Jour 43 – vendredi 8 mars
Ce matin on ne doit pas trop traîner parce qu'on a rendez-vous avec Bertha, la gérante d'une école d'Espagnol pour discuter de prendre des cours éventuels. Cédric aimerait apprendre l'espagnol et Jenny aimerait le perfectionner. L'école gère notamment une association qui donne des cours à des enfants et reverse donc un partie du prix des cours à ce projet. On avale vite le petit déjeuner et on quitte le centre pour la banlieue. On est content de retrouver des températures chaudes ici, il fait toujours frais en soirée mais en journée on atteint les 20° (contrairement aux 15° à Potosi). En plus comme on reste en altitude, l'air est frais et la chaleur n'est pas pesante Il faut faire gaffe aux coups de soleil ceci dit, mais on est déjà à notre troisième tube depuis le début donc ça va (d'ailleurs si vous connaissez des sponsors n'hésitez pas, anciens collègues Beiersdorf haha).
On fait la rencontre de Bertha, une maman d'une quarantaine d'année, qui nous montre les lieux et discute avec nous des modalités. Nous ferons un premier essaie de cours lundi matin 8h pendant 3-4h et si ça nous convient on appliquera les mêmes horaires pour le restant de la semaine jusqu'à vendredi inclus. On déménage du coup aussi demain matin pour aller s'installer à l'école dans une chambre double. Bertha propose également d'autres activités tel qu'un tour de la ville, des cours de salsas, des soirées ciné etc. pour un petit tip. On sait qu'il existe des cours un tout petit peu moins cher mais on aurait du mal à évaluer leur qualité et on est content de pouvoir bénéficier d'un plongeon dans la culture locale avec cette famille et les 3-4 autres étrangers qui sont la pour apprendre aussi. De plus, les profs ici parlent Anglais ce qui n'est pas négligeable. On viendra donc s'installer ici demain midi pour commencer les cours lundi !
On quitte Bertha pour rejoindre l'auberge par un autre chemin, on est ravis de découvrir cette ville qui nous plait beaucoup ! On doit trouver un ATM pour pouvoir payer en cash les cours et le logement (tout ici se paie en cash) et on doit se trouver un petit truc à manger pour ce midi. On nous avait déjà parlé du Mercado Central qui se trouve pas loin de l'hostel où tous les locaux mangent. On s'y rend donc : quel spectacle ! Un vrai souk : il y a des bouchers, des vendeurs de fruits, légumes, de produits de beauté, de yaourts, des serruriers, ... On ne sait plus où donner de la tête ! On monte à l'étage tel qu'on nous l'a indiqué et on tombe sur pleins de petites « échoppes » qui servent à manger. Ce sont les femmes uniquement qui tiennent tous ces magasins ici. On fait la file et on se fait servir comme à la cantine. Comme il n'y plus de Milanesa, on opte pour le Silpancho et on se régale ! On paie l'équivalent de 3 euros pour nos deux gros plats et deux boissons.
Le programme de cette aprem s'organise : il nous faut des cahiers pour les cours de la semaine prochaine, on doit faire un refill de déo et dentifrice et on veut aller voir le Museo de Arte Indigena. On va d'abord au Musée qui est trop beau et ensuite direction à nouveau le Mercado Central pour les courses. On trouve le nécessaire et on craque des petits fruits locaux pour le goûter et le petit-déjeuner de demain. On se régale d'un fruit de la passion et d'une grenade. Ce soir on a rendez-vous avec les Frouzettes pour manger un petit bout. Le ciel est menaçant on a peur de se taper la douche en sortant...
1-5 Mercado Central; 6-8 Sucre; 9-10 Musée; 11-12 auberge; 13 dîner avec les frouzettes Jour 44 – samedi 9 mars
Ce matin nous quittons donc l'auberge pour nous installer chez Bertha. On dépose nos affaires dans notre nouvelle chambre et on part déjeuner au Mercado Central. Nous avons décidé daller voir le marché de Tarabuco demain à 2-3 heures de route) qui est une activité dominicale réputée. Il faut donc aussi trouver nos tickets pour s'y rendre. On rejoint les Frouzettes après le lunch pour aller à l'agence acheter notre aller-retour de demain et on rentre chez Bertha avec des petites courses sous le bras pour le repas du soir.
1 lunch; 2-4 petit jus de mangue emballé local; 5-6 mercado central vu d'en haut; 7 Sucre; 8 carnaval de l'arméeJour 45 – dimanche 10 mars
Le réveil pour partir au marché est pénible ; on n'a pas fermé l’œil de la nuit. Le responsable du crime: notre matelas (qui ne mérite même pas cette appellation) ou plutôt l'équivalent d'une planche de bois épaisse déposée sur un trampoline. Pas possible pour nous de dormir (ou plutôt ne pas dormir) une semaine là-dessus...Il est tôt et tout le monde dort encore donc on envoie un petit message à Bertha pour expliquer le problème et on se met vite en route vers le lieu de rendez-vous du bus pour aller au marché. On y retrouve les petites frouzettes ainsi que la non-ponctualité bolivienne :) Qu'à cela ne tienne, on est ravis de roupiller dans le bus en attendant d'arriver.
Notre destination enfin atteinte, on est accueillis par une semi-folle locale. On pensait uniquement bénéficier d'un aller-retour pour le marché et être libre le restant du temps mais apparemment Kelly (la folle) en a décidé autrement... Elle nous tient le bavoir pendant une grosse demi-heure pour tenter de faire en sorte qu'on vienne manger dans son resto ce midi. On dirait que sa mâchoire est bloquée en mode « sourire de l'extrême » et qu'elle ne sait pas dire autre chose en Anglais que « awesome ». Ça nous refroidit immédiatement, on a l'impression d'être tombé dans la grosse arnaque touristique. Quand elle termine son speech, on court direction la sortie pour aller se promener avec les Frouzettes. Il pleut un peu et l'ambiance de marché extérieur en est un peu bof. Les rues ne sont pas pavées et on se retrouve à marcher dans la gadoue, l'énorme marché promis n'est en fait pas bien grand et le marché de bétail n'est en fait qu'un enclos à 3 vaches.
Heureusement le soleil décide de faire une apparition et nous passons tout de même une chouette journée malgré notre déception. On avale un petit plat local, on fait du shopping avec les frouzettes (pour elles) et on trouve même des jolis cahiers pour nos cours d'espagnol et un petit porte monnaie local. On rejoint le bus vers 15h pour rentrer dans lequel on dort à nouveau. De retour à Sucre on décide d'aller se prendre un café avec Juju et Audrey. Ced par contre nous quitte rapidement parce que nous avons reçu une bonne nouvelle : Bertha a une autre chambre de libre et veut bien nous la donner à condition qu'on libère notre chambre pour le suivant (pauvre de lui). Jen finit donc son dessert à l'Oreo (miam!) avant de rejoindre Ced.
Le soir on fait la connaissance d'un couple de Français plus âgés de quelques années qui loge également ici. Ils sont charmants et nous partagent leur itinéraire qui est semblable au notre mais auquel ils ont ajouté pas mal d'îles dans l'océan pacifique. Ça nous fait bien rêver et on se dit qu'après avoir travaillé un peu en Australie ce serait peut-être un bon plan aussi d'aller voir ce qu'il se passe sur ces îles hihi Eux partent déjà mercredi pour La Paz et nous font part de leurs tips pour Sucre dont un restaurant italien délicieux et une chocolaterie dont on vous dira des nouvelles bientôt :)
On part se coucher dans notre nouveau lit, non sans avoir retourné le matelas pour éviter de dormir sur du béton et surtout en espérant que la nuit sera plus longue que la veille...
1-2 vue du bus; 3-7 Tarabuco; 8 marché bovin; 9 lunch; 10 le soleil fait son apparition; 11 nouveau porte-monnaie; 12 cheesecakeJour 46 – lundi 11 mars
On est prêt à attaquer notre premier jour de cours d'espagnol aujourd'hui après une bonne nuit de récupération ! On fait la connaissance de nos deux profs : Marisol (pour Jenny) et Eva (pour Ced). C'est parti pour 4 heures de cours particulier avec une mini-pause de 10 minutes après deux heures. Le rythme est soutenu mais c'est ce qu'il faut pour bien apprendre :) Une fois les cours finis on se dirige vers le Mercado Central pour manger un petit bout local et flâner au centre. Ce soir on mange avec les frouzettes :)
1-2 parés pour réviser; 3 Bobby; 4-6 SucreJour 47 – mardi 12 mars
Après les cours de ce matin, on est allés à la gare des bus pour acheter nos tickets pour vendredi soir pour aller à Santa Cruz. On se fait appeler de tous les côtés à la gare pour qu'on aille acheter nos tickets chez telle ou telle compagnie. Il faut tout négocier ici si on ne veut pas payer 4 fois le prix, surtout quand on est blancs comme nous. Ça a un côté assez épuisant et oppressant. Il faut montrer qu'on maîtrise notre négociation mais d'un autre côté on n'a aucune idée des prix justes. On finit par acheter des tickets après avoir comparé les prix de plusieurs compagnies. On passera la nuit de vendredi à samedi dans le bus pendant 12 heures. On se réjouit... :D Ce qui est sur par contre c'est qu'on prendra un taxi pour aller prendre le bus vendredi parce que la côte pour y arriver et la marche de quasi une heure (grand max 40 min selon Ced) est trop difficile (pour Jen) avec les gros sacs. Ça nous aura fait une bonne ballade aujourd'hui ! (PS : En tant normal c'est Jen qui écrit, je (Ced) profite de la relecture pour ajouter ces derniers détails huhu)
Ce soir on a prévu d'aller manger chez l'italien recommandé par les français avec les petites Frouzettes. On se régale du menu : bruchettas, bolo et pesto pour Ced et lasagne pour Jenny et tiramisu et panacotta en dessert. Miam miam miam ! Et puis direction le Joy bar pour un petit cours de Salsa ! On se marre bien et on passe une super bonne soirée :)
1-3 des élèves très studieux; 4 restaurant italien avec les frouzettesJour 48 – mercredi 13 mars
C'est le jour de départ des Frouzettes aujourd'hui ! Elles prennent leur avion pour Santa Cruz cette après-midi et on décide de se rejoindre pour manger le lunch ensemble au Mercado Central. On prend même un petit dessert/café ensemble au Metro Café de la place principale ensemble avant de se quitter. On ne sait pas très bien quand et si nos routes vont encore se croiser, il leur reste encore 6 semaines de voyage avant de repartir du Pérou. Qu'à cela ne tienne, on se verra au plus tard dans un an, quand elles viendront passer leurs vacances avec nous en Asie :)
1 lunch (pas super bon) ; 2 dessert (très très bon) Jour 49 – jeudi 14 mars
Ce midi pour la première fois on opte pour un autre endroit de lunch après l'espagnol : le Parc Bolivar. On traverse ce joli parc tous les jours mais on ne s'est rendu compte qu'hier qu'il y avait aussi tout une partie de comida dedans. On va donc goûter à une nouvelle spécialité locale ; une espèce de grosse croquette de pomme de terre et viande. Trop bon mais pas très diet (comme la plupart de la nourriture ici d'ailleurs:) ). On se goinfre et on passe chez le docteur pour obtenir un rendez-vous ce soir. L'ouïe de Cédric ne s’améliore pas et il est temps de faire quelque chose. On se met donc sur la liste d'attente à 17h et on revient plus tard à l'heure dite. On passe évidemment 2 heures dans la salle d'attente pleine sans comprendre le système... Bien qu'ici les gens soient beaucoup plus riches que les gens de la rue, le type à côté de Jen ne se gène pas de lui dire que si elle vient de Belgique elle doit être riche. Le genre de raccourci de gros bêta avec lequel on a de plus en plus de mal dans ce pays mais que faire ? On sait qu'on est dans un pays dans lequel voyager vers la ville d'à côté est déjà un luxe. Difficile de leur expliquer que ces choses-ci sont beaucoup plus accessibles chez nous sans générer de jalousie ou de malveillance. Bref, au bout de deux heures, on se fait enfin recevoir par le médecin. Lui gagne apparemment bien mieux sa vie que la plupart des personnes que nous avons croisées jusqu'à présent : son bureau est énorme, il nous reçoit en costume et Applewatch au bras. Diagnostic : Ced a toujours une légère infection à l'oreille et doit prendre des antibiotiques. On demande un reçu en sortant de l'hôpital, apparemment ils n'en ont plus et on doit revenir demain. Drôle d'histoire de nouveau mais on passe au-dessus puisqu'on a pas trop le choix.
On est un peu cassés en rentrant chez Bertha, il est l'heure de souper et Jen doit encore faire ses devoirs. Contre toute attente, Bertha nous propose de regarder un film ce soir avec le couple hollandais qui vient d'arriver. On se dit que ça va nous changer les idées ! Le documentaire traite de la problématique des enfants mineurs à Potosi. Les conditions de vie de ces enfants (et même adultes) sont pires que terribles et on est content d'avoir fait le choix de ne pas avoir été visiter de mine lors de notre séjour dans la ville. Non seulement ça peut s'avérer dangereux mais en plus aller visiter ces endroits comme des zoos alors que des personnes y travaillent ne nous paraissait pas éthique. Le reportage nous a un peu miné le moral. On se rend bien évidemment compte de la chance qu'on a d'être européen avec tant de lois existantes pour nous protéger en tant que mineurs et même en tant qu'adultes mais être confronté à ce clivage avec d'autres pays s'avère difficile parfois. On part se coucher le moral un peu dans les chaussettes.
1 vue du 3ème étage chez Bertha; 2 Sucre; 3 lunchJour 50 – vendredi 15 mars
Aujourd'hui c'est notre dernier jour à Sucre et donc notre dernier jour de cours. Et tant mieux parce qu'on commençait à trouver ça un peu beaucoup (surtout Ced haha). On a fait des beaux progrès et on se sent prêts pour la suite du voyage ! Après les cours on se rend une dernière fois en ville pour acheter des petites choses à grignoter dans le bus et pour dire au revoir à la place principale. Bertha a cuisiné un plat local pour nous ce midi et lui en est très reconnaissants ! On se rend aussi à l'hôpital comme prévu pour récupérer le reçu d'hier et comme on s'en doutait, on ne le récupère pas... Tant pis on prend le numéro du médecin et on le contactera nous-mêmes. On termine nos sacs et on se dirige vers la gare des bus en taxi après avoir dit au revoir à tous le monde. Là aussi, dès notre arrivée à la compagnie des bus, ça se complique, finalement notre bus est annulé donc on doit en prendre un autre plus cher. On refuse cependant de payer parce que ce n'est pas de notre faute et avec le ton ferme de Jen on s'en sort, ouf ! Ici il faut pouvoir mettre de l'eau dans son vin jusqu'à parfois ne boire que de l'eau haha
Nous achetons nos tickets de gare (en plus du ticket de bus ici il faut payer son accès à la gare à raison de 2 Bs) et on attend notre bus. On voit des bus-poubelles passer et on espère avoir opter pour une bonne compagnie. Apparemment oui ! On a même choisi la place du mort à l'avant du bus pour pouvoir bénéficier de plus d'espace pour nos jambes. On a donc une vue panoramique dans le bus mais dans la montagnes on a un peu peur quand même : ça tourne dans tous les sens dans les montagnes ! Heureusement notre chauffeur roule lentement et prudemment. On s'arrête au bout de deux heures dans un bled perdu pour manger du poulet frit avec du riz-patates: c'est pas très bon mais ça fera l'affaire. On fait un rapide passage aux toilettes aussi. Ici il faut payer comme partout pour avoir un peu de pq et en plus, il n'y pas de chasses. Il faut donc remplir un seau d'eau après son passage pour vider la cuvette. Spécial, mais on ne s'étonne plus de ce genre de choses ici:) (enfin Jen un peu quand même...)! Après une demi-heure de pause, on repart. On avait peur d'avoir froid dans le bus comme les fois précédentes, surtout quand on a vu pleins de vendeurs de couvertures dans la gare. Mais finalement, on est au dessus du moteur et il fait super chaud ! On essaye de dormir un peu sur le trajet de nuit mais ce n'est pas gagné. Avec les slaloms en montagne, la chaleur et l'inconfort on dort par tranches de 30 minutes.
1 notre chauffeur de taxi vers la station de bus; 2- vue du bus vers Santa Cruz