Carnet de voyage

Lot et Cantal

18 étapes
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C
Cathy Jenard
Après le confinement, 15 jours pour découvrir ces petits coins du sud de la France.
Du 3 au 20 juillet 2020
18 jours
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Départ de Bruxelles le 3 juillet pour Le Blanc dans la Brenne où nous logerons pour une nuit dans un petit gîte. Un peu moins de 700km de route.

Il nous restera 250km pour arriver à Gourdon dans le Lot. Le gîte du Brugayrou nous accueillera pendant une semaine.

La deuxième semaine nous serons dans le Cantal à Saint-Christophe-les-Gorges.

Avant de revenir en Belgique pour la fête nationale 😀 , nous ferons une escale de 2 jours dans la Loire.

Voici la carte détaillée de ces lieux d'hébergements.

Après une route fluide de 630km, nous sommes arrivées dans la Brenne, région aux "mille étangs" chère à Georges Sand.

Lors de nos haltes, nous avons découvert les aires de repos "post coranavirus".

Nous rejoignons le gîte de "la grande borne" dont le nom vient de la borne toute proche.


La journée se clôture dans le jardin aux couleurs du coucher de soleil.

Bonne nuit et à demain.

Après un bon petit déjeuner offert par notre hôte, nous nous sommes mises en route pour notre première destination à 300km.

Trouver du pain pour le pique-nique du midi fut la mission la plus ardue de la journée : aucune boulangerie dans les villages traversés, 3 boulangeries fermées dans la petite ville voisine, il.a fallu pousser jusqu'à Argenton-sur-Creuse pour en trouver une !

Trouver le gîte dans le hameau des Vitarelles, fut nettement plus simple grâce aux indications avisées du propriétaire.


Nous apprenons par le propriétaire qu'il a appartenu à un comte déchu, par la suite est devenu hangar à tabac, et depuis 1984 est gîte de France.

Nous rejoignons Gourdon pour obtenir les informationss touristiques. L'employée de l'Office du Tourisme, derrière son masque et du plexi, fait le maximum pour nous donner les informations les plus actualisées possible. Aucun folder n'est en libre accès, il faut les lui demander; il faut s'assurer de l'ouverture des sites en leur téléphonant.

Ces quelques contraintes ne nous empêcheront pas de profiter des richesses de la région.


Nous profitons à notre retour au gîte de son "parc".

Aujourd'hui randonnée de 4h autour du gîte, à travers petits hameaux en pierre de pays, bois et champs pour découvrir les ruines majestueuses d'une abbaye cistercienne.

Inculpé de catharisme, Guillaume de Gourdon, pour attirer la clémence des inquisiteurs, a légué en 1242 à l'abbé d'Obazine (Corrèze) une partie de ses terres pour y construire une abbaye cistercienne, l'abbaye Nouvelle, au dessus de la vallée du Céou.

"Pluie du matin n'arrête pas le pèlerin", pourtant nous sommes restées à l'abri sur notre terrasse. Nous y avons ainsi relu le récit de nos aventures dans le Latium; pique-niqué avec le pain de maïs conquis de haute lutte par Joëlle.

Avec l'arrivée du soleil, nous avons commencé notre circuit en Bouriane.

Ici, les châtaigniers, les bruyères, les fougères évoquent les abords du Périgord ... L'eau est omniprésente et la terre y est rouge et ocre comme la pierre des villages et bastides.

Village de Salviac

Nous avons découvert dans le village de Salviac l'église Saint Jacques le Majeur construite entre les XIIIe et XVe siècles. Elle possède des vitraux du XVIe siècle et se trouve sur le chemin de Compostelle (variante de Rocamadour).

Le ruisseau de Pâques traverse le village et alimente le lavoir. Nous avons aussi admiré une impressionnante fontaine.

Bastide de Cazals

Cette bastide, fondée en 1319, devait participer pour le roi d'Angleterre, au front fortifié, face aux possessions du roi de France. Elle possédait une grande place carrée et un dessin régulier des rues y arrivant.

Village de Marminiac

Ce village était un des relais sur la voir romaine reliant Cahors à Périgueux. On peut y découvrir l'église Saint-Vincent datant du XIIIe siècle qui faisait partie comme la Tour des Anglais du système de défense.


La journée se termine par un apéro chez les proprios où entre anecdotes et traits d'humour un chevreuil a pointé le bout de son nez...

Sitôt le petit déjeuner avalé, nous prenons la route pour le Causse en suivant l'itinéraire proposé par le propriétaire.

Premier arrêt à Couzou


La route nous mène ensuite face à Rocamadour, haut lieu de pèlerinage.

L'arrêt suivant est à Rignac, village de poche mais charmant.

Après le pique-nique, nous poursuivons notre découverte avec deux "Plus beaux villages de France". Tout d'abord Loubressac sur un éperon rocheux, tellement bien restauré qu'il ressemble un peu à un musée en plein air.

Ensuite Autoire, au fond d'une reculée, ancien lieu de villégiature des notables de Saint-Céré, ville voisine.

Une petite randonnée nous mène au pied de la cascade.

Pas rasassiées, nous poursuivons en montant vers le château des Anglais, construit dans une anfractuosité de la falaise, pour attaquer le village d'Autoire.

Connaissez-vous la Pompéi lotoise ? Nous l'avons découverte ce matin.

A 10h, lors d'une visite guidée privée, l'enthousiaste propriétaire du château de Lantis nous a raconté la curieuse histoire du lieu.

Alors que sa famille croyait avoir acheté un terrain avec un vieux pigeonnier pour y camper, en le débroussaillant, elle découvre successivement la toiture et les étages supérieurs d'un château militaire du 15e siècle. Ce château n'était alors répertorié nulle part. Aujourd'hui, 28 ans plus tard, les fouilles continuent et sont au niveau des caves.

Nous poursuivons la découverte du coin avec une randonnée de 10km entre prés et chênes truffiers.

Ce soir notre propriétaire nous a donné un "bon de sortie" pour aller visiter avec lui la Dordogne by night.

Hier soir, Nadine et André nous ont partagé leurs coups de ♥️ le long de la Dordogne..

Nous avons ainsi rejoint Domme, bastide royale, construite sur un éperon rocheux dominant la Dordogne.

Notre route rejoint le château de Castelnaud.

Nous terminons par le château et la chapelle de Montfort.

Ce matin nous roulons jusqu'aux Arques, village où vécu et travailla le sculpteur Zadkine. Un petit musée y est consacré.

L'église abrite aussi 2 oeuvres : une pietà et le Christ en Croix.

Nous continuons notre descente vers le Lot et Cahors en passant par le minuscule village de Thedirac qui abrite malgré tout un château et une église fortifiée.

Étape majeure sur les chemins de Compostelle, Cahors enserrée dans un méandre de Lot, abrite des sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO : la cathédrale Saint Étienne et le pont fortifié Valentré.

Sarlat *** n'étant qu'à une demi heure de route, nous aurions eu tort de ne pas pousser une tête jusque là.


Sarlat s'est développée autour de'une abbaye bénédictine fondée à la fin du 8e siècle. En 1295, un traité permet à la cité de s'émanciper de l'autorité religieuse. Elle est désormais administrée par des consuls. Au 13e et 14e, elle devient ville de foires et de marchés et prospère.

Quasi détruite lors de la guerre de 100 ans, les sarladais reconstruisent leur ville et édifient entre 1450 et 1500 la plupart des hôtels particuliers.


La cathédrale Saint-Sacerdos est élevée au 16e et 17e siècle. Derrière son chevet se dresse " la lanterne des morts" : tour cylindrique du 12e siècle surmontée d'un cône. Son utilisation est incertaine...

On découvre aussi des enfeux dans lesquels étaient enterrées les personnes les plus notables de la cité.

Sarlat pourrait paraître figée dans le temps, pourtant en 2008, l'architecte Jean Nouvel est intervenu sur l'ancienne église Sainte-Marie, déjà privée de son choeur, pour y réaliser des halles gourmandes.

Allergiques au canard sous toutes ses formes et à la truffe, passer votre chemin 😃

Nous aurions regretté à l'issue de notre semaine lotoise de ne pas visiter le centre de Gourdon, la petite cité proche de notre lieu d'hébergement.

Gourdon est une petite cité médiévale construite autour de son château fort, détruit au 17e siècle. Elle s'organisait en différents quartiers liés aux activités économiques, la principale étant celle du drap.


Après avoir salué nos hôtes, nous faisons une courte halte à 2km de Gourdon pour découvrir au creux d'un vallon la chapelle Reine des Neiges. Elle est un lieu de pèlerinage en raison de sa source miraculeuse.

Nous poursuivons notre route vers Souillac où nous attend l'église abbatiale Sainte-Marie et son chevet roman d'une symétrie parfaite à faire pâlir un prof de math 😉


Une autre richesse nous attend à l'intérieur : un portail roman sans doute de la même facture que celui de Moissac.

L'étape suivante est Martel, la ville aux 7 tours, qui est jumelée avec Nassogne. 😉

La ville est née d’une convergence de routes, un axe antique Nord-Sud croisant un axe Ouest-Est où transitaient le précieux sel de l’Atlantique et le vin d’Aquitaine. Cette situation privilégiée fait de Martel une riche cité marchande dès le début du XIIème siècle. A la même époque, elle devient une étape importante sur la route du pèlerinage vers Rocamadour.

Cette richesse passée est encore bien visible aujourd'hui au travers de ses hôtels particuliers remarquables.

Nous quittons le Lot, traversons une partie de la Corrèze pour arriver dans le pays de Salers ( Cantal).

Après la route d'hier, nous randonnons aujourd'hui autour de Pleaux. Au programme une randonnée de 11km avec un point culminant à 730m et un point de vue.

Nous traversons une région d'élevage de vaches avec ses marchés à bestiaux encore bien vivaces aujourd'hui.


Arrivées au Puy Bouval, le point culminant, nous découvrons un magnifique point de vue et une statue de l'abbé Filiol prêtre réfractaire, arrêté et guillotiné en mai 1793.


Nous faisons à ce moment là connaissance de "Milou", nom présumé du chien qui nous accompagnera pendant 3 heures jusqu'à la fin de la balade.

Après un coup de téléphone sans suite à son propriétaire, nous le ramenons en voiture à l'endroit d'où il avait surgi devant nous.

Nous terminons la journée en profitant du jardin.

SALINS

La cascade de Salins est installée dans un écran de roches volcaniques et de forêts. Elle laisse s'échapper la rivière Auze par un jet d'eau d'une trentaine de mètres. Lorsqu'on passe derrière celle-ci par un petit chemin, on a pour fond sonore le bruit assourdissant de l'eau s'écrasant au pied de la falaise.

 Vidéo de la cascade

On remarque une cavité creusée dans cette coulée de lave et de là une source jaillit : la fontaine des druides selon la légende.

En poursuivant le sentier de randonnée, on rejoint par un pont suspendu un autre ruisseau : le Monzola.

Dans le village de Salins, on découvre la mignonne petite église romaine Saint-Pantaléon.

MAURIAC

Mauriac est l'une des plus anciennes cités du Cantal. Née il y a environ 2000 ans (des traces d'un fanum gallo-romain y ont été découvertes), elle prend son essor dès le 9e siècle avec la fondation du monastère Saint-Pierre de statut royal.

La salle capitulaire et la galerie du cloître ont été redécouvertes en 1985 par un boulanger faisant des travaux d'aménagement.

Au 11e siècle, la basilique Notre-Dame des Miracles a été construite et la cité devient alors un grand centre de pèlerinage.

On y trouve aussi le second collège jésuite fondé en France au 16e siècle (avant celui de Paris !), ainsi que l'hôtel d'Orcet, actuelle sous-préfecture.

Mais au fait, savez-vous pourquoi nous avons intitulé l'étape d'aujourd'hui "Au pays de Sheila" ? N'hésitez pas à noter vos idées en commentaire !

Pour éviter les éventuelles festivités du 14 juillet, nous décidons de randonner aujourd'hui.

Au programme, la rando intitulée "Nozière" : 11km - 3h.

Elle fait une boucle autour de Pleaux en traversant les hameaux avoisinants, et la campagne environnante avec une vue sur les monts du Cantal.

C'est une randonnée facile sur les chemins, petites routes et à travers les champs.

Nous terminons la journée dans notre jardin avec de la lecture et des jeux de société.

Vu le temps maussade, aujourd'hui c'est en voiture que nous visiterons la haute Dordogne.

Sur le trajet, une halte à Barriac-les-Bosquets nous permet de visiter l'église romane exceptionnellement ouverte car un photographe professionnel y prend des photos.


Ensuite, nous rejoignons la Dordogne sur laquelle se dresse le barrage hydro-électrique de l'Aigle, construit durant la seconde guerre mondiale et inauguré le 15 octobre 1945.

Il est aussi surnommé "barrage de la résistance" car malgré la guerre, on a poursuivi sa construction pour permettre à la France libérée de bénéficier de ressources énergétiques nouvelles.


Le chantier a accueilli des ouvriers de tous les horizons (prisonniers évadés, militants antifascistes italiens et espagnols, ...). Les baraques d'habitation construites à l'époque sont devenues pérennes et forment l'actuel village de Aymes. En 1942, en liaison avec Londres, le barrage participa à un réseau clandestin de résistance. Une stèle rappelle cet épisode.

Sa mise en eau a provoqué la disparition de plusieurs villages.

Sa construction était très avant-gardiste pour l'époque. Les maquettes réalisées pour tester différents types de construction sont toujours visibles actuellement.

Après un pique-nique à La Mazière Basse en Corrèze, nous repassons la Dordogne vers Anglards-de-Salers pour visiter la château de la Trémolière.


Dans ce château du 15e siècle, sont exposées 10 tapisseries représentant "le bestiaire fantastique". Elles ont été tissées au 16e siècle et redécouvertes par le curé de la paroisse dans le grenier au début du 20e siècle.

Le verger de Déduit (héros du Roman de la Rose) clôture la visite de ce château.

C'est à nouveau sous un ciel maussade, que nous prenons la route vers deux des plus beaux villages de France : Tournemire et Salers prononcez " salé"

A Tournemire, nous avions réservé une visite guidée du château d'Anjony. L'intérieur y est richement décoré - fresques à motifs religieux ou mythologiques,, tapisseries et mobilier- mais il vous faudra venir jusqu'ici pour les admirer car les photos intérieures sont interdites.

Ce château appartient depuis sa création au 15e siècle, à la même famille "les Anjony".

La visite s'achève sur le chemin de ronde d'ou on peut apercevoir la vallée de la Doire

Le petit village de Tournemire s'étale tout en longueur et présente de belles maisons au toit de lauzes ou d'ardoises.

L'église consacrée à Saint-Jean-Baptiste possède un coeur roman du 12e siècle.

Les seigneurs de Salers apparaissent dès le 11e siècle. (Ils participèrent à deux croisades). Sous la protection du château, une petite ville se forma et s'agrandit grâce au commerce de la laine, du fromage et des mules.

La cité est remarquable par son unité architecturale "Renaissance", un lieu idéal pour tourner des films d'époque.

Pour notre dernière journée, nous restons dans les environs proches du gîte.

Première découverte sur notre chemin, un lieu de parachutage d'armement destiné à la résistance française, par l'aviation américaine le 14 juillet 1944. Ce fut le plus grand largage de jour de toute la guerre !

Nous descendons par une petite route boisée vers le barrage d'Enchanet, construit en 1950.

Le lac de retenue s'étend sur 15km en amont car la vallée de la Maronne est fort étroite. Au hameau Longayroux, au bord du lac nous entamons une petite randonnée qui est censée offrir à chaque tournant des points de vue sur le lac, mais comme les 🌳 ont grandi, on le devine ...

On pique-nique au bord du lac.

Nous rejoignons le gîte en passant par Saint-Christophe-des-Gorges.

Aujourd'hui, nous avons roulé un peu moins de 400km pour remonter jusqu'à la Loire. Une belle route sans encombres, sauf quelques tracteurs, nous a permis de voir au loin la chaîne des Puy avec le Puy de Dôme.

Un arrêt à Tauves pour acheter du pain, nous a permis de découvrir ce charmant petit village, authentique qui propose depuis plus de 46 ans dans les anciennes halles, les œuvres de plus de 70 artisans de la région.

Il possède aussi un monument aux morts original qui montre la douleur des civils locaux endeuillés.

En remontant la mythique Nationale 7, nous arrivons à Sancerre, perché sur son piton rocheux à 312 mètres de hauteur au milieu des vignes.

En nous rendant à l'Office du Tourisme, nous avons eu un avant-goût de cette petite cité médiévale que nous visiterons demain matin.

Pour profiter de la fraîcheur matinale et de moins de monde dans les rues, nous visitons Sancerre en suivant le fil d'Ariane (un gros trait rouge sur le sol). Nous avons ainsi parcouru des quartiers moins fréquentés de la ville.

Initialement, nous avions prévu une balade autour de Sancerre dans les vignes, mais la chaleur (plus de 30 degrés) et les pentes nous ont refroidies. 😉

Nous nous sommes donc rabattues sur le Canal Latéral à la Loire : autre monde, autre rythme ...

Ce canal long de près de 200km relie Digouin à Briard et fut construit au milieu du 19e siècle.

Une petite excursion de l'autre côté de la Loire, nous conduit à Donzy pour y voir ce qui reste du Prieuré Notre Dame du Pré.

Demain retour en Belgique. Cette étape clôture donc notre séjour. Merci à tous ceux qui nous ont lues, suivies et commenté nos étapes.