Carnet de voyage

Marseille

7 étapes
22 commentaires
 avec 
2 participants
Pour sortir de l'hiver, un city-trip à la découverte de la cité phocéenne, avec un petit arrêt à Lyon.
Du 22 au 28 février 2023
7 jours
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22
fév
22
fév

Après un lever nocturne pour un TGV Inoui partant à 6h30 de Bruxelles, nous arrivons 4h plus tard à Lyon, escale d'une bonne journée, avant Marseille.

 Lyon Part-Dieu

Nous le rejoignons le centre ville par les quais le long du Rhône, bien aménagés et permettant déjà de sentir l'ambiance lyonnaise... toutefois certaines informations sont difficiles à comprendre, n'est-ce pas Patricia ?

Après avoir traversé le Rhône, nous glanons quelques renseignements à l'office du tourisme, de la place Bellecour.

place Bellecour

Après le Rhône, voici la Saône que nous traversons pour rejoindre le Vieux Lyon. De part et d'autre de la rivière se répondent les 2 collines : "celle qui prie" Fourvière, et "celle qui travaille" La Croix Rousse.

Nous empruntons "la Ficelle" (petit funiculaire) pour gravir le colline de Fourvière. Dès la sortie de la station, on est saisi par l'imposante masse de la basilique. Cette impression se confirme par la décoration intérieure plus que chargée.

Depuis l'Antiquité, cet endroit a toujours été un lieu de culte. La présente basilique a été édifiée en 1870, à la suite d'un vœu exaucé, celui de ne pas être envahi par les Allemands lors de la guerre franco-prussienne.

Lyon se déploie au pied de la basilique (à voir idéalement par temps clair 😉)

De l'autre côté de la colline se trouve le site antique : théâtre, Odéon et musée. Inauguré en 1975, ce musée, construit en béton, épouse la colline avec des ouvertures sur le site. Il abrite des œuvres majeures telles que les Tables Claudiennes, la mosaïque du cirque, et d'autres qui font le bonheur de Cathy.

Nous terminons la journée par la découverte du Vieux Lyon, avec les quartiers Renaissance, Saint-Jean et Saint-Paul.

Nous essayons de suivre un parcours des "traboules", passages étroits et discrets reliant plusieurs maisons ou rues. A l'origine, elles permettaient le transport, rapide et à l'abri des intempéries, de la soie depuis les ateliers vers le fleuve. Elles ont ensuite joué un rôle important pour la Résistance lyonnaise lors de la 2e guerre mondiale.

Nous clôturons notre visite express du Vieux Lyon par la visite de la cathédrale Saint-Jean, tout récemment restaurée. Nous sommes accueillies par une chorale qui répète des chants. La polyphonie est magnifique. C'est dans cette ambiance musicale que nous découvrons l'horloge astronomique.


Tout cela nous a donné faim et un repas dans un petit bouchon sympa (tenu par ... un carolo !) s'impose.

23
fév

Après une bonne nuit et un beau buffet petit déjeuner, nous nous mettons en route pour une exploration urbaine. Nous sautons allégrement les époques pour nous retrouver au 21e siècle !

A la confluence du Rhône et de Saône, se trouvait l'ancien port de Lyon en activité jusqu'en 1997. Un grand projet de développement urbanistique s'est alors mis en place. Les anciens docks, entrepôts et douanes ont ainsi été réhabilités et transformés, grâce au travail de plusieurs architectes. De grandes entreprises s'y sont ensuite installées.

Autour d'un plan d'eau, de nouveaux bâtiments résidentiels ont aussi été construits, ainsi qu'un centre commercial.

Au bout de la presqu'île, s'érige le tout nouveau musée des Confluences (ouvert en 2014), destiné à la compréhension de l'humain et du monde. Son architecture de verre, béton et inox s'ouvre sur la ville et la nature.

Il reprend les collections du musée Guimet de Paris et du museum de Lyon.

Nous écrivons ces lignes dans le train qui arrive à Marseille dans un petit quart d'heure.

24
fév

Après une bonne nuit tranquille dans notre appartement, nous descendons la rue de la république pour atteindre rapidement le Vieux-Port. La météo fut une bonne surprise : douceur, et petit soleil.

C'est ici que tout a commencé, il y a 2600 ans ... Aujourd'hui encore, le Vieux-Port est le cœur névralgique de Marseille. Il s'y passe toujours quelque chose. Et les grandes pages de la ville se sont inscrites ici.

Une des plus terribles eut lieu il y a 80 ans, en janvier 1943. Une exposition, intéressante et humaine est consacrée à la destruction des vieux quartiers et à la déportation de ses 20 000 habitants. Quelques rares monuments en réchappèrent, comme l'Hôtel de Ville (17e siècle) et la Maison Diamantée (16e siècle), ...

C'est l'architecte Fernand Pouillon qui reconstruisit entre 1947 et 1953 une bonne partie du quai, au bord du Panier.

Nous quittons le Vieux-Port avec en ligne de mire le clocher des Accoules, une des plus anciennes paroisses de Marseille.

Enserré entre le quai du port, la place de la Major et la rue de la République, le Panier est le plus ancien quartier de Marseille. Abritant autrefois les marins, il est actuellement en rénovation et on le découvre à travers escaliers et ruelles pittoresques.

Le street Art drôle et impertinent colore ses murs.

Au coeur de celui-ci, est construit en 1640 un hôpital pour "renfermer les pauvres natifs Marseille": la Vieille Charité. Une église est érigée au centre de cet austère bâtiment, construit par Pierre Puget.

Nous rejoignons la mer en passant par la cathédrale de la Major. Cet impressionnant édifice domine l'entrée du port et ses dimensions sont comparables à l'église Saint-Pierre-de-Rome.

Nous empruntons ensuite le boulevard du Littoral pour découvrir la réhabilitation des anciens docks (400 mètres de long !) de la Joliette, lancée en 1995. Différents architectes de renom y ont contribué. La rénovation des différents bâtiments est particulièrement réussie : bureaux, commerces, restaurants et artistes.

D'autres bâtiments ont profité de cet élan urbanistique. 

C'est sous le soleil couchant, que nous rejoignons le Vieux-Port, en faisant un détour par le Mucem et le fort Saint-Jean.

Devant l'Hôtel de Ville, une manifestation commémore le triste premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine.

25
fév

Ce samedi, nous décidons de saisir le pouls de la ville...à la découverte de ses quartiers très différents et typés. On passera vraiment d'une atmosphère à l'autre au cours de cette journée !

Le long de la Canebière, différentes enseignes ont réinvesti avec succès d'anciens bâtiments : hôtels, banques etc... 

Un petit crochet par le Palais Longchamp construit au début du 19e siècle à l'arrivée du canal amenant l'eau de la Durance à la ville de Marseille. Celui-ci permettait de distribuer une eau de qualité à ses habitants.

Différents musées se partagent cet immense espace arboré. 

Nous redescendons par le quartier du Cours Julien et là changement d'ambiance. Ce quartier fait la part belle au Street Art tantôt militant tantôt plus poétique. Il accueille des ateliers de créateurs et des artistes.

Nous rejoignons le quartier populaire de Noailles où se croisent toutes les cultures .

Au sein de celui-ci, subsistent de très anciens commerces tels que "l'Herboristerie du Père Blaise" (présente depuis plus de 2 siècles) et la labyrinthique "Maison Empereur" (plus vieille quincaillerie de France, fondée en 1827 et toujours aux mains de la même famille depuis 7 générations !)

Nous atteignons par les rues commerçantes Saint Ferréol et Paradis le quartier de l'Opéra où nous en profitons pour nous restaurer. Petit clin d'oeil au cinéaste Henri Verneuil qui raconte dans deux de ses films "Mayrig" et "588 rue Paradis" le quartier de son enfance.

Si Joëlle n'apprécie pas les colonnes en façade, Cathy aime la devise de l'opéra 😉

Nous découvrons ensuite le quartier de l'ancien arsenal des Galères réaménagé à la fin du 18ème siècle. Il présente une unité architecturale exemplaire . Une harmonieuse place à l'italienne occupe son centre.

Remontant la rue Sainte (ça ne s'invente pas !) nous rejoignons l'abbaye Saint Victor à l'histoire longue et tourmentée qui se lit dans son architecture. Dans ses gigantesques cryptes, se trouvent exposés des sarcophages antiques païens et chrétiens.

Devant l'abbaye en restauration, une esplanade permet d'admirer la vue sur le Vieux-Port et le fort Saint Nicolas.

26
fév

Grâce à Patricia, nous prenons le bus 50, à la gare Saint-Charles pour nous rendre à Aix où a lieu le Festival International des Carnets de Voyage en Provence qu'elle souhaite visiter.

Porte d'Aix à Marseille

Le Festival se tient dans une ancienne manufacture d'allumettes, à côté de la Cité du Livre.

Un ciel lumineux incite Cathy et Joëlle à profiter des éclairages pour visiter la ville.

Nos pas nous mènent à la cathédrale Saint-Sauveur, situé sur l'ancien forum romain d'Aix.

Elle abrite plusieurs trésors, entre autre un des plus anciens baptistères (5e siècle) de France, dédié à Saint-Jean.


Nous avons la chance de profiter d'une visite guidée personnalisée du plus petit cloître de Provence, attenant à la cathédrale. Notre guide passionné et compétent, nous partage sa passion, et nous dévoile le programme théologique et les détails de sa réalisation artistique. Il nous invite à suivre le chemin de pensée des chanoines du 12ème siècle. Nous abordons successivement des scènes de l'Ancien Testament, du Nouveau Testament et de la vision historique et politique de l'Eglise de cette époque.

Une fois la visite terminée, nous poursuivons notre découverte d'Aix à travers places, rues et fontaines. Patricia de son côté visite la ville et d'autres contrées à travers des carnets de voyage .

Le ciel bleu a entretemps disparu, le vent a tourné, la pluie s'est invitée et le temps a fraîchi...il est temps de rentrer 😉

27
fév

Nous comptons aujourd'hui rentabiliser le "ticket 10 voyages", conquis de haute lutte hier soir 😉

1er voyage en bus 60 jusqu' à la "Bonne Mère", étape incontournable pour tous les Marseillais et leurs visiteurs.

Sur un piton calcaire , dominant la ville à 160 m d'altitude, Notre-Dame de la Garde est un fidèle repère dans le paysage urbain et ne se perd jamais de vue. L'actuelle basilique date de 1853 construite sur un site où se sont succédés différents lieux de culte antérieurs.

De style romano -byzantin, l'église est couronnée d'une statue de la Vierge étincelante de 11 m de haut et d'un poids de 7 tonnes.

Du haut de ce promontoire s'étend toute la ville et le Port de Marseille ainsi que les montagnes autour que nous découvrons saupoudrées de neige .

Nous pénétrons à l'intérieur et sommes frappées par la luminosité et les couleurs chatoyantes des mosaïques dédiées à la Vierge Marie.

Un extraordinaire collection d'ex-voto illustre l'histoire de Marseille et de la France . Les formes peuvent être différentes mais la piété populaire reste semblable.

Le 2 ème voyage en bus 60, métro et bus 1 nous amène Boulevard Michelet, à la Cité Radieuse, oeuvre majeure du Corbusier.

Lors de sa construction, en 1952, La Cité Radieuse fut surnommée ironiquement "La Maison du Fada" par les Marseillais dubitatifs. Nous profitons d'une dynamique visite guidée proposée par l'Office du Tourisme et qui nous permet de permet de visiter certains lieux habituellement inaccessibles comme l'appartement témoin. Les 330 appartements ne sont pas très hauts de plafond et disposent d'une double exposition vers la mer et vers les collines.

L'ensemble est conçu comme un "village vertical", les couloirs sont appelées "rues" . Aux 3ème et 4ème étages, se trouvent les rues commerçantes pour permettre aux "villageois" de vivre en totale autarcie.

Sur le toit-terrasse, au 9ème étage, Le Corbusier avait souhaité rassembler la Culture sous toutes ses formes : solarium, gymnase et école maternelle, toujours en activité aujourd'hui...

Même si cette cité a été fort décriée lors de sa construction , grâce à son avant-gardisme, elle a petit à petit séduit les Marseillais et est depuis 2016 inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco

28
fév

Au programme aujourd'hui, la visite d'expos et de musées. Tout d'abord le musée de l'Histoire de la ville de Marseille, construit à l'emplacement de l'ancien port grec ( à l'ombre d'un gigantesque centre commercial 😉)

Le musée parcourt au travers de très riches collections d'objets variés, les 2600 d'histoire de la ville.

Ensuite, Patricia et Joëlle choisissent d'en apprendre davantage sur le savon et son histoire, tandis que Cathy préfère étoffer ses connaissances sur les docks romains.

Une petite expo montre les différentes étapes et machines pour réaliser le célèbre petit cube.

Le musée des Docks romains s'est installé juste à l'endroit d'une découverte faite en 1947 lors de la reconstruction du Vieux-Port. Les archéologues ont retrouvé l'un des entrepôts de la ville contenant de gigantesques "dolia", jarres enfouies d'1, 70 m de hauteur et d'une contenance de 1800 à 2000 l.

Le site est assez exceptionnel mais les archéologues se posent encore beaucoup de questions : était-ce un lieu de stockage de vin d'importation ou ou contraire un lieu permettant l'exportation du vin produit dans l'arrière-pays provençal ? Ce petit musée contient également des pièces qui ont été retrouvées dans les différentes épaves marines fouillées dans la baie de Marseille.

Le récit de cette journée (écrit avec les secousses du TGV retour) clôture ainsi ces quelques jours passés dans le Sud, au fil de l'Histoire. Nous vous remercions pour vos commentaires et l'attention avec laquelle vous avez suivi nos pérégrinations .