Randonnée nautique Ligérienne
Juillet 2024
40 jours
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L'origine de l'idée est née lors d'une discussion entre amis évoquant une personne ayant descendu La Loire en canoë. Je me suis alors dis, pourquoi pas moi. L'idée était dans ma tête... trop tard! 😁


Après quelques recherches sur internet, j'achetais un kayak d'occasion à Vallon Pont d'Arc et régulièrement je glanais des informations sur ma prochaine aventure (livre, équipements, sécurité, autonomie...).


Si mes chantiers se terminent comme prévu, le depart est programmé pour le 16 juillet depuis le Puy en Velay. L'arrivée, évidemment, l'embouchure de La Loire à Nantes, soit 1000km de parcourt à travers une nature sauvage, indomptée et dangereuse ou règnent cannibales, crocodiles et autres bêtes capables de faire de moi qu'une seule bouchée!


Heureusement pour moi je peux compter sur mon embarcation insubmersible en plastique renforcé. Moteur 100% naturel bi-ceps 103cv - 3,2l, crit'air 1 classe euro 7. Climatisation multi zone autoréglable, direction assistée manuelle, régulateur/limiteur manuels, siège baquet avec absence de renforts lombaires, autoradio Natural Sound THX polyphonie quadridigital lasers sans bouton off, et pour couronner le tout! Décapotable!! 😎

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Le moment approche. Le jour du départ est enfin fixé au vendredi 26 juillet vers 10h! La mise à l'eau se fera depuis une berge en herbe en pente douce avec une Loire calme et peu profonde. La météo annonce une belle journée ensoleillée avec une température max de 30°C. Les journées suivantes semblent être similaires.

Cette première journée sera l'occasion de me familiariser avec mon embarcation et son poids. Quelques rapides sont annoncés sur la carte et 5 portages seront l'occasion de tester mon chariot en conditions réelles. Cette première section s'annonce donc un peu sportive.

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Certains ont défilé sur la Seine, un autre à vogué sur la Loire. Ce vendredi était le jour des grands départs.

Tout se passe bien! Je n'ai encore perdu aucun équipier!

La température de l'eau est idéal et le soleil me fait bronzer à vu d'œil.

Cette nuit je dors sur une grève à proximité de Saint-Vincent (43800).


Portage du 1er barrage à Lavoute sur Loire
Portage du 1er barrage à Lavoute sur Loire
Château de Lavoute sur Loire
Château de Lavoute sur Loire
Château de Lavoute sur Loire
Château de Lavoute sur Loire
Château de Lavoute sur Loire
Château de Lavoute sur Loire
Bivouac sur grève à proximité de St-Vincent
Bivouac sur grève à proximité de St-Vincent
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46

Hier était une petite journée avec seulement 16km de parcourt.

Aujourd'hui 30!

Réveil 7h30. Départ 9h30 et stop bivouac vers 18h.

Quelques rapides sympas et techniques. Et des passes à canoë bien sportives! (Sorte de de toboggans permettant de franchir un barrage sans quitter son canoë).

Pas mal de monde en canoë sur cette section. Il s'agit des gorges de la Loire.


Nb: merci pour vos commentaires même si je ne prend pas le temps de répondre.

Pont routier et voie ferrée à Chamalière
Vue sur les ruines du château d'Artias
Passe à canoë
Petite pause goûté 😁
Des poissons vaches...
Bivouac en hamac cette nuit
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Journée très calme. Le temps est couvert. Je sors des gorges et me pose 4km plus loin sur une petit berge en herbe. Lecture, sieste et détente. Je peux me le permettre vu les 30km parcourt la veille 😜

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Sur mon chemin, le Lignon et l'Ance, 2 affluents de la Loire.

23km avec le soleil en direction d'Aurec-sur-Loire. Halte à l'entrée de la ville à proximité d'un camping. Douche chaude et snack!!!

Au menu:

Pièce du boucher fondant accompagnée de frites croquantes sur lit de jeunes pousses fraîches. Verre de vin rouge, sélection du caviste, Château cubis 2024. En dessert, dame blanche avec chantilly!!

Et maintenant une bonne nuit de sommeil 😴


Veronique: je lis Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa.

Armelle: j'ai une paille filtrante pour l'eau et 2 bouteilles d'eau depuis se soir 😊 que je pourrais recharger de temps en temps. Ma nourrite sont des denrées sèches à cuir (patte, riz, semoule) et des plats lyophilisés.

Toujours un grand merci pour vos commentaires qui me font chaud au cœur et bienvenue au nouveaux arrivants qui vont suivre mon periple 😚

Petite plage de sable
Confolent, petit village en bord de Loire
L'arrivée du Lignon
Viaduc de la N88
Petite curiosité... qui saura la retrouver...
Repas gastronomique
Soda citron hyper savoureux! J'ai la chance d'en avoir 2!
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Lac de Grangent

Une Loire contrastée.

Dès la sortie d'Aurec-sur-Loire le ton est donné. Le lit du fleuve s'élargit et le courant devient imperceptible. Les enfants s'exercent au canoë sous le contrôle de leur moniteur à la base de loisir. Leurs crient d'amusement s'entendent jusqu'au détour du dernier méandre.

Mais je n'allais pas trouver le calme pour autant... La Loire ayant des airs de petit lac, la vie s'est commodement organisée. De belles villas aux allures hyper modernes ont fleuries sur les rives dont les jardins sont taillés au carrés! Les robots tondeuses décapiteront la moindre brindille récalcitrante.

Je peux apercevoir depuis mon petit drakkar les reflets bleutée des piscines privées sur les grandes baies vitrée de ces demeures de prestiges.

Chaque jardin est rigoureusement clôturé et possède son ponton privé et bien entendu le bateau de plaisance assorti aux habitations.

Cette portion de la Loire est un terrain de jeux. Jet-ski, ski nautique, bateaux de plaisance, peu d'entres-eux respectent les limitations de vitesses et mon pauvre canoë tangue dans les remous rendant un peu plus difficile ma progression.

Plus loin, une grande base nautique aménagée avec plages, poste de secours, restaurant, commodités... s'intègre au paysage de façon douteuse. Des cries et de la musique résonnent sur les magnifiques parois rocheuses d'une nature environnante qui n'a pas eu son mot à dire.

Au détour d'un éperon rocheux, un bateau avance et klaxonne. A la barre, une fillette, debout sur le siège et heureuse comme une princesse Disney fait coucou de la main à tout le monde en klaxonnant.

C'est avec un sentiment partagé que j'ai découvert cette portion de la Loire, magnifique, mais où l'Homme a su tirer avantage de la construction du barrage de Grangent, créant ainsi ce lac artificiel long de 23km pour une superficie de 36 hectares.

Le bonus de cette journée est l'extrémité du lac, proche du barrage ou prône, sur un ancien piton rocheux, aujourd'hui île, le château de Grangent et son hermitage. Un peu en amont, sur un ancien replat à mi-pente au bord de l'eau, une propriété privée, véritable petit village miniature dont l'église date de 1628.

Sans réseaux téléphoniques, j'établis mon bivouac sur une berge face au château. Le calme revient progressivement. Je mange avec le coucher de soleil. Vers 21h, la fraîcheur arrive et je m'endors avec le chant des cigales.


Avant la création du lac, les accès étaient ferroviaire et routier
Le château de Grangent
Les Camaldules
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Saint-Cyprien

Le colosse de béton

Hier j'ai parcourus 20km pour arriver au pied du barrage hydroélectrique. Ce colosse de béton haut de 55m et long de 200m a été construit entre 1955 et 1958 et la mise en eau a durée 4 mois.

La principale mission d'aujourd'hui, franchir ce barrage...

Aucun aménagement n'a été prevu par EDF, propriétaire de l'ensemble du site et l'embarcadère est strictement interdit pour cause de sécurité (trop proche des vannes).

La seule solution emprunter un petit chemin pentu sur la rive gauche...

J'ai décharger mon canoë afin de l'alléger pour ensuite le hisser. Plusieurs aller/retour ont été nécessaire pour déposer mon matériel au pied de la centrale. J'ai ensuite traîné mon canoë sur les 200m du petit chemin avant de retrouver mon matériel pour la suite du périple...

Cette fois, je peux utiliser mon chariot de portage et emprunter les 800m de route qui me mèneront jusqu'au point de mise à l'eau. Le matériel est chargé sur mon canoë, lui même sur le chariot de portage dont les pneus peinent à garder leur forme originale! Je croise les doigts pour que rien ne casse!

C'est au bout de 4h de portage au total que je parviens à entrevoir un petit bout de Loire qui annonce la fin de l'effort.

Je retrouve une Loire sauvage avec des petits rapides et pas mal de gros caillou et pagaie 2h30 vers mon point de repos proche de St-Cyprien. Je monte mon tarpe et échappe de peu à l'orage. Patte bolognaise, mise en place du lit et dodo!


Ceux qui cherchent toujours la curiosité de la publication précédente doivent chercher dans les rochers à gauche. Sinon vous pouvez tricher et allevr voir les commentaires 😜

2 poulies qui sauvent la vie!
2 poulies qui sauvent la vie!
Barrage de Grangent aval
Barrage amont
Barrage amont
La Loire et ses blocs de roches
Pont départemental de St-Cyprien
Bivouac de ce jour
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Le soleil se lève derrière les grands arbres qui ombragent mon camp et la douce chaleur, déjà présente, annonce une belle journée.

Quelques canidés, venus se rafraîchir et accompagnés de leurs promeneurs, viennent me saluer pendant mon petit déjeuner.

Au loin, derrière moi, la ville s'agite et je quitte se brouhaha ambiant sur une Loire paisible.

L'eau est noire; la Loire est profonde. Mon embarcation avance au rythme des coups de pagaie dans l'eau. Et puis, ici et là, des masses claires orangées attirent mon regard. Des blocs de roches et des bancs de sables me rappellent que le fond n'est pas si loin.

Pour mieux voir, je me hisse sur mon fût solidement arrimer à la poupe de mon navire. Assis et droit sur mon rafiot tel Jack Sparrow en gilet de sauvetage, la pagaie balance de gauche à droite tandis que mon regard scrute le fond de l'eau. Les alluvions récents ont disparus et laissent place aux couches géologiques plus dures et aux formes surprenantes. Je vais découvrir tout au long de se parcourt d'incroyables paysages.

Leur forme rappellera tantôt les ondulations sableuse des dunes du Pilât tandis que là-bas, je croirai survoler le Grand Canyon! Ces grandes plaques fissurées provoquent de petites accélérations de courant que je m'amuse à emprunter. Parfois, le fond manque et je m'échou lamentablement m'obligeant à mettre le pied dans l'eau pour pousser ma barcasse...

A d'autre moment le sol sableux est couvert de galets de toutes les couleurs. Orange, rouge, gris, noir, vert! Ces couleurs me rappellent les petites barrières de corail des pays tropicaux!

Ici et là, les algues, en forme de petit sapin retourné, ondulent langoureusement dans le sens du courant et viennent souvent se frotter à la coque, ralentissant malicieusement mon avancée. Lorsqu'elles forment un tapis géant, tel une forêt dense, je prend bien soin de garder mes pieds dans l'embarcation, des fois qu'une créature oubliée du Jurassic vienne me grignoter les orteils...

Entres deux algues, un nuage de sable indique la fuite d'un gros poisson qui a probablement du aller se plaindre de ma présence au poisson cannibale jurassien!

Coincée entres deux roches, une cannette résiste au temps et arbore encore fièrement les couleurs de sa marque. Non loin de là, une cousine éloignée, bien érodée par le temps et dépourvu de publicité tente de briller encore un peu au fond de l'eau.

Sur un fond plat, un vieux pneu défraîchi prend son bain tandis que son cousin bronze sur la berge.

Par moment, je relève la tête, pour admirer l'envol des hérons, aigrettes, martin-pêcheurs et autre volatile qui s'éloigne doucement à mon approche pourtant discrète.

Soudain! Un grondement terrible et sourd qui a même fait vibrer mon gilet retenti! Les poissons se cachent! Les oiseaux s'envolent à des kilomètres à la ronde! Ce bruit est-il annonciateur de la fin du monde?! Inquiet et fébrile je lève la tête et regarde le ciel du coin de l'œil! Rien! Pas de nuage! Un bleu éclatant!

Ce n'est que le gargouillement de mon estomac qui a faim! Il est temps de mettre pied à terre et de dresser le campement pour le soir. Je songe déjà à ma nuit... J'espère que le vorace aquatique n'a pas encore appris à marcher...





Pond autoroutier de la A72
Pond de Veauche et repérage avant passage
Viaduc de l'ancien chemin de fer de Montrond-les-Bains
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145
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Épercieux-Saint-Paul

Le soleil avant la tempête

Réveil matinal tranquille vers 9h. Le soleil brille à travers le hublot de ma cabine. Le capitaine annonce une belle journée. 24⁰C et une légère brise par moment. La croisière se déroule à merveille.

À midi, le déjeuner est servi sur le pont principale.


Le menu du chef:

Entrées faites maison:

• œuf dure et mayonnaise,

• rillettes d'oie,

• maquereau sauce moutarde,

• tomate cerise,

• roulé de jambon serano au chèvre,

• macédoine,

• salade de pomme de terre,

• tomate séchée marinée,

• vérine de betterave au bleu en émulsion,

• émincé de tomate fraîche persillée,

• boule de mazzarella fraîche,

• vérine de chèvre et crème fraîche,

• salade de lentilles,

• betterave.


Plat fait maison:

• langue de bœuf sauce au cidre et miel, riz et ratatouille.

• verre de Côte du Rhône.


Desserts fait maison:

• soupe de fraise,

• pruneaux au vin épicé,

• crème brûlée,

• panacota et son coulis de fruits rouges,

• rocher coco et filet de chocolat maison.


Vers 14h30, c'est le moment de porter le paquebot pour franchir le barrage hydroélectrique de Feurs. L'ensemble du personnel de bord s'attelle à la tâche. Je les regarde faire du haut du pont. Le matériel est déchargé puis apporté de l'autre côté du barrage.

Le paquebot est ensuite chargé sur un chariot à roulette et tiré par tout le personnel sur une pente douce puis un replat de quelque mètre. Il est ensuite guidé sur une petite descendante vers l'eau. L'ensemble des passagers a applaudi le personnel pour cette manœuvre délicate. Le matériel est de nouveau chargé et le géant de plastique peut reprendre le court de sa croisière.

Soudain! Un grondement terrible retenti! Cette fois-ci c'est bien l'orage! Le ciel s'assombrit peu à peu et de grands nuages menaçants se mêlent à la fumée des cheminées du paquebot.

Le capitaine annonce un changement de météo critique non prévu. Le radar affiche un orage pile au dessus du bateau. Les grondements sont de plus en plus régulier. Le vent se lève. La pluie se met à tomber. La foudre tombe même à la verticale loin devant. Il est temps de regagner ma cabine pour la nuit. Un peu de lecture pour laisser passer l'orage et demain sera une nouvelle journée...


Véronique: je n'est pas compté le nombre de pont 😊 Ce qui est intéressant c'est de voir le type de construction depuis la Loire. Chaque architecture est différente en fonction des époques et de la largeur du lit à franchir.


Tata: le château de la Roche est sur ma route. J'aimerai y faire une halte si possible. A suivre...


Papa : je n'ai pas vu le barrage d'en bas. La remise à l'eau s'effectue assez loin et il n'y a pas de visuel sur l'ouvrage. Ceci dit, d'en haut, depuis la route, c'est déjà très impressionnant.


Note: j'aime bien écrire. La journée me viennent les idées et le soir je synthétise. Malheureusement je ne pourrais pas le faire systématiquement faute d'autonomie de batterie...

Les vidéos YouTube sont à présent accessibles.



Réveil nocturne
A mon départ ce matin
Une assiettes composée des entrées à volonté...
Pont de Feurs et barrage hydroélectrique
De l'eau qui mouille
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Vézelin-sur-Loire

Avoir le vent en ... proue!

La nuit s'est bien passée malgré une installation précipitée du à l'orage la veille. Le matériel est rangé et je pars vers 10h.

Sur mon chemin je m'arrête à Balbigny. Il y a un petit marché de producteur et... une brocante avec fête foraine le soir!

Je déambule dans les allées des fois qu'une personne vende une voile de bateau, ou un moteur de bateau, ou un bateau à moteur... Mais les seuls exemplaires que je vois sont destinés aux esprits imaginatifs des enfants puis à être oubliés dans les coffres à jouets en grandissants.

Cela dit, moi j'ai gardé mon âme d'enfant...

Le marché n'est pas très grand à cause de la brocante mais fera amplement mon bonheur! Saucisses, légumes et fromage se retrouvent dans mon sac et mettent mon esprit et mes papilles en ébullitions!

De retour à mon canoë, Kylian, un gamin au cheveux mi-long, pêche tranquillement et me questionne sur mon périple. Il me racontre sa passion pour la pêche et me montre sur son smartphone sa meilleure prise; un silure de 1,20! Très impressionnant!

Vers 14h, je trouve un endroit très agréable pour manger à l'ombre, puis repart avec le soleil. Mais le vent se lève. Le clapot est très marqué à la surface de l'eau et aucun endroit du fleuve y échappe. Ma progression est lente, pénible et très fatiguante. J'atteins enfin et avec un grand soulagement un endroit magnifique pour la nuit. La distance parcourue à tout de même été de 18km.

Se soir c'est barbecue!



Campement de la veille
Soleil resplendissant toute la journée
Pont de Balbigny
Brocante et fête à Balbigny
🤤🤤🤤
Je revie!
Pont départemental de Pinay
Petite pause pour les bras et le dos 😮‍💨
Camp pour la nuit
En abondance tout autour de moi
Il en reste pour demain! Froide avec moutarde...
Mon second regarde déjà notre destination de demain...
Couché de soleil sur la Loire
KM
175

La journée commence par un petit déjeuner au Cruesli puis, comme chaque jour, le matériel est soigneusement rangé et arrimer au canoë.

Au programme de la matinée, la visite du Château de la Roche! C'est un chateau que l'on pourrait renommé Phoenix tellement il a été détruit puis reconstruit (abandon, crues).Son histoire est passionnante et racontée de façon théâtrale par un personnage ayant réellement occupé les lieux en 1900! C'est amusant, ludique et très bien joué!

Déjeuner sur les berges un peu plus loin, puis je poursuit ma route avec autant de vent que la veille. Le but que je souhaitais atteindre, le barrage de Villerest, n'est pas possible. Seulement 12km ont été parcourus aujourd'hui.

Je m'arrête sur un large replat en hauteur avec une superbe vue sur la Loire et le versant ensoleillé d'en face. Je poursuit mon livre qui me passionne (d'ailleurs je vais écourter mes descriptions du soir pour consacrer d'avantage de temps à ma lecture mais je confirais peut-être la tâche de vous donner des nouvelles par mon second...).


Le Château de la Roche vue du ciel:

https://youtu.be/BReUGsbHuFM?feature=shared


Armelle et Mél: mon matériel reste sur la Loire. Bien souvent l'endroit est assez discret ou peu fréquenté et je compte surtout sur l'honnêteté des gens qui viendraient à passer par là...


Maman: et oui cette grille est bien utile! 😁

Petite pause déjeuner
Pont en rénovation
Petit port de Villerest
Bivouac de ce jour
KM
187

Il est 7h. Je sent la fraîcheur matinale à travers le tissu en nylon orange de la petite tente. En ouvrant le zip de la porte je découvre un soleil rasant l'horizon et une ravissante brume au dessus de l'eau. Les rayons du soleil illuminent de nombreuse silhouette de fumée qui semble s'échapper de l'eau et qui s'étirent avec grâce en tournoyant vers le ciel puis disparaissent. L'ambiance est apaisante. Le temps semble ralenti. Il n'y a pas de bruit. Seuls les acrobaties, hord de l'eau, de quelques poissons gourmands raisonnent dans se silence.

Au loin, des pêcheurs bien emitouflés sont déjà sur leur bateau. Cannes et sondeur en place.

Une fois la routine matinale exécutée, je reprend le cours de la Loire. L'eau est plate, calme. Il est 9h30. Je navigue sur un miroir. Par moment un coup de vent vient rider se monde à l'envers.

J'avance avec aisance vers le barrage. Je m'arrête sur la plage du port, discute un peu avec les pêcheurs et attache le chariot sous mon canoë. Le portage débute. Pas de grosse monté, pas de grosse descente mais 2,2km à parcourir sur un chemin de gravier avant de retrouver la Loire. Qui dit Villerest dit ville et également restaurant. Il se trouve à la moitié du chemin! Parfait! C'est avec le ventre bien rempli que je reprend mon lourd convoi. Gérard, un cycliste passionné, m'aide en portant un bidon qui soulage mon pauvre chariot dont les pneus peinent à rester sur les jantes. Au point de mise à l'eau il me souhaite bon courage avec un grand sourire et reprend son parcours. De mon côté je prépare mon drone pour filmer le barrage et en profite pour me reposer.

Le reste de la navigation est rapide. Je m'arrête sur une berge avant l'entrée de Roanne. Mon ventre est encore bien rempli de mon savoureux déjeuner. Je ne mangerai pas se soir.

Une petite portion de 12km de Loire est derrière moi aujourd'hui.


Le barrage vue du ciel:

https://youtu.be/MVNS2oYJQIE?feature=shared

https://youtu.be/GqQNiQGFBYI?feature=shared

C'est important de prendre des forces avant un portage
KM
207

Ce matin, traversée de Roanne. Je rentre dans le petit port qui donne naissance au canal de Roanne à Digoin ainsi qu'aux réseaux de canaux du Nord de la France et de l'Europe.

Le Liberty, la Salamandre, le Céline, l'Aventure. Vedettes et péniches sont là, amarrer au ponton ou au quai. Elles sont habitées et font office de résidences principales. Certaines sont à vendre et me font rêver!

A l'écluse de sortie j'échange quelques mots avec l'éclusier puis me dirige vers la quai pour sortir mon bateau et effectuer un portage sur 300m pour une remise à l'eau en aval du petit barrage.

Ici je rencontre Ian, le gestionnaire de la capitainerie. Il me dépanne d'une clé allen, me permet de recharger mes batteriesn remplir mes bouteilles d'eau et on échange longuement sur divers sujets. Très belle rencontre et un poste à pourvoir d'ici 1 an et demi...

La Loire à repris des airs plus sauvage. Le courant est davantage perceptible et les petits rapides dans lesquels j'aime m'amuser et prendre de la vitesse m'avaient manqués.

Se soir je dors dans un champ. Espérons que je sois réveillé avant le troupeau !


Note : dans les jours qui suivent je vais simplifier mes récits dans le but de consacrer d'avantage de temps à mon livre. Peut-être même que je serais absent du site quelques jours!


Véronique : heureusement les bateaux à moteurs sont loin maintenant. Ils passaient rapident et assez loin de moi tout de même. Le plus pénible étaient les vagues qui créaient derrière eux et qu'il fallait franchir. (Belle chanson d'Alain Souchon 😉)


Merci à tous pour vos commentaires chaleureux et bienveillants!! 🙏🫶

Dans le champ voisin ce matin avant mon départ
Arrivée à Roanne (pont de la ligne de chemin de fer)
Ponton d'accueil de la capitainerie
Quelques vedettes du petit port de Roanne
Et c'est parti pour un chariotage!
Ouf! Un peu d'aide!
KM
283
KM
283
Guilly-sur-Loire

2 jours sur la Loire

Ces 2 derniers jours ont été calmes et j'ai bien avancé. La vitesse du courant m'aide à progresser et la Loire à retrouvé un côté assez sauvage. Seul le franchissement de quelques ponts et la vue des clochers me rappelle la civilisation. Les montagnes ont disparues. Le reliefs s'est adouci. Je n'ai pour seul horizon que la cime des arbres ou les collines lointaines. De temps en temps de grosses pompes aspirent l'eau du fleuve pour l'arrosage des champs de maïs. Le soleil décline quand j'écris ces quelques lignes et il fait encore chaud. Le ciel est dégagé. Cette nuit je vais regarder les étoiles filantes!

Lever de soleil au matin du 7.08
Le campement de la nuit du 7 au 8.08
Église de Chambilly
Petite pause pic nique
Repérage et franchissement d'une barre rocheuse sous le pont-canal de Digoin
Pont-canal de Digoin
Pont-canal de nuit
Accès au centre-ville par un petit pont au dessus du pont-canal
Nuit du 8 au 9.08 au camping de Digoin
Pic-nique d'aujourd'hui
Falaise de sédiments avec trous où nichent les hirondelles de rivage
Un peu de lecture
Bivouac sur une plage très dégagée pour regarder les étoiles
Cuisson à la bûche scandinave

Le feu à pris dans la bûche. L'intérieur est rouge vif et la flemme danse vigoureusement au sommet. J'y dispose mes 3 cailloux en triangle pour poser mon récipient avec stabilité. L'eau et les pattes sont dedans. La chaleur fait rapidement bouillir l'eau et la cuisson est rapide.

L'assaisonnement est simple. Beurre, sel, poivre et un peu d'herbe de Provence.

La bûche continue de brûler lentement. Elle a un air de volcan avec cette flemme au sommet.

La nuit tombe progressivement et les étoiles, timides, se révèlent peu à peu. Les plus brillantes apparaissent d'abord ici et là et puis les plus petites commencent à scintiller dans la partie la plus sombre du ciel, à l'opposé du couché de soleil. Les arbres ne sont plus que des ombres d'un noirs profonds.

La flemme est éteinte maintenant. La bûche reste incandscente mais la lumière rougeoyante des braises s'amenuise. Le timing est parfait avec le crépuscule.

Je m'étend au sol sur mon tapis de mousse, le dos bien à plat et les pieds proches de la chaleur de la bûche.

Il fait nuit. Je regarde le ciel avec mes yeux de myope. La voie lactée est là, au dessus de ma tête. Je vois la casserole de la Grande Ours. Tout près, l'étoile polaire. Je me remémore ma soirée astronomie et cherche le triangle d'été. Je me tortille un peu le coup et l'aperçoit, composé de Altair, Deneb et Vega, les 3 étoiles les plus brillantes des constellations respectives de l'Aigle, du Cigne et de la Lyre. Avec l'aide de mon application, je retrouve la constellation du Dragon et d'Hercule. Se soir il n'y a pas de planète. Saturne est trop basse et cachée par l'horizon.

Les étoiles filantes sont nombreuses. Il y en a de toutes sortes. Des petites, furtives, peu lumineuses. D'autres, plus lentes, qui parviennent à accrocher mon regard. Une autre, très lumineuse, laisse derrière elle une magnifique traînée! Pas moins d'une dizaine de petites météorites vont venir s'enflammer dans l'atmosphère pour le plaisir des yeux.

De temps en temps, mon regard scrutateur est perturbé par une tâche noir. Une petite chauve-souris, au vol très aléatoire chasse au dessus de moi.

L'instant d'après, mon regard se plonge à nouveau dans cette immensité d'étoiles et de vide. Mon esprit s'égare. A côté de moi Pumba m'explique que l'on regarde des bulles de gaz qui brûlent à des billions de km de nous. Timon le corrige en expliquant qu'il s'agit simplement de verres luisants collés sur une espèce de machin bleu marine. Mais leur débat est interrompu. A l'autre bout de la page, une soucoupe atterri et un extraterreste en tenu jaune s'approche et me demande si je n'ai pas vu le Glaude! Je hausse les épaules et retorque d'un air hébété que je ne sais pas où il est. L'individu, contrarié, retourne dans sa soucoupe en bougonnant: "et ma soupe alors!"

Je me remémore une recente discussion scientifique à propos de serviettes qui tournent et des donuts américain! Vaste sujet passionnant sur la formation et le fonctionnement de trou noir.

Il est 0h30. Un frisson parcourt tout mon corps. J'ai froid. La chauve-souris est allée se coucher et je vais en faire autant.

Une étoile filante
La casserole de la Grande Ourd
KM
309
KM
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Réveil tardif suite à la veillée d'hier. Départ vers 11h.

Je m'arrête en chemin dans la petite ville de Le Fourneau pour voir un ancien mécanisme servant à fabriquer de la glace destiné aux professionnels pour la conservation des aliments. Mécanisme, ancêtre du réfrigérateur, fonctionnant soit à la force hydrolique (turbine plongée dans la Somme), soit avec un moteur au gaz.

Comme hier, il y a un léger courant qui facilite ma progression. Le lit du fleuve est majoritairement constitué de sable ainsi que ses berges.

Je m'arrête vers 18h pour dresser mon campement sur une magnifique plage de sable avec un jolie couché de soleil.

Bain, repas et peut être nouvelle soirée étoilée...


Papa : la Loire est un peu plus sinueuse. Le sol est très sableux, donc tendre, et la Loire y creuse encore son chemin provoquant l'éboulement des falaises où nichent les hirondelles de rivages.

Pont donnant accès à la petite ville de Le Fourneau
Grande plage de sable en contre-bas du pont
Campement avec vol d'oies sauvages
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Decize

Decize

Hier soir j'ai eu la visite d'un ragondin. Il est sorti tranquillement de la haie derrière moi. Il appelait son congénère qui lui répondait. Puis il s'est mis à l'eau, est passé devant mon canoë et s'est éloigné dans la pénombre. Un cervidé est également venu me voir pendant mon sommeil à en juger par les traces fraîches dans le sable à mon réveil. Pas de nuit étoilée pour moi, les moustiques étaient trop agressif!

Je quitte mon campement à 10h.

En chemin j'aperçois 3 petites araignées qui se baladent sur le bidon blanc devant moi. Je me rapproche d'une berge et les dépose dans les branchages en espérant qu'elles trouveront un endroit à partager.

La route se poursuit semblable à hier. Les paysages se ressemblent mais le courant me permet de rejoindre Decize en fin d'après-midi et de m'installer au camping de la presqu'île.

Après une bonne douche je vais érer dans les ruelles du vieux Decize. Ce soir, je mange Vietnamien (canard laqué et légumes fries puis beignets de bananes flambés, glace coco et coulis de chocolat).

De retour au camping je rédige mon résumé journalier et envisage de lire un chapitre de mon livre qui me passionne.


Papa : le silence est appréciable. Cela permet de se plonger dans ses pensées, de méditer en pleine conscience.

Les rives extérieures des méandres rongées par la Loire
Les canaux artificiels permettent de relier, entre autre, le bassin de la Seine
La Tour de l'horloge. 33m de haut. 3 cloches dont la plus grosse pèse 1,3t
L'église Saint-Aré du 11e siècle abritant une crypte romane du 9e siècle
La porte du Marqui d'Ancre. Dernière des 7 portes visible du Decize médiéval
Les remparts de la vieille ville érigés vers 1194
Gourmandise du soir
2 vieilles péniches sur le bras mort de l'ancienne Loire
Quelques cirrus colorés par le couché de soleil
KM
372
KM
372
Nevers

Nevers

La matinée débute par un portage sur 300m. Il faut contourner le barrage de Decize. L'affaire est faite en moins de 45min.

Peu après le barrage, l'eau devient orangée. La profondeur est faible, 30 cm peut-être et révèle un fond plat de sable fin. C'est un véritable tapis sableux qui donne envi d'y enfoncer ces peids. Quelques petits cailloux clairs, ronds ou ovales, sont disposés en amas ici et là en fonction de la force de l'eau. Par moment, de très vieux troncs contrastent avec leur couleur noir en indiquant le sens du courant. Les plus massifs, restés en travers, forment un petit sursaut d'eau et des remous à l'arrière.

La Loire se sépare en 2 bras. Au milieu une île arborée. Pour une fois, je prend le petit bras, sur la gauche. Le courant est calme, l'eau encore moins profonde et toujours aussi sableuse. Devant moi, un mouvement d'eau inhabituel. Une onde se déplace. C'est un gros poisson qui s'éloigne en créant une vague derrière lui. Je grimpe sur mon fût pour prendre de la hauteur en espérant apercevoir d'autre silhouette avant qu'elle ne file loin de me regard. J'entrevois la queu de 2 poissons qui disparissaent dans des eaux plus sombres et profondes. Après cette petite parenthèses, je rejoins le lit majeur du fleuve. J'y retrouve un courant plus prononcé et toujours le même fond de sable fin.

La descente est paisible et calme. Pas un bruit, pas un pêcheur. Même les oiseaux se font rare. La Loire semble avoir été abandonnée. Il n'y a que le bruit du vent dans les feuilles des arbres et des arbustes et la claquement des pagaies dans l'eau. Après un temps indéfinissable, un clocher lointain teinte midi.

Soudain! A 2m du bateau, une explosion dans l'eau! Je sursaute! L'eau jaillit! Il y a des éclaboussures partout ! Mon cœur s'emballe de panique! C'est un poisson gigantesque qui, surpris par mon approche, s'affole et tente de fuir dans la faible profondeur d'eau. Il prend une direction, fait volte-face, prend un virage serré puis encore une autre direction! Il se heurte même la tête sur la coque à l'avant du bateau pour enfin fuir en ligne droite vers la berge. Ce molosse d'un mètre aura des choses à raconter à ses enfants se soir pendant que sa femme lui collera un pansement sur le front...

Plus tard, je m'arrête sur un petit replat à l'ombre pour faire une pause et me désaltérer. Dans le bosquet derriere moi, des murs! Je picore les plus petites à ma hauteur. Elles sont savoureuses et sucrées. Les plus grosses sont hors d'atteinte et n'ayant personne à faire grimper sur mes épaules je me ravise avec amertume... le comble pour qui vient de savourer des murs sucrées. Je sors de mon sac la bouteille d'eau et le sacahet entamé de noix de cajou que je termine avec appétit.

Je poursuit ma route sans encombre jusqu'au camping de Nevers.

Le soir balade dans les ruelles.






Barrage de Decize (amont)
Barrage de Decize (aval)
Pizza partagée avec Bill
On s'est un peu battue pour la glace!
Le pont de Nevers (repérage pour passage en canoë)
Une tour de gué du vieux Nevers
Palais Ducal de Nevers
Pont de Nevers (passage en canoë prévu sous la 2ème arche)
KM
404
KM
404
La Charité-sur-Loire

La Charité-sur-Loire

Une balade matinale dans Nevers me permet de photographier les bâtiments qui n'étaient pas illumines hier soir. Je profite de passer devant une boulangerie artisanale pour acheter croissant, pain au chocolat, chausson aux pommes et un sandwich.

Je prépare mon canoë et pars vers 10h30 en commençant la descente par le franchissement du pont dont j'avais repéré le passage la veille.

Je laisse sur ma gauche Nevers Plage, ses aménagements estivaux et son petit bar. Je passe sous le pont de la ligne de chemin de fer et m'éloigne au rythme du courant vers le calme de la campagne.

Je marche dans les ruelles mal éclairées. Il y a peu de circulation. Je suis dans le vieille ville. Les odeurs de poubelles se mêlent au reflux des égouts. De temps en temps un agréable fumet de cuisine vient embaumer mes narines. Au détour d'une ruelle, c'est le parfum d'un gel douche exotique qui me laisse rêveur. Il fait chaud. De nombreuse fenêtres sont ouvertes pour créer un léger courant d'air. Les télévisions sont allumées et seule la clarté des écrans illuminent les pièces. A cette fenêtre, un film, des dialogues. Dans la ruelle adjacente, une émission. Un peu plus loin, la suite du dialogue entamé quelques rues auparavant. Les sons sont clairs mais discret. Je traverse un petit parc dans la pénombre. Je regarde où je marche. Je croise quelques personnes et me laisse envoûter par les fragrances capiteuses des jeunes femmes.

Tout en pagayant je me remémore cette balade dans Nevers hier soir. J'y allais pour photographier les monuments. Aucun éclairage n'était allumé. Finalement, les odeurs et les sons ont retenus mon attention.

Sur ma gauche, un court d'eau aussi large que la Loire se jette dans le fleuve. C'est l'Allier. Je suis au point de confluence que l'on nome le Bec d'Allier.

Plus loin, je m'arrête à Marseilles-lès-Aubigny pour une courte pause puis la route se poursuit au gré du flot jusqu'à une jolie plage de sable fin où j'établis mon campement pour la nuit. Je mange le sandwich et savour mon chausson aux pommes. Je rédige mon résumé journalier et vais poursuivre mon livre pour savoir se que deviennent Emile et Joanne.


Marie : les idées me viennent dans la journée pendant mes flâneries et je rédige le soir.


Papa : j'ai gagné mais j'ai laissé suffisamment de glace sur le bâtonnet pour rassasier Bill.


Maman : fais de gros câlins à Shankaet de gros bisous à papy!


Toujours un grand merci pour vos réactions touchantes!

Le Palais Ducal de Nevers
Le Palais Ducal de Nevers
Ruelle de Nevers
Cathédrale de Nevers
Cathédrale de Nevers
Ruelle de Nevers
Pont de chemin de fer de Nevers
Pont routier départemental de Fourchambault
Crottin de Chavignol et Pouilly Fumé à Marseilles-lès-Aubigny
Bivouac à quelques pas de La Charité-sur-Loire
KM
434
KM
434
Cosne-Cours-sur-Loire

La moitié du parcours

La petite embarcation et son équipage reprennent la descente vers 10h.

J'arrive rapidement à la hauteur de la Charité-sur-Loire où je fais une halte.

Je commence par traverser le grand pond en pierre. L'un des plus beau de la Loire d'après mon guide. Je veux prendre du recul et photographier l'ouvrage et la ville en arriere plan puis retourne sur mes pas et pénètre dans la petite citée de caractère par une petite ruelle tout aussi coloré qu'animée.

Je trouve rapidement une boulangerie ou j'achète pain, croissant, pain au chocolat et chausson aux pommes! Le charme de la ville invite à la découverte. L'imposant clocher de l'église se dresse au milieu des petites maisons en pierres blanches. Je passe une grande porte cochère qui donne accès au prieuré. J'en fais le tour puis ressort. Face à l'église j'entre dans une très vieille librairie. L'odeur de cette unique pièce sent bon le vieux livre et les tranches et couvertures recouvertent d'écritures dorées me laisse penser que ma demande ne pourra être honorée:

"- Bonjour. Avez-vous le livre l'Alchimiste?

L'homme réfléchi un instant et me répond :

- Et non malheureusement."

Sans grande surprise je ressort en saluant l'homme qui était assi dans un recoins de la pièce près de l'unique fenêtre. Mais qui ne tente rien à rien...

A quelques pas, une vitrine attire mon regard. Sur la porte vitrée, il est écrit en lettres blanches, vins et produits régionaux. J'ai le sourire jusqu'aux oreilles, mes yeux pétillent et à l'heure qu'il est, le seuil de la porte doit encore glisser de ma salive qui a coulée à flot à la lecture de cette phrase. A l'intérieur, fromages, vins, biscuits, pâtés, terrines et j'en passe s'alignent joyeusement sur les étagères. Je ne sais plus où poser mon regard! Je fini par faire mon choix et repars avec mon petit paquetage aussi précieux qu'un butin!

Avant de retrouver mon canoë, je mange mon croissant et mon pain au chocolat puis me voilà reparti songeant à mon repas de se soir.

Quelque kilomètre plus loin je passe Pouilly-sur-Loire. Je suis alors à la moitié du chemin. Le temps de faire quelques photos et je repars.

La Loire est ponctuée de bancs de sables qu'il faut slalomer avec rigueur. Autrement descendre du canoë il te faudra et le tirer tu devras!

Le courant, toujours aussi présent, me permet une belle progression malgré ma flânerie d'une heure ce matin. Je trouve alors un endroit magnifique où poser ma tente (enfin celle que l'on m'a prêté 😊). Je m'installe pour ma lecture quotidienne. Un petit nuage gris pointe son nez et quelque goûte de pluie tombe. J'en profite pour me laver et sèche avec les rayons de soleil qui réapparaissent très vite. Une vraie pub Tahiti douche! Ensuite vient le repas tant attendu que je savoure aux chants des grillons et des oiseaux.


Papa : je ne connaissais pas la botte de Nevers et n'étant pas un fin combattant à l'épée je ne provoquerai personne en duel. Cette technique étant un enchaînement mortel pour qui l'ignore.


Note : à l'étape 339km (Decize) c'est un ragondin et non un castor que j'ai vu.

La Charité-sur-Loire
Et son pont ancien
La petite ruelle face au pont
L'église de la Charité-sur-Loire
Le prieuré
Le prieuré
Les vieilles bâtisses autour du prieuré
Le pont de Pouilly-sur-Loire
Le bivouac d'aujourd'hui
Le repas gastronomique!
KM
466

Ce matin, petit arrêt au Carrefour Market de Cosne-sur-Loire pour faire quelque course.

Puis direction vers la Fabrique à nuages de Belleville.

Portage du canoë sur 200m pour contourner le barrage.

Destination mon campement du soir. Lecture, barbecue et dodo!

Pont du cyclo-rail de Cosne sur Loire
A l'approche de la centrale nucléaire de Belleville
La sortie pour portage canoë
Le barrage à contourner
Le bivouac de se soir
KM
495
KM
495
Sully-sur-Loire

En passant par Dampierre

Papa : la sécurité autour de la centrale est assurée par des panneaux d'interdictions, de grandes clotures avec barbelés et des caméras. Je n'ai pas aperçu de périscope 😉


Tata : pour se bilan à mi parcours, je dirais que ça passe vite et lentement à la fois. Vite car la déconnection avec la vie tumultueuse me fait oublier le temps. Ma vie quotidienne est rythmée par le soleil, mon estomac et ma fatigue. Pour la lenteur c'est lié à certain paysage qui se ressemble et donc des sensations de déjà vue ainsi que les tâches journalières répétitives et rébarbatives. Pour le reste, je savoure chaque village, promenade, marché...

Le pont canal de Briare
Pont canal de Briare
Église St-Etienne de Briare
Mosaïque de l'église
Charmte maisonnette dans une rue adjacente
Fraise du marché
Arrivée sur Gien avec son château, ses maisons en briques et son vieux pont
Un fûtreau. Petite embarcation servant autrefois au transport des fûts de vin
Pause déjeuner
La centrale de Dampierre
La passe à canoë pour le contournement du barrage de la centrale
Bivouac sur une île
Vue sur la nature et ...
... vue sur la centrale
KM
531

Ce matin je suis réveillé par le bruit des goûtes de pluie sur la toile de tente. De petites goûtes. Quand je met la tête dehors, le ciel est d'un gris clair uniforme. Je peine à distinguer les nuages. Il fait doux. La pluie est fine et très éparse. Je pourrais presque dire que c'est agréable.

Après avoir petit-déjeuner, je profite d'un moment sans pluie pour ranger le matériel et partir.

La pluie revient progressivement. Les gouttes sont fraîches sur mes avant bras. Le tee-shirt que j'ai enfilé me protège le reste du corps et m'apporte un peu de chaleur. Aujourd'hui ma casquette ne me protégera pas du soleil. Sans ma visière, les gouttes viendraient frapper ma cornée et me feraient cligner des yeux par réflexe.

L'horizon se voile petit àpetit. La nature se décolore. Tout devient fade. La pluie s'intensifie. Je sort mon imperméable. Le vent n'est pas très fort mais l'air est frait. Le flux de la Loire accompagne ma progression et mes coups de pagaies dans l'eau sont plus dynamique pour ne pas me refroidir.

Quelques pêcheurs sont là malgré le temps. Sur la route, les voitures ont allumé leurs phares et les essuie-glaces s'agitent sur les pare-brises. Les parapluies, tenus fermement par les passants sur les ponts, apportent un peu de couleur à se temsp maussade.

De temps en temps je trempe mes pieds dans l'eau. Elle est plus chaude que l'air ambiant. C'est agréable.

La pluie n'aura cessé de tomber. Je suis arrivé sur mon lieux de bivouac trempé jusqu'aux os. Heureusement, la température est restée clémente.

Pour me mettre au sec, j'ai d'abord fixé mon tarpe en guise de toit. Puis en dessous, j'y ai apporté mon matériel et installé la tente. Le camping n'est pas loin... peut-être irais-je prendre une bonne douche chaude...

Le château de Sully-sur-Loire
Pont de l'ancienne voie de chemin de fer de Sully
Petite pause goûter
Une toue. Bateau pouvant transporter jusqu'à 10t.
Pont routier de Chateauneuf-sur-Loire
KM
560
KM
560
Orléans

Éole

Hier soir, pas de douche chaude, pas de feu. Un repas chaud, des vêtements chauds et mon livre. La pluie s'est arrêtée tard dans la nuit.

Ce matin, petit tour en ville pour acheter saucisson et biscuits avant de repartir.

Aujourd'hui c'est un autre élément de la nature contre lequel je vais me battre. Le vent! Pendant presque la moitié du parcours le vent à énormément soufflé. A certain endroit du fleuve les vagues étaient même assez impressionnantes. Je passais d'une rive à l'autre espérant un peu de protection des grands arbres. Par moment ça en valait la peine, à d'autre c'était en vain. Chaque coup de pagaie demande un effort gargantuesque pour faire avancer la petite embarcation et maintenir le cap pour contrer les bourrasques de vent. J'avance péniblement, mais j'avance.

L'arrivée à Orléans est jolie et le vent me laisse un peu de répit. Sur la rive droite une grande muraille de pierre soutient le pont canal et domine la Loire. Les premières maisons sont assez anciennes et donnent un certain charme au quartier. Sur la grande esplanade, entres facades et Loire, les gens se promènent. Les jambes pendantes au dessus de l'eau, d'autres sont assis sur les quais de pierres qui témoignent de l'importance du commerce fluvial à une certaine époque. C'est vivant et simple.

Passé quelques ponts et la ville moderne s'impose avec des immeubles, des hôtels et des commerces. Pour permettre la jonction entres les deux rives, 6 ponts anjambent le fleuve sauvage. Piétons, vélos, voitures, trains. Tout y est.

Malgré l'épuisement je dois puiser dans mes dernières ressources pour m'éloigner de la ville et quitter la réserve naturelle pour poser ma tente cette nuit. Je repère sur la carte quelques îles qui pourraient bien faire l'affaire. Malheureusement elles sont interdites et réservées aux Sternes qui y nichent. Je repère un endroit tout proche, sur la berge, qui sera parfait même s'il est tout proche d'une voie pédestre assez fréquentée.

Ce soir c'est patté nivernais et pain multicereales, hachis parmentier au bœuf, vin rouge et petit sablé aux pépites de chocolat!



Le campement d'hier soir
Les anciens quais de Jargeau
Accès au quai
Pont moderne et à gauche la pile d'un ancien pont suspendu
Pile de l'ancien pont sur la rive opposée
Naissance d'un nouveau pont
Le pont canal en arrivant sur Orléans
Le bivouac de se soir face aux îles défendues
KM
590
KM
590
Muides-sur-Loire

Un navire insubmersible

Le matériel est chargé, les lunettes de soleil sont nettoyées et le gilet de sauvetage bien attaché et c'est reparti pour une journée ensoleillée.

Je passe les vestiges d'un ancien pont qui provoquent de petites accélérations du courant, plus rafraîchissantes que problématiques. Ces vestiges sont les embases des 15 piles du vieux pont à tourelles, bâti en 1216 et qui vit passer Jeanne d'Arc et ses troupes le 15 juin 1429.

Puis, petite halte à Beaugency. D'une part pour repérer le passage sous le pont et d'autre part pour flâner, sans traîner, autour de 3 monuments qui dominent de la ville.

Après quelques photos et un petit en-cas je prend la direction de la première arche du pont. Seul passage possible sans trop de risque.

Mais la journée se passe trop bien. Et comme dit le dicton jamais 2 sans 3... La pluie, le vent et... des pieux en fer qui viennent franchement griffer la coque de mon canoë. A peine perceptible sous l'eau, je suis allé droit dessus. C'est seulement lors du portage à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux que j'examine la coque du navire. Une fine griffe perforante de 3cm me fait prendre l'eau. Cela dit, pas d'inquiétude, l'eau ne pénètre dans la coque qu'à petite goutte. Et, contrairement au Titanic, je peux retourner mon embarcation pour permettre de vidanger la coque à l'aide du bouchon prévu à cet effet présent à la poupe. Mais, pour m'éviter cette manipulation, je colmaterai la brèche avec une colle lors de mon prochain passage en ville.

Le reste de la balade se déroule tranquillement avec le soleil ou j'établis mon bivouac à la hauteur de Muides-sur-Loire. Une magnifique île m'attend face au pont routier. Cette fois, pas d'oiseaux! Pas d'oiseaux : pas de pancartes, pas de pancartes : pas d'interdiction, pas d'interdiction...

Je savoure une semoule aux 4 épices cuite à la perfection suivi d'un poulet massala délicieux en regardant le coucher de soleil.


Véronique : merci beaucoup pour l'information. Cette visite dépendra du temps qu'il me reste avant d'arriver à Nantes (ou au plus proche...). Et même si je n'ai pas de réelle obligation, des clients m'attendent et je dois encore profiter de ma famille...

Je suis trop gourmand pour me contenter d'une seule vienoiserie 😆


Papa : à voir pour la visite des canaux. Mais pas sur qu'en canoë la balade soit attractive (paysages? Flux du courant ? )


Les embases de l'ancien "pont de Jeanne d'Arc"
Un parcours de motonautisme
Le pont de Beaugency et la grande arche de passage à droite
Vue aval du pont
La Tour César. Ancien donjon, résidence des Sires de Beaugency jusqu'en 1292
Abbatiale Notre-Dame du 9ème siècle.
Clocher St-Firmin. Dernier vestige d'une église romane du 11ème siècle.
Remise à l'eau après contournement du barrage de la centrale
Une île rien que pour moi... et la faune!
Repas du soir avec un tableau de Maître en fond
KM
617

Coucou tout le monde! Ici tout va bien! L'eau est bonne et le soleil brille.

Bisous

Joffrey


Salut à tous les marins d'eau douce!

Bill

Cours-sur-Loire
Petite pause et vue sur le fleuve
Le château de Menars, ancien domaine de la marquise de Pompadour
Ancien barrage mis hors service en 2005. Repérage et franchissement en canoë
Le pont de Blois. En aval, les débris d'ancien pont créant des accélérations
Double carpaccio de bœuf sauce pesto vert et pesto rouge. Vin rouge de Chinon
Le dernier urinoir!
En quittant Blois
KM
654
KM
654
Montlouis-sur-Loire

En passant par Amboise

Hier soir je me suis installé sur une petite île avec une jolie pelouse bien coupée (merci les ragondins). Une averse, (anticipée) de 2h m'a contraint à poser le tarpe afin d'être au sec pour manger. J'en ai aussi profité pour terminer mon livre!

Je termine mon repas à la lueur de ma petite lampe à pile (pas de bougie hélas...) et me couche.

Le moteur d'une voiture me réveil. Il est 5h. 2 hommes parlent sur la rive. Ils remarquent m'a tente, sur l'île, en face d'eux. Ils échangent quelques mots puis le silence revient. Je me rendors.

3 coups de feux retentissent dans le clame profond du matin. Le réveil est brutal. Au début je pense à des canons pour éloigner les oiseaux des cultures. Mais je distingue les voies des 2 hommes. Plus tard, d'autres coups de fusils au loin. C'est le jour de l'ouverture de la chasse aux canards.

Pendant ma descente, quelques groupes de chasseurs sont en planque. La tenue de camouflage est de rigueur, de la casquette aux bottes. Les hommes sont dissimulés dans des affûts de fortunes, fabriqués à base de branches d'arbres. Les canards en plastiques flottes à proximité et le coin-coin de leur sifflet s'entend à des kilomètres.

À mon arrivée sur Chaumont-sur-Loire, je retrouve quelques canards venus se réfugier loin des coups de fusils. Je pose ma pagaie et regarde le château qui domine les petites maisons alignées le long du fleuve. Je repense à se festival des jardins. Mais je décide de poursuivre ma route. J'y reviendrais plus tard pour profiter pleinement, un week-end entier, peut-être plus.

L'arrivée sur Amboise se remarque d'assez loin. Le grand pont routier en béton annonce la rocade de la ville. Quelques coups de pagaie plus loin et la ville apparaît ainsi que le château. Tout est lumineux. La Loire reflète les façades blanches en pierres de tufeau.

J'attache mon canoë à un arbre et décide d'aller me dégourdir un peu les jambes dans les vieilles ruelles autour du château. Il y a du monde. Beaucoup de touristes, anglais, espagnols, allemands. Je traverse le pont pour prendre du recul et en profite pour m'installer à l'ombre d'une terrasse face au château.

Une fois repu, je reprend ma route vers la petite île de sable qui m'accueilliera pour la nuit. Je rédige ces lignes avec un soleil rasant après avoir pris un bon bain. Je commence un nouveau livre, je mange léger et au lit.


Anthony : le barrage a été franchi en canoë mais un repérage est toujours vivement recommandé pour bien repérer le passage.


Jean et Michèle : j'aurais adoré vous rejoindre à St-Nazaire mais mon périple devrait s'arrêter à Nantes faute de temps.


Véronique : merci pour les commentaires détaillés sur la vie quotidienne de St-Vidal. Je retournerai au festival des jardins avec plus de temps pour profiter.


Et toujours un immense merci à tous ceux qui commentent régulièrement ainsi qu'à ceux qui lisent en silence chaque soir.


Le bivouac d'hier soir
Chaumont-sur-Loire
Amboise
La Chapelle Saint-Hubert où repose Léonard de Vinci
Une tour à l'arrière du château
Vue du pond depuis l'île d'Or
La statue de Léonard veille sur le château
Pas besoin de description... 😆
La petite île pour cette nuit
KM
680

Ce matin le réveil est tranquille. Normal. Il y a de nombreuse gouttelettes sur la toile de la tente. Les matinées sont de plus en plus fraîches. Il est 7h45. J'ouvre la tente et passe la tête dehors. Il y a de la brume au dessus de l'eau. Je me lève et m'étire. Ça craque mais ça fait du bien.

Je saisi mon téléphone pour aller faire quelques photos. Le soleil réchauffe l'autre côté de l'île. A l'emplacement où je suis, il fait encore sombre. Je marche un peu dans le sable et les cailloux en tirant le portrait à la nature là où l'inspiration me vient. Puis je retourne sur mes pas. Mon estomac réclame sa dose du matin.

L'air se réchauffe lentement sur l'eau, le dos au soleil. Comme hier, le tee-shirt reste agréable à porter. Au 1er pont, il y a des travaux d'entretien sur les piles. Des hommes en oranges s'attèlent à la tâche. Des câbles de treuil rendent dangereux le franchissement des arches. D'ailleurs il y a des panneaux d'interdictions. Au loin, un ouvrier me fait signe. L'arche où ils travaillent est praticable. Je traverse tant bien que mal le lit du fleuve pour arriver à leur hauteur et passer un petit rapide. Derrière moi, les hommes reprennent leur travail.

Je fais une halte à Rochecorbon. Il y a une petite construction sur les hauteurs de la ville que je voulais voir. C'est aussi l'occasion de prendre de la hauteur et de bénéficier d'un point de vue.

L'approche de la ville de Tours est relativement discrète. Quelques jolies maison bordent le fleuve et je peux apercevoir derrière, dans la roche tendre, les maisons troglodytes. Pour le reste, la végétation est encore très présente.

La traversée de la ville est à l'image de l'arrivée. C'est très boisée et je peine à voir les façades des bâtiments. Pourtant la ville est là, derrière. Je peux entendre la circulation, les klaxonnes. En arrière plan, les derniers étages d'un immeuble carré et impersonnel rivalisent avec les arbres déjà très hauts. Il n'y a qu'après avoir franchi le vieux pont que les vieux quais en pierres apparaissent. Ici, les gens se promènent. Puis très rapidement je me retrouve entouré d'arbres. Le bruit de la ville s'estompe.

Je m'installe sur une berge pour manger à l'ombre. Je repars vers 15h30 et m'arrête 2h plus tard sur la pointe d'une île. Je m'installe face au soleil et poursuit mon livre, commencé hier. Soirée identique aux autres, repas et dodo!


Tata : le matériel reste sans surveillance. Pas le choix...


Vue depuis le chemin de promenade en bord de Loire à Rochecorbon
La Tour de la lanterne depuis un champ de vignes
La lanterne avec les vestiges d'une fortification du 13ème
En arrivant sur Tours
Maison troglodyte
Le vieux pont de Tours
Le campement d'aujourd'hui
KM
698
KM
698
Bréhémont

Télégramme

Plus beaucoup de batterie stop

Journée très venteuse stop

Rafale jusqu'à 40km/h stop

Arrêt à Langeais stop

Restaurant stop

Visite du Château stop

Bivouac sur île proche Bréhémont stop

Chacun son goûter
Pont de Langeais
Château de Langeais
Vus sur la ville depuis le chemin de ronde du château
Une cabane dans les arbres du parc du château. Je veux la même chez moi 😄
Le pont levis encore fonctionnel
KM
715
KM
715
Chouzé-sur-Loire

Une journée qui finie bien

La journée d'aujourd'hui est bien semblable à celle d'hier... Le vent à été très présent une fois encore. Heureusement il fait beau et chaud. La progression est difficile et des rafales allant jusqu'à 55km/h (données météo) faisaient reculer le bateau. J'ai été contraint de descendre et de traîner l'embarcation sur l'eau pedant 1km à l'aide d'une corde. Par chance, l'endroit était peu profond et sableux. Lorsque j'ai voulu me remettre à l'eau, impossible de progresser. L'embarcation est venue se plaquer directement sur la berge sous la force du vent. Impossible de manœuvrer. Je n'ai pas pu parcourir les derniers 500m qui me séparaient du camping tant convoité!

Je me suis installé à l'orée d'un bois sur un monticule sableux. Le feu de camp est déjà là. Il ne reste plus qu'à trouver le bois. Je mange, au pied du feu, avec un soleil couchant dont les dernières rayons traversent les branchages que le vent secoue encore vigoureusement par moment.

Le feu crépite, les feuilles frémissent. Ces petits sons simples et agréables détendent après une dure journée. Et pour terminer, un peu de lecture à la lueur des flammes.


"Sans le saule, comment connaître la beauté du vent?"

Lao She


Tata : oh que oui j'aurai bien eu envi de me jeter sur le lit à baldaquin! 😴


Papa : au début du parcours les moustiques étaient assez présent et puis maintenant presque plus rien.

Arrêt sandwich à La-Chapelle-sur-Loire
L'église Saint-Martin
La central nucléaire de Chinon aux allures de Futuroscope
KM
739
KM
739
Saint-Martin-de-la-Place

Saumur

Le soleil est déjà haut dans le ciel. Il est 10h. Hier, j'ai profité tard du feu et de ses chaudes braises.

Aujourd'hui pas de vagues, pas même un clapotis. Le fleuve est calme et coule paisiblement. Les arbres, élancés vers le ciel, sont figés. La nature vie en silence. Seule une brise légère chante à mes oreilles. J'y entendrais presque une berceuse. Le temps est doux, la température est agréable. Le ciel bleu est ponctuée de cumulus blancs et le soleil joue à cache-cache avec eux. Je gonfle mes poumons d'air et je donne le 1er coup de pagaie avec une grande motivation.

Les oiseaux peuplent à nouveau les berges, les grèves ou les branches des arbres dégarnis. Ils s'envolent à mon approche comme à leurs habitudes. Les signes sont plus audacieux bien qu'ils s'éloignent volontier et me regardent du coin de l'œil.

J'approche de Candes-Saint-Martin qui marque la confluence avec la Vienne. Le lit du fleuve s'élargit et je pagaie mécaniquement en laissant mon regard se perdre sur la ville et la Collégiale aux allures de forteresse (rôle qu'elle endossa pour la guerre de Cent Ans avant de reprendre une fonction religieuse). Le mouvement flou de la pagaie vient me troubler par alternance comme un essuie-glace sur un pare-brise.

Dans la foulée, le château musée de Montsoreau s'impose sur le fleuve. Ici, point de princesse dans la plus haute tour, mais des silhouettes de visiteurs à travers les fenêtres à meneau. Les maisons de tuffeau sont jolies et leurs architectures sont assez caractéristiques de la région. Les plus belles arborent des moulures en pierre de taille ou des frontons sculptés. Certaines ont même des tours!

L'arrivée sur Saumur est ponctuée d'îlots sableux entres lesquelles on peut slalomer. Les plus important sont boisés. Un grand pont ferroviaire marque le début de la ville bien que le château soit visible depuis déjà bien longtemps. Comme ces prédécesseurs, il domine la ville et s'impose massivement. Une halte s'impose. J'accoste sur la digue de pierre ou un vieux escalier me permet d'atteindre le sommet puis la vieille ville. Je traverse une brocante où je chine quelques bouquins avant de rejoindre un restaurant : pizza et planteur en terrasse.

Après avoir récupéré mon téléphone qui chargeait au comptoir, je vais voir l'église. A l'intérieur le son de l'orgue retenti. L'homme joue des mélodies qui auraient fait frissonner de plaisir le Compte Dracula. L'orgue souffle fort, les notes s'enchaînent avec dynamismes et harmonies. Les mélodies résonnent sur les hautes voûtes ciselées et font vibrer les murs de l'église.

Ensuite, je prend la direction du château pour prendre quelques photos et redescendre à mon embarcation.

Je continue mon chemin vers le camping qui jouxte le fleuve. J'installe ma tente et vais prestement prendre une bonne douche chaude! Je vais poursuivre la lecture de mon livre sur la plage attenante en profitant du coucher de soleil. Polaire sur dos, je vais au snack prendre une saucisse frite et une crêpe beurre/sucre/chantilly. De grands arbres ombragent la terrasses en bois et des guirelandes, à la lumière chaude et tamisée, sont tendues dans les branches. L'ambiance est chaleureuse avec les petites tables en bois.

Un couple d'étrangers joue au yam's, la femme semble gagner. Elle s'exprime avec joie dans sa langue mais son rire est communicatif et veut tout dire. Sur une grande table, des jeunes discutent et critiquent un restaurant dont les avis sont particulièrement négatifs. Ils se moquent, commentent et blaguent en riant. Étendu sur la banquette, pas loin, en rédigeant ce texte, je ne peux m'empêcher de rire en cachette.

Il est 22h30, je quitte le snack. Le camping est déjà plongée dans le noir. Les étoiles brillent. Je vais gonfler mon matelas et dormir entre 2 camping car poids lourds néerlandais.


Papa : vestiges d'ancien navigateur ou soirée de jeunes en bord de Loire.


Armelle : l'arrivée ne change pas grand chose bien que je sois heureux de voir mes proches. Ce qui compte c'est le chemin et non la destination.


Candes-Saint-Martin et son église à l'architecture marquée par les guerres
Montsoreau suit de près
Le château-musée de Montsoreau
Pont ferroviaire de Saumur
Saumur
Église Saint-Pierre qui a connue de nombreux travaux du à l'instabilité du sol
L'orgue aux mélodies enchantraisses
La mairie de Saumur
Point de vue sur les bancs de sables
Point de vue sur la ville
Le château de Saumur
Le château et son entrée
KM
774

En me réveillant je songe à mes vienoiseries, commandées la veille, qui m'attendent à l'accueil du camping. Les sacs en papier sont tous là, bien alignés sur une table. Les gens prennent leur sac tout seul, personne ne sert ou ne surveille. Les noms et numéros d'emplacements sont inscrits au feutre sur le papier marron. Des pensées d'escroc me viennent à l'esprit mais je ne repars qu'avec mon sachet : 2 pains au chocolat et 1 croissant. Je franchi le portillon et vais sur la plage, dos au soleil, pour avoir un peu d'intimité et une vue dégagée sur la berge en vis-à-vis.

Plus tard, des néerlandais viendront prendre le petit déjeuner sur la plage encore déserte et me saluront chaleureusement pour mon départ.

Cette section de Loire est ponctuée par de nombreux petits villages. Pour quelques-uns, les clochers apparaissent au second plan du paysage, derrière les arbres. Pour les autres, ils sont simplement séparés par la digue. Ce qui est assez frappant, c'est la disproportion des églises par rapport à la taille des villages. C'est agréable de voir un peu d'architecture ancienne parmis toute cette végétation Ligérienne.

Un fois la ville de Les-Ponts-de-Cé franchie, je sructe les berges en vue d'établir mon bivouac. Une île se profile au loin... adjugé! Elle est parfaite. Petite avec du sable fin et face au soleil. Au loin 2 églises se répondent joyeusement. Des sons de cloches en stéréo. Il est 19h, je vais monter ma tente et lire un peu en attendant de manger.

Il me reste 80km à parcourir avant la fin du périple aux portes de Nantes...


Merci pour vos commentaires. Ça me fait plaisir de les lire et de voir que vous avez pris goût à mes récits quotidiens.


Papa : je n'ai pas pris le temps de faire les caves et mon canoë repartira avec moi sur la galerie de ma voiture.


Véronique : j'aime savoir que je vais retrouver un cadre calme dans le petit village de St-Vidal même si je sais que je vais devoir reprendre le rythme d'un travail quotidien.

L'église de Saint-Clément-des-Levées
Le clocher de l'église de Gennes-Val-de-Loire et son pont
En arrivant sur le petit village de Le Thoureil
La petite église du village avec pause goûter sous les arbres
J'ai bien aimé les vitraux simples et non religieux
Toues cabanées amarrées au quai
Une jolie maison secondaire
L'œuvre d'un artiste local sur la bord de la route
Abbaye de Saint-Maur
L'église de Saint-Mathurin-sur-Loire
Les piles de l'ancien Viaduc de Mauriller
Le pont de la ville des Ponts-de-Cé
KM
806
KM
806
Ingrandes-le-Fresne-sur-Loire

Ingrandes

Ce matin, départ à 10h comme à mon habitude.

J'arrive assez rapidement à Bouchemaine. Petite ville à l'exact confluence de La Maine, qui, plus en amont à Écouflant, regroupe La Mayenne et ... La Sarthe. Ces 2 rivières sont navigables sans difficultés. Avec un petit bateau à moteur, il aurait été facile pour moi de remonter jusqu'au Mans ou pourquoi pas me reprocher de Meslay-du-Maine en empruntant La Mayenne.

Je poursuis tranquillement ma progression en croisant les bouées de chenal. Bouées vertes et rouges qui matérialisent un canal de navigation sans risque pour les embarcations dont le tirant d'eau est nettement supérieur à celui d'un canoë-kayak. Ici, toues, gabares et autres bateaux traditionnels croisent péniches ou petits bateaux de plaisance, sans faire de vagues.

Plus tard, j'arrive au confluent du Layon dont la rive gauche porte l'essentiel de l'appellation "Coteaux du Layon". Il est midi. Le temps pour moi d'accélérer afin d'arriver à Chalonnes-sur-Loire pour un bon resto et déguster ledit vin!

Après avoir flâner dans la petite ville il est temps de reprendre la pagaie. Je poursuis sur le "Grand Bras" de La Loire - à gauche. Loire, qui, quelques kilomètres en amont, se sépare afin de donner naissance à une grande île habitée : l'île de Chalonnes.

La ville de Montjean-sur-Loire, en rive gauche, et son grand pont qui enjambe la Loire, marquent la fin de l'île. Ici, le fleuve retrouve un large lit qui souvre sur Ingrande, visible à l'horizon. Je m'arrêterai à mi-parcourt pour planter ma tente sur les hauteurs d'un champ avec une très belle vue sur le fleuve et la ville.

Le confluent entre La Loire et La Maine (à gauche)
En arrivant sur Chalonnes-sur-Loire
Le petit patio où je m'installe tranquillement sans personne
La carte! Le choix est impossible! Ce n'est pas facile tous les jours...
Pélardon rôti au miel et au thym (fromage de chèvre local)
Pavé de rumsteck, sauce roquefore et ... Coteau du Layon
Salade de fruits, puis mousse au chocolat! J'ai dis que le choix était difficile
L'église de Chalonnes-sur-Loire
Un des 3 ponts donnant accès à l'île
Un bateau pour la pêche au guideau (voir Google 😝)
La passerelle de la pointe de l'Île de Channones
KM
837

Bill à tenu à vous envoyer ses photos de la journée...

Pour ma part la journée à été semblable aux autres. La première moitié du parcours était agréable et les kilomètres se sont rapidement enchaînés.

Vers midi, j'ai fais une pause à Saint-Florent-le-Vieil ou je suis aller acheter quelques vienoiseries et un sandwich. J'ai laissé mon canoë sur la rampe de mise à l'eau du jolie petit port en pierre. J'ai rejoint l'abbatiale perchée sur le haut de la ville. Son parvis offre une vue imprenable sur les bras de La Loire. La petite forêt dense, sur le versant qui soutient l'édifice religieux, présente de nombreux petits chemins et escaliers de bois qu'il est plaisant d'emprunter pour rejoindre le bord du fleuve. Les parcours ont été remis en état et aménagés par des bénévoles, nécessitant plus de 3000h de travail.

En chemin, les pelles mécaniques œuvrent pour remettre en état certaines parties des berges. Les épis sont façonnés, consolidés ou détruits. Je vous laisse le soin d'aller consulter l'article suivant qui explique parfaitement bien le rôle de ces constructions :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%C3%89pi_(maritime)

La deuxième moitié du parcours a été plus sportive. Le vent s'est levé et comme à chaque fois, je dois redoubler d'effort pour progresser. Mais l'objectif est atteint. J'ai même pu prendre quelques minutes pour m'arrêter à Champtoceaux et voir le Moulin Pendu. Deux thèse s'opposent quant à son usage. Soit un péage, à l'époque ou La Loire empruntait les arches en forme d'ogive, soit un moulin dont les roues à aubes étaient suspendues et pouvaient s'abaisser et se relever en fonction du niveau de l'eau.

15 min après cet arrêt, je me rend au camping de Oudon. Il est 18h et grand temps de me reposer les bras et de prendre une bonne douche.

Quelques maison à la sortie de la ville d'Ingrande
Une magnifique toue cabanée
Œuvre d'art sur les quais de Saint-Florent-le-Vieil (plus haute que moi!)
L'abbatiale
Un des passages donnant accès à la forêt de l'abbatiale
Terrain de jeu de "la boule de sable" spécifique à cette partie de la Loire
Une fenêtre ouverte sur la Loire depuis les petits chemins de la forêt
Une toue touristique
En quittant Saint-Florent-le-Vieil
Entretien des berges et réfection des épis
La petite ville de la Patache
Vestiges du Moulin Pendu
Le petit port de Oudon et, à gauche, la rampe de mise à l'eau
KM
860
KM
860
Nantes

Nantes

La nuit à été mouvementée. Le camping est implanté à proximité d'une voie ferrée. En soirée les trains sont assez nombreux et principalement les autorails qui desservent toutes les petites gares afin de déposer les usagers après leur journée de travail. Je pensais que le rythme de passage serait moins soutenu la nuit, et même si c'est vrai, cela reste très bruyant et j'ai été réveillé à plusieurs reprises.

Ce début de matinée était l'occasion de faire un point sur la zone de débarquement finale, à Nantes. Les quais en hauteurs, les digues et tout autre aménagement urbain ne facilite pas les possibilités. La capitainerie m'a permis d'y voir plus clair et de sélectionner le meilleur point de sortie tout en bénéficiant d'un parking attenant. Demain, il me restera 6km à parcourir, soit un peu moins d'une heure de navigation. À midi, je quitterai définitivement le fleuve et l'aventure que ce long périple m'a offert prendra fin (oui je m'arrête la car après, en effet, ça fait loooooin 😆).

Les premiers coups de pagaies sont données vers 11h et le flux du fleuve, impacté par la marrée descendante me fait progresser à 8km/h (c'est très bien!). C'est seulement après une pause goûté vers 13h que le sens du courant va s'inverser! Les marrées, à l'embouchure de Saint-Nazaire, influent fortement sur le flux du fleuve et aussi sa hauteur. A l'endroit où je suis, au moment où j'écris ces lignes, là hauteur varie de 2m. Le sens du courant du fleuve étant donc inversé, ma vitesse va chuter à environ 4 ou 5 km/h.

En arrivant à proximité de Nantes, d'importants travaux ont lieu sur le fleuve. Sur les berges, les pelles mécaniques extraient des blocs rocheux aussi gros que des voitures. A quelque centaine de mètre, une chargeuse trône sur un ponton de béton et d'acier au dessus de La Loire. Les camions dumper acheminent les blocs de roches et les déversent à ses pieds. Le puissant grapin de l'immense machine saisi une poignée de blocs et, après une rapide rotation de 180⁰, les dépose dans une sorte de container de tôle et d'acier, flottant en contrebas. L'ambiance est impressionnante, tant visuelle que sonore. Le bruit des moteurs des engins, celui des blocs de roche qui s'entrechoquent ou encore le fracas assourdissant de la pierre contre la tôle. Tous ces mouvements et se bruit dans l'unique but de dompter la Loire et ses caprices.

Plus loin, un bateau-machine, plus silencieux mais très impressionnant, semble travailler le fond du fleuve. Derrière lui, un gros tuyau soutenu par de gros flotteurs jaunes, serpente sur plusieurs dizaines de mètre et crache une eau marron.

Encore plus loin, une pelleteuse juchée sur une plate-forme au beau milieu des eaux attend sa livraison de pierres. Pierres qui sont chargées dans le fameux container flottant en bord de rive. Je croise d'ailleurs le convoi qui génère beaucoup de vagues et fait tanguer ma minuscule embarcation.

Je ne vois pas le temps passer en observant tous ces bras mécaniques s'agiter et j'arrive aux portes de Nantes. Encore 45 bonnes minutes et je serais sur la terre ferme de l'île de Nantes. L'heure d'arrivée est parfaite, le niveau de l'eau est encore haut et m'évitera ainsi de débarquer dans la vase! Le matériel est déchargé et la tente montée. Plus d'une heure s'est écoulée et le niveau d'eau à déjà baissé d'un mètre. Il faudra attendre environ 10h demain pour retrouver un niveau d'eau me permettant de remettre mon embarcation à flot.


Nantes
Le bivouac à la pointe de l'île
Le niveau d'eau dévoile la vase, les pierres et branchages

Petit test de mise en situation :

Je descente la Loire en canoë et j'arrive sur cette bouée de chenal bâbord. (On néglige les bandes vertes qui indiquent une fonction un peu différente).

Réponse A : je passe à droite.

Réponse B : je passe à gauche.

Réponse C : je m'en bat les c@%€*ille

Réponse D : je ne suis pas concerné par la réglementation

KM
866
KM
866
Port de plaisance de Trentemoult

Le dernier coup de pagaie

Le vent souffle dans les branchages des arbres qui m'entourent et dissimulent ma présence aux riverains. Au milieu de cette végétation je perçois chaque bruit de la ville. Les klaxonnes, les sirènes. Les bass résonnent dans les voitures aux vitres noires teintées et bien fermées. D'autres, sont plus raisonnables avec le volume, mais les vitres ouvertes permettent de facilement entendre les mélodies. Les voix et les rires des promeneurs sur la digue se font de plus en plus rare à la tombée de la nuit. Sur le pont ferroviaire, en aval, les trains passent régulièrement. C'est un son mêlé de roue en fer et de ventillateur de machinerie. Les moteurs des avions grondent au décollage. Tous ces bruits va-et-viennent sur un fond sonore continuel de moteurs en tout genre modulés selon l'éloignement et le sens du vent.

Je prend mon dernier départ. La Loire est basse. J'ai oublié de tenir compte du décalage entre la marrée de St-Nazaire et Nantes. Je vais devoir mettre les pieds dans la vase pour rejoindre le fleuve.

J'emprunte le bras de droite nommé La Madelaine pour rejoindre le petit port de plaisance. Il fait froid. Le ciel est gris et le fleuve est couvert de petits cercles formés par l'impact des gouttes dont le bruit me fait penser à des applaudissements. Les derniers encouragements sur la dernière ligne droite. C'est maintenant la marrée qui se joint à moi pour pénaliser ma progression. Sur les ponts, les parapluies défilent et la collection hiver des coupes-vent et déjà sortie.

Une fois les 9 ponts franchis, j'aperçois la grue Titan Jaune et dans son prolongement, à la pointe de l'île, la grue Titan Grise, dernières témoins de l'activité portuaire et de la construction navale d'après guerre à Nantes. Elles sont toutes deux classées monuments historiques.

Ici, le bras de la Madelaine retrouve le bras de Pirmil et La Loire s'élargit. Les vagues redoublent de force et de hauteurs. Le passage des bateaux avec leur remous rend périlleux mon avancée. Mais déjà, j'aperçois au loin la silhouette d'une petite personne qui agite vigoureusement le parapluie sensé l'abriter. Comme un paparzzi prêt à tout, elle brave le vent et la pluie pour tenter d'obtenir le cliché parfait. Mon approche est difficile et le petit port que je devais rejoindre est dangereusement envasé. Je débarquerai donc sur un semblant de plage juste à côté. Le canoë se tanque dans le sable et je met pied à terre et quitte La Loire avec émotion.

La pluie a cesser et le matériel est chargé dans le coffre de la voiture. Un dernier hisse et oh et voilà le canoë sur les barres de toit. Lui qui m'a transporté chaque jour peut enfin se reposer et se faire transporter à son tour.

Je me retourne une dernière fois pendant que la voiture s'éloigne.


Un grand merci à tous d'avoir suivi, lu et commenté mon périple. Bien qu'ayant un côté solitaire j'ai beaucoup apprécié ces échanges et ces partages de lecture quotidienne. Ayant profité de l'ici et maintenant, j'ai été ému d'avoir pu transmettre une part de mes émotions et de voir, à travers vos réactions, se qu'évoquait mes récits. C'était un accompagnement fort agréable. 🙏🌈


Un peu de patinage artistique (ou non...) avant la mise à l'eau
Grue Titan Jaune pouvant soulever 80 tonnes
Grue Titan Grise pouvant soulever 50 tonnes
La collation d'arrivée ☺️

Merci également d'avoir joué le jeu pour le test. La réponse est D. Le canoë fait parti des embarcations dites de plage et n'est pas soumis au code nautique. Mais pour aller plus loin, un bateau qui croise un bouée bâbord et qui navigue dans le sens conventionnelle (vers le port) doit passer à droite de la bouée bâbord.

Et, pour aller encore plus loin, il s'agit réellement d'une bouée de chenal préféré (présence des 2 bandes vertes). Cette bouée indique que le chenal recommandé se trouve donc à droite, (couleur rouge dominante et forme cylindrique), mais que celui de gauche peut également être emprunté (bandes vertes de meme couleur que la bouée tribord). Ce cas de figure est rencontré bien souvent à la pointe d'île dont les 2 bras sont navigables mais avec une recommandation pour la droite ou la gauche.