Colombia

On a un mois pour découvrir ce magnifique pays plein de couleurs, de gens chaleureux, de fruits exotiques et surtout de magnifiques paysages. Le tout au rythme de la salsa, c'est parti !
Du 3 mai au 4 juin 2019
33 jours
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Jour 99 – vendredi 3 mai

Le jour du passage de la fameuse frontière terrestre Equateur-Colombie est arrivé ! Ced est super excité à l'idée d'aller visiter la Colombie et Jenny partage son enthousiasme bien qu'elle soit un peu stressée pour la frontière. De ce qu'on en a lu, ce n'est pas le lieu le plus safe et il est plutôt recommandé de passer cette frontière de manière aérienne que terrestre. Cependant on a croisé beaucoup de voyageurs qui l'ont fait dans l'autre sens, et qui n'ont eu aucun problème.

On va se manger un petit-déjeuner dans un café du coin et on se met en route.

Un petit déjeuner digne de ce nom: fruits, (semblant de) pain, jus, café, thé et surtout pas de riz! 😀

On a tout un trajet à effectuer : prendre un bus jusqu'à Ibarra pendant une petite heure, changer de bus et en prendre un vers Tulcan. Ici l'attente est assez longue avant de monter dans le bus, comme d'habitude les bus ont beaucoup de retard. Une fois arrivés à Tulcan on doit prendre un taxi pour rejoindre le poste frontalier équatorien à Rumichaca. Ça ne met que 5 minutes avant d'arriver à la frontière.

Nos deux bus & attente à la gare de Tulcan avant d'arriver à la fameuse frontière

Le côté équatorien nous annonce la couleur ; la file pour entrer dans le pays est longue et remplie de Vénézuéliens. Heureusement la file pour quitter le pays est bien plus courte mais n'avance vraiment pas. On passe quand même assez rapidement et c'est parti pour traverser le pont.

Dernier paysage de l'Equateur du bus et Hasta Luego Ecuador!  On passe le pont qui relie les deux pays pour rentrer en Colombie...

C'est du côté colombien que ça se corse par contre. Il y a beaucoup de monde partout, des associations telles que la Croix Rouge et Médecins Sans Frontière sont présents avec des assez grands stands. Il faut faire la file dehors avant d'être autorisés à pénétrer dans le bâtiment officiel. Nous sommes les seuls gringos et on ne se sent pas vraiment à notre place. Heureusement notre file avance d'un coup et on est autorisés à la continuer à l'intérieur. Le spectacle qui s'offre à nous est assez triste. Il y a énormément de Vénézuéliens qui font la file pour quitter la Colombie et tenter leur chance en Equateur. Ce sont quasi tous des très jeunes couples pour la plupart à peine plus âgés voir même parfois plus jeunes que nous avec des bébés et des enfants en bas âge. Leur file n'avance pas du tout et on se demande depuis combien de temps ils attendent tous là en situation précaire.

Au bout d'une petite heure on accède enfin au guichet et on reçoit notre cachet d'entrée officiel. On se rend au stand des navettes où on demande à être déposés dans le centre d'Ipiales où nous avons réservé une chambre pour la nuit. Il se met à pleuvoir quand on arrive et heureusement on ne doit pas beaucoup marcher avant de rejoindre l'hostel. Ce dernier est tout cracra et en plus la propriétaire ne nous est d'aucune aide quand nous lui posons des questions concernant nos prochains trajets. Il est déjà 15h quand nous posons nos sacs et Jenny est à deux doigts de tomber dans les pommes comme nous n'avons rien mangé depuis ce matin tôt. On file se trouver une pizzeria pour se partager une pizza et on se met en route direction la gare des bus pour prendre des tickets pour demain. Initialement on avait pensé directement prendre la route pour Bogota mais entre-temps Jenny s'est renseignée et il y a un désert à voir sur la route qui apparemment vaut le détour. En parlant de détour, on ne croit pas si bien dire... On doit passer la journée dans le bus pour aller à Popayan et ensuite faire une deuxième journée de voyage pour rejoindre le désert de Tatacoa. On se dit que ça vaut sans doute la peine et on prend notre ticket, direction Popayan pour demain matin. Sur le trajet retour on se trouve des bananes, un semblant de croissant pour Jenny et des petits biscuits pour le trajet de demain.

On rentre épuisés et on ne prend pas la peine de ressortir ce soir pour manger. Il fait super froid à l'auberge et Jenny grelotte. Pour se changer les idées, on regarde le film Cusco de Disney avant de s'endormir.

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Jour 100 👍 – samedi 4 mai

Le réveil sonne à 6h30 ce matin pour le départ. On est ravis de quitter ce trou à rats et de se mettre en route vers la gare. On est, comme d'habitude, toujours bien à l'avance, tandis que les bus sont, comme d'habitude, en retard 😀 Il semblerait qu'on ait choisi une bonne compagnie de bus parce qu'on y est vraiment bien installés, on a des petits écrans individuels, 2 chauffeurs et pas mal de place pour nos gambettes. Le trajet se passe bien mais il nous parait un peu long surtout qu'on ne s'arrête qu'à 15h30 pour manger. Même la nourriture qui nous est servie nous surprend agréablement. Les paysages qui s'offrent à nous sont sublimes et on a retrouvé le soleil.

Au revoir Ipiales, c'est parti pour une journée de bus pour Popayan. Avec un poulet-riz comme repas (pour ne pas changer 😀 )

Ce n'est que vers 19h que le bus nous droppe à la gare de Popayan dans le noir. Ced s'est chopé un mal de crâne monumentale dans le bus à cause de l'air co et n'est pas du tout en forme. Jenny court dans la gare pour essayer de repérer les compagnies à prendre demain matin et on tente rapidement de trouver l'hostel. Pour la première fois nous les avons contacté via mail plutôt que via booking et on s'est planté dans l'adresse. Résultat ; il n'y a pas de réservation à notre nom et plus de chambre disponible. Heureusement la réceptionniste est adorable et nous accompagne à l'hôtel d'à côté pour voir s'il y a encore des disponibilités ici. Ouf on reçoit une chambre à un prix convenable et on s'installe. On a même droit à une salle de bain privée et propre. On passe tous les deux à la douche et tout comme hier, on ne veut pas sortir sous la pluie manger. On se contente d'avaler un paquet de biscuits chacun et on file au dodo.

Journée dans le bus vers Popayan 

Jour 101 – dimanche 5 mai

Nous savons que les bus ne partent pas avant 9h du matin pour rejoindre Neiva, ville à une heure encore du désert. On en profite donc pour passer à la banque ce matin sur le chemin vers la gare et faire une petite course dans un petit marché ; on se prend des mangues, des avocats, des bananes et des pommes. On se fait assaillir de tous les côtés en arrivant à la gare. Tout le monde veut nous vendre son ticket de bus. On négocie la meilleure offre avec une compagnie qui voyage en minibus et on se dit que ce sera sans doute plus rapide qu'un autobus. De plus le minibus part déjà à 8h30 tandis que les autres attendent encore une heure avant de partir. On se dit que c'est notre meilleure option pour arriver le plus tôt possible à Neiva et avoir une navette pour rejoindre le désert. Seulement on se rend compte que trop tard pendant le trajet qu'on aurait en fait mieux fait de prendre un vrai bus...

On quitte Popayan de bonne heure pour une journée infernale de bus bien pire que ce qu'on imagine à ce stade...

Le bus effectue un premier arrêt à Pitalito et nous mettons 8h à rejoindre le terminal qui n'est qu'à mi-chemin. Les routes sont dans un piètre état et on ne fait pas plus de 30km/h pendant 3 heures. On désespère à l'idée de ne pas arriver à rejoindre le désert ce soir ; on a déjà fait notre réservation et elle n'est pas donnée et surtout non-annulable. On ne veut pas perdre plus de temps que ça encore dans les transports parce qu'on commence à en avoir notre claque du bus. On nous avait promis d'arriver à Neiva après 8h et nous voici coincés à mi-chemin après autant de temps... Jenny fait entendre son mécontentement à la compagnie mais ça ne change rien.

Vues du bus vers Pitalito, on passe  par le Parque Nacional Natural Puracé

On attend péniblement que le prochain bus vers Neiva parte et on quitte la gare vers 17h30. Entre-temps, le chauffeur que Jenny a gentiment engueulé a envie de se rattraper et a contacté notre hostel pour les prévenir que nous arriverons sans doute tard (pour autan qu'on arrive). Il nous informe que le dernier bus de Neiva à la ville du désert, Villavieja, part à 18h et que le taxi coûte 100.000 pesos (soit 27€) pour y arriver. On ne s'attendait pas à une telle dépense (ici c'est vraiment très cher) et on ne sait pas quoi faire.

On passe le temps des en regardant par la fenêtre du bus pendant nos 13h30 de voyage sur la journée...

On embarque dans le bus direction Neiva, même si on est pas surs de pouvoir le qualifier de bus. C'est une petite cage à poules où nous avons à peine la place pour mettre nos jambes devant nous. Encore une fois, à la gare on nous vend qu'on peut faire le trajet en 3h, mais on a besoin d'un peu plus de 4h pour arriver enfin à Neiva vers 20h30. On se précipite vers les taxis en espérant arriver à bon port encore ce soir mais on est pas très bien reçus. Certains nous disent ne pas posséder la licence pour aller dans le désert. D'autres nous proposent des prix bien plus cher que prévu. On finit par tomber sur une petite taxiwoman qui veut bien nous prendre au prix prévu. Elle veut simplement passer chercher son fils d'abord pour qu'il fasse le trajet avec nous. Aucun soucis pour nous !

On se met donc en route à 4 vers le désert pendant une grosse heure. Les routes ne sont pas éclairées et pas en très bon état. La route nous parait interminable tellement on a fait de trajet aujourd'hui. Quel n'est pas notre soulagement quand on arrive enfin à destination à 22h, soit 13h30 après notre départ ! On se fait recevoir très gentiment par le propriétaire et on dépose toutes nos affaires dans notre chambre. Ced se prend une petite bière accompagné d'un avocat acheté ce matin et Jenny mange les petits biscuits salés qui l'accompagnent. On fait la connaissance de Pacho-le-chat-sans-gène au passage 😀 Il fait très chaud et on file se prendre une douche froide. Direction ensuite le dodo bien mérité !

Jour 102 – lundi 6 mai

Hier soir, après avoir passé tant de temps à courir dans tous les sens depuis 3 jours, on a craqué quand le responsable de l'hostel nous a proposé un tour guidé pour la matinée. On essaye d'éviter un maximum de dépenser notre argent à ce genre de choses quand on sait que ce n'est pas indispensable (ici en l'occurrence) mais on a besoin de ne pas faire trop d'effort après tous ces trajets. Le tour n'est vraiment pas donné par contre et on espère que ce sera bien.

Après avoir pris le petit-déjeuner à l'hostel (riz- œufs sur le plat), un tuktuk vient nous chercher avec notre guide. On s'est enduit de crème solaire mais on a de la chance; il fait un petit peu nuageux ce qui rend les températures plus vivables. Autrement ça monte jusque 40-45° ici... On profite donc des 30° haha

C'est parti pour le tour en Tuktuk  

On commence le tour par le désert rouge. Les paysages sont très jolis et très différents de ce qu'on a déjà pu voir. On prend quelques photos avant de faire une première mini balade (30 minutes) dans le désert. On goûte au fruit rose d'un cactus qui ressemble à un mini poivron de l'extérieur et d'un cactus de l'intérieur. C'est pas mauvais ! Le guide nous donne assez peu d'explications et on est déjà en train de se dire qu'on aurait pu faire un meilleur placement... Retour au tuktuk après ce premier tour.

Visite du désert de Tatacoa - désert rouge 

On marque un bref arrêt à un mirador avant de se diriger vers le désert gris. En fait on les appelle déserts mais le guide nous informe qu'en fait ce ne sont pas des déserts à proprement parlé. Ah... Le désert gris est assez impressionnant, on dirait des ombres de fantômes. Mais bon on a vite fait le tour. Le sentier rejoint la piscine naturelle où on a le droit de se baigner. Le guide nous explique que les minéraux contenu dans l'eau sont très bons pour la peau. C'est en fait l'eau sous-terraine qui relie les deux bassins de part et d'autre du « désert ». Ce qu'on ignore c'est qu'il faut payer l'accès à la piscine en plus du prix du tour... On plonge donc dans l'eau se rafraîchir ; celle-ci n'a pas grand chose de naturelle malheureusement puisqu'elle sent le chlore. En plus le cadre n'est pas très joli, ils n'ont pas tenu à préserver le lieu et ont littéralement construit une piscine en plein milieu du bazar. Rien à voir avec les eaux naturelles dans lesquelles on s'est baignés à San Pedro de Atacama qui étaient une réelle formation naturelle creusée par les geysers. On paye notre plouf et on reprend le tuktuk pour un dernier arrêt.

Visite du désert de Tatacoa - désert gris  

Jenny tient à voir des fossiles parce qu'on s'est rendu compte après coup que nous n'avons fait que le petit tour du premier désert et que nous avons zappé la partie des fossiles. Ça nous fait un peu râler que le guide écourte nos visites de cette manière et on lui a donc demandé s'il n'était pas possible d'en voir ailleurs. On marque donc un bref arrêt à quelques mètres de notre hostel pour observer des fossiles de tortues avant de rentrer.

Fossiles de tortue et dernière visite du désert 

Vous l'aurez compris, on est un peu déçus de ce tour et du désert... Après avoir fait tant de route on espérait que la destination en vaille vraiment la peine. On sait qu'à force de voir de magnifiques choses, on risque d'être plus vite déçus ailleurs en voyant des choses "similaires" et ça fait partie du voyage long-terme comme le notre.

On fait part de notre déception au responsable de l'hostel qui nous fait cadeau du prix de la piscine dans le tour pour s'excuser du mauvais tour. Il nous explique que ce n'est pas son guide habituel et il est désolé que les informations reçues aient été si pauvres. On est un peu rassurés de se sentir compris et non bernés et après avoir avalé le repas de la casa (oui oui encore du riz- bananes plantain-poulet) on profite de l'après-midi pour se reposer.

On se met dans les hamacs et on somnole/on lit. Jenny aperçoit un petit perroquet dans un arbre tout près de nous et on va voir. Il y a en fait 2 perroquets et une perruche qui se font nourrir de temps en temps par les proprios et qui ont l'habitude de se promener dans les arbres de la propriété. Ils nous offrent un joyeux spectacle en répétant le rire de la propriétaire et en venant manger des petits fruits dans nos mains. On voit même une salamandre dans un arbre voisin et un petit pique-vert qui est en train de se creuser un nid dans un cactus. Le petit chat Pacho vient se coller à nous et pleins de petits oiseaux curieux se rapprochent pour voir ce qu'il se passe. Bref on passe une partie de l'après-midi à observer ce petit monde vivre sous nos yeux et c'est très chouette ! Ça nous fait un bien fou d'être dehors et de faire autre chose que de la route. On appréhende déjà vachement notre trajet de demain vers Bogota mais on sait qu'on aura un peu de répit après.

On fait la connaissance des 2 perroquets et d'Oscar la perruche ainsi que d'une Salamandre et d'un pique-vert 

Le soir, pour éviter une troisième portion de riz sur la journée dans notre hostel, on sort manger dans le seul endroit ouvert en plein désert. Surprise : on y croise Paula, l'allemande rencontrée lors de notre tour en Amazonie. Elle est avec tout un groupe de son auberge et on se joint à eux pour le dîner. On commande de la chèvre pour échapper au poulet (il n'y a que ces 2 choix au menu) et c'est franchement très mauvais. Sans compter que c'est évidemment servi avec du riz haha Heureusement qu'on ne s'est commandé qu'un plat pour deux.. On fait une sacrée overdose de riz et on ne prend aucun plaisir à le manger tellement on nous en sert tout le temps. Il en va de même pour le poulet... Vivement qu'on puisse de nouveau cuisiner nous-mêmes pour reprendre un peu de vitamines et de légumes ! Mis à part le mauvais plat qu'on ne termine pas, on passe une très bonne soirée avec les autres voyageurs à s'échanger des expériences et des conseils. On se fait bien bouffer par les moustiques aussi et on rentre pas trop tard pour faire nos sacs pour notre départ demain matin.

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Jour 103 – mardi 7 mai

Les moustiques se sont bien nourris de notre sang cette nuit et on se réveille pleins de grattes-grattes dans tous les sens. On a commandé un tuktuk pour 7h30 pour avoir le temps de faire le trajet complet du désert de Tatacoa jusqu'à Medellin ; on a plus du tout envie de courir comme les précédents jours donc on décide de partir bien tôt maintenant. En plus ça nous évite le petit-déjeuner au riz à l'hostel c'est parfait ! 😀

On dit au revoir au désert et au perroquet dans le désert de Tatacoa avant d'entamer la route vers Bogota

On termine nos sacs et c'est parti pour le long trajet : on commence par un tuktuk pendant 30 minutes avant de rejoindre la place de Villavieja. De là on embarque à l'arrière d'un mini-bus ouvert pendant une heure en direction de Neiva (voir photo pour vous donner une idée). On embarque ensuite dans un bus direct vers Bogota pendant 6h. Le trajet se passe plutôt bien et rapidement et on arrive déjà vers 16h à la gare de Bogota où on prend un taxi pour rejoindre notre couchsurfer.

Trajet dans le "mini-bus" vers Neiva 

On trouve assez facilement l'appartement qui se situe dans un complexe privé et sécurisé (rassurant !) et on fait la connaissance de David et sa maman Nancy et des deux chiens Lola & Lion. Ils nous montrent notre chambre pour les prochaines nuits : un matelas une personne dans une pièce privée, ça fera l'affaire ! On va vite faire des petites courses pour le souper avant que le supermarché d'à côté ne ferme et on fait plus ample connaissance avec Nancy dans le salon. David a notre âge et est infirmier dans un hôpital tandis que Nancy est professeur de sociologie à l'université. David est parti voyager pendant 8 mois en Amérique Latine et n'a logé que chez des Coachsurfers. C'est à ce moments-là que Nancy a eu l'idée d'héberger elle aussi des voyageurs chez elle au retour de son fils, comme tant de personnes avaient bien voulu accueillir son fils. Ils sont adorables et on se sent déjà chez nous. On leur prépare le repas du soir : pommes de terre aux légumes et lentilles (enfin des légumes!!). On se régale de notre préparation saine et pleine de vitamines et ça a l'air de leur plaire aussi :) On passe la soirée à papoter avec David de son pays, des nombreuses guerres qu'il y a eu, des nombreux migrants Vénézuéliens qui débarquent, de la politique actuelle, du problème migratoire en Europe etc. C'est très agréable d'échanger de cette manière avec les locaux pour tenter de mieux comprendre la situation actuelle du pays. C'est le grand avantage du coachsurfing, une vraie immersion dans la culture locale ! Bien sûr, cela permet aussi d'améliorer continuellement notre espagnol sans compter que ça nous fait faire des sacrées économies de budget aussi puisqu'on est accueillis gratuitement.

On va se coucher tard dans notre tout petit lit pour une bonne nuit de sommeil.

Jour 104 – mercredi 8 mai

Ce matin on se réveille à notre aise. Hier on a fait une grande trouvaille au supermarché pour le petit déjeuner de ce matin ; de la baguette et du Nutella! Jenny est excitée comme une puce à l'idée de ne pas manger de riz ou d'avoine mais bien du vrai bon pain pour la première fois ! On se régale et on vide presque le pot (pour notre défense il était vraiment tout petit hihi).

Ced a pris rendez-vous chez un médecin ce matin pour aller faire vérifier son oreille. Il craint qu'il puisse encore y avoir une petite infection et pour être sûr on s'est renseigné auprès de l'ambassade Française (l'ambassade belge n’offrant pas ce service) pour trouver un médecin français. On a donc rendez-vous à 11h à la clinique où nous sommes reçues par la Docteur. La bonne nouvelle c'est qu'il n'y pas de quoi s'inquiéter car il n'y a aucune infection, la moins bonne par contre c'est qu'il est toujours interdit de mettre son oreille dans l'eau et qu'il vaudrait mieux penser à faire une opération dès que nous sommes de retour ou même avant, en Australie par exemple. Pour le moment on est rassurés et on prend les coordonnées du médecin pour pouvoir garder contact en cas de problème. Retour à la casa 😀

On a prévu de faire un petit tour en ville avec Nancy cette après-midi car elle nous a proposé gentiment de nous montrer le centre Bogota, trop sympa ! On l'attend et on part tous ensemble vers 13h30.

Elle nous montre où prendre le bus pour se rendre en ville et on monte dans un mini-bus, un peu du même gabarit que les micros pris en Bolivie. On reste debout pendant le trajet et tout à coup un homme se met à parler à Nancy et une femme s'énerve dans le bus. On se demande ce qu'il passe et on comprend bien vite : une des passagères assise juste à côté de nous a volé le téléphone de la femme qui s'énerve. Le monsieur s'en est aperçu et nous l'explique mais on ne comprend pas pourquoi personne n'a rien dit ! Nancy nous explique qu'il y a beaucoup de vols de téléphone et d'argent ici et qu'il vaut mieux ne rien dire quand ça arrive parce que les voleurs peuvent avoir un couteau sur eux et n'hésitent pas à le planter... gloups. Pas très rassurant mais au moins on sait qu'on ne sort pas trop nos téléphones et qu'on laisse nos gros billets à la maison (comme d'hab en fait).

On descend du bus en approchant le centre ville et Nancy nous entraîne vers la place principale où se situent les entités importantes ; le palais de justice, le Capitolio Nacional et le Palacio Liévano ainsi que la Cathédrale de Bogota. C'est notamment sur cette fameuse place que le groupe guerilla M19 a fait exploser le Palais de Justice.

Cathédrale de Bogota & Palais de justice sur la place principale et petites rues aux alentours

On continue notre chemin vers le Musée Botero ; un vrai régal pour Jenny. Le premier étage propose des œuvres des grands maîtres internationaux et quel plaisir de retrouver du Delvaux, Picasso, Dali ou encore Monet. Le second étage n'est dédié qu'à l'artiste colombien et son œuvre splendide, aussi bien ses peintures que ses sculptures. Le Musée est très bien entretenu et offre même l'entrée à ses visiteurs.

Magnifique Musée Botero 

On passe ensuite directement dans le Musée d'Art Contemporain où a lieu une exposition temporaire de Martin Parr, photographe anglais connu pour son œuvre un peu satyrique et ses couleurs saturées. On y retrouve même des photographies prises à Knokke-le-Zoute 😀

exposition temporaire du photographe Martin Parr avec les fameuses photos de Knokke

Finis les Musées (grand soulagement pour Ced qui commence à saturer haha), on continue la visite sur la Carrera 7, rue principale piétonne. Nancy nous achète des boleños, une spécialité locale pas trop loin d'un croustillon en goût, un peu salé-sucré. Plus loin sur un gros croisement, Nancy parle à Jenny et Ced, 2 mètres derrière, se fait arrêter par un flic. Le policier demande sa carte d'identité Cedula. Ced comprend qu'il lui demande en fait son cellular (téléphone portable) et après l'événement du bus, décide de passer son chemin pour nous rejoindre. Il se fait rattraper par le bras par le policier et heureusement Jenny se rend compte du problème quand Ced l'appelle. Dès que Nancy rapplique pour voir ce qu'il se passe, le policier change de ton et Nancy nous explique qu'il ne demande que notre identité. Heureusement, comme il voit que nous sommes avec une locale nous pouvons partir de suite sans rien montrer du tout. Nous savons que la police est parfois corrompue dans ces pays et il est difficile de savoir exactement quand on peut leur faire confiance ou non... Nancy nous explique qu'il est commun de la part de la police de demander une vérification d'identité et que ce n'est du coup pas tout à fait anormal. On est dubitatifs mais rassurés que ça n'ait pas été plus loin. Décidément, pas aussi safe que ça Bogota !

Nancy nous fait faire encore un sacré tour de la ville, en passant par le théâtre, le Musée Nacional et le Parque Bicentenario. On commence à fatiguer et on veut rentrer. On s'engouffre dans un mini-bus qui se remplit au ras bord. On assiste à une altercation entre deux passagers (une histoire de presque vol de nouveau). On doit dire qu'on est pas très rassurés à l'idée de retourner en ville à deux demain vu les événements aujourd'hui...

On arpente les rues principales de Bogota 

De retour, Nancy nous cuisine des burritos pour nous remercier pour le repas d'hier (le comble quand on sait qu'elle nous héberge, nous reçoit et nous guide dans la ville!). On se régale et on raconte notre journée à David pendant le repas. On est crevés et on part se coucher de bonne heure ce soir.

Jour 105 – jeudi 9 mai

On a tous les deux très mal dormi cette nuit. En plus de dormir dans un lit simple à deux, on a fait des gros cauchemars toute la nuit et on a du mal à émerger ce matin.

On part au marché se chercher des fruits exotiques comme on souhaitait le faire absolument dans ce pays. Avec toutes les altitudes et climats différents en Colombie, ils produisent énormément de variété de fruits différents dont beaucoup ne sont pas connus chez nous. On a vu un petit reportage il y a quelques jours à ce sujet et on a notre petit liste de courses sur nous. On achète donc un petit jus de Lulo (qui ressemble à une tomate orange) et on se prend de la Pitaya (un fruit jaune à l'écorce épaisse semblable à un mini ananas) et du Mangosteen (ressemble à une prune) en plus des bananes pour mélanger à l'avoine et le yaourt. Tout ne nous plaît pas mais on est ravis d'y goûter ! On finit également le nutella avec un petit pain mou (classique) acheté sur le chemin retour du marché.

Découverte du mangosteen et  de la pitaya après un bon jus au Lulo

David était apparemment pressé ce matin et n'a pas eu le temps d'aller promener les chiens, ils nous demandent si on veut bien y aller. Ced se dévoue et va faire le tour du pâté privé avec Lola tandis que Jenny continue le blog.

Vers l'heure du midi on se met en route pour le centre sous la pluie. On prend le même bus qu'hier et on fait la même petite balade qu'hier jusqu'au musée national mais d'abord on avale une crêpe salée chacun. La visite du musée est très longue car c'est un grand musée qui expose de tout ; on retrace le temps des civilisations anciennes à aujourd'hui en passant par les nombreuses guerres, le tout imagé par des photos, de la peintures, de la poteries, des films etc. Tout est présenté uniquement en espagnol et on doit s'accrocher pour tout comprendre surtout qu'on ne connaît pas encore très bien l'histoire du pays. On se dépêche un petit peu sur la fin parce que le temps file et on veut avoir le temps de faire le Musée de l'Or. On se dirige donc vers ce dernier et on est très impressionnés par son contenu. Il contient énormément d'objets en or de toutes formes et les explications (en Anglais) sont nombreuses ce qui rend la visite agréable.

Retour au centre : après la dégustation d'une bonne crêpe salée on va voir le Musée National et le Musée de l'or

On veut éviter de rentrer dans le noir et on reprend donc déjà le bus pour rentrer à la maison sans aucun problème de chemin ou de vol ! Nous voilà donc arrivés à bon port sans embûches ouf. C'est déjà notre dernière soirée chez David et Nancy et pour les remercier de leur accueil on leur prépare des petites pâtes sauce tomate maison. Il faut dire que la cuisine est quand même très petite et assez sale depuis notre arrivée donc on n'ose pas trop se lancer dans des très grandes préparations.On passe donc un dernier repas ensemble. Nancy nous remercie mille fois de nous être arrêtés chez elle et de venir visiter la Colombie. On les remercie encore tous les deux pour leur accueil et on file préparer nos sacs et passer à la douche. C'est notre dernière nuit à Bogota et on a déjà hâte de retrouver un lit plus grand 😀

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Jour 106 – vendredi 10 mai

Le réveil sonne à 5h30 ce matin pour un départ matinal pour Salento. Après un brossage de dents et un dernier check, on embarque nos affaires et dit au revoir aux chiens et à David pour prendre notre Uber vers la gare des bus. Il y a beaucoup de trafic dans cette ville et on a bien fait de partir bien à l'heure.

On se prend nos petits tickets de bus pour 7h15 pour Armenia. Il faudra ensuite prendre un bus de là pour Salento pour une petite heure. Le trajet se passe très bien, nous avons repris la compagnie de bus Bolivariano qui prend relativement bien soin de nos affaires et qui est assez confortable. On arrive vers 14h à Armenia, on avale deux empanadas chacun à la gare avant d'embarquer rapidement dans le mini-bus qui part pour Salento. Jenny laisse sa fenêtre ouverte mais une dame dans la rue vient l’interpeller au feu rouge en la prévenant qu'il y a des vols de cette manière dans les bus et qu'il vaut mieux la fermer. Message reçu, on ferme les fenêtres en la remerciant.

Dans le bus vers Armenia puis Salento, la tête dans les nuages

On arrive en moins d'une heure à Salento et on a un réel coup de cœur en arrivant dans le village. Les petites ruelles sont magnifiques bordées des maisons blanches à châssis colorés. Ce village a beaucoup de charme et malgré la fine pluie qui nous tombe dessus, nous sommes ravis d'être venus y passer quelques jours. On rejoint très facilement l'auberge à pieds puisque Salento est tout petit et on installe nos affaires avant de partir faire un petit tour des environs.

Arrivée à Salento 

On est sous le charme ! On va se prendre des petits fruits pour demain matin et des légumes pour un picnic demain midi et on ressort plus tard pour se manger un petit bout dans un resto. On se fait servir comme des rois et on a droit à un service impeccable. La plupart des pays traversés jusqu'à présent n'avaient aucune notion du service tel que nous l'avons chez nous. On ne se sent du coup souvent pas très bienvenus, on a l'impression de déranger et il faut courir après le personnel si on a le moindre désir. Depuis qu'on est en Colombie, ça a changé radicalement ! Les gens sont aux petits soins et c'est vraiment très agréable. Jenny se régale de sa truite tandis que Ced peine à avaler son burrito au jalapeno tellement il est piquant haha On passe une très bonne soirée et on a déjà hâte d'être demain pour découvrir plus l'endroit.

Découverte de Salento: un vrai coup de cœur  

Jour 107 – samedi 11 mai

Aujourd'hui nous partons pour faire le trek de la Vallée de Cocora. Nous nous sommes bien informés et nous savons qu'il vaut mieux partir tôt pour profiter un maximum des lieux sans touristes. Le réveil sonne donc à 5h du matin et on a du mal à émerger tous les deux. Du coup c'est un peu la course pour préparer le petit-déjeuner et le picnic pour ce midi. Ced est excité comme une puce depuis hier à l'idée de préparer un petit jus de fruits maison avec tous les fruits que nous avons acheté la veille. Seulement, il faut prendre le temps de tout couper et passer au blender. Le résultat n'est pas aussi bon qu'espéré puisque idéalement il aurait fallu avoir un extracteur de fruits. Il reste pleins de petits morceaux (Jenny n'aime pas trop ça) et on finit par tout mélanger avec de l'avoine et un peu de yaourt. Jenny pendant ce temps-là prépare les petits sandwichs pour ce midi.

On court presque jusqu'à la place centrale pour prendre la Jeep à l'heure. Vous imaginez bien qu'on arrive évidemment à l'avance et qu'on doit attendre un bon quart d'heure avant le départ de la première Jeep à 6h30 😀 Il fait déjà complètement clair et on est très peu comme prévu à attendre la Jeep. On embarque à 7 à l'arrière du véhicule et c'est parti !

Il y a trois options principales pour faire le trek, soit juste aller voir la vallée en 30 minutes et rentrer, soit prendre un petit sentier pendant 2h30 et faire l'aller-retour soit faire la grande boucle qui permet de prendre le sentier et de monter ensuite au sommet des montagnes pour voir la vallée d'en haut. Nous avons opté pour ce dernier et partons donc pour 4 heures de randonnée.

On commence par le petit chemin en bas de la vallée qui passe parmi des troupeaux de vaches et longe une petite rivière. Le ciel est relativement dégagé et la vue sur le sommet des montagnes est super jolie. On aperçoit déjà de loin les plus grands palmiers du monde qui s'élèvent sur les flancs des collines.

Première étape de la Vallée de Cocora 

On entre ensuite dans une espèce de jungle qui nous rappelle beaucoup l'Amazonie ; il y a de la végétation exotique partout autour de nous et le climat est chaud et humide. On longe toujours la rivière mais elle s'est transformée en cascades que nous traversons sur des ponts assez précaires à de multiples reprises (voir photo). On adore ce cadre naturel et se retrouver entre deux falaises est assez impressionnant. Nous arrivons au point où il est possible soit de faire demi-tour, soit entamer la grande loop pour le trek. On commence à grimper les 500m de dénivelés à notre aise. On est assez impressionnés par la facilité avec laquelle on monte, nos corps s'habituent de plus en plus à l'exercice physique qu'on leur fait faire et tant mieux ! Ça nous facilite un peu la tâche 😀

Marche dans la jungle 

Arrivés en haut, nous pouvons admirer la superbe vue qui s'offre à nous mais aussi toutes les jolies fleurs qui poussent le long de la colline. On en profite pour prendre quelques photos... Il nous reste encore un petit bout de balade dans un milieu forestier et puis nous rejoignons un chemin plus large, quasi une route avec tous les jolis miradors. On croise pleins de petits oiseaux de toutes les couleurs sur notre chemin et des gros champignons vénéneux. On commence aussi à croiser les touristes qui sont arrivés plus tard et qui ont fait le tour dans le sens inverse. On se félicite d'être partis si tôt pour avoir pu profiter du trek seuls ! On prend pleins de photos (trop même selon Ced 😀 ) avec les jolis points de vues et on termine notre tour.

Arrivée près des plus grands palmiers du monde 

Les jeeps ne repartent pas avant une petite heure et on décide donc de se prendre un café et un chocolat chaud dans un petit café à côté du parking en attendant. De retour au village on rentre à l'hostel et on avale nos petits sandwichs préparés avec soin ce matin au thon-concombre. C'est le moment de se reposer un peu...

On ressort cette après-midi une fois la pluie du début aprem passée. Il fait sec et bon le restant de la journée généralement, on a une grosse pluie par jour début aprèm et puis ça passe et le soleil revient pointer un peu le bout de son nez. C'est le weekend et comme le guide nous avait prévenu, il y a plus de monde, mais pas trop. C'est super agréable de se promener dans les petites ruelles de maisons colorées, avec tous les petits artisans qui vendent leur art dans les différents magasins et marchés. Les gens ici sont beaucoup moins oppressants que dans les villes traversées dans les autres pays et on est pas assaillis de tous les côtés comme d'habitude. On nous fout la paix et ça nous fait le plus grand bien ! Ced craque pour un grand sorbet de guanabana, cet énorme fruit vert local qu'on veut goûter depuis longtemps. Jen l'aide évidemment généreusement pour le manger hihi on se régale. On gravit aussi les marches pour aller voir le point de vue sur la ville de Salento et sur la Vallée de Cocora plus loin. En continuant notre petite balade Ced craque pour un rubik's cube et Jenny le lui offre 😀 Jenny craque pour des petites boucles d'oreilles chez un artisan repéré la veille déjà et c'est au tour de Ced de lui offrir 😀 On est ravis tous les deux de pouvoir ramener des petites choses locales avec nous malgré la place qui nous manque dans nos sacs à dos respectifs... oups. Heureusement ce n'est pas trop encombrant !

Petite balade dans les rues colorées de Salento et montée pour aller voir le point de vue sur la ville

On rentre un petit peu avec de partir manger un petit bout dans un resto « italien ». Ced se commande une lasagne tandis que Jenny se prend des pâtes carbo. La lasagne contenant plus de fromage que de pâtes ou de sauce, elle est laissée à l'abandon pour emporter pour plus tard, tandis que l'énorme assiette de pâtes de Jenny est avalée par les deux gloutons que nous sommes. Le tout accompagné d'un petit jus de fruit de la passion et de mangue, délicieux !

On rentre de bonne heure parce que le réveil sonne moins tôt demain matin mais tôt quand même : 6h30.

Jour 108 – dimanche 12 mai

Ce matin on part visiter une Finca de café. On a sélectionné celle de Don Elias dont on a entendu beaucoup de choses positives mais le choix n'a pas été facile quand on sait qu'il y a énormément de fincas dans les environs.

Le réveil sonne à 6h30 pour prendre la première jeep qui part en fait seulement à 8h30 et non à 7h30 comme on pensait. On loupe une heure de dodo ce qui fait bien râler Jenny mais Ced saisit l'opportunité pour appeler la famille. On retourne donc à la place centrale une heure plus tard pour embarquer dans la jeep directions les fincas. On est les seuls et derniers à descendre chez Don Elias où nous sommes reçus par 2 gamins de notre âge qui y travaillent et Don Elias lui-même. L'endroit est magique ; on est plongés dans un univers tout à fait inoubliables. D'une petite terrasse on admire la vue sur la vallée et le champ de café et bananiers. Il y a des petits canetons qui se baignent en dessous de nous avec leur maman, une dizaine de poulettes courent partout dans le champs derrière leur coq, des arbres fruitiers poussent le long des plantations,... On commence la visite en Anglais avec Matteo et on est que deux pour notre plus grand plaisir. Il commence par nous montrer les trois variétés différentes d'arbres à café qu'ils possèdent à la ferme. Il nous montre les différents stades de la graine à la plantation. On goûte même à un fruit de café assez sucré. Jenny trouve un rejet de plante et s'encourt pour le repiquer dans le bac à sable qui sert de première étape. Ced pose pleins de questions à Matteo et ne rêve que d'une chose : faire pousser des plants de cafés en rentrant en Belgique 😀 On papote beaucoup avec Matteo, il nous explique que la ferme est la seule à pratiquer une agriculture bio et en permaculture. Les autres ont fini par user des pesticides par soucis de quantité de production. On parle aussi de politique puisqu'une fois de plus tout est lié ; les autorités signent toutes sortes d'accord avec les importateurs au péril évidemment des petits producteurs qui voient leur salaires déjà bien maigres, diminuer. Ce n'est pas la première fois qu'on nous explique ce genre de situation et ça nous attriste beaucoup de voir à quel point les personnes qui dirigent ces gouvernements (mais aussi les nôtres) sont pourris jusqu'à la moelle et ne pense qu'à leur intérêt personnel. On continue la visite avec une explication sur le processus de traitement de la graine une fois qu'elle est cueillie ; on voit comment elle est épluchée, séchée, sélectionnée et ensuite grillée et moulue. On nous fait sentir les deux sortes de café différentes qui se préparent ici ; le café noir plus grillé mais moins fort en caféine (oui oui vous avez bien lu) et le café brun moins grillé et donc plus fort en caféine. Après la visite on a droit à une petite dégustation de café évidement des deux sortes. C'est délicieux et semblable à aucun autre café qu'on a déjà pu boire auparavant ! Le café clair a étonnamment un goût un peu acidulé, comparable à du jus de citron. Tandis que la café noir à un goût très onctueux. On discute encore avec Matteo et Don Elias avant de repartir avec quelques petits souvenirs pour les grands amateurs de café 😀

Visite Finca de Café de Don Elias 

On retrouve une Jeep pour le retour et cette fois-ci plutôt que de faire le trajet à l'intérieur, on s'agrippe à l'arrière pour faire le trajet debout et profiter de la vue. On en a profité pour sortir la Gopro et faire un petit timelapse pour vous faire profiter de la vue sur les petits chemins à travers les fincas de cafés.

Retour de la Finca debout à l'arrière de la Jeep 

On profite d'être rentrés assez tôt pour se reposer un peu avant d'aller manger dans un petit resto ; on se prend un burrito végé et un burger végé qu'on se partage en dégustant un petit jus d'orange offert par la maison. On se régale et on en profite pour organiser notre montée vers Medellin demain en journée.

On passe l'aprem à se reposer ; Ced s'occupe avec son nouveau cadeau et de nombreuses vidéos tandis que Jenny s'occupe du blog et profite de l'internet pour publier nos petits récits en Colombie. On ressort encore une fois l'après-midi pour se prendre un petit chocolat chaud, jus et carrot cake sur la place principale avec la jolie vue. On est ravis d'être passés par ici lors de notre voyage parce qu'on a adoré !

Aprem relax à Salento 

On se mange le reste de la lasagne d'hier ce soir et des petits pains au thon-comcombre. Ced termine son sac pendant que Jenny peaufine le blog et on file au lit.

5

Jour 109 – lundi 13 mai

Ce matin on doit prendre le bus à 10h pour partir à Medellin. La météo a décidé de ne pas se tenir à son horaire habituel et c'est la pluie qui nous accompagne jusqu'à la gare des bus ; ça monte et ça descend dans tous les sens, on doit donc faire bien attention de ne pas glisser avec les sacs sur le dos.

On prend un bus relativement petit, rempli de touristes comme nous, et on est coincés à l'arrière, légèrement en hauteur sans place pour les pieds puisqu'on a pas pris nos places à l'avance... C'est parti pour 8h de trajet !

On fait un bref arrêt à hauteur de Pereira et on se remet en route quelques minutes après. Vers 14h30 – 15h on fait un arrêt lunch midi. Il y a beaucoup de travaux, ce qui explique le retard.. Heureusement que nous avions prévu des sandwichs. Bien qu'ils ne sont pas incroyables (sandwichs mous au thon, tomates, concombre et fromage blanc ramolis avec le voyage), on est ravis de ne pas devoir attendre si tard pour manger !

Durant ce petit break on découvre ce qu'on considère jusqu'à présent comme la MEILLEURE pâtisserie/couque/croissant/... de notre voyage. Il s'agit d'une pâte feuilletée, fourrée de Dulce de Leche et parsemée de gros sucre. Pour une fois c'est plutôt pas mal ! Après que Cédric en ait goûté une (évidemment bien aidé par Jenny huhu), il va en acheter 3 autres comme snack et déjeuner du lendemain.

Selon diverses sources, la durée de ce voyage devait durer 6h pour les uns et 8h pour les autres, on finit par apercevoir Medellin en pleine nuit. C'est magnifique, il y a d'énormes tours dans le centre et les quartiers s'étendent jusque sur les flancs de montagnes au loin. La ville est en effet située dans une cuvette, une fois de plus. Après 8h30 de route (sans trop de retard au final) on arrive au terminal sud de Medellin.

Cette fois encore, nous avons opté pour un logement en Couchsurfing chez une jeune femme nommée... Jennifer. Elle nous a donné rendez-vous chez elle pour 20h et il n'est que 18h30. On en profite donc pour manger à la gare en attendant (du poulet et des frites pour changer). Il est enfin temps de prendre un taxi pour son appartement, sauf que, les taximen se foutent bien de nous au niveau des prix ! On ne se laisse par faire et on finit par obtenir un prix, certes trop élevé, mais plus bas que les premiers arnaqueurs.

Arrivée à la gare de Medellin avec la ville en arrière plan - cycliste qui se laisse tirer par un camion dans la ville 

On a du mal à indiquer l'endroit au taximan, mais on fini par trouver ! On rentre dans une résidence sécurisée par un gardien, on lui explique chez qui on va, il nous indique le chemin et nous voilà devant la porte.. Il faut savoir qu'il est déjà 20h30 entre-temps, on est dans la ville qui fut considérée comme la plus dangereuse au monde il y a encore quelques années, on n'a pas d'internet et on sait à peine où on est. On frappe à la porte et là Jennifer nous ouvre et nous accueille avec un grand sourire et ses 2 chats dans son superbe appartement tout propre et qui sent bon !

Quel régal d'arriver dans ce genre d'endroit ! Elle nous montre notre chambre ; nous avons droit chacun à un lit simple, une chambre pour nous 2 et elle nous met à l'aise comme à la maison. Elle a cependant quelques règles qui exigent de la propreté et de la sécurité pour ses chats. Aucun problème pour nous évidemment, ça nous change bien !

On se prend donc vite une douche et gros dodo pour récupérer.



Jour 110 – mardi 14 mai

Ce matin on se réveille au paradis chez Jen2 (on propose de l'appeler comme ça pour ne pas semer la confusion dans nos récits hihi). On a super bien dormi dans nos petits lits et on se sent très bien dans ce lieu si propre. Jen2 part au travail (elle est professeur d'Anglais à l'université) en nous laissant des petites indications concernant les bus et métros à prendre pour notre journée en ville.

On en profite pour petit-déjeuner les pâtisseries achetées hier avec un bon café et profiter de ce lieu si propre. La déco est au goût de Jenny ; il y a des reproductions de Van Gogh, Frida, Edward Hopper et Picasso aux murs et des livres d'art partout dans l'appartement. Les petits chats Vincent et Lennon sont adorables et curieux et nous suivent à la trace.

Vincent et Lennon dans l'appart de Jen2

On claque la porte derrière nous et on est partis pour la journée ! Au programme : visite de le matin de Medellin à nous deux et ensuite Free Walking Tour à la Comuna 13 l'après-midi. On marche pendant un bon quart d'heure pour trouver un « arrêt » imaginaire de bus (ici il n'existe pas de petit abri-bus ou encore de panneau indicateur d'horaire). On fait arrêter quelques bus avant de trouver le notre (des vrais touristes oups) et on embarque pour le terminal nord. C'est ici qu'on prend notre métro pour aller en ville. On est bouche-bée devant la modernité de cette ville, on ne s'y attendait pas du tout ! Le métro aérien existe depuis 20 ans ici et le centre-ville ressemble plus à nos villes européennes qu'à tout ce qu'on a pu voir depuis le début de notre voyage. On fait d'abord un rapide passage à la banque et on se dirige ensuite vers la Place Botero où on admire les jolies statues de l'artiste.

Place Botero à Medellin 

Demi-tour ensuite pour aller voir la plaza de la Libertad, en passant par les rues piétonnes bordées de vitrines de magasins. Ce quartier nous fait penser à un Wallstreet orné de statues. Après une ballade dans les alentours on s'arrête pour manger dans un petit chinois pour éviter le riz-poulet local. On se fait servir du riz asiatique du coup avec des légumes pour un prix tout à fait dérisoire et on se met en route vers le métro.

Wallstreet local 

On a rendez-vous à 14h pour le début du Free Walking Tour de la fameuse Comuna 13. Ce quartier pauvre est connu comme ayant été (étant toujours?) le plus dangereux de Medellin. C'est ici qu'ont eu lieu bon nombre de nettoyages étatiques à l'encontre des guérillas et narcotrafiquants. Et malheureusement ces nettoyages sociaux la plupart du temps on surtout été synonyme de massacres humains sans motifs. Aujourd'hui la commune essaye de se défaire de sa réputation et met tout en œuvre avec ses habitants pour redorer son image notamment en proposant ces fameux free walking tours. Ceux-ci sont pour la plupart guidés par des locaux du quartier qui ont vécu son histoire et ses blessures et qui connaissent les ruelles comme leur poche. Ici on dit qu'il y a des fronteras invisibles (des frontières invisibles) qu'il ne vaut mieux pas franchir afin d'éviter tout risque pour sa sécurité. Il faut donc aller visiter cette partie de la ville avec précaution, en étant accompagné d'un guide mais sans peur inutile non plus.

On arrive à notre lieu de rendez-vous beaucoup trop tôt, à l'angle de la station de métro et du funiculaire. On décide donc de d'abord aller se boire un jus pas loin. C'est le meilleur jus qu'on ait pu boire de toute notre vie ! On paye l'équivalent d'un euro cinquante et on se fait servir chacun 1L de jus frais ; mangue pour Ced, fruit de la passion pour Jenny. On se régale !

On retourne ensuite à la station où nous attendons notre guide qui a beaucoup de retard mais s'en excuse à plusieurs reprises par messages (eh oui la ville a instauré des bornes wifi partout afin que ses habitants et touristes puissent en bénéficier). Nous faisons donc la connaissance de Edisson, notre guide, et des trois argentines qui nous accompagnent. On avait demandé à l'organisation à ce que le tour soit fait en Anglais mais apparemment il y a eu un soucis de communication entre eux et le tour se fera en espagnol. Tant pis/tant mieux, le tour nous coûtera beaucoup moins cher et c'est l'occasion d'exercer notre espagnol. On prend le bus tous ensemble et on descend à l'entrée de la commune. Le guide nous prévient ; beaucoup de gens sur notre chemin risquent de nous demander de l'argent sans raison, il ne faut pas leur en donner et il faut éviter de montrer ses richesses. C'est un comportement qu'on applique en règle générale et on peut commencer le tour.

On se balade le long de pleins tags super beaux. L'un d'eux est accompagné d'un pleine de jeux et de toboggans (la comuna est sur le flanc d'une petite colline). Le guide nous explique qu'il est dédié à un des enfants tués sans raison à cet endroit-même, chaque personne qui passe sur le toboggan lui rend hommage. On passe donc chacun à notre tour avant de continuer la balade le long des tags. Ils sont tous plus grands et plus impressionnants les uns que les autres. On croise une troupe de danseurs qui nous font une démonstration de leur art. Plus loin on croise des chanteurs aussi. C'est un quartier très artistique où tout le monde est encouragé de s'exprimer à travers les arts plutôt que la violence.

La Comuna 13 et ses jolis tags 

Le long de la balade le guide nous donne des informations brèves sur l'histoire de ce quartier et nous fait goûter à des mamoncillos (fruits locaux) et une glace locale à la mangue salée. On est pas convaincus par cette dernière mais on aura fait l'effort d'y goûter 😀

On continue le graffiti tour et on voit même certains artistes en pleine action

Après le tour, le guide nous emmène à la Casa Colacho, le bureau de son association. Il nous explique que c'était le rêve de son ami de lancer ce projet pour soutenir les artistes locaux mais malheureusement celui-ci s'est fait tué et Edisson et ses amis on décidé de reprendre le projet. Ils mettent en vente certains objets touristiques en rapport avec la comuna et prévoient une activité de tags ensuite. Il est déjà quasi 17h et nous voudrions passer un peu de temps avec Jen2, on quitte le tour ici et on se dirige vers le métro à 2 rues de là. On a adoré le tour il nous a donné envie d'en apprendre plus sur l'histoire de cette ville et ce pays. On profite du chemin retour en métro pour débriefer un peu ensemble. On est assez étonnés parce qu'ici personne ne fait jamais allusion aux cartels de drogue et à leurs célèbres patrons tels que Pablo Escobar. On est surpris d'avoir constaté tous les deux que notre guide était plus que probablement en chute/manque après avoir probablement consommé de la drogue la veille. Ses mains tremblaient beaucoup et il transpirait abondamment pendant le tour. Jenny a également aperçu deux hommes s'échanger de la drogue sous forme de crack dans la rue, drogue réputée comme étant la poubelle de la cocaïne. Malgré la belle évolution de ces quartiers en terme de sécurité et bienveillance, on constate qu'il y a encore du boulot à fournir de la part du gouvernement.

encore quelques photos de la Comuna 13 qu'on a adorée

Tout ceci ne nous a cependant pas mis dans un climat d'insécurité à aucun moment et on s'est senti très bien de se balader à deux toute la journée contrairement à Bogota !

Sur le chemin du retour on fait une halte au supermarché pour prévoir à manger pour la semaine et comme on est chargés comme des mules on prend un taxi pour rentrer jusque chez Jen2.

Elle nous accueille gentiment parce qu'elle est déjà rentrée du travail et on se met directement à cuisiner des petites fajitas. On passe le dîner à papoter avec elle de son pays, les politiques en place et ce qu'il faut faire pour améliorer la situation. Elle a un regard qui nous semble très pessimiste sur les choses mais à juste titre ; elle s'informe énormément, lit beaucoup et est donc témoin du nombre de bavures et mensonges politiques. On adore pouvoir échanger comme ça avec les locaux pour mieux comprendre la situation de leur pays et Jen2 est une jeune fille brillante qui nous apprend beaucoup de choses.

Jour 111 – mercredi 15 mai

Le réveil sonne tôt ce matin, on a prévu d'aller passer la journée à Jardin (prononcer « gardine »), un petit village à 3 heures de route de Medellin vers le sud. Parait-il il vaut vraiment le détour. On s'extirpe du lit et on se prépare notre petit-déjeuner de rois pour la journée. On prend un taxi vers la gare du sud et on doit attendre 40 minutes avant le départ du prochain bus vers Jardin.

C'est parti pour le trajet interminable dans les montagnes. On ne peut rien faire d'autre que regarder par la fenêtre tellement ça slalome dans tous les sens. Et heureusement la vue est très jolie (on vous montre quelques photos prise au vol et pas très nettes).

en route vers Jardin 

On arrive sous le soleil à Jardin et on se rend vite compte que le village est minuscule. On se mange un petit bout dans un café recommandé par le Lonely Planet très bon mais pas très copieux et on se met en route pour faire le tour du village.

petit lunch à Jardin 

On va voir une petite cascade de loin et on observe les jolies maisons dans les montagnes et dans le village.

Petit tour à Jardin 

Le ciel se couvre et on craint l'averse, on va donc se prendre un petit goûter sur la place principale. Il se met effectivement à pleuvoir et on se mord les doigts d'avoir déjà acheté nos tickets de retour pour 17h. Il est trop tard pour pouvoir changer de bus et on doit poireauter pendant quasi deux heures avant de repartir. Ced en profite pour jouer à son Rubik's cube et Jenny révise ses cours d'espagnol.

Goûter en attendant que la pluie passe 

Jardin est très mignon mais on a pas eu de coup de cœur particulier pour ce village surtout après avoir déjà vu Salento, de loin beaucoup plus charmant selon nous. On espère que notre excursion à Guatape demain vaudra un peu plus le détour.

Le trajet de retour en bus est plus lent qu'à l'aller mais heureusement il a arreté de pleuvoir entretemps. On est bien crevés du bus en arrivant alors qu'il nous faut prendre encore un Uber pendant 30 minutes avant d'arriver chez Jen2. Il est 21h passée quand on arrive enfin chez Jen. On se fait vite des petites pâtes sur la pointe des pieds et on file au dodo après avoir lancé une machine à laver.

dans le bus vers Medellin 

Jour 112 – jeudi 16 mai

Comme hier, le réveil sonne de bonne heure : 6h30. Heureusement aujourd'hui on a moins de route qu'hier, environ 2h pour rejoindre Guatape (prononcez Guatapé). Ce qui nous épargne une heure de dodo en plus qu'hier et ne nous fait pas de mal. Les petits chats nous rejoignent directement pour s'assurer qu'on se réveille bien, trop aimables 😀

On mange des bons fruits et on se met en route pour la gare du nord, accessible facilement en 5 minutes d'Uber. On prend nos petits tickets et on ne patiente que 15 minutes avant le départ du bus de 8h30. Celui-ci nous dépose effectivement au bout de 2h de trajet au pied de la Piedra. Il nous faut monter 700 marches pour arriver au sommet de celle-ci et profiter de la jolie vue sur les villages avoisinants dont Guatape. L'ascension n'est pas facile mais on la fait quasi d'une traite après s'être tartinés de crème solaire. La vue qui s'offre à nous est splendide ! On en profite pour sortir la Gopro et faire de jolies photos.

Ascension de la Piedra del Penol 

D'ailleurs la vue est tellement belle qu'on s'installe pour manger nos petites pâtes, reste d'hier qu'on a emporté dans un tupperware. Il fait magnifique c'est trop chouette !

petite pause picnic avec la jolie vue 

On descend ensuite pour se diriger vers le village de Guatape. Le trajet est proposé par plusieurs bus, jeeps ou encore tuktuk mais on préfère marcher. On a vu sur la carte que le village n'était pas bien plus grand que Jardin et on se laisse l'opportunité de se balader maintenant du coup. La route nous offre de jolis points de vue sur la Piedra de loin et on arrive au village en une petite demi-heure.

Marche de la Piedra pour rejoindre le village de Guatape 

On a un vrai coup de cœur pour ce petit village. C'est super charmant et les maisons sont trop belles avec leurs couleurs et moulures représentant les métiers et passions de leurs propriétaires.

Petite balade à Guatape 

On se met en quête d'un petit café vivement conseillé par d'autres voyageurs qui apparemment servirait de l'excellent café et de bonnes pâtisseries. On finit par le trouver par hasard et profiter de leur jolie petite terrasse. On se prend de super bons jus (c'est quand même plus rafraîchissant que le café haha) et un brownie+glace pour Jenny et torta de chocolate pour Ced. Un délice ! On discute un peu avec le serveur avant de repartir qui nous explique toutes les manières possibles et imaginables pour préparer du café. On apprend plein de choses et on les remercie !

Petite pause sucrée à Guatape

Il nous reste une petite heure avant de prendre le bus et on s'arrête pour prendre un jus sur une autre terrasse où un petit bébé chat fait la sieste. Jenny trop préoccupée par le chat laisse Ced boire tout le jus pour son plus grand bonheur 😀

Rencontre et calins avec Vegan 

On file à la gare pour rentrer de bonne heure et là, on croise encore une fois Paula, l'allemande rencontrée en Amazonie et déjà recroisée au désert de Tatacoa ! Décidément, le monde n'est qu'un village 😀 ! On s'endort comme des masses dans le bus et on dort sur tout le trajet retour.

Jen2 est déjà rentrée quand on revient mais attend un ami pour manger, du coup on se prépare notre petite popote à deux. Au menu ce sera purée de carottes et ratatouille de légumes. Miam miam !

On part se coucher tôt de nouveau pour récupérer et être en forme demain pour notre journée avec Jen2. Elle a proposé de nous emmener faire un tour en ville et de nous montrer le Musée Casa Memoria. On a déjà super hâte d'apprendre pleins de choses !

Jour 113 – vendredi 17 mai

Aujourd'hui on s'est permis la grasse mat' parce qu'on a prévu de partir avec Jen2 qu'à 10h. Ça nous fait un bien fou de dormir et on est en pleine forme pour attaquer la journée.

On se prend un bon petit dej et Jen2 nous rejoint peu après dans le salon. Quand on est tous prêts on se met en route pour sortir et attendre le bus juste en face de l'appartement. Celui-ci nous conduit directement à 10 minutes à pieds du musée. On descend et on se prend un petit bunuelo (le fameux petit snack salé-sucré en boulette) sur le chemin. Le Musée est gratuit à notre grande surprise et on se dirige vers la sale principale. Jen2 nous explique que le but de ce musée est en partie de rendre hommage aux victimes de toutes les violences qu'il y a pu y avoir à Medellin notamment et la visite commence par une petite pièce où sont diffusées tour à tour toutes les photos (qu'on a) des victimes des guerrillas et groupes paramilitaires. C'est assez émouvant et annonce la couleur pour la suite du Musée. En fait l'exposition n'a lieu que dans une grande pièce et est répartie en plusieurs chapitres toujours évoqués de manière interactive et didactique. D'une part on a des grands panneaux digitaux tactiles, de la taille des JC Decaux qu'on connait bien chez nous, qui diffusent en continu des témoignages actuels de personnes en vie qui expliquent en quoi ils ont été affectés d'une manière ou d'une autres par ces violences : ça va du viol d'une gamine de 10 ans par des paramilitaires, à un jeune homme ancien chef de l'armée, une maman d'un fils démembré... On passe ensuite au stand des photos ou les photos de ces terribles événements sont imprimées sur des faces de cubes que le visiteur peut tourner à sa guise et où il peut en apprendre plus sur les photographe. Une ribambelle de grands écrans est mis à disposition des visiteurs également retraçant une ligne du temps de tous les faits politiques des 200 dernières années. Chaque élément est cliquable et contient des extraits de journaux d'époque. C'est super intéressant et très bien ficelé. Il y a quelques œuvres d'art d'artistes actuels tout au long de l'expo témoignant des grandes injustices envers la femme, les enfants, les autochtones, la faune et la flore, les communautés LGBT etc lors de ces conflits armés.

Visite au Musée Casa Memoria 

Bref vous l'aurez compris, cette exposition est fascinante et surtout très intéressante de part son aspect didactique. On est ravis que Jen2 nous y ait emmenés et on discute de l'expo en sortant du Musée. Il est déjà l'heure du midi et on lui propose de nous faire découvrir un de ses lieux préférés pour aller manger. Pas de bol pour nous, Jen2 a beau être une jeune fille très éduquée, ses goûts en matière de nourriture ne diffèrent pas de ses compatriotes et elle nous emmène manger un riz-viande-bananes plantin 😀 On ose évidemment pas lui dire qu'on en peut plus de ce plat et on l'invite à manger.

Elle nous emmène ensuite voir un marché de livres de seconde main et une exposition sur des tribus autochtones dans le grand building de la Banco de la Republica. On est invités par les gardes de sécurités à aller voir une exposition sur des timbres également. On en aura vu du contenu varié ! Direction ensuite la pâtisserie préférée de Jen2 où on se prend tous un jus et une pâtisserie. Miam on se régale ! On en profite d'être dans un quartier estudiantin pour imprimer nos billets de bus pour ce soir mais aussi pour acheter des croissants au chocolat pour le petit-déjeuner dans le bus demain matin. Jen2 nous promet que ce sont les meilleurs et on a hâte d'y goûter. Il est déjà 17h et notre bus quittant la ville à 21h on rentre à l'appartement préparer et rassembler nos affaires. On est si bien ici avec Jen2 qu'on a pas envie de la quitter ! On a à peine le temps de booker notre prochain logement à Cartagena et de lire un extrait du Petit Prince en Français à Jen2 (elle voulait absolument nous enregistrer pour apprendre la langue), qu'on doit déjà partir pour prendre notre bus.

Ced ajoute sa pierre à l'édifice à l'expo - visite de la ville et petit Cook&Book local pour le dessert

Une fois nos tickets enregistrés, on se prend vite un snack à engloutir avant de prendre notre bus de nuit. Jen2 nous avait prévenu de bien nous couvrir, et pour cause, c'est le pôle nord dans le bus tellement ils mettent de l'airco ! Jenny s'est déjà transformée en petit glaçon malgré ses 5 couches et Ced profite du bus à moitié vide pour s'installer derrière Jenny. Comme toujours en bus, la nuit s'annonce mouvementée...

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Jour 114 – samedi 18 mai

Après une longue nuit froide dans le bus on arrive frigorifiés (surtout Jenny) à Cartagena vers midi. On a pas beaucoup dormi et on a bien la tête à l'envers. On est à peine sortis du bus qu'on est happés par une vague de chaleur. Ced pense que c'est la chaleur du moteur mais en fait non, c'est la chaleur d'ici 😀 ! Jenny quitte ses 4 couches, on récupère nos sacs et on sort du terminal. Impossible de commander un Uber sans internet, on trouve donc un taxi qui nous dépose en 30 minutes à l'Airbnb trouvé. C'est notre premier Airbnb depuis le début de notre périple et pour cause : difficile d'être en contact avec les propriétaires sans internet et c'est généralement plus cher qu'en auberge. Cependant, on avait oublié qu'on avait reçu un petit code promo suite à nos dernières vacances en France et en l'appliquant pour un logement à Carthagène ça revenait beaucoup moins cher qu'en auberge, tout étant hors de prix ici.

Quand on voit qu'on arrive bientôt à destination, on retrouve le sourire : enfin quitter ce frigo! 

On traverse quasi toute la ville avant d'arriver dans le quartier de Getsemani où on loge. La petite ruelle de la maison est super mignonne avec tous les tags colorés sur les murs. On fait donc la connaissance de Lili en arrivant qui nous montre notre chambre et les lieux communs. Tout est organisé comme en auberge et on s'y retrouve. On est tous les deux bien dans le gaz avec notre nuit blanche derrière nous et une fois les affaires déposées, on sort pour trouver un petit truc à manger parce qu'il est déjà 15h. On tombe sur un italien au coin de notre rue et on ne va pas chercher plus loin. Ced se prend une pizza végétarienne (bonne mais sans plus) et Jenny des raviolis au pesto (bons mais pas très copieux). Le tout avec une petite limonade pour se rafraîchir. On rentre se coucher en pleine aprem tellement on est crevés et qu'on est bons à rien. Jenny tente la sieste sans succès et Ced traîne sur l'ordi. On s'avale quelques chips ce soir en guise de repas et on s'endort comme des masses après quelques épisodes de notre nouvelle série Netflix sur les trafiquants de drogue.

Notre ruelle en sortant de l'auberge & petit resto italien où on s'arrête 

Jour 115 – dimanche 19 mai

Jenny est debout tôt ce matin et en profite pour donner des nouvelles en Belgique pendant que Ced dort encore à poings fermés. Il pleuvine légèrement mais ça n'a pas fait baissé les températures ambiantes. On s'est fait dévorer par les moustiques cette nuit (surtout Jenny) et ces bestioles du malheur sont omniprésentes partout.

C'est vers 9 heures quand il a déjà arrêté de pleuvoir qu'on se met en route pour aller faire un tour dans la vieille ville à deux pas de notre Airbnb. Les remparts sont majestueux et nous offrent une jolie vue sur le port. Les petites ruelles quant à elles sont charmantes et colorées comme partout ailleurs dans le pays. On prend le temps de flâner sur les petites places, en regardant les jolies peintures de artistes et en écoutant les chants de messes aux abords des églises.

Découverte de Cartagena 

On est dimanche mais on trouve un petit supermarché ouvert pour s'acheter des pâtes à se préparer ce soir ainsi qu'un refill pour nos petits-déjeuners. On fait une petite halte aussi dans une pharmacie pour racheter du produit lentilles pour Jenny. On rentre ensuite à l'auberge.

Ce n'est que vers 15h que nos estomacs se mettent à grogner et qu'on décide de ressortir. Comme on est dimanche, beaucoup de restos sont fermés et on peine à trouver un endroit sympa aux prix raisonnables. On finit par laisser tomber ce dernier critère et on s'installe au soleil sur la terrasse d'un resto spécialisé en préparations marines. Les plats servis autour de nous ont l'air divin et on se prend une paella au homard et scampis. Quel régale ! On n'en laisse pas une miette hihi

A la recherche d'un bon petit plat à manger: check! 

Après notre petit resto, on continue le tour de la vieille ville pour aller voir la statue de Pocahonta (sans S) qui ressemble comme deux gouttes d'eau à l’héroïne Disney. On se balade dans les petites ruelles et on tente de se trouver un petit jus de fruits pour s'abreuver. Après de multiples recherches on s'offre un jus de pina (ananas pour Ced) et de maracuya (fruits de la passion pour Jen) qu'on engloutit en quelques secondes seulement !

dernière balade dans la ville colorée 

Ce soir on se prépare nos petites pâtes comme prévu sauf qu'elles sont très mauvaises ; elles collent et on très mauvais goût, au point où on finit par jeter les restes ce qu'on n'aime pas faire...

On va se coucher de bonne heure pour tenter d'être en meilleure forme demain 😴

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Jour 116 – lundi 20 mai

Ce matin on fait les choses à notre aise, on ne doit quitter la chambre qu'à 11h et notre bus vers Santa Marta ne prend que 3h de trajet. On emballe toutes nos affaires après le petit-déjeuner et on quitte les lieux pour prendre un taxi vers la gare la plus proche. On doit arrêter 4 taxis avant d'en trouver un qui nous propose un prix raisonnable. On est à un stade de notre voyage où on ne se laisse plus faire et où on n'a plus peur de dire non quand on nous propose parfois le triple du prix. Et on fait bien parce qu'on finit toujours par trouver 😀

On ne doit pas attendre bien longtemps avant que le bus ne parte et on se met à longer la côte vers l'est. Il est 16h quand on arrive à Santa Marta et on est droppés n'importe où à la frontière de la ville. On doit de nouveau se battre pour trouver un taxi à un prix raisonnable. Le prix étant 8.000 pesos (soit 2,5 euros), un attrape-touriste nous le propose à 100.000 colombianos quand on sort du bus (27 euros). Heureusement on trouve un petit taximan super sympa qui nous dépose en 10 minutes même pas à notre hostel. On n'a encore rien mangé ce midi et on a faim ! On prend tout de même le temps de déposer nos affaires et de faire la connaissance de Marta et Angel, le couple qui tient l'auberge. Elle nous explique toutes les activités qu'il y a à faire dans le coin et lui nous montre sa ruche de mini abeilles, nous parle de sa finca de café bio et nous fait visiter l'endroit. Cette auberge est vraiment super chouette, il y a plusieurs arbres fruitiers qui poussent dans la cours ; des manguiers, un tamarinier, un avocatier...

Arrivée à l'hostel El Dorado avec la petite ruche locale

Après la visite on file manger au mall au bout de la rue dans lequel l'airco est activé à fond et pour une fois ça nous fait un bien fou ! Il fait étouffant ici à la côte et on doit se ré-habituer au climat tropical. En traversant le mall vers le foodcourt, on constate que les magasins de vêtements ici ressemblent de plus en plus à ce qu'on a chez nous : le style est quasi le même et le tout est bien présenté, dans des vitrines élégantes et à des prix pas donnés. On se prend un gros burger chacun qu'on savoure tellement on a faim.

A notre retour à l'auberge on fait la connaissance d'un couple de colombiennes qui partent comme nous visiter le Parc Tayrona demain. Angel nous présente et on prévoit de partir ensemble demain matin tôt pour éviter les heures les plus chaudes. On observe les petits lézards se balader le long des plafonds et on file au lit !

Jour 117 – mardi 21 mai

Ce matin on se lève de bonne heure pour partir au Parc Tayrona. Le réveil est difficile pour Ced qui peine à émerger à 6h. On doit faire nos sacs pour quitter la chambre puisqu'on prévoit de loger une nuit au parc. On se prend un petit-déj et on croise le couple de colombiennes, prêt à partir aussi. On se met en route et c'est parti vers l'arrêt de bus. On ne doit pas l'attendre longtemps et on s'entasse à l'arrière du bus avec des travailleurs et des écoliers. En une petite demi-heure on arrive à l'entrée du parc Calabazo où nous sommes les seuls à emprunter le chemin. On paye notre entrée et c'est parti pour la petite randonnée pour rejoindre la plage. Les colombiennes sont plus lentes que nous, elles ont beaucoup d'affaires de camping à porter qui les freinent. Du coup on prend de l'avance et on marche à notre rythme.

On croise beaucoup de gros escargots sur notre route  

Le premier chemin qu'on emprunte n'est pas dingue, c'est une très large route sur laquelle peuvent circuler facilement des jeeps ou 4x4 mais on est seuls au monde. Le chemin rétrécit ensuite et devient de plus en plus sinueux au fur et à mesure qu'on s'enfonce ensuite dans la jungle. La végétation est très impressionnante et nous évoque notre voyage en Amazonie. Après 2 bonnes heures de marches, il commence à faire de plus en plus chaud et on atteint quasi les rives qui nous évoquent la méditerranée ; tout est très sec, on croise beaucoup de petits lézards et on a hâte d'arriver pour se rafraîchir.

Randonnée vers la Playa Brava dans le Parc Tayrona 

Finalement on ne tarde pas trop à rejoindre la petite « auberge » prévenue de notre arrivée par Angel la veille. Le petit établissement se situe le long de toute la Playa Brava ce qui fait de nous les seuls occupants de la plage avec les autres visiteurs (pour le moment 1 haha). On traverse l'énorme terrain familiale (il y a un terrain de volley, une petite ferme, une grande plaine pour faire un feu...) et on arrive à la petite hutte des hamacs où nous dormirons ce soir.

Arrivée à notre hostel à la Playa Brava 

Ced meurt de faim et Jenny n'a qu'une envie : aller se baigner haha. On dépose donc nos affaires, on met nos maillots et on fait 10 pas pour aller s'installer, seuls, à la plage : le bonheur ! Petite dégustation de carottes crues et Jen file dans l'eau. Mais attention pas bien loin non plus, il y a déjà eu énormément d'accidents de baignade dans le parc. Il y a beaucoup de plages interdites à la nage et d'autres autorisent la baignade jusqu'au hanches uniquement. Ce qui est le cas ici et qui fait déjà un bien fou. Les vagues sont énormes et le courant très fort et on comprend vite pourquoi c'est interdit. On continue le petit picnic avec notre baguette et du cheddar. Pas très prometteur comme lunch mais comme les avocats ont pourri dans nos sacs sur le trajet vers Santa Martha, on fait avec les moyens du bord et franchement ce n'est pas mauvais 😀 Et surtout ça nous fait un bien fou de manger après autant d'effort dans cette chaleur (plus de 30°). Étonnamment, il n'y a pas beaucoup d'air à la mer comme chez nous et on est content que le ciel soit un peu couvert pour nous éviter le soleil en plus.

On profite de la Praya Brava, notre plage privée 👍

Jenny sort sa liseuse tandis que Ced va explorer les alentours et trouve deux énormes noix de coco ; ce sera donc l'activité de l'aprem de tenter de les ouvrir avec le Leatherman. Activité qui va occuper Ced pendant une bonne heure avant d'arriver à l'ouverture de la noix au centre, quelle fierté 😀 On profite toute l'après-midi de la plage en voyant arriver petit à petit d'autres voyageurs mais juste de quoi remplir les 8 hamacs, un tente et 3 chambres privées. La plage reste quand même assez privée et c'est super agréable. On se prend une petite douche avant le coucher du soleil et on va manger un plat à l'auberge puisqu'il n'y a rien d'autres comme endroit pour aller. On vous le donne en mille ; on nous sert du poulet riz 😀 !

Ced se met au Coco carving pendant que Jenny fait bronzette sur la liseuse 

On file rejoindre nos hamacs après le repas pour la première fois. Heureusement on a des moustiquaires rafistolées par-dessus parce que les moustiques sont omniprésents et on les entend évidemment bourdonner autour de nous.

Jour 118 – mercredi 22 mai

On a passé une bonne nuit tous les deux contre toute attente ! On bouge tous les deux beaucoup pendant la nuit, et dans un hamac ça rend les choses un peu compliquées, mais ça ne nous a pas empêché de dormir !

Première nuit dans un hamac à l'abri des mosquitos 👍

Jenny s'est levée avec le soleil et tous les oiseaux ce matin, vers 5h. Le spectacle sur la mer est splendide et tous les petits et grands crabes sont de sortie. Ced se lève un peu plus tard et on rassemble nos affaires dans nos petits sacs. Heureusement toutes les affaires d'hier on bien séchées de notre transpiration et l'humidité et on se fait une joie de les remettre miam miam...

Magnifique lever du soleil sur la plage déserte et sortie des petits crabes 

Avant de partir on prend le petit-déjeuner qui nous écœure tous les deux : œufs brouillés, saucisse zwan chaude et une espèce de crêpe de maïs au fromage sucrée super lourde. On touche à peine à nos assiettes et c'est parti.

petit déjeuner berk berk et bye bye Playa Brava 

Comme hier on est seuls au monde dans la jungle, à l'exception de deux allemandes qu'on a rattrapées et qui nous suivent de près. On commence la marche avec une montée de 300m de dénivelé, pas facile mais on est en forme et on a l'échauffement d'hier en plus. Surtout on croise plusieurs fois des manguiers qui nous fournissent en fruits, mais on croise aussi pour la première fois des ananas près de 2 huttes perdues au milieu de la jungle. Après la grosse montée, on redescend petit à petit près de la mer où on arrive 2 heures après notre départ. C'est la fameuse plage nudiste du parc où il est autorisé de se baigner (pas nager). On est tellement trempés de transpiration que la question ne se pose pas ; on se trouve un petit coin tranquille en bout de plage (pas très difficile puisqu'il n'y a que 5-6 autres personnes sur l'énorme plage) et on saute à l'eau fraîche. Ça fait un bien fou !

Traversée du Parc pendant 2-3 heures avant d'atteindre la première plage 

On se remet assez rapidement en route parce qu'on veut éviter de se retrouver à marcher sous le cagnard. On rechausse donc nos bottines et on repart pour une courte marche cette fois-ci avant d'atteindre la plage touristique de Cabo San Juan. La plage est superbe mais par contre il y a beaucoup plus de monde qu'ailleurs et on n'a pas très envie d'aller s'y baigner. On se prend chacun on petit pain au chocolat local, avant de continuer notre route vers la prochaine plage.

Arrivée à la Playa Cabo San Juan très jolie mais touristique ; on ne s'y arrête que pour manger un pain au chocolat

On atteint en moins d'une demi-heure la plage de la Piscina et elle est splendide ! On se trouve un petit coin à l'ombre, on attrape la GoPro et on file à l'eau. Elle est si transparente qu'on a l'impression de prendre un bain et qu'on a même pas besoin d'un masque de snorkeling pour voir les petits poissons ! En plus ici il est autorisé de nager parce qu'il y a un espèce de brise-lame naturel qui s'est formé plus loin, les vagues sont donc beaucoup moins fortes. On passe plus d'une heure dans l'eau à nager, repérer les crabes et poissons et on finit par sortir, fatigués par la nage. On se sèche sous les arbres et on en profite pour se reposer un petit peu.

Arrêt à la Playa Piscina pour un long plouf super rafraîchissant 

Il nous reste encore 5 km à parcourir avant de rejoindre le point de départ des mini-bus pour sortir du parc. On commence à avoir faim mais le seul endroit qui s'offre à nous sur la route propose des prix exorbitants pour un éternel riz-poulet et nous nous forçons d'avancer le ventre vide. Il nous reste un petit paquet de biscuits qu'on s'empresse d'avaler et on boit chacun quasi deux litres d'eau. Heureusement on arrive vers 15h aux mini-bus et Ced s'achète une glace pour couper la faim. On a bien hâte d'aller manger des sushis ce soir ! Après le mini-bus de 10 minutes pour rejoindre la sortie Zaino, on prend un plus gros bus qui nous dépose devant notre rue. On file se doucher, se changer, on lance une lessive et c'est parti pour les sushis du mall tant attendus par Jenny parce qu'il est déjà 17h.

dernière ligne droite; on croise des petits singes, des crabes et beaucoup de manguiers  

On s'empiffre de notre super bon repas bien mérité et on rentre se coucher, bien fatigués par notre journée !

Récompense de la marche d'aujourd'hui: pleins de sushis et une petite bière fraîche! 

Jour 119 – jeudi 23 mai

Ce matin c'est grasse mat' jusque 8h parce qu'on est évidemment réveillés par la chaleur et la lumière malgré notre ventilateur et nos petits masques. On s'accorde une journée glande comme prévu mais surtout on doit se décider si oui ou non on revoit notre planning. On avait initialement planifié de partir faire un trek de 4 jours à la Cité Perdue à partir de demain. Seulement on trouve qu'il fait super chaud ici pour faire ce genre d'activité sportive, ça coûte très cher et il ne nous reste pas beaucoup de temps pour profiter de la Colombie avant de rejoindre le Guatemala. On décide donc de mettre ça sur notre to-do liste pour quand on reviendra 😀 et on prévoit de passer un peu plus de temps sur la côte et à l'est du pays dans le désert.

Notre petit havre de paix à Santa Marta 

On retourne au mall pour faire nos petites courses pour la journée ; pastèque et bananes pour le petit-déjeuner, pain et fromage (du bon fromage du Wisconsin trouvé ici!) et petite salade fêta (première fois qu'on trouve de la feta!) pour ce midi et pâtes sauce fromage pour ce soir. Vous l'aurez compris, on est en manque de fromage haha

Enfin un peu de fromage à manger ! 

Au programme de la journée : se reposer, mettre à jour le blog, faire nos recherches d'itinéraire et planifier les prochains mois.

Jour 120 – vendredi 24 mai

On dort super bien chez Angel et Marta c'est un vrai bonheur. On a prévu d'aller voir le petit village de Minca aujourd'hui, à une demi-heure d'ici. Il paraît qu'il est beaucoup plus joli que Santa Marta, que nous n'avons même pas pris la peine d'aller voir ceci dit.

Angel nous appelle une petite navette après le petit déjeuner et nous voilà partis en jeep vers Minca. On prend un peu d'altitude et on perd quelques degrés pour notre plus grand plaisir. Ça n'empêche pas les moustiques de nous poursuivre par contre !

On constate sur la carte que le village est tout de suite constitué dune dizaine de rues et on se demande bien pourquoi les gens viennent y voir pendant quelques jours... On entame une petite balade à travers le village, on traverse une rivière les pieds dans l'eau pour faire une boucle. Minca est un endroit super rustique et rappelle un peu l'Afrique à Jenny. Ici pas de recouvrement de route, uniquement de la terre rendue boueuse avec la pluie de la veille. Les maisons sont parsemées le long des chemins couvertes et séparées par la végétation mais surtout les très nombreux manguiers. On retrouve d'ailleurs leurs fruits par centaines par terre en se promenant. Ced se fait un plaisir d'en ramasser de temps a autres comme petit snack.

Visite de Minca, petit village montagneux à côté de Santa Marta 

Au bout d'une heure de demi nous avons déjà fait le tour du village et ne ressentons pas vraiment le besoin d'aller voir la cascade plus loin. On reprend donc une navette dans l'autre sens. Notre auberge étant idéalement situé à Santa Marta, on se fait de nouveau droper juste devant notre rue et on en profite pour aller chercher de quoi manger au supermarché pour ce midi. Ced opte pour des pâtes fourrées "fraîches" (entre guillemets parce qu'on s'est rendus compte en rentrant et ouvrant le paquet qu'elles étaient en fait moisies miam miam) tandis que Jenny opte pour des carottes et du riz. On finit donc tous les deux par avaler une bonne portion de riz-carottes avant de vaquer à nos activités ; Ced s'occupe de la compta et de ses jeux tandis que Jenny prépare le Guatemala avec l'arrivée de sa copine Caro. On réserve aussi notre prochain logement à Palomino où on se rend demain pour deux nuits. Le temps passe vite, on avale notre petite baguette avec du fromage (miam!) Avant de rejoindre notre lit pour une dernière nuit à Santa Marta.

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Jour 121 - Samedi 25 mai

Dernier petit aller retour ce matin au supermarché pour faire le plein de yaourt pour nos céréales. On rassemble péniblement nos affaires dans nos sacs; quand nous sommes dans des contrées chaudes, il faut pouvoir y faire rentrer vestes, pulls et chaussures ce qui est de plus en plus compliqué avec les mini achats que nous cumulons... Vivement qu'on puisse s'en défaire 😀 Angel vient nous saluer après le petit déjeuner pour nous souhaiter bonne route et nous donner le contact d'une agence qu'il connait bien pour faire la boucle de trois jours dans le désert de l'est comme nous voulons faire. Jenny a déjà passé beaucoup de temps a éplucher les infos concernant cette activité parce que les avis/tarifs sont divers. Toutes les agences offriraient le même service à un prix exorbitant parce qu'elles proposent le même tour en ribambelle avec les autres. Il y a sinon la possibilité de faire le tour de manière autonome ce qu'on avait envisagé mais ça peut s'avérer dangereux (vols, disparitions,...) et Angel nous le déconseille. On prend donc le numéro de l'agence avec laquelle il travaille pour pouvoir les contacter et on se met en route.

Pas besoin de se rendre a la gare des bus ici, on peut se rendre à l'arrêt de bus en face de la rue pour attendre notre bus. Celui-ci arrive rapidement et on paie la modique somme de 5€ à deux pour une heure et demi de route vers Palomino. La SNCB peut aller se rhabiller avec ses tarifs 😀!

Champs de bananiers vus du bus sur la route vers Palomino 

On arrive rapidement dans ce mini bled du même acabit que Minca: la "rue" principale n'est pas pavée mais boueuse, la végétation est omniprésente avec de nombreux bananiers et manguiers et le village doit être constitué d'un ensemble de 20 rues tout au plus. On s'aperçoit vite qu'on est arrivés à Youkouland : tous les habitants/visiteurs de la ville ont le même profil - rastas, nu-pieds, sarouels, vendeurs de bijoux faits-main 😀 ça se confirme quand on arrive a l'auberge. On est ravis de pouvoir encore se prendre une petite chambre à deux, ce qu'on aura finalement beaucoup fait en Amérique du Sud, et même de bénéficier d'une salle de bain privée dehors. Gros bonus: on a même une grande moustiquaire au dessus de notre lit. Ça annonce un peu la couleur et on se rend vite compte que les moustiques sont omniprésents ici, vite vite de l'anti-moustique!

On dépose tous nos sacs et on part en repérage pour trouver quelque chose a se mettre sous la dent : on trouve vite un super chouette endroit avec des serveuses charmantes. Jenny se prend une petite soupe et Ced des pâtes. On reçoit tous les deux du vrai bon pain! On avait presque oublié ce que goûtait du vrai pain haha

Pause déjeuner à Palomino 

Retour à la Casa pour se mettre encore un peu de crème solaire et anti-moustique (notre peau est ravie) et on file direction la plage. On se fait une longue balade en longeant la mer jusqu'au Rio Palomino, rivière locale qui rejoint la mer. On croise beaucoup de gens et notamment une cérémonie de mariage et on rebrousse chemin. La mer est agitée et il y a plusieurs personnes dans l'eau malgré les drapeaux rouges.

Promenade le long de la plage jusqu'à l'embouchure du Rio Palomino avec la mer 

On rebrousse chemin et on profite de l'après-midi pour contacter les différents agences pour notre fameux tour dans le désert. On se rend vite compte que les prix sont exagérés ce qui énerve beaucoup Jenny quand elle doit insister pour les négocier. On opte finalement pour la seule agence qui nous propose un prix honnête des le départ, à savoir la moitié du prix concurrentiel. On croise les doigts pour que le service soit à la hauteur !

On en profite aussi d'avoir un peu de temps devant nous pour faire un pour s'improviser un petit atelier couture. En effet nos vêtements commencent à nous lâcher sérieusement; coutures que se défont, trous d'usure... A force de les porter quasi tous les jours et de les laver fréquemment, ils s'usent très vite et on va pas tarder à devoir remplacer certaines pièces.

Atelier couture et preuve à l'appui qu'il est nécessaire d'agir!

On sort manger un burger végé et on file au dodo sous les ventilateurs pour tenter de dissimuler la chaleur étouffante.

Burger végé au menu du soir 

Jour 122 - Dimanche 26 mai

Cette nuit on a eu une panne d'électricité dans tout le village (apparemment courant ici) et les ventilos ce sont arrêtés. De quoi se réveiller de bonne heure ce matin en sueur! Hop une douche et on file a la recherche d'une boulangerie pour compléter notre petit déjeuner. Les petits poissons ont de nouveau frappé et on a oublié de racheter de l'avoine... On trouve rapidement et on se prend deux petits pains au choco version locale assez bons.

Pas le temps de niaiser, on enfile nos bottines et on part se promener pour aller voir le point de vue sur le village. On emprunte le chemin direction la jungle et on observe pleins de petites maisons perdues avant d'atteindre des chemins plus étroits. Il fait étouffant de chaleur et le ciel se couvre de plus en plus, Jenny prédit la pluie et ne croit pas si bien dire. A peine a-t-on atteint le sommet qu'il se met à pleuvoir. Et ça nous fait un bien fou haha ça nous rafraîchit bien et c'est une belle récompense ! La vue par contre vous vous en doutez en est moins dégagée du coup et le panorama sur la "ville de Palomino" s'avère en fait être un panorama sur la canopée locale. Pas ce qu'on pensait mais sympa quand même et ça nous a permis d'un peu bouger. La pluie ne dure pas bien longtemps et le soleil reprend vite ses droits une fois que nous nous mettons à descendre: un vrai climat digne de l'Amazonie et du Brésil ! On rentre prendre une douche et on ne croit pas si bien dire: il se met à tomber des cordes dès que nous en sortons. On fait fasse à une coupure d'électricité de nouveau de surcroît et on se retrouve bloqués sans ventilos et toujours sous la chaleur malgré la pluie.

Grande balade de grand matin pour aller voir la vue sur le village de Palomino en partie sous la pluie 

On finit par sortir manger là où nous étions hier parce que c'était bon et pas trop cher. Cette fois-ci on prend tous les deux des pastas avant de rebrousser chemin toujours sous la pluie. Heureusement ce petit arrêt nous aura permis de bénéficier un peu d'internet au resto et nous avons pu booker un hostel à Riohacha notre prochaine destination, mais aussi être en contact avec l'association avec laquelle nous voulons partir faire le tour du désert.

retour au même resto qu'hier pour manger des petites pastas 

De retour à l'hostel on ne bouge plus et on vaque chacun à nos occupations.

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Jour 123 – lundi 27 mai

Ce matin on s'empresse de faire nos sacs et on part s'acheter les mêmes koeks au choco qu'hier. On termine nos sachets de céréales en plus et on quitte les lieux, sacs sur le dos, pour aller prendre notre bus.

En route pour arrêter un bus au bord de la route 

On attend le bus en bord de route comme on nous l'a indiqué mais un chauffeur de camionnette vient nous accoster pour nous proposer de faire le trajet avec lui. Nous savons que ses prix sont plus élevés et refusons, ce à quoi il répond qu'il nous fait le trajet au même tarif. Ok on le suit et on embarque dans son fourgon. Jenny a de la chance de se retrouver à l'avant du véhicule ce qui lui permet d'avoir un peu de place pour ses jambes, mais Ced se retrouve à l'arrière et plus on avance, plus on prend de gens sur le chemin. Même quand on pense que le véhicule ne peut plus se remplir, le chauffeur embarque encore d'autres personnes. Ced se retrouve donc coincé avec au moins 13 autres personnes alors que le bus ne permet pas le transport de plus de 8 personnes. Heureusement le trajet n'est pas éternel et nous arrivons au bout d'une heure et demi à Riohacha.

Trajet en mini-bus avant que celui-ci ne se remplisse à ras-bord 

On nous dépose devant l'hostel et évidemment on finit par s'énerver avec le chauffeur parce que celui-ci nie nous avoir proposé le trajet au même prix que celui du bus. Nous lui avons tendu un billet trop élevé et nous voilà coincés sans change puisqu'il refuse de nous le rendre. Il ne s'agit que de quelques euros mais cet épisode a mis les nerfs de Ced en vrac et il est très énervé. C'est déjà la deuxième fois qu'on fait face à ce type de problème ; on nous annonce un prix et au moment de payer on nous prend pour des cons et on essaie de nous faire croire qu'on a pas bien compris...Alors qu'on sait parfaitement ce qu'on a compris...

Heureusement on est super bien accueillis par la gérante de l'hostel et on reçoit une grande chambre et salle de bain privée propre. On a même de l'airco ce qui ne se refuse pas ici avec cette chaleur !

Pour se changer les idées on sort manger et faire un petit tour et on se rend vite compte que, tout comme nous l'avions lu, cette région est assez pauvre. Plus on s'enfonce à l'est sur la côte, plus on fait face à la pauvreté et on se demande ce qui nous attend pour notre tour dans le désert qui commence demain. Qui dit pauvreté, dit présence de plus de vols et on est sur nos gardes sans être paranos non plus. Il y a beaucoup de déchets partout dans les rues ce qui va généralement de pair avec la pauvreté également.

On se trouve un petit snack sympa où on commande des pitas et où on reçoit deux pizzas haha C'est très bon et on emporte même un petit muffin pour Jenny en partant.

Pizza et dessert ce midi 

On rejoint la mer et on se promène le long de la plage. La vue est superbe avec une partie de la plage qui est couverte d'herbe et de palmiers. On prend la peine d'aller au bout du brise lames et se longer la plage où tous les vendeurs de sacs traditionnels s'alignent par terre.On retourne déjà vers l'hotel, ne sachant plus très bien quoi faire et n'ayant pas envie de nous aventurer dans les mauvais coins de la ville. On continue notre petite série "Pablo Escobar patron del mal" et le soir tombe déjà. On a pas très faim mais on s'oblige à sortir se mettre un petit truc dans l'estomac. La gérante de l'hostel nous conseille d'aller au centre commercial pas trop loin. On s'y dirige mais sans rien emporter avec nous sauf de quoi payer notre souper vu qu'il fait noir. Elle tente de nous rassurer sur la sécurité de Riohacha mais ça ne fait que nous stresser ; pourquoi préciser qu'une ville est safe si elle l'est ? Dehors la circulation est dense et les coups de klaxons volent dans tous les sens. Jenny se décide à traverser un grand boulevard en montant sur le petit pont piéton construit à cet effet mais on se fait rattraper par deux locaux qui nous déconseillent vivement de l'emprunter. En effet, on a pas du monter plus de dix marches pour se rendre compte que c'était un réel dépotoir/toilette urbaine.

Balade à la côte de Riohacha 

On atteint assez rapidement le mall où Jenny se prend des falafels et Ced un burger de falafels. On avale rapidement tout ça avant de rentrer dormir.

Jour 124 – mardi 28 mai

Le réveil sonne de nouveau tôt ce matin pour notre départ vers le désert. Nous avons choisi de faire se tour avec une association « Ninos del Desierto » qui reverse ses bénéfices à l'amélioration de la vie des enfants dans le désert ; améliorer l'éducation mais aussi leur donner de moments de joie en leur apportant des jouets ou en passant du temps avec eux. Étonnamment, ils proposent des tarifs plus bas que leurs concurrents commerciaux qui proposent exactement le même tour. On est donc curieux de connaître la qualité du service qui nous sera fourni.

A 7h nous sommes prêts à partir et attendons notre chauffeur qui ne tarde pas à arriver. Nous faisons la connaissance de Taylor et sans surprise on se rend compte qu'on va devoir attendre que la voiture se remplisse avant de quitter les lieux. C'est donc sur le boulevard principal en face de notre auberge et du bureau de Taylor que nous nous asseyons en regardant Taylor et ses amis aborder tous les passants pour leur proposer le trajet. On finit par trouver une première personne, une locale et bientôt une jeune européenne de notre âge débarque de la même camionnette que nous la veille et se fait harceler par Taylor et ses amis. On la voit aussi désorientée que nous dans ce genre de situation et dès qu'elle nous voit elle se précipite vers nous. On fait donc la connaissance d'Alex une allemande en voyage en Colombie pendant 2 mois. Elle aussi a prévu de faire un tour dans le désert mais n'a encore rien prévu comme tour. Elle nous accompagne donc et on peut enfin quitter les lieux après une heure d'attente pour nous. On fait une heure trente de voiture pour arriver à Uribia, point de départ du désert.

On a beaucoup de chance en arrivant là-bas parce qu'il y a déjà un chauffeur et une voiture de disponible pour notre tour et on ne doit pas attendre d'autres personnes pour partir. Alex règle donc son tour et on embarque à 3 dans un 4x4 avec notre chauffeur. Dire que d'habitude les tours se font en groupe de 10-12 personnes, on a l'impression d'avoir un tour privé !

Avant de partir en direction du désert, le chauffeur fait un rapide arrêt en « ville » pour qu'on puisse acheter le nécessaire pour le désert. Comme on a nos petites gourdes filtrantes, on achète rien et on attend Alex qui fait des petites courses. La ville d'Uribia est encore bien plus pauvre que Riohacha. Elle est une des première ville à la frontière du Venezuela également et on les voit tous dehors assis le long des routes tentant de vendre toutes sortes de choses pour tenter de se faire un peu d'argent. C'est quelque chose qu'on a remarqué ici en Amérique Latine, même dans les régions les plus pauvres, on croise rarement des vrais mendiants. La plupart des gens à la rue ont un service ou produit à vendre et ne tendent pas la main sans rien en retour. Ils vendent des bonbons à la pièce, des biscuits, des fruits... Uribia ne déroge pas à la règle et alors que nous attendons dans la voiture qu'Alex finisse ses courses un tas d'enfants tentent de nous vendre des mangues à nos fenêtres entre-ouvertes pour la chaleur. Ils savent y faire et font toutes sortes de moues pour tenter de nous faire craquer, faisant même parfois semblant de pleurer. Ils n'ont que 6-7 ans et ça nous fait surtout de la peine de les voir déjà « corrompus » à ce point-là par la pauvreté et usant de la manipulation pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent en fin de journée. Ils ont cependant encore un brin d'innocence dans les yeux et on les voit s'amuser de la situation entre eux et nous demander gentiment d'où on vient, nous dire qu'on est beaux etc. Ce sont des situations assez troublantes auxquelles nous ne sommes pas (encore?) habitués et lors desquelles nous ne savons pas comment réagir.

Alex nous rejoint avec ses achats et on peut enfin se mettre en route pour Cabo de la Vela notre première destination. La route est vraiment en très mauvais état et ça ne s'arrange pas une fois qu'on quitte le chemin principal. On est bien content d'être en 4x4 mais le chauffeur nous assure qu'on aura besoin d'une meilleure voiture pour faire le trajet de demain... On ne sait pas à quoi s'attendre vu qu'on est déjà secoués dans tous les sens ici !

Route vers le désert de la Guajira

Il est déjà 13h quand on arrive à notre « auberge » où nous logerons ce soir. On a pas un très bon feeling avec nos hôtes, surtout la grosse patronne toute molle qui braille sur tout ceux qui l'entourent, y compris les animaux. Une des employées nous sert notre lunch ; du poisson, riz et une boisson vraiment pas bonne. On est bien contents de manger et même si ce n'est pas dingue ça nous fait du bien avec cette chaleur.

Découverte de notre "auberge" à Cabo 

On se rend aussi vite compte que malgré qu'on soit en bord de mer, on a aucun accès à de l'eau douce ici. On va donc devoir aller acheter des bouteilles ici à notre tour. L'employée nous désigne l'échoppe d'en face où nous pouvons faire nos achats. Bizarrement elle nous y suit alors que c'est à 3 pas de notre logement. On achète 3 grosses bouteilles pour ne pas être en manque et on voit bien que tous les yeux se braquent sur notre porte-monnaie au moment de payer. Une fois l'échoppe quittée on entend l'employée de l'auberge demander une commission à la vendeuse qui la remballe. C'était donc ça... On est déjà poursuivis sur le très court chemin du retour par une petite gosse qui veut absolument nous vendre ses petits bracelets. On se rend compte qu'on a rarement vu autant de pauvreté autour de nous. La seule « rue » qui constitue le village est une prolongation sablée du désert le long de laquelle se dressent des petites maisons de bois, quelques briques et de paille. Il y a très peu d'échoppes ou de snacks et lorsqu'on s'y ballade on se fait surtout houspiller par tout le monde pour nous vendre de tout.

Un des nombreux barrages d'enfants dans le désert : un biscuit pour un passage

A 15h notre chauffeur revient nous chercher et on part avec Alex faire le petit tour de prévu dans les alentours. On va voir la plage Arcoiris magnifique. On marque un arrêt au Pilon de Azucar qu'on gravit pour une splendide vue sur la playa del Pilon. Après cette mini ascension on se pose un peu sur la plage avant de reprendre la route vers la Piedra Tortuga, un rocher de la forme d'une tortue mais aussi l'endroit où beaucoup de petites tortues s'aventurent. Malheureusement on est pas en bonne saison mais on se balade un peu et on observe les pélicans plonger à la recherche de leur prochaine proie. On finit notre tour à Ojo del Agua pour un joli coucher de soleil.

Visite à Cabo des différents sites avec des magnifiques points de vue

Comme il n'y a pas d'eau douce, on se dit qu'on irait bien tenter de se laver dans la mer en se séchant le plus rapidement possible pour éviter de coller avec le sel. Il fait très chaud et on a besoin de se rafraîchir, surtout que demain c'est rebelote. On profite donc de l'obscurité pour se rincer comme on peut dans la mer même si c'est loin de faire l'effet d'un douche. On enfile nos pijamas et on se fait attraper par la patronne qui nous demande si on veut prendre une douche. Entendez par là se rincer avec de l'eau salée dans un endroit prévu à cet effet à côté des toilettes. On lui explique donc qu'on a déjà pris un bain dans la mer ce qui nous vaut un regard noir et réprobateur. Déjà qu'on se sent tout sauf propre, pas besoin de subir ses jugements de valeur. Il ne nous reste plus qu'à souper et là c'est le coup de massue pour Ced, on nous sert un équivalent de petit-déjeuner local à savoir deux œufs brouillés et une arepa, sorte de crêpe au maïs très sèche. C'est en plus assez mal préparé et rien n'a de goût. Ça met Ced de très mauvaise humeur et on file dans nos hamacs en bord de mer non sans avoir enfermé toutes nos affaires avec un cadenas dans un petit débarras.

On sait qu'il y a beaucoup de vols ici et on ne prend rien avec nous pour la nuit à part le téléphone de Ced qui nous sert de réveil enfermé dans la poche de son pantalon. Aucun de nous deux n'est très rassuré de dormir à la belle étoile dehors sur la plage même si la vue est très jolie. Chaque bruit nous fait tressaillir et on craint de ne pas bien dormir.

Jour 125 – mercredi 29 mai

Ce matin le réveil sonne à 4h40. On enfile tous les trois machinalement nos vêtements, on ferme nos sacs et on attend la voiture. Celle-ci arrive évidemment à 5h30 et pas 5h mais nous permet du coup de profiter du lever de soleil. Alex a dormi comme un bébé mais nous on a pas beaucoup fermé l’œil de la nuit.

Lever du soleil à Cabo avant de partir vers Punta Gallinas

On quitte sans aucun regret cette « auberge » et on part direction Punta Gallinas, village le plus au nord de l'Amérique du Sud. Sevane, une jeune française se greffe à notre groupe aujourd'hui.

C'est parti pour une longue route dans le désert heureusement dans un plus gros 4x4 que la veille parce que nous sommes d'autant plus secoués par la route empruntée. Malgré la difficulté des routes, on est ravis d'avoir de bons conducteurs et des bonnes voitures à disposition ce qui n'est pas toujours le cas et n'est d'ailleurs pas le cas des rares groupes en camionnettes-jeeps qu'on croise sur notre chemin.

De très nombreux déchets sur la route vers Punta Gallinas mais aussi de magnifiques paysages 

Julian, notre chauffeur nous indique plusieurs mirages sur le chemin et nous montre également le port en plein désert où le plus de produits illégaux ont été transportés il y a encore 30-40 ans. On marque un bref arrêt plus loin pour observer des flamants roses dans un lac et un deuxième pour une pause pipi et snack-café pour ceux qui veulent.

Port en plein désert, flamants roses et petite pause pipi chez les locaux pour Alex 😀

Après quasi 2 heures de route, la voiture s'arrête et la surprise on doit prendre un bateau pour continuer le chemin. Et pas n'importe quel bateau ; une pauvre barque en mauvais état qui semble prendre l'eau. On a fait le choix de partir faire ce tour avec nos gros sacs pour éviter de les laisser dans une auberge à Riohacha ne sachant pas si on y retournerait après cette excursion de 3 jours. Du coup on se retrouve à remplir la barque de tous nos sacs et heureusement le trajet ne dure qu'un tout petit quart d'heure, le temps d'arriver plus loin de l'autre côté de la rive.

On continue notre périple sur une petite barque rafistolée qui prend la flotte 😀

On est loin d'être au bout de nos peines ! On remonte le chemin de roches avec nos gros sacs sur le dos, ce qui n'est pas tellement facile comme nous n'avons encore rien dans l'estomac. Et là, surprise. Ce sont 4 motos et 4 gamins pas plus âgés de 20 ans qui nous attendent pour la suite du voyage. On choisit donc chacun notre chauffeur et on prend place à l'arrière avec nos énormes sacs sur le dos et sans aucune protection ni sur la tête, ni sur les jambes, ni ailleurs... On vous laisse deviner l'était des petits sentiers empruntés ; un mélange de sable, cailloux et petites racines, de quoi glisser facilement si on est inattentif. On se rend compte une fois sur les petites mopettes que celles-ci ne pourraient jamais au grand jamais circuler chez nous ; le tableau de bord ne fonctionne pas, aucune ne possède des rétro-viseurs, la plupart peinent à démarrer... Mais heureusement on arrive tous sains et saufs au ranch après un petit trajet de 15-20 minutes.

Et hop sur la moto après le bateau

On est beaucoup mieux accueillis par cette petite famille ici que dans notre hébergement de la veille et on est ravis d'être là. On dépose tous nos sacs près des hamacs et on part petit-déjeuner ; on nous sert évidemment le même plat que la veille au soir mais cette fois-ci au moins c'est bien cuisiné et ça a bien meilleur goût même si ça ne reste pas le petit-déjeuner du siècle haha On se tartine de crème solaire et on repart avec les motos en excursion. Jenny qui s'était jurée de ne plus jamais de sa vie monter en moto de cette manière pas plus d'une heure auparavant, peut déjà se mettre ses promesses de côté 😀 !

Virée en moto dans le désert de la Guajira 

Finalement les tours à motos s'avèrent plutôt rigolos une fois le danger mis de côté dans nos têtes et on préfère s'amuser de la situation que de paniquer. On marque un premier arrêt à la point la plus au nord de l’Amérique du Sud.

Punta Gallinas visite en moto au point le plus au Nord de l'Amérique du Sud 

On s'arrête ensuite à la Laguna Casarès qui nous offre un superbe panorama en plein désert. Sur le chemin vers notre troisième et dernière destination, la moto de Sevane tombe en panne et c'est Jenny qui doit prendre Sevane sur sa moto. La voilà donc partie à 3 sur la même moto avec Sevane de posture plutôt imposante en plus derrière elle. Ce n'est pas le trajet le plus confortable, vous vous en douterez ! 😀

Laguna  Casarès en plein milieu du désert

Heureusement le dernier arrêt est la playa Taroa où on peut se rafraîchir mais surtout qui nous offre une vue splendide. On s'y arrête une heure et demi et on profite de la plage sans oublier de se couvrir de crème solaire très régulièrement parce que le soleil est très très violent.

playa Taroa et gros plouffe dans la mer pour se rafraîchir de cette chaleur! 

Quand on remonte pour retrouver nos motos à l'heure dite, on se rend compte qu'on doit attendre la quatrième moto qui est encore en train d'être réparée. Heureusement on peut s'abriter du soleil en attendant et c'est au bout d'une petite heure que la dernière moto pointe le bout de sa roue et qu'on peut enfin y aller. On enfile tous les deux notre essuie et paréo et casquettes pour nous protéger sur la moto. En rentrant on est tous un peu sonnés par la chaleur et le soleil mais on s'en sort bien quand on voit à quel point Sevane a cramé de partout et s'est transformée en écrevisse 😀 Même Jenny n'a pris qu'un tout petit coup que sur son mollet !

On mange notre petit lunch et tout le monde part se reposer dans les hamacs. Ced s'occupe du petit chaton du ranch et Jenny retrouve sa liseuse pendant que les deux filles font une sieste.

petite pause loin du soleil avant de retourner à la plage 

A 15h on part tous ensemble à la plage à coté de l'auberge pour se baigner. Les paysages sont très beaux avec les mangroves mais on se rend vite compte qu'on a pas envie de se baigner dans ce bain de boue. Jenny part se balader avec Alex tandis que Ced papote avec Sevane. On retourne tous au ranch ensuite pour aller voir le coucher de soleil de l'autre côté de la côte. Malheureusement il fait nuageux et on ne voit rien mais par contre on découvre plein de petits coquillages et des petits crabes le long de la mer.

Pause à la plage dans les mangroves et puis de l'autre côté de la côté

Et puis grande surprise ; ce soir on a droit à une vraie douche sorti d'un vrai pommeau (enfin plutôt un tuyau d’arrosoir haha mais ça fait largement l'affaire)! Ça nous fait un bien fou!Après la douche on s'enduit de crème pour soigner nos petites peaux bien attaquées quand même et on se prend une petite bière en discutant avec notre hôtesse. On est ravis parce que le moustiques ne nous ont pas suivis jusqu'ici et c'est beaucoup plus agréable de passer une soirée dehors du coup.

On nous sert notre repas du soir et on file tous dormir dans nos hamacs.

Jour 126 – jeudi 30 mai

C'est à 6h30 que le réveil sonne ce matin et on a bien mieux dormi que la veille ! Par contre on ne se rend pas encore bien compte de la journée de voyage qui nous attend. On a pris la décision hier de retourner du côté de Carthagène pour nos derniers jours en Colombie ; il y a plusieurs petites îles à y voir et il nous reste du temps avant notre avion à Baranquilla. Alex s'est notamment rendue à Isla Grande et nous a gentiment donné tous ses renseignements.

Route de retour du désert 

Nos amis les motards nous attendent à 7h30 tapantes après le petit-déjeuner pour le retour. Nous enfourchons donc les motos avec nos gros sacs, pour ensuite reprendre la barque, reprendre un 4x4 pendant 2-3 heures jusqu'à Uribia et reprendre un taxi pendant 1h30 jusqu'à la gare Riohacha. Ici nous achetons nos billets de bus pour Cartagena et filons nous prendre à manger en attendant. On embarque pour encore 8h de bus et encore une demi-heure de taxi avant d'arriver enfin à 23h à notre auberge à Carthagène. On est épuisés et il nous reste beaucoup de choses à prévoir encore ce soir. Ced veut commencer par aller manger, on va donc lui prendre un burger dans un bar encore ouvert et ensuite on se met à faire nos réservations pour les jours à venir ; deux nuits sur Isla Grande et deux nuits à Barranquilla avant de prendre l'avion. On file tous les deux prendre une bonne douche à l'eau 100% douce pour la première fois en 3 jours et on est dans nos lits à 1h du matin. Le réveil est prévu à 6h30 pour avoir le temps de tout faire avant de prendre le bateau. On peine à trouver le sommeil tellement on est fatigués et on finit par s'endormir pour une courte nuit...

Journée infernale de transport de nouveau on est crevés... 
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Jour 127 – vendredi 31 mai

Ce matin Jenny est déjà réveillée avant le réveil et Ced ne tarde pas à se lever de bonne heure aussi. On a pas beaucoup dormi mais heureusement on a une belle carotte qui nous pend sous le nez pour nous motiver : notre arrivée sur l'île.

Avant de prendre le petit déjeuner à l'hostel, on court à la banque littéralement et puis on enchaîne avec le supermarché. On veut faire des réserves de nourriture parce que sur l'île tout est super cher parait-il et qu'on a déjà dépassé notre budget en terme de déplacement et logement.

Une fois les sacs de courses remplis, on file prendre notre petit déj à l'hôtel où on est agréablement surpris ; on ne nous sert pas d’œufs mais bien un petit croque monsieur et du melon.

A peine le tout englouti on se précipite vers le quai pour prendre nos billets pour le bateau. Il y a des vendeurs partout comme d'habitude qui nous sautent dessus. On finit par négocier un bon prix aller-retour et alors que le bateau doit partir à 9h, nous attendons 9h30 avant de pouvoir embarquer. Il fait super chaud surtout que nous trimbalons nos gros sacs avec nous, heureusement sur le bateau il fait plus frais et on finit par arriver après une heure de trajet sur l'île. Le capitaine drope chacun à son quai d'hotel où nous sommes accueillis par Luis qui nous indique le chemin et les différentes activités à faire sur l'île ; balades, vélo, snorkeling,... Mais pour le moment on ne pense qu'à une chose : déposer nos sacs au bungalow et ne plus bouger de la journée 😀 ! Et c'est exactement ce qu'on fait, on s'installe à deux dans notre hamac et on ne fait rien de la matinée.

Tour en bateau pour arriver jusqu'à Isla Grande  à notre petit bungalow

A midi, on voudrait se préparer nos petites pâtes mais on ne peut pas avoir accès à la cuisine et on ne peut utiliser que le feu dehors avec les casseroles cramées. « Pire qu'aux scouts » dixit Ced, on juge donc bon d'aller manger dehors au vu des circonstances. On est un peu déçus par le staff vraiment antipathique et notre plan d'économie tombe à l'eau.. On se dirige donc vers la plage et on trouve un endroit où manger avec une très jolie vue. On est en basse saison et il n'y a personne à part nous, c'est plutôt agréable 😀 On se commande un poisson chacun et on se régale.

Notre petit coin lunch de ce midi 

De retour au bungalow, Jen repère un iguane sur le chemin ! L’île est réputée pour ses nombreux iguanes mais ils se cachent bien et sont difficiles à trouver. On est contents d'en voir un de si près du coup !

Iguane qui grimpe dans un arbre 

On passe l'aprem à ne rien faire, Jenny rattrape ses lectures et Ced s'occupe à l'ordi. Ça nous fait un bien fou ! En fin d'après-midi on se décide à aller faire un petit tour au pueblo. Mis à part les très nombreux moustiques, on voit aussi beaucoup de petits lézards bleus sur la route. Tout le monde qu'on croise ici nous dit bonjour gentiment et un des habitants propose même de l'aide à Jenny quand elle essaie de retirer un bout de cactus de sa claquette (gratuitement on précise haha). Un autre tente de nous indiquer la présence d'un autre iguane dans un arbre que nous n'apercevront finalement jamais. On se sent bien sur cette petite île !

Balade dans la jungle pour aller voir le pueblo 

Le village est vraiment minuscule, on en fait le tour en 3 minutes et on en profite pour acheter un avocat au prix belge. On se dit que c'est notre contribution à cette population un peu envahie par le tourisme. Sur le chemin du retour une gamine vient tout de même devant ses copines nous demander de l'argent « pour manger » juste parce que nous sommes typés européens. On lui explique gentiment qu'on ne peut rien lui donner sans pour autant être à nouveau surpris par ce culot. On passe faire un petit plouffe à la mer avant de rentrer au bungalow et de prendre notre douche.

Jenny remarque les superbes couleurs dans le ciel de loin et retourne en courant à la plage pour le coucher de soleil, suivie de près par Ced. Le coucher de soleil est incroyablement beau on a bien fait de revenir!

Premier coucher du soleil sur Isla Grande 

On se croit au paradis mais le souper qu'on prévoit pour ce soir nous fait vite retomber de notre petit nuage 😀 ! On s'improvise des tartines thon avocat avec des carottes râpées, finalement c'est loin d'être mauvais !

Souper du soir avec un invité imprévu amateur de thon 

Jour 128 – samedi 1 juin

On se réveille piqués par des moustiques malgré notre grande moustiquaire, sales petites bestioles ! Mais ça ne nous a pas empêché de bien dormir comme des bébés. On prévoit une journée du même genre qu'hier : de la glande !

Matinée glande au bungalow 

Vers midi on décide d'aller se renseigner concernant le snorkeling surtout pour voir s'il y a une option pour l'oreille de Ced. On fait la rencontre de Christian avec qui l'activité se déroule et qui nous donne quelques infos à ce sujet. On trouve une solution pour Ced et on part directement parce qu'apparemment le courant est idéal maintenant pour apercevoir un maximum de poissons près des récifs coralliens. On se tartine de crème solaire et c'est parti pour le bateau.

En route pour le snorkeling 

On est super excités à l'idée d'aller faire du snorkeling ! Et on est pas déçus en arrivant aux lieux-dits : pas besoin de les chercher, les poissons sont partout ! En plus l'eau est super chaude et transparente, c'est magnifique ! On s'en met pleins la vue et on a pas du tout envie de repartir. Ced flotte sur une bouée tirée par Christian pour éviter de se prendre de l'eau dans l'oreille, procédé qui semble faire l'affaire. On voit des énormes coquillages, des poissons de toutes les tailles, du corail,... C'est trop trop trop beau !

Snorkeling 

On repart au bout d'une grosse demi-heure en direction de l'avion de Pablo Escobar (ou Esconnard comme dirait Ced 😀) qui abrite de nombreux petits poissons aussi. Celui-ci est situé vraiment plus loin en profondeur et Jenny peine à l'approcher avec la pression dans les oreilles. Mais on l'aperçoit tous les deux et le guide nous fait une petite vidéo pour nous en montrer l'intérieur. De retour en bateau on passe devant l'ancienne maison du narcotrafiquant en bord de mer. Enfin pas tant une maison qu'un réel hôtel palace qui abrite plus de 53 chambres. L'endroit est laissé à l'abandon pour le moment en vue d'être repris en main par les autorités pour en faire un hôtel apparemment. On passe aussi devant de très nombreuses demeures de riches bordant les rives dignes de Miami.

Maison de Pablo Escobar et avion dans l'eau

En revenant sur le ponton on croise Renato, un pêcheur qui nous propose des langoustines. On en commande deux pour ce midi, on prend une douche et on renfile nos maillots pour aller déguster nos crustacés sur la playa. Quel délice !! C'est trop trop trop bon ! Le frère de Renato nous a préparé du riz au lait de coco incroyable et nous montre comment utiliser les coraux pour ouvrir les pattes des langoustines. Il faut dire que du corail mort, il y en a partout sur les plages et le sable tout doux est fait de coraux aussi.

dégustation de langoustines miam miam 

Après ce délicieux repas, on retourne au bungalow pour une glande d'après-midi. Cette fois-ci on ne loupe pas une miette du coucher du soleil et dès qu'on aperçoit les premières lumières roses dans le ciel on file vers la plage. On a de nouveau droit à un coucher de soleil de feu de dieu.

Magnifique coucher de soleil n° 2

Pour le repas du soir, on se refait la même chose qu'hier mais sans avocat, c'est un peu pauvre comme plat, surtout comparé au dîner de ce midi haha

Jour 129 – dimanche 2 juin

C'est déjà notre dernier jour au paradis aujourd'hui mais rien à dire, ça nous a fait un bien fou ! On fait nos sacs un peu à la bourre et on se dirige vers une plage privée pour la matinée puisque le bateau pour rentrer ne vient pas nous chercher avant 14h.

La plage est incroyable, on passe beaucoup de temps à se baigner dans l'eau transparente.

Plage de rêve 

On retourne à l'hôtel pour manger des pâtes bolo locales, histoire de faire un peu des économies, et on attend le feu vert de 14h pour le bateau. On nous annonce que le bateau n'arrivera pas avant 14h30, ce qui ne nous surprend pas. Mais finalement on attendra encore une heure de plus sur le ponton avant de voir arriver enfin notre bateau à 15h30. Ced perd patience et il y a de quoi ! Le bateau est déjà rempli de touristes et on se cale à l'arrière. Jenny se trouve assise derrière un petit con, Rolex au poignet qui ne trouve rien de mieux que de balancer sa canette de bière dans la mer et de faire des doigts d'honneur aux autres bateaux. Il faut de tout pour faire un monde mais des ordures comme ça, on pourrait bien s'en passer et l'environnement aussi ! Jenny se retient de ne pas le balancer par dessus bord 😀

Une heure plus tard on arrive à Cartagena où on fait un passage éclair à la banque et on prend un taxi pour aller chercher un bus. On prend nos tickets et c'est parti pour notre trajet vers Baranquilla. On arrive 18h à notre « hôtel » franchement pas digne de ce nom. Peu importe on est ici pour deux nuits avant de prendre notre avion, on ferme les yeux sur la crasse, on se commande deux burgers (pas le choix le quartier n'est pas super safe) et on va dormir sur notre matelas brique.

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Jour 130 – lundi 3 juin

On a pas très bien dormi mais ce n'était pas le pire ; le petit déjeuner est inclus dans notre réservation et est franchement dégueulasse. Une fois de plus on a droit à des œufs brouillés insipides, des arepas du même goût et de la papaye. On a qu'une seule journée ici et pas grande envie de s'aventurer dans la ville où il n'y pas grand chose à faire et qui est réputée pour être un peu dangereuse. On décide donc de quitter notre chambre pour aller se poser dans un petit café local équivalent à Starbucks toute la journée. De cette manière on sort de notre trou à rats et on se met un peu à jour dans le blog, la compta, les modalités de notre vol de demain etc. On y passe toute la journée et on se commande une pizza le soir à se partager.

Petit déjeuner aux œufs et à la papaye à l'hôtel VS on se rattrape au café 

On est assez stressés de prendre l'avion demain. C'est notre premier vol depuis le début de notre voyage et Jenny a bien peur d'égarer ses bagages après en avoir vu de toutes les couleurs en travaillant chez Brussels Airlines. On décide par précaution de sortir tout le contenu de notre sacs et d'en faire des photos sous toutes les coutures. De cette manière, si on égare nos sacs, on aura pas trop de difficulté à leur faire parvenir une liste du contenu. Pourvu que ça n'arrive pas ! On croise les doigts aussi pour toutes nos connexions parce qu'on a trois avions à prendre... On vérifie 5x qu'on ait bien tous nos billets d'avion et on s'endort pas très sereins.

Nos sacs sont prêts mais surtout bien plus remplis qu'au départ! 

Retrouvez notre fameuse journée d'avion dans la suite de nos aventures au Guatemala 👍

https://www.myatlas.com/JenetCed/guatemala