Carnet de voyage

Aveyron

15 étapes
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 avec 
C
cathyj
Entre Rodez et Conques, 15 jours pour découvrir cette partie de l'Aveyron. Au programme, randonnées, et visites culturelles.
Du 13 au 31 juillet 2023
19 jours
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13
juil

Départ ce matin à 9h, pour rejoindre notre première étape à Saint-Amand-Montrond. Voulant éviter les bouchons annoncés dans la région parisienne, nous choisissons un itinéraire bis, via Reims, Troyes, Auxerre et la Charité-sur-Loire. Nous croisons ainsi Woinic.

une idée de sa taille ? Notez-la en commentaire 

Ensuite, entre Troyes et Auxerre, nous pique-niquons à Pontigny, siège d'une ancienne abbaye cistercienne, dont subsiste la splendide abbatiale. Dans les années 30, y ont été organisées "Les Décades de Pontigny". Elles rassemblaient les plus grands intellectuels et artistes de cette époque.

Sur la route, nous traversons, La Charité-sur-Loire, cité du livre ... sans nous y arrêter 😀

Un trajet sans encombres, c'est vraiment le pied !

14
juil

Au programme ce matin, l'abbaye cistercienne de Noirlac, toute proche de notre lieu d'hébergement que nous avons eu la chance de visiter avec très peu de monde ... étonnant vu la taille du parking ! (effet du 14 juillet ?).

Située au bord du Cher, dans un environnement préservé, l’abbaye de Noirlac déroule près de neuf siècles d’une histoire riche et souvent tourmentée.

A l'aide d'un livret de visite fort bien fait, nous parcourons le monastère et ses jardins, en suivant la vie des moines.

La vie monastique s'organise autour du cloître, particulièrement bien conservé.

Nous parcourons d'abord la partie réservée aux frères convers, à l'ouest du cloître : le cellier et juste au-dessus leur dortoir. Tout est prévu pour qu'ils restent séparés des moines, même dans l'église.

Au nord du cloître se trouve l'abbatiale, fort vaste et dépouillée, comme le veut la règle cistercienne. Le soleil du matin éclaire magnifiquement le chœur de l'église.

Les lieux réservés aux moines sont à l'est et au sud du cloître : la salle capitulaire, le chauffoir/scriptorium (Cathy, en bon prof, traque les fautes de latin 😀), l'énorme réfectoire de 9 mètres de haut avec sa chaire de lecteur encastrée dans le mur, et à l'étage le dortoir.

Le tout dans des jardins tout récemment réaménagés, qui mettent en valeur l'édifice et poussent au farniente ou à la méditation. A votre avis que fait Joëlle ?

L'allée des tilleuls a été plantée par le premier propriétaire laïc qui a racheté l'abbaye après la Révolution française. Les majestueux arbres sont désormais classés.

Nous avons découvert sur notre route Drevant, une "petite cité de caractère". Mais quel ne fut pas notre surprise en constatant que ce minuscule village était autrefois une bourgade gallo-romaine d'une certaine importance ! Vous avez dit hasard ? bizarre !

La cité abritait autrefois un imposant sanctuaire dédié à une divinité non encore identifiée, 2 ensembles thermaux enfouis sous l'école et la salle communale et un théâtre. Tout cela en bordure du Cher

Le Canal du Berry, creusé au 19ème siècle pour relier Montluçon au canal latéral de la Loire à des fins économiques longe le bas du village.

Drevant n'a pas encore livré tous ses secrets : il abrite un prieuré clunisien et une église pour le moins curieuse. Son horloge n'a en effet qu'une aiguille et devant elle, on trouve un menhir couché servant de "pierre des morts".

Si vous avez deviné l'heure à laquelle nous avons visité l'église, notez-la en commentaire.

La réponse à la question d'hier est : le sanglier Woinic mesure 10 m de haut

A l'issue de ces découvertes, nous avons rejoint Clermont-Ferrand par monts et par vaux et en suivant une précédente étape du Tour de France à l'envers !

15
juil

Nous avions décidé de loger à Clermont-Ferrand pour pouvoir visiter l'"Aventure Michelin", située à 2 pas de notre hôtel.

Ce musée ouvert en 2009, propose de découvrir l'histoire, l'actualité et l'avenir de Michelin à travers une mise en scène originale dans 10 espaces thématiques.

C'est au coeur du plus grand site de production de la ville , dans un ancien atelier industriel que cet espace de découvertes a été créé.

Les frères Edouard et André Michelin, un tandem complice et complémentaire ont essayé d'améliorer le confort des vélos, charrettes, voitures, trains (les fameuses "Michelines") tracteurs...en "roulant sur de l'air" grâce à des pneus démontables, montés sur chambre à air.

Pour faire connaître leurs innovations, ils ont participé voire créé divers événements ou défis sportifs.

Michelin s'intéresse également à l'aviation et produit pendant la 1ère guerre mondiale pas moins de 2000 avions pour les armées françaises et américaines.

L'entreprise s'implique très tôt dans les questions sociales à travers diverses initiatives, souvent très en avance sur leur temps : logements équipés d'électricité et de gaz, services sociaux , associations sportives , service médical, magasins, écoles...

stade de rugby de l'Association Sportive Montferrandaise (1922)
Fontaine de piscine Michelin (aujourd'hui détruite)

Soucieux de préserver l'emploi de ses ouvriers pendant la 2ème Guerre mondiale , Michelin a diversifié sa production en fabriquant des objets du quotidien pour éviter la réquisition de ses usines.

L'autre trait de génie de l'entreprise Michelin est sa communication à travers son "Bibendum"

Bibendum est né sous le crayon de Marius Rossillon dit "O'Galop" 

Rapidement Bibendum tisse des liens de confiance et d'amitié avec le public au point de devenir une icone mondialement connue et reconnue.

A partir des années 1960, il part à la découverte des côtes françaises avec sa caravane publicitaire des "Jeux de plages".

De nombreux produits dérivés sont imaginés...

Pour user les pneus, il faut voyager sans se perdre. Michelin innove là aussi et propose cartes, guides et signalisation routière (il est à l'origine de la numérotation des routes françaises !)

Véritable révolution technologique , le pneu "Radial" est breveté en 1946 et équipe actuellement la quasi-totalité des véhicules.

Nous avons repris la route avec une carte Michelin, l'application Via Michelin et avec des pneus Radial et sommes arrivées sans encombres à la Gaillardie.

16
juil

Après une bonne nuit tranquille, nous partons à la découverte des environs de notre gîte. A notre programme, une randonnée de 12km à partir de Mouret, centre de la commune où nous résidons.

Après 3 jours de route, c'est l'occasion de nous dégourdir les jambes et de profiter de la belle nature environnante. Le météo est idéale : beau et pas trop chaud !

Les fermes fortifiées en grès rose, attirent notre regard, ainsi que la chapelle de Saint-Jean-le-Froid, lieu de pèlerinage.

Une pause s'impose, nous rejoignons le Grand-Mas où nous pique-niquons à l'ombre de son église gothique. Nous passons quelques minutes à retirer un à un, de nos vêtements et chaussures, les fruits de la bardane qui y restent accrochés. Les épines de ces fruits minuscules sont à l'origine de l'idée du Velcro.

Nous rejoignons Mouret situé sur une petite colline, qui au Moyen-Age, était le siège d'une importante co-seigneurie. Pas moins de 4 châteaux reliés entre eux par des murailles et des fosses, appartenant à des seigneurs différents occupaient cette hauteur. On en distingue encore certaines tours.

Certains toponymes rappellent une ancienne présence des loups, loups qui revenus actuellement, causent des problèmes aux éleveurs de la région.

Nous vous laissons contempler les paysages panoramiques que nous avons admirés tout au long de la randonnée.


Nous avons rédigé cette page de blog en profitant du jardin idéalement ensoleillé !

17
juil

Route aujourd'hui vers Conques, étape majeure sur un des chemins de Saint Jacques (la voie du Puy-en-Velay ou GR65).

Vu l'accès difficile au village dans les gorges du Dourdou, nous privilégions l'utilisation de la navette prévue. Nous sommes séduites par l'homogénéité de ce village construit en flanc de colline (d'où son nom Conca). Nous débarquons en plein Moyen-Age !

La cité était entourée d'une enceinte de schiste percée par 4 portes.

Porte du Barry, surmontée d'un étage d'habitation 

La pièce maîtresse du village est sans nul doute, l'abbatiale Sainte-Foy (11e et 12e siècle), qui abrite les reliques de Sainte-Foy dont les miracles ont attiré de nombreux fidèles.

Toutefois, l'origine du village est plus ancienne, elle remonte au 8e siècle lorsque l'ermite Dadon s'y établit et fonda une communauté monastique.

Après la découverte de ce magnifique village, nous partons pour randonner dans les hauteurs autour de la cité. Nous traversons d'abord le Dourdou, et ensuite, le chemin grimpe dans les châtaigniers (autrefois, indispensables à la (sur)vie des paysans) et offre de beaux points de vue sur le village, toujours plus haut !

les vaches profitent-elles de ce beau point de vue ? 

Au sommet, les panoramas sont d'autant plus beaux que la montée a parfois été rude ! (450 mètres de dénivelé depuis la rivière).

Nous redescendons vers Conques, à contresens du Chemin de Saint Jacques, et nous découvrons les chapelles de Sainte Foy (sans faire sonner la cloche) et celle de Saint Roch.

Nous regagnons le centre du village en retraversant le Dourdou sur le pont "romain" 😀 Il n'a rien de romain, mais ce nom est issu d'une mauvaise traduction de "Romieu", qui signifie tout simplement "pèlerin".

Une fort belle randonnée dans un écrin de verdure protégé !

Nous y retournerons pour une visite nocturne de l'abbatiale, l'occasion de vous expliquer plus longuement les scènes de son tympan.

18
juil

Vu la canicule annoncée, nous avons préféré visiter une ville avec des possibilités de replis climatisés : magasins, librairie, musée, ... Notre choix s'est porté sur Figeac, au bord du Célé (affluent du Lot) et nous n'avons pas été déçues. La chaleur quoique présente restait assez supportable car le ciel s'est couvert l'après-midi.

Nous suivons le circuit pédestre de découverte de la ville proposé par l'Office du Tourisme.

Au Moyen-Age Figeac fut une ville prospère grâce au commerce avec des villes européennes et des bords de la Méditerranée. En témoignent des riches demeures construites au fil des siècles que le circuit nous fait découvrir. Nous constatons avec plaisir le soin apporté par les habitants à leur patrimoine.

La technique de construction des maisons à pans de bois se développe après la guerre de Cent Ans car elle permet de construire rapidement et avec des matériaux préfabriqués. Elles sont souvent couronnées de soleilhos, des greniers ouverts.

Au bord du Célé, l'abbatiale romane Saint-Sauveur (11e - 14e siècles) nous rappelle celle de Conques.

L'ancienne salle capitulaire de l'abbaye est devenue une chapelle à part entière, dédiée à Notre-Dame-de-Pitié. Elle reçut au 17e siècle des panneaux sculptés relatant la passion du Christ. C'est là que les pèlerins de Compostelle peuvent faire tamponner leur créanciale.

Au sommet de la ville, se dresse sans doute le plus ancien lieu de culte de la cité : l'église Notre-Dame-du-Puy. Nous profitons d'un joli panorama sur la ville.

Ville natale de Jean-François Champollion, Figeac abrite un grand musée dédié au déchiffreur des hiéroglyphes et à l'histoire des écritures du monde entier. L'occasion de se rafraichir un peu en apprenant beaucoup ! -😀

Au pied de ce musée, la place des Ecritures rend hommage à l'égyptologue avec une grande reproduction enchâssée dans le sol, de la pierre de Rosette.

Une vingtaine d'écritures dans le monde sont encore à déchiffrer ... n'hésitez pas à proposer vos services 😉

19
juil

Nous programmons aujourd'hui une randonnée autour de Muret-le-Château à quelques kilomètres du gîte. Ce village est dominé par le château que possédait les évêques de Rodez. (11e, 15e et 20e siècles).

Les vieilles maisons se regroupent autour de l'église reconstruite à la fin du 18e siècle.

En 2016, lors de la réfection du porche de l'église, on a retrouvé de façon inattendue, une statue d'un Christ aux liens, qui se trouve actuellement dans l'église.

La rivière Douze qui serpente dans la village a alimenté jusqu'à 6 moulins, et quitte le village avec une jolie cascade.

Nous entamons notre randonnée de 14km "Les corniches des Douzes".

Toute la question sera de choisir le bon chemin : nous devons jongler entre route, piste, chemin moutonnier, ou chemin caussenard.

Ces chemins nous mènent des châteaux plus ou moins restaurés, à une église fortifiée "tout en un" : église + presbytère à Lanhac.

Nous terminons par la découverte de Villecomtal, petite bastide avec des ruelles en damier le long du Dourdou.

Suite à la rencontre à l'Office du Tourisme avec Anne, qui nous a partagé son enthousiasme pour la région, nous avons reçu de la documentation pour occuper le reste de notre séjour (et bien plus !).

Nous parcourons les ruelles du bourg sous le bel éclairage du soleil couchant. Encore une fois, nous sommes touchées par la mise en valeur du patrimoine, dans un village aussi modeste.

Connaissez-vous la Petite Eglise ? Non pas celle sur la photo, mais le mouvement religieux d'insoumis, anciennement membres de l'Église catholique de France, ayant refusé la Constitution civile du clergé (1790) puis le concordat signé en 1801 par Bonaparte et le pape Pie VII. On les appela dans cette région "les Enfarinés" car selon les coutumes de l'Ancien Régime, ils se farinaient les cheveux pour assister à leurs offices religieux.

20
juil

Au programme aujourd'hui : la visite de Saint-Côme d'Olt (sur le Lot (en occitan)) et la découverte de curiosités géologiques.

Rentrées fort tardivement de notre journée de découvertes, nous limiterons nos commentaires mais pas les photos 😉

Saint Côme d'Olt

Village médiéval circulaire bien conservé, il abrite bien des curiosités : un château, une église dédiée à Saint Côme et Damien, son clocher "flammé", et sa porte Renaissance , de belles demeures , une chapelle des Pénitents et l'Ouradou (petit édifice marquant la fin de la peste de 1586, qui décima 3/4 des villageois !).

Clapas de Thubiès

Cet éboulis impressionnant a pour origine le démantèlement d'une véritable coulée de lave, plus haut dans la montagne.

Roquelaure

Sur le piton volcanique voisin, se dresse le hameau de Roquelaure avec le château privé, sa chapelle à chevet roman et à nef gothique. De là-haut, nous admirons un magnifique panorama sur la vallée du Lot et le plateau de l'Aubrac.

Bozouls

Le "trou de Bozouls" est un site géologique unique, cirque naturel en forme de fer à cheval, creusé par le Dourdou dans le calcaire du Causse. Il a des dimensions impressionnantes : 400 mètres de diamètre et 100 mètres de profondeur.

Nous randonnons dans le fond de ce canyon pour remonter sur son éperon central et y découvrir l'église Sainte-Fauste.

Demain soir, nous retournons à Conques pour une visite nocturne. La publication quotidienne ne sera peut-être pas assurée.

21
juil

Vu que ce soir, on compte suivre la visite nocturne de Conques, on part pour un randonnée autour de Marcillac, cité des vignerons qui nous permet de rentrer suffisamment tôt.

Le sentier longe d'abord la rivière le Créneau pour ensuite grimper sur le côteau. Nous traversons la voie ferrée qui va de Rodez à Capdenac.

Nous découvrons ensuite, le joli hameau de Gradels, niché au sommet. A peine entrées dans ce village, nous remarquons les belles maisons de style Renaissance. Domaine des vignes, Gradels prit de l'allure quand le grand archidiacre de la cathédrale de Rodez y fit construire un manoir en 1625.

Dans ce mini hameau qui nous semblait "au bout du monde", nous avons aussi assisté, le temps de notre court passage à un ballet de véhicules de tout genre : taxis, automobiles, livraisons, tracteurs !

Notre chemin de crête nous permet d'admirer l'immensité du paysage à 360 degrés. On y voit le vignoble de Marcillac. Développé par les moines de Conques il y a plus de 1000 ans, ce vignoble déroule ses 200 hectares de vignes entre Conques et Rodez.

Nous redescendons vers Marcillac, en passant par Roques, superbe hameau constitué de belles maisons en pierres calcaires et d'un château.

Dans notre descente nous croisons, à nouveau, la ligne de chemin de fer au niveau de l'ancienne gare de Marcillac.

Nous terminons par la visite de Marcillac, dont le centre nous semble bien moins entretenu que le tour de ville. On y retrouve l'église et son clocher toulousain octogonal, la chapelle des Pénitents Blancs et sa lanterne des Morts.

Les traces de l'activité viticole sont omniprésentes dans le bourg ... jusque 'au monument aux morts qui représente un vigneron pleurant les disparus de son village.

Nous repartons en fin de journée pour Conques. Nous nous arrêtons au point de vue de Bancarel pour prendre des photos de la ville au soleil couchant. Le point de vue est magnifique.

Et là badaboum ... point de nocturne de Conques, mais découverte des urgences de Rodez ! Plus de peur que de mal, une entorse du genou pour Cathy.

Après les 52 kilomètres de randonnées effectués, nos bottines seront pour la suite du voyage mises au chômage 😀 😀. Notre programme sera du repos pour ce week-end.

23
juil

Aujourd'hui, journée farniente et ludique. Nous profitons à fond du gite et de son environnement proche.

Nous affinons nos tactiques ludiques dans des jeux que certains reconnaîtront sans doute.

24
juil

Pierre Soulages (1919–2022) est l’une des dernières grandes figures de l’art moderne. Son œuvre, exposée à travers le monde, est prolifique : plus de 1 550 toiles. Il est le maître incontesté de la peinture au noir, d’une abstraction radicale au service de la matière et de la lumière. Sa carrière est couronnée par l’ouverture d’un musée à Rodez en 2014 suite à une donation d’un ensemble de ses œuvres.

Vu la météo maussade, nous décidons de visiter ce musée ... d'autant plus qu'il est possible d'y avoir un fauteuil roulant; 😉

L’œuvre de Soulages présente une qualité méditative, et l’artiste a d’ailleurs revendiqué son intérêt pour le zen et les cultures orientales. Ne cherchant pas à représenter le réel, il peint et grave en se laissant guider par sa liberté, renonçant à tout débordement lyrique. Ses œuvres, d’ailleurs, ne portent pas de titre.

Le noir est, chez Soulages, une obsession et une quête. Il radicalise l’usage de cette couleur dans son œuvre à la fin des années 1970. La lumière, en se réfléchissant sur la surface, joue une place prédominante dans ce travail où la couleur est profonde, et qu’il qualifie, à partir de 1979, d’outrenoir.

Un même tableau noir vu de différentes positions

En 1987, Soulages se consacre à une grande commande publique : les 104 vitraux de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques qui l’avait profondément impressionné lors d’un voyage scolaire en 1931 (ou 1932). Il y travaillera durant sept ans avec le maître-verrier Jean-Dominique Fleury.. Un documentaire nous explique la quête quasi mystique de l'artiste pour trouver un verre parfait .

travail préparatoire de l'artiste 

Et voici ces vitraux en place dans l'abbaye que nous avions visitée lundi passé.

Noir c'est noir mais il y a de la lumière à y voir

Nous avons "fait la fermeture du musée " et avons visité l'expo temporaire consacrée aux dernières oeuvres de Soulages, quasi centenaire, toutes seules 😉

25
juil

En totale opposition avec ce que nous avions découvert jusqu'à présent, nous avons plongé dans le passé minier et industriel de la région. L'exploitation minière commencée au début du 19e siècle, s'est terminée en 2001. Elle a profondément marqué le paysage. Si en 1824, le duc Decaze fonda la ville portant son nom pour exploiter la houille et développer l'industrie sidérurgique, les localités voisines subirent également de profonds changements urbanistiques.

Nous commençons notre plongée dans le passé par l'église Notre-Dame-des-Mines, dans le hameau de Combes sur les hauteurs de Decazeville. L'église remplace, en 1949, la chapelle en bois utilisée depuis 1879 par les mineurs de la mine du Banel. Au rez-de-chaussée sous l'église, se trouve actuellement une salle de réunion, qui fut auparavant le cinéma paroissial.

En 1951, Gabriel Genies décore tout le chœur avec des fresques évoquant la vie des mineurs, en parallèle de la Passion du Christ.

Les vitraux datent de 1967 et ont été réalisés par les moines d'En Calcat.

Nous découvrons aussi une émouvante crèche insérée dans une galerie de mine reconstituée.

Nous rejoignons notre deuxième halte "Les forges du Gua" en traversant des anciennes cités ouvrières.

Le quartier du Gua est né de l’installation des forges et l’exploitation des mines de charbon. Sur les plateaux où se dressaient les anciennes forges nous sont parvenues les cheminées à têtes ouvragées (inscrites aux Monuments Historiques) et le plan d’eau, trace visible de l'ancienne exploitation.

Ce quartier possède aussi un patrimoine religieux et civil intéressant : l’église Notre Dame du Gua et sa charpente métallique et l’école Jules Ferry, véritable palais scolaire !

Les Forges ont été le lieu d'un évènement tragique en 1869, à l'occasion d'une grève des mineurs qui tourna en émeute, violemment réprimée par l'armée. (14 victimes, hommes, femmes et enfant). Cet évènement inspira un passage de Germinal de Zola, et un poème à Victor Hugo. Un mémorial rappelle cette tragédie.

Troisième halte, le centre d'Aubin, au pied de la vieille ville située sur un piton rocheux, accessible par de nombreux escaliers que nous avons délaissés. 😉

Ce centre s'est développé proche des exploitations minières et beaucoup d'éléments y font référence.

L'église Notre-Dame d'Aubin est une édifice construit en style roman du 12e siècle et remanié au 15e en style gothique. Nous n'en avons pas visité l'intérieur car il faut la clé qui se trouve l'Office du Tourisme du village voisin.

Dernière halte, le centre de Decazville, avec son monument aux Morts qui rend hommage à la fois aux soldats tombés au combat et aux mineurs morts au travail.

L'église Notre-Dame du 19e siècle, abrite un trésor artistique : les 14 tableaux d' un Chemin de Croix peint 1862 par Gustave Moreau, artiste symboliste.

Un Chemin de Croix qu'il n'avait pas signé et que presque tout le monde ignorait et qui était pourtant là… Resté 100 ans dans l'anonymat, il est maintenant bien mis en valeur !

Avec la fermeture des mines, ces villes avaient perdu leur raison d'être et elles se réinventent : thermalisme, tourisme, chemin de Compostelle, nœud commercial, ...

26
juil

Aujourd'hui nous mettons le cap vers la vallée du Lot en quête de sainteté et de chocolat.

Premier escale, l'église Saint-Pierre de Bessuéjouls, oasis de calme dans son écrin de verdure, sur le chemin de Saint-Jacques. La tour de l'église est romane et le reste a été rebâti au 16e siècle.

œuvre d'André Debru 2009

En grès rose, sa particularité est de posséder une chapelle "aérienne" dédiée à Saint-Michel. Elle abrite de jolis chapiteaux et un autel du 12e siècle.

A une centaine de mètres, nous découvrons un bâtiment très bien rénové. C'était autrefois, un couvent fondé en 1760 pour l'éducation des jeunes filles pauvres.

Deuxième escale, l'église romane de Perse, toujours sur le chemin de Saint-Jacques. Une des plus ravissantes églises romanes de la région, elle est surmontée d'un clocher peigne.

Le "must" de l'église c'est son portail sculpté. Le tympan représente la Pentecôte. Le nombre curieux des apôtres s'explique par le manque de place. Le linteau évoque la pesée des âmes s'inspirant de celui de Conques.

L'édifice abrite un curieux bénitier, des chapiteaux historiés et des voûtes peintes.

Après cet apéro spirituel et la pause pique-nique, nous nous mettons en quête du dessert. Il se trouve au fin fond d'une vallée, à quelques kilomètres d'Espalion ... dans l'abbaye de Bonneval.

Cette abbaye cistercienne a été fondée en 1147 et a subi les sursauts de l'histoire. Abandonnée après le Révolution Française, elle a été restaurée par des religieuses trappistes qui depuis 1878, fabriquent du chocolat.

Nous terminons la journée par la visite d'Espalion, avec son musée des mœurs et coutumes du Rouergue, installé dans l'ancienne prison de la ville fermée en 1933.

Nous effectuons un petit tour de la ville en découvrant la chapelle des Pénitents Blancs de style baroque, dynamisée par une équipe de bénévoles.

Autour du Lot, un château Renaissance appelé le "Vieux Palais", le Pont Vieux (plus ancien bâtiment de la ville) qui possédait autrefois des tours et maisons et enfin, les calquières (anciennes tanneries) et leurs balcons de bois

Toute cette journée s'est déroulée sous l'œil attentif de Joseph et Marie, juchés à 45 mètres au sommet de l'église paroissiale et du Seigneur de Calmont.

27
juil

Nous roulons aujourd'hui vers Entraygues (prononcer Entrailles) petite cité située au confluent du Lot et de la Truyère. Le temps est magnifique et nous en profitons pour visiter "Le Don du Fel", situé sur les hauteurs d'Entraygues. Le panorama y est magnifique.

Ce lieu insolite est le pôle européen dédié à la céramique contemporaine, il a été pensé par l'artiste anglaise Suzy Atkins. C'est à la fois une galerie d'exposition, un atelier de création et de production, ainsi qu'un centre de formation.

Tout y est courbe et contre-courbe ... l'architecte, originaire de Rodez, a voulu symboliser le tour du potier et les réalisations, pas toujours d'équerre ainsi que la couleur de la terre. L'ensemble, presque organique, est assez harmonieux !

Nous redescendons ensuite vers Entraygues, en s'arrêtant pour admirer le pont gothique. Trop restauré (aux yeux de Joëlle) en 2018. Il date du 13e siècle et a été construit par les frères Pontifes. Jusqu'au début du 20e siècle des marchands et colporteurs se tenaient dans les refuges pour proposer aux passants leur marchandise.

L'eau et son effet miroir est un plaisir pour le photographe ! 

Nous pique-niquons au bord de la Truyère et au pied du Château d'Entraygues, datant du 13e siècle, défendant la ville au confluent des rivières. Il est actuellement en réfection pour être transformé en hôtel de luxe.

Munies du petit guide de visite de l'office du tourisme, nous parcourons la petite cité. Elle offre au regard ses vieilles rues, ses passages discrets, ses maisons à colombages et à encorbellement des 15e et 16e siècles. Parmi elles, la maison Valette dont le curieux portail en bois est classé depuis 1927. A votre avis, pourquoi cette porte comporte-t-elle 2 marteaux ?

Pour rentrer au gîte, nous traversons encore de somptueux paysages. 😀

28
juil

Après rangement et nettoyage du gîte, nous décidons de visiter Salles-la-Source.

Ce beau village s'étage dans un site surprenant. C'est la fin brutal du causse Comtal. Une rivière tombe en cascade de façon spectaculaire devant une jolie grotte moussue.

Nous visitons ensuite le musée des Arts et Métiers Traditionnels de la région. Il est situé dans une ancienne filature de laine, remarquable par sa magnifique charpente en coque de bateau renversé.

5000 outils et machines des métiers et activités liés à la terre, au bois, à la pierre, au fer, à l'eau et aux animaux y sont présentés. Une large place est laissée aux techniques locales. Beaucoup de ces objets ont été offerts au musée par des gens de la région.

Une exposition temporaire "Cochons : l'amour vache !" a retenu toute notre attention. En partant de l'animal, de son élevage et de son importance dans l'économie rurale, l'exposition aborde d'autres thématiques : la mythologie, les croyances, les religions, les légendes, les expressions, ... Maintenant, nous savons pourquoi les tirelires ont des formes de petits cochons ! Et vous ?

Ce soir s'achèvent nos vacances dans l'Aveyron. Nous en retiendrons la variété des paysages, le bleu du ciel, les cités de caractères, les routes sinueuses, la mise en valeur du patrimoine et la sympathie de ses habitants.

Nous vous remercions d'avoir suivi notre périple.