Giovanni me dépose vers 7h30 à la station de bus d'Agrigente pour que je poursuive mon chemin. Je dois arriver à Raguse ce soir où Giulia, une Couchsurfeuse m'attend. Mais que vers 20h45 car elle travaille. Donc j'ai pas mal de temps devant moi. Au départ d'Agrigente, il n'y a pas de bus qui vont directement à Raguse, je me suis renseignée hier. Il y en a un qui va à Gela par contre à 7h50. C'est à mi-distance entre Agrigente et Raguse. J'achète donc un billet le matin en arrivant et je dit au revoir à Giovanni avant de monter dans le bus.
Arrivée à Gela après une bonne heure de route, je vois qu'il y a d'autres bus qui vont à Raguse plus tard. Je pourrais aussi prendre le train, la gare est juste à côté. D'après ce qu'on m'a dit, il n'y a rien de spécial à voir à Gela, quelques ruines grecques peut-être mais je ne m'attarde pas ici. Finalement, arrivée à la sortie Est de la ville sur la route qui mène à Raguse, je décide de faire du stop contrairement aux recommandations de Roberto et Giovanni. Tous deux m'ont déconseillé l’auto-stop en Sicile car vu la mentalité des gens, personne de s'arrêtera. Tant pis, ça ne coûte rien d'essayer, j'aimerais bien démentir leurs propos. Je me suis mise en sortie d'un rond point, où la route est large pour que les voitures puissent s'arrêter. Les gens ont le temps de me voir, certains passent sans me regarder, c'est vrai que beaucoup n'osent pas croiser mon regard, d'autres me font des gestes me faisant comprendre qu'ils tournent à droite où à gauche au prochain carrefour, d'autres encore klaxonnent et me font coucou et puis au bout de 10 minutes enfin quelqu'un s'arrête. Un homme de 30-35 ans qui ne va pas à Raguse mais plus au sud, il peut me rapprocher un peu. Ça me va. Nous commençons à discuter, il s'appelle Rosario, s'arrête même à certains endroits pour que je puisse prendre quelques photos malgré le fait qu'il est sur son temps de travail. Il dit qu'il me déposera à Donnalucata, un village du bord de mer au Sud de Raguse. De là, il me conseille de faire un arrêt dans les villages de Scicli et Modica qui soit disant, valent vraiment le coup. C'est sur la route de toute façon donc pourquoi pas?
A Donnalucata, tout en longeant le bord de mer, je mange un morceaux de sandwich qu'il me restait de la dernière fois, plus très frais mais ça fait l'affaire. Puis je me mets au niveau d'une station service pour faire du stop. Cette fois encore j'attends à peu près 10 minutes, peut-être même moins avant qu'une voiture ne s'arrête. C'est un homme d'environ 45 ans, il se présente directement, il s'appelle Carmelo. Il semble un peu froid, mais quand je lui dis que je vais à Scicli, puis sûrement à Modica après, il me dit que lui aussi doit s'arrêter à Scicli pendant 2 bonnes heures et repars vers Modica ensuite. Il me propose alors de m'emmener aussi à Modica pour que je ne perde pas de temps à refaire du stop. Très bien, nous échangeons nos numéros et il me montre la place sur laquelle il passera me chercher vers 15h.
Je me promène dans les rues de Scicli et vois un attroupement devant la mairie. Certaines personnes se font prendre en photo avec un homme. Je crois qu'ils tournent un film et que cet homme est un acteur. Je ne sais pas à quel point il est connu en Italie, mais ça ne m'intéresse pas spécialement, je poursuis mon chemin et préfère entrer à l'intérieur des églises au style baroque quand celles-ci sont ouvertes et gratuites. Il y a une colline avec une église. Je décide d'aller jusqu'en haut. L'église est abandonnée mais la vue sur la ville est sympa. Le sentier continue de grimper alors je tente d'aller jusqu'au bout. Il est plus long que ce que je pensais, il doit descendre à un autre endroit. Je fais demi-tour. Sur le chemin du retour je remarque un pan de mur en pierre avec un trou en forme de porte que je n'avais pas aperçu à l'aller. Je décide de m'y aventurer. L'herbe est haute et à mon avis peu de gens viennent jusqu'ici. Là, je prend encore un peu de hauteur et découvre les ruines d'un petit château. Après quelques minutes,, je redescends vers la ville. Je vais sur la place que m'a indiqué Carmelo. Il me reste encore une demie-heure à attendre alors je décide de me poser dans un bar. Je commande une orange pressée et check un peu mes messages. J'ai plusieurs réponses sur Couchsurfing. J'avais publié un "voyage public" à mon arrivée. Sachant que je repars de Catane le 24 mai, c'était la seule ville dans laquelle j'avais la certitude de passer la nuit. Etant donné que je reviendrai de Malte au même endroit deux jours plus tôt, il y a des chances que j'y passe les deux nuits. Plusieurs personnes proposent de m'héberger quand je serai à Catane. Mais c'est un autre message qui retient mon attention. Celui de Nicola: "J'habite à Vulcano sur les Iles Eoles, si tu passes par là, je peux t'aider " Rien de plus. J'adorerais visiter les îles Eoles, dont le fameux volcan Stromboli fait partie. J'y avais bien pensé mais avec mon séjour de 5 jours à Malte, je ne savais pas si j'avais le temps d'y aller. Je le remercie pour son message et lui répond que je le retrouverai là-bas s'il me reste un peu de temps mais que je ferai tout pour pouvoir y aller car ça me tente vraiment. Je reçois un appel de Carmelo qui me dit qu'il est garé à l'endroit où il m'a déposé. Je le rejoins et nous partons pour Modica.
SCICLI - Colline du château Sur la route Carmelo est enthousiaste contrairement à la première fois. Il me pose beaucoup de questions et s'intéresse plus à moi d'un coup. Il me dit même qu'il a des appartements et qu'il pourrait m'héberger mais je lui répond qu'il y a déjà quelqu'un qui m'attend ce soir. Il m'emmène à Modica et me dit qu'il a un peu de temps devant lui, qu'il peut me faire visiter et qu'il aimerait m'offrir une glace. Nous commençons par la glace, puis nous visitons la partie basse pour commencer et pour finir la partie haute. Ensuite il me dépose près d'un rond-point d'où part la route qui va à Raguse. De là, je fais du stop mais il n'est pas très facile pour les voitures de s'arrêter, j'attends quelques minutes. Une première voiture s'arrête, ce sont les Carabinieri (gendarmes), quand je les ai vu ralentir, j'ai pensé qu'ils allaient me dire de ne pas rester ici, que je n'avais pas le droit de faire du stop... Mais rien de tout ça: ils me demandent d'abord où je vais, puis d'où je viens et commencent à discuter avec moi, me complimentent pour mon italien, me parlent de notre nouveau président... J'aurais presque cru qu'ils allaient m'emmener avec eux, mais faut pas rêver non plus... Enfin ils me disent d'être prudente et que ce n'est peut-être pas le meilleur mode de transport, mais je leur réponds que j'ai l'habitude, je n'ai jamais eu de problèmes jusqu'à maintenant. Quelques minutes après qu'ils soient partis, une voiture s'arrête. C'est une femme seule, elle me dit qu'elle va à Raguse. Ça tombe bien, moi aussi!
Elle est d'origine Moldave, très gentille mais pas très bavarde. Un quart d'heure plus tard nous arrivons à Raguse. Je lui demande si elle peut me déposer à Ragusa Ibla, c'est la partie ancienne de Raguse dans laquelle on m'a fortement conseillée de passer. Nous arrivons de ce côté, parfait, pas besoin qu'elle fasse un détour. Pas loin de l'endroit où elle m'a déposée, je vois un office de tourisme prend une carte et pars faire le tour du village. On aperçoit de loin le dôme aux vitraux bleus (6). Je vais jusqu'aux jardins tout à l'Est et reviens au niveau de l'office de tourisme et reprends une orange pressée dans un bar sur la place. J'ai encore deux heures devant moi avant de retrouver Giulia alors je profite de la Wifi pour envoyer un message à un gars d'ici qui m'avait contactée mais ne pouvais pas m'héberger. Je lui dis que je suis à Raguse en ce moment et lui demande s'il est dispo pour boire un verre car je suis seule jusqu'à 20h45, et que je dois rejoindre ma Couchsurfeuse sur la place Zama. Je lui laisse mon numéro au cas où car je n'aurais peut-être plus accès à internet après. Je rejoins le centre ville de Raguse toujours à pied, m'y promène un peu et vers 19h30 je commence à aller en direction de la place Zama. Je la trouve facilement, j'espérais qu'il y ait un bar pas loin pour que je puisse me mettre au chaud car je commence à avoir un peu froid mais il n'y a rien autour. C'est une station de bus, et tout est fermé à cette heure. Alors j'attends sur un banc... Et puis j'entends une voix masculine dans mon dos qui semble s'adresser à moi, je me retourne, surprise et reconnais Mattia, le garçon de Couchsurfing. N'ayant reçu aucun message de sa part, je ne m'attendais absolument pas à le trouver là. Comme je lui avais précisé le nom de la place dans mon message et qu'il n'habite pas loin, il est venu à pied voir si je me trouvais là. Ça me fait plaisir d'avoir un peu de compagnie, je commençais à trouver le temps long toute seule. Nous discutons pas mal en attendant Giulia et quand je lui dis que j'irai vers Noto le lendemain, il me dit qu'il travaille là-bas et pourrait m'emmener. Quand Giulia arrive, ils échangent quelques mots, je monte dans sa voiture et salue Mattia en le remerciant d'être venu.
RAGUSA - (1-2-3-5. Différentes vues de Ragusa Ibla / 4-6. Duomo / 7. Jardins / 8. Poste de Ragusa)Nous arrivons chez Giulia. Elle partage une grande maison avec ses parents qui habitent au rez-de-chaussée. Elle et ses frères (qui ne sont pas là pour le moment) vivent à l'étage au-dessus. Elle me montre la chambre dans laquelle de dormirai pour que j'y dépose mes affaires et me dit que nous dînerons avec ses parents et qu'ils nous attendent pour manger. Je prends une douche vite fait, m'habille et nous descendons. Ses parents m'accueillent très chaleureusement. La table est déjà mise et remplie de plein de plats différents. Nous ne tardons pas à nous y installer car il est déjà assez tard et je crois que tout le monde à faim. Sa maman a préparé des plats typiques siciliens, végétariens bien sûr, elle l'avait lu sur mon profil Couchsurfing. Tout était excellent, ses parents me racontent leurs "mésaventures" en France pendant que je parle des miennes en Italie ou ailleurs. Nous en venons à parler de ce Mattia qui m'a tenu compagnie en attendant Giulia, bizarrement sa maman me pose des questions sur lui, je lui dis ce qu'il fait dans la vie et quand elle me demande son nom de famille elle s'exclame "Mais c'est le fils de mon amie!" Encore une fois, le monde est petit... Giulia pourtant elle n'avait pas l'air de le connaître. Puis quand j'évoque le fait que je passerai sûrement par les îles Eoliennes, son papa me demande si je peux saluer un de ses ami qui vit là-bas et qui travaille au CONAD de Vulcano. Il me donne son nom et me dit qu'il est le patron du supermarché. Pas de problème, je ferai le messager. Nous finissons la soirée avec un petit verre de Limoncello et en faisant quelques photos, puis nous remontons chez Giulia. Nous discutons un peu toute les deux avec une tasse de thé. En même temps, je reçois un message de Mattia qui m'annonce qu'il ne pourra pas m'emmener demain comme prévu car il ne sera pas tout seul. Pas grave, je ferai du stop. Nous nous couchons vers 00h00.