’article ou séance d’étirement/abdos sur la terrasse ou footing pour bien commencer la journée

· 8 h : Maxi p’tit Déj pour faire le plein de vitamine pour la journée



· 8 h 30 : Départ au travail avec mon petit sac Barbie et mes bouquins sous le bras (pour le sac Barbie…ça pourrait passer pour une de mes blagues pas drôles…mais c’est bel et bien vrai…). Ici pas de bouchons, pas de voiture, mon lieu de travail est à 15 mètres de la maison des volontaires, sur la petite table en pierre dans le parc du centre où les enfants m’attendent de pieds fermes.

· 8 h 30 – 10 h 30 : Apoyo escolar (soutien scolaire) pour une 15aine d’enfants entre 5 et 16 ans. PROFE YOUSTINE c’est moi ! (Explication dans le prochain épisode)

· 10 h 30 – 12 h : Activités, animations. ANIMATRICE YOUSTINE, c’est moi aussi

· 12 h 15 – 13 h 15 : Repas au Comedor avec 35 enfants puis vaisselle et nettoyage de la salle et de la cuisine. YOUSTINE COMMISE DE COMEDOR, me voici me voilà !

· 13 h 30 – 15 h : Repos (parce qu’on a beaucoup travaillé) ! Ici c’est comme ça, le temps de la sieste est sacré et il ne faut surtout pas se tuer à la tâche ! 15 h est donc une bonne heure pour reprendre (en général, la ville reprend vie à partir de cette heure-là).

· 15 h – 17 h : En fonction des jours et des besoins de l’assoc YOUSTINE devient commerciale (vente de muesli), chauffeur de taxi pour les employés de l’assoc, gestionnaire de parrainage ou prof de nouveau.


17 h : Préparation du thé et goûter avec les filles de l’auberge. On a en général droit à du pain avec du Dulce de Leche et du mate…Mmmmmmmhhhhhh !

17 h 30 : Journée terminée (sauf un soir par semaine consacré aux filles de l’auberge pour une activité (cuisine, bracelet, musique, etc.).

Tout ceci est modifiable et amovible en fonction des envies et des capacités de chacun. On s’autogère, on s’arrange et on se fait nos petits plannings entre volontaires et ça, c’est une sacrée liberté !

Loin d’être exploitée,

Loin d’être malheureuse,

La vie de volontaire…c’est vraiment le top !


PS : Désolé pour cet article sans photo mais pour publier un article il me faut environ une semaine de chargement...(alala la connexion bolivienne !!!). Les photos seront ajoutées au plus vite !

16
fév

Avant de vous expliquer quoique ce soit sur mon travail, il faut vite que je retrace la semaine que je viens de passer. Une semaine forte en émotion et en événements peu communs ! Je ne sais pas par où commencer, ni comment raconter mais je vais faire de mon mieux pour vous embarquer avec moi dans cette incroyable folie ! Accrochez-vous…ça va décoiffer !!

Ici, les festivités du carnaval sont très attendues toute l’année. C’est une manière pour les boliviens de remercier la terre mère (Pachamama) de faire perdurer les traditions et rites indigènes de leur pays mais aussi une belle manière de se regrouper, de faire la fête et d’oublier leurs conditions de vie un peu médiocres (vu l’alcool qu’ils ingurgitent durant ces fêtes…je pense qu’ils oublient vite d’ailleurs).

Cette immense fête s’étend sur toute la 3ème semaine de février + les 2 jeudis précédant cette semaine-là.

Le premier jeudi tombait cette année le 16 février. On l’appelle le jeudi de Compadres. Il n’y a pas de traduction à ce mot (n’oublions pas que je suis licenciée en traduction tout de même) mais je pourrais décrire ça comme « Le jour des hommes et de leurs amis». Les hommes sont donc mis à l’honneur, ils ont droit à leur après-midi de repos pour se retrouver entre hommes et faire la fête, des barbecues et boire un peu, beaucoup, à la folie.

Une tradition veut aussi qu’ils s’offrent entre eux ou qu’on leur offre des canastas, paniers garnis de pain traditionnel, fruits, légumes, friandises, drapeaux, ballons, confettis etc. La personne qui offre cette canasta devient donc le Compadre de l’homme en question et signe donc son amitié, sa confiance, son respect pour cette personne en faisant ce geste.

Une canasta  et Cristian & Don Miguel


De mon côté, n’étant pas un homme (pas à ce que je sache du moins), ce jour a commencé tout à fait normalement avec le soutien scolaire le matin. Beaucoup de petits garçons arrivaient avec leur canasta sous le bras et la concentration n’était pas au max mais rien ne laissait prétendre qu’à 10 h 30, tous les employés du centre seraient invités à arrêter de travailler pour rejoindre la cantine et fêter compadres avec nos 2 uniques hommes du centre, Cristian et Don Miguel.

Nous voilà donc à manger un énorme repas de fête, balancer des confettis et des pétards, danser, boire de la bière…à 11h du matin pendant que les enfants du centre jouent seuls dehors ou nous regardent par la fenêtre… Je pense qu’on serait déjà tous en prison si on importait le Bolivian Style en France mais ici, rien d’anormal (« ils sont grands et se débrouillent» m’a-t-on dit à Corky et sebastian, 5 ans, 1 mètre les bras levés…ah oui pardon, je n’avais pas vu qu’ils étaient grands …Que la fête continue alors !!!!!

Les p'tits loups derrière la fenêtre... 


Bon… ce que je ne précise pas c’est qu’à 12 h 30 il a fallu nettoyer nos bêtises et digérer la bière rapidement pour gérer les 35 petits loulous affamés du comedor (cantine) et…manger avec eux ! Et je peux vous dire, qu’après un petit dèj à 7 h 30 et un repas traditionnel à 11 h…mon estomac se rappelle encore de ce comedor du 16 février…

Et le pire dans tout ça (ou le mieux je ne sais pas trop) c’est que ce n’était qu’une petite entrée en matière et que ce qui m’attendait ensuite était d’une toute autre envergure…

23
fév

Qui dit « fête des hommes » dit « fêtes des femmes » la semaine suivante ! Le jeudi 23 février, nous revoilà donc parti avec les mêmes rituels (Canastas à offrir et après-midi férié) mais pour les femmes cette fois-ci. La petite variation concerne la soirée puisque les femmes ne se contentent pas de se retrouver entre amies pour boire et manger. Elles se retrouvent à quelques milliers et défilent dans la rue.

Et dans le plus grand des hasards, me voilà à fêter Comadres à Tarija, ma petite ville de volontariat mais aussi la ville du plus grand défilé de Comadres d’Amérique latine !

Et cerise sur le gâteau, étant une femme et étant à Tarija pour ce jour, j’ai été invité avec toutes les autres volontaires, à participer au défilé en tant que Chapaca danseuse et non en tant que spectatrice ! Woooow ! On saute sur l’occasion mais j’avais oublié quelques détails me concernant : Mais comment vais-je réussir à coordonner mon pied gauche avec mon bras droit ? Mais comment vais-je pouvoir bouger mes fesses sans bouger tout le reste de mon corps ? Mais comment vais-je savoir s’il faut partir à gauche ou à droite ? Tous ceux qui m’ont déjà vu danser vont bien rigoler en lisant cet article et dites-vous en plus…qu’à l’heure où j’écris mon déhanché manche à balais et ma coordination légendaire sont connus dans toute la ville !!

Oulala je m’égare ! Revenons à nos moutons !

Cette journée de Comadres aurait dû commencer tout à fait normalement pour moi avec un bon petit déjeuner et le soutien scolaire le matin mais à 7 h 00 on m’appelle au portail « Profe Youstine, Profe Youstine » Qui veut me voir à cette-ci ? Le soutien scolaire commence seulement dans 1 h 30 ???! Et là surprise ! Le petit René, un enfant du soutien scolaire est là avec ses parents et une énorme canasta. « Tiens cette canasta est pour toi, parce que tu es la meilleure des profe et que tu m’aides beaucoup ». Je ne sais plus quoi dire…ce geste me touche énormément d’autant plus que je connais la signification de cet objet ici et que je connais la situation économique de ce petit et ses parents…Je les remercie infiniment et commence ma journée le sourire plus haut que les oreilles et ma jauge de bonne humeur plus haut que le maximum !

Avec René, mon Compadre 

A 10 h 30 c’est reparti pour un repas de fête dans la cantine avec tous les employés du centre, les pétards, les confettis, la bière, la musique et les enfants derrière les fenêtres qui, cette fois-ci, se lancent des bombes à eau (tradition de Comadres).

Le repas avec les employés du centre 

Le midi, après m’être faite avoir une fois, j’arrive à esquiver le comedor avec les autres volontaires ! De plus, un après-midi un peu spécial nous attend puisqu’il faut se préparer pour ce soir…le grand soir de Comadres que nous préparons tous les soirs depuis maintenant 2 semaines (En effet, ça fait 2 semaines que chaque soir nous allons nous entrainer avec 120 autres femmes dans une rue de Tarija).

Nous partons au marché des Canastas et des fleurs sous des trombes d’eau pour s’équiper pour nos costumes puis nous nous rendons chez Mildre, la sœur de la trésorière de l’association qui nous a pris sous son aile pour cet évènement. C’est elle qui nous a inscrites, nous a dégotées nos costumes, nous a présentées à l’équipe etc.

Le marché des canastas 

Nous voilà donc entourées de toute sa famille, la musique des danses traditionnelles à fond dans le salon en train de nous préparer et faire maquiller et coiffer.

Mais pourquoi tant d’entrain ? Tout simplement parce que notre participation à cette fête traditionnelle, nous, petites gringas (blanches) est très attendue par la ville et qu’il faut que tout soit parfait (nous avons compris cette soudaine notoriété lors d’un évènement pour financer la fête où ils nous ont fait danser devant tout le monde et fait une ovation suite à une annonce micro).

Après 5 h de préparation et de photos, c’est donc comme des stars que nous sortons de notre salon de coiffure/maquillage, les cheveux tressés à la bolivienne, les jupes remontées jusqu’au nombril et un coffret de maquillage entier étalé sur la figure (je pense que si j’avais éternué, un nuage de poudre se serait formé autour de moi).

Sans commentaire... 

Et en effet, Mildre ne s’était pas trompée…des gringas habillées en tenue traditionnelles…ça fait son petit effet du côté des locaux. Tout le monde nous demande des photos, hommes, femmes, enfants, chapacas bref, on avance difficilement…alala que cette vie de star est dure à gérer…mais ce n’est qu’une fois dans ta vie…donc tu joues le jeu et tu te la pètes même un peu !

Avec Mildre et d'autres comadres 

Puis vient le défilé ! 7 000 femmes qui défilent par bloc de couleur en dansant au rythme de musiques traditionnelles sur 3 km pendant 2 heures et au milieu d’une foule venue les admirer.

Et au milieu, les 6 petites gringas qui, entre leur couleur de peau, leur façon de bouger à l’européenne, le manque de coordination de Pauline et Justine et la chorégraphie adaptée de Rachel qui danse avec sa seule chaussure survivante…ne sont pas passées inaperçues !

Quelle belle tranche de rigolade, quel énergie dépensé ! On finit comme des stars de marathon sous les applaudissements de Tarijenos mais notre marathon… n’est pas terminé !!

Après des photos, encore et encore, nous partons terminer (ou commencer) la soirée dans un lieu privé réservé aux danseuses ! Sur place, un repas de fête nous attend de même que des boissons à volonté ! C’est la première fois que je vois autant de femmes réunies dans un même lieu ! Les seuls hommes présents sont les serveurs, le DJ et notre prof de danse des 2 semaines !

A la soirée, avec notre prof de danse! 

L’ambiance est incroyable et la fête dure jusqu’à 5 h (j’en oublie presque que je travaille le lendemain à 8h…).

Je me couche, la tête pleine d’images incroyables, en me rendant compte de ma chance, en me disant que jamais personne ne pourra égaler le sens de l’accueil bolivien et en songeant fortement à importer Comadres en France !


Ps: J'ai réduit la qualité des images car ma connexion ne veut plus que je vous envoie d'images de bonne qualité...Les belles photos seront pour mon retour!!

25
fév

Durant cette semaine de carnaval, les événements sont plus ou moins importants dans chaque ville de Bolivie. Et, après avoir passé le plus beau des Comadres à Tarija, Rachel, une de mes supers colocs a lancé l’idée de partir voir le plus beau des carnavals : celui d’Oruro ! 2ème plus grand carnaval après celui de Rio de Janeiro, défilé sur 48 h non-stop, des dizaines de millier de danseurs, des centaines de costumes, 7 km de bonheur…

Le seul bémol... c’est à 12 h de route et les logements sont difficiles à trouver et hors de prix pour cet événement unique !

Mais comme nous sommes des aventurières, que plusieurs de nos copains boliviens s’y rendent, qu’ici 12 h de route, c’est comme aller de chez soi à la supérette du coin et qu’on ne pouvait quand même pas louper cette occasion, nous sommes parties sur un coup de tête vendredi soir à 5 volontaires + une copine italienne.

La nuit dans le bus a été assez reposante puisque nous avions dormi seulement 3 heures la nuit précédente et que nous avions un bus de compèt ! Sièges amovibles, espace pour les pieds, TV, amortisseurs de folie, massage, pédicure, manucure (dans tes rêves Justine), bref à 9 h nous voilà embarquées dans la folie d’Oruro, avec Rey et son cousin (que j’ai rencontré lors de l’épisode « Dakar » de mon voyage).

Le temps de petit déjeuner, de poser nos sacs dans la petite chambre que Ronald (le cousin de Rey) nous prête gentiment, de déambuler entre les vendeurs de bouffe et de confettis, de contrer les attaques de bombes à eau diverses, nous rejoignons nos places dans les gradins du carnaval en fin de matinée. Et quels gradins ! Des vieilles barres de fer qui montent à 5 mètres de hauteur, quelques planches en bois, une vieille échelle pour les places les plus hautes et TADAAA, de beaux gradin flambant vieux ! ON VA TOUS MOURIR ! CA VA S’ECROULER ! (écrire ces lignes me laisse penser que non en fait…)

Les gradins vus de derrière 
Les gradins vu de devant ...et moi qui entame l'ascension de la mort 

L’épisode gradin s’oublie très rapidement, dès la pose de la première fesse sur l’une de ces vieilles planches. Le défilé se présente devant nous, comme une parade Disney qui ne s’arrête plus, comme un défilé du 14 juillet coloré, comme une parenthèse inattendue dans nos vies. Impossible de décrocher les yeux de ces costumes, ces personnes dont le sourire est plus grand que l’échelle que l’on vient de gravir (ah non, on a dit qu’on oubliait l’épisode des gradins), impossible de ne pas se laisser emporter par les centaines de fanfares qui encadrent les groupes et qui lancent des rythmes endiablés faisant danser toute une ville, tout un pays.

Petit aperçu  


On reste scotchés là toute la journée, sans se lasser. La faim et les besoins pressants qu’engendre la bière sont nos seules excuses pour descendre des gradins (qui deviennent d’ailleurs de plus en plus flous au fil des heures et des canettes de bière qui nous sont offertes toutes les 10 minutes).


Les heures passent, les familles s’en vont peu à peu, la pluie arrive, les places de devant se libèrent. Nous terminons la soirée au milieu des fanfares et des danseurs, à faire la fête avec eux, essayer les instruments et les chapeaux.

Au milieu du carnaval
En plein milieu de la fête + Rey qui nous fait un concert 

Au moment de rentrer se coucher, dame Bolivie nous a encore surpris…En effet la ville se remplissait d’eau, pendant que nous nous remplissions de frites et hamburger sur le lieu du carnaval. Inondation ! On fait le chemin jusqu’à notre petite chambre, de l’eau jusqu’aux chevilles voir jusqu’aux genoux et nos seules chaussures et pantalons du weekend trempés ! Et pour agrémenter le tout d’une petite touche de folie supplémentaire, nous avons cassé la clé dans la serrure…mais tout s’est vite arrangé quand un voisin nous a ouvert le portail et que la pluie s’est arrêtée!

Inondation dans la ville 

Le lendemain, les tongs et pantalons de pyjama/leggings sont de sortis puisque rien n’a séché dans la nuit !

On part à la recherche d’un café ou thé mais ici…c’est un concept qui n’existe pas ! Les gros buveurs de café devront donc se contenter d’un verre d’eau (ou d’une bière pour les plus courageux) !

Et c’est reparti ! L’ambiance et la magie sont toujours et encore au rendez-vous et on décide de remonter le carnaval par le défilé. Bonne ou mauvaise idée, je n’arrive toujours pas à me décider…En effet, entre les coups de costume par les danseurs, les tonnes de mousse lancées par les enfants, les confettis qui se collent dessus et les bombes à eau, le chemin est périlleux ! Mais on rigole bien et c’est une partie intégrante du carnaval donc au final c’est un vrai moment de plaisir, j’ai de nouveau 6 ans l’espace de quelques heures !


Quelques kilomètres plus tard, nous voilà à l’arrivée du carnaval, devant l’église del Socavon, dans laquelle tous les danseurs se rendent ensuite pour promettre de leur venue l’année suivante. L’ambiance est folle, le public émerveillé !

On prend un peu de hauteur en montant au mirador. La vue sur cette ville en fête est surprenante. La musique des fanfares est toujours bien audible mais le bouillon humain ne se fait plus ressentir. Cette vue d’ensemble permet de reprendre un peu ces esprits et de reconnecter avec la vraie vie : « WOW MAIS JE SUIS EN TRAIN DE FAIRE QUELQUE CHOSE D’ABSOLUMENT INCROYABLE ! ». Puis on redescend et chaque marche nous ramène un peu à peu dans ce rêve éveillé ; la mousse, les gens, les confettis, l’ambiance.

Nous en profitons jusqu’au bout, et gardons juste un petit temps pour faire quelques courses pour notre pique-nique du soir et pour prendre notre bus à 20 h 30. Ici, la fête va continuer jusqu’au bout de la nuit. Pour nous la fête continuera dans le bus, pendant 12 h ! La fête du virage, la fête du grincement de roue, la fête de l’inconfort, faites vos choix mais dans tous les cas… tous ces noms collent à merveille avec ce fabuleux trajet dont je me rappellerai longtemps !

Une aventure de plus, un article supplémentaire, encore un peu plus de plaisir à partager cette incroyable expédition avec vous !

J'espère que vous allez tous bien de l'autre côté de l'Atlantique. Je pense bien à vous tous!

12
mars

Chaque fois que je veux vous raconter en détail mon travail de volontaire, un évènement extraordinaire se produit ! Ça donne donc l’impression que je ne travaille pas beaucoup mais détrompez-vous… Profe Youstine est une femme active, une professeure investie dans son travail qui, bien que son emploi du temps soit très chargé, consacre toutes ses matinées au soutien scolaire (apoyo en espagnol) pour des petits loups en difficulté (quelle généreuse cette profe !).

Ca y’est j’ai fini de me lancer des fleurs (d’ailleurs… j’y réfléchissais et je me disais que ça doit être compliqué de se lancer des fleurs en hiver…Il n’y a pas grand-chose qui pousse à cette époque-là), passons maintenant aux choses qui vous intéressent vraiment (bien que vous soyez tous très sensibles à mes jeux de mots ravageurs et mon auto estime surdimensionnée).

Comme je vous l’expliquais donc, tous les matins de semaine, je pars à 8 h 29 de la maison des volontaires avec mon sac Barbie et mes bouquins sous le bras pour entamer le soutien scolaire dans le jardin du centre à 8 h 30.

5 des enfants arrivent très tôt et j’ai souvent le plaisir de les avoir derrière la grille de la maison des volontaires vers 7 h 30 pendant mon petit déjeuner… « PROFEEEE ON COMMENCE QUAND ? PROFEEEE TU ME PRETES UN JEU ? PROFEEEE TU DEJEUNES QUOI ? LAISSEZ-MOI TRANQUILLE, PROFE YOUSTINE C’EST A 8 H 30 PAS AVANT !

Quand vient l’heure de l’apoyo, ils sont déjà tous à fond et levé depuis 5 h du matin (ça change des enfants français). Tout le monde sort ses devoirs et je fais un tour d’ensemble pour voir ce qu’il m’attend pour ma matinée puis je me concentre sur un enfant et l’aide à faire son travail, lui explique les choses qu’il ne comprend pas, l’aide à se concentrer, à s’organiser.

Rene et Neida - Avec Israel 

Les enfants arrivent au compte-goutte jusqu’à 9 h30. Ils arrivent seuls et certains marchent 30 minutes ou 1 h pour venir jusqu’ici. Ils s’autogèrent et s’ils sont absents…ce n’est pas grave. Pas besoin d’appeler les parents ou demander de certificat médical ! Ici les enfants sont comme de petits adultes !

J’ai au maximum 18 élèves et le mardi, mercredi et jeudi, j’ai la chance d’avoir l’aide de Barbara, Rachel ou Pauline, mes colocs. C’est plus facile et confortable d’être 2 car c’est quand même beaucoup de travail et il n’y a rien de plus frustrant qu’un enfant qui repart sans avoir fait tout son travail par manque de temps…

Mon petit groupe est très hétérogène. Ce sont tous des enfants qui vont à l’école l’après-midi et les âges vont de 5 à 16 ans (de la grande section à la 3ème). Les niveaux sont tous différents aussi ; très bons élèves et enfants en grande difficulté, enfants sérieux et petits perturbateurs… C’est un beau mix qui rend ce travail très intéressant.

Ce qui n’est, par contre, pas du tout intéressant, mais alors PAS DU TOUT…Ce sont leurs devoirs ! Ici on est à un point zéro sur l’échelle de la pédagogie ! Voilà quelques petits exemples de consignes :

1- Ecrire les chiffres de 1 à 1 000 de 3 en 3

2- Ecrire 30 mots avec les sons Bla, ble, bli, blo, blu et les recopier 10 fois

3- Ecrire les chiffres romains de 1 à 1 000

4- Résoudre les 50 divisions suivantes

5- Recopier et apprendre par cœur l’hymne bolivien

Bref, on est sur du bourrage de crâne plus que sur de l’apprentissage et je peux vous dire que quand on doit écrire les chiffres de 1 à 1 000 et qu’à 21 on est déjà bloqué…la matinée peut s’avérer trèèèèèès longue ! Je dois donc avouer que dans certains cas extrêmes…je prends ma plus belle écriture d’enfant et je termine à leur place…(ah oui, parce que s’ils ne finissent pas, la prof leur donne le double ou le triple à refaire pour le lendemain en guise de punition).

Ensuite, l’autre chose qu’il ne faut pas oublier, c’est que tous ces cours...sont en espagnol ! Mes premiers jours ont été assez folko surtout en math…allez expliquer les divisions décimales ou à plusieurs chiffres à un enfant qui ne sait même pas faire 6 : 2… Mais avec un peu de persévérance et d’imagination, ça fonctionne toujours !

Vers 10 h 45, ma tâche est souvent accomplie, les enfants contents (moi aussi) et il nous reste 1 h 30 pour décompresser et jouer avant le midi !

Je pensais en arrivant, utiliser ce temps pour faire des activités mais les enfants jouent énormément seuls et adorent ça ! Un avion en papier et c’est 2 h de jeu non-stop qui commencent ! Nous faisons donc de la dinette/Tambouille (je n’ai jamais fait autant de gâteaux de boue de ma vie…), des jeux de cartes, du foot, un peu de guitare, des bracelets...

Les enfants qui ne mangent pas au centre, rentrent chez eux quand ils veulent et les enfants de l’après-midi qui mangent ici arrivent petit à petit.

L’après-midi c’est Rachel et Barbara qui s’occupent de l’apoyo accompagnées par une prof embauchée par l’association, Jacqui. Elles ont entre 30 et 40 enfants de 14 h 30 à 17 h 30. J’ai eu l’occasion de les aider quelques fois et c’est assez différent du matin mais tout aussi intéressant !

Malgré leur manque de concentration, leurs devoirs horribles, leur odeur tout aussi horrible parfois, ces enfants sont incroyables et très attachants ! Ils n’ont peut-être pas de cahier, pas de chaussures, qu’un seul pantalon à se mettre mais ils ont de l’affection et de la bonne humeur à revendre.

Je m’efforce à ne pas penser au départ qui va être très dur…

Je m’efforce aussi à ne pas plus écrire car je pourrais encore rédiger des pages et des pages sur mes matinées, les petites anecdotes, les enfants…mais vous venez déjà de lire un sacré pâté donc on va s’arrêter là !

N’hésitez pas à poser des questions parce que des choses qui me paraissent évidentes, ne le sont peut-être pas pour vous !

De grosses bises à vous tous !

(Prochain épisode : la cantine)

17
mars

A 12 h, souvent en pleine partie de cartes ou de foot, nous entendons les sonneries des écoles des alentours sonner. C’est bon signe !! Cela signifie que tous les enfants qui vont à l’école le matin vont arriver pour le repas.

Quand tout le monde est là (une quarantaine d’enfants), profe Youstine ou profe Raquel lance un mouvement de foule vers les lavabos : A LAVAR LAS MANOOOOS !! (Allez vous laver les mains). Bon il n’y a pas de savon et le résultat n’est que peu visible mais au moins, l’habitude et les gestes sont adoptés !

Nos petites têtes brunes font ensuite une file devant la planche en bois séparant la cuisine de la salle de repas. Ici ce n’est pas « premier arrivé, premier servi », les enfants se classent par taille du plus petit au plus grand et l’ordre ne change jamais ! C’est-à-dire que Corky, 1 mètre les bras levés est toujours première à recevoir sa soupe et Celimar, 1 mètre 60 est toujours la dernière ! Je n’arrive pas encore à savoir si j’aime cette stratégie ou non, mais en tout cas ça a l’air de plutôt bien fonctionner !

Le service est fait par Dona Feli, notre cuisinière et par 3 enfants qui tournent chaque jour. Ces derniers mangent dans la cuisine avec Feli et l’éducatrice des filles de l’auberge pendant que tous les autres se répartissent sur les 3 grandes tables qui meublent le Comedor.

Feli, la cuisinière 

Nous, les volontaires, mangeons avec les enfants. C’est un temps vraiment très sympa de partage et d’échange. Tous les enfants sont trop contents d’être là (ils ne mangent souvent pas à leur faim chez eux) et ils sont tous très disciplinés ce qui permet de vraiment passer un bon moment sans être obligés de faire la police !

Concernant le contenu du repas, c’est très…hum…Bolivien ! En entrée, nous commençons toujours par une soupe de pâtes ou de maïs avec des petits légumes. Puis le segundo (plat principal) arrive est là…bah aucune surprise puisque c’est toujours le même ! Au menu : Riz recouvert de sa sauce à la viande, aux petits légumes quasi invisibles et orné de sa patate vapeur.

Sebastian - Joni & Mariano - Ermelinda 

Et parfois, coup de folie de la cuisinière…le riz est remplacé par des pâtes ! (mais que se passe t’il ?! c’est jour de fête ?!).

Concernant la boisson, ici…ILS NE BOIVENT JAMAIS D’EAU, premièrement parce qu’il n’y a pas d’eau potable et deuxièmement parce qu’ils n’aiment pas ça ! Les enfants boivent donc un « refresco ». C’est une sorte de jus inqualifiable (comme des fruits ou de graines qui auraient macérés dans de l’eau bouillie pendant quelques heures).

Le Comedor  

2 fois par semaine environ, nous avons aussi le droit à un dessert. Pour mon plus grand plaisir, grande gourmande que je suis ! Bon… le plaisir est vite oublié quand je me retrouve avec une gelée verte luisante dans les mains mais au moins « je finis sur une touche sucrée ».

J’utilise là un ton très ironique mais en réalité, j’aime beaucoup manger ici et je trouve toujours la soupe et le plat très bon bien que peu variés !

A la fin du repas, tout le monde lave ses assiettes, couverts et son verre un par un. L’ordre est cette fois-ci déterminé par les obligations de chacun pour l’après-midi. Ceux qui vont à l’école et qui nettoient le Comedor en premier et les autres ensuite.

La vaisselle 

Car oui oui, les tâches ménagères ne s’arrêtent pas à la vaisselle! Chaque jour, les 3 enfants qui ont servi le repas, nettoient la cuisine et les ustensiles et 3 autres nettoient les tables, balayent et passent la serpillère dans la salle ! Ici ça ne rigole pas et qu’on ait 6 ou 16 ans, les tâches sont les mêmes !

Pris de pitié par certains (surtout les plus petits) nous avons organisé un tour d’aide au nettoyage avec les volontaires. Et je peux vous dire que passer la serpillère dans une salle de cantine…ça ne fait pas rigoler !! Les petits boliviens qui le font tous les jours sans ronchonner ont bien du mérite!!

Pour ma part, après avoir lavé mon assiette et embêté un peu tous les enfants, je cours manager les douches de l’auberge des filles…Mais ça…ça sera dans l’épisode prochain et là encore…vous ne serez pas déçus !

A très vite pour de nouvelles aventures !

23
mars

Sur le centre de la Libelula, juste à côté de la maison des volontaires, se trouve « El Albergue ». C’est la même petite maison que la nôtre mais celle-ci accueille non pas des volontaires mais 14 jeunes filles entre 7 et 18 ans du lundi matin au vendredi après-midi.

Elles vivent sur le centre pour diverses raisons et chacun de leur cas est unique. Maltraitance, extrême pauvreté, problèmes psychologiques (mineurs)…Elles ont déjà toutes un lourd passé malgré leur jeune âge.

Elles sont accompagnées par Noemi, l’éducatrice de nuit, qui vient avec sa fille de 8 ans et qui les gère de 18 h à 8 h du matin, puis qui s’occupe du Comedor et de l’après manger avec nous de 12 h à 15 h. Elle a environ 30 ans, un sacré caractère et je ne pourrais pas dire si je l’aime bien ou pas…

En effet, les méthodes éducatives française et bolivienne sont très différentes et les moments de désaccord sont nombreux. Par exemple quand on impulse le mouvement vers les douches (moment redouté par les filles) et que Noemi nous dit «pas de douche aujourd’hui, il pleut » et ceci…après déjà 3 jours de pluie ou quand une petite imbibe son matelas de javel et marche dessus pour « le nettoyer » après avoir fait pipi au lit… c’est dur de ne pas ajouter son petit grain de sel et proposer d’autres solutions…mais elle reste l’éducatrice principale et nous nous plions souvent à ses habitudes même si c’est parfois irritant.

Malgré ceci j’admire aussi beaucoup cette femme qui a mis sa vie entre parenthèse pour s’occuper de ces 14 filles parfois difficiles. Elle les gère seule, doit travailler avec les différents volontaires qui arrivent sur le centre, contrer les difficultés interculturelles et elle s’en sort particulièrement bien ! L’auberge est plutôt propre, les filles la respectent et elle sait leur parler et se faire écouter.

Concernant les volontaires, nous sommes 3 à travailler avec Noemi :

- Pauline, qui s’occupe de l’aspect psychologique et qui est en train de monter un dossier sur chacune des filles suite à divers rendez-vous et constatations et qui fait une activité chaque mardi soir.

- Rachel qui est affiliée à l’auberge depuis le mois d’octobre et qui a énormément travaillé avec les filles quand elle était seule volontaire sur le centre. Maintenant que nous sommes 3, elle a pu lever le pied (bien qu’elle reste très présente) et notre trio est un trio de choc !

- Moi qui m’occupe de l’après manger (douche, brossage de dent, chambres propres) et d’une activité le lundi soir.

L’après repas est pour le moins…sportif ! Je lave vite mon assiette et j’active mon mode machine pour entrer dans l’auberge. 7 des filles doivent se préparer pour aller à l’école et les 8 autres pour faire le soutien scolaire. Au programme, lavage de dent, douche, rangement des chambres et lessive (pour celles qui ne vont pas à l’école). Elles se gèrent bien toutes seules (sauf les toutes petites qu’il faut aider) mais le problème…ce sont ces quelques graviers dans l’engrenage qui font détraquer la machine profe Youstine de temps en temps !! Carlita, Virginia, Brisa, Nicol et Candelaria !

Lavage de dents, lavage de pieds (pour éviter la douche) et nettoyage 

TU T’ES LAVEE LES DENTS? VA TE DOUCHER ! POURQUOI TU NE VEUX PAS TE DOUCHER ? ET TOI ? TU T’ES BROSSEE LES DENTS ? VA TE BROSSER LES DENTS! TOI AUSSI S’IL TE PLAIT.

VA TE DOUCHER s’IL TE PLAIT ! LA DOUCHE EST PRISE (oui, parce qu’il y a 4 douches mais qu’une qui marche alors que des travaux de rénovation ont été fait la semaine passée à Bolivian style !), PROFITES EN POUR TE LAVER LES DENTS, ET TOI ? VA TE DOUCHER LES DENTS S’IL TE PLAIT EUH…NON TE DOUCHER TOUT COURT EN FAITE…10 minutes passe et après avoir réglé le « j’ai pas de savon » ; « j’ai pas de serviette » et le « quelqu’un m’a volé ma brosse à dent », je reprends ma petite tirade : VA TE BROSSER LES DENTS ! LA DOUCHE S’IL TE PLAIT, CA FAIT DU BIEN TU VAS VOIR…

ET des fois… AAHHHHHH ! FINALEMENT RESTEZ TOUTES DEGUEU JE M’EN FOUS, VOUS AUREZ DES CARIES, DES CHAMPIGNONS, DES VERS MAIS C’EST PAS MON PROBLEME ! Le craquage, la phrase que je me dis tous les jours dans ma tête et que je sors à haute voix de temps en temps…et qui fait du bien !

Voilà la partie la plus sportive mais il faut savoir que pendant cette heure et demi, j’ai aussi le temps de discuter avec les plus rapides, faire des ateliers tresses et coiffure, rigoler et jouer avec elles et Rachel vient souvent m’aider et quand on est 2 disques rayés sur place, c’est plus efficace et on a plus de temps pour les bons moments !

14 h Toutes en uniforme et sur le chemin de l’école, les autres en tenue normale et jouant dans le parc en attendant le soutien scolaire…Mission accomplie ! Et là je me dis toujours : « Même si elles me font tourner en bourrique, j’adore ces petites teignes ! »

Je vais partager cet article en plusieurs morceaux parce que j’ai encore beaucoup de choses à raconter sur l’auberge ! Prochain épisode rapidement !

Des grosses bises à tous !

27
mars

Après le soutien scolaire de l’après-midi, vers 17 h, c’est le moment du thé pour les petites présentes sur le centre. Elles sont en général 8 ou 9, les autres n’étant pas rentrées de l’école. C’est un super bon moment puisqu’on discute autour d’une tasse de sucre thé et de pain au dulce de leche. Elles adorent ce moment qui marque la fin de l’apoyo et des devoirs (sauf Carlita qui va encore passer 3 heures sur ses maths en pleurs et en boudant).

Elles racontent leur vie, leur journée, posent des questions aux volontaires présentes… C’est un vrai moment familial qui me fait beaucoup penser au goûter pain/Nutella qu’on se faisait après l’école !

Ensuite, elles jouent dans le centre ou terminent leurs devoirs pour les plus grandes jusqu’à l’arrivée de Noemi vers 18 h 30… Cette dernière réouvre l’auberge et prend le relai pour le dîner et le reste de la soirée.

Le lundi, mardi et mercredi, Pauline, Rachel et moi, organisons des veillées. Cuisine, film/pop-corn, Rallye chocolat, danse/karaoké etc. Et en général…c’est folklo ! C’est très souvent leur moment pétage de câble, décompression et elles sont incontrôlables ! Et ces petites n’ont pas de limite… C’est-à-dire qu’un atelier cuisine se transforme très rapidement en bataille de farine, un rallye chocolat en bataille de chocolat et un film/pop-corn…PARFAIT Tout va bien, elles sont calmes…Jusqu’à ce qu’il y en ait une qui décide de mettre du pop-corn dans le nez de sa voisine…

Atelier cuisine 
Rallye Chocolat!!  

Il faut donc être paré pour affronter les petits monstres le soir !

Et avec les volontaires … elles savent s’y prendre ! En effet, elles profitent beaucoup du changement régulier de volontaires sur le centre pour leur raconter n’importe quoi et les faire suer un peu (un peu comme les enfants profitant d’un changement régulier de babysitteur en France). Mais comme toujours, si des limites sont fixées et que tu t’imposes comme une volontaire pas trop niaise et laxiste tout se passe bien !

Concernant l’équipe permanente, elle est vraiment géniale et apporte beaucoup aux filles ! Grâce au suivi régulier (psycho, éducation…), les progrès sont significatifs et surtout notables chez celles vivant à l’auberge depuis quelques années. Et malgré des moments difficiles pour les filles comme pour les éducateurs, malgré l’absence de repères (parents) et malgré certaines blessures du passé irréparables, on peut voir, chez chacune des petites, l’espoir de s’en sortir et d’avoir, un jour, une vie équilibrée!

On a d’ailleurs fait une grande soirée Casino cette semaine et Madame Irma, notre incroyable voyante, leur a toutes prédit un avenir magnifique. Ce fut d’ailleurs une soirée très réussie et tous les volontaires étaient là pour aider ! Black Jack, Bar libre, 421, la fameuse voyante et de l’argent (bouts de pailles) à gogo bref, une veillée comme tout bon animateur en rêve et comme tout bon enfant adore.

Soirée Casino  + Madame Irma

L’épisode auberge est clôt ; J’espère que vous prenez toujours plaisir à me lire ! En tout cas, sachez que même si je ne réponds pas, je prends toujours autant de plaisir à lire vos petits commentaires !!

Des bises à tous !


(Internet c'est l'enfer en ce moment...Désolé pour la qualité des photos)

29
mars

Comme expliqué il y a quelques semaines, l’association EDYFU possède un plan de parrainage. Les personnes européennes qui le souhaitent peuvent alors être mise en lien avec un enfant du centre dans le besoin et donner 30 euros par mois pour l’aider sur le plan scolaire (matériel, suivi psychologique, uniforme etc.). En ce moment, une 60aine d’enfants sont parrainés et le rôle de Cristian est de coordonner tout ce plan de parrainage.

Cristian est un bolivien de 35 ans et il est incroyable ! Il travaille beaucoup et à un tact avec les familles et les enfants qui est vraiment hors du commun. Il sait vraiment tout faire puisque dans une journée il va visiter les écoles des enfants, visiter les familles dans le besoin, faire des comptes rendus, voir les enfants pour parler un peu, écrire aux parrains tout en faisant aussi le taxi pour le muesli et en gérant la file de famille qui l’attend devant son bureau. Bref il ne s’arrête pas et pourtant, il respire le calme et la sérénité.

Deux après-midi par semaine, je l’aide donc sur les visites de famille, les visites des écoles et la traduction (lettres d’enfants à leur parrain, rapports de situation etc.).

Pour mieux connaître les familles, pouvoir expliquer les situations aux parrains mais aussi pour établir un suivi adéquat, Cristian se rend au moins 3 fois par semaine dans les bidonvilles pour visiter les familles des enfants parrainés. Il aime emmener les volontaires avec lui pour « mieux comprendre ». J’ai donc eu l’occasion d’en faire quelques-unes avec lui et en effet…je comprends mieux maintenant ! Je comprends mieux l’utilité du centre, la reconnaissance des enfants pour leur parrain, je comprends mieux certains comportements…

Les enfants vivent, en général avec leur parents et leurs oncles et tantes. Ils logent dans un bidonville illégal derrière le centre EDYFU et leur « maison » comporte une table, un lit et une armoire pour la plupart d’entre eux. Pas d’arrivée d’eau, pas de fenêtres, des trous dans les taules du plafond, les visites me font revenir à la réalité, une réalité dure à accepter pour des gringos sortant de leur petit confort européen.

En rentrant, nous établissons ensuite des rapports de situation avec Cristian que nous envoyons au parrain concerné. Cristian me parle en espagnol et je rédige en français. Petite mise en pratique de mes années traduction à la fac ! Ça me fait vraiment plaisir de faire ça !! Les rapports de situation sont très sincères et rien n’est occulté. Cristian connaît la vie de toutes les familles d’EDYFU et de chacun des membres. Nous passons donc au peigne fin l’évolution de chacun des membres de la famille depuis le dernier rapport. C’est très intéressant mais encore une fois, ça demande une grande force mentale. J’apprends tous les jours que tel ou tel petit, tout mignon, qui fait ses maths chaque matin avec moi avec une banane d’enfer, est battu par son beau-père ou vit seul dans un taudis à s’occuper de ses 3 petits frères et sœurs pendant que sa maman se fait exploiter et ramène l’équivalent de 150 euros par mois et j'en passe...

Ces photos sont celles d'un autre volontaire (pas les miennes) 

Le sentiment d’impuissance est immense mais j’essaye de me convaincre que la petite aide et l’attention que je leur donne sur une demi-journée est déjà beaucoup ! Et la force de ces gosses et tellement incroyable que…je n’ai pas envie de me morfondre mais plutôt de faire l’apoyo à en oublier l’heure de manger, de faire le clown à leur en donner mal au ventre et de jouer avec eux à en oublier la vie réelle !!

Je vous encourage donc, si vous ne savez pas quoi faire de votre argent (ça arrive), si vous voulez arrêter de fumer et mettre la somme dans quelque chose d’utile (ça arrive aussi) ou si tout simplement vous voulez un peu d'exotisme, n’hésitez donc pas à parrainer ! C’est une belle expérience et souvent un moteur pour les enfants (certains enfants considèrent leur marraine de France comme la personne la plus importante qu’ils aient…). Moi en tout cas…Je ne vais pas hésiter (je fais partie de la catégorie "ne sait pas quoi faire de son argent") !

En attendant, je vous envoie plein de bisous à tous ! J’espère que vous avez la pêche et profitez de vos incroyables vies ! Et n'oubliez pas qu'une tartine sur le pantalon, qu'un rendez-vous faux plan, qu'un partiel raté ou que les bouchons pour rentrer le soir… CE N’EST VRAIMENT PAS GRAVE ! =)

Muchos besos a todos!!!

30
mars

Dimanche 2 avril : Me voilà sur le départ d’EDYFU après 3 merveilleux mois passés aux côtés des enfants et de l’équipe. J’ai appréhendais beaucoup l’heure des aurevoirs mais ça n’a finalement pas été L’HEURE des aurevoirs mais LES 2 JOURS des aurevoirs !!

En effet, tout a commencé jeudi soir :

Pauline, nous dit qu’elle part au parc avec les filles de l’auberge et qu’elle aurait besoin de quelques accompagnantes. J’ai déjà eu une grosse journée, Lisa (une copine de fac) m’a rejoint et en plus…je dois préparer toute la journée du vendredi, ma dernière avec les enfants. J’ai encore beaucoup de boulot et j’aimerais bien dormir (optionnellement) mais avec Rachel, on se motive en se disant que c’est notre dernière soirée avec les petites.

On part donc et Pauline nous amène dans le Comedor…Mais ce n’est pas du tout le parc ?! Qu’est-ce qu’on fait là ?

Les rideaux de la petite scène sont ouverts, les jeux de lumière en place, et on entend chuchoter en coulisse…On comprend alors très rapidement qu’une surprise de taille nous attend ! Avec Rachel (qui part en même temps que moi après 6 mois ici) on prend place sur les 2 chaises qui nous sont dédiées. Les filles nous ont préparées un spectacle de danse. Les numéros s’enchaînent, les déguisements et les sourires n’en finissent plus et nous, on ne sait plus quoi faire…Beaucoup d’émotion, beaucoup d’attention et d’amour de la part de ces petites. La voix serrée je les remercie, Rachel en pleur tente aussi de s’exprimer.

Le spectacle 



ET CE N’EST PAS FINI ! Noemi nous invite à prendre place pour le repas. Nous formons donc une immense tablée et les filles n’arrêtent pas de nous faire des ovations. Superbe ambiance !



Ce bon repas mangé et les assiettes lavées, nous poussons les tables et commençons à danser ! Mais la danse est de courte durée puisque Rocio et Celimar, les 2 plus grandes, qui n’ont pas pu participer au spectacle, nous enferment dans la cuisine avec elles et nous font leur surprise personnelle…Elle me déguise en bébé (couette, couche, doudou) et Rachel en Harley Queen (film Suicide Squad) et elles nous demandent de défiler devant tout le monde ! Sacré bizutage de fin ! Les filles sont toutes mortes de rire et notre réputation de profe en a pris un sacré coup !!

Sacré bizutage! 

On invite ensuite toutes les filles à nous rejoindre sur la piste de danse et nous continuons à profiter une petite partie de la soirée jusqu’au couché qui sera, ce soir-là, à 22h exceptionnellement ! On fait un tour des chambres pour les remercier et faire des derniers bisous puis on part préparer la journée du lendemain qui s’annonce chargée !!


Fin de soirée 
30
mars

Vendredi 31 mars : Dernier jour avec les enfants…je commence la journée avec la boule au ventre et l’impossibilité de me réjouir de la journée qui m’attend…Je fais l’apoyo avec mes loulous du matin mais j’ai la tête ailleurs.

Heureusement, nous commençons le grand jeu surprise à 10 h 30 et ce dernier me donnera une pêche d’enfer pour toute la journée ! Nous faisons croire aux enfants que quelqu’un a volé tout le muesli du centre et qu’il faut le retrouver. Ça marche super bien ! Tout le monde est à fond (volontaires comme enfants).

Le grand jeu du matin 

Le midi, dernier comedor…On fait notre petit discours de fin avec Rachel et tous les enfants nous demandent quand on va revenir… « On ne sait pas…peut-être le jour ou le billet France Bolivie coûtera 800 euros de moins… ». Je m’occupe pour la dernière fois de l’auberge des filles aussi et une fois toutes prêtes je leur montre un petit montage photos des 3 mois passés avec elles. Elles sont super émues et c’est un très bon dernier moment avec elles. Elles partent ensuite toutes à l’école après nous avoir couvertes de petites lettres d’amour. Rolala une telle dose d’émotion concentrée en 2 jours ne devrait pas être permise !!

Les filles devant le diapo 

Bon…il faut vite se remettre de ses émotions et préparer le grand jeu de l’après-midi ! On refait le même que le matin mais avec quelques variantes et 3 fois plus d’enfants ! Les profes de l’apoyo partent donc travailler un moment pendant que les autres terminent les préparations.

15 h 30 Nous commençons le jeu sous un temps très très menaçant…Les 30 enfants sont à fond et les volontaires dans leur personnage ! Superbe réussite, nous offrons le goûter (muesli) et des papillotes aux enfants (oui oui j’avais 1 kg de papillotes Revillon dans mon sac...et ce n’est pas une blague)! Mais celles qui recevront le plus de cadeau au terme de ce jeu…ne seront pas les enfants mais bel et bien Rachel et moi !

Le grand jeu de l'aprem

En effet, tous les enfants nous offrent des bouquets de fleurs, des dessins, des petits mots. Certains pleurent, d’autres ne veulent plus nous lâcher ou veulent se cacher dans nos sacs de voyage et venir avec nous ! Encore une sacrée épreuve à passer mais que je ne ferais pas durer puisqu’à 18 h, Cristian m’appelle pour aller visiter la famille que je vais parrainer !

Des fleurs et des cadeaux 


Je pars donc avec mes 12 000 bouquets de fleurs et les larmes aux yeux dans les bidonvilles de Tarija pour aller rencontrer la famille d’Andrés, mon futur filleul !! La maman vit avec ses 4 enfants dans une salle avec deux lits simples. Il n’y a rien d’autre si ce n’est les 4 petits bouts qui jouent comme des fous sur les lits sans matelas. Je suis très touchée par leur histoire et cette pauvreté (c’est la pire « maison » que je vois depuis que je fais des visites…) et le feeling passe très bien ! Je serai donc officiellement marraine (avec mon papa et ma maman qui vont contribuer aussi) à partir des mois qui arrivent !!


Une fois rentrée avec Cristian, nous filons au comedor ou toute l’équipe nous attend pour fêter notre départ. Ils ont préparé un gros barbecue. On reçoit encore des éloges, des cadeaux et un beau certificat de volontariat ! Ils sont très reconnaissants pour le travail que nous avons fourni…Il faut croire que nous avons fait du bon travail !

Les aurevoirs avec l’équipe étant passés (encore et toujours des aurevoirs), nous enchaînons ensuite avec la préparation de notre despedida avec nos amis (une trentaine) cette fois-ci ! Nous avons organisé une soirée à l’envers dans notre petite maison des volontaires. Super soirée et journée qui se terminent à 5 h du matin !

Soirée à l'envers 

Je me couche la tête pleine de belles choses et des souvenirs inoubliables ! Ce volontariat restera l’expérience sociale la plus forte de ma petite vie…jusqu’à la prochaine en juin avec Antoine !!!

En tout cas, une chose est sûre…je n’en ressort pas indemne et j’ai beaucoup beaucoup appris !

Muchos besos a todos, cuidense* (p'tit point voc : "prenez soin de vous")

3
avr

Malgré un départ difficile de La Libelula, je me suis vite mise dans l’aventure ! En effet, première étape, et pas des moindre, le Sud Lipez, ses lagunas et son Salar !

J’ai retrouvé Lisa, une copine de fac qui voyageait seule en Amérique Latine et qui a décidé de venir faire un petit bout de route avec moi ! C’est trop cool parce que le voyage à plusieurs, c’est toujours plus sympa (je trouve).

Nous dormons donc à Tupiza dans une petite auberge. Ça me fait tout drôle de me retrouver dans cette ville qui a marqué mes premières aventures boliviennes avec le Dakar ! Surtout que, coup de chance, Rey, le copain qui nous avait accueillis chez sa grand-mère, est ici avec toute sa famille pour un anniversaire ! Nous allons donc leur rendre visite dans la soirée et nous sommes de nouveau reçues comme des princesses ! Belle petite soirée avant d’entamer le tour du salar !

Le lendemain matin, c’est parti pour 4 jours de tour ! Nous sommes 3 jeeps à se suivre et remplies de français…Nous, nous sommes dans la jeep internationale puisque nous sommes avec un français, une japonaise et un hollandais. Notre guide, Edwin est super cool !

La ville de Tupiza s’éloigne laissant place à des paysages lunaires…et ce n’est que le début ! Beaucoup de voiture pour ce premier jour mais nous restons tous scotchés à nos vitres ! Les photos parlent d’elles-mêmes, je vous laisse profiter de ce premier jour tranquillement !


Le deuxième jour, nous nous extirpons de nos 40 couettes vers 7 h pour aller petit déjeuner. La cuisinière (qui voyage avec nous) prend bien soin de nous, il n’y a pas de souci à se faire ! Nous avons dormi dans une petite cabane au milieu de nulle part, sans douche et avec 4 heures d’électricité. C’est reparti ! Il fait beau mais très froid, vivement que le soleil chauffe un peu ! La jeep passe dans des endroits impossibles, nous emmène dans des lieux magiques mais encore une fois, les images parlent plus que le texte !


La laguna colorada 
Des lagunas et des flamants  

Encore une petite nuit dans un village au milieu de nulle part. Notre petite maison est sympa mais l’électricité et l’eau chaude ne sont pas encore arrivées jusque-là ! La douche sera donc pour le mois prochain si je comprends bien ! On se couche tous très tôt (21 h), crevés par la journée, l’altitude (plus de 4000 mètres) et le dîner de ce soir ! Levés 6h le lendemain, il faut être en forme !

Suite dans article 2

4
avr

3ème journée et encore des « wow ! Wooooow !! Incroyable ! fantastique ! On voit des lagunes plus extraordinaires les unes que les autres et on traverse un désert de pierre. On change aussi un peu des flamants roses et des lamas et apercevons des sortes de chinchillas. Une des roues de la voiture décide aussi de rendre l’âme…ENFIN ! Ça faisait 2 jours que je me demandais comment on pouvait encore rouler après tous ces cailloux et ces trous ! Le chauffeur avait l’air d’avoir l’habitude même si apparemment, ça n’arrive pas si souvent que ça ! Le soir, nous dormons dans un hôtel de sel. C’est magnifique et comme nous sommes un peu descendus en altitude, il fait un peu moins froid ! Ça fait du bien ! On s’offre même une douche à 10 bol (1,3 euros environ) qui nous donne une seconde vie ! Couchés tôt de nouveau car demain…C’est à 3h30 qu’on se lève pour aller voir le levé de soleil dans le salar !


Le 4ème et dernier jour s’annonce encore impressionnant ! 4h30 du mat, musiques romantiques des années 80 à fond dans la jeep, nous voilà en route pour le levé de soleil sur l’île Incahuasi, une île de cactus en plein milieu du salar de Uyuni. Et quelle surprise en arrivant ! Nous sommes les seuls sur l’île et nous prenons place pour un spectacle d’une heure environ. Le soleil qui montre le bout de son nez peu à peu, faisant changer la couleur des montagnes, des nuages et du salar qui s’offrent devant nous. On en profite bien et quand nous redescendons, le petit déjeuner nous attend au milieu du salar et des dizaines de jeeps qui commencent à arriver. Nous partons avant la foule et notre guide nous amène au beau milieu du salar, lieu dans lequel nous ne nous priverons pas de faire les fameuses photos de perspectives bien clichées ! Nous rejoindrons ensuite les sentiers battus pour manger et retrouver la civilisation de la ville d’Uyuni vers 13 h.


Le salar! 

900 km de piste parcourus, des centaines de lamas, des dizaines de nandus (autruches), des centaines de flamants roses, de la bonne bouffe, des vieilles musiques (merci chauffeur), un salar, des lagunas, un hôtel de sel, des centaines de photos, des personnes extras, un soleil qui brûle, des nuits glacées, encore des photos (surtout de bidochons) et des paysages indescriptibles…le Sud Lipez est un lieu incroyable et de plus en plus exploité pour toutes les ressources qui s’y cachent. Le tourisme explose depuis la découverte de la région il y a une 20aine d’année même s’il reste encore raisonnable. Je pense que dans les années qui arrivent les paysages et l’écosystème vont être beaucoup perturbés par l’exploitation de cette région donc si vous avez l’occasion de voir cette merveille dans les prochaines années…Foncez !

J’ai beaucoup de retard dans mes postes mais le voyage est encore moins propice à l’écriture que le volontariat !

Je m’excuse pour ça et vous envoie plein de grosses bises !

7
avr

Après en avoir pris plein la vue dans le Sud Lipez, nous (avec Lisa) sommes remontées vers Sucre, la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Cette ville, perchée à 2 800 mètres d’altitudes, est réputée pour être la plus belle ville de Bolivie…et ça se comprend ! On sent directement qu’il fait bon y vivre et on ne ressent pas le côté pauvre et mal entretenu que les autres villes boliviennes laissent percevoir. Nous y passeront 2 jours (avec Rachel qui nous a rejointes).

La ville de Sucre 

Mais ayant la bougeotte et fascinée par les tissus de la région, je décide de partir avec Rachel à la rencontre des peuples Jalq’a, un peuple de tisseurs vivant dans les montagnes environnantes. Nous partons donc à la journée avec une hollandaise et une guide. Nous partons d’un petit village perdu dans la montagne. Tous les habitants sont devant l’église pour célébrer le début de la semaine sainte (semaine avant Pâques) pendant que nous, plutôt que de poser des offrandes à la vierge, nous nous préparons à marcher pendant quelques heures ! Les paysages sont magnifiques et la guide très sympa. Nous empruntons de nombreux chemins incas et je peux vous dire que les Incas étaient de sacrés personnes !! Les routes qu’ils ont construites sont impressionnantes tant pour les prouesses techniques que physiques !

Les chemins Incas 

Nous retrouvons ensuite notre chauffeur (oui oui, notre chauffeur personnel) qui nous amène jusque dans le cratère de Maragua. C’est un magnifique « trou » plein de couleur qui serait soit un trou de météorite, soit un ancien lac. Les jalq’a s’y sont installés et ont nommé le village : Maragua (quelle originalité !!).

Lorsque nous arrivons dans le village, tout le monde se trouve dans l’école. Ils fêtent l’anniversaire de l’école en elle-même (drôle de concept) et les enfants chantent et dansent. C’est très sympa même si notre présence ne passe pas inaperçue…Mais que font ces gringas ici ?! On n’est pas très à l’aise jusqu’à ce qu’une mamita vienne nous chercher et nous amène dans sa maison. C’est une tisseuse du village. Tous les motifs ont une signification, les tissus une histoire et aucun modèle n’est utilisé. Leur méthode de tissage est incompréhensible et se transmet de génération en génération. Mais jusqu’à quand ? Elle nous affirme que sa fille prendra la relève mais je pense que cette dernière rêve plutôt d’une vie d’étudiante et de citadine…comme toutes les filles de tisserands d’ailleurs…Ce sont clairement des méthodes ancestrales qui sont amenées à disparaître dans les prochaines décennies même si les jalq’a sont très fiers et font perdurer le plus possible leur mode de vie !

Nous restons en admiration et achetons bien évidemment quelques petits tissus pour le souvenir mais aussi pour aider ces gens merveilleux (encore des gens merveilleux…à croire que nous sommes au pays des bisournous !)

Nous reprenons la route après une belle journée et sous un temps très menaçant…Enfin « route » est un grand mot ! C’est plutôt un petit chemin plein de trous au bord d’un précipice surtout que le temps menaaçnt se trasforme rapidement en trombes d'eau!! Mais en fermant les yeux et serrant les fesses, ça se fait et puis après tout…C’est la Bolivian style !!

En arrivant à Sucre VIVANTES, pas le temps de se poser que nous voilà déjà reparties telles les 3 mousquetaires (ou les 3 ptits cochons comme vous préférez) pour La Paz et ce fut encore un sacré périple !

Les tissus Jalq'a 
12
avr

Chers lecteurs (je n’avais jamais été aussi polie !!),

Me voilà maintenant rentrée depuis une semaine jour pour jour mais je vais continuer l’écriture de mes dernières aventures (que je n’ai pas eu le temps de conter par manque de temps et de moyen) jusqu’à mon arrivée en terre du saucisson et du camembert.

Après la ville de Sucre, nous sommes donc parties pour prendre un bus nous menant à La Paz sauf qu’arrivées à la station de bus…oh saperlipopette tous les bus complets à cause de la semaine sainte qui commencent (la semaine sainte est la semaine avant Pâques et qui est très fêtée en Amérique Latine). Nous voilà donc à chercher une stratégie pour rejoindre La Paz au plus vite. Nous passerons finalement par Cochabamba (pas du tout sur le chemin), ce qui rajoutera quelques heures de trajet.

Les 14 h de trajet nous permettrons aussi de réfléchir et suffiront à faire changer tous nos plans. Finalement nous allons directement à Copacabana (près du lac Titicaca) pour éviter les mouvements de foule de la semaine sainte (14 000 pèlerins attendus...Oh my god !).

22h de trajet plus tard, un mal de fesses et de dos insoutenable et mes deux compères en mode grincheux (bon je dois avouer que je n’étais pas blanche neige non plus…) nous voilà arrivées à Copacabana !

Pour tout le monde, Copacabana sonne un peu sea sex and sun avec ses filles botoxées et ses mecs bodybuildés. ERREUR ! Ce Copacabana est celui du Brésil…et en Bolivie, Copacabana sonne avec grosses mamacitas et boliviens ayant mangé trop de poulet ! C’est cependant une petite ville très charmante surplombant le fameux lac Titicaca. Les habitants y vivent du tourisme et avec ses hôtels et restaurants, on s'aperçoit vite que les ¾ de la ville est conçue pour les touristes (car oui je suis passée de volontaire à touriste).

Copacabana 

Nous ne nous attardons pas dans cette ville et prenons très rapidement un bateau pour aller sur l’isla del sol (île du soleil) qui serait, selon les incas, le lieu de naissance du soleil (rien que ça) ! Bon en attendant… les incas sont bien gentils mais nous on se tape la pluie sur le bateau !!

Mon beau poncho et la beau lac Titicaca


Mais en arrivant on comprend mieux son nom puisque le soleil est présent et ne sera pas de trop pour monter la colline avec nos sacs à dos ! Car oui cette île (sans voiture) est une colline et le village se trouve tout en haut ! Il faut donc monter des marches plus hautes que soi (les incas n’avaient pas le compas dans l’œil) pendant 1 heure pour arriver dans son logement !!! Mais la vue vaut le coup ! Nous logeons dans une petite cabane de fortune avec vue imprenable sur le lac et un propriétaire très sympa. Et comme nous n’avons pas assez marché, nous repartons voir le temple du soleil, un temple bâti par les Incas.


Petite promenade jusqu'au temple 

Le lendemain, après avoir dormi avec nos gants et doudoune (oui, il faisait froid), nous partons voir l’île de la lune (lieu de naissance de la lune) qui se trouve à une heure de bateau. Son temple est magnifique aussi, de même que la montée pour aller au point de vue.

Levé de soleil et le temple de la lune  

De retour sur l’isla del sol, nous avons voulu faire les aventurières et nous nous sommes un peu perdues pour rentrer jusqu’à notre cabane… mais grâce à une gentille mama qui nous a agréablement engueulées parce qu’on était dans son champs, nous avons retrouvé le chemin !

Perdues sur l'île 

Nous avons ensuite quitté ce petit havre de paix pour retrouver Copacabana et ses touristes après 2 jours de calme et de nature (c’est mon p’tit côté hippie qui parle là).

Le lac Titicaca au couché du soleil 

Suite dans le prochain épisode !

Une bise à tous

13
avr

Après notre halte très rapide il y a quelques jours, nous prenons un peu plus de temps pour découvrir la ville de Copacabana ! La visite est assez rapide puisque ce n’est pas très grand mais quelques endroits valent quand même le détour.

Le cerro calvario, une petite colline au centre de la ville offre une magnifique vue. Et comme nous y étions pour la semaine sainte, plein de mamas faisaient brûler des offrandes en haut de la colline et vendaient des voitures en plastique. Nous n’avons toujours pas compris le délire mais en tout cas ça tombait à pic parce qu’après avoir souffert dans la montée pendant plus de 45 minutes, je mourrais d’envie de m’acheter une petite voiture ! Souhait que j’ai pu réaliser directement !

La vue, les offrandes et les voitures 

Sinon, la Cathédrale Notre Dame est très belle et imposante dans cette toute petite ville. Et devant celle-ci, se déroule le fameux rituel des movilidades. C’est un rituel très étrange pour nous français mais très normal pour eux boliviens (moi parler la France). Avant chaque départ en déplacement ou voyage, les boliviens viennent faire des offrandes et bénir leur voiture pour se souhaiter bonne route et sécurité. Ils décorent le capot, l’intérieur et arrosent ensuite la voiture de mousseux (après avoir fait péter le bouchon). Ceci est donc le secret de la sécurité sur la route ! Et comme je trouve que c’est une très bonne idée et que je serai présidente dans 5 ans jour pour jour si tout se passe bien…j’instaurerai ceci dès le début de mon mandat (avec la vente de voitures en plastique en haut de chaque colline de France aussi) !

La cathédrale et le rituel  

La Bolivie m’inspire les amis…mon mandat va cartonner (autant que mes conneries j'espère...)

Muchos besos de votre future présidente !

15
avr

Nous revoilà dans un bus nous conduisant cette fois-ci à La Paz, la capitale bolivienne située à 3 660 mètres d’altitude ! Les paysages sont à couper le souffle et l’arrivée sur cette ville est impressionnante ! La ville a d’abord été construite dans la vallée et s’est peu à peu étendue dans les montagnes. Ces dernières sont maintenant recouvertes d’habitations. Nous arrivons de nuit et prenons vite un taxi jusqu’à notre auberge, La Paz étant aussi connue pour sa dangerosité…

Vue sur la Paz 

Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà prêtes à arpenter les rues pentues de la ville. Et je peux vous dire…qu’il en faut du courage pour visiter ! Toutes les rues sont en pente ou en escaliers et chaque pas est une épreuve ! La classe n’existe pas non plus dans cette capitale puisque en montée tu ressembles à un cachalot échoué qui essaye de regagner la mer et en descente, les bras qui ballottent et les pieds qui tapent au sol…ça donne quelque chose de guère plus sexy… Mais on s’y habitue et on aime presque ça !

Il n’y a pas de métro ici, mais des lignes de téléphériques. Elles mènent aux quartiers pauvres de la capitale et a El Alto, une banlieue abritant le plus grand bidonville du pays. La vue sur la ville est imprenable même si, une fois arrivées en haut, nous sommes vite redescendues (on avait un peu peur quand même...) !

Le téléphérique 

En bas, en centre-ville, les seuls endroits plats sont les places publiques…et ils y en a beaucoup ! Elles sont toutes très animées par les vendeurs de rue et les enfants et ce sont très généralement des lieux de rencontre et manifestation. Pour la semaine de Pâques, des stands de pâtisseries locales ont pris possession des lieux et nous avons donc décidé de prendre possession des lieux nous aussi…mmmmh des pâtisseries de partout ! Nous goûtons à beaucoup de choses mais rien ne vaut notre cuisine française !

Des pâtisseries de partout!!!! 

Nous sommes aussi allés faire un petit coucou à Evo Morales (président de Bolivie) dans son palais présidentiel de la plaza Murillo. La plaza Murillo est la place principale et est entourée du palais présidentiel et du congrès. Elle est donc très surveillée et souvent occupée par des manifestants pas très contents (elle abrite aussi une incroyable communauté de pigeons qui eux, sont apparemment très contents d’être ici).

Des pigeons de partout !!!  (et la maison d'Evo) 

Les marchés sont également très représentatifs de la capitale. Il y en a de partout et les marchands y vendent de tout et n’importe quoi. Ça va de la tomate au boulon en passant par le fœtus de lama ou la cuvette de WC. Les boliviens y passent leurs journées et ce sont très souvent des endroits de marée humaine. On crie, on se bouscule, on marchande, mais il faut faire très attention aux pickpockets qui ont une technique imparable : Il balance de la boue ou du yaourt dans le cou des touristes et profitent de leur réaction pour leur faire les poches. J’y ai eu le droit (avec de la terre) mais je connaissais la technique et ne me suis rien faite voler (appelez-moi Jacky Chan).

Les marchés de La Paz 

Sur le plan culturel, de nombreux musées et galerie expliquent l’histoire, les traditions du pays et de la ville. Ils se situent tous autour et dans la plus belle rue de La Paz, la calle Jaén (seule rue de type colonial de la ville). Ils sont tous très moderne…contrairement à la Bolivie et aux boliviens !

Voilà pour un gros résumé de ce qu'est la capitale bolivienne...bien loin du calme de notre chère capitale parisienne (qui aurait cru que je dise ça un jour ?!)

15
avr

Nous étions à La Paz pour Pâques et ici, les cloches qui cachent les œufs en chocolat...ils ne connaissent pas !

Leurs rituels sont religieux (à notre plus grand désespoir --> On voulait manger du chocolat nous!) et rassemble beaucoup de personnes.

Le samedi, tous les croyants sont en deuil. Ils pleurent le Christ ensemble (certains pleurent vraiment). Ils sont tous vêtus de noir, la musique ferait pleurer un mur et ils baladent des statuts de Jésus dans son lit de mort… Nous nous retrouvons au milieu de cet immense défilé contre notre gré, malaise garanti pour une non-croyante et une musulmane mais les explications furent très intéressantes !

Voilà voilà... 

C’est aussi le seul jour de l’année ou un décret interdit à toute la population la consommation d’alcool et la vente de boisson alcoolique. L’apéro ne sera donc pas pour ce soir…

Le dimanche, après le deuil, les croyants fêtent la résurrection de Jésus. Tous vêtus de blanc, les gens dansent et chantent sur les airs endiablés de la fanfare, l’ambiance est à la fête !

Sac à dos bouclés, souvenirs achetés, nous sommes prêtes à quitter la Bolivie pour rejoindre le Pérou, nous nous rendons à la station de bus emportées par la bonne humeur de ce jour si important pour les boliviens. Hasard ou cadeau de départ ? Une chose est sûre, j’emporte un bout de ce merveilleux pays, de ses traditions dans mon sac, dans ma mémoire et dans mon cœur !

16
avr

14 h de bus séparent la Paz de Cuzco (Pérou). Nous passons la frontière 3 heures après le départ. Je suis un peu stressée puisque je vais devoir payer une amende et je ne sais pas trop comment ça va se passer…

« Payer une amende ?! Mais pourquoi ? Qu’est-ce que tu as encore fait ? » Me diriez-vous…Explication : Pour entrer en Bolivie j’avais le choix entre un visa travail de 3 mois (à 100 euros environ) qui me permettait d’être sur le territoire en toute légalité du début à la fin OU un visa touriste de 90 jours (gratuit) suivi d’une amende d’environ 26 bolivianos par jour restés sur le territoire après les 90 jours légaux).


Selon mes calculs la 2ème option était plus avantageuse (bien que plus risquée), j’ai donc choisi de vivre dangereusement en croisant les doigts très fort pour que tout se passe bien à la douane…Et en effet…tout s’est merveilleusement bien passé, puisque je n’ai pas payé ! Le douanier a dû être subjugué par ma beauté fatale et en a oublié son travail ! (bon…pour de vrai, il était juste au téléphone et ne devait pas être concentré)… La Bolivie aura donc été d’un accueil incroyable…du début à la fin de mon voyage!

Les boliviens, les enfants, les paysages, les volontaires, les traditions… Je pourrais écrire une lettre d’amour à ce pays (mais ça serait un peu inutile quand même) pour lui dire à quel point il m’a touché ! A peine le pied posé au Pérou (en attendant que le bus vide passe la douane) que je note déjà des différences sur les visages, les vêtements. Je change mes bolivianos restant en soles et nous repartons pour 11 h de trajet. La Bolivie s’éloigne derrière moi pour laisser place aux Andes Péruviennes puis à Cuzco !

Voilà quelques photos flashback pour clôturer le chapitre bolivien classés en différentes catégories

Les paysages et lieux traversés

Les boliviens et leurs traditions

Les boliviens et traditions 

Les p'tits loups (trop mignons)

Les copains et les volontaires

Les animaux (du plus apeurant au plus mignon --> je répète, le premier et le plus moche et méchant et LE DERNIER LE PLUS MIGNON ET GENTIL(c'est une Joustine sauvage pour ceux qui veulent le nom de l'espèce)

17
avr

A peine arrivée à Cusco que je repars déjà faire un trek avec Rachel. 5 jours de marche nous attendent et en récompense le dernier jour…le beau, l’incroyable, le sublime Machu Picchu !


Le 17 avril à 3 h 30 du matin, nous voilà parées (faut le dire vite) pour l’aventure ! Nous nous rendons à 2 h de voiture de Cusco pour démarrer le trek. Nous serons un groupe de 16 personnes. Suédois, Anglais, Hollandais, Suisses et Français…groupe très européen, il va falloir se remettre à l’anglais…ça s’annonce drôle !

Des ânes sont là pour porter nos sacs et nos tentes et nous gardons avec nous, seulement le nécessaire pour marcher. Heureusement car la route s’annonce longue !

L’organisation est parfaite et les guides de très grands connaisseurs. Nous marchons 4 h sous la pluie ce premier jour et arrivons à notre campement de la nuit vers 15 h. Nous mangeons, déposons nos affaires et repartons pour quelques heures de marches supplémentaires pour atteindre une magnifique lagune bleue turquoise au milieu des montagnes. La chance nous sourit et nous donne même un petit rayon de soleil pour parfaire la beauté de ce lieu (je m’enBaudelairise)

La nuit tombe rapidement (eh oui, c’est le début de l’hiver ici) et nous mangeons vers 19 h un délicieux repas concocté par nos cuisiniers ! C’est équilibré et il y a même des légumes ! Incroyable pour un pays latino-américain ! Nous ne tardons pas à nous coucher car demain est la plus grosse journée et s’annonce difficile !

18 avril 4 h 30 du matin, les guides nous réveillent avec un petit thé de coca servi directement dans les tentes. Il fait froid mais nous avons super bien dormi grâce aux matelas et duvets de compet’ fournis par l’agence. Au programme d’aujourd’hui, 10 heures de marche, un sommet à 4 600 mètres d’altitude et une pluie torrentielle que nous n’avions pas trop prévue ! Nous partons à 6 h après un petit déjeuner de roi !

On est fraîches et motivées même si je sens que le petit déj ne passe pas très bien…J’essaye de ne pas y penser mais mon corps fut plus fort que mon mental et avant d’entamer l’ascension vers le sommet du Salkantay, je me suis déchargée de ce petit déj qui me pesait tant (c’est joliment dit n’est-ce pas ?). Après avoir inhalé un mélange magique conçu par les guides (ils me disent que c’est du pipi de Condor), je reprends la montée ! C’est très dur et l’altitude coupe la respiration mais heureusement que nous vivons en hauteur depuis maintenant 4 mois, ce qui rend la tâche plus facile ! Notre groupe est vraiment rapide, ce sont tous de vrais marcheurs, difficile de suivre la cadence ! Mais quelle fierté une fois en haut, à 4 600 ! WE DID IT ! Seul bémol…le temps ne s’est pas levé et nous avons vue imprenable sur…RIEN ! NADA ! NOTHING ! Du brouillard ! En plus il fait un froid de canard ! Nous ne restons pas longtemps en haut et entamons rapidement la redescente !

De mon côté, je me rends peu à peu compte que ce n’est pas seulement le p’tit déj qui n’est pas passé ! Je suis exténuée et mon petit estomac refuse toute récompense…Eau, nourriture, médicament, je vomis automatiquement tout aux pieds des guides et de Rachel (pour leur plus grand plaisir) ! Je crois que j’ai attrapé un petit virus !

N’ayant pas mangé depuis la veille, j’enclenche mon mode automatique pour toute l’après-midi en espérant arriver jusqu’au bout ! Nous traversons la forêt amazonienne mais je n’en profite pas tellement…Je finis cette journée je ne sais pas par quelle force (certainement celle de Rachel qui devient ma principale supportrice) et vais me coucher très tôt.

19 avril, jour 3, je suis toujours bien brassée mais j’arrive à manger un quart de tartine sans la revomir !! Woooow ! C’est la fête !

Changement de plan ce matin car la route s’est effondrée à cause de la pluie…Très rassurant…

Nous empruntons donc une sorte de chariot accroché à un câble pour aller d’un versant de montagne à l’autre. C’est assez drôle, on a l’impression d’être à Disneyland (avec la même file d’attente…)! Les paysages sont très exotiques et nous marchons au milieu des plantations de cacao, de café et les bananiers et avec le beau temps en prime ! Nous mangeons dans un petit village assez tard dans l’après-midi puis regagnons notre campement de la nuit. Avant le repas, nous allons nous baigner dans des eaux thermales. C’est magnifique et nous profitons du coucher de soleil au milieu des montagnes ! Quel bon moment après 3 jours de marche intense !

La soirée s’annonce très sympa, il y a de la musique, du Pisco Sour, de la bière et une bonne ambiance mais malheureusement pour moi, je suis de nouveau en PLS. Je pars me reposer en plein milieu du repas et je ne retournerai jamais à ce délicieux dîner puisque ce soir-là, et pour la première fois de ma vie, je me suis endormie toute habillée…et avec mes chaussures de rando aux pieds (superbe expérience soit dit en passant).

L’avantage a été le lendemain ! Hop ! Même pas encore debout et déjà prête à marcher! Quelle motivation cette Joustine !

Bon…Pour de vrai, je constate mon état de la veille et suis dans l’obligation de m’autodériser (nouveau verbe que j’adore). Et en allant déjeuner je constate aussi que j’ai fait pitié à plus d’une personne hier soir car tout le monde me demande si j’ai survécu…

Mais aujourd’hui est un autre jour, je le sens et après cette nuit de 11 heures, je suis une pile électrique !

Ce matin nous avons 2 choix ; Rejoindre le restaurant du midi à pied en 3 heures de marche ou faire la 2ème plus grande tyrolienne de l’Amérique latine. Mon choix est vite fait ! Je veux faire Superman moi !!! C’est génial ! Survoler l’Amazonie en tyrolienne… jamais je ne l’avais imaginé avant aujourd’hui !

Ayayaaaaa yayaaaaa !!!

L’adrénaline est ensuite redescendue au restaurant et pendant la longue marche qui nous a menées à Aguas Calientes, le village de départ pour le Machu Picchu ! Le chemin pour s’y rendre longe le chemin de fer au milieu des montagnes sacrées du Pérou. Bel aperçu de ce qui nous attend le lendemain !

Ce soir nous dormons à l’hôtel, dans un vrai lit pour la première fois depuis 4 jours, il y a aussi des douches et de l’électricité ! Incroyable retour à la civilisation ! Nous buvons un coup au bar pour nous féliciter et nous encourager pour l’ascension qui nous attend demain !

Mais le Machu…ça sera pour un autre article !


Ps : J’ai appris en rentrant que mon petit virus était en fait une mononucléose accompagnée d’une petite hépatite ! Je ne sais pas comment j’ai fait pour survivre !

21
avr

Dernière journée de trek et pas des moindres… après de nombreux kilomètres, de beaux dénivelés, du vomis, de la pluie, des paysages, de la bonne bouffe, des tyroliennes, nous voilà aux pieds de LA montagne sacrée du Pérou, le Machu Picchu. Il est 3 h 30 du matin et nous sommes déjà en route pour être les premiers sur le site. Pour entamer la montée il faut attendre 5 h du matin mais, comme à Disneyland, il faut d’abord faire la queue !

En étant parties si tôt avec le reste du groupe, nous sommes donc les premières devant les grilles en bas de la montagne…Nous attendons l’ouverture et une fois les contrôles de police passés…C’est parti pour 1 h de montée de marches plus inégales les unes que les autres (certaines m’arrivant à la hanche) et le tout…à la frontale ! Je n’avais jamais transpiré autant si tôt le matin et avec les 4 jours précédents dans les pattes…On a l’impression de faire du surplace ! On arrive en haut liquéfiées mais je dois avouer qu’un petit sentiment de fierté s’est emparé de nous à ce moment-là ! On est en haut ! Tututuuu tututuluu ! (Danse de la victoire)

Bon…au final on se rend rapidement compte que partir si tôt, n’est pas spécialement nécessaire puisqu’en haut, il faut refaire la queue avec des gens qui sont arrivés tranquillement en bus…Ils sont tous hyper frais comparés à nous mais peu importe, nous avons mérité la beauté de ce lieu et ça….ça n’a pas de prix !

Notre guide commence la visite guidée dans un brouillard qui ne nous permet même pas d’apercevoir les ruines autour de nous mais au fil des minutes, les gros nuages laissent place à un ciel bleu magnifique et une vue incroyable sur le site Inca. Le guide est indispensable et permet de mieux comprendre ce qui nous entoure. Sans guide, on a l’impression d’observer de basiques ruines et de jolis cailloux alors que PAS DU TOUT ! Malheur ! Qui oserait dire ça du Machu Picchu ?!


La visite se termine à 8 h du matin. Nous quittons notre guide et notre groupe pour continuer à parcourir les ruines incas seules. Nous prenons bien évidemment la fameuse photo clichée et déambulons pour découvrir quelques-uns des secrets de ce lieu. Nous avons l’impression d’avoir des poteaux à la place des jambes et la fatigue nous fait complètement délirer ! Nous avons aussi contracté une nouvelle phobie …la phobie des marches d’escalier ! On en a trop vu, trop monté et maintenant, chaque marche fait place à une profonde remise en question : « Passons-nous par ici ou pas ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup de monter ? De s’infliger ça ? »


Le bus nous attendant dans la ville la plus proche à 14 h, nous quittons le Machu à 11 h parce que oui…Il nous reste encore 3 heures de marche sur les rails pour rejoindre notre bus ! Aaaah on va mourir !! Enclenchement du mode automatique de nouveau et c’est reparti ! A l’arrivée, on mange avec 2 Israéliens qui ont fait le trek en même temps que nous puis repartons direction Cusco.

Nous sommes devant avec le conducteur dans le minibus…nous qui pensions dormir… Loupé ! Mais finalement on ne regrette pas car la vue est absolument magnifique. Nous traversons l’Amazonie mais aussi des zones arides, des zones de haute montagne, la campagne. Les couleurs et le temps changent toutes les minutes pour notre plus grand plaisir !


Arrivée à Cuzco dans la soirée, lessivées mais ce trek, sacré challenge physique et mental, restera un merveilleux souvenir de ce voyage !

21
avr

Cuzco a été pour moi la ville du repos ! Après du volontariat, des treks et un beau trip Bolivie/Pérou de 1 mois, il est l’heure pour moi de me poser un peu avant de prendre mon avion retour le 28 avril. J’ai donc une semaine pour découvrir cette ville qui inspire la tranquillité.

Rachel nous quitte en début de semaine pour rejoindre la Paz puis la France. On perd un membre de l’équipe… Ça fait bizarre et je sens que le retour approche pour moi aussi !

Cuzco est une magnifique ville très dynamique et moderne. Tout est accessible à pied bien qu’elle soit construite sur le versant d’une colline. Il faut donc avoir des mollets d’acier pour arpenter les petites ruelles (exactement ce que Lisa et moi avons !) Dans ces petites rues, les mamitas se bousculent pour te vendre des empanadas ou des petits souvenirs. Il y a aussi de nombreux étals de tissus magnifiques, écharpes, bonnets péruviens etc. Et grande nouveauté, des gens nous arrêtent tous les 3 mètres (et ce n’est pas exagéré) pour nous vendre des massages ! Ça donnerait presque envie après un trek mais nous n’avons pas trop confiance…

Plaza de armas 
La ville pentue 

Dans une petite rue sur les hauteurs (dans le quartier San Blas) nous avons aussi découvert une auberge de jeunesse très sympa, « la Caja Magica ». C’est très familial et il y a 8 volontaires francophones qui y logent (et travaillent dans un centre pour enfants). Il y a aussi un chaton, Bernard, trop mignon et très stupide renommé Berny lorsque nous avons découvert sa véritable identité....C'est une femelle ! Bref auberge hyper conviviale ! Nous y resterons jusqu’à la fin et pour 7 euros par jour petit déj inclus…il n’y a rien à redire !! Ah si…juste une petite chose…LE FOUR DE L’AUBERGE !

L''entrée, le salon, le jardin; la chambre et Berny 

En effet, le 26 avril, après une journée ensoleillée nous décidons de nous faire à manger avec mon amie Guigui (surnom de Lisa…ne me demandez pas pourquoi…), une magnifique pizza conçue par nos soins n’attend plus qu’à être enfournée, geste que j’effectue immédiatement pour pouvoir goûter à ce délice le plus rapidement possible. Je prends alors le briquet pour allumer le four à gaz (le four électrique n’est pas encore connu ici) et là…BAAAAAAAAAAAAM !

Profe Youstine projetée contre la table de derrière. Je sors de la cuisine vivante avec Lisa et une autre personne présentes à ce moment-là et commence à faire le compte des dégâts ; doudoune déchiquetée, écharpe brulée, cils disparus, cheveux de devant enflammés et odeur de cochon grillé qui se propage dans toute l’auberge… Mais je suis vivante ! J’autorise les autres à rigoler de ma figure après qu’ils m’aient gentiment demandé… et il y a de quoi ! Je ressemble aux personnages de dessins animés après des explosions ! Dans la peur, nous n’avons pas pensé à prendre une photo…un petit regret je dois l’admettre mais mes quelques brûlures sur la main me préoccupaient d’avantage à ce moment-là.

Quant au four, il s’est remis à marcher. Les gérants de l’auberge ont donc décrété qu’il n’y avait pas de quoi le mettre hors-service…Peruvian style ! Je plains cependant le prochain à qui ça va arriver…et qui n’aura peut-être pas la même chance que moi !

Les derniers jours se sont ensuite parfaitement déroulés, j’ai visité, mangé du cochon d’inde (beeeeerk), profité des supers volontaires de l’auberge, rencontré des copains argentins de Lisa, et regardé mes cils repousser lentement.

Cuzco 

J’ai ensuite pris l’avion le 28 avril dans l’après-midi. Les escales entre mes trois vols étaient très courtes mais j’ai toujours eu la chance du voyageur et…tout s’est parfaitement déroulé ! 18 h de voyage contre 35 h à l’aller ! Temps record ! Je suis arrivée entière (un bout de main et des cils en moins) le samedi 29 avril en fin d’après-midi avec tous mes sacs et bien bronzée!

28
avr

J’ai donc laissé derrière mois un continent qui m’a marquée et enrichie plus qu’un gros gain à l’Euromillion. A peine arrivée en France que l’amabilité, la chaleur et les sourires des latino-américains me manquaient déjà de même que les paysages colorés et la liberté du voyage.

Vous pourriez alors me demander, mais pourquoi tu n’y restes pas ?

La réponse est simple…Il y a une chose qui me fait toujours rentrer, une chose encore plus forte que toutes ces expériences, toutes ces rencontres. Cette chose ? L’amour de ma famille et de mes amis.

Vous savez, le voyage délie les fausses amitiés mais renforce les vraies. Si une relation, qu’elle soit amicale, amoureuse ou familiale survit à l’épreuve du voyage, c’est qu’elle est sincère et durera longtemps, vous pouvez en être sûrs.

Avec plus d’un an à l’étranger à mon compteur, je ne doute même plus de mon côté… j’ai une famille d’exception, des amis de compétition et je rentre pour les voir, tout simplement.

30
avr

J’ai enfin clôturé ce blog avec un petit mois de retard et une belle dernière phrase (je viens de la relire et Wow !)…

Je sais que vous êtes déjà tous tristes à l’idée de ne plus suivre mes folles aventures, lire ma magnifique prose et mes quelques fotes d’ortografe mais pas d’inquiétude…à peine arrivée que je repars déjà (vous n’allez pas vous débarrasser de moi si rapidement !) !

Après le mois de mai passé tranquillement en France, je suis de nouveau sur la route pour le projet « 2 P’tits Potes » que j’ai monté avec Antoine (un copain de fac pour ceux qui ne connaissent pas cette grande bestiole). Je vous invite donc à nous suivre en cliquant sur ce lien https://www.myatlas.com/2PtitsPotes/le-relais-du-sourire

Je vous remercie tous de m’avoir lue et commentée pendant ces 4 mois ! Vos retours positifs m’ont donné de l’énergie à revendre et me poussent à continuer ! Je vous souhaite donc une bonne lecture de nouveau et…

…Que l’aventure recommence !!