Cuba

Deux semaines à Cuba nous auront ouvert les yeux sur un pays dirigé par un socialisme extrême, coincé par un embargo dans le temps et tristement accablé par un tourisme de masse.
Du 9 au 24 juillet 2019
16 jours
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Jour 162 – vendredi 5 juillet

Notre bus vers Cancun part à 11h à la gare des bus. On fait notre sac (encore et toujours), prêts à passer notre 10ème frontière depuis notre départ en tour du monde !

On plaisante avec un petit garçon à la gare des bus pour faire passer le temps et on finit par embarquer dans un gros bus de voyage comme on en a plus vu depuis Medellin en Colombie ! C'est parti pour 3h de trajet pour remonter à la frontière. On ne sait pas si c'est le bus ou quelques chose qu'on a mangé avant d'embarquer mais on est tous les deux nauséeux pendant cette première partie du trajet : chouette. Heureusement les paysages béliziens sont toujours aussi jolis et nous occupent.

On quitte le Belize pour le Mexique: derniers paysages béliziens... 

On arrive à la frontière bélizienne et Jenny se rend compte qu'elle a oublié de garder un billet local. Depuis le début du voyage, on garde un billet de chaque pays traversé comme souvenir. Vite vite elle court l'échanger pendant que Ced fait la file. Ouf on a sauvé la collection hihi On reçoit notre tampon de sortie et on file avec le bus vers la frontière mexicaine. Là ça rigole un peu moins, on doit faire sentir tous nos sacs par les chiens de sécurité pendant qu'on se fait cacheter nos passeports. On a de la chance, le café qu'on transporte depuis la Colombie passe inaperçu, mais la petite partie que Ced a gardé de sa noix de coco par contre est confisquée. Tant pis il y en aura d'autres !

On doit encore passer la douane avant de remonter dans le bus. Rien à signaler, on est reparti pour les 5 prochaines heures. Notre mal de ventre est passé et on se met à regarder notre petite série pour passer le temps. On arrive en soirée à Cancun à la gare des bus et on meurt de faim. Par dépit on s'installe au MacDo d'à côté pour vite avaler une crasse avant de se mettre en route vers l'hostel qui nous attend. On peine un peu à le trouver et on vagabonde dans les rues en pleine soirée (il est déjà quasi 22h) en s'énervant. Heureusement on finit par le trouver ! On prend nos places dans le dortoir de 10 qui nous attend et on file à la douche avant d'aller dormir.

Jour 163 – samedi 6 juillet

Nous voilà donc bien au Mexique ! On a un peu de mal à réaliser surtout qu'on ne prévoit pas vraiment d'explorer le pays au moins avant notre retour de Cuba. Cancun c'est cher et on ne prévoit pas trop de se loger dans un des hôtels 4 étoiles avec plage privatisée haha Donc on profite de l'ombre des arbres de notre petit hostel décentré parce qu'ici il fait super super super chaud ! Pas beaucoup de vent et dès qu'on passe plus d'une seconde au soleil on a l'impression que notre peau brûle/fond. Agréable 😀

On fait un petit tour ce midi pour trouver un ATM valable avec notre carte et pour faire des petites courses pour les trois jours qu'on va passer ici. On a enfin de nouveau une vraie cuisine donc on va se remettre aux fourneaux et arrêter les restos $$$. On remplit notre cadis et on rampe sous la chaleur pour rentrer.

Jenny s'occupe du blog, tandis que Ced termine la gestion de la compta et geek sur son téléphone. On continue notre organisation du Mexique pour notre retour puisque à Cuba on risque de ne pas être connectés à internet.

On se prépare une marmite de petits légumes avec des pâtes ce soir et on déménage nos affaires dans un plus petit dortoir. Il faut dire que Jenny n'aimait pas trop le grand ; il n'y avait que des hommes et beaucoup de bruit. Nous voici prêts à passer notre deuxième nuit dans un dortoir de quatre avant de pouvoir passer à la chambre privée demain.

Jour 164 – dimanche 7 juillet

Réveil matinal ce matin ! On ne se fait pas au décalage horaire, pourtant ce n'est qu'une heure haha Du coup on est réveillés super tôt et ça tombe bien parce qu'en Belgique il fait encore clair. On en profite chacun de notre côté pour passer des petits coups de fils à la famille et prendre des nouvelles de nos proches.

Ce qui est sur c'est que Cancun ne manque ni de moustiques, ni de chatons hihi 

Jenny s'active au blog quasi toute la journée et Ced à son téléphone. Un dimanche comme à Bruxelles en somme : glande et repos au programme !

Jour 165 – lundi 8 juillet

Notre dernière journée à Cancun ne diffère pas beaucoup des autres. On profite surtout de la journée pour mettre au point les derniers détails pour notre voyage à Cuba et le début du Mexique ensuite. On va faire des dernières courses pour la journée et on va se renseigner pour les bus de l’aéroport pour demain. On joue aussi au coiffeur avec les tifs de Ced qui ne font que pousser!

Jenny termine le blog et Ced profite de la journée pour appeler quelques proches.

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Jour 166 – mardi 9 juillet

Le grand jour est arrivé ! Comme d'hab on a pas beaucoup dormi cette nuit de peur de ne pas se réveiller et on avait pas tout à fait tort ; avec l'airco et le ventilo on a à peine entendu les réveils ! Notre vol est à 11h50 mais nous devons être 3h en avance à l'aéroport pour le check-in et il faut que nous achetions une carte touristique obligatoire pour rentrer sur le territoire en plus. Bref on vise large pour ne pas avoir de problème et on quitte l'auberge avec nos affaires avant 7h du matin. On arrive à temps à la station des bus pour prendre le bus de 7h et en une demi-heure nous voici à l'aéroport. Comme prévu on poireaute en mangeant notre petit-déj avant que quelqu'un fasse son apparition au check-in à 9h passé. Entre-temps on a déjà nos tarjetas turisticas en poche, reste plus qu'à faire un rapide aller-retour à la douane pour faire cacheter notre sortie de territoire.

On a les tarjetas turisticas en poche: c'est parti pour Cubaaaa 

Direction ensuite la sécurité et on a encore 2h30 devant nous avant de décoller. On en profite pour avaler un petit quelque chose pour se remplir l'estomac : Ced opte pour des fajitas et Jenny pour un toast à l'avocat. Ça nous coûte un bras mais c'est très bon ! Jenny profite d'être à l'aéroport pour s'acheter une petite paire de lunettes de soleil provisoire pour Cuba en attendant de récupérer des nouvelles à l'arrivée de son papa.

On embarque à l'heure mais l'avion décolle avec plus d'une demi-heure de retard, à moitié vide.

En 50 minutes de vol on arrive déjà à La Havane mais il faut se montrer patient ici aussi, l'avion reste statique pendant 30 minutes de plus sur le tarmac sans nous laisser débarquer. On sort finalement de l'avion avec une heure de retard et on file récupérer nos bagages. Les 4 sacs sur nos dos et ventres on file vers la sortie pour retirer de l'argent en CUC (monnaie locale pour les touristes) et prendre un taxi.

Bye-Bye Cancun, Hello Cuba ! 

Le trajet dure 30 minutes avant d'atteindre notre casa et on observe déjà de nombreuses vieilles voitures sur les routes ! On est accueillis par le mari de Nadia notre hôte à la casa où on drope nos affaires rapidement avant de partir faire un tour. Tellement rapidement qu'on doit faire demi-tour au bout 4 rues parce qu'on a pas mis de crème solaire et que le soleil tape encore bien fort à 16h30! 😀 Une fois crémés on retourne voir le fameux Malecon, route qui borde la côte pour s'y balader dans un sens et puis dans l'autre. On observe les pêcheurs, les vieux bâtiments coloniaux partout et les vieilles voitures qui passent. On a déjà super hâte d'être demain pour aller visiter le vieux centre ! On passe au supermarché où il n'y a rien en rayon et où tout est au prix européen, donc très cher. On ne comprend pas bien leur système et on se demande comment ça marche ici...

Arrivée à Cuba: on est déjà super surpris par l'architecture russe et ravis de découvrir les vieilles voitures emblématiques.

En revenant on fait la connaissance de Nadia qui nous donne quelques mots d'explication justement sur la situation actuelle. On comprend que c'est pas la gloire en ce moment, que tout le monde vivote avec le peu qu'il a et qu'on a tout intérêt à se trouver des petits endroits locaux et pas chers pour manger si on veut éviter de se ruiner. Elle nous renseigne quelques endroits et on traverse la rue pour aller manger 2 burgers sur le coin d'en face. C'est pas très copieux mais ça fait l'affaire !

Jenny découvre qu'on a non seulement une sale de bain privée mais qu'en plus celle-ci contient un pommeau de douche mobile (et non fixé au mur) pour la toute première fois du voyage ! Ced a droit à une danse de la joie pendant 10 minutes: merci le pommeau haha Une bonne douche s'impose avant un gros dodo.

Jour 167 – mercredi 10 juillet

Le réveil sonne tôt ce matin pour que nous ayons le temps de tout faire avant et après les heures de soleil les plus chaudes.

On a un peu du mal à émerger mais on se met rapidement en route pour le centre de la vieja Havana en passant par l'énorme Capitol au centre. On s'arrête à un endroit repéré précédemment dans le guide pour petit-déjeuner où on nous sert des petites bruchettas. Très bon mais pas assez copieux pour Ced.

Balade dans la Vieja Havana ; contraste entre le Capitol paraissant flambant neuf et les maisons coloniales en ruines

Il est déjà 10h30 et grand temps de se mettre en route pour prendre le bus à deux étages hop-on/hop-off. On file à la Feria San José et on saute dans le bus. Il longe toute la côte est et nord de la ville en pénétrant de temps à autre les terres pour des courts arrêts au Parque Central, au cimetière, ou encore au Puente Almendares.

Tour en Hop-on Hop-off pour aller voir les points de vue plus loin de la ville 

Nous faisons l'aller en une fois et nous arrêtons au demi-tour au cimetière de Christophe Colomb tant connu. On se demande si ce dernier est d'ailleurs enterré ici mais on ne trouve pas sa tombe... Tant pis! Jenny et ses parents ont fait un passage à ce cimetière lors de leur voyage en 1998, passage immortalisé par une photo (voir ci-dessous). On tente de retrouver le même endroit pour refaire la même photo et Jenny finit par le trouver parmi les nombreuses allées. On admet qu'on a pas dû chercher longtemps parce qu'on était pas loin hihi Du coup on refait la même photo 21 ans plus tard 😀

1998 VS 2019 : le jeu des 7 différences

On tombe sur deux suisses sexagénaires et sœurs super gentilles dans le cimetière et on papote pendant presque 1h : elles sont sur la fin de leur voyage à Cuba, tout tip est bon à prendre! Et puis ce sont des grandes passionnées de voyage donc on a beaucoup de choses à se raconter. Il semblerait qu'elles aient même transmis le syndrome à leurs enfants car l'une a une fille qui habite en Nouvelle Zélande dont on prend les coordonnées; ce serait rigolo de rencontrer mère et fille sur des continents différents.

Le joli cimetière de Christophe Colomb 

Les nuages gris se font de plus en plus nombreux et on décide de reprendre le bus ensemble. On quitte les copines pour descendre à la Plaza de la Revolucion, endroit emblématique où Fidel Castro a tenu de longs discours, parfois jusqu'à 8h d'affilé! Ce qui devait arriver, arriva: on se prend une drache phénoménale et on court se réfugier avant même d'avoir pu apercevoir la place en question. On a jamais entendu un tonnerre aussi fort ! La pluie semble ne pas vouloir passer, on prend donc vite un cliché trempés pour dire que et on file à la gare des bus pour acheter nos tickets pour après-demain. Seulement il semblerait que tout soit à l'arrêt à cause de la pluie: impossible donc d'acheter les billets maintenant. Gloups. On rentre bredouille complètement trempés avec un prochain bus. De retour dans le centre, on avale vite un petit bout au resto et on rentre se réfugier à la casa pour se sécher et ne plus sortir.

Le déluge à la Plaza de la Revolucion 

Jour 168 – jeudi 11 juillet

Ce matin on se réveille avec difficulté. En effet, mine de rien, en 3 jours on s'est rapproché de 2h de décalage de l'Europe.. donc pour nous on se lève vraiment tôt. Si on rajoute le fait qu'on a eu du mal à s'endormir tous les 2, cela donne 2 zombies le matin 😀

Bref, ce matin on va prendre notre petit-déjeuner dans un autre café afin d'explorer une autre partie du centre. Nous avons bien fait car c'est plus copieux que ce que nous avons pu manger à Cuba jusqu'à présent. Du coup, Ced est ravi !

Ensuite, on profite de la « fraîcheur » du matin pour aller se balader le long des murailles de l'estuaire pour observer la vue sur la ville et les différentes fortifications « Castillos » construites à l'origine contre les pirates. En se baladant, nous revenons vers les plus petites ruelles en profitant inlassablement des vieilles voitures et des vieux bâtiments.

On profite de la vieille ville de la Havane un dernier jour 

On finit par se laisser tenter par la visite d'un petit château avec un musée à l'intérieur. Quelle n'est pas notre surprise de voir différentes maquettes de bateaux en bois du temps des colons ainsi que des trésors retrouvés dans les fonds marins !

On s'instruit au Musée 

Après cette ravissante découverte, nos estomacs nous baladent vers une sandwicherie repérée la veille : bien mais pas foufou. Comme dit Cédric : « Ça aurait vraiment pu être pire ! ». Sur ce, il en reprend un 2ème car on va pas se laisser mourir de faim...

On continue la balade... 

Nous sommes tout proche d'un petit marché « artisanal » qui vend différents souvenirs donc on y passe rapidement et enfin on se dirige vers le fameux musée de la Révolution.

Ce musée est très mal structuré, donc on met du temps à rassembler les morceaux d'histoire qui y sont racontés. En effet, on y parle de la vie de Che Guevara, Fidel Castro et autres fameux révolutionnaires. Ensuite un bout d'histoire sur la guerre froide avec une vision très différente de la version américaine. On y apprend en vrac que la CIA n'a pas du tout aimé que les révolutionnaires mettent dehors le dictateur en place Batista (qui s'est finalement enfui avec plusieurs millions de dollars du peuple Cubain..). Ils ont donc tout fait pour renverser le nouveau pouvoir en place : en introduisant différentes maladies contre les animaux, plantes ou humains sur le sol cubain (dont la dengue qui a causé des centaines de morts infantiles et une autre maladie qui a tué plus d'un millions de cochons sur l'île), effectuant des milliers d'opérations de sabotage (dont un avion explosé remplis de civiles), engageant des mercenaires composés de la bourgeoisies déchues pour faire un débarquement raté,... Une fois de plus, le point de vue de l'histoire dans ces pays du monde est bien différent que dans les manuels occidentaux.

On est horrifiés par ce qu'on voit et par ce que le peuple cubain a traversé, mais on est ravi d'apprendre et de s'ouvrir l'esprit.

Nos guibolles n'en peuvent plus et comme il a plu tout le temps de notre visite au musée (bien joué, Jenny prévoyait le coup!) On attend 10 minutes que ça se calme et on se met en route vers nos appartements pour nous reposer et vous écrire ces quelques lignes.

Visite du Musée de la Révolution 

Ce soir on fait le tour des rues avoisinantes pour trouver un endroit où manger, mais finalement soit c'est cher, soit ça n'a pas l'air dingue, donc on finit dans le snack en face de chez Nadia. On se prend des spag-bolo et on file en face au dodo.

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Jour 169 – vendredi 12 juillet

A défaut d'avoir pu acheter nos billets de bus il y a deux jours on a prévu un transport plus cher mais plus direct : le colectivo. Il a quand même fallu bien négocier le prix avant parce qu'on commence à comprendre que le touriste paie le prix fort ici. Un particulier vient donc nous chercher vers 11h chez Nadia ce qui nous laisse largement le temps de faire la grasse mat', terminer nos sacs et aller manger un petit dej en face. Autant les pâtes bolo de la veille n'étaient franchement pas mauvaises, autant le petit-déjeuner est certainement le plus dégueulasse que nous ayant mangé, si pas de notre voyage, de notre vie. Ced a pris une tortilla, pensant se faire servir une crêpe avec des légumes seulement c'est un œuf brouillé qu'on lui sert. Jenny a demandé un sandwich jambon-fromage, et là encore on est pas déçus ; le « jambon » est tellement chimique qu'il teinte de rose tout le sandwich. Le goût des deux plats qu'on se partage tant bien que mal est vraiment mauvais et ça nous tombe sur l'estomac (vomi). Pas le choix, on en a pour 3h de voiture et on meurt de faim donc on ferme les yeux et les papilles gustatives autant qu'on peut.

le sandwich le plus dégueu de la planète 😦

Finalement on poireaute sans étonnement jusqu'à 11h30 avant que la voiture vienne nous chercher avec déjà deux filles assises à l'arrière. Jenny embarque avec elles et Ced monte à l'avant. La route nous offre de jolis paysages qui nous évoquent ceux du Belize. Jenny plonge dans son bouquin et Ced admire la vue.

En moins de 3h on arrive à notre prochaine casa où on est accueillis par Darelys. A peine a-t-on posé bagages qu'elle nous fait nous asseoir pour nous montrer sa farde remplies d'activités à faire dans le coin, toutes plus onéreuses les unes que les autres... Comme d'hab, on ne book rien directement, on se laisse le temps de réfléchir mais surtout d'aller voir la concurrence pour défier les prix et on se met en route pour aller manger parce que Ced a faim. On file dans un petit resto conseillé par le guide et cette fois-ci on est pas déçus par nos bons cannellonis aux épinards. Sur le chemin du retour on enquête auprès d'une agence de tourisme qui nous propose des prix chers mais déjà inférieurs à ceux vus à la casa pour les mêmes activités.

Au retour on négocie un tour avec un guide demain dans le célèbre Parque Nacional de la région et on profite du joli porche avec les rocking-chairs pour se poser. Il faut dire qu'ici c'est une norme : tout le monde a sa petite maison de couleur pastel avec ses rocking-chairs sur son porche pour observer ses voisins dans la même position : rigolo. On essaie de mettre un peu à jour le programme prévu jusqu'à présent. On est un peu déçus de voir que tout coûte tellement cher et qu'on nous prend de nouveau pour des gros portefeuilles. L'enthousiasme d'être à Cuba est un peu retombé et on craint quand même de faire un gros trou dans notre compta... Tant pis, maintenant qu'on est là on va essayer de profiter un maximum pour un prix minimum : pas facile !

Petite pause terrasse  à Vinales

Jenny est malade toute l'aprem du petit-déjeuner de ce matin et on finit par sortir assez tard ce soir se manger un petit bout sur l'avenue principale. Heureusement ici on nous sert un bon petit risotto et burger végé pour reprendre du poile de la bête. On se régale avant de rejoindre notre petit lit.

Jour 170 – samedi 13 juillet

C'est parti pour l'excursion au Parque Nacional ce matin ! Mais d'abord on mange un petit déj chez Darelys qui est bien copieux et bien bon. A 9h Darelys vient nous chercher parce que notre soi-disant guide est là. Quelle n'est pas notre surprise quand on découvre que non seulement on est pas seuls (on nous avait quand même promis un tour privé) mais qu'en plus on vient nous chercher en... calèche ! Le pauvre cheval se met à nous tirer tous les cinq et on fait la connaissance de Julie et Jeremy deux marseillais (sans accent!) en vacances. Notre surprise ne s'arrête pas là puisqu'on va encore chercher cinq autres personnes à serrer dans la même calèche. Heureusement on est pas loin et dès qu'on arrive à l'entrée du parc, on se fait harponner par les cowboys de l'entrée pour qu'on les paie chacun de notre côté. Mais surtout on reçoit des consignes strictes : pas question de dire aux autres combien on a payé puisque notre prix a été négocié et que les autres payent le plein prix. On aime pas du tout ce genre de mascarade et ça ne fait que confirmer ce qu'on sait déjà : on déteste faire ce genre de tour touristique. On met ça de côté et on part avec notre guide Vita de 24 ans. Il est bien plus sympa que le guide des Français qui ne pipe pas un mot.

Après le petit-déj, tour en calèche! 

Au bout de seulement 10 minutes de marche dans la gadoue, on s'arrête ensemble à une finca pour une démonstration de la fabrication du fameux cigare cubain. Ernesto nous montre toutes les étapes, des petites graines de plant de tabac au roulage du cigare en passant par la sélection des feuilles. Les cigares ont un « goût » et marque différents selon qu'on les roule avec les feuilles du dessus, du milieu ou du bas de la plante. 80 à 90% de la production de feuilles de ces fincas vont au gouvernement qui va terminer le processus de manière plus chimique qu'ici. Ce sont les fameux cigares cubains qu'on peut trouver exportés chez nous. Ils sont bien plus fournis en nicotine que les 10% restants de la ferme puisqu'ils ne retirent pas la tige de la feuille qui est la principale source de cette substance addictive. Normal, ça vend mieux ! Ici par contre, impossible de trouver les « puros » comme ils disent (les 10% locaux donc) ailleurs qu'à la finca. Eux utilisent uniquement des procédés naturels et donc « meilleurs ». Évidemment à la fin de la visite on a droit à une dégustation. Jenny toussote tellement c'est fort et Ced joue au mafieux en fumant le cigare une bonne partie tout seul avant de l'emballer pour plus tard.

Visite d'une ferme de cigares; saviez-vous que la graine de tabac est la deuxième plus petite du monde après l'orchidée?

On pense qu'on va se remettre en route pour notre balade, mais non ! Après les cigares, on nous emmène voir la manière dont est produite le café et le miel. Sans oublier de nous proposer une shot de la vitamine R : le fameux Rhum 😀 On s'amuse bien avec les Français mais on se sent vraiment pris au piège de l'attrape-touriste : on nous a promis 3h de balade et ça fait déjà une heure qu'on nous coince pour nous vendre toutes sortes de choses...

La vitamine R: Le Rhum  

Enfin on retrouve Vita et on continue notre petit tour. On admire la jolie vue et on papote avec le guide. Sur le chemin, tout est prévu pour nous faire consommer un maximum : un bar à côté du fameux lac (qui ne casse pas 3 pattes à un canard) et bien sûr un tour dans les grottes pour lequel il faut payer encore un autre guide. On esquive tout mais non sans être drôlement déçus du tour. Au moins ça nous aura permis de faire la chouette rencontre des Français ! D'ailleurs on décide de se rejoindre après le tour pour aller manger un petit bout ensemble et finir cette escapade touristique sur une meilleure note. On se régale et on rentre chacun à nos casas respectives en prévoyant de se retrouver ce soir encore.

Fin de la visite et retour au village 

Ça nous laisse le temps de flâner sur la terrasse, terminer nos activités respectives : son cigare pour Ced et son livre pour Jenny. Changement de planning également au programme : pour nous éviter d'autres déceptions on décide de lever le camp demain de Vinales pour aller un peu à la Playa Larga. Nous devons insister par ailleurs après de la propriétaire pour lui faire comprendre que non on ne restera pas encore une nuit supplémentaire, non on ne paiera pas le prix fort des transports, non on ne veut pas qu'elle lave nos chaussures pleines de boues car elle va nous le faire payer... bon bah elle les prend quand même...

Bref, on passe à la douche avant de retrouver nos amis dans un super chouette bar avec des musiciens en live. On adore ! On passe la soirée à siroter nos super bons mojitos, à se partager des tapas et on papoter au rythme de la salsa cubaine. On passe une excellente soirée avant d'aller se coucher pour une courte nuit...

Petite musique pour vous mettre dans l'ambiance 

Jour 171 – dimanche 14 juillet

Ce matin : réveil difficile. Nous n'avons pas été dormir bien tôt et le réveil pour le colectivo direction Playa Larga nous sort de force de notre confortable petit plumard.

On prend notre petit-déjeuner après avoir empaqueter nos affaires. Il y a tellement à manger qu'on rempli même discrètement nos tupperwares... chuuuuuuuut On règle nos comptes avec la proprio au vu de la tête qu'elle fait quand Cédric la remercie pour les chaussures de la veille on remarque qu'elle réalise avoir oublier de nous les facturer hihi trop tard déso !

Finalement, elle nous donne pleins de contacts de casas dans les villes que nous voulons encore visiter. C'est assez confortable, mais on ne sait pas si c'est une bonne idée de rester uniquement dans son réseau. Elle a bien compris qu'on était durs en affaires et que si ses copines ne nous font pas le prix qu'on veut, on ira voir ailleurs. Elle s'empresse donc de tout pré-négocier à l'avance pour nous afin de garantir à ses contacts l'arrivée des 2 portefeuilles gringos.

On attend notre collectivo sur le porche, quelle n'est pas notre surprise en voyant une Chevrolet de précisément « on ne sait pas quelle année » (si si véridique) débarquer devant nous. Globalement, imaginez un bateau avec des roues: il y a 9 grandes places assises, un coffre immense,.. et un bruit de tracteur pas des moindres. On est ravis de monter dans cette carlingue bringuebalante qui grince, « clong », « cling » et « clang » dans tous les sens. On trouve un couple de Hollandais assis derrière et nous allons chercher une famille de Français.

Premier trajet en très vieille voiture 

Après 2 bonnes heures de route, nous changeons de véhicule pour prendre un genre de « shuttle » (mini bus) Chevrolet aussi (peut-être de la même année), encore plus immense/tracteur/bruyant. Jen nous assure des bonnes places, on ne lui fait plus à l'envers à cette baroudeuse. On papote avec les Hollandais et Français pour faire passer le temps en route.

Et hop changement: on embarque dans le bus bleu! 

Encore 3 heures plus tard nous arrivons enfin à Playa Larga (yeay). On droppe nos sacs et on file à la plage. Rapidement, un orage s'annonce (bah oui on est fin d'après-midi), on se réfugie dans un resto pour prendre le lunch qu'on avait sauté.. On évite de justesse le déluge ! Ouf ! Bien qu'abrités, on reçoit quand même des gouttelettes et de la bruine dans le visage, mais nous ne sommes plus à ça près. Après manger, la pluie s'arrête et le programme est donc : douche, blog, réservations, dodo !

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Jour 172 – lundi 15 juillet

C'est notre anniversaire aujourd'hui ! On fête nos 3 ans d'amour... dans les transports haha! Pas envie de rester plus longtemps à Playa Larga qui en plus d'être touristique est assez sale. Dommage parce que l'eau est transparente. Du coup on attend notre colectivo en prenant le petit déjeuner chez Sylvia. On a oublié de lui mentionner qu'on n'aimait pas la papaye (oupsss) du coup on ne touche pas au jus frais qu'elle nous a préparé ni à notre assiette de fruits, à l'exception de la super bonne mangue locale. Ced n'est pas très en forme aujourd'hui, on dirait que l'airco cette nuit ne lui a pas fait beaucoup de bien aux bronches et il commence à tousser.

Une vieille Ford break de 59 vient nous chercher ; on installe nos sacs sur le toit et on file à la dernière rangée (3ème) pour les deux prochaines heures. On a de la chance de longer la côte et de pouvoir dire adieu à l'eau cristalline et aux très nombreux petits crabes qui n'ont rien trouvé de mieux que de traverser la route macadamisée malgré les nombreuses voitures qui y passent. Crunch, sproutch,... on voit même un camion écraser une poule qui aurait mieux fait de picorer à un autre endroit.

On arrive assez rapidement à Cienfuegos comme notre chauffeur roule comme un dingue ce qui n'est pas plus mal. Zenia nous accueille comme des rois dans la grande ville. On a une grande chambre et pour une fois notre hôte nous fait vraiment une très bonne impression. Loin d'être là pour nous vendre toutes ses excursions elle nous explique gentiment toutes les choses à faire dans le coin sans guides et sans devoir dépenser un Cuc (monnaie locale). Après avoir avalé un de ses exquis jus de mangue faits maison on s'arme de notre crème et de nos lunettes pour affronter le soleil et sa chaleur. On se balade vers la place principale ce qui nous permet d'admirer les jolies ruelles et l'architecture locale moderne et d'influence française. On avait eu de nombreux échos négatifs à propos de cette ville : trop moderne, rien à faire, pas jolie... Mais on est très agréablement surpris et nous on s'y plaît bien ! On termine notre balade par la rue commerciale et piétonne où on se trouve un petit resto en hauteur avec une jolie vue sur la rue mais surtout un ventilo ! On se commande des pâtes aux crevettes ; les crevettes sont très bonnes mais les pâtes et la sauce vraiment pas terrible. Il en va de même pour la boisson de Jen : elle a commandé une limonade en s'assurant que celle-ci soit bien naturelle, ce qu'on lui a promis avant de lui apporter un liquide aussi bleu qu'un schtroumpf... Pour le naturel on repassera !

Bienvenue à Cienfuegos; on n'avait entendu que du mal de cette ville mais nous on trouve que c'est propre et joli! 

Mais rien de ceci nous affecte parce qu'on est ravi de pouvoir aller se reposer un peu cette aprem chez Zenia. On profite de la super grande terrasse pour se faire une petite lessive à la main avant de se plonger dans un livre ou dans un jeu vidéo (on vous laisse deviner qui fait quoi).

Retour chez Zenia et repos sur le grand rooftop cette aprem entre lessives, livres et jeux

On flâne toute l'aprem avant de se préparer pour aller se manger un bon petit bout pour marquer le coup de nos 3 ans. On avait déjà repéré un très bon petit resto sur la place et on se l'offre pour l'occasion. Au menu ; un carpaccio de bœuf à se partager en entrée (obligé de le prendre quand on l'a vu servi sur la table d'à côté!) suivi d'une paella à partager ensuite en plat. On se régale et on passe un super bon moment entre amoureux.

Soirée entre amoureux pour fêter nos 3 ans 

Jour 173 – mardi 16 juillet

Ce matin, pour la première fois depuis notre arrivée à Cuba, on se réveille en ayant le temps ! On sort de notre chambre climatisée... ce qui donne l'effet de s'installer devant un four, yeay. On descend prendre le petit-déjeuner que Zenia nous a préparé. Elle a visiblement reçu les consignes de Darelys (qu'on aimait pas à Viñales, mais finalement elle a fait du bon travail) donc pas de jambon chimique dégueu, pas de fromage plastique, pas de papaïe et pas d’œuf... Alléluia !!!!! C'est divin, Jenny perd du temps à caresser le petit chien alors que Ced n'attend que l'autorisation pour manger. On a encore une fois du jus de mangue frais du jour, des mangues coupées, ananas, pastèque, avocat, tomates, concombre dans des assiettes. N'oublions pas une confiture de mangue et une de goyave faites maison ainsi que du pain correcte, café, thé,... Bref, nous commençons bien la journée !

Cédric se remet de sa toux progressivement, toujours pas au top, mais mieux que la veille.

Au programme : on veut aller « caminar » (marcher), « baillar » (danser), « tomar el boaté para ver el castillo » (on vous laisse deviner, vous pouvez aussi apprendre l'espagnol!).

On part donc de bonne humeur, pleins de crème fraîche sur le corps, 2 litres d'eau dans le sac, les baskets aux pieds, lunettes sur le nez, casquette à l'envers (ou à l'endroit en fonction du soleil). La petite touche qui nous différencie de la tenue habituelle : on a un parapluie. Pourquoi me diriez-vous ? Le soleil est vraiment vraiment (mais alors là, vraiment) costaud (un peu comme Ced). On peut donc utiliser le parapluie comme parasol ! Et oui, nous recopions les locaux. De toute façon, il pleut en fin de chaque journée donc cela pourrait bien avoir un double usage...

On se balade le long du Malecon, un peu comme une digue le long de la mer. L'idée est de voir des galeries d'art (que nous ne trouverons hélas pas), d'aller se renseigner pour les cours de danse et enfin de prendre une photo de la Grosse Pointe (nommée ici « Punta Gorda », vous deviendrez vite pro en espagnol à nous lire).

Direction la Punta Gorda 

Il n'est même pas 11h qu'on cherche déjà de l'ombre ! Il n'y en a que très peu.. On arrive au Club Cienfuegos (à prononcer « cloup sienne-fouè-gosse »), on se balade dans l'immense demeure coloniale sans rencontrer personne. Finalement, on trouve un magasin derrière des vitres tintées où on nous dit qu'il n'y a pas de cours de danse aujourd'hui.. dommage. Qu'à cela ne tienne, nous continuons vers la grosse pointe où nous oublions de prendre une photo (nous vous demandons pardons à vous, lecteurs répondant toujours à l'appel du mail de newsletter).

La punta Gorda et le Club 

Bref, le temps passe vite quand.. on sue beaucoup. On se dirige vers les quais d'embarquement pour notre bateau. On est 45min à l'avance et on ne sait déjà plus s’asseoir dans ce rafiot. C'est la première fois qu'on se retrouve dans un transport avec des Cubains et non en transport séparé pour les touristes ! C'est ça qu'on aime. Les gens sont souriants, nous aident et nous disent quand on doit descendre c'est top top.

On arrive au château, on paie l'entrée, on est en chute de tension avec le soleil écrasant et la chaleur étouffante. Il faut qu'on mange. Après 15min de visite, la dame de l'accueil nous amène chez elle où elle nous prépare un soi-disant poisson pour pas cher.. On a un peu peur de se faire berner, mais on la suit faute d'autres options. On reçoit un jus de mangue frais (libération!), elle nous sert de l'avocat coupé, une soupe de poisson (on se demande si on va devoir payer pour ces suppléments..) et enfin le poisson frais, frit avec du riz. On se régale ! Cependant on mange à vive allure car notre bateau retour ne devrait pas tarder. Finalement, c'est fausse alerte, elle nous fait payer le prix annoncé. Génial ! Super nana, super nourriture, on est retapé pour le trajet retour.

Visite du château version "jamais sans mon ombrelle" 

De retour à Cienfuegos, on a mal aux pieds, on étouffe sous la chaleur, bref, on ne cherchera pas les galeries d'art comme prévu et on rentre se reposer au frais.

Petit lunch à gauche, avant de reprendre le bateau à droite 

On planifie la journée de demain avec Zenia, on regarde une série et Cédric écrit le blog. Whaaaat ? Cédric ? Sauriez-vous reconnaître les jours écrits par ses soins ?

En attendant, à demain !

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Jour 174 – mercredi 17 juillet

Il faut déjà dire au revoir à Zenia aujourd'hui, Jenny est bien triste ! On déjeune une dernière fois chez elle en étant servis comme des rois et on rejoint notre colectivo du jour. On embarque à l'avant d'une véritable bat-mobile digne du cinéma du coup on vous a fait pleins de photos.

Un petit tour en bat-mobile après avoir dit au revoir à notre Zenia adorée 

C'est parti pour Trinidad, vieille ville coloniale, mais d'abord, on marque l'arrêt à El Nicho, paraît-il petit coin dans la nature à ne pas manquer quand on vient à Cuba. On débarque donc à l'entrée du parc national avec nos bottines aux pieds et nos maillots dans nos sacs prêts pour cette aventure. En fait on se rend vite compte qu'il s'agit plutôt d'un Aqualibi « nature » que vraiment d'une réserve... De très nombreux cubains sautent et se baignent aux pieds des quelques cascades ce qui ne nous donne pas du tout envie de rejoindre la soupe aux humains. La balade se solde en moins d'une heure alors que notre chauffeur nous a laissé 2 heures sur place. Ced finit par faire un mini plouf à un endroit plus reculé, et même si l'eau est belle, la boue qui l'entoure mélangée aux déchets de bouteilles et autres jetés le long du chemin n'a pas sa splendeur. On rentre donc perplexes, une fois de plus, de cette excursion et on grignote les bons petits en-cas préparés par Zenia en attendant nos co-voyageurs. En route vers Trinidad, réputée comme une des plus jolies villes du pays, on attend de voir !

El Nicho; nos photos ne sont pas du tout représentatives du monde qu'il y avait aux pieds des cascades

On arrive en moins de 2 heures chez Mirelis, la copine de Zenia, qui nous conduit à la casa de sa nièce Claudia où nous dormirons. Jenny se sent un peu patraque avec la chaleur et le peu qu'on a dans le ventre. Il faut dire que Cuba bat les records de chaleur en heure du midi depuis le début de notre tour du monde. On dépose nos affaires, on se rafraîchit un peu et on est déjà repartis pour se renseigner pour les activités à faire dans le coin. On est super mal reçus dans la seule agence du village et on finit par ne rien booker pour se balader un peu dans les environs. On est harcelés de partout par les jineteros (à traduire par vendeurs ambulants particulièrement oppressants) qui veulent nous vendre à tout prix leurs activités ou leur service de taxi.

centre de Trinidad 

Zenia nous avait prévenu ; on trouve la ville relativement sale, il y a beaucoup de déchets de construction et plastiques dans les rues mal pavées, les petites maisons colorées ont un certain charme mais on fait très rapidement le tour du village. L'excitation de découvrir Trinidad est donc vite retombée et pour ne pas se laisser abattre encore par notre déception de Cuba, on décide d'aller se trouver un endroit sympa pour boire un verre en mangeant des tapas ; il est déjà 16h et on a quasi rien avalé depuis ce matin, autant dire que les estomacs sur pattes que nous sommes réclament du carburant 😀 Chance, un local nous indique une superbe terrasse surplombant la ville où on goûte pour la première fois au Canchancharas, coktail local à base de rhum, eau, citron et miel. Pas mauvais mais super corsé ! On accompagne du coup nos petites croquettes et autres grignotages de mojitos et refait le monde mais surtout notre planning.

Un petit cocktail et quelques tapas pour se redonner le sourire après une énième déception cubaine

On voudrait absolument faire le tour en train de Los Ingenios demain mais l'agence nous a prévenus qu'il n'était pas sur d'y avoir un train demain (ici on n'est jamais sûr apparemment de quand le train roule, pratique). Du coup on doit se lever demain matin, peut-être pour des prunes, pour aller voir si le train daigne rouler ou non. On doit voir combien de jours on veut rester dans les environs aussi du coup parce qu'on va pas vous cacher qu'une fois de plus tout est bien réglementé pour que le touriste soit dépendant des taxis et agence pour toute activité qui se fait dans le coin. Tout coûte super cher et on en a marre de fonctionner comme ça. On a pris l'habitude de partir à l'aventure comme ça nous chantait avec notre backpack partout jusqu'à présent et on est vraiment frustrés de se retrouver coincés dans ce système de touriste ici. Ced envisage de partir passer nos derniers jours à la plage de Varadero, le Saint-Trop local alors que Jenny penche plutôt pour une exploration des mini-villes en dehors de sentiers battus. On décide de dormir dessus avant de prendre une décision et on rentre se coucher devant notre petite série.

Jour 175 – jeudi 18 juillet

Ce matin on a encore une fois du mal à se lever. La motivation n'est pas là car on se lève sans savoir si notre train partira. On engloutit un petit-déjeuner qui n'est pas du niveau de ce qu'on a pu avoir, mais pas le pire non plus. L'heure tourne et on marche 1/4 d'heure pour aller jusque la gare.


Au vu du nombre de touristes, on s'imagine que le train roulera aujourd'hui ouf ! Cependant, les indications ne sont pas claires, on fait la file pour rien alors que le bureau est fermé et les autres touristes y vont de bon train (lol) dans des idées farfelues telles que « il parait que ce ne sera pas un train, mais un bus ». Écoute coco, on est à une gare, si un bus vient me chercher crois moi que Jen va se faire la vendeuse désagréable au barbecue !

La vieille locomotive diesel klaxonne son arrivée au quai en tirant péniblement ses 2 vieux wagons principalement en bois (sauf le châssis, roues et tout évidemment). Ça s'annonce bien, on saute prendre des bonnes places avant même que le train s'arrête. On attend évidemment encore 30 minutes car.. bah on en sait rien. Quoi qu'en pensent les usagés, la SNCB fait très bien son boulot comparé à beaucoup de pays !

Allé hop c'est parti pour le tour dans le train à touristes dans la Valle de los Ingenios 

Bref, on se met en route et on admire le paysage. Les sourires nous reviennent sur nos visages et on fait pleins de photos ! Après une bonne demi-heure, le train s'arrête déjà au premier stop. Là, on commence à se poser la question de ce qu'on doit faire pendant les 45 minutes de pause. Les vendeurs de bananes, mamoncillos ou de dentelles nous annoncent la couleur.. On sort du train et on passe devant 50 échoppes (ou plutôt table sur le trottoir) qui vendent la même chose. La tour qui donne une vue sur la vallée est payante.. et « la plus vielle presse à canne à sucre » de la région peut-être visitée en traversant un restaurant.

On admire les paysages avant de marquer un premier arrêt à touristland; on en profite pour faire des photos dans le train ! 

On ne met pas 20min avant de s'asseoir dans le train et attendre, c'est moins pénible que cette mascarade. Enfin, le train finit par se remettre en route et on arrive à une usine de traitement de canne à sucre désaffectée.. où l'accès est évidemment encore une fois payant. Il n'y a d'ailleurs que ça avec un bar et de la musique. Nous revoilà parti pour 30min d'attente assis dans le train refusant de payer pour voir ces attractions.

Deuxième arrêt à Touristland pour visiter une usine abandonnée; shooting photo pour nous encore une fois! 

Le dernier arrêt est vraiment le meilleur (ironie bonjour) on s'arrête au milieu des champs, devant un restaurant pour 1h (avant de rentrer à Trinidad). C'est un restaurant de 50 à 80 couverts et – tenez vous bien – il n'y a qu'une seule carte avec le menu. Les 40 touristes affamés n'ayant rien d'autres à faire sont tous ravis de devoir faire la file, top ! Nous sommes les premiers à commander, les premiers servis et nous avons terminé avant que la seconde table ne soit servie. Il y en avait au moins 6.. On ne vous parle même pas du contenu des "plats" une vaste blague. On commande de la viande et on reçoit... ben de la viande. Mais rien comme accompagnement; riz, salade,... Non non juste quelques petits morceaux de viande.

Bref, on arrive vers 15h30 à Trinidad, le moral dans le fond des chaussettes. On se demande pourquoi on est venu à Cuba, ce n'est pas du tout notre type de voyage. Nous n'aimons pas visiter de cette manière et le train qui était une des seules attractions à nous (loco)motiver ne nous a pas plu lui non plus.

Retour à Trinidad vers 16h après le train 

La décision se dessine entre continuer de prendre des risques dans des villages et d'être continuellement déçus ou aller à Varadero dans une zone ultra touristique, plage, hotel all-inclusive. On se rabat sur la « moins-pire » des idées en espérant trouver un hôtel correct à un prix correct pour au moins pouvoir se reposer à Varadero, ce qui est un des seuls atouts de cette option. On vous passe la galère pour avoir internet et réserver un hotel (en gros : trouver un gars dans la rue qui vend une carte de 1 heure, trouver un endroit où il y a le wifi géré par l'état, se connecter assis sur les marches d'une place publique et faire rapidement la recherche/comparaison/réservation tout en étant assailli par les notifications de nos téléphones qui n'avaient pas reçu d'ondes à manger depuis 10 jours!)

C'est fait ! Ouf ! La mauvaise humeur traîne malgré tout, mais on continue. On réserve notre transport, on va manger un repas bien, mais pas top et on écrit le blog.

Jen s'endort pendant que Ced écrit, bonne nuit les amis !

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Jour 176 – vendredi 19 juillet

Départ ce matin à 9h pour Varadero en collectivo après avoir pris notre petit-déjeuner. On partage le trajet avec deux Coréens dans une petite voiture. En moins de 4h nous voilà arrivés à la côté parsemée d'hôtels.

Le chauffeur nous dépose devant un énorme complexe après s'être trompé 2 fois de chemin malgré nos indications. On débarque dans une vraie jungle. Le bruit est similaire à celui des piscines municipales remplis d'enfants le mercredi après-midi : une sorte de bourdonnement incessant rythmé par des cris, de la musique boum-boum et un brouhaha constant. Charmant.

Notre cauchemar pendant 3 jours... 

On se présente à la réception où on fait la file pendant 10 minutes pour pouvoir faire notre check-in. Les réceptionnistes semblent débordées mais pas inquiètes du sort de leurs clients pour autant. On nous explique que le check-in se fait à 16h (contrairement à ce qui est indiqué sur Booking) et il n'est que 12h. Bon. Du coup on part déposer nos sacs au « lobby », soit un débarras tenu par un vieux monsieur, et on décide d'aller manger au « resto » en attendant qui n'ouvre qu'à 12h30. Le resto s'avère en fait être une cafeteria devant laquelle s'affaire déjà un joli petit monde devant les portes fermées pour une raison qu'on ignore encore. On est entourés de ploucs, les filles sont pour la plupart vêtues d'un filet de pêche par dessus leur maillot fluo à strass assortis à leur diamants aux oreilles et leur maquillage épais, tandis que les garçons se pavanent gros bide à l'air, bière à la main (ben oui c'est gratuit), cheveux teint partiellement en jaune, short synthétique enfilé au-dessus de slaches de piscine adidas/ nike ou autre. Grande classe. A 12h30 les portes de la cantine s'ouvrent et le spectacle peut commencer : on en reste bouche-bée. A défaut de la jungle à l'entrée, ici c'est un vrai zoo où tout le monde se précipite sur la nourriture comme s'il n'avait plus été nourri depuis 1 mois (alors que leur morphologie laisse plutôt croire qu'ils ont déjà des réserves pour le prochain mois). Les desserts sont pris d'assaut par les mamans qui veulent à tout prix garantir que leurs rejetons auront bien chacun une coupole de glace turquoise et brune (on vous laisse deviner les parfums) remplie jusqu'à ras-bord si pas au-delà. Les seaux (oui oui les seaux) de glaces sont vidés en 2 minutes top-chrono et ne font qu'être remplacés pour le plus grand bonheur des dizaine de personnes qui font la file devant le stand. La nourriture salée n'est pas épargnée, les gens se servent de multiples assiettes de viande, sauce et pâtes pour enfin abandonner la moitié de leur butin sur la table quand ils ont fini. On regarde cette scène en étant complètement abasourdis par cette désinvolture face à ce gaspillage. Quelle honte...

Une fois fini de manger, on retourne à l’accueil s’asseoir dans un magnifique fauteuil en plastique en attendant que le temps passe devant nos épisodes bien qu'on aurait largement de quoi se divertir avec tout se qui se déroule sous nos yeux : la musique résonne à fond à la piscine où une mousse party à lieu.

A 15h30 pétante on est déjà à l'accueil en attendant la clé de notre chambre. On reçoit la clé à l'heure et on se précipite au fond du bâtiment en s'attendant au pire. Bingo, on est accueillis par une cinquantaine de moustiques qu'on s'amuse à tuer tant qu'ils sont visibles. Après une demi-heure de bataille contre ces monstres on passe à l'inspection des lieux. Bilan : un pan de mur entier est moisi et un champignon s'en extirpe, les moustiques arrivent en fait via l'airco, les draps sont sales et les toilettes sont dégueulasses. Impossible de rester dans ce taudis 3 nuits de suite quand c'est déjà notre unique échappatoire à ce foutoir dehors. On retourne à la réception où on explique la situation. Personne ne s'étonne ni ne s'excuse, la réceptionniste se contente de nous donner une nouvelle chambre en nous disant que si celle-ci ne nous convient pas elle nous en donnera une autre. On monte voir la chambre ; il y a un champi un peu moins visible ici, les oreillers sont moisis et les tâches bien présentes sur les draps. Sans compter que cette chambre est proche de la piscine et de toute sa pollution sonore. On retourne encore une fois à l’accueil, toujours pas d'excuses et c'est parti pour la visite de la troisième chambre. On espère secrètement pouvoir échapper à ce bordel en leur demandant d'annuler la réservation si la troisième chambre est pourrie (nous on est coincés c'est non-annulable de notre côté). En fait, ils nous ont upgradé, mais n'allez pas croire que ceci signifie que la chambre est nickel, loin de là. Elle est juste plus grande. Ici il manque un drap et le reste a l'air correct, on ferme les yeux sur les toilettes sales et un début de moisissure sur un des oreillers. Le seul vrai problème c'est que la clé ne fonctionne pas. On commence à être à bout de nerfs !

Notre super hôtel all-in; on change 3x de chambre avant de tomber sur quelque chose de plus ou moins correct... 

En retournant pour la 4ème fois à l’accueil on doit faire la file puisqu'on est évidemment pas les seuls à se plaindre de ces chambres. Un couple français avec qui on sympathise est également à leur troisième visite après une chambre dont la porte est cassée et une autre déjà occupée... Finalement on les upgrade aussi et ils deviennent nos voisins. On récupère des clés correctes cette fois-ci et on peut ENFIN s'installer. Il est déjà 18h, bienvenu à Varadero !

On ne vous cache pas qu'on regrette déjà amèrement notre choix d'être venus ici. Ced s'en veut puisque c'était son idée et cherche à tout prix à changer notre humeur. On s'en va donc à la plage pour une petite heure avant de rentrer se doucher et aller manger. On a vu sur la brochure de l’accueil qu'il y a 3 restaurants dans le complexe auxquels nous avons accès dont 2 n'ouvrent que le soir (la cantine on y échappera donc pas matin et midi). On se réjouit donc d'aller manger italien mais qu'elle n'est pas notre surprise quand on nous fout dehors du resto en nous disant qu'on a pas de réservation. On croise nos amis les Français à la sortie et une fois de plus on est abasourdis non seulement devant le service pourri mais qu'en plus il faille faire des réservations pour aller manger dans un restaurant faisant parti du complexe.

Direction donc la cantine en traînant les pieds. Heureusement, c'est un peu moins la foire que ce midi puisqu'on arrive plus tard, on a donc plus grand choix dans ce qu'il reste mais au moins c'est plus calme ! Une charmante serveuse vient nous servir à boire et sympathise avec nous. On s'imagine qu'elle ne doit pas souvent faire face à des gens polis qui la remercient. Elle est au petit soin pour nous et offre même une rose en serviette à Jenny pour les amoureux dit-elle. De quoi nous rendre un peu le sourire après cette journée chargée en émotion. On envisageait d'aller boire un petit verre après le repas, mais les bars sont soit fermés, soit super bruyants. Tant pis ! On file au lit pour terminer notre série et au dodo.

Jour 177 – samedi 20 juillet

Le réveil sonne à 9h ce matin pour avoir le temps d'aller petit-déjeuner avant la fermeture de la cafeteria à 10h. Jenny file en bas avant le réveil pour pouvoir réserver une table dans l'un des deux restos du complexe pour ce soir. Pas de bol, c'est à 10h et non à 9h qu'il faut venir. On s'habille et on va petit-déjeuner. Il ne reste quasi rien au buffet, à peine de quoi se manger des céréales ou se faire des œufs, même lorsqu'il y a un re-fill de pain, les gens se l'accaparent tellement qu'on arrive pas à se prendre un petit morceau. La journée commence bien...

Il est 9h50 quand on sort de la cafeteria pour aller se mettre dans la file des réservations de restos qui est déjà bien remplie. Seulement, la réceptionniste passe plus d'une demi-heure avec chacune des personne qui vient, on perd un temps dingue et on abandonne, en laissant nos amis français dans la file.

La frustration engendrant l'irascibilité de chacun, on finit par se disputer et passer chacun la journée de notre côté pour se laisser de l'air. Jenny part à la plage, tandis que Ced reste à l'hôtel. L'aprem les rôles sont inversés.

On a la bonne surprise de recroiser le Français qui nous a gentiment réservé une table pour ce soir à l'Italien. Du coup on s'apprête, on va boire une verre (pas bon) et on s'y rend. On est évidemment mal reçus, mal servis et mal nourris. Mais pas pire que dans le réfectoire, au moins ici les musiciens animent un petit peu l'endroit. On est obligés de commander 1 plat de pâtes et 2 pizzas pour manger à notre faim tellement les portions sont petites et pauvres. Au moins, on aura varié les plaisirs !

On salue les Français qui ont la chance de déjà partir demain matin, et on rentre se coucher.

Jour 178 – dimanche 21 juillet Varadero

Ce matin réveil tranquille. On a pas envie de faire la fille pour cette blague de restaurant après le petit-déjeuner donc on y va relax. Ceci-dit, on a vite fini car on aime pas rester dans cette cantine donc on avale rapidement des céréales au « yaourt ».

Le défi d'aujourd'hui est de trouver un logement à La Havane pour nos 2 dernières nuits à Cuba ainsi qu'un transport à un prix décent. Le wifi de notre hôtel ne fonctionne pas (on va considérer que c'est l’hôtel qui ne fonctionne pas..) donc on doit aller dans celui d'en face qui appartient à la même chaîne. Jenny prépare les messages whatsapp à l'avance comme il nous reste que 15min sur notre carte internet. Elle active le tout, envoie les messages à Zenia qui nous aidera sûrement dans notre quête.

Ensuite nous décidons d'aller nous crémer pour aller à la plage jusqu'à midi. Cela fera passer le temps en attendant la réponse de Zenia. Cédric, le gosse, fait un mur de sable face à la mer qui se mue en château avec des douves. Certains enfants à côté essaient d'imiter la construction. Tandis que Jenny, la femme adulte, lit à l'ombre en surveillant son gamin.

Un petit tour à la plage pour prendre des couleurs et se changer les idées! 

On fait quelques ploufs à tour de rôle quand on a trop chaud. L'eau est vraiment cristalline et loin d'être glacée donc cela fait du bien !

En rentrant manger, on passe vite par l'autre hôtel pour vérifier les réponses de Zenia.. Pas de réponse. On se demande comment on va arranger ça. Du coup, on l'appelle directement avec le téléphone de la réception. Quelle bonne surprise de l'entendre si enthousiaste, elle a bien vu nos messages, mais n'avait pas encore fini de tout confirmer. Elle s'occupe de tout et nous rappelle ce soir, yeay !

Le repas de midi s'exécute le plus rapidement afin de ne pas rester dans cette animalerie et nous rentrons nous reposer dans la chambre loin des chaleurs étouffantes de l'extérieur.

Ce soir on va se boire quelques Gin Tonic avant de tout confirmer avec Zenia. Une fois rassurés, on mange rapidement et go dodo un peu « zat » comme dirait Jen.

7

Jour 179 – lundi 22 juillet

Zenia nous a prévenus hier qu'il fallait attendre jusqu'à 11h que le collectivo arrive mais qu'on pouvait déjà se rendre chez sa copine où nous avons rendez-vous. On se réveille avec notre alarme du coup ce matin, direction le réfectoire pour la dernière fois et hop on est partis, sacs sur le dos pour aller chez la copine. Ce n'est qu'à 15minutes à pieds de l'hôtel mais il fait déjà passé les 30° et on arrive trempés...Mauvaise nouvelle : le collectivo n'arrivera pas avant midi et il nous coûtera plus cher que prévu. On a tellement hâte de partir d'ici qu'on mord sur notre chique. Il n'est que 9h30 on a donc tout le temps de retourner à la plage si on veut. Ced préfère rester attendre à la casa tandis que Jenny retourne à la plage se baigner pendant une heure.

Enfin, notre taxi arrive et c'est parti pour la Havane. En moins de deux heures on est devant la casa de l'amie de Zenia. Encore une mauvaise nouvelle : le prix n'est pas de 15 par nuit comme prévu, mais bien de 15 par personne par nuit. On décide que Cuba nous a déjà assez ruinés comme ça et on repart à pied (eh oui le taxi est évidemment déjà parti) vers la casa de Nadia à 15 minutes de là. On espère qu'elle aura de la place pour nous, même si on en doute pas trop mais surtout on espère qu'elle sera là. On arrive sous le cagnard à sa porte et pas de bol, personne ne semble être là. On décide d'aller manger des spag-bolo en face de chez elle en attendant que quelqu'un arrive. Vous vous souvenez de l'endroit où on avait déjeuner un jambon tellement rose qu'il déteignait sur le pain ? (vomi) Eh bien c'est ici même que nous retournons pour le plus grand plaisir de Jenny. Heureusement les pâtes sont mangeables et surtout, il y a un téléphone. Nadia nous répond directement et prévient son gamin de nous ouvrir. En deux minutes, le problème du logement est géré et on peut manger nos pâtes calmement avant que la pluie et le tonnerre fassent de nouveau leur apparition. On se réfugie chez Nadia d'où on ne sortira plus de la journée, sauf Ced pour aller se chercher une pizza.

Jour 180 – mardi 23 juillet

C'est enfin notre dernier jour à Cuba ! Eh oui qui l'eut cru, on attend qu'une chose , c'est de quitter ce pays et retourner au Mexique. On part petit-déjeuner dans un café de la vieille ville et c'est le moment du bilan.

Cuba nous aura plongé au cœur d'une population vivant sous un régime politique sociale ce qui nous aura ouvert les yeux sur une autre manière de vivre notamment avec des rations, des salaires mensuels de 25 euros, le délaissement total de la part de l'état de l'entretien des bâtiments, des voies publiques, des ramassage de poubelles... Une population qui vit aux crochets du gouvernement cependant sans s'en plaindre car tout le monde y trouve son compte ; l'état comme le citoyen. On aura particulièrement apprécié se balader à la Havane pour admirer les vieilles voitures russes, américaines, françaises qu'on ne trouve plus ailleurs sauf peut-être dans dans des musées. L'histoire de Cuba et des USA nous aura été pour une fois contée d'un autre point de vue que de ceux des pays du Nord, et nous aura permis de nous instruire. Concernant le reste, notre avis est unanime : nous n'avons pas aimé Cuba et ne recommanderons pas d'y aller. C'est pour nous un pays beaucoup trop touristique, dont les logements, activités et transports sont organisés de manière à soutirer le maximum d'argent aux étrangers. Ici il est bien connu que celui qui travaille dans le milieu du tourisme gagnera bien mieux sa vie qu'un médecin, un avocat ou un ingénieur. Ce qui ne fait qu'attiser le mépris des Cubains pour les touristes (on s'est pris à deux reprises des mégots sur la tête en se baladant à la Havane par exemple). Les villes que nous avons visitées comme la Havane et Trinidad sont extrêmement sales et mal entretenues. On parle souvent de Cuba comme étant un bijou figé dans le temps d'une époque coloniale. Si seulement elle avait été figée, au moins elle aurait été éclatante. Le spectacle est tout autre actuellement ; les bâtiments manquent de s'écrouler, les peintures s'écaillent de partout, la tuyauterie est apparente, les poubelles omniprésentes (odeurs comprises). Les paysages campagnards n'ont rien d’exceptionnels car exploités de nouveau pour tirer de l'argent aux touristes. Il en va de même pour les plages « paradisiaques » : soit surpeuplées par les touristes, soit dont le sable est constitué d'autant de grains que de déchets.

Le genre de photos qu'on préfère ne pas montrer aux touristes, ou que les touristes ne préfèrent pas montrer. C'est selon. 

Cuba nous aura appris une chose dans notre vie de backpackeurs : on est beaucoup plus fragiles lorsqu'une telle déception s'offre à nous. Ce voyage n'aura duré que 2 semaines sur 6 mois, et même s'il est loin d'être la pire chose du monde, nous avons eu notre plus gros coup de mou ici. Le moral de chacun en a pris un coup et le manque des proches et de la maison s'est fait pour la première fois fort ressentir. Heureusement, on s'y était préparés et ça ne nous enlève pas l'envie de continuer l'aventure seulement ça a rendu les choses un peu plus pénibles. On a entre-temps repris du poil de la bête et on a hâte de retrouver un peu de la Belgique avec l'arrivée du papa de Jen fin de semaine 😀

Pour en revenir à nos moutons, on profite de cette dernière journée pour errer dans les rues de la vieille ville, se balader dans les petits marchés, écouter les musiciens jouer des maracas et guitares aux abords des restaurants et finalement se manger un bon petit bout local dans un de ceux-ci. On se régale pour la première fois de notre voyage d'une ropa vieja (vieux vêtement) et autre préparation dont nous avons déjà oublié le nom, avant de rentrer à la casa vous écrire ces quelques lignes et ranger nos affaires parce que demain nous avons un avion à prendre et celui-ci on voudrait le rater pour rien au monde haha

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