La météo assez clémente, consultée hier soir, nous incitait à visiter la ville de Dole. La réalité fut tout autre : pluie au lever, éclaircies au petit déjeuner, et averses annoncées dans la journée, nous ont forcées à revoir notre programme. Nous décidons donc de profiter de l'accalmie matinale pour randonner le long de la Loue ; une visite en intérieur s'imposant pour l'après-midi.
La randonnée de 11 km serpente entre les villages de Ounans et Chamblay. Elle nous permet de traverser divers milieux naturels : prairies, champs cultivés, bras morts de la rivière, et la Loue.
Le ciel menaçant tout au long de la promenade finira par lâcher ses eaux ... et c'est trempées que nous sommes rentrées au gîte !
Il nous manquait encore un peu d'eau et nous allons la chercher au cœur de la terre et cette fois, elle est salée. Nous visitons la Grande Saline et le musée du sel de Salins-les-Bains.
Entre 250 et 65 millions d'années avant notre ère, la mer recouvrait une partie de la région. En se retirant, elle laissa d'importants dépôts salins qui s'enfoncèrent dans le sol, formant des gisements de sel, appelés sel gemme. Au contact de ces gisements, les eaux souterraines se chargent de sel, donnant naissance à des sources salées. Dès le premier millénaire avant notre ère, les hommes tirèrent parti de ces sources, puis creusèrent des puits pour extraire la saumure. Portée à haute température, celle-ci produit le sel que nous connaissons. On appelle sel ignigène, ce sel obtenu par combustion.
Véritable ville dans la ville (un mur de 10 mètres de haut et une seule porte l'isolaient du reste de la cité), les salines ont développé au cours des siècles plusieurs systèmes d'extraction : noria, roue hydraulique et forage.
Noria
Roue hydraulique
Forage (19e siècle)
Une monumentale galerie de 165 mètres de long relie les 2 puits d'extraction. Elle permettait de protéger des intempéries la saumure extraite. Un patient travail de déblaiement a été nécessaire pour la rendre accessible à la visite. Néanmoins, nous circulons 3 mètres plus haut que le sol d'origine.
La visite se poursuit par la salle d'évaporation où la saumure était chauffée, grâce au bon vieux système de l'hypocauste, à haute température pour en récupérer le sel. Même si le travail était pénible, les ouvriers sauniers jouissaient de conditions sociales avantageuses pour l'époque : 8h de travail par jour, pension, prime de naissance, ...
Le sel, appelé l'or blanc, a permis le développement économique de la ville. Plusieurs bâtiments en témoignent.
Si Salins est aujourd'hui ville thermale, il en existe d'autres. Pourrez-vous les identifier ? N'hésitez pas à noter vos réponses en commentaires.
Deux forts puissants construits par Vauban protègent la cité. Parmi ceux-ci le fort Saint-André qui date de 1674.
La journée se termine comme elle a commencé ...