Argentina

Nous traversons le nord de l'Argentine après avoir visité Iguazu pour découvrir tous ses trésors cachés dans les montagnes aux alentours de Salta.
Du 13 au 23 février 2019
11 jours
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Jour 20 - 13 février : Nous petit-déjeunons dans le cabanon : banane, flocons d'avoine et yaourt. Et nous prenons rapidement la direction des chutes d'Iguazu. Ced est un peu accablé par son oreille bouchée mais nous sommes tous les deux très excités de contempler le spectacle argentin aujourd'hui et nous avons hâte de voir ce qu'il nous réserve. Une fois n'est pas coutume, nous utilisons nos petites jambes pour nous rendre à la gare non sans faire de crochets pour retirer de l'argent à la banque pour le bus. On prend le bus une bonne demi-heure pour se rendre à l'entrée des chutes qu'on pourrait presque confondre avec celle de parcs d'attractions. On observe la carte et on constate qu'il y a trois parcours différents, un au milieu des chutes, un en haut des cascades centrales et un dont l'accès se fait en train et qui nous offre une vue en haut des gorges du diable, la plus grande cascade de toutes. On décide de commencer par le petit train. Il faut faire la file pour obtenir son ticket et ensuite faire la file pour embarquer. Une fois en haut on marche sur un petit ponton au dessus de l'eau et à travers la nature pour accéder à la vue. Et quelle vue ! On est tout en haut du précipice, les pieds juste au dessus de la cascade et de l'eau qui gicle, emportée par le courant. C'est super impressionnant. D'ici on se rend vraiment compte de la puissance de ces cascades et surtout de leur hauteur. On contemple ce superbe paysage en tentant de prendre des petites photos mais surtout on profite de la vue. On redescend avec le train, il est déjà 14h passée et nos estomacs crient famine. On se prend donc un burger chacun (super le régime alimentaire haha) non sans se faire embêter par les coatis du parc qui réclament à manger. Il y en a des dizaines partout et il est moins bien communiqué de ce côté-ci que ces petites bêtes ont pleins de maladies et qu'il vaut mieux ne pas s'en approcher. Beaucoup d'enfants jouent avec et les nourrissent. On entame le deuxième circuit. On se balade en haut des cascades en les longeant. C'est tout simplement magnifique. On voit des petits lézards le long de la route et on croise même un très gros lézard (de la taille d'un chat, mais à jambes courtes). Les points de vue que cette promenade offre sont époustouflants. Nous passons ensuite à la troisième et dernière balade qui se situe plus bas, au milieu des cascades. On se fait bien rincer par endroits mais ça en vaut vraiment la peine. On passe à travers la jungle, on voit des énormes araignées (berk) et en revenant on aperçoit de loin un petit singe qui sieste dans un arbre. Quelle journée ! Il est déjà quasi 18h passé et nous rentrons avec le train puis ensuite le bus. A la gare avant de rejoindre le cabanon nous décidons de nous renseigner pour notre bus d'après-demain pour aller à Salta. On fait une mini-analyse concurrentielle et on finit par repasser à la banque avant d'acheter nos tickets pour pouvoir bénéficier d'une réduction supplémentaire en payant en espèces. Les banques sont capricieuses, impossible de retirer en une fois la somme que nous voulons. On finit par devoir retirer en deux fois. On retourne à nouveau à la gare pour se payer les tickets : le départ est prévu le 15 au matin à 5h15 à la gare et nous allons rouler 24 heures avant d'arriver... Avant de rentrer au cabanon, on passe par le supermercado pour prévoir à manger pour ce soir, demain et après-demain dans le bus. Les tickets en poche, les courses dans le sac, on rentre et on s'offre un petit plouf dans la piscine commune. Ça fait du bien après cette longue journée! Ce soir nous avions prévu de quoi cuisiner un bon petit plat au four. On profite d'avoir un four rien qu'à nous pour prendre le temps de faire à manger, au menu : petits légumes mijotés au four avec pommes de terres. Nous avions prévu aussi une petite côte de porc pour accompagner tout ça mais malheureusement la cuisinière fait des siennes et nous n'arrivons plus à allumer le gaz des taques. Tant pis, on mangera la viande avec les restes demain :) C'est délicieux on se régale. Il est déjà bien tard et on file au dodo.

1-14 visite des chutes du côté Argentin; 15 coatis en quête de nourriture; 16-19 les rues aux alentours de notre logement 

Jour 21 - 14 février : Aujourd'hui c'est jour de « repos ». Pas de réveil, pas de visite au programme. Par contre, on a un d'autres activités pour la journée à commencer par faire notre lessive au matin pour qu'elle ait le temps de sécher avant notre départ de demain matin. Il y a un petit lavabo prévu à cet effet à l'arrière du cabanon avec 2 fils pour pendre le linge. On sort le savon de Marseille et Jen se lance la première puis c'est à Ced. Il pleuvine de temps en temps, on craint que tout n'ait pas le temps de sécher d'ici ce soir... Heureusement le soleil revient vite ! Jen en profite pour aller bouquiner à la piscine tandis que Ced upload ses photos sur l'ordinateur. On se fait les petites côtes à midi et on se régale avec les restes. On fait quelques recherches pour notre prochain logement à Salta avec le peu d'internet qu'on a au cabanon. On se décide assez rapidement, on indique quelques points d'intérêts sur la carte. Le trajet va être long mais Salta a l'air d'en valoir la peine ! On retourne à la piscine quasi toute l'aprem, on lit, on nage, c'est la farniente. On récupère un peu d'internet au soir et on répond à nos petits messages tant qu'on peut. On essaye de télécharger quelques épisodes pour le trajet de demain aussi. On grignote des olives en attendant la cuisson des pâtes pour ce soir. On commence déjà à faire nos sacs ; même quand on a l'impression qu'on s'offre un « long » séjour de 3 nuits quelque part, ça passe à une vitesse folle. On a pas le temps de prendre des habitudes qu'on est déjà repartis. Tout est prêt pour demain, il ne faudra pas oublier les tupperwares et les sandwiches dans le frigo ni les brosses à dents. On met nos réveils à 3h30, il faudra partir à 4h15 pour avoir le temps de marcher jusqu'à la gare avec les sacs et se donner un peu de marge. La nuit s'annonce courte. On somnole jusqu'au réveil, on entend même la drache tomber à 3h, ce qu'on redoutait tous les deux. Pourvu que ça passe...

1 petit dej; 2 piscine; 3 notre cabanon; 4 nos petits légumes au four

Jour 22 - 15 février : Le réveil sonne à 3h30 comme prévu et nous n'avons pas beaucoup dormi. Qu'à cela ne tienne, on saute du lit pour s'habiller, se brosser les dents et remplir les sacs des dernières affaires. Il a arrêté de pleuvoir mais les routes et chemins doivent être trempés dehors, on opte donc tous les deux pour nos bottines. On ferme le cabanon et on lance les clés à l'intérieur de la chambre tel qu'on nous l'a demandé et c'est parti pour la gare des bus. On marche d'un bon pas et on arrive à 4h30 à la gare, soit 45 minutes avant le départ du premier bus mais celui-ci et déjà là et nous prenons place. Nous avions été upgradés gratuitement pour ce bus-ci et bénéficions de super sièges « sofa », bien larges et couchés pour terminer notre nuit. A peine sommes-nous installés, que le bus se met en marche : surprise ! On s'étonne de ce départ bien plus tôt que prévu mais tant mieux, ça nous laissera une plus grande marge pour prendre le second bus. On s'endort rapidement dans nos supers fauteuils en se couvrant précautionneusement ; ils ne rigolent pas avec l'airco déjà en règle générale, mais ici on est dans un vrai frigo. On arrive à Posadas notre premier arrêt, il n'est que 11h et notre prochain bus part à 13h15. Nous avions cependant remarqué que notre correspondance pour notre troisième bus était très juste ; sur nos tickets nous notons une heure de d'arrivée à 19h15 à Resistencia, alors que le troisième bus quitte à cette même heure. Nous allons nous renseigner au guichet et la dame nous explique qu'il n'y pas de soucis. Bon, on verra ça. On se pose sur un banc avec nos affaires, on cadenasse les deux grands sacs ensemble, pareil pour les deux petits (on n'est jamais trop prudent haha), Ced joue sur son téléphone, tandis que Jen continue sa lecture. Quand nos montres respectives nous indiquent qu'il est 12h30, nous nous rendons sur le quai des bus pour être au taquet quand notre bus arrivera. 12h40. 12h50. 13h. Jenny va demander à un autre chauffeur de bus s'il sait à quel quai arrivera le bus, il lui indique qu'il n'est pas encore l'heure sans répondre à sa question. 13h10. 13h20. 13h30. Toujours rien. On retourne au guichet pour savoir si le bus a du retard, et là, surprise, la dame nous montre l'heure qu'il est : 12h30 et non 13h30. Nous avons sauté une heure de décalage sans le savoir et sans adapter nos montres. On est reparti pour l'attente, mais plus très longtemps, notre bus arrive vers 12h50 (la vraie heure). On fait la file pour mettre les bagages en soute et c'est la première fois que nous voyons les passagers devant nous donner de l'argent au petit monsieur qui charge les sacs dans le bus. On se demande si c'est parce que ce sont des bagages pas prévus ou bien si c'est la coutume ici. On est vite fixé, après avoir pris nos sacs le type nous montre un billet qu'il a dans la poche, il attend son dû. Ced lui tend deux billets, et nous partons nous installer dans le bus. On est clairement dans un autre confort que le premier bus : en plus des fauteuils bien moins confos, les gens sont tous super bruyants ; un gamin laisse sa musique de son jeu de téléphone allumé derrière nous, un couple d'obèses au premier rang a décidé que tout le bus allait profiter de sa musique, une militaire en bas n'arrête pas de rire avec le rire le plus horrible qu'on ait jamais entendu... Bref, heureusement que ce n'est pas notre bus de nuit ! :) Jen continue sa lecture pendant que Ced s'adonne aux Sudokus qu'il a acheté dans la gare précédente. Le paysage argentin qui s'offre à nous par la fenêtre est splendide; des champs, des chevaux, des étendues d'eau, des petites maisons locales,... Nous voyons les heures défiler et espérons arriver à temps à Resistencia pour notre changement express. Ça se corse et on commence à stresser, il faut dire que les bus en Amérique Latine sont connus pour leurs retards... il est 19h20 quand nous arrivons à la gare, on s'est déjà reparti les tâches ; Ced ira récupérer les sacs dans ce bus-ci, tandis que Jen ira chercher le prochain bus et tentera de le faire attendre (s'il est toujours là...). C'est la panique, on voit un bus de notre compagnie quitter la gare au moment où nous arrivons : c'est le drame. Nous pensons avoir raté notre bus à 1 minute près. On cavale en bas, Jen demande au chauffeur où est le bus pour Salta et soulagement il lui indique que c'est le bus d'à côté (pas du tout celui de la compagnie prévue sur nos tickets). Elle part donc vérifier avec le chauffeur du bus en question, et c'est confirmé, il s'agit bien de ce bus-là, alléluia ! Ced a entre temps récupéré les bagages et nous faisons la file pour les mettre en soute à nouveau. Personne ne semble pressé (et tant mieux haha), il faut vider le bus des packages postaux qu'il contient, pour ensuite le remplir à nouveau. On glisse un petit billet au gamin qui s'occupe de nos bagages (pourvu que ça nous porte chance pour les récupérer à destination) et on monte s'installer dans le troisième et dernier bus. Il est 19h35 quand nous quittons Resistencia pour Salta, notre destination finale. On se régale avec nos petits tupperware de restes (patates-légumes) avant d'entamer quelques épisodes de notre série. On finit par s'endormir tant bien que mal pour passer une nuit dans un sommeil plutôt agité.

1 On déjeune à Posadas après le premier bus; 2 c'est parti pour Resistencia; 3 paysage argentin
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Jour 23 - 16 février : Jen se lève avant le soleil tandis que Ced dort encore paisiblement. Dans 1h30 nous arrivons à Salta enfin ! Ça fait 31 heures que nous avons quitté le bungalow, il est temps d'arriver :) Nous sommes ravis de retrouver nos sacs dans le bus (ça reste un gros stress pendant le voyage de s'assurer que nos sacs ne soient pas emmenés par d'autres) et nous partons à pattes trouver notre Hostel. Une petite demi-heure de marche nous y amène, comme d'hab nous somme trop tôt pour le check-in, nous déposons nos sacs et on en profite pour se rafraîchir un petit peu ; on se brosse les dents, on remet du déo et on change de t-shirt. On se pose un petit peu dans la cours intérieure de l'auberge pour se connecter au wifi pour la première fois depuis notre départ en bus. Jen reprend contact avec Mathias, un ami de son collègue Adrien, qui habite à Salta et qui nous donne de bon cœur pleins de tips pour manger les meilleures empanadas de la ville. On prévoit de se rencontrer ce soir dans un restaurant typique également. En attendant, nous partons découvrir la ville. On se ballade sur la place principale (Plaza 9 de Julio) avec sa sublime cathédrale et on suit la petite rue commerciale. C'est super animé, des petits marchands ambulants vendent du popcorn et autres snacks. Nous croisons même des danseurs folkloriques sur notre chemin. On se balade en long et en large et on finit par être rattrapé par la faim. Heureusement Mathias nous a bien conseillé, nous trouvons rapidement un petit resto où nous nous empiffrons des spécialités locales : empanadas, humitas (spécialité au maïs enrobées dans des feuilles de maïs) et tamales (également enrobé de feuilles de maïs mais dont la préparation contient de la viande et d'autres légumes). On se régale ! Et nous sommes agréablement surpris par les prix aussi. On termine de manger et on retourne à l'hostel ; aujourd'hui c'est l'anniversaire de la mamy de Cédric et il est prévu qu'il skype avec la famille pour fêter ça. On fait notre check-in, Ced fait coucou à toute la famille pendant que Jen prépare déjà la suite de la journée. Il y a un petit marché artisanal à 30 minutes à pieds qui apparemment vaut le détour mais qui n'ouvre qu'à 17h (les fameuses siestes espagnoles). On en profite donc pour se doucher et se pomponner un petit peu. On part ensuite à la recherche du marché... qui est fermé pour cause de rénovation. On se prend une petite glace sur le retour pour se « consoler » :) En retournant à l'auberge on fait connaissance avec les autres voyageurs ; un Israélien qui vient de finir son service militaire, une Polonaise, un Australien photographe et un Taïwanais. On conseille sur Iguazu et on récolte les infos sur nos prochaines destinations. On meurt de faim et il n'est « que » 20h, le resto n'ouvre qu'à 21h. On propose aux autres de se joindre à nous, le Taïwanais et l'Australien acceptent et on se met en route. Le resto est assez décentré mais on verra par la suite qu'il en vaut vraiment la peine. On arrive au bout de 35 minutes de marche et de papote, le restaurant est immense, les pièces s'enchaînent ainsi que les terrasses. Nous nous installons dehors sur le patio comme ils disent. On est rapidement rejoints par l'Israëlien qui amène un ami à lui et nous commandons tous les même pas : le lomo de steak avec une bouteille de vin de Cafayate. Le restaurant se remplit rapidement et nos plats arrivent ; on est servi d'un énorme morceau de steak de 400 grammes recouvert de deux œufs sur le plat, avec pleins de patatas fritas. On cherche les légumes promis sur la carte et on finit par trouver une fine couche de tomates/oignons entre les œufs et le steak ; mais on n'est que moyennement étonné, à croire qu'on s'habitue ! On se régale, la viande est délicieuse et le vin divin. Mathias et Macarena nous rejoignent et nous faisons connaissance ; ils sont adorables ! Pendant le diner, certaines personnes se rassemblent à la table centrale, pour jouer des instruments et chanter ensemble ; c'est génial. En fin de dîner il y a même un couple qui danse. Tout le restaurant chante et tape des mains toute la soirée, quelle ambiance ! Les deux israéliens nous quittent ; ils doivent se lever tôt demain pour prendre leur bus. Mati et Maca commandent le plat de base ici : 10 empanadas accompagnés de 1 litre de coca (oui oui c'est un tout). Entre autres, on leur demande quel genre d'alcool se boit ici et nous parle du Fernet dont aucun de nous n'a déjà entendu parler. Ni une, ni deux, on commande chacun un verre avec du coca pour goûter à ce breuvage et on est vite fixé : beurk beurk beurk beurk ! On peine à terminer nos verres mais on rigole bien en échangeant avec nos nouveaux amis. Ils nous proposent de passer le reste de la soirée chez des amis, où nous nous rendons ensuite. On passe une super soirée tous ensemble et nous rentrons à 5 heures du matin,gentiment redéposés par Mati. On doit se réveiller à 9h30 pour le petit déjeuner à l'hostel, la nuit s'annonce courte !


1-4 découverte de Salta; 5 Cathédrale; 6 Plaza 9 de Julio;   7-8 Eglise St Francisco;  9 Tamales&Humitas; 10 steak; 11 soirée

Jour 24 – 17 février : Le réveil est difficile après 2 courtes nuits d'affilé. Nous tentons tant bien que mal de nous activer et de planifier notre roadtrip à venir. Nous prévoyons de louer une voiture pour partir découvrir la « boucle sud » ainsi que la « boucle nord » de Salta, itinéraires connus des visiteurs pour visiter les villages aux alentours nichés dans les montagnes magnifiques. On peaufine l'itinéraire et on contact Sergio, quelqu'un qui nous a été recommandé pour la location. On s'avale un classique riz-thon pas terrible, on prend une douche et on se met en route pour aller visiter deux musées sélectionnés. On commence par le Museo de Arqueologia de Alta Montana où sont exposées des momies d'enfants sacrifiés à l'époque incas. Ces momies sont extrêmement bien conservées puisque ces enfants ont été « abandonnés » en haute altitude, à plus de 6400 mètres. On y découvre également toutes les offrandes qui les accompagnaient qui sont dans un état impeccable. On s'imbibe de ces histoires passionnantes des incas avant de se rendre au prochain musée : Museo de Arte Contemporaneo. La visite est gratuite ici, et tant mieux parce que nous sommes un peu déçus ; les œuvres exposées sont moyennement à notre goût excepté pour les deux qu'on vous partage ci-dessous (notez pour les connaisseurs, la ressemblance avec Vasarely pour l’œuvre de Carlos Silva « Atlin »). La visite se termine rapidement et on part faire des petites courses pour le repas du soir et pour notre première journée de Roadtrip demain. On se prépare des pâtes fourrées avec du buternut (ils en mangent plein ici), des carottes, du gingembre et de la sauce tomate. Le résultat est bon et nous embarquons les restes dans les tupperwares comme d'habitude. Nous préparons nos petits sandwiches aussi pour le midi, là aussi on varie : humous et tomates séchées. On peaufine l'organisation des prochains jours pour avoir une estimation du nombre de jours de location de voiture. C'est décidé ceci sera notre itinéraire : Cachi – Cafayate – San Antonio de las Cobres – Humahuaca – Iruya – Purmamarca. Ced part retirer du cash pendant que Jen termine d'emballer la nourriture et de faire la vaisselle. Pour le moment il y a une réelle crise économique en Argentine et il est très difficile de retirer de l'argent alors que tout le monde n'accepte que les paiements en cash. Les gens font la file aux banques et tout le monde est limité dans ses retraits. Évidemment, ils en profitent pour faire payer des taxes supplémentaires aux étrangers par retrait (environ 10%). Depuis que nous sommes ici nous avons dû effectuer 5 retraits différents déjà. On finit nos sacs pour notre départ demain matin, on file à la douche et à 20h on est déjà dans nos lits, direction le pays des rêves et impatients d'être demain...

1 Oeuvre de Pablo Ziccarello ; 2 Oeuvre de Carlos Silva; 3 bouteille de coca et sandwich emballés ensemble; 4 boucherie
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Jour 25 – 18 février : Nous nous réveillons en pleine forme cette fois-ci, prêts à attaquer notre première journée de roadtrip ! On prend le petit-déjeuner, on boucle nos sacs et à 9h nous sommes déjà en route vers le bureau de location de voiture. On fait un bref arrêt dans un magasin pour acheter une carte de téléphone (sait-on jamais qu'on ait un problème avec la voiture).En arrivant au bureau, on signe les papiers, on fait le constat des nombreuses griffes et égratignures sur la voiture et on repart avec les clés : c'est parti !! On fait le plein à la pompe la plus proche et on suit le GPS vers notre première étape : Cachi. Ced avait repéré une route nommée Tin-Tin mentionnée sur plusieurs blogs et qui apparemment vaut vraiment le détour (c'est le cas de le dire haha). On décide donc de ne pas se presser par le temps, on a 160km à parcourir et toute la journée pour le faire. Après une demi-heure d'autoroute, nous commençons par emprunter la route 33 sinueuse à travers la flore locale qui forme un tunnel pour la voiture. Au fur et à mesure que nous avançons nous commençons à percevoir le spectacle qui s'offre à nous : nous sommes au creux d'une vallée formée par d'énormes montagnes. Certaines sont vertes couvertes de plantes exotiques en tout genre, d'autres asséchées sont d'un rouge flamboyant. C'est magnifique ! On est seuls au monde, nous croisons rarement une voiture et nous nous faisons de temps en temps dépasser par une autre mais le silence règne, ou plutôt la nature règne, avec ses petits criquets. Nous montons doucement dans les montagnes par les routes toujours extrêmement sinueuses et les panoramas qui s'offrent à nous nous laissent sans voix. A chaque fois que nous avançons vers une prochaine montagne, un nouveau spectacle s'offre à nous ; la couleur du mont change, les plantes changent, l'altitude change. Nous avons l'impression d'avoir une déclinaison de merveilles devant les yeux. On roule pendant des heures qui nous paraissent des secondes à travers ces paysages de rêve et on s'arrête en bord de route, tantôt pour prendre des photos, tantôt pour grignoter notre picnic. Jamais de nos vies nous avons vu quelque chose d'aussi beau ! L'après-midi, nous arrivons à la Recta del Tin-Tin, une route digne des routes US, interminable et droite mais ici à travers un désert de cactus à droite et des montagnes flamboyantes à gauche. Partout aujourd'hui la nature nous a offert des paysages à 360°. La route nous enchante et nous passons une journée plus que merveilleuse, on se sent super chanceux de vivre ce moment et de pouvoir profiter d'autant de beauté. On repasse sur une petite route non-macadamée, pleine de graviers qui font chanter la voiture : c'est la route qui mène à Cachi (à prononcer Catchi). Le petit village est super mignon et nous trouvons rapidement notre chemin vers l'auberge que nous avons réservé. Il ne restait plus beaucoup de logements et nous avons dû prendre une cambre double plutôt que deux lits en dortoirs, ce qui nous coûte plus cher mais qui est un luxe qu'on aime s'offrir de temps à autres. Nous sommes accueillis à l'auberge Casa Pueblo par notre hôte charmante et nous découvrant notre super chambre au lit kingsize : le rêve semble ne jamais s'arrêter aujourd'hui :) ! Ced fait la rencontre de Lucas, un argentin de Buenos Aires, qui vient d'aller visiter un vignoble non loin. Il nous donne l'adresse et on s'empresse d'y aller avant la fermeture à 18h. Le vignoble est magnifique, à l'image de tout ce que nous avons vu aujourd'hui. La propriétaire nous fait visiter ses caves, en nous donnant quelques explications en Français. Et oui, elle est d'origine française mais habite ici depuis ses 3 ans et depuis peu elle s'adonne à une petite production de 10.000 bouteilles par an. Elle a la gentillesse de nous faire goûter 4 de ses vins rouges qui sont tous plus délicieux les uns que les autres. Nous profitons de la vue en dégustant qui est sublime en papotant avec elle. Pour la remercier de son accueil (mais surtout parce que c'est délicieux et que nous sommes gourmands haha) nous lui achetons une bouteille avant de partir faire le tour du quartier. C'est rapidement fait, tellement c'est petit et nous rentrons manger nos restants de petites pâtes fourrées en entamant la bouteille de vin. On se régale ! On recroise Lucas qu'on remercie pour le bon tip et on lui propose de se rendre à Cafayate avec nous demain. Il accepte notre proposition et on se donne rendez-vous demain matin pour en discuter. On mange dehors ce soir, et pour la première fois de notre séjour, on doit se couvrir d'un petit gilet le soir parce que les températures baissent ; c'est un climat typique d'ici : en journée il fait très chaud, en soirée, très froid (même si pour nous c'était parfait!). On profite de l'internet pour vite réserver notre prochaine auberge pour demain soir et on file rejoindre notre chambre. Quelle journée exceptionnelle qu'on est pas prêt d'oublier !

1-29: notre journée dans le désert pour rejoindre Cachi; 30-32 visite du Vignoble; 33&34 auberge Casa Pueble à Cachi 
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Jour 26 – 19 février

Aujourd'hui on se met en route pour Cafayate ! On prend notre petit-déjeuner, on prévient Lucas de notre départ imminent, on charge la voiture et on démarre rapidement. On emprunte d'abord les petits chemins recouverts de cailloux et de sable et on rejoint ensuite les plus grandes pistes en passant parfois par des routes macadamisées. On papote avec Lucas, on apprend qu'il a 31 ans qu'il travaille dans le secteur pharmaceutique, qu'il parle un peu le Français, qu'il est là pour des vacances... On fait part de notre projet et de nos impressions également et la conversation va de bon train. A plusieurs reprises on s'arrête au bord de la route pour admirer le paysage et prendre des photos. Le paysage ne ressemble pas à ce qu'on a vu la veille et on est ébloui autant qu'étonné de continuer à se faire surprendre par autant de diversité. On traverse des déserts de sandstones beiges et orange-âtres qui nous dominent par leur énorme taille. Le reste du trajet se poursuit dans le silence tellement ce paysage nous ôte les mots de la bouche. Une fois de plus on s'en met plein la vue. On roule pendant longtemps avant que nos estomacs se mettent à grogner de faim et qu'on trouve un endroit où s'arrêter. On continue la route pendant encore une bonne heure avant d'apercevoir un premier petit village sur la carte : San Carlos. C'est là que nous nous arrêtons pour déguster nos délicieux sandwiches au dulce de leche (caramel au lait) -bananes (percevez l'ironie). Jen s'en accommode mais Ced louche sur le sandwich Milanese que Lucas vient de s'acheter. C'est une spécialité locale; un sandwich rempli de viande pannée, d’œufs sur le plat et (quand même!) de crudités. Heureusement qu'ici ils voient les doses doubles quand ils servent à manger ; Ced finit avec allégresse les restes de Lucas :) On reprend la route pour Cafayate en passant par de très nombreux vignobles. On ne met pas plus d'une grosse demi-heure avant d'arriver à destination. On droppe Lucas à son hostel en s'échangeant nos contacts Instagram et puis nous partons nous garer 3 rues plus loin devant notre auberge. On est super bien accueillis et se voit même offrir une chambre de 4 pour nous deux : chance ! On part faire le tour du quartier mais on est arrivés en pleine heure de siesta et tout est fermé. On retourne à l'auberge pour entamer l'organisation habituelle (mise à jour des dépenses, booking de l'hostel suivant, itinéraire,...) et on retourne faire un tour à 18h passé pour tenter de faire des courses pour se faire à manger. On décide de commencer par aller à la gare des bus, on espère pouvoir réserver notre bus ce weekend de Salta à San Pedro de Atacama (Chili) parce que nous savons que les places partent vite et qu'il nous sera difficile de les acheter avant notre retour à Salta. Malheureusement on nous informe qu'il est impossible de les acheter ici : tant pis ! On se tâte à se rendre au supermarché, on a vu l'état de la cuisine de l'auberge avant de partir et ça nous a bien refroidis... On décide de faire l'impasse ce soir et d'aller manger dans un petit resto local pas cher qu'on nous a conseillé. A 21h (ouverture du resto) on s'y rend directement. Il a plu un tout petit peu en fin de journée et on se munit d'un pull qu'on ne portera finalement pas (les températures remontent vite ici). El Hornito est réputé pour ses empanadas (non non on ne s'en lasse pas haha) et on commande cette spécialité pour Ced et Jen tente le poulet-frites. On apporte 12 empanadas dans la minute ou nous avons passé commande (au cas où on serait en train de mourir de faim) et on poireaute en les dégustant une bonne demi-heure avant de recevoir le reste. Le plat arrive et la quantité est inimaginable (surtout après avoir déjà avalé à deux 8 empanadas. On arrive cependant à tout terminer et c'est trop bon ! On s'en sort pour moins de 10 euros à deux, de quoi ne pas trop culpabiliser de ne pas avoir cuisiné :) Sur la route du retour on croise un magasin qui vend des pinces à cheveux, Jen est ravie de s'en offrir une nouvelle (décidément le budget cheveux explose hahaha). On rentre prendre une douche et se coucher ; demain on termine la boucle du Sud pour entamer celle du Nord en commençant par San Antonio de los Cobres.

Route RN40 (ou plutôt piste) vers Cafayate 
1-4 Traversée du désert avec Lucas; 5-6 Los Molinos; 7-14 Sandstones; 15-16 Souper sain 
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Jour 27 – 20 février

On est assez déçu par le petit déjeuner compris dans le prix de l'auberge ce matin ; on doit nous même aller quémander du pain et racler la fin du pot de dulce de leche. Bref on est pas nourris, ce qui nous donne envie de vite décamper de cette auberge. Malgré leur accueil super sympa, les sanitaires étaient cracra, les draps aussi et le petit-déj est un peu la cerise sur le gâteau. On commence à s'habituer, mais après la douce expérience à l'auberge de Cachi, le retour à la réalité est difficile. Qu'à cela ne tienne, ce la ne nous gâchera pas notre journée ! On se met en route vers Salta où nous allons nous arrêter à la gare de bus pour essayer d'obtenir nos tickets pour le Chili. On a la chance de croiser notre premier lama sauvage sur la route désertique ! Jen est excitée comme une enfant et s'empresse de prendre un cliché de l'animal (de la voiture, on ne va pas risquer de se faire cracher à la figure non plus haha). Nous empruntons les routes nationales macadamisées pour rejoindre la ville et pensions donc ne pas trop nous réjouir du paysage : nous avions tort ! On passe de nouveau par de sublimes déserts et des montagnes de sable rouge. On croise même des troupeaux de biquettes sauvages sur notre route. On s'arrête à hauteur du Mirador Tres Cruces pour profiter de la vue en altitude et pour prendre quelques photos à deux un peu cu-culs :) On rejoint ensuite « l'autoroute nationale » pour Salta ; vers 14 heures nous arrivons à la gare des bus. On fait la demande auprès de plusieurs compagnies mais aucune n'offre des billets pour San Pedro ce samedi. On nous renvoie vers la seule compagnie qui roule ce jour-là : Geminis. Evidemment, on nous le donne en mille, Geminis fait la sieste et n'ouvre son guichet qu'à 17h. Nous devons encore rejoindre San Antonio aujourd'hui et il nous est impossible d'attendre jusque là. On regarde sur le net avec le peu d'internet qu'on capte et on trouve un moyen de les acheter en ligne. Moyen qui s'avère foireux puisque nous sommes débités sans jamais recevoir de confirmation par mail. On est ravis, l'ambiance et le stress sont au beau fixe, on finit par râler chacun dans notre coin de cet échec cuisant, de quoi extérioriser les frustrations personnelles. Heureusement, en quittant Salta on se dirige à nouveau vers de magnifiques paysages ce qui calme d'un effet quasi immédiat les esprits. On commence le périple à travers des montagnes rocheuses grises couvertes de verdure, arbres et herbe. Il fait sombre et orageux, ça donne une dimension moyenâgeuse au paysage tout droit sorti d'un conte de princes et princesses. Ici on croise encore quelques biquettes et on doit à nouveau traverser des cours d'eau qui passent sur la route (normal... :) ). Les montagnes vertes finissent par laisser place à des montagnes grises qui s'effritent en petits cailloux. On s'arrête pour manger nos sandwiches au fromages préparés la veille à un endroit couvert de cactus et de plaques de sable séchées blanches. Quand on reprend la route le paysage change à nouveau ; nous sommes à présent entourés de collines de sable beige-orange clair couvertes de cactus à droite et de montagnes grises-noires à gauche. Ces montagnes de sable ressemblent un peu à des châteaux de sable géants, c'est très joli. On longe parfois des prairies en contre-bas, parfois ds plaines de cailloux. On descend dans la vallée et les montagnes s'éloignent pour laisser place à un désert lugubre et sombre sans vie. On croise des chevaux et des ânes (il y a beaucoup d'ânes dans la région) qui broutent dans la prairie et une petite église de type moyenâgeuse. Nous avons délaissé les 35 degrés de Salta (à 1100m) et nous passons à présent à 19° et ça ne fait que diminuer au fur et à mesure du trajet. On reprend de l'altitude, les montagnes qui nous entourent sont des énormés buttes de cailloux oranges elles sont pour la plupart sans vie, ornées uniquement de mini-buissons verts, comme des petits 'pompons ». On voit au loin une autruche qui se ballade dans la vallée. On continue notre ascension et on tombe à 12°, on vient d'atteindre les 4080 mètres d'altitude. On s'arrête au Mirados Abra Blanca pour profiter de la vue mais on se les caille et on remonte vite-vite dans la voiture. On se croit sur Mars tellement il n'y a plus aucune faune et flore autour de nous. Inutile de préciser que nous croisons que très rarement une voiture. On redescend à 3775 mètres d'altitude en atteignant notre destination. On aperçoit au loin des rideaux de pluie sur les montagnes. Jen n'est pas rassurée, ce village ne détient pas le même charme que anciennes destinations ; que du contraire, la planète mars ne nous a pas quitté. Ced au contraire est fasciné par le manque de vie, est-ce dû à l'altitude ou au manque d'eau ? Le village est minuscule et est caractérisé par ses maisons de briques toutes rudimentaires et parfaitement similaires. Il fait gris et les « routes » de graviers avec leur traînée de poussière ne font qu'appuyer cette aspect lugubre. Nous logeons dans une auberge tenue par une petite retraitée, aucune cuisine n'est mise à disposition des visiteurs. On se contente de vite aller chercher un sandwich Milanese à avaler avec le restant de empanadas de la veille et on se console avec un verre de bon vin. Il fait froid et on dort sous une grosse couverture qu'on soupçonne être en laine de lama. On s'endort à 21h, épuisés de la route.

Route de Salta vers San Antonio de los Cobres 
1-7 retour vers Salta; 8-18 route vers San Antonio; 19-20; "ville" de San Antonio
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Jour 28 – 21 février

On quitte San Antonio de Los Cobres ce matin, heureusement le soleil est revenu parmi nous et la ville parait déjà nettement moins glauque que la veille. On s'empresse tout de même de la quitter, on a un gros programme aujourd'hui : on voudrait aller voir les Salinas Grandes, passer par Purmamarca et Tilcara avant de rejoindre Humahuaca pour la nuit. La seule route nationale pour se rendre à notre première destination est une piste pleine de graviers et de sable qui fait brinquebaler la voiture dans tous les sens. Pour la première fois nous croisons des troupeaux de lamas ! Il y a même des bébés lamas ! Jen est surexcitée :) Il y en a pleins et on continue de croiser des troupeaux de deux sortes différentes sur notre route : les alpagas et les guanacos. Jen aperçoit même 4 petites chouettes en bord de route. On commence à voir les Salinas Grandes (étendue de sel) au loin, il nous reste encore une trentaine de kilomètres à parcourir. Nous sommes partis sans nous renseigner sur ce désert de sel, et nous ne savons du coup pas du tout comment le « visiter ». Nous tentons une première approche mais constatons qu'il nous reste 2km à marcher avant de les atteindre car il n'existe pas de route. On est sceptique et on décide de continuer notre route. Les pistes de graviers et de cailloux ne sont pas faciles à emprunter, on doit même faire un détour dans le désert à un moment pour éviter un mini précipice dans la route. On arrive à un deuxième point, mais rebelote, c'est inatteignable en voiture. Enfin nous décidons d'emprunter carrément la route nationale qui traverse l'étendue et là, bingo, on s'en approche enfin ! Des monticules de sel et de mousse verte font leur apparition de long de la route. On se gare au bord des Salinas pour marcher dessus. On voit cependant plusieurs panneaux l'interdisant, on se croit en danger et on décide d'aller voir plus loin. Effectivement, nous croisons plusieurs touristes à quelques mètres de là où le lieu semble plus safe. On s'empresse de les rejoindre, de goûter au sel, de mettre nos mains dans les bassins, et bien sûr d'immortaliser ce moment. On s'amuse bien mais le soleil tape fort et les reflets dans le sel agresse nos yeux. On décide de retourner à la voiture au bon moment ; deux bus de touristes font leur apparition et déversent une bonne quarantaine de personnes ; on l'a échappé belle ! (dixit les touristes que nous ne sommes pas évidemment hahaha). On abandonne le sel pour rejoindre Humahuaca sur une vraie route macadamisée (youpieee) et on est de nouveau submergés par un paysage de dingue ! On voit des montagnes de toutes les couleurs avec de magnifiques dégradés partout. On reprend sérieusement de l'altitude jusqu'à atteindre à nouveau les sommets : 4170 mètres d'altitude. On se trouve un endroit où se garer pour s'arrêter et manger en profitant de la vue. Il fait 18°, de quoi ne pas mourir de chaud ni de froid : parfait ! Quand on reprend la route, les paysages arc-en-ciel se succèdent et on voit apparaître comme des petites colonnes dans les montagnes, déformation causée par le vent et temps. On marque un arrêt à Purmamarca pour aller voir le Mirador Los Colorados. Perché en haut de la montagne, il n'est qu'à 16 minutes à pieds de là où nous avons garé la voiture, mais ce trajet est compliqué, le mal d'altitude nous flanque un mal de crâne et nous épuise à chaque pas ; on a l'impression d'avoir pris 50 ans. On admire la vue et on traverse le petit village bordé d'échoppes semblables à celles que nous voyons partout depuis notre roadtrip ; on y vend des pulls en laine de lamas, des objets de déco en bois de cactus et toutes sortes de babioles représentant des lamas. On est ravi de rejoindre la voiture et surtout l'eau (pas si fraîche) pour reprendre nos esprits. On redémarre, on longe Tilcara après 26 km qui nous offre un nouveau dégradé de rouge et de rose dans les montagnes. Et 43 km plus loin, nous arrivons enfin à destination ; Humahuaca. On fait notre check-in à l'auberge qui est très mignonne, on repère avec la responsable les lieux à visiter dans les alentours, on décharge la voiture et on se pose un petit peu. Pas besoin de se dépêcher de toute façon, c'est l'heure de la sieste tout est fermé pendant encore une grosse heure. On essaie encore de checker nos fameux billets de bus pour le Chili online sans succès (noter la persévérance). On fait la connaissance d'Astrid, une française à l'histoire assez particulière ; elle vit ici depuis le mois d'octobre car elle est à la recherche d'un ami disparu ici lors de son voyage en solo. Il paraîtrait qu'il s'est fait poignardé dans un village reclus dans le nord, on n'a jamais retrouvé son corps, ils ont arrêtés deux suspects,... Bref on vous épargne les détails pour ne pas vous faire flipper non plus haha Mais ce n'était pas très rassurant... Quoiqu'il en soit, nous possédons tous les deux un portable (la victime pas) mais surtout nous ne nous aventurons pas en dehors des chemins battus (contrairement à la victime). On s'éclipse faire un tour en ville pour se changer les idées, on va voir le Monumento a los Héroes de la Independencia, le cimetière local (promis ici ils sont jolis et pas aussi morbides qu'à Bruxelles) et on va faire un tour au marché de légumes pour les courses de ce soir. Ce soir, vous l'aurez deviner, c'est riz-légumes mais avec une touche de paprika et de curry qu'on trouve dans les épices de l'auberge. On engloutit le tout avec un dernier verre de vin et on part chacun dans notre bulle ; Cédric dans ses documentaires et ses sudokus, Jen dans le blog. On file à la douche ; notez qu'ici dans le nord de l'Argentine les douches sont assez spéciales. On se douche dans une toilette à même le sol. C'est à dire que la douche envoie de l'eau quasi dans le lavabo et la toilette d'à côté et s'écoule par trou au centre de la pièce. Il n'y a pas de séparateur au sol. On passe donc en dessous de la douche pour aller aux toilettes par exemple. C'est clairement un gain de place, mais c'est honnêtement pas pratique et pas très hygiénique quand on pense que tout le monde passe par la avec ses chaussures pour aller aux toilettes. Ah oui et donc forcément on trempe tout ce qui se trouve sur le sol ; la brosse à chiotte, la poubelle et on en passe. Ça fait partie de l'expérience voyage on va dire haha On regarde ensemble 2 petits épisodes avant d'aller dormir.

1-4 En route avec les Lamas; 1-9 Las Salinas;  10 Lunch; 1-18 en route; 19-24 Purmamarca; 25-28 Humahuaca
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Jour 29 – 22 février : C'est le retour vers Salta aujourd'hui. On aurait aimé voir la montagnes aux 14 couleurs avant notre départ mais malheureusement ceci nous a été déconseillé à l'auberge, il faut la voir en fin d'après-midi pour pouvoir profiter de ses éclats de couleurs. De même, il nous a été déconseillé de nous rendre à Iruya, un autre village plus au Nord qui est difficile à visiter à cause des mauvais chemins et des quelques pluies. On pense s'en être déjà mis pleins les yeux et on ne regrette pas de rentrer à Salta. On doit rouler 179 km avant d'y arriver et on décide de s'arrêter sur le chemin à Purmamarca pour tenter de trouver nos fameux tickets de bus pour le Chili. Verdict : ce n'est pas possible. Il va falloir attendre d'être à Salta. Malgré la grosse route empruntée, nous continuons à admirer le paysage ; les nombreux cimetières en altitude, les jolies collines vertes, certains panneaux routiers pour indiquer un passage pour écoliers en plein milieux de la route,... On perd énormément en altitude et on retrouve nos habituelles 30°. On arrive assez rapidement sur l'autoroute sur laquelle on subit un arrêt super brutal ; on manque d'emboutir la voiture de devant et de se prendre celle de derrière. On l'a échappé belle ! Motif : un simple contrôle de flics en pleins milieux de l'autoroute. C'est déjà le 4ème barrage que nous croisons aujourd'hui mais on ne se fait pas embêter très longtemps. Vers 14h on arrive à Salta, on décide de remettre directement la voiture et de rejoindre notre auberge à pieds avec nos sacs. On remet la voiture en état, malgré le sable, la boue et les nombreuses éclaboussures sur les vitres dues aux rivières croisées. On ne doit donc rien de plus et on est vachement rassurés. Cependant on doit régler la deuxième partie de la location avec notre carte, ce qui semble impossible avec le système mobile de notre interlocutrice. On doit donc revenir dans 2 heures. On part déposer nos affaires à l'hôtel et on décide d'aller se faire faire une lessive à la lavatoria au bout de la rue parce qu'on arrive à court de vêtements propres. On trie et on s'y rend. Tant que nous y sommes on décide également de retourner voir un médecin pour l'oreille de Ced. Il n'y a plus d'infection mais il a perdu en audition de cette oreille et on aimerait que ça s'arrange (Ced pour arrêter d'être sourd, Jen pour arrêter de crier haha). On va voir un premier hôpital où on ne sait pas nous recevoir. On se dirige vers un deuxième où on rencontre un médecin généraliste adorable mais qui ne peut rien pour nous car elle n'est pas spécialiste ; elle nous envoie voir un centre spécialisé dans le nord de la ville. Avant de nous y rendre nous repassons à l'agence de location pour régler la voiture et nous passons également à la gare des bus pour enfin prendre nos tickets. Nous nous en doutions, il ne reste plus de place dans le bus de demain matin. Nous avons le choix entre un bus lundi à 1h du matin ou le même jour à 7h du matin. On opte pour celui de 1h, afin de faire des économies sur une nuit de plus sur place. Finalement ce n'est pas plus mal que l'on reste un peu plus de temps ici, l'auberge dans laquelle nous sommes nous a donné une chambre à nous deux avec une salle de bain privative et surtout nous aimons beaucoup Salta. On achète les billets de lundi et on repart vers notre troisième halte médicale du jour. Nous sommes reçus dans un centre et rencontrons notre spécialiste qui nous surprend d'entrée avec son accueil ; « Spreken jullie Nederlands ? » Alors là, c'est bien la dernière langue qu'on pensait parler en Amérique Latine haha! Ce charmant docteur a étudié à Liège il y a quelques années et Ced a la chance de pouvoir lui expliquer son problème en Français. Après une consultation et un passage à la pharmacie nous repartons avec des petites gouttes, pourvu que ça marche ! On peut enfin souffler de toutes nos obligations et se balader un peu dans la ville à notre rythme. Ced se trouve une super nouvelle coque de téléphone (on vous laisse juger l'objet en photo) pendant une rapide session shopping. C'est bientôt le carnaval et on croise plusieurs personnes dansant sur la place principale. On décide de s'offrir un petit resto pour bien terminer la journée et on rentre à l'hostel.

1-4 retour vers Salta; 5 super nouvelle coque; 6 resto 

Jour 30 – 23 février : C'est décidé, on s'offre un long weekend de farniente. On va petit-déjeuner à notre aise et on décide d'aller récupérer notre linge propre. Jenny est ravie de le retrouver bien plié et tout propre mais Ced râle un petit peu que ça ne sente pas spécialement la bonne lessive fraîche ; au moins elle ne pue plus c'est déjà ça :) On va se balader un peu avec l'objectif de trouver une casquette pour Jen et des courses pour le weekend. Bingo, au bout de 2 looooongues rues commerçantes (sentez la patience de Ced qui se perd au fur et à mesure haha) Jen trouve une casquettes grise dans un petit magasin local. Il faut dire que les magasins ici n'ont rien à voir avec ceux de chez nous. On ne retrouve pas les grandes chaînes vestimentaires habituelles ici. Ce sont des espèces de magasins à brols qui vendent de tout : uniformes, tissus, nappes, vêtements, housses de couettes,... Il n'y pas de noms à la plupart des magasins et les vitrines sont à l'image de l'intérieur des boutiques : un bordel haha On met fin au supplice de Ced en allant faire les courses dans notre magasin « habituel ». C'est agréable de reprendre des habitudes quelque part et de se repérer sans cartes dans la ville ! On profite de l'heure de la sieste pour manger notre lunch et faire nos recherches pour San Pedro de Atacama lundi. On se rend vite compte que les logements sont 3 fois plus chers qu'en Argentine et ça nous fait un peu peur pour nos dépenses... On se laisse un peu glander avant d'entreprendre de monter au sommet du Cerro San Bernardo. Il culmine à 1450 mètres d'altitude et permet d'obtenir une belle vue sur la ville de Salta et les montagnes au loin. On peut y accéder en téléphérique mais aussi à pied via un chemin de 1070 marches (oui oui vous avez bien lu!). On décide de se montrer sportifs et on opte pour l'ascension pédestre. On arrive au sommet en moins de 35 minutes, contrairement aux 60 minutes qui nous avaient été communiquées sur plusieurs blogs, mais on ne fait pas trop les fières non plus ; on est KO hahaha La vue est super mais on voit quelques nuages à l'horizon qui ne nous permettrons pas de profiter du coucher du soleil malheureusement. On fait le tour du sommet, on profite de la jolie vue et on descend à pattes en n'oubliant pas d'étirer nos pauvres muscles avant d'aller dormir !

1-3 Cerro San Bernardo; 4 Ced choisit déjà son cartable pour la prochaine rentrée scolaire; 5 une des super copines de Jenny 


Jour 31 – 23 février : La chambre doit être quittée à 10h ce matin pour le checkout, ce qui nous oblige à mettre un réveil et de nous activer pour profiter du petit-déjeuner. Profiter est un grand mot quand on voit ce qu'on nous sert depuis qu'on est en Argentine : des espèces de scones en pâte feuilletée avec de la confiture. On a hâte de passer à autre chose ! On prend le temps de donner de nos nouvelles grâce au wifi et on se met à jour dans la paperasse ; on prépare pendant des heures notre séjour à San Pedro, Ced rassemble les documents médicaux pour l'assurance, on met à jour la finance et le blog. On retourne faire des courses pour notre trajet de demain mais aussi pour le Chili ; il parait qu'il est impossible de trouver un supermarché à San Pedro et que les prix sont exorbitants. On préfère prévenir que guérir ! On a donc de quoi se faire des pâtes sauce tomates et des ramen-noodles pendant 3 jours. Nos petits doigts nous disent que notre alimentation ne risque pas de s'améliorer dans l'immédiat hahaha :) On revient à l'auberge pour se préparer à manger et profiter d'un toit avant de se diriger vers la gare des bus pour notre trajet matinal...

Deux voyageurs bien appliqués...