Carnet de voyage

Au gré du vent

J
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Dernière étape postée il y a 1608 jours
Par JeffO
Partir découvrir le monde doucement, à la rencontre des gens, de leur culture, de leur cuisine et des paysages.
Du 3 juillet 2018 au 20 juin 2019
353 jours
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Capitale déchue, reléguée au rang de ville de second ordre qui ne rend absolument pas honneur à son histoire captivante. Un peu crasseuse, elle cache quelques petits sites d’intérêts. Le musée maritime, installé dans une réplique d’une caraque portugaise, donne un aperçu de l’histoire de la Malaisie.

Musée maritime à Malacca 

Nous avons aussi passé une journée dans l’immense complexe qui comprend la résidence du gouverneur, le Stadthuys. Nous avons déambulé dans les petites rues du heritage trail, un brin ennuyeuses avec leurs boutiques exclusivement destinées aux touristes Chinois, bonbons au durian, restos chinois (malhonnête en plus), boutiques de thé, etc...

Melaka 

Nous avons tenté notre chance dans un resto indien. Il nous avait été chaudement recommandé par un russe qui en sortait, selon lui c’était le meilleur de la ville. Les plats étaient très corrects, mais c’est le service qui retient notre attention. Les assiettes n’étaient rien de moins que des feuilles de bananiers déposées directement sur la table. Ensuite, le service se fit en plusieurs phases, on passa d’abord avec les condiments qui ont été déposés sans cérémonie à grand coup de louche. Vint ensuite le riz, servi lui aussi sur la feuille de bananier avec une assiette en guise de louche. Et on en met tant qu’on en désire, le regard du serveur se fait inquisiteur à chaque pelletée et il en remet si on ne sourcille pas. Ensuite, vint les incendiaires plats principaux, poulet et poisson. En absence de coutellerie, Aurélie sortie une petite fourchette en plastique du fond de son sac, on n’avait pas vraiment envie de manger avec les doigts. Mais ce n’est que plus tard que nous avons vu sur une table du fond un pot contenant couteaux et fourchettes que notre serveur n’avait pas cru bon nous apporter. C’était bon, mais si ce resto était le meilleur, la barre n’était pas très haute pour les autres. Ça nous aura au moins permis de vivre un dépaysement total pour notre dernière étape avant un retour vers les Europes.

Resto indien typique 
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Publié le 12 juillet 2019

Le dernier jour, nous avons visité l’île Pulau Ubin, sanctuaire intact avec ses balades dans la jungle millénaire et ses mangroves. Nous avons loué les vélos les plus pourris des deux hémisphères. Cette partie de l’île renferme une riche biodiversité. Bien que les tigres ont depuis longtemps déserté les lieux, on y retrouve encore sangliers, singes, loutres, etc...

L’île de Pulau Ubin 

Pendant notre visite de la mangrove, une passerelle s’avançant dans la mer permettait de bien l’observer à marée basse. C’est à cet endroit qu’un petit salaud de singe nous attendait dans un guet-apens. Il terrorisa une touriste qui avait un bouteille de boisson gazeuse, évidemment. Mais au moment de l’ouvrir, ce petit écervelé ne s’attarda pas au bouchon comme l’auraient fait ses congénères. Il observait le fond et tentait vainement d’en croquer le plastique épais. En fait, il savait exactement ce qu’il faisait. Il eu tôt fait de le percer avec ses dents acérées et d’en laper avidement le contenu. Nous avons profité de la diversion pour échapper à l’attention du quadrumane.

Outram et alentours 
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Deux jours après notre arrivée à Singapour, nous avions rendez-vous avec un ami Servas, Wang Yee. Cryptique sur WhatsApp, c’est un vrai senior Servas. Il avait des points en commun avec Pisit (Bangkok) ou Shyaam (Kathmandou). Généralement des rigolos toujours de bonne humeur, pince sans rire, intelligents et curieux. Nous avons été reçu pour le repas du soir, d’inspiration chinoise, origine de sa femme. Le repas fut somptueux, jamais nous n’avions gouté ces mets.

Dans la famille de Wang Yee 

Le lendemain, nous avons visité le vieux quartier jusqu’à Garden by the bay. Ce parc avec son immense serre de 3 étages à l’architecture audacieuse, ses faux arbres gigantesques, fait partie d’un complexe hôtelier et d’un centre commercial aux dimensions pharaoniques. D’une valeur de 5 milliards $ USD, il faut presque deux jours pour tout visiter. Juste l’hôtel avec son vaisseau spatial au sommet vaut le détour.

On parle souvent du coût de la vie élevé de Singapour, mais une fois prises en compte toutes les dépenses, il n’en revient pas plus cher que de visiter l’Europe. Un hôtel très confortable, 4 étoiles, tourne autour des 100$CAD, un passage de bus coûte 1,5$, un repas dans les cours à bouffe, autour de 5$. Et manger dans les cours à bouffe est une excellente façon de découvrir la culture culinaire de Singapour. Tous ces petits restos sont uniques, pas de grandes chaines. Ils sont tenus par des gens passionnés et professionnels. On parle même de nommer les cours à bouffe de Singapour (hawkers) au titre de patrimoine intangible de l’Unesco. Malheureusement, le dernier curry de JF lui ayant resté de travers dans la gorge après avoir été malade, celui-ci courait plus les Burger King et les McDo depuis une semaine.

Singapour  
Little India 
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Singapour, la « ville jardin », ordonnée, propre, est unique en Asie, voire dans le monde. Beaucoup moins austère qu’elle ne le semble de l’extérieur, il fait vraiment bon visiter cette ville après tout ce temps en Asie du sud-est. D’une superficie de 20km par 40km, les enjeux ne manquent pas pour fournir tous les services qu’une telle mégapole requière. Les besoins en énergie, en eau, la gestion des déchets, l’urbanisme, etc... doivent être gérés avec le plus grand soin. Une visite du centre de gestion de l’urbanisme (URA Center) permet de voir avec quelle ingéniosité et discipline le développement de cette ville pays est exécuté.

URA Center 

Le premier jour, nous avons visité le jardin botanique. Pour faire honneur au surnom de cette ville, ce dernier est immense. Il renferme un musée ethno botanique, un jardin des orchidées, un jardin de plantes odorantes, de plantes médicinales, une jungle, etc.

Jardin botanique de Singapour

Nous avons visité la rue Orchard, avec ses immeubles commerciaux démesurés et ses magasins de marques capables de mettre à genoux n’importe quel marathonien du shopping.

À un moment, nous n’en pouvions plus de cette artère et avions besoin d’une petite pause. JF ne fit ni un ni deux et trouva un sympathique petit bar pour boire une bière et goûter le fameux Singapour sling. Mais Aurélie attira l’attention de JF sur un détail peu banal, les filles étaient assez légèrement vêtues et les couples semblaient un peu « anachroniques ». On venait de mettre les pieds dans un bar à putes ! Prends ça dans ta gueule la belle image polie de Singapour. Nous avons donc opté pour un irish pub, et finalement, le Singapore sling, c’est bon mais vachement trop sucré.

Orchard street 

À chaque déplacement, nous étions aux anges avec le service de bus hyper efficace, climatisé, avec wifi, prises USB, fréquents, ponctuel et économique. On pouvait suivre en temps réel sur Google maps le bus que nous attendions. Et que dire du métro ...

Le métro et bus de Singapour, wouaw !
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Publié le 13 juin 2019

Ville qui se veut ultra moderne avec ses gratte-ciels au design audacieux, comme les tours Petronas et la KL Tower, elle donne plutôt l’impression d’être le temple de la vanité et du superficiel. En effet, les boutiques que l’on retrouve dans ces grandes infrastructures sont principalement celles des grands couturiers et designers de ce monde. Chanel, Armani, Paco Rabane, Omega et des dizaines d’autres dont j’ignorais complètement l’existence occupent tout l’espace. Destinés à une clientèle touristique fortunée, nous n’y étions pas les bienvenus. Aurélie voulu aller voir un concert seule aux tours Petronas, pendant que JF se vidait de ses entrailles à l’hôtel, mais son habillement ne correspondait pas au strict dress code de l’événement.

Kuala Lumpur by night

Nous avons rencontré un ami Servas qui était guide volontaire au musée national de la Malaisie. En apparence modeste de par sa superficie, il se révèle être une véritable mine d’or d’informations. Il faut dire que l’histoire de la Malaisie est haute en couleurs. Les Orang Asli, natifs de la région, aux traits des noirs africains, ont été envahis par les différentes dynasties chinoises jusqu’au 16ème siècle. Les Portugais les ont d’abord mis sous leur joug et ont pillé leur fortune. Malheureusement, leur avidité ne leur profita pas car le bateau rempli à craquer des trésors de guerre sera envoyé par le fond lors d’une terrible tempête.

Mais les pouvoirs étrangers ont continué d’être attirés par le port florissant de Malacca. Profitant de vents favorables soufflant vers l’ouest à partir de la Chine, les commerçants chinois y étaient très présents. Et pendant une autre période de l’année, un vent favorable soufflant vers l’est profitait aux Indiens qui venaient à Malacca y faire leur commerce. Et entre ces deux périodes de vents favorables, les marins restaient à Malacca pour attendre, se mêlant à la population locale et fondant commerces et familles. Ceci explique la diversité culturelle en Malaisie. Le port de Malacca était l’un des plus prospères au monde en cette période. Des milliers de bateaux y entraient et sortaient, plus de 80 langues y étaient parlées, il représentait un véritable défi de gestion logistique. Sous la responsabilité directe du sultan, il y employait la fine fleur des fonctionnaires de l’état pour faire de ce port l’un des principal port au monde.

C’est pourquoi il attisa les convoitises. Des Portugais, il passa aux mains des Anglais ensuite des Hollandais et encore les Anglais et finalement les Japonais. Ces derniers n’eurent pas le contrôle très longtemps et les traces de leur passage sont presque inexistantes. En 1960, la Malaisie signa finalement son indépendance après plus de 400 ans de contrôle étranger. L’île de Borneo dans sa région de Sarawak s’annexa également, mais non sans quelques velléités des pays voisins qui font encore pression aujourd’hui.

Théâtre d’une histoire à succès sans précédent, le rejet de Singapour par la Malaisie, pour des raisons de frictions ethniques, sera marquant pour cette dernière.

Kuala Lumpur en vrac 

À environ 10 kilomètres de Kuala Lumpur, se trouvent les grottes de Batu qui renferment un temple Hindou très populaire en Malaisie. C’est d’ailleurs le plus grand sanctuaire Hindou en dehors de l’Inde. En ce dimanche après-midi, la foule est dense et les parents se pressent pour recevoir une bénédiction. On voit défiler des jeunes enfants tête rasée et recouverte d’une poudre jaune (c’est de la pâte de bois de santal). Cette cérémonie de la première tonte s’appelle Chudakarana et se pratique avant les 3 ans de l’enfant afin de le libérer du passé et de lui permettre de grandir sainement. En effet, dans l’Hindouisme, les cheveux sont liés aux vies antérieures indésirables. Ce rite intervient lorsque l’enfant commence à s’alimenter par lui-même et marque la délivrance de l’enfant de la dépendance totale à sa mère.


Batu caves 
23
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La forêt de Taman Negara serait vieille de 130 millions d’années. Il est donc impensable de venir en Malaisie et de ne pas aller la voir. Le village en tant que tel est assez ordinaire. Routes en terre, hébergement vétuste et restauration assez modique, le confort y est spartiate. L’attraction numéro 1, la promenade dans la canopée, était fermée et l’attraction numéro 2, la remontée du fleuve en bateau n’était pas possible par manque d’eau.

Kuala Tahan 

Comme seule autre attraction, il nous restait à arpenter la forêt dans ses moindres racoins. Certaines rando demandent un guide, mais elles demandent aussi plusieurs jours de marche. Nous avons donc une fois de plus entrepris une randonnée dans une forêt tropicale. Mais si on croyait avoir sué à Cameron Highlands, ici c’était une toute autre paire de manche. Aucune quantité d’eau n’aurait été suffisante pour nous hydrater convenablement. Mais malgré cette humidité, il n’y avait pas de moustique car nous étions en saison sèche. À plusieurs occasions, nous avons sursauté, surpris par d’énormes lézards qui s’enfuyaient avec fracas à notre approche.

Taman Negara 

Nous avons croisé les habitants aborigènes Orang Asli (« hommes des origines » en malais). Il est étonnant de voir qu’ils ont les traits des noirs d’Afrique, il n’y a absolument rien d’asiatique dans leurs traits. Ils habitent dans des villages profondément enfouis dans la jungle. Ceux que nous avons croisés transportaient de fines branches de bambous, probablement destinées à la fabrication de sarbacanes.

Les Orang Asli à Taman Negara 

Le soir, nous avons participé à une marche de nuit dans la jungle. Cela nous a permis de voir des lémuriens perchés dans les arbres, oiseaux endormis dans des buissons, araignées, énormes scorpions et autres bestioles.

La jungle la nuit 

Et malgré que nous étions au milieu de nulle part, en rentrant à notre hébergement le soir, une fête battait son plein chez nos voisins et la musique et le boumboum baignaient notre chambre.

C’est aussi dans cette ville, grâce à un infect café glacé, que JF se tapa sa seconde tourista du voyage.

21
avr
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Perchée dans les montagnes, cette station balnéaire est assaillie par les Malais à la recherche d’un peu de fraîcheur. En effet, la température y est plus fraiche de 10 degrés par rapport aux villes au niveau de la mer. Cela permet de se reposer de cette chaleur insoutenable de un, mais aussi de profiter des fraises qui sont cultivées dans la région. C’est également un lieu fertile pour le thé qui pousse un peu partout, offrant des vues imprenables sur les montagnes.

Les fraises de Cameron Highlands 

Il y a possibilité de faire plusieurs randonnées dans la forêt. C’est d’ailleurs ici que disparu Jim Thomson (voir notre article sur Bangkok), mangé par un tigre ou bien victime d’un bête accident de la route, la mystère plane encore aujourd’hui. Nous avons décidé de partir sur ses pas à l’assaut de la jungle humide, luxuriante et... montagneuse. Décidément, il faut vraiment être maso pour faire de la randonnée en pleine jungle, mais le jeu en vaut la chandelle. La végétation alpine tropicale est assez unique et vaut le coup d’oeil. Seul bémol, après 4 heures de marche suante et éreintante, le point d’observation au sommet était nouvellement payant au prix de 30 ringgits , soit 10$ canadien. Pour vous donner un point de comparaison, la jungle préhistorique de Taman Negara coutait 1 ringgit avec accès illimité pour 1 mois. Refusant de se faire arnaquer, nous avons pris le chemin du retour à pied, ce qui nous a permis de profiter de paysages à couper de souffle. Les champs de thé vert tendre à l’infini étaient vraiment magnifiques. Et en descendant un bon samaritain nous offrit de nous assoir dans la boite de sa camionnette pour nous reconduire en ville. La balade fût très amusante.


Dans la jungle de Cameron Highlands, regardez où est posé le papillon sur la photo du chasseur d’insectes.
Plantation de thé Sungai Palas Boh

Petite anecdote, on avait entendu parler de cas d’agressions sur les sentiers de la région et notre hôte nous rassura. Il n’y aurait eu que deux cas connus, un à la pointe du couteau et l’autre, une pauvre randonneuse se serait faite agresser par des « ducks ». Notre hôte ayant un accent assez fort, on n’était pas certain de ce qu’on avait entendu. Mais on ne voulait certainement pas croiser ces canards agressifs. Cette idée nous trotta au fond de la tête, mais nous avons finalement conclu qu’il devait plutôt s’agir de « dogs », et non de « ducks », c’était plus plausible.

19
avr
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Publié le 3 juin 2019

Petite ville est célèbre pour avoir été le coeur économique de la région lors des années prospères de l’extraction de l’étain. Sous contrôle chinois et malais, les Anglais ont repris les affaires dans des répressions sanglantes dont la ville en conserve encore les stigmates aujourd’hui. On y retrouve quelques petits musées et temples. Son marché nocturne est immense si on prend en considération la taille de la ville.

L’art urbain à travers Ipoh 


Ipoh en vrac 

Nous avons tenté tant bien que mal de nous rendre à un temple en vélo, mais la chaleur et l’humidité nous ont dissuadés bien vite. Des chiens territoriaux complétaient le tableau et nous bloquaient l’accès au seul temple que nous pouvions atteindre à vélo. À peine à 1 km de notre point de départ, nous étions déjà à deux doigts de l’insolation. En prenant un taxi Grab, le conducteur nous avoua que même pour les Malais la journée était un peu trop chaude. Le temple le plus impressionnant était le Kek Look Tong, situé dans une grotte immense sous une montagne et celle-ci débouchait de l’autre côté dans une vallée verdoyante.

Au temple Kek Look Tong

Mais en dehors de ces points d’intérêts et un minuscule tronçon de rue destiné exclusivement aux touristes chinois, la ville semblait totalement déserte. Notre hostel étant situé à côte d’une discothèque qui faisait trembler les murs, nous ne nous sommes pas éternisés dans cette ville que nous avons quitté après deux jours.

Ipoh 
16
avr

Nous mettons les voiles vers la ville de Georgetown. Située sur l’île de Penang, cette ville d’importance allie tradition et modernité. Comme la Malaisie aspire à entrer dans club sélect du G20, les efforts ne sont pas ménagés pour rendre la ville tendance et policée. Déjà, les automobilistes semblent respecter le code de la route et prennent en considération les piétons, ça faisait tout bizarre. La Malaisie ayant été, entre autres, sous protectorat anglais, les signes ne trompent pas. L’architecture et l’urbanisme ont un petit je ne sais quoi de britannique.

Georgetown historique 

Nous avons eu la chance que notre passage coïncide avec le PIFF, Penang international food festival. Déjà qu’en Malaisie, on est gâté côté nourriture, ce festival est venu enrichir encore plus notre expérience. Le premier soir, nous avons écumé le quartier autour de notre hôtel. Nous pouvions voir les influences chinoises, indiennes et malaises, halal ou pas, dans l’offre des restaurants. Et comme les malais, nous ne nous sommes pas contentés d’un seul resto, nous avons pris çà et là de petites portions d’un peu tout ce qui nous tentait.

Bouffe de rue 

Comme dans toutes les villes en Malaisie, il y avait un Little india où on pouvait sentir les parfums de tandoori sur des airs de Bollywood. Quand on y passe par hasard, on sait très bien où on est.

Dans le quartier indien 

La ville de Georgetown est aussi reconnue pour son art urbain qui décore tous les coins de la ville. Murales géantes, vélo coupé en deux fixé au mur et graffitis plus officiels immortalisés en fil de fer se retrouvent partout. Ces oeuvres d’arts nous ont servi de jalon tout au long de nos promenades et nous ont permis de découvrir la ville de fond en comble.

Art urbain à Georgetown 

Nous avons visité la tour Komtar symbole de la modernité et de la démesure. Un véritable parc d’attraction avec son cinema 3D, ses statues de cire de stars du cinema, ses dinosaures grandeur nature et pour amateur d’émotions fortes, le circuit extérieur attaché à un câble de fer. Déserté et hors de prix, cette visite permet au moins d’avoir une vue imprenable sur la ville.

Dans un tout autre style, nous avons visité le musée Pinang Peranakan Mansion construit en1893 par un richissime homme d’affaire chinois, il s’inspirait de l’architecture anglaise. À l’intérieur, un guide nous fit visiter les lieux et ne manqua pas de nous faire bien rigoler avec son humour pince sans rire. Les oeuvres exposées étaient impressionnantes. Une des formes d’art consistait à recouvrir chaussures, vêtements, chemin de table avec de minuscules billes de verre coloré. Fabriquées par la belle fille afin de s’attirer les bonnes grâces de la belle mère, elles pouvaient prendre 5 ans à confectionner. Il y avait également une collection de vaisselle en porcelaine et de verre soufflé à couper le souffle.

Visite de Georgetown de l’intérieur 

Le premier soir du PIFF, nous avons assisté au Mini curry festival. Sous un énorme chapiteau étaient rassemblés des spécialités de curry de partout dans le monde, Japon, Vietnam, Chine, c’était comme refaire notre voyage à l’envers. Notre choix s’est porté sur les spécialités indiennes, étant les champions du curry. En plein pendant le concert de cyhtare indienne, un orage se déchaina, les trombes d’eau tambourinaient sur le chapiteau. L’endroit où on cassait la croûte 30 minutes auparavant était maintenant une rivière de 10cm de profondeur.

Le second soir du PIFF, le thème était Tout à 2 ringgits, soit environ 50 cents canadiens. Nous avons gouté d’excellents dumpling Sichuannais, de l’aligot, d’horribles hamburgers malais à la viande rose bonbon et des boissons diverses. La manifestation avait lieu dans un endroit un peu excentré, le Butterworth art walk. Dans un quartier industriel de longues allées sont couvertes de murales plus ou moins récentes et plus ou moins réussies. Mais avec les festivaliers un peu partout, l’ambiance donnait un air joyeux à ces rues lugubres.

On déguste au PIFF, miam !
15
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Publié le 22 mai 2019

Nous quittons la Thaïlande repus d’images de plages et de fonds marins paradisiaques pour la Malaisie. Départ pas trop stressant, la douane se situe sur la plage de Koh Lipe. On nous prend nos passeports et direction le quai d’embarquement flottant au milieu de la baie. Le trajet passe très vite d’autant qu’on nous projette des films durant toute la traversée. Par contre, la sélection est douteuse : The Meg, Waterworld et Titanic, 3 films où les bateaux se font attaquer par des monstres géants préhistoriques, par des pirates ou sombrent au fond de l’océan. Pour peu que vous soyez un peu paranoïaque et la croisière peut vite virer au cauchemar pour vous.

Bye, bye Koh Lipe et la Thaïlande! 

Le débarquement en Malaisie se fait à Langkawi, une île où on ne souhaitait pas trop s’éterniser. Par chance, le bateau pour notre prochaine destination part dans à peine 1h30 et il reste de la place. Nous avons juste le temps de passer l’immigration et de régler les formalités habituelles lorsqu’on arrive dans un nouveau pays : carte SIM et argent local, le ringgit malais. Nous voilà prêts à découvrir la Malaisie !

Arrivés en Malaisie, on nous souhaite « Bon voyage » en français.
11
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Publié le 26 avril 2019

Départ sans regret de Koh Phi Phi. On embarque sur un bateau équipé de 3 énormes moteurs hors bord 250 forces de Honda. Ces moteurs surpuissants semblent être la norme dans les îles. La violence de leurs ruades n’a d’égale que le bruit assourdissant qu’ils produisent quand ils sont lancés à plein régime. On s’est fait exploser les tympans dans une odeur d’essence pestilentielle pendant 2 heures.

L’arrivée dans le port de Koh Lipe (en fait, une plateforme au large de la plage) est très encourageante, l’eau est claire et pleine de poissons. Craignant un peu les hébergements bruyants, nous en avons choisi un qui était légèrement décentré. Au Sunflower, on débarque chez une dame, Suisse, qui habite chez ses chiens. Ceux-ci sont des rescapés de l’île et déambulent librement dans la propriété. Seule exigence, on doit se faire renifler une fois par les cabots, c’est ainsi qu’on est ensuite autorisé à entrer et sortir. La rue est un peu moche mais on sent qu’on est vraiment dans un petit quartier résidentiel où tout le monde se connait. C’est assez sympa malgré le look un peu dêlabré. La coiffeuse et le patron du bar rasta en contrebas de la rue, nous saluent à chaque fois qu’on passe.

Arrivée sur Koh Lipe 

Sans attendre, nous louons masques et tubas pour aller nager avec les poissons à la plage semi privée d’un très joli resort. On voit la faune habituelle et une petite raie qui tentait de se camoufler dans le sable. Il nous semble que les poissons rasoir sont un brin plus gros ici.

Snorkeling sur Sunrise Beach 

Sachant que nous pouvions voir le coucher de soleil de la plage ouest, nous nous sommes ensuite dénichés un apéro bière et glaçons pour voir Galarneau descendre doucement derrière l'horizon et ensuite incendier les nuages. Nous avons pu constater la grande quantité de chiens errants un peu partout. Pas très belliqueux mais quand même intéressés par notre casse-croûte, nous avons dû distribuer quelques « non » bien sentis à gauche et à droite à ceux qui s’approchaient trop. C’est là que nous avons vu pour la première fois Dobbie, une chienne jaune, baptisée ainsi pour ses énormes oreilles.

Coucher de soleil sur Sunset Beach avec Dobbie

Nous avons aussi essayé un resto chaudement recommandé, le Bamboo, où en effet le pad thai, et autres spécialités, étaient divins.

On se régale à Koh Lipe 

Le lendemain, nous avons réservé une sortie en mer avec snorkeling. Nous avons vu lors de cette sortie les plus beaux sites de plongée depuis le début de notre voyage, tant au niveau de la clarté de l’eau que de la diversité de la faune et de la flore. Il y avait un site en plein milieu des îles, loin de toute berge, où se trouvait du corail mou de couleur rose. Quand le soleil décidait de montrer le bout de son nez, le fond avec les coraux brillait de mille feux. A cet endroit, il fallait bien se tenir car le courant était très fort et nous entrainait rapidement.

Dans le parc national de Tarutao

Le soir, nous avons eu notre coucher de soleil sur Sunset beach avec Dobbie qui eut droit cette fois à quelques os de poulet. Mais, cette chienne était très farouche et ne se laissait pas approcher.

Le lendemain, Aurélie est allée plonger avec Koh Lipe Diving school pendant que JF relaxait en se tapant des cafés glacés au Bamboo café. C’était aussi jour de fête chez les Thailandais, le Song Kran, premier jour de l’année. Et pour célébrer, tout le monde se munit de fusils à l’eau et s’asperge à qui mieux mieux. Installés aux deux intersections majeures de l’île, les arroseurs vident leur fusil sur les infortunés passants. Les jeunes se courent les uns après les autres tandis que les mamies ravitaillent avec leur tuyau d’arrosage.

Plongée autour de Koh Lipe 

Et le soir, encore une fois, Sunset beach, apéro et os de poulet pour Dobbie. Répéter, tous les jours, svp. La belle vie !


Et pour ceux qui se poseraient la question, pourquoi on appelle le soleil « Galarneau », voici la réponse :

http://www.meteo.org/phenomen/galarsun.htm

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Publié le 23 avril 2019

À partir de Koh Lanta, on a mis le cap sur Koh Phi Phi avant notre dernière étape en Thaïlande à Koh Lipe. Et pour ceux qui se donneraient la peine de vérifier sur une carte, oui, on le sait, nous aurions dû passer par Kho Phi Phi avant Koh Lanta, mais des fois on ne prend pas toujours le chemin le plus direct. Notre devise c’est : Au gré du vent, souvenez-vous.

Arrivée à Koh Phi Phi, prononcer « pipi »

On nous avait bien avertis, dans les guides comme en discutant avec les autres plongeurs, il faut avoir le coeur accroché solide pour aller à Kho Phi Phi. Les évaluations de tous les hébergements étaient unanimes, on entend la musique des bars jusqu’à minuit, une heure, deux heures du matin. Il ne semblait pas y avoir des consensus sur l’heure par contre. L’île était microscopique, quelques kilomètres de diamètre à peine.

He, bien Koh Phi Phi n’a pas manqué l’occasion de faire honneur à sa réputation. Déjà, sur une île si petite et si densément peuplée, ça fait beaucoup d’eau usée à traiter. Donc, on était toujours plus ou moins loin d’une source d’odeurs d’égouts, peu importe où on se trouvait. Mais, c’était souvent dans les pires emplacements qu’Aurélie décidait de consulter son guide ou ranger tranquillement un truc dans son sac... bref.

Ensuite, la faune... du douchebag tatoué, partout, aussi loin que le regard peu porter, des ataviques avec leur femelle à peine habillée parcourant les rues en recherche de bars, tatoueurs et bons prix sur le seau à cocktail. Partout, les épiceries et les bars se vantaient d’avoir le meilleur « bucket » à cocktail. Le meilleur étant bien entendu le plus concentré en alcool. On prit pour preuve les dires d’un fêtard ridé et grisonnant qui plongeait avec nous : « les bonnes placent vous vident une bouteille d’alcool entière dans le bucket » (et oui, il était Français). Il avait vraiment la mine d’une personne qui aurait dû en boire un de moins la veille.

Et le soir venu, vers les 22 heures, le tremblement de terre commençait. Notre chambre donnant directement sur la baie des bars, on avait droit à un maelström de musique d’une dizaine d’établissements qui se compétitionnaient pour le plus haut niveau de décibels.

Sur la plage Loh Dalum à la tombée du jour 

Aurélie arrêta son choix sur un centre de plongée prétendument le meilleur de l’île. On n’en doute pas, mais on n’aurait certainement pas voulu tomber sur la pire. Cela dit, la plongée ne semblait pas la priorité des touristes qui débarquent ici. Et c’est donc sans surprise que ce centre était assez médiocre. Mais bon, c’est le seul endroit dans toutes nos excursions que nous avons pu voir des tortues de mer.

« Duuude, I saw a turtle ! » 

Nous avons aussi fait une journée de snorkeling où nous avons vu des singes nager dans la mer la tête sous l’eau, un coucher de soleil en pleine mer et observé le plancton luminescent à la nuit tombée. Pour que le plancton se mette à briller, il fallait remuer les bras sous l’eau et alors on voyait des petits points brillants partout. Un spectacle féérique!

Autour de Koh Phi Phi Leh 

Vous l’aurez compris, on n’a pas trop aimé Koh Phi Phi. Et c’est sans regret aucun, que nous avons quitté cet endroit après deux jours en direction de Koh Lipe.

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Publié le 21 avril 2019

Après le golfe de la Thaïlande, il fallait maintenant aller explorer les merveilles qui se trouvaient à l’ouest, dans la mer d’Andaman. Encore là, rien de plus simple, le billet comprenait la navette jusqu’au port et le bateau vers l’île de Koh Lanta. Nous approchions à grand pas de la fin de la saison touristique en Thaïlande, les orages étaient à la porte et il y avait beaucoup moins de monde. Pour nous, c’était parfait car ça nous donnait la chance de n’avoir rien à organiser en avance, on pouvait tout faire à la dernière minute, il y avait toujours de la place.

Koh Jum et arrivée sur Koh Lanta 

Koh Lanta est une île assez grande de 30 km de longueur. On en n’a jamais fait le tour complet, même avec notre scooter. Les seules attractions dignes de mention de cette île ont été son parc naturel Mu Ko Lanta au sud et la vieille ville Old town, au sud est. Nous avons évité toute attraction qui impliquait des singes et des éléphants parce qu’on déteste les premiers et que les seconds n’ont pas la réputation d’être bien traités en captivité.

Parc national de Mu Ko Lanta 
Du côté d’Old town 

Nous avons donc alterné les visites, la plage et les apéros au coucher de soleil. Des fois, la contemplation du coucher se poursuivait par l’observation des orages sur la mer une fois l’obscurité venue.

Nous avons aussi trouvé notre resto favori, les Three sisters. Il offrait des plats succulents mitonnés par trois soeurs aussi bonnes cuisinières que sympathiques. En plus, les prix y étaient fort compétitifs.

Koh Lanta en vrac 

Petite anecdote au sujet de notre second hébergement, dans une paillote. La dame nous ventait la tranquillité du site. Mais entre le groupe de jeunes français qui a investi le site pour jouer aux cartes et beugler jusqu’à minuit et la mosquée qui fit ses appels à la prière à 5 heures du matin, la nuit a été courte. Il faut dire que c’est un peu de notre faute, la mosquée n’était pas cachée, le minaret se trouvait à moins de 50 mètres de notre paillote et le haut parleur était directement aligné sur nous. Il y avait aussi une fête religieuse cette journée là et à partir de 7h30 nous avons eu droit à la cérémonie complète pendant plus d’une heure. La chance ! Mais cela n’a dérangé que JF car Aurélie était déjà partie plonger.

Notre paillote au bord de la plage 


Koh Haa, un site de plongée incroyablement beau 

Après tout ça, on appréhendait notre départ vers Koh Phiphi car les guides la présentaient comme pas mal bruyante.

3
avr

Pour se rendre de Koh Tao à notre prochaine île, Koh Lanta, il était préférable de passer par la ville de Krabi sur la côte ouest de la Thaïlande. Le trajet en bateau fut des plus intéressants avec cet orage au loin sur lequel on fonçait. Mais comme celui-ci était plus rapide, nous n’avons jamais été pris dans la tempête.

L’entrée du port était lugubre, sale, le cours d’eau n’inspirait rien de bon. Le trajet en bus nous sembla interminable et nous sommes finalement arrivés en fin de journée à Krabi, à 2 km de notre hébergement. Merci à Google maps qui nous fit passer par des rues aux maisons délabrées, un terrain vague jonché d’immondices et ce qui semblait être un bunker nucléaire, mais qui était en fait le marché couvert.

Retour en Thaïlande continentale

Nous avons suivi un cours de cuisine thaïlandaise dans une excellente école et avons confectionné pad thaï, salades, pad si-io, poisson vapeur, pâte de curry (verte, rouge et panang), soupes et desserts (mangue avec riz gluant et bananes au lait de coco). Nous en avons eu suffisamment pour deux repas complets tant il y en avait.

La confection de la pâte de curry n’est pas une mince besogne. Il faut mettre dans un pilon les piments forts (rouges ou verts selon le curry désiré), l’ail, non pelé car sa peau est très fine, le galanga, la racine de gingembre et de curcuma et on dispose de 2 minutes top chrono pour en faire une pâte homogène. Il faut y aller de toute ses forces et couvrir l’ouverture du pilon afin que les ingrédients ne volent pas au quatre coins de la cuisine. Une fois qu’on a le bras mort, le biceps en feu et la main qui tremble de fatigue, on change de bras et on continue, c’est un sprint et il ne faut pas ralentir sinon le curry ne sera pas réussi.

Notre instructrice était très rigolote et avec son petit air innocent, on ne soupçonnait pas qu’elle nous tendait des pièges. Une fois, elle a dit qu’elle lavait sa vaisselle au miel. En anglais, elle disait « I wash my dishes with honey ». Et ensuite de nous dire qu’en fait, elle disait « Honey, can you do the dishes ? »

Cours de cuisine avec Thaï charm cooking class

On aime la Thaïlande et les Thaïlandais mais là, Krabi, on n’a pas le choix de le dire, c’est moche, très moche. Pourtant, tout y est pour que ça soit sympathique. Notre hébergement était calme et climatisé, décoré horriblement certes, mais très propre. Notre hôte était très gentil et amical. L’établissement était équipé d’une cuisine complète avec frigo occidental et un coin café avec des biscuits dont on s’est goinfrés pendant notre séjour. Dans la ville, le soir, il y avait au moins deux énormes marchés de restos de rue. Le choix était étourdissant et tout semblait succulent. Non, vraiment, cette ville avait tout pour plaire. Mais sa rivière poluée et ses immeubles décrépits lui donnent une sale allure et on n’avait pas envie de s’y éterniser.

Krabi en vrac 
29
mars

Lors de notre séjour à Bangkok, nous avons rencontré une guide Servas nommée Sunisa. Elle nous avait proposé de visiter le quartier Asiatique (c’est son nom) pour une soirée. Il s’agissait d’un sordide centre d’attractions touristiques au bord du fleuve Chao Prayah avec ses restos branchés hors de prix. Néanmoins, la vue sur la ville y était magnifique et le poulet grillé une décadence. Comme Sunisa était une grande amatrice de plongée, nous avons discuté avec elle des meilleurs choix qui s’offraient à nous dans les îles du sud. De toutes les options, Koh Tao rassemblait le plus grand nombre d’avantages. Ile pas très grande, elle a probablement la plus haute densité d’écoles de plongée au monde, il y en a plus de 80 apparemment. Les sites de plongée sont superbes et proches de l’île, donc pas de longs déplacements en perspective. Egalement, l’île offre aussi beaucoup d’options pour le snorkeling. Située dans le golfe de Thaïlande, la faune et la flore exotiques y sont très riches, mais son eau est apparemment un peu trouble. Avec notre faible expérience de l’eau paradisiaque, on a trouvé que la visibilité était très bonne.

Et c’est donc en direction que Koh Tao que nous avons quitté Bangkok deux jours plus tard. Quand on se procure un ticket pour ce genre de trajet, le bus et le bateau sont combinés, les transferts sont synchronisés, pas besoin de réfléchir, on se laisse porter. Si Bangkok était la ville des chats, Koh Tao est clairement l’île des chiens. Ils sont partout, surtout endormis sur la plage, en train de « chasser » les poissons ou bien à jouer les assistants plongeurs.

Arrivée à Koh Tao 

Nous avions réservé l’hébergement dans un centre de plongée, Coral Grand divers, sur les conseils de Sunisa. Aurélie voulait compléter sa certification Open Water et JF voulait faire un cours de refresh. Après 27 ans d’inactivité, ce n’était pas un luxe.

Arrivés sur place, déjà on se trouvait un peu décentré par rapport à la ville. Nous étions à environ 1km du mini centre ville qui lui était environ à 2km du port. On nous montra notre chambre qui était ultra de base. En fait, c’était simplement une boite de planches. Quand le voisin éternue, on reçoit des postillons (façon de parler).

Notre hébergement sur Koh Tao et les alentours.

Ce centre donnait aussi le cours de refresh Open Water, mais les prix semblaient un peu élevés, et avec 80 écoles sur l’île, je ne pouvais pas croire que la concurrence n’offrait pas mieux. Donc, quand Aurélie faisait son premier jour d’Open Water, j’ai écumé toutes les écoles, ou presque, et j’ai trouvé pas mal moins cher, dans un centre PADI 5 étoiles, rien de moins. L’école Isla Tortuga me semblait professionnelle et son staff était très sympathique. J’accorde beaucoup d’importance au premier contact, la clarté des informations, des tarifs et le déroulement du cours.

Le lendemain, j’avais rendez-vous avec Gus (Gustavo, oui, c’était une école essspanole) pour mon refresh. Pour le même prix, j’avais deux plongées fun dive incluses. Je suis donc parti avec eux en après midi vers Mango bay. Ma première plongée dura 20 minutes, je n’arrivais pas à descendre au fond, je flottais comme un bouchon et je devais ramer comme un malade, la tête en bas, pour rester en flottaison. Bilan, à travailler comme un beau diable, j’ai épuisé ma réserve d’air très rapidement. Ma seconde plongée fut encore plus courte, 10 minutes, je ne pouvais plus descendre, je n’arrivais plus à égaliser la pression dans mes oreilles. Je me rendis compte, après avoir consulté Ben (ami plongeur au Québec), que je devais être victime de l’otite du plongeur. L’eau salée et les micro-organismes irritent l’oreille et provoquent de l’inflammation, rendant impossible l’essentiel équilibrage.

Pour sa part, Aurélie compléta sans mal sa formation et fit ses deux plongées, à son plus grand bonheur (Note d’Aurélie : le bonheur n’est pas arrivé de suite, c’était très effrayant au début. Il fallait taire cette petite voix qui disait que c’est contre nature d’aller sous l’eau et qu’on s’en allait vers une mort certaine. Les premières plongées étant consacrées à l’apprentissage, on n’a pas le temps de profiter du moment et de la raison pour laquelle on plonge : voir la faune et la flore sous marine.)

Je me suis beaucoup amusé à voir évoluer la faune de plongeurs sur le bateau. Éminemment sympathique, elle était composée de « dude », qui s’interpellaient entre eux par le sobriquet « dude ». Les dudes, blonds, grands et musclés étaient surexcités par la plongée et tout ce qui l’entourait. Sauter dans l’eau du toit du bateau de deux étages, faire des cabrioles et piéger leurs autres amis dudes avec des blagues potaches les amusaient au plus haut point. L’un d’entre eux d’ailleurs semblait au paroxysme de l’excitation quand à sa seconde plongée il vit un tortue de mer. Déjà, il monta les marches du bateau d’une seule enjambée en lâchant un « SHIIIIIIIIIIIITTTT » à l’intention de tout le monde présent. Il alla aussitôt voir un de ses dudes pour lui dire « SAW A TUUURTLLEEEE!! » pour ensuite s’élancer par dessus la rambarde et exécuter une belle bombe dans l’océan.

Cours de PADI Open Water avec Kray, instructeur patient et efficace

Le snorkeling des jours suivants ne nous laissa pas en reste. Au début, on se contentait du récif en avant de notre auberge. Se contenter était un bien grand mot car les spécimens de poissons tropicaux étaient très variés et colorés. On voyait beaucoup de poissons perroquets. Ce dernier est assez baquet et imposant par sa taille, il est facilement reconnaissable à ses couleurs, semblables à celles dudit volatile. Vert vibrant et bleu avec des reflets métalliques, il croque sans relâche les coraux pour se nourrir. Les petits curieux que l’on retrouve partout, jaune rayés noir viennent nous voir de très près et si on les laisse faire, commencent à nous mordiller le bout des orteils. Il y a aussi beaucoup de moon fish, semblables aux couleurs du poisson perroquet, il est beaucoup plus petit et effilé. Il a environ la taille d’un gros cigare. Certains de ces spécimens, pas tous, on appris à repérer les blessures et viennent rapidement pour tenter de croquer la peau morte. Il n’y vont pas avec le dos de la main morte et ça fait assez mal. Ce sont eux aussi des poissons de coraux et leur mâchoire conçue pour les coraux n’ont aucun mal avec la chair molle des humains. Il y a aussi les nettoyeurs, de la taille d’une sardine en boite ils ont un peu une forme de missiles et sont facilement reconnaissables à leurs deux bandes bleues fluorescentes. Eux aussi adorent mordiller les orteils, mais vu leur taille, il est facile de s’en débarrasser. Il y a les razor fish, très fins et allongés de couleur argenté. Il ressemblent à de fines lames de métal. Ils sont si fins qu’on se demande bien où sont les organes dans ce corps. Un poisson qu’on voit beaucoup mais qui n’aime pas trop notre présence est le poisson ange, avec sa très longue et ondulante nageoire dorsale. Rayé jaune, noir et blanc, de forme presque carrée et doté d’un bec assez effilé il se déplace lentement, avec grâce. Et évidemment, le sol est jonché de concombres de mer, des petits, des gros, des foncés, des clairs, des avec des pics, etc. Il y a aussi beaucoup d’oursins avec leur très longs pics et on peut apercevoir dans le fond leur bouche.

Le lendemain, nous sommes allés dans une autre baie où dès les premiers pas, le fond descendait très rapidement. Mais comme partout, la grande quantité d’eau ne change rien, les poissons se tiennent dans les coraux, pas de coraux, pas de poisson. Quand on a la tête dans l’eau, on peut entendre de partout autour de nous le bruit des coraux qui craquent sous la dent des poissons. Ça fait un peu comme un grand bol de rice krispies, cric crac croc.

Et dans une des dernières baies que nous avons visitée, nous avons eu la chance de voir un poulpe et un groupe de bébés requins. Pareils à leurs parents avec la tache caractéristique sur la nageoire dorsale, ces derniers se montrent très timides et fuient aussitôt qu’on s’approche d’eux.

Durant ces sorties en snorkeling, et en plongée profonde, il fallait rester alerte pour le titan triggerfish. Le signal que l’on fait entre plongeurs pour l’identifier est le pistolet avec les doigts. Ce poisson est énorme et peut se montrer très territorial quand vient le temps de la nidification. Il fonce sur les plongeurs et croque tout ce qui est à portée, doigts, bras, palmes, etc. Sa morsure est redoutable, n’oubliez pas, son menu habituel est du corail. Il est préférable de se défendre avec ses palmes et fuir à reculons. Il ne faut pas tenter de le passer par le dessus, son territoire ayant une forme de cône inversé, il poursuivra ses attaques en montant. Si on voit un triggerfish de loin, on le contourne et si jamais sa nageoire dorsale est dressée c’est qu’il est énervé, on fuit en quatrième vitesse.

Poissons tropicaux ! Photos prises lors du snorkeling uniquement.

Le soir venu, c’était apéro à la bière dans un verre plein de glaçons pour observer le soleil se coucher. Nous avions trouvé un bar avec musique d’ambiance lounge house et bean bags sur la plage. C’est là que nous avons passé tous nos apéros. Les derniers jours, il était inutile de passer commande, tout nous était servi selon nos désirs au moment de poser notre séant sur le sac de billes de styromousse géant. Inutile de vous dire que ce fut un choix déchirant quand il a fallu se décider à quitter l’île. Nous avions aussi trouvé notre resto favori qui faisait un excellent pad thaï, le Su Chili. Nous avions notre petit couple de papi-mamie qui vendait des fruits en bord de rue pour un prix ridicule. Nous avions aussi le vendeur d’ananas succulents. Ses fruits étaient aussi bon que celui-ci était antipathique, ce qui n’était pas peu dire. Et il y avait aussi un occidental qui confectionnait des sandwichs au poulet frit. Le tout Koh Tao faisait le détour pour aller s’en régaler. À lui seul, il devait faire plus de 200 sandwichs par jour !

Koh Tao en vrac 

Mais les choses étant ce qu’elles sont, cette démangeaison sous la semelle de nos souliers se fit sentir et après 8 jours dans cet endroit, il fallait partir.

Ce n’est qu’après notre départ que nous avons été informé des dangers de cette île. Apparemment, quelques familles mafieuses contrôlent tout sur cette île et on déplore bien des meurtres d’occidentaux non élucidés.

https://www.dailystar.co.uk/travel/travel-news/625806/Koh-Tao-Thailand-death-island-backpacker-murders

22
mars
22
mars
Publié le 14 avril 2019

Bangkok, on aime ou on n’aime pas... Ce que je peux détester ces clichés, bien sûr qu’on aime ! C’est une ville cosmopolitaine avec ses énormes boulevards bondés du matin au soir, hyper difficiles à traverser. Les tuktuks font un son de voiture de formule 1, il y a des 7-Eleven tous les 200 mètres, des boygirl de 1m80 et des comptoirs de bouffe de rue partout, l’immersion est totale.

Le premier matin, on part donc à pied pour le fleuve, toujours sur les conseils de Ms Bee, avec qui les relations se réchauffent un peu. De là, on prendra un bateau pour aller visiter les temples de la ville. Le fleuve est vraiment à l’image du reste de la ville : des bateaux long tails pétaradants, des bateaux transports en commun, des bateaux privés pour les clients des hôtels de luxe et des péniches par grappes de trois. Tout ce beau monde se croise, se coupe, se dépasse et accoste dans un bordel le plus total.

En route vers le centre ville de Bangkok en transport en commun 

On prendra la ligne orange pour se rendre au grand palais, le Wat Phra Kaew. Temple d’inspiration bouddhiste, ici on doit rester humble et on ne s’expose pas trop sous peine de devoir louer un pantalon ou un chandail plus pudique aux motifs éléphants complètement ridicule. Ce temple est magnifique, il surpasse par sa beauté tout ce que nous avons pu voir en matière de temple dans tout notre voyage. Des statues dorées, des statues en mosaïques ultra fines, Bouddhas en veux-tu en voilà. Cet endroit n’est pas juste l’endroit de prédilection où tous les touristes de passage convergent, mais c’est également un lieu de prière et de recueillement, si prier au centre d’une foule grouillante est votre tasse de thé. Il ne faut pas manquer le Bouddha d’émeraude, statue entièrement sculptée dans un bloc de jadéite, très impressionnant. Ensuite, on se balade le nez en l’air en admirant l’architecture du grand palais. Il régnait une chaleur infernale, on suait comme des damnés sous ce soleil de plomb. Les coins d’ombres étaient rare et pris d’assaut. Aux points d’approvisionnement gratuits, l’eau avait un goût de marais. Mais tout près, il y avait stratégiquement placé des petits marchands d’eau froide et limpide. Inutile de dire qu’ils faisaient de très bonnes affaires.

Le Grand palais 

Le temple d’à côté, c’est Wat Pho (comme la soupe). On y retrouve un Bouddha couché de 46 mètres de long, étincelant avec son plaquage en or. Il est bercé au son des pièces que l’on jette dans les 108 urnes de donation tout autour.

Le magnifique temple Wat Pho 

Nous sommes revenus à pied du quartier des temples et avons traversé le Chinatown, rien qu’on avait pas déjà vu et le quartier indien aux parfums envoûtants.

Chinatown à Bangkok

Après quelques jours de ces balades quotidiennes dans Bangkok chez Ms Bee, nous devions quitter car nous étions attendus chez un ami Servas, Pisit. Cet ami habitait à 20km du centre et c’est là que nous nous sommes rendu compte à quel point il peut être ardu de se déplacer à Bangkok. Aucune ligne de métro ne déservait le quartier, le seul bus qui se rendait prenait plus d’une heure et demie, le taxi semblait être une option viable. Au moment de partir, le taxi que nous avons appelé prit un bon 15 minutes à arriver, cela aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Une fois dans le taxi, il fallu une heure pour parcourir 3km... on était encore loin de l’arrivée. Devant l’évidence même, nous n’avions pas d’autre choix que de quitter ce taxi là où nous étions rendu et trouver un autre moyen de transport.

On était un peu stressé parce qu’il était déjà tard et on ne voulait pas faire attendre notre hôte Servas. Mais que faire perdu au milieu d’un quartier inconnu de Bangkok sans vraiment de moyen de transport. La situation n’était pas si désespérée qu’elle ne semblait. Après deux minutes de marches, nous nous sommes retrouvés dans un quartier branché du nom de Sukhumvit. Un petit bar confortable offrait des promotions sur les consommations, quoi de mieux que de se poser un peu pour réfléchir à la suite. Après 30 minutes, on avait beau regarder, on commençait à manquer d’options pour se rendre chez Pisit. En plus, Google map ne nous aidait pas vraiment avec des trajets plus farfelus les uns que les autres. Il y en avait même un qui proposait de prendre le bateau, en plein centre de la ville. Après moult tergiversations, il fallu quand même revoir toutes les options et en y regardant de plus près, il y avait bien un canal, très étroit, sur la carte qui traversait la ville. On demanda autour de nous, personne ne semblait connaître ce moyen de transport. Je trouvai un numéro de téléphone et passai l’appel à notre gentille serveuse. Conclusion, il y avait bien un bateau qui passait aux quinze minutes, nous avons donc décidé de tenter notre chance.

Arrivés sur place, le fameux canal était pris d’assaut par des bateaux de transport de passagers. Agitant les flots nauséabonds et crachant une fumée noire, ils accostaient avec une vitesse folle et les passagers montaient et descendaient du mieux qu’ils le pouvaient. Lors des croisements, les bateaux s’aspergeaient mutuellement, il faillait vite monter un rideau de plastique sous peine de se prendre une douche d’eau d’égout. Nous avons donc pris notre bateau en direction du quartier de notre hôte et 45 minutes plus tard nous n’étions plus qu’a 2km à pied.

Dans le bateau bus d’un klong secondaire de Bangkok à l’heure de pointe

Pisit partageait certains points communs avec un autre hôte Servas que nous avons rencontré au Népal, ... Grand, mince, pince sans rire et un penchant immodéré pour les fruits. A tous les repas, nous avions une grande sélection de fruits, et autant que possible il fallait tout manger. Bananes de toutes les sortes (même une avec des pépins), mangue, melon d’eau, noix de coco, etc ... constituaient la base de tous les repas. Grand amateur de noix et d’arachides, il possédait une grande variété de chacune.

Découverte de Bangkok avec Pisit, notre ami Servas 

Dans les derniers jours, nous avons vécu au rythme des élections. Les Thaïlandais étaient appelés aux urnes afin, on l’espère, de se débarasser de la junte militaire au pouvoir. L’impact le plus immédiat (et le plus direct pour nous) fut l’interdiction de la vente d’alcool à partir de la veille jusqu’à la fermeture des bureaux de vote le lendemain soir. À partir de 18h, les bars ont cessé de vendre de l’alcool et on nous a enfermé derrière les rideaux de fer afin qu’on puisse finir notre bière loin des yeux de la police. Je vous laisse deviner la température qui régnait dans le bar encore plein, sans ventilation. L’ambiance était détendue mais on se serait cru au temps de la prohibition.

Bangkok en vrac 
19
mars
19
mars
Publié le 10 avril 2019

À partir de Battambang, la route pour se rendre en Thaïlande est assez directe, à peine 375 km. Nous appréhendions les entourloupes à la frontière. Les douaniers Cambodgiens exigent habituellement quelques dollars pour le tampon de sortie. Les douaniers Thaïlandais pour leur part sont des pros, pas de ça ici. En sens inverse, de la thaïlande vers le Cambodge, c’est encore pire, presque garanti de se faire soulager de quelques dollars ici et là.

Nous avons pris un bus couchette vers 7 heures du matin en provenance de Phnom Penh. Il nous arrêta au milieu de la ville de Poipet près de la frontière thaïlandaise mais sans trop donner d’indication. C’est la vendeuse de cartes SIM qui nous indiqua la direction de la frontière. Attente de quelques minutes dans une petite pièce mal ventilée et nous voici hors du Cambodge. Pas d’entourloupe, pas de chichis. Aurélie a même eu droit à un clin d’oeil du douanier : « Vous reviendrez ma p’tite dame, on n’est pas sorteux ».

La douane thaïlandaise était bondée. On était préparés. 1h30 d’attente et nous avions nos visas gratuits, pour 30 jours au pays. Il suffisait ensuite de trouver un bus qui nous emmènerait à Bangkok. La compagnie de bus cambodgienne est de concert avec une compagnie de minibus de l’autre côté de la frontière. Ils ont bien essayé de nous embarquer, mais le prix demandé nous semblait un peu élevé et le départ n’était que dans une heure et demi. On nous pressait, faisait comprendre qu’il ne restait plus beaucoup de place, etc, etc. Mais, Aurélie alla voir la concurrence juste à côté. Non, seulement c’était moins cher mais en plus on partait tout de suite.

Passage de la frontière Cambodge - Thaïlande à pied

Dès les premiers kilomètres, on sent la différence avec le Cambodge. Les routes sont droites et uniformes, ça roule vite et à gauche, svp ! La petite halte casse croûte nous permit de déguster nos premières saveurs thaïlandaises. Petites brochettes de porc, glace, tout est excellent même si on est sur une aire d’autoroute. Nous arriverons à Bangkok vers 18h30. Ville survoltée et grouillante, on sent bien comme il faut que nous ne sommes dans une capitale économique. Courte balade en métro, on débarque au coeur du quartier Silom. Nous ne le savions pas au moment de la réservation de notre hébergement, mais nous sommes très bien situés. C’est le quartier des affaires, regorgeant de restos de rue pris d’assaut par les travailleurs le jour, la nuit il se transforme et devient un endroit de night live incontournable.

Arrivée en Thaïlande, moderne mais avec une image du roi omniprésente 

Arrivés chez Ms Bee, notre hôte, le contact est un peu froid. Il y a des règles à ne pas enfreindre partout avec amendes ou punitions à la clef si on les transgresse. En même temps, on s’en fout un peu, on est mort de fatigue, on dormirait n’importe où. On part pour une petite expédition dans Silom pour aller manger, suivant les recommandations de Ms Bee. On traverse sans le savoir la pire rue de la ville, celle du night market Patpong, où se trouvent également les bars de spectacles de ping pong girl. Mais, nous n’en sommes pas à nos premiers échanges d’armes et on repousse ces harangueurs suspects et leur spectacles louches. Ça sent l’arnaque à 100 km leur truc.

Finalement, au bout de cette rue, dans un petit stationnement public converti le soir en aire de restauration, se trouvait rien de moins que le bonheur. N’étant pas un grand fan de pad thaï, je me forçai quand même à en prendre un, n’en ayant jamais mangé dans le pays de son origine. Trouvant ce plat assez semblable à un renvoya de chien, je n’avais jamais accroché auparavant. L’expérience me marqua. Ce pad thaï avait un je ne sais quoi qui le différenciait définitivement des autres. Nouilles plus fermes, goûts plus francs et les assaisonnements servis en à côté, chili en poudre, piments dans le vinaigre, sucre et arachides faisaient en sorte que l’on pouvait ajuster l’assaisonnement à notre goût.

Affamé, je pris également un plat en apparence d’une banalité sans nom, le poulet sur riz. Il s’agit de poulet bouilli servi sur du riz blanc, point. Mais... le poulet est cuit dans un bouillon qui a servi à bouillir 100 autres poulets avant et le riz est aromatisé avec ce bouillon. Le poulet est tendre, juteux et très parfumé. Le riz est fondant et a tout juste ce qu’il faut de gras de poulet pour qu’il ne soit pas sec. On sert le tout avec un petit bol de ce bouillon magique, les saveurs sont tellement intenses qu’on le déguste à petites gorgées.

C’est bien repus que nous retournons chez Ms Bee s’effondrer de sommeil.

Bouffe de rue à Bangkok 
18
mars
18
mars
Publié le 9 avril 2019

Au Cambodge, ce fut un peu comme en Chine, on devait passer rapidement et seulement visiter les temples d’Angkor. Mais dès notre arrivée, nous avons été subjugués par le sourire et la gentillesse des Cambodgiens. C’était tellement relaxe de voyager dans ce pays qu’on a voulu prolonger notre séjour. Du coup, notre circuit a été un peu erratique. On est parti à l’ouest puis on est revenu complètement à l’est pour finir par retourner à l’ouest pour passer la frontière avec la Thaïlande.


Notre voyage au Cambodge en chiffres :

  • du 27 février au 18 mars 2019
  • Nombre de jours au Cambodge = 19 jours
  • Température = entre 31°C et 36°C
  • Budget moyen = 47,95 $ CAD / jour / personne


Ce qu’on a aimé au Cambodge :

+ le sourire des Cambogiens,

+ les temples d’Angkor,

+ le amok, un soufflé de poisson au curry.


Ce qu’on a moins aimé au Cambodge :

- les feux de poubelles dont la fumée envahie les villes à la nuit tombée,

- les sono qui hurlent à tue-tête pour tous les événements de la vie (mariages, funérailles) ou simplement le pique-nique du dimanche ou le karaoke,

- la déforestation.


Vive le Cambodge !

Prochaine étape en Thaïlande !


Bayon, notre temple préféré 
17
mars
17
mars
Publié le 5 avril 2019

Dernière halte au Cambodge, la ville de Battambang est très accueillante pour les touristes, faute d’être bucolique. Les rues sont pas mal défoncées, la moitié des commerces sont fermés, ce n’est pas très propre, mais il y a une belle architecture coloniale.

Depuis Banlung, nous avons adopté les hôtels sans climatisation. De un, parce que des fois, on a juste pas le choix et de deux, parce que c’est moins cher et je dirais de trois, parce qu’on commence à s’habituer à la chaleur. C’est donc dans un four que nous avons loué une chambre pour notre séjour. Heureusement que nous avions une fenêtre, enfin, c’était avant d’entendre les litanies mortuaires des moines hurlées dans des haut parleurs à 6h30 du matin (... tous les matins).

Au Pomme hostel, au coeur de Battambang 

Beaucoup de choses à voir aux alentours de Battambang : fabrique artisanale de feuilles de riz, de pâte de poisson, de bananes séchées au soleil, de nouilles, de happy water et j’en passe. Mais les attractions principales sont la montagne au Bouddha avec une cave qui servit aussi de charnier pendant la période des Khmers rouges et l’envol des chauves-souris au coucher du soleil.

En une journée nous avons fait le tour de toutes les attractions, intéressantes certes, mais pas transcendantes non plus. Il faut dire qu’après les temples d’Angkor, le reste du Cambodge ne peut qu’être moins impressionnant.

Visites gourmandes et culturelles autour de Battambang 

Une mention peut-être au sujet du bamboo train. Je n’avais aucune idée à quoi m’attendre. J’imaginais une locomotive en bambou qui traine quelques répliques de wagons en bambou, truc hyper kitch et usé à la corde. En fait, ce n’est pas ça du tout. Le bamboo train, c’est juste une plate forme minuscule pouvant assoire six personnes, le guide et le chauffeur. Les roues sont actionnées par un petit moteur à essence sur l’unique voie. On fait quoi quand on croise un autre bamboo train ? C’est simple, celui qui a le moins de passagers doit céder le passage. On démonte le bamboo train, on le met sur les bords du rail et on le remonte ensuite. Sur un trajet de 2 km, ça peut se produire 3 ou 4 fois.

Le bamboo train de Battambang 

L’autre événement digne de mention est l’envol des chauves-souris. Aussitôt le soleil derrière l’horizon, elles se précipitent hors de leur grotte. Ce ballet d’une heure met en scène une petite dizaine de millions de chauves-souris qui forment une nuée hypnotisante et poétique. Mais les chiropteras auraient pu disparaître car elles constituent un met de choix pour les palais locaux. Une famille voisine tire un revenu confortable de la collecte des fientes des petites bêtes et a donc commencé à les protéger. Sans elle, aucune initiative gouvernementale n’aurait permis de les épargner. Exemple parmi tant d’autres que l’intérét pécunier est le seul rempart pour sauver l’environnement.

L’envol des chauves-souris au dessus des cocotiers
14
mars
14
mars

De retour à Phnom Penh pour un arrêt d’une soirée, nous avons été témoin d’une forme de « divertissement » qui nous avait complètement échappée depuis notre arrivée au Cambodge. Côté sombre et moins glamour de la ville, la prostitution est pourtant omniprésente. Pour arriver à notre hôtel, il nous a fallu traverser le quartier rouge de la ville. Les bars à hôtesses se succédent. Les filles, parfois mineures attendent patiemment sur leur tabouret. Quand on sait que le salaire minimum est à 5,5$ CAD / jour, notamment dans l’industrie du textile, il n’est pas difficile de recruter des candidates. Le quartier est fréquenté par les touristes occidentaux mais tous les publics sont représentés. On voit aussi bien des vieux mononcles que des beaux gosses bodybuildés se ballader avec 2 petites Cambodgiennes à l’air dépité. Bref, début de soirée plutôt déprimant qui nous a mis face à face avec la réalité du pays.


Malgré tout, on aime Phnom Penh. La promenade sur le bord du Mékong y est agréable. On a pris plaisir à boire l’apéro sur le toit de notre hôtel en regardant l’animation de la ville.

À Phnom Penh, sur les bords du Mékong 
13
mars

Si on croyait être dans une habitation modeste à Balung, nous avons eu un rappel à Kratie qu’on peut faire encore plus modeste. Déjà, cette ville est si petite que le chauffeur est passé tout droit et à dû revenir en arrière nous déposer. Nous étions les seuls à descendre ici et il nous avait tout bonnement oublié. Il fallait ensuite prendre un traversier pour rejoindre notre hébergement qui se trouvait sur l’ile de Koh Trong juste en face. Nous avons traversé le bras de rivière dans un bateau poussif, fumant et pétaradant dont seuls les cambodgiens ont le secret.

Trouver Pomelo homestay ne fut pas très difficile. Il fallait suivre la seule route qui fait le tour de l’ile jusqu’à la maison avec trois arbres à pomelo en face. Ici, pour on est dans la maison des habitants, on dort, on mange et on vit Khmer pour environ 8$ par jour, par personne, chambre privée, petit déjeuner et souper Khmer inclus. Ici, la douche aussi est khmer, c’est en fait un bidon d’eau de pluie dans les toilettes. On prend l’écuelle de plastique et on s’asperge d’eau fraîche, on savonne, frotte, rince et c’est terminé. Principe simple, efficace et très rafraîchissant. Il faudra quand même deux ou trois douches pour arriver à faire décoller la terre rouge incrustée dans nos pieds et nos mains. Le groupe présent en ces lieux est très sympathique et fera en sorte que nous resterons une nuit de plus. Juliette, la petite française sympathique qu’on avait croisé à Banlung est ici également.

Sur l’île de Koh Trong, au milieu du Mékong 

Les attractions principales ici sont quelques temples, la balade à pied autour de l’île, les dauphins de rivière et le farniente en hamac les deux pieds dans le Mékong. C’est en tuktuk que nous ferons notre tournée avec 4 autres touristes, néerlandais et français. L’observation des dauphins se fait en bateau, mais il est inutile de s’éloigner du bord, ils sont tous regroupés au même endroit et se baladent dans un rayon de 500 mètres. Il faut juste essayer d’anticiper leur déplacement, partir brièvement le moteur pour s’élancer dans la direction voulue et couper le moteur. On se laisse ensuite glisser en silence et avec un peu de chance les mammifères feront irruption près du bateau. Mais, quand on descend du bateau et qu’on remonte l’immense escalier qui mène à la rue, on voit encore mieux les dauphins. Heureusement que c’est pas trop cher.

Temples et dauphins 

Nous avons passé le reste de la journée dans une station balnéaire construite sur pilotis au dessus du Mékong. Des paillotes géantes peuvent certainement accueillir un bon millier de visiteurs sans manquer de hamac. Nous avons donc descendu quelques bières et le courant du Mékong à quelques reprises pendant ce temps.

Aux rapides du Mékong  
9
mars
9
mars

Nous prenons maintenant la direction du nord est du Cambodge dans le but de visiter le parc naturel du Virachey dans le Ratanakiri. La ville la plus proche se nomme Banlung et nous serons hébergés dans le modeste mais combien confortable Family house homestay de Puthea. Le groupe de touristes présent sur place est sympathique et on se régale de la cuisine familiale Khmer.

Seul rappel, si besoin est, que la conduite en mobilette est périlleuse au Cambodge, nous ferons la connaissance d’un jeune russe dans un bien piteux état. Couvert de plaies tachées de teinture d’iode, il se repose dans un hamac, il est raide comme Frankenshtein dont il a la démarche. Selon ses dires, il est simplement tombé dans le sable à basse vitesse... Malgré cela, nous avons pris une journée pour visiter la région en mobilette. Certains points d’intérêt dépendaient de la présence de l’eau qui manquait cruellement en cette période. Mais, nous avons pu profiter du spectacle de la récolte des noix de cajou. Nous avons parcouru des kilomètres de plantations d’arbre à cajou. Le fruit sur lequel la noix pousse n’est pas conservé et il est jeté au sol où il pourri et fermente rapidement. L’odeur qui règne dans la plantation fait tourner la tête, ça sent la carambole pourrie avec une pointe d’alcool et de noix de cajou, tout un cocktail. On pouvait voir ensuite les exploitants se balader avec des sacs de 50kg de noix sur leur mobilette pour aller les vendre.

Banlung et alentours 

La chaleur étant toujours aussi accablante, on a décidé de ne faire qu’une courte randonnée dans la jungle. Il nous semblait que des journées de 18 km de marche par cette chaleur et cette humidité seraient au dessus de nos forces. Oh, que nous avions vu juste. La première journée, nous sommes partis en tuktuk et avons roulé 1h dans la poussière rouge caractéristique de la région. Puis 30 minutes de pirogues nous ont conduits au départ de notre trek. Nous n’avons marché que 3 heures et pourtant nous étions complètement fourbus et transis de sueur. Il faut dire que pour atteindre la jungle il fallait traverser une zone de brûlis encore chaude et fumante, l’enfer sur terre. Nous étions accompagnés pour l’occasion par un guide, un ranger et une petite touriste française sympathique du nom de Juliette. Le ranger ne faisait qu’un avec son environnement, il nous a fait découvrir la flore et la faune locale avec passion. Au moment de faire sa connaissance, il courrait derrière un petit lézard qu’il tua d’un coup de machette. Ce serait l’apéro pour le repas du soir.

Nous avons établi le campement dans le lit d’une rivière asséchée. En temps normal, une jolie cascade doit couler à cet endroit. Pour le moment, seul un filet d’eau alimente un petit bassin tout juste assez grand et profond pour nous accueillir tous les trois en même temps. Pendant que le ranger préparait le repas, de la soupe cuite dans un bambou, on se rafraichissait dans notre bain tourbillon. Les hamacs ont été installés entre deux bambous fixés aux arbres. Cela complétait le tableau de notre campement. L’endroit était dégagé et permettait de profiter de la jungle sans être étouffé par celle ci. Le lieu du campement était stratégiquement placé près d’une forêt de bambou dont le rangers faisait grand usage. Que ça soit pour se faire une grille pour chauffer le pain sur le feu, réparer le support à hamac ou fabriquer des tasses et des touillettes à café, il partait avec sa machette et revenait avec ce dont il avait besoin. Le repas du soir fut savoureux et copieux, bien relevé à la sauce Khmer. Et les restants ? Ne vous inquiétez pas, ceux ci serviront de petit déjeuner au rangers.

Dans les plantes dégustées, il y a eu un genre d’oseille mais avec des tiges énormes (« sour leaf »), on mangeait tout, feuilles et tiges. Il y eu aussi l’arbre à eau, cette liane qui coupée par tronçon de 50cm laissait couler une sève claire et limpide dont on s’abreuvait. On a vu un arbre à la fibre rouge qui guérit la diarrhée dûe à la malaria (scroba ou « malaria tree »). Et comme dernière dégustation, il entailla une racine qui goutait sucré, très sucré, un peu comme du stevia. Le goût restait dans la bouche pendant des heures. Côté animal, on a savouré quelques fourmis rouges croquantes au goût acidulé.

Le lendemain, nous nous sommes enfoncés un peu plus dans la jungle qui était bien dense malgré la sécheresse du climat. On a observé le « sap tree burning », un arbre qui est entaillé puis enflammé pendant 1 h. La cire noire qui s’en écoule sert alors à imperméabiliser les pirogues ou à fabriquer des bougies. Plus loin, il y avait aussi un arbre creu rempli de chauves-souris. Le retour se fit par les brûlis, toujours aussi enfumés et brulants sous le soleil de plomb. On étouffait dans ce décor dantesque tant et si bien que le ranger fit une halte sous une maison sur pilotis. Nous avons été accueillis par des chiens maigres suivis par trois enfants pas tellement plus gras. Assoiffés et n’ayant que du thé à boire, j’ai jeté mon dévolu sur des fruits du dragon que je trainais depuis la veille. Ceux-ci avaient une chair d’un fushia intense. Nous en avons donné aux enfants qui ont hésité beaucoup mais devant la douceur d’Aurélie et les mots rassurants du ranger, ont finalement mangé ce fruit qu’ils n’avaient probablement jamais vus.

Dans la jungle aux abords du parc Virachey 

De retour de notre randonnée, nous avons passé une journée de plus à notre homestay. Mais on commençait à être bien écœurés d’étouffer dans la fumée des feux de poubelles qui envahissaient la vallée tous les soirs. Et que dire de la poussière rouge brique de ce village qui s’infiltre partout, salissant vêtements et sac à dos et tachant les mains et les pieds. Même les chiens, les arbres et les maisons sont rouges. « Terre rouge » est d’ailleurs la traduction de Banlung en Khmer.

4
mars
4
mars

Majestueux, uniques, inspirants, les superlatifs ne manquent pas dans les guides pour décrire les temples d’Angkor. On s’attend à être déçu, forcément. Pourtant, il est difficile de rester de marbre devant ces sculptures de grès. Les temples qu’il est possible de visiter couvrent une vaste superficie, les plus lointains étant à 25 km de Siem Reap. Et malgré cela, il y en a encore beaucoup qui sont cachés dans la jungle, attendant d’être restaurés et présentés aux touristes. Le potentiel archéologique est énorme et on n’en effleure que la surface en ce moment. Cela dit, ce qui est découvert aujourd’hui est franchement impressionnant. Dans le circuit classique de la « petite boucle », « moyenne boucle » et « grande boucle », on dénombre une bonne trentaine de temples. Nous les avons visités en tuktuk et en vélo, malgré la chaleur infernale qui règne sur le site. Heureusement, les routes sont abritées dans la jungle, mais il fait quand même 36°C à l’ombre.

Bayon 

Parmi les temples qui ont retenu notre attention, on compte Bayon, les sculptures sont très détaillées et en bon état. Ce temple permet de se perdre un peu dans ses dédales et fuir par la même occasion les hordes de touristes qui le visitent au pas de charge.

Temples secondaires d’Angkor 

Quelques temples secondaires, plus sobres ou encore en ruine, ont l’immense intérêt d’être désertés par les tours guidés. On se retrouve alors seul avec pour unique son, le chant assourdissant des grillons. Immersion garantie dans un autre monde. Dans ces moments, on se prend à rêver qu’on est les premiers explorateurs de ces lieux.

Ta Phrom, envahi par la jungle

Le temple Ta Prohm a été rendu populaire pour l’utilisation de son architecture dans le jeu vidéo Thomb Raider. Ce dernier est immense et certains arbres se sont encastrés dans la structure, épousant le profil du temple et s’infiltrant entre les briques. Les fromagers de 400 ans, arbres gigantesques, parsèment le site. Ils ont un peu l’aspect du fromage fondu qui coule.

Banteay Srei, le temple des femmes 

Ensuite, le temple des femmes, qui doit son nom à une ressemblance étymologique entre la langue ancienne khmer et l’anglais. Donc, rien de féminin dans ce temple hormis peut-être qu’il inspire l’admiration et que la roche est légèrement rosée. Mis au jour tout récemment, ses bas reliefs sont intacts et offrent un spectacle saisissant. Il a également été mis en valeur par un jolie musée extérieur qui relate les faits saillants de son histoire et de sa restauration. Ce temple est aussi célèbre pour l’abracadabrante histoire de vol de certains de ses bas reliefs par Malraux. Personnage Français peu scrupuleux sévissant au début du vingtième siècle, il comptait refaire sa fortune en revendant le fruit de ses rapines sur le vieux continent. Malheureusement pour lui, il se fit prendre et purgea 3 ans dans les geôles Cambodgiennes.

Angkor Wat, le temple mythique 

Et dernier temple, mais non le moindre, Angkor Wat, gigantesque, il est impressionnant pour ses bas reliefs, son architecture, ses tours énormes et aussi le fait qu’on peut visiter sa tour principale. Après avoir attendu en ligne 15 minutes, on gravit un escalier hyper abrupt pour avoir une vue à 360 degrés sur le site. Ce temple est envahi par des groupes de 40 touristes braillards et encombrants et des singes. Lesquels sont les pires ? On ne sait pas trop. Mais l’ironie est douce quand on voit les deuxièmes s’en prendre aux premiers. Sucettes, sacs de mangues fraichement coupées, bouteilles sont arrachés des mains et consommés immédiatement après.

3
mars

Après la visite des Killing fields et de S-21, nous nous sommes dirigés vers Siem Reap où se trouvent les fameux temples d’Angkor. La ville est bien certainement très touristique, mais pas dans le sens péjoratif. Il y a beaucoup de bons restaurants, offrant un menu Khmer et occidental. La rue principale, Pub street, est animée le soir, mais sans que ça soit démesuré. On s’assoit à une des nombreuses terrasses pour se rafraîchir avec de la bière à 50 cents le verre et un bac de glaçon.

Pub street et autres coins de Siem Reap 

Nous avons pris un jour de repos pour suivre un cours de cuisine. C’est dans un restaurant tenu par un Belge qui fait des crêpes bretonnes que nous nous sommes initiés à la cuisine Khmer. La chef Channy est bien khmer et est une cuisinière hors pair. Nous avons choisi 10 plats au total : 4 entrées, 4 plats principaux et 2 desserts. Le fish hamok (poisson au curry) et les bananes flambées au rhum et fruit de la passion ont été nos favoris. Les salades ont pas mal toute la même vinaigrette à la sauce de poisson, et varient certains ingrédients comme la mangue verte râpée, les crevettes et le poulet.


Pour ceux qui seraient tentés de cuisiner khmer, voici les recettes éprouvées :

http://www.angkor-cooking-class-cambodia.com/html/video.php

Marché et cours de cuisine à Siem Reap 

L’idée saugrenue nous est venue d’aller visiter les villages flottants. Deux raisons pourquoi ce n’était pas une bonne idée. Les fameux villages étaient à 15 km sous un soleil de plomb et nous sommes partis à vélo. Ensuite, les villages ne flottent pas dans l’eau à cette période de l’année, ils reposent dans un lit de gadoue puante. En plus, il fallait débourser 20 $ US pour les visiter plus 20 $ pour le bateau, non merci. Tout au long de la route nous avons vu les petits commerces offrant des hamacs pour se rafraichir tout en se reposant. La vue imprenable sur cette étendue de boue nous laissait de glace malgré la chaleur insoutenable.

Autour de Siem Reap 

Nous sommes allés nous réfugier à notre hôtel ou la piscine procurait un soulagement temporaire. Nos hôtes, un jeune couple dans la soixantaine, lui Pakistanais et elle Australienne, s’assurait que notre séjour se passait sans le moindre tracas.

Au Areca hôtel, notre petit paradis 
28
fév

*** Âmes sensibles s’abstenir ***


Le lendemain de notre arrivée, direction les sites principaux de Phnom Penh, soit les Killing fields et la prison S-21. Déjà en se rendant aux Killing fields, ça donne un coup. Notre tuktuk passe par des quartiers de la ville assez pauvres et assez pollués. Les immondices jonchent les sol partout et on étouffe dans les feux de poubelles.

L’atmosphère aux Killing fields est lugubre, l’audioguide fourni à l’entrée s’en assure. Le narrateur est d’origine cambodgienne s’exprimant dans la langue de notre choix, le Français dans notre cas. Cet endroit a été la destination finale pour plus de 20 000 Cambodgiens. C’est à cet endroit que les Khmers rouges, qui promettaient un monde meilleur à leur peuple, ont conduit leur génocide. Transportés par camions sous différents prétextes, ils atterrissaient à cet endroit pour être exécutés à coup d’objets contondants. Les munitions pour les armes étant chères et peu discrètes, on utilisait marteaux, barres de fer, machettes, masses pour fracasser le crâne des condamnés. Le tout sous le bruit de la génératrice qui crachait des chants révolutionnaires afin de couvrir les hurlements des victimes. Les corps étaient ensuite enfouis sommairement dans des fosses communes et arrosés de DDT pour couvrir la puanteur.

Aujourd’hui, un grand nombre de corps ont été exhumés mais beaucoup de fosses sont restées intouchées. Les ossements et les vêtements récupérés ont été placés dans un mausolée en forme de stupa au centre du site. Les crânes ainsi exposés portaient les marques des coups assénés lors des exécutions. Mais le site n’a pas fini de recracher le fruit de ces horreurs. Chaque année, lors de la saison des pluies, vêtements, ossements et dents refont surface régulièrement.

C’est un peu le moral à plat et avec un arrière goût de DDT dans la bouche que notre tuktuk nous conduisit des Killing fields à la prison S-21.

Cette prison a été établie au coeur de la ville de Phnom Penh dans une école reconvertie pour les nouveaux besoins. Une clôture en tôle et des barbelés l’entouraient, mais de manière discrète afin de ne pas attirer l’attention. L’endroit était gardé secret, son existence étant inconnue des Cambodgiens ainsi que du reste du monde. C’est donc en toute quiétude que les agents de renseignement des Khmers rouges ont pu conduire leurs interrogatoires à S-21. Torturés pendant des semaines afin d’avouer des crimes qu’ils n’avaient pas commis, les prisonniers devaient aussi dénoncer des amis, parents ou collègues afin de corroborer leurs dires. Quelques étrangers sont aussi passés par cette prison. Un navigateur d’origine américaine qui voguait près des côtes cambodgiennes a été arraisonné et conduit à S-21. Torturé comme les autres, il a ainsi avoué qu’il était membre des services secrets et que son supérieur était un dénommé Colonel Sanders (pour ceux qui l’ignorent, c’est le fondateur des restaurants KFC, une chaîne de fastfood). Une fois leur dossier bien étoffé, les prisoniers prenaient le chemin des Killing fields.

Cet endroit est demeuré secret pendant plus de 4 ans et a été découvert lors de la fuite des Khmers rouges en janvier 79. Dans leur précipitation, les tortionnaires ont abandonné les lieux sans détacher les prisonniers qu’ils étaient en train de torturer. Ces corps mutilés ont été découverts par les forces de libérations, témoignant de toute l’horreur des sévices perpétrées en ces lieux. Malgré une tentative d’effacer leurs traces, beaucoup d’archives ont été retrouvées. Les photos des condamnés sont maintenant exposées sur des tableaux géants dans les locaux de S-21. Les traits tirés et le visage émacié, ces photos sont percutantes.

Seules 3 personnes auraient survécu à cette prison, parce que ces individus étaient utiles au régime. Après avoir exécuté ses intellectuels, ingénieurs, professeurs, médecins, il ne restait plus grand monde pour conduire les tâches techniques. Un ingénieur qui avait été emprisonné s’est montré efficace pour réparer les machines à écrire, c’est pourquoi il a été épargné. Encore vivant aujourd’hui à 88 ans, il vend ses livres dédicacés dans l’enceinte même des murs de la prison.

C’est avec beaucoup d’empathie mais un peu honteux de notre ignorance sur les détails du génocide Cambodgien que nous sommes sortis de la prison. Commencer notre exploration du Cambodge par un lieu aussi chargé d’émotion a complètement changé notre image de son peuple. Ces événements sont récents et chaque Cambodgien aujourd’hui peut encore témoigner de l’horreur de cette période et a au moins un membre de sa famille qui a souffert du régime de l’Angkar. C’est d’autant plus surprenant de voir la joie de vivre et le sourire des Cambodgiens.


Pour plus d’infos sur les Khmers rouges et les « champs de la mort» ainsi que sur Bophana, une victime devenue célèbre, voir les liens suivants :

http://www.killingfieldsmuseum.com/

http://bophana.org/fr/about/bophana/

Bophana, victime des Khmers rouges 
27
fév
27
fév

Le trajet en bateau pour rejoindre Phnom Penn est d’environ 5 heures, plus 7 dans notre cas. Les formalités aux postes frontières vietnamiens et cambodgiens comptent pour beaucoup dans l’allongement de ce délai. La « croisière » nous permet d’observer les berges vietnamiennes pendant la première heure, la rivière devenant beaucoup plus large ensuite, on ne voit plus grand chose.

Delta du Mékong côté vietnamien 

Enfin, le Cambodge ! Nous foulons le sol cambodgien en début d’après midi, le soleil plombe et il règne une chaleur infernale. Première impression, la ville est relativement propre, on ne se fait plus klaxonner pour un oui ou pour un non et les guichets automatiques distribuent uniquement de l’argent américain. Encore un peu perplexe sur la présence d’argent américain, on n’ose pas trop faire de retrait. Il est fort probable que le taux de conversion de la monnaie Américaine au Cambodge ne soit pas à notre avantage.

Les moyens de transport ne sont plus les mêmes, on voit des tuktuk partout. Cette charrette à deux roues peut accommoder jusqu’à quatre passagers, voire plus si on est Cambodgien. La remorque est attachée à une moto, sur le banc, avec un système ultra encombrant qui tape constamment dans les reins du conducteur. Il y a aussi des rickshaw, petits véhicules à 3 roues en forme de bulle, ils deviendront notre moyen de transport favori. Notre hôtel est situé au coeur de la ville, dans un quartier bourré de restos sympas.

Avant de partir en exploration, on plonge dans la piscine pour tenter de se rafraîchir un peu. Ici, la chaleur est caniculaire, de jour comme de nuit.

Arrivée au Cambodge, douane et capitale 
27
fév
27
fév
Publié le 17 mars 2019

Après plusieurs semaines au Vietnam, il était temps pour nous de découvrir une autre culture. C’est donc l’heure du bilan. Quoi de plus représentatif que de parler des mobilettes au Vietnam pour clore ce chapitre ?

Les mobilettes au Vietnam ... De toutes les tailles, de toutes les formes, toutes différentes mais toutes pétaradantes, bruyantes et dotées d’un klaxon fonctionnel et utilisé à outrance. Casque obligatoire mais souvent « oublié », accroché au guidon ou de qualité tellement médiocre qu’il serait complètement inutile en cas d’accident. Tout le monde grimpe sur la mob, jusqu’à 5 passagers même : mamie, bébé ou la mariée, chiens, cochons (saucissonnés ou en cage), poulets. Aucun chargement n’est trop lourd ou trop encombrant : une moto sur une mobilette, un frigo, des chaises, des arbres en fleur pour le Têt, une cargaison d’oeufs, des bonbonnes de gaz ou des bidons d’eau, un escabeau, du foin pour le bétail. Tout peut être tiré par la mobilette : des troncs d’arbres de 5 mètres, des barres de fer de 30 mètres, des boutiques mobiles. D’ailleurs, une mobilette peut être transformée en n’importe quel commerce : épicerie, glacier, stand à brochettes, affûtage de couteaux, vente de poissons rouges, imprimante public, coiffeur, recyclage de cartons. On va partout avec une mobilette : sur la plage ou sur la montagne, dans le restaurant, dans le marché ou dans l’église (bien comprendre « dans », soit à l’intérieur), au milieu des rizières. Et on se stationne sur le trottoir pour aller faire ses emplettes. Vous l’aurez compris, la mobilette a un statut spécial. Elle a remplacé le vélo dans le coeur et dans la vie des Vietnamiens. Pas étonnant qu’elle rentre tous les soirs dans les salons pour faire dodo. Bien trop précieuse pour risquer de se la faire voler. Mais qu’arrivera-t-il en 2030, date à laquelle la ville d’Hanoï veut interdire la circulation des 5 millions de mobs ? C’est le bon moment pour le transport en commun de se faire une place !

Mobilettes au Vietnam ! 

L’autre chose qu’on ne peut ignorer au Vietnam, et qui est très lié au premier point, c’est le BRUIT. Partout, toujours, fort. Voici un article qui résume bien l’environnement sonore au Vietnam. Seul oubli, selon nous, les coqs qui chantent à toute heure du jour ou de la nuit bien loin d’annoncer le jour qui se lève.

https://www.lecourrier.vn/mal-a-louie/115742.html


Notre voyage au Vietnam en chiffres :

  • Voyage du 7 janvier au 27 février 2019
  • Nombre de jours au Vietnam = 50 jours
  • Température = entre 5°C et 36°C
  • Budget moyen = 33,45$ CAD / jour / personne


Ce qu’on a aimé au Vietnam :

+ la boucle dans la région d’Ha Giang,

+ les croisières ou ballades en bateau,

+ les tours en mobilette,

+ fêter le Têt dans la famille de Viet Ha,

+ les eggcoffee, chè, pho et autres nems.


Ce qu’on a moins aimé au Vietnam :

- la pollution : sonore (le bruit, surtout les klaxons intempestifs), atmosphérique et les déchets partout,

- le tourisme de masse à Sapa,

- les chauffeurs de bus,

- les infestations de cafards régulières.


Vive le Vietnam !

Prochaine étape au Cambodge !

26
fév
26
fév
Publié le 12 mars 2019

Il a quand même fallu quitter Phu Quoc et ses stations balnéaires russes. Nous avons réservé un bus à la dernière minute, pris le traversier par une mer démontée, repris un autre bus, changé encore vers un autre bus pour finalement arriver 7 heures plus tard notre destination : Chau Doc.

Dernière étape du Vietnam, point de départ vers le Cambodge, Chau Doc est une petite ville animée sur les bords du delta du Mékong. La ville est fréquentée par beaucoup de touristes en croisière. Nous y avons dégusté de l’anguille à la sauce de poisson. La chair délicate fondait dans la bouche, un délice !

Chau Doc sur les bords du Mékong 
20
fév
20
fév

Dans nos recherches, l’île de Phu Quoc semblait déchainer les passions. Paradisiaque pour certains, bienvenue comme « un pet dans un habit de cosmonaute » pour d’autres. Nous avons donc décidé d’aller voir par nous même, les chances d’y trouver notre compte étant quand même assez bonnes. Il s’agit au final d’une énorme station balnéaire pour Russes. Couverte d’hôtels de luxe et de restaurants aux menus traduits en russe, elle est destinée essentiellement à profiter des charmes de ses plages.

Trajet vers l’île de Phu Quoc 

Un peu las des hébergements modiques, nous en avons profité pour rehausser le budget et se payer un hôtel 4 étoiles. Pour 3 jours seulement au départ, nous avons étendu le séjour pour 3 autres. Nous avons pu profiter de bons rabais sur les agences en ligne. Mais aussi, JF n’avait pas pu profiter trop, trop des commodités, se vidant les entrailles pendant les 3 premiers jours dans la chambre.

LaHana Resort, au milieu de la végétation luxuriante
Playa ! 
Marché de Duong Dong et alentours

Nous avons loué une mobilette pour 2 jours. Mais entre les mobilettes en piteux état et les casques qui ne font pas, nous avons presque mis 2 heures à trouver la perle rare. L’île étant assez grande, on n’avait pas trop envie de se retrouver en panne à 25 kms de notre hôtel. Nous avons bien profité de ce moyen de transport. Visite d’un petit apiculteur très soucieux de l’environnement, trait rarissime au Vietnam, beaucoup de fleurs, plantes aromatiques et arbres fruitiers avaient été plantés partout sur la propriété. Un tour guidé nous permettait de découvrir toutes ces variétés comme l’arbre à cajou, la citronnelle, le jacquier, le manguier, le basilic, .....

Tout juste à côté, nous avons pu visiter une plantation de poivre. Comme c’était la période des récoltes, nous avons vu ces jolies grappes de baies vertes et rouges, prêtes à être cueillies.

Miel, poivre et plage dans le nord de à Phu Quoc 

Le lendemain, nous avons fait un tour à la Coconut prison. Celle-ci est une reconstitution, l’originale ayant été détruite après la guerre. Théâtre des pires sévices que les américains et leurs alliés ont fait vivre aux prisonniers, les reconstitutions sont poignantes. Certaines scènes de torture sont reproduites avec des statues en plâtre avec une telle exactitude qu’une des touristes coréennes qui visitait avec nous est sortie précipitamment pour aller vomir dehors.

Après cette visite, nous sommes allés voir la fabrique de nuoc nam. Il n’y a rien à visiter en fait, si ce n’est que d’observer les énormes barils de l’extérieur et de se faire saisir à la gorge par l’odeur. C’est à cet endroit que la batterie de notre mobilette rendit l’âme. Mais comme on l’avait pressenti à la location, la dame du magasin se montra digne de confiance et nous fit remplacer la mobilette en moins de 45 minutes.

C’est sur notre nouveau destrier que nous sommes partis à la conquête des plages du sud de l’île. Celles-ci sont beaucoup plus belles que leurs consoeurs du nord : sable blanc ultra fin et mer cristalline à faire rêver. Mais malheureusement, il ne faut pas trop sortir des zones exploitées sinon on tombe sur les décharges de déchets que celles-ci produisent.

Le sud de l’île de Phu Quoc 

Encore en mal de plage et de mer chaude, nous avons réservé 2 jours supplémentaires dans un autre resort, mais cette fois avec accès direct à la plage. C’est ainsi que nous passèrent les 2 derniers jours à faire les crottes de chat à brunir tranquillement sur la plage au son des vagues. Comme mentionné plus tôt, ces plages sont moins belles et la mer est trouble. Autre fait un peu irritant, si je peux me permettre, c’est que cette eau est urticante. Il semblerait que les tortues qui se délectent des méduses ne fassent pas le travail au complet et qu’il reste dans l’eau plein de petits débris de méduses. En fonction des courants ou de la période de la journée, la baignade pouvait se transformer en crise d’urticaire.

À notre hôtel, les pieds dans le sable, les yeux dans la mer
17
fév
17
fév
Publié le 2 mars 2019

Courte halte d’une soirée dans la ville de Rach Gia. Le seul intérêt de cette ville est que les bateaux pour l’île de Phu Quoc partent de son port. On soupçonne que les aspirations des autorités locales pour cette ville sont beaucoup plus grandes. Un tour de ville permet de constater qu’elle est envahie par les chantiers de grands hôtels. Il est vrai que la promenade le long de la mer, toute bétonnée bien sûr, est quand même jolie. Mais hormis son usine de nuoc mam et son port, les attractions sont plutôt limitées ici. C’est dans cette ville, en buvant l’eau prétendument bouillie de l’hôtel que JF attrapa sa première tourista du voyage !

Une soirée à Rach Gia 
16
fév
16
fév

C’est le coeur gros que nous avons quitté Ho Chi Minh et la famille de Bao. Nous avions déjà étendu notre séjour parce qu’on ne pouvait pas partir la fin de semaine, parce que c’était la Saint-Valentin, parce qu’on n’avait pas encore essayé le super resto de fruits de mer. La dernière raison était qu’on ne pouvait pas partir un jour impair. Bien qu’on n’avait pas besoin de raison supplémentaire pour avoir envie de rester, il fallait bien que l’aventure reprenne.

Nous sommes donc partis en direction de la capitale de la région du Mekong, Can Tho. Ville de taille raisonnable, elle attire nombre de touristes qui veulent sillonner son fameux delta en bateau. Les berges du delta en ville sont bien sûr bétonnées, mais ils ont construit une jolie promenade qui s’étire sur près de 2 kms. Elle permet d’apprécier le paysage pendant que passent au loin les bateaux et les énormes touffes de jacinthes d’eau.

Les abords de Can Tho 

Les embarcations ne manquent pas sur les eaux du delta. Elles sont propulsées par un étrange moteur grimpé sur un pivot au derrière du bateau. Ces moteurs sont pourvus d’un axe démesuré qui permet de joindre l’eau avec l’hélice. Le capitaine peut à volonté guider l’hélice afin de s’ajuster à la profondeur de l’eau et éventuellement retirer les sacs en plastique qui ne manquent pas de s’emberlificoter dans l’hélice. En fonction de la taille du bateau, le moteur varie en taille et en bruit. Les plus petits sont des moteurs de rotoculteurs, suivis par des moteurs de tracteurs à gazon (avec parfois le capot des lumières) et pour terminer par des moteurs de voiture ! Et pour couronner le tout, ils font un boucan épouvantable en crachant leur fumée noire.

Et c’est aux petites heures du matin, en pleine obscurité, que nous sommes partis sur les flots du détroit du Mekong à la rencontre de ses fameux marchés flottants. Avec une bonne centaine d’autres bateaux, nous tentions tant bien que mal de nous frayer un chemin entre les péniches qui navigaient à contre courant, les bateaux restaurants, les touffes de jacinthes d’eau et les objets flottants non identifiés. Les bateaux café, petites embarcations rapides et maniables faisaient le relais entre les bateaux de touristes. L’un d’eux nous accosta brutalement, comme un pirate, et offrit ses services, thé, café, eau de coco. Debout depuis 4h du matin, l’expresso vietnamien était bienvenu.

Il doit falloir un bon deux heures pour atteindre le marché flottant de Cai Rang à partir de Can Tho. Ce marché fait principalement dans la vente en gros. Les vendeurs arrivent avec leur cargaison de fruits et de légumes, mettent l’ancre pour 2 ou 3 jours le temps de liquider le stock et il repartent. Pour savoir ce qui se négocie, les vendeurs tendent une longue perche avec accroché au bout un exemplaire de leur inventaire. Régime de banane, melons, potirons, patates douces, on trouve de tout. Ce marché est cependant en déclin. Très populaire quand le réseau routier n’était pas bien développé, il perd maintenant en popularité au profit du camionnage.

Sur l’eau aux petites heures 
Dans le delta du Mékong 
Marché de Cai Rang 
Marché de Muoi Cuong et fabrication de nouilles de riz 
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Publié le 27 février 2019

Après quelques jours de farniente dans la maison à boire des bières avec des glaçons et à glander sur internet, nous nous sommes décidés à affronter la chaleur de la ville. En cette période de festivités, la ville était déserte, en comparaison à son effervescence habituelle. On pouvait traverser assez facilement les boulevards sans craindre la horde de mobylettes enragées. Beaucoup de magasins étaient fermés, près de 90% avaient leur rideau de fer abaissé.

Hôtel de ville, Opéra, tours modernes ... 

Nous avons visité le Palais de la réunification, icône de la victoire de la guerre du Vietnam. Le palais était le chef lieu des forces de la coalition. Quand un pilote échappa à la surveillance, il lâcha une bombe qui détruisit les escaliers de l’entrée. Cela ébranla le pouvoir en place et mena éventuellement à la capitulation en avril 1975.

Ce palais ne revêt pas uniquement un intérêt historique, c’est aussi un joyau architectural. Achevé en 1966, il est l’oeuvre d’un jeune architecte vietnamien. Résolument moderne, il n’en reste pas moins vietnamien. Avec ses plafonds de 10 mètres, ses fenêtres en fentes, ses espaces ouverts, ses meubles d’époque, il respire la grandeur, le pouvoir et la quiétude.

Le sous sol de ce batiment était un bunker pouvant accueillir 70 personnes. Haut gradés de l’armée, stratèges, membres du gouvernement, opérateurs en télécommunication, tous étaient installés dans un dédale de salles minuscules et de corridors étroits. Les équipements de communication étaient encore présents dans les locaux, cela ajoutait au côté mystérieux de cet endroit, tout comme le fait d’être seuls pour cette partie de la visite 15 minutes avant la fermeture et le doute de se faire enfermer dans ce sous sol hors du temps.

Voyage dans le temps au Palais de la réunification 

Nous sommes également sortis quelques fois au restaurant, une fois dans un buffet et une autre fois pour aller manger le bun cha (se prononce « boun chaaoo »). Ce dernier est composé de viande grillée servie dans un bol de nuoc mam. On prend une feuille de riz ultra fine, on ajoute de la verdure, salade, basilic, coriandre, herbe au goût de marais (ça, j’en mets pas) et piments forts, on dépose un peu de viande et / ou un morceau de nem, des nouilles de riz, on roule et on déguste. C’est croustillant, rafraîchissant, avec la salade juteuse et les herbes aromatiques, c’est un vrai bonheur pour les papilles. On fait descendre avec de la bière aux glaçons et comme dessert, le popscicle au lait de coco et mangue est tout indiqué. Au mur, il y a un énorme poster d’Antony Bourdain et Barak Obama qui descendent des bières autour d’une table avec un bun cha. C’est dire combien ce plat est emblématique du Vietnam.

Bouffe vietnamienne, miam !!! 

Nous avons aussi profité de la présence du consulat du Cambodge pour faire faire nos visas. Une fois sur place, on remplit le formulaire et le fonctionnaire nous demande 35$ USD pour ses services alors que c’est écrit partout, sur internet et sur la documentation au consulat que le montant est de 30$. Il part donc dans une longue explication qui se résume à si on veut qu’il le fasse tout de suite c’est un petit bakchich de 5$. Refusant d’encourager ce genre de comportement, nous avons payé 30$ mais avons dû attendre 3 jours avant de récupérer nos passeports. Les activités n’étant pas complètement terminées pour la fête du Têt, on avait encore du temps avant de quitter Ho Chi Minh. Ce délai supplémentaire ne nous dérangeait pas du tout. Mais, on se demande comment sera le Cambodge si même au coeur de son consulat, on se livre à ce genre de manège.

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Publié le 26 février 2019

Nous avons donc mis la pédale au plancher et quitté Da Nang rapidement à destination de Ho Chi Minh city. Viet Ha et ses parents nous attendaient et nous étions fébriles à l’idée de nous joindre à eux. À l’arrivée, nous avons eu droit à un somptueux repas de crabes. Mais pas le temps de flâner à table, Bao, le père de Viet Ha, tenait à nous faire visiter la rue florale Nguyên Huê. Cette place piétonne de 700 mètres de long était décorée de jardins fleuris, verrat de 3 mètres, année du cochon oblige, et autres décorations aux couleurs vibrantes devant lesquelles les Saïgonais se prenaient en selfie.

Depuis notre arrivée au Vietnam, nous avons toujours eu droit à des regards perplexes quand nous prononcions nos prénoms. Il faut savoir que la langue vietnamienne ne comporte que des mots à une syllabe. Et c’est tout un défi de parler Français pour les Vietnamiens. C’est pourquoi, Huong et Bao avaient un peu de mal à retenir nos noms et un peu plus encore à les prononcer. Pour les aider, nous avons donc « vietnamisé » nos noms. Aurélie est devenue O, qui veut dire « parapluie » en vietnamien, et moi Gep, un genre de dérivé de Jeff et qui veut dire « sandale ». Donc, Aurélie et moi étions pour quelques jours Parapluie et Sandale.

Des fleurs partout pour le Têt. Cette année, c’est le signe du cochon !

Dès le lendemain de notre arrivée, nous avons vu Huong distribuer aux enfants des voisins des petites enveloppes rouges. Quelques bons mots étaient échangés avant de remettre l’enveloppe. Dans l’enveloppe se trouve un billet de banque, de préférence neuf et non froissé, d’un valeur variant de 20 000 à 100 000 dongs. Cette tradition est sensée porter la chance et se pratique entre voisins, amis et membres de la famille. Nous avons eu droit aussi à nos petites enveloppes et nous sommes pris au jeu en en remettant aussi à la famille.

Le soir du réveillon (dans la nuit du 4 au 5 février), nous avons visité la place aux fleurs. Dans un énorme parc, on retrouvait bonsaïs, orchidées et pêchers en fleur. Il y avait une scène où on pouvait observer des talents locaux danser ou s’époumoner sur des rythmes de musique électronique. Il y avait nombre de petits stands de grillades, de bubble tea, de gâteries glacées et d’artisans divers. La foule était compacte, les familles nombreuses se baladaient le nez en l’air, il y régnait une véritable ambiance festive et détendue.

Ce même soir, il y eu tout un manège pour que l’année débute sous les meilleurs auspices. Le 5 étant la première journée de l’année, les premiers visiteurs à franchir le pas de la porte peuvent apporter la chance ou attirer la malchance. Ici, on ne rigole pas avec les superstitions. C’est pourquoi 5 minutes avant les coups de minuit, tout le monde est sorti, le chef de famille a bien verrouillé la porte (pour s’assurer que personne du mauvais signe n’entre en premier dans la maison) et nous sommes rentrés suivant un ordre bien précis. Le patriarche, resté à l’intérieur, a alors accueilli les convives. En premier, il y a eu Huong avec son petit fils dans les bras, suivie de sa fille et suivie d’une personne dont le signe astrologique était celui de l’année qui débute. Comme mon signe est le cochon, je fus donc convié à entrer par la suite. Et finalement, c’est Aurélie qui a fermé la marche.

Dans une famille vietnamienne pour le nouvel an (Têt) 

La maison de Bao et Huong se trouvait à une centaine de mètres d’une artère principale dans une petite ruelle tranquille. À chaque fois que l’on sortait, on saluait les voisins qui buvaient tranquillement des bières assis dans la ruelle, en face de leur maison. À plusieurs occasions, on a été invité pour boire un coup avec eux. C’est là que j’ai découvert la coutume de mettre des glaçons dans la bière. Cela rend la bière un peu plus légère car par 36 degrés, l’alcool tape et ça permet de rester bien hydraté.

À la pagode, pour demander la chance toute l’année

Pendant les 10 jours de la fête du Têt, nous sommes sortis tous les jours car nous étions invités chez parents et amis pour y partager un repas festif. Ces repas étaient souvent composés de bánh chung, gâteau de riz gluant fourré aux haricots mungo et au porc et cuit dans une feuille de bananier, poulet bouilli, goà lia, pâté de viande de porc pilé bouilli, oignons salés et fermentés. À quelques reprises, nous avons reçu des gens à la maison, Huong étant une cuisinière habile et productive, son menu était fameux. Ses nems, soupe de poulet aux pousses de lotus, soupe aux vermicelles et ses crevettes géantes étaient un pur délice. Le nouvel an au Vietnam, c’est pareil qu’en France ou au Canada : tout est question de bouffe et bien évidemment, on mange trop.

Au petit déjeuner, Bao me préparait le café vietnamien et on finissait les restes du souper de la veille. On avait aussi droit à du jus d’oranges fraîchement pressées et à de l’eau de coco à même la noix. C’est pour toutes ces petites attentions et les merveilleux moments passés avec tout le monde qu’on a eu du mal à quitter la petite famille vietnamienne.

On fête le Têt avec la famille et les voisins. 
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Publié le 12 février 2019

Il règne à Hoi An une atmosphère de ville balnéaire touristique, mais sans démesure. Le premier soir, nous avons profité du night life dans le quartier touristique avec les bars donnant sur une mignonette étendue d’eau. Cette partie de la ville est très jolie, on s’assoit aux terrasses pour observer le ballet des petites embarcations illuminées de lanternes multicolores sur le plan d’eau.

Hoi An by night 

Le lendemain, nous avons encore loué une mob afin de parcourir les îles aux alentours. Très rapidement en dehors de la ville, on se retrouve dans des rizières et les petites maisons où la population coule des jours tranquilles. Dans les petits villages, on sentait vraiment le début du Têt. Plusieurs maisons étaient le théâtre de réceptions animées avec des tablées remplies de convives.

L’Île de Cam Kim 

Nous avons également profité de notre mob pour nous rendre à la plage de Cam Kim. Notre premier contact avec une mer chaude et ensoleillée depuis notre départ en voyage. Bien qu’il faille fermer les yeux sur les piles d’immondices qui jonchaient le bord de certaines plages, il y aura toujours quelque chose de relaxant à s’écraser dans un transat avec une bière à écouter la mer.

Plage de Cua Dai 
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Publié le 11 février 2019

Nous avons pris le train de nuit à partir de Tam Coc pour nous rendre à Hué. Bien que le train menait un boucan du tonnerre de Dieu, qu’il bringuebalait d’un côté comme de l’autre et qu’il y avait présence de cafards (encore), nous avons dormi comme des bébés. Au réveil, la gentille petite famille vietnamienne qui partageait notre cabine nous proposait toutes sortent de victuailles pour le petit déjeuner. Le trajet s’est donc parfaitement bien passé.

Nous ne faisions qu’une courte halte à Hué pour visiter la cité impériale. Imposante demeure, à moitié reconstruite, elle offre un spectacle unique qui valait le détour.

Halte éclair à Hué 

Il faut dire qu’on doit presser le pas dans le voyage. Nous sommes attendus à Ho Chi Minh city pour la fête du Têt qui débute dans quelques jours et nous sommes encore loin. C’est donc tout de suite après la visite que nous avons sauté dans un taxi afin de ne pas rater le bus en direction de Hoi An. Petit détail pour ceux qui feraient un jour ce trajet, il nous a été impossible de trouver un bus direct pour Hoi An. Tous passaient par Da Nang. Mais comme Da Nang est à 30km de Hoi An, nous avons pu atteindre facilement cette dernière par un bus local. Il s’arrêtait tous les 100 mètres, klaxonnait tous les dix secondes et prenait deux heures pour compléter le trajet mais il se rendait bien à notre destination.


Petite comparaison amusante entre 2 pays visités :

Quand il fait 23°C au Vietnam, les Vietnamiens portent leur manteau et sortent le bonnet. Ils ont froid.

Quand il fait 23°C en Mongolie, les Mongoles relèvent leur tee-shirt sur leur bedaine. Ils ont chaud.

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Publié le 10 février 2019

À partir de l’île de Cat Bah, il est possible rejoindre Tam Coc, aussi appelée la baie d’Halong terrestre. Le trajet se fait en bus, ensuite en bateau et encore un bus. Ce trajet nous a permis de voir une autre partie de l’île et les parcs à huitres. Mais pas besoin de se casser la tête, l’agence s’organise pour les correspondances, on demande un billet pour Tam Coc et tout se fait tout seul.

Nous sommes un peu sortis de nos habitudes pour prendre une chambre d’hôtel plus luxueuse dans cette ville. Nous avions un joli balcon avec une vue sur les formations rocheuses de la région. Le jour de notre arrivée, il était encore tôt, on a pris les vélos de l’auberge pour explorer la région rapprochée. Les rizières sont à peine à la sortie de la ville. On a pu observer les paysans les 2 pieds dans la boue en train de repiquer les pousses de riz. On a tout de suite vu la différence par rapport au nord du Vietnam où la culture est loin d’être commencée pour cette année. Ça a pour conséquence d’égayer un peu le paysage en verdissant les plans d’eau brune. Non loin de là, il y avait une grotte, semblable mais moins impressionnante, que celle visitée au nord du Vietnam. Ses 2 caractéristiques intéressantes étaient un petit autel au Bouddha et une ouverture qui offrait une vue aussi improbable qu’imprenable sur la vallée en contrebas.

Tam Coc 

Le lendemain, nous avons loué une mob de nouveau et sommes partis sur les routes de la région. Nous avons visité le petit village de Hoa Lu, une ancienne capitale. Notre visite fut de courte durée, assaillis de toutes parts que nous étions par de prétendus agents de stationnement. C’est aussi ça le Vietnam. Cette fois notre mob étant de meilleure qualité, on les choisit mieux maintenant qu’on s’y connait, nous avons couvert une plus grande distance. Nous avons visité la montagne au dragon et la grotte du tigre. La grotte du tigre était un trou minuscule avec un tigre en béton à l’air ahuri. La montagne était sympathique, mais le dragon en béton au sommet était un peu ridicule. Certains grimpent sur les flanc de la montagne en se tenant au dragon, c’est assez casse gueule, je n’ai pas osé.

Virée en 2 roues 

Anecdote pour certain, mais événement marquant pour moi (JF), j’ai mangé une des meilleures pizzas de ma vie. Pas trop convaincu quand ils prétendaient que la pizza était cuite au four à bois, mais c’était rigoureusement exact. Pâte fine et craquante, croûte bien gonflée avec quelques bulles calcinées, on se serait cru au coeur de l’Italie. Si j’avais une aussi bonne adresse au Canada, j’y serais toujours rendu. J’étais tellement heureux que je suis allé remercier les pizzaïolli vietnamiens en personne.

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Publié le 8 février 2019

Encore en manque de la nature luxuriante et des montagnes de la région, nous nous dirigeons maintenant vers l’île de Cat Ba. Un traversier nous emmène directement de Halong vers l’île en question. Mais ça serait trop pratique que ce soit à partir du même port où nous sommes arrivés depuis Bai Tu Long. Il a fallu traverser la ville de part en part, en taxi, afin de joindre l’autre port et nous sommes arrivés 15 minutes trop tard pour la navette du matin. Nous avons attendu celle de l’après midi à lézarder sur le bord de l’eau à regarder les innombrables bateaux quitter pour la baie d’Halong.

La balade en traversier était très agréable et pourrait même remplacer une croisière si on n’a pas beaucoup de moyens. Une heure à contourner les îles sous un ciel radieux et une eau calme. De ce côté, nous sommes très chanceux, le beau temps semble nous coller au derrière depuis 2 jours, ce qui change énormément des deux derniers mois.

Une fois sur l’île, il faut la traverser pour accéder à la ville de Cat Ba. Évidemment, on nous entasse comme des sardines dans le bus, mais comme c’est pas cher et pas trop long on s’en accommode. De plus, la vue est superbe : mangroves, montagnes, forêt. On a l’impression d’être dans un petit écrin de nature.

En route vers l’île de Cat Ba 

Quel choc ce fut une fois arrivés en ville ! C’est le paradis du routard fatigué. Petite ville qui s’étend sur quelques rues en bord de mer, petits restos tendances qui offrent des plats occidentalisés sur des airs de reggae. Et là, j’entends monter les critiques, « vous allez quand même pas manger occidental tout le temps en Asie ?! » Oui, mais non, car par occidentalisé on entend un plat local mais qui est préparé avec plus de soin, avec des ingrédients de meilleure qualité. A l’extérieur de Hanoï, c’est à Cat Ba chez « Bigman » que j’ai mangé les meilleurs plats vietnamiens. Bon, ok, d’accord, j’y ai aussi mangé une excellente pizza. On combat le mal du pays comme on peut dans un voyage au long cours, le tout arrosé de bière locale à 20k dongs la pinte, ce qui est plus que raisonnable.

C’est aussi sur cette île que nous avons loué notre première mobilette. La location est d’une facilité déconcertante : « Tiens, vla ta mob, deux casques, ça fera 50k dongs, l’essence c’est dans le port à 1km d’ici, tu remets les clefs dans le bidon de plastique coupé en deux attaché à l’arbre à ton retour, merci, au revoir ». Pas de contrat, pas de vérification du permis, pièce d’identité ou passeport, rien. Et c’est ainsi que nous avons parcouru en profondeur les moindres recoins de l’île de Cat Ba. Nous avons remis notre mob à la nuit tombée avec un réservoir vide et des fesses endolories. Notre destrier était bien merdique, il consommait 10 litres au 100 kms et le siège nous burinait le popotin. Mais le sentiment de liberté d’aller et venir dans toutes les directions était franchement grisant.

Visite de l’île de Cat Ba

Le soir, chez « Bigman », c’est bien écrasés dans des bean bags que nous avons écouté le film Venom, navet hollywoodien qui semblait oscarisable ce soir là tant on était en manque de film.

Cat Ba by night 
27
janv
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Publié le 6 février 2019

Direction maintenant la ville de Halong. Le seul trajet disponible à partir de Ha Giang était par un bus de nuit avec couchette. En soi, rien de mal avec ces couchettes qui font de très confortables sièges et qui permettent de s’étendre et roupiller un peu. Mais comme tous les autres bus en cette période d’avant les célébrations du Têt, les arrêts pour embarquer les fruits, légumes, poulets, cochons et paquets divers seront très nombreux. Il faut aussi dire que la forme de vie la plus basse et la plus vile dans ce bus n’était pas les cafards qui infestaient pourtant l’habitacle, mais bien le chauffeur et le responsable du bus. De un, le chauffeur klaxonnait toutes les 2 minutes, se croyait dans une course de rallye et dépassait les autres véhicules comme si les secondes étaient comptées. De deux, le responsable du bus nous traitait à peine mieux que les cochons (vivants) qu’il empilait dans la soute. Donc, aussi bien dire que le confort de ce bus de nuit ne prêtait pas tellement au sommeil. Et c’est à quatre heures du matin que nous furent accueillis par des chauffeurs de taxi en mal d’extorquer de pauvres voyageurs perdus à la centrale de bus au milieu de nulle part. Mais heureusement qu’il y a Grab, un genre de Uber, qui permet de commander une voiture à un prix fixe et généralement raisonnable. Et malgré qu’on montrait au chauffeur de taxi qu’il chargeait juste 3 fois plus cher que Grab, il refusait de négocier. Tant pis pour lui car deux minutes plus tard on le laissait en plan en prenant place dans un taxi qui utilisait Grab.

Le lendemain, on s’était laissé un peu de temps pour visiter la ville de Halong, mais hormis une courte avenue commerçante qui s’anime uniquement le soir venu, cette ville présente peu d’intérêt. Elle est conçue pour les touristes en autobus, rien ne se fait à pied. Même l’accès au port pour les croisières est totalement inaccessible aux piétons, il faut absolument prendre un taxi ou arriver avec 30 de ses comparses dans un bus touristique.

Pour le lunch du midi, un peu las des plats vietnamiens, nous nous sommes tous laissés tenter par un hamburger à 95000 dongs (5,50 CAD), soit une fortune au Vietnam. Servi sous une cloche, cet ersatz d’hamburger fit son travail de nous changer un peu du quotidien.

Hamburger certes, mais service 3* 

C’est maintenant le temps de dire au revoir à nos amis Français, Steph et Jean-Phé qui quittent le Vietnam. Nous, on s’est réservé une croisière de luxe dans la baie de Bai Tu Long pour un prix d’ami sur Tripadvisor. Cette croisière, d’un peu moins de 24 heures nous portera dans la voisine de la baie d’Halong, la baie de Bai Tu long, un peu moins assaillie de bateaux (60 par jour contre 400), mais toute aussi intéressante pour ses formations géologiques.

Notre chambre est très luxueuse, nous avons même un petit balcon et un jacuzzi. Défiler doucement sur la baie Tu Long est une expérience unique. Les iles aux parois escarpées, caractéristiques de la région, offrent un spectacle à couper le souffle. De plus, nous avons la chance d’avoir un soleil radieux, ce qui n’est pas arrivé depuis des semaines.

Croisière dans Bai Tu Long sous un soleil inespéré 

Il y aura quelques activités ultra touristiques comme la visite du village de pêcheurs flottant et la balade en canot rustique dans les iles en passant par la démonstration d’insémination d’huitres perlières.

Au village de pêcheurs flottant  

Les repas à bord, bien que frugaux, seront excellents et préparés avec soin. Le soir, la pêche au calmar ne sera pas fructueuse mais offrira un moment de détente.

Coucher de soleil sur la baie et pêche aux calamars

Le lendemain, c’est au petit matin que nous avons visité une grotte minuscule et une plage. Nous étions les seuls au moment de la visite, du coup cela fut quand même agréable. Comme on commençait à prendre goût à cette vie de grand luxe, on nous ramenait sur la terre ferme.

Chanceux, le soleil est aussi là au réveil 
22
janv

Le lendemain, on évalue les différentes options qui s’offrent à nous pour faire la boucle des villages du nord de Ha Giang. Beaucoup le font en autonomie, à mobilette. L’avantage est la grand mobilité que cela procure, les distances relativement courtes quotidiennement permettent d’utiliser ce moyen de transport. Les inconvénients en contrepartie sont assez nombreux. Dans la montagne vietnamienne, en hiver, c’est plutôt froid, autour des 10 degrés et assez humide, il faut donc être bien équipé pour faire face aux intempéries. En plus, les routes sont assez raboteuses et peuvent être glissantes s’il pleut. Les nombreux accidents dont nous avons été témoin nous ont convaincu des dangers d’une telle expédition. De toute façon, pour à peine plus cher nous avions la possibilité de faire le trajet en SUV de luxe avec chauffeur pour les 4 jours. Nos amis Français étant également intéressés, cela réduisait d’autant les coûts par personne.

Une fois cette affaire réglée, nous sommes partis à l’assaut des paysages de la région à vélo, pour le reste de la journée. Nous avons grimpé une petite montagne qui donnait une vue imprenable sur la vallée où se niche la ville de Ha Giang. Nous avons également visité un village non loin de là. Rizières inondées, maisons sur pilotis, poulets, cochons et réunion de village bruyante respiraient l’authenticité. On pouvait entendre le conseil du village bien avant de le voir, c’était notre première expérience des ravages que peut provoquer le mélange « happy water » et karaoke. Nous ne le savions pas encore mais c’était loin d’être notre dernière.

Nous avons continué notre chemin à travers le village adossé à une montagne et au delà. Le chemin sinueux menait aux rizières cachées dans les montagnes derrières. Rendus à ce qui nous semblait être la fin du sentier, un paysan affairé à surveiller ses buffles nous appela au loin. Pas trop certain de ses intentions, bien qu’il ne semblait manifestement pas hostile, j’envoyai Aurélie en émissaire. De un, on sait bien qu’il est d’usage de ne pas s’en prendre aux émissaires, et aussi, certainement que son approche féminine aurait un effet positif. Comme de fait, aussitôt arrivée à sa hauteur, il l’entraina avec lui dans un petit chemin qui menait vers une rivière. C’est ainsi que nous avons pu voir ce joli cours d’eau qui sépare cette vallée montagneuse en deux.

Le soir, nous avons été manger dans un restaurant local recommandé par notre auberge. L’offre y est on ne peut plus locale, rien de travesti pour plaire aux voyageurs, c’est ce qu’on aime. Bien que ce resto était typiquement local, il attirait beaucoup de touristes, nous étions loin d’être les seuls sur place. En arrivant, nous avons été pris d’assaut par une meute de pré-adolescentes assoiffées de savoir et en mal de pratiquer leur anglais. Nous avons donc fait la conversation, et après une ou deux doses de philtre de bilinguisme, c’est à dire de la bière, Aurélie et moi conversions comme deux anglophones de naissance.

Autour de la ville d’Ha Giang 

Le lendemain, début de l’expédition. Nous rencontrons notre guide et pilote, Tong. Le camion est énorme, et nous avons mis les voiles avec Steph et Jean-Phé vers la région reculée du nord de Ha Giang. Nous reverrons nos amis Israéliens qu’on avait vu partir en taxi il y a deux jours lors de la panne du bus. Notre guide nous a fait visiter la grotte de Lung Khuy magnifiquement mise en valeur. La visite se fait en 45 minutes et c’est du vrai bonbon pour les yeux.

Le soir, nous avons été accueillis dans une famille Dao du village de Tam Son. Nous étions les seuls clients dans l’établissement, nous avons pu prendre notre petite bière tranquille pendant que nos hôtes préparaient le repas. Il faisait quand même relativement froid et les chambres, complètement ajourées, n’offraient qu’une maigre protection contre les éléments. Heureusement, dans ces régions les couvertures sont en espèce de polaire ultra épaisse et elles viennent en grande quantité. Le repas du soir fut divin. Décidément, c’est vraiment dans les homestays qu’on mange le mieux dans ce pays. Le tout a été arrosé de « happy water », mais quand même pas trop. Steph affirma au guide que quand même « I am not a pochetronne ». Dans les jours qui suivront, force est de constater qu’elle avait peut-être fait cette déclaration à la légère. Nous y reviendrons.

Chez les Dao

Le second jour, nous avons vu de magnifiques paysages et bien qu’il ne faisait pas soleil, les montagnes n’étaient pas cachées dans la brume. Nous avons visité la frontière chinoise, qui est sans surveillance à cet endroit. Elle fait 100 mètres et est constituée de barbelés tenus par des piliers en briques. Son centre est défoncé et le sol de terre battu témoigne que ce chemin est très fréquenté. Des avertissement sinistres avec des têtes de mort de chaque côté complètent le tableau.

Le soir, nous avons arrêté au village H’Mong de Dong Van. Nous avons rencontré des Australiens et une Allemande fort sympathiques qui ont embarqué dans le jeux du « happy water » sans se faire prier. Et après le repas, l’hôte s’empressa d’allumer la machine à karaoke et nous supplia qu’on lui chante des tubes occidentaux. Tout le monde se prit au jeux, et tout le palmares de ce que la chanson peut offrir de kitch y passa. Nous avons terminé notre prestation par quelques interprétations vibrantes de Johnny dont « L’envie ». Je crois que les échos retentissent encore aujourd’hui dans la vallée en contrebas. Entre deux performances, notre hôte et sa femme nous ont fait une interprétation de danse traditionelle. Au son d’un instrument de musique, genre de flûte cornemuse, les pas de danse se font au tapant sur les pieds de son partenaire dans un ballet assez complexe. Le filles ont été endimanchées en tenue traditionnelle et invitées à exécuter cette danse. Et c’est sans voix et fort avinés que nous sommes allés nous coucher vers 1h du matin. C’est aussi ce soir là qu’Aurélie a prêté sa doudoune en plumes à Tong qui n’avait pas été très prévoyant et qui se gelait royalement depuis deux jours. Il ne la quittera pas jusqu’à la fin du voyage.

Chez les H’Mong

Le 3ème jour nous réserva une autre journée de paysages magnifiques : routes en lacets, montagnes abruptes et rizières juchées. Toutes ces aventures ont aussi tissé des liens avec Tong qui manifeste son amitié de façon beaucoup plus tactile. Plusieurs fois, il m’a (JF) saisi par les bourrelets pour m’assoir avec lui et faire une session de calins amicaux.

Le soir, au village de Du gia, notre hébergement affichait complet. Beaucoup de touristes d’un peu partout en Europe. Le repas du soir proposait un item jusque là absent du menu, du poisson. Celui-ci était apprêté à la perfection. Comme il y a bien longtemps que nous n’en avions mangé, cela ajoutait au plaisir de le déguster. Encore une fois le « happy water » coulait à flot, plusieurs fois la marmite de distribution fut remplie. Chauds comme la braise, nous n’attendions que le signal de départ pour aller faire exploser le karaoke. Mais coutume oblige, il fallait écouter le match de foot Vietnam - Japon de la coupe d’Asie. Déjà que je ne suis pas un amateur, mais quand deux équipes nulles s’affrontent, le spectacle est d’un ennui mortel. À la fin, il eu quelques tentatives de chanter, mais les Hollandaises ne voulaient pas céder la micros. Aurélie et Stéphanie ont quand même sauvé la mise avec « Allumer le feu » qui laissa les mamies de l’auberge médusées. En plus, la chambre de Steph et Jean-Phé avait été rebookée, donc, plus de chambre pour eux. Après moult négociations et tergiversations, qui ne menaient nulle part, c’est non sans faire un joyeux vacarme pendant un bon 30 minutes, que ces derniers sont venus s’installer dans notre paillote, suffisamment grande pour accueillir tout le monde.

Chez les Tay 

La dernière journée fut marquée par un événement rare et nous sommes tombés complètement par hasard au bon endroit au bon moment. En effet, en harpentant les rues paisibles d’un petit village endormi, notre attention fut attirée par un mouvement de foule. Foule est un bien grand mot, mais 2 mobilettes, quelques mamies et une grande soeur et une petite soeur qui se pressent dans une direction, il y a de quoi qui se passe. Une fois arrivés en périphérie du village, la source de toute cette excitation s’offrit à nous. On voyait tous les hommes du village affairés à agacer les buffles pour qu’ils se battent. Ce n’était pas très difficile d'énerver ces bestiaux qui cornaient à qui mieux mieux le comparse le plus près. Il y eu même des combats à 3. Les plus faibles furent naturellement éliminés et ne restai que le plus fort, qui s’en alla halletant avec son propriétaire une fois les combats terminés. Le tout ne dura pas plus de 10 minutes et le gagnant était déclaré. Étant donné la valeur de ces bêtes on est quand même étonné qu’ils courent la chance qu’ils se blessent dans une compétition aussi futile. Mais peut-être aussi que cela permet de déterminer quel est le buffle le plus fort et aussi celui ayant le plus de valeur.

Le reste de la route vers Hagiang était très cahoteux et la place de derrière était la moins convoitée et c’est notre pauvre Jean-Phé qui s’est fait taper le popotin pendant plus de deux heures.

Nous avons mangé un dernier repas avec Thong à son restaurant familial. Sa femme nous a concocté un mi quang, sorte de soupe aux nouilles avec un peu de viande de porc, crevette, salade, herbes aromatiques et arachides que l’on mélange ensemble.

Et c’est aussi probablement très déçu que Tong redonna la doudoune à Aurélie.

Autour de Du Gia 
20
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Publié le 30 janvier 2019

Le lendemain, direction Ha Giang, trajet de bus sensé durer 5 à 6 heures. Un changement était prévu après 1 heure pour prendre un second bus. Au carrefour, personne, on roule donc à contre sens de notre direction pendant 30 kms avant de croiser notre second bus. On s’aperçoit rapidement qu’il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Le bus est rempli de marchandises et seules 3 rangées de bancs restent vacantes. Certains devront embarquer sur les genoux des autres. Le responsable n’est pas vraiment ouvert aux commentaires, mais après quelques protestations il veut bien déplacer les sacs pour que Stéphanie, une amie française croisée il y a deux jours, ne soit pas pliée en quatre sur son siège. À peine 30 minutes plus tard, on s’arrête et on nous demande de sortir, la vapeur et l’eau qui sortent de sous le bus ne laissent rien augurer de bon. Il y a avec nous un groupe d’Israéliens et 2 Coréens. On trouve refuge de l’autre côté de la route car une pluie fine commence à tomber. À cet endroit, on se fait boucaner par un nuage de fumée de sciure de bois en combustion. À un moment donné, le bus émet un grand bruit de casserole à pression qui explose, il y a de la vapeur qui sort de partout, porte, fenêtres, toit. Le bus est maintenant rendu un sauna et nos sacs sont toujours à l’intérieur. Le porte parole du groupe d’Israéliens, que cette situation énerve au plus haut point, obtient du responsable que l’on puisse sortir nos sacs avant qu’ils ne se transforment en beignets cuits à la vapeur. On attend encore et toujours et à un moment il y a comme un mouvement, mais le responsable du bus ne semble pas nous porter attention. Stéphanie, à qui on ne la fait pas, sent une entourloupe. Elle tente de rentrer dans le bus mais le responsable lui refuse l’accès. Elle nous appelle en renfort et j’alerte nos Israéliens qu’il y a un truc qui se passe. Non, c’est non, le responsable ne veut plus qu’on entre. Son plan est que l’on reste là, plantés sur le bord de la route, perdus au milieu du Vietnam. Stéphanie bien énervée force le passage sans demander son reste, on emboite le pas et le responsable ne peut plus lutter contre ce mouvement et se contraint de mauvaise foi à nous laisser entrer. Les 2 Coréens, quant à eux déclarent forfait et décident de rebrousser chemin vers la ville la plus proche. Et le bus repart, mais il ne semble pas y avoir eu de réparations qui ont été faites, on ne pourra pas aller bien loin. Comme de fait, on s’arrête 2 kilomètres plus loin dans ce qui semble être un garage. Le mécano repère le problème, l’embrayage du ventilateur du système de refroidissement ne fait plus son travail et donc tout surchauffe. Il va donc réparer la pièce qui fait défaut. Pendant qu’on attend au beau milieu de nulle part, la moindre attraction devient très intéressante. Un vendeur ambulant flairant la bonne affaire s’arrête pour essayer de vendre de son inventaire. Joyeux et propre sur lui, il est aux anges à la vue de ce groupe d’étrangers et se prend en selfie avec sa moto épicerie et chaque groupe de touristes. Pendant que ce manège suit son cours, Aurélie et moi entendons un grand bruit provenir de la route, crissement de métal sur le bitume suivi d’un cri de mort très facilement identifiable à celui du cochon. On se retourne et c’est un papi et une mamie en mobilette qui ont raté la courbe et se sont scratchés au sol. On s’empresse d’aller leur porter secours, la mamie est couchée dans la rue, elle bouge mais ne se relève pas. Le papi a bien du mal à relever sa bécane qui est alourdie par la cage avec les deux cochons à l’intérieur. Pendant qu’Aurélie aide la mamie à se redresser, moi j’aide le papi avec sa mob. La mamie est tétanisée, Aurélie tente de la calmer et je vois que les cochons aussi sont terrorisés, ils tremblent comme des feuilles. Au final, plus de peur que de mal, la mamie a mal au genou droit et a une petite égratignure à la main. Même chose pour le papi, égratignure à la main et une cage de cochons tordue.

Une heure plus tard, on remonte dans le bus et c’est de nouveau le grand départ, nous avons maintenant presque deux heures de retard. On ne fait pas 10 kms que déjà on sent que le chauffeur de bus lève le pied, on dirait que ça chauffe encore. Comme de fait, on s’arrête encore une fois sur le bord de la route. Pour le porte parole des Israéliens, c’est la goutte qui fait déborder le vase, il s’engueule à qui mieux mieux avec ce qui semble être la propriétaire du bus. Elle se cachait où elle depuis le départ ? Il demande un taxi immédiatement pour terminer le trajet jusqu’à Ha Giang. On négocie sec sur le prix, mais la dame ne semble pas être à ses premières démêlées, elle reste intraitable. En plus, elle refuse catégoriquement de nous rembourser le trajet que l’on a déjà payé. Aurélie tente aussi de son bord de convaincre le chauffeur de taxi de nous prendre tous pour un prix d’ami. À chaque fois que cela semble réussir, il jette un regard de chien piteux à la proprio qui le fusille en retour et il refuse notre offre à tous les coups. Les Israéliens partiront donc tous les trois pour 1,5M de dong, soit 85 CAD, autant dire une fortune pour le Vietnam. Mais comme on n’est pas bien loin du garage, nous avons quand même bon espoir que nous allons repartir un jour. Le bus étant plein à craquer à l’intérieur et sur le toit avec les roues qui touchent les garde-boues, on se dit qu’il doit y avoir des clients qui attendent impatiemment leurs commandes. Et c’est presque deux heures plus tard (mais quelques minutes seulement après le taxi), sous le soleil couchant que l’on repart au son de la house music à fond. Finalement, l’heure estimée de notre arrivée est révisée de 18h à 23h. On arrive à quelques kms de Ha Giang avec un bon 30 minutes d’avance, ce qui est déjà ça de gagné. Mais le bus est encore plein à craquer. Nous passerons donc les dernières 30 minutes à livrer tout le bordel qui se trouve dans le bus sous une pluie battante. Le toit était rempli de craquelins de riz et l’intérieur du bus, hormis quelques cartons, était rempli de bidons de 20 litres de « happy water ». Il y en avait 150 au final, pour un total de 3 tonnes métriques de vinasse. Ça pouvait bien puer dans le bus. Ça nous aura pris 12 heures pour parcourir 185 kms. Nous sommes donc arrivés comme prévu à 23h à notre hostel, le 10AM. Et comble de malheur, notre hébergement avait surbooké ses chambres et il n’y avait plus de place. Ils nous ont relocalisés à leurs frais en taxi à 5 minutes de là. Le temps de prendre une bière bien méritée et quelques cacahouètes, on s’est couché à 1h30 du matin.

Livraisons en autobus 
19
janv

Arrivés à Bac Ha une journée avant son méga marché du dimanche, nous mirent les voiles vers un autre marché, perdu dans les montagnes, dans le village de Can cau. Plus modeste mais pas moins animé, ce marché est pour et par les habitants de la région. Il y avait la mobilette cordonnier, la mobilette serrurier, la mobilette coiffeurs, les vendeurs de babioles, de légumes, de cannes à sucre et les restaurants nauséabonds. Le marché se tenant sur la route principale, celle-ci s’est retrouvée complètement obstruée par les bus, camions de livraisons, énormes 4x4 de luxe, buffles, mobilettes et piétons. Le responsable de la circulation, ne sachant trop quoi faire devant ce bordel se contentait de faire sonner la sirène de police de sont porte-voix.

Can Cau, dans une des vallées de Lao Cai

En périphérie, on retrouvait le marché aux cochons. Ceux-ci sont attachés dans un sac avec seulement un trou pour le groin. Pour choisir le porc, on demande au propriétaire de le sortir de son sac. On le tient solidement par les pattes de derrière et on le laisse tomber sur les pattes de devant. On admire la croupe, son niveau d’engraissement et sa vigueur car le porc hurle à la mort pendant tout le processus en se tortillant de tout son corps afin d’échapper à cet examen. Une fois le marché conclu, on met l’animal dans une cage en bambou ou en fer, on l’embarque sur la mobilette et on le ramène chez soi. Un beau cochon se vend 20k dong le kg (1,14 CAD). Dans le contrebas du marché, il y avait le marché des buffles, vendus environ 40M de dong (2300 CAD). Essentiel pour labourer la terre, cet animal fait la joie et la fierté de son propriétaire. Nous avons aussi acheté un peu de « happy water ». Une rangée de dames installées avec leur bidon de 20 litres blanc vendaient beaucoup de ce précieux liquide. On en a pris de celle qui semblait la plus populaire, mais au final, même du bon « happy water », c’est assez mauvais. À l’entrée du marché, il y avait aussi l’endroit où l’on peut se procurer un petit chien. Attachés au bout d’une ficelle, ils sont trimbalés de gauche à droite assez rudement malgré leur cris de protestations. On se doute bien qu’ils ne sont pas là à cause de leur qualité de chien de garde ou de chasse. Et tout au fond du marché, planqués dans le stationnement à mobilettes, s’échinant sur leurs instruments, les vendeurs de flûtes flutiotaient joyeusement au grand dam de leur voisins.

Au marché de Can Cau, marchands divers 

Le soir venu, de retour à Bac Ha, avait lieu le « night market », sorte d’événement sensé galvaniser les foules pour le marché du lendemain. Divers talents locaux s’y produisaient où danses et chants traditionnels étaient à l’honneur. Nous avons quitté les lieux quand un jeune prodige nous a fait saigner les oreilles avec du hip hop vietnamien.

Le marché du lendemain ressemblait beaucoup au marché de Can Cau mais en plus structuré. Fait un peu troublant, on avait cru apercevoir un combat de coq à Can Cau, alors qu’à Bac Ha, cela s’est déroulé sous nos yeux.

Sur le marché de Bac Ha 
14
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Publié le 27 janvier 2019

Sapa, notre première incursion dans la région mythique du nord du Vietnam. Froide en cette période, son paysage montagneux avec ses villages isolés dans la brume offre un spectacle irréel. La vie y est rustique, rude même, mais les villageois sont accueillants et chaleureux. Cette région est à découvrir, elle ne se révèle pas d’elle même, les guides touristiques offrant au mieux une vue superficielle des subtilités de ce territoire. Nous n’allions passer que deux jours dans cette ville, après avoir visité un village complètement gangrené par le tourisme. Mais ça aurait été une grave erreur d’en rester là. Le village de Lao Chai est un monument à la mémoire du côté obscur du tourisme. Ce village est une enfilade de restaurants et de homestays pris d’assaut quotidiennement par une horde de touristes qui se suivent à la queue leu leu dans ses rues étroites. Les femmes Hmong ou Dzaos et les enfants en habits traditionnels tentent à tout prix de vendre leur artisanat aux touristes agacés par ce flot incessant. Ce village n’a plus rien de traditionnel, le tourisme l’a corrompu jusqu’à l’os. Touristes comme habitants y sont perdants. Ce village est une exception, mais sa popularité laisse l’impression qu’il est la norme.

Autour de Sapa vers Lao Chai 


Au dessus de Cat cat 

Heureusement, nous sommes tombés un peu par hasard sur Sapa O’Chau, une agence de voyage qui travaille avec les minorités pour organiser des treks touristiques « équitables ». C’est ainsi que nous sommes partis deux jours dans les montagnes brumeuses et glaciales au contact des minorités et de leur mode de vie. Une petite boucle d’un trentaine de kilomètres à pieds nous a fait traverser rizières, sentiers glaiseux et villages endormis. Nous avons croisé des villageois affairés à leurs tâches quotidiennes et aussi à la préparation de la fête du Têt. Le pêcher en fleur, abondant dans ces montagnes, est coupé et attaché tant bien que mal sur la mobilette pour être vendu en ville. Les cochons bien gras sont ficelés dans du bambou et transportés vers la ville également. Nous avons aussi rencontré un grand nombre de mères poules avec leur couvée, canards dandinants, buffles paisibles ruminant dans la rizière, porcinets en cavale à flanc de montagne, chats et beaucoup de chiens. La pause du midi laissa entrevoir le quotidien du microscopique village de Phin Ho. Il devait faire aux alentours de 8 degrés, on ne voyait pas à deux pas tant il y avait de la brume. Notre guide préparait le repas dans ce restaurant qui aurait aussi bien pu passer pour une basse cours. Les canards et les petits poulets allaient et venaient pour becqueter ici et là des miettes ou pour faire une pause et se réchauffer près du feu. Les villageois s’arrêtaient pour boire un thé et prendre quelques bouffées de la pipe à eau communautaire à partir de la réserve de tabac offerte sur la table basse. Le repas fut fameux : nems, légumes bouillis, omelette, porc sauté accompagné de riz. Notre guide sait y faire.

Après avoir crapahuté dans les rizières et pataugé dans l’épaisse glaise toute l’après midi, c’est rompu de fatigue que nous sommes arrivés au village de Suoi Thau dans notre homestay. Habitation rustique aux murs en béton et au toit ajouré afin d’y laisser s’échapper la fumée du feu qui brûle au centre de la pièce à même le sol. Notre hôte s’empresse de nous faire un petit casse croute pour tromper la faim et le froid qui nous transperce. Une belle platrée de frites chaudes et craquantes dans ces montagnes représente un luxe fort apprécié. Le repas du soir fut excellent, les spécialités comme les nems, tofu à la tomate, porc à la citronelle, radis blancs vapeur, légumes du jardins bouillis et riz, le tout arrosé de plusieurs tournées de « happy water », un incendiaire alcool de riz distillé sur place. Tout ce qui se trouvait sur cette table avait été récolté, élevé et préparé sur la ferme du propriétaire, à 10 mètres de là.

Dans les montagnes de Sapa 

Nous avons également pris un tour gourmand dans la ville avec l’agence Ethos, elle aussi aux valeurs centrées vers le bien être des minorités de la région. L’offre des restaurants à Sapa est très monotone, axée sur la même formule, elle s’adresse à une population touristique qui n’aime pas le risque et l’originalité. Grâce à cette agence, nous avons découvert la truite d’élevage servie en sashimi avec les délicieuses herbes aromatiques vietnamiennes, le crabe de rizière servi entier, sans sa carapace, croustillant et parfumé, les grenouilles sautées avec du bambou, l’oeuf de canard fécondé et le fameux dessert Che thap cam. Ce dernier est un mélange de boules de tapioca, graines de lotus, haricots rouge, riz gluant sucré arrosé de lait de coco, de chair de noix de coco grillé et de glace pilée. C’est fondant, coulant, craquant, sucré et délicatement parfumé, on en redemande !

Gastronomie locale 

C’est aussi à Sapa que nous avons mangé, pour la première et dernière fois nous l’espérons du canidé, de la famille canis sp, soit nul autre que notre animal de compagnie favori et meilleur ami de l’homme, le chien. Cette viande de « porc » sautée n’avait ni la couleur, ni la texture que nous connaissons. Nous avons même demandé confirmation au restaurateur, il affirmait qu’il s’agissait bien de porc. Mythe ou réalité, les comparses à quatre pattes croisés au retour nous ont été plus hostiles qu’à l’habitude, l’un d’eux a bien failli manger une salade de cailloux de notre part pour calmer ses ardeurs.

10
janv
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Publié le 22 janvier 2019
Hanoï en vrac

Hanoï n’est pas notre ville préférée. Néanmoins, nous y avons trouvé des lieux intéressants. Les incontournables pour tout voyageur sont : les marionettes aquatiques, le musée d’ethnologie, le vieux quartier et son train qui le traverse et le lac Hoan Kiem où l’on retrouve l’île du temple Ngoc Son.

Nous avons bien aimé le spectacle de marionnettes, bien que cela ait le potentiel d’être kitchissime à souhait. Les histoires sont simples et ne pas comprendre la narration en vietnamien n’enlève rien au plaisir. Les marionnettistes sont talentueux et le fait que cela se déroule à fleur d’eau donne un aspect plus dynamique avec l’eau qui gicle et éclabousse au gré des courses folles. Il y avait même une animation pyrotechnique. Et pour ajouter à la qualité de la prestation, les musiciens jouaient en direct.

Les marionnettes aquatiques 

Le vieux quartier est intéressant parce qu’il est un peu plus animé et beaucoup plus propre que le quartier où nous séjournons. Ça se bouscule et ça klaxonne à fond. Il faut avoir des yeux partout pour avancer et voir tout ce que la ville a de petits détails singuliers. Les marchands s’entassent dans les ruelles et il y a parfois 3 rangées de commerçants. Une voie ferrée le coupe en deux et quelques fois par jour un train y passe. Cela oblige les gens à dégager la voie et rentrer les jambes sous les tables des cafés tant il passe près des commerces.

Dans la « rue du train » 

Le temple Ngoc Son renferme une énorme statue en bronze d’une tortue célèbre. Celle-ci aurait donné une épée magique aux vietnamiens pendant la guerre avec la Chine en l’an 1400 et serait retournée avec son présent au fond du lac une fois la guerre terminée. La représentation de la bestiole la montre avec un regard tendre et un peu louche.

Le temple Ngoc Son et le pont rouge 

Le musée d’ethnologie est fascinant. C’est une véritable mine d’informations. La population du Vietnam est composée d’un grand nombre d’ethnies aux coutumes très différentes. Il est intéressant avant de partir à l’aventure dans ce pays de comprendre un peu comment se découpe cette mosaïque culturelle. Le musée d’ethnologie est l’endroit idéal pour s’initier ou approfondir ses connaissances à ce sujet.

Au musée d’éthnologie 

Nous avons aussi visité le musée de la guerre, mais le ton propagandiste dans les descriptions diverses qu’on y retrouve choque un peu. Par exemple, lors de la description d’un lance-flamme, est-il utile de rajouter que celui-ci en particulier a servi à anihiler 200 parachutistes impérialistes américains ? Étrangement, nulle part dans ce musée il n’est fait mention des conditions de vie des militaires ennemis dans les prisons vietnamiennes. Le seul fait intéressant dans ce musée fut de retrouver un M-113 ravi aux troupes américaines pendant la guerre. En effet, JF a passé des semaines entières lors de ses entrainements militaires à se faire balader dans cette boîte de conserve.

Au musée d’histoire militaire du Vietnam 

Attirés par une annonce d’un tour de moto gratuit dans la ville sur les réseaux sociaux, nous nous sommes laissés tenter. Le fait de rouler en scooter au milieu du trafic hallucinant de Hanoï était une expérience en soi. Nous nous sommes aussi baladés sur l’île verte, un écrin de nature à 2 pas du centre ville où sont cultivés bananes, choux et autres produits de subsistance. Après le tour, nous avons été harcelés par cette agence car nous n’avions pas donné la note parfaite de 5 étoiles sur 5 dans TripAdvisor. Déjà, ils insistaient lourdement pour qu’on laisse une évaluation, ce qui dans mon cas était déjà une raison de ne plus donner la note parfaite. De plus, ce tour allait être vendu assez cher et pour une prestation somme toute assez amateure. Donc, une note de 4/5 était déjà très généreuse. En gros, ça voulait dire « vous pouvez faire mieux les amis ». Cela ne leur a pas plu, mais pas du tout et j’ai tout simplement retiré ma note pour avoir la foutue paix. Enfin, libre à eux de croire qu’il est crédible d’avoir uniquement des notes de 5/5 avec plus d’une centaine d’avis. Si les clients ne flairent pas l’arnaque, c’est qu’ils méritent d’être arnaqués.

Petit tour de scooter dans Hanoï  
8
janv
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Publié le 19 janvier 2019

C’est après avoir pris 4 autobus, 1 avion puis 1 autre autobus que nous sommes arrivés dans la trépidante capitale vietnamienne : Hanoï. Dès la sortie de l’aéroport, nous rencontrons plus de touristes occidentaux que pendant tout notre voyage en Chine. Le Vietnam est beaucoup plus touristique que la Chine. Cela vient avec ses avantages, plus facile de s’y faire comprendre dans la langue de Shakespeare, infrastructures mieux développées, mais vient aussi avec sa flopée d’inconvénients qui selon moi annule, et de loin, les effets positifs, mais ça c’est moi (JF).

Notre auberge nous conquis sur le champ : petite musique vietnamienne, déco originale et tranquilité. Le Hanoïan Backpack Hostel, c’est l’endroit idéal pour rester au ralenti quelques temps. Nous allons y passer 2 jours sans sortir. Le personnel venait nous voir pour nous proposer de la bouffe, que nous acceptions. C’est là que nous avons apprécié nos premiers plats vietnamiens aux saveurs bien différentes des saveurs chinoises. Nous nous sommes régalés des petits rouleaux à la viande, soupes pho, poisson au caramel mais surtout cafés aux oeufs. Comment avons nous fait pour vivre sans ? Imaginez une meringue onctueuse sucrée au lait concentré et qui se mélange délicatement au café. Un pur délice !

Quand nous avons finalement décidé d’aller explorer la ville, le jeune homme à l’accueil n’en revenait pas et n’avait de cesse de nous demander « But, why ? ».

Notre petit havre de paix : Hanoïan Backpack Hostel

À la recherche de sorties pour visiter Hanoï, nous avons trouvé sur une plateforme des activités un peu hors des sentiers battus. Mais comme cela était proposé sur les réseaux sociaux, les utilisateurs pouvaient interragir avec le publicitaire. Certains semblaient comblés des propositions, d’autres s’en moquaient, mais si bien que j’ai cru pertinent de vous rapporter ici ces activités qui selon moi résument un peu le côté moins glamour de Hanoï.

  • Visiter des marchés de viande de chat et de chien,
  • Admirer des plans d’eau noséabonds jonchés d’immondices,
  • Manger de la nouriture et prier qu’elle ne soit pas bourrée d’agents de conservation et risquer l’empoisonnement alimentaire,
  • Apprécier les chauffards à moto qui changent de voies sans avertir, qui vous foncent dessus, montent sur les trottoirs en sauvage et tournent au feu rouge,
  • Pourrir le trottoir avec des déchets de table à un restaurant qui a envahi cet espace qui lui est sien tout en bloquant le passage aux piétions,
  • Faire réparer son iPhone dans un Apple store authentique parce qu’il y une statue de Steeve Jobs dans sa vitrine,
  • Se sentir valorisé quand vous refusez d’acheter des biscuits de riz à une mamie et qu’elle vous houspille.

Voilà pourquoi on a finalement décidé de sortir de l’auberge mais en suivant un circuit plus traditionnel ...

7
janv

Notre voyage est fait de contrastes. Entre la Mongolie et Hong-Hong, on est passé du pays avec la plus faible densité de population au monde (1,9 habitants au km2) à un des territoires les plus densément peuplé au monde avec une densité de 6 357 habitants au km2 (la ville abrite le lieu le plus densément peuplé de la planète : Mong Kok, près de sept millions d'habitants s'entassent sur 1 092 kilomètres carrés).

Contraste aussi entre Chine continentale et Chine anglaise ou portugaise. Le concept « un pays, deux systèmes » est bien présent. Mais pour combien de temps encore ? Dans 30 ans, l’entente sino-britanique prendra fin et le modèle de développement économique capitaliste ainsi que les droits et libertés des habitants de ces 2 régions administratives spéciales de la République populaire de Chine sera mis en péril.

Au vue des tensions diplomatiques entre la Chine et le Canada nous aurions préféré;terminer notre voyage dans l’Empire du milieu sur une note un peu moins stressante.


1. Notre voyage à Hong-Kong en chiffres :

  • Voyage du 30 décembre 2018 au 5 janvier 2019
  • Nombre de jours à Hong-Kong = 6,5 jours
  • Température = entre 8°C et 23°C
  • Budget moyen = 185 $ CAD / jour / personne


Ce qu’on a aimé à Hong-Kong :

+ les ballades en Star ferry, bus impérial ou tram pour en prendre plein la vue

+ la proximité de la mer partout et les plages où se tremper les pieds

+ la facilité de se déplacer et l’efficacité des transports qui vous emmènent dans les moindres recoins

+ les rues consacrées aux piétons pour le Nouvel An

+ le feu d’artifice énorme dans le port Victoria


Ce qu’on a moins aimé à Hong-Kong :

- les détritus et décharges sauvages dans les coins plus reculés

Hong-Kong 

2. Notre voyage à Macao en chiffres :

  • Voyage du 5 au 7 janvier 2019
  • Nombre de jours à Macao = 1,5 jours
  • Température = entre 18°C et 23°C
  • Budget moyen = 184 $ CAD / jour / personne


Ce qu’on a aimé à Macao :

+ le mélange de culture sino-portugaise

+ les pastels de nata tout chauds et leur croute bien feuilletée et craquante

+ les petits sablés aux amandes de Macao

+ jouer aux machines à sous et se rappeler ses jeunes années


Ce qu’on a moins aimé à Macao :

- l’invasion des nouveaux casinos gigantissimes qui nous font perdre la tête

Macao 

Vive Hong-Kong et Macao !

Prochaine étape au Vietnam !

6
janv
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Publié le 17 janvier 2019

D’abord, le transfert de HK vers Macau nous a permis d’utiliser les services de la navette ultra rapide qui traverse l’estuaire de la rivière Zhujiang. Les douanes sont une formalité, le pays est très ouvert aux étrangers qui veulent venir y dépenser leur fortune. Nous restons au luxueux hotel Royal Macau, sur les hauteurs de la vieille ville. La chambre est incroyable et le personnel tout dévoué et efficace, ce qui est assez rare de voir en même temps.

Tout d’abord, il faut savoir que Macau est un ancien territoire portugais, comme HK était sous contrôle anglais avant. Les conséquences sont donc que les annonces publiques et noms de rues sont bilingues chinois - portugais, c’est assez inusité. De plus, il y a une culture résolument portugaise dans l’offre des restaurants ainsi que dans l’architecture de la vieille ville. Le premier soir, nous nous sommes précipités dans un restaurant typiquement portugais chinois. On y sert le poulet rôti à la portugaise accompagné de pain et de fromage et les fameuses sardines grillées, qui ici sont frites. Et on fait descendre le tout avec la cuvée du patron, un bon rouge portugais qui tache. Les papis chinois, au lieu de siroter le thé, dans ce resto sirotent leur verre de rouge que l’on sert rempli jusqu’à ras bord.

Resto portugais A Vencedora 

On ne pouvait pas non plus passer à côté de la chance de visiter les fameux casinos. Nous sommes donc partis vers un des casinos les plus anciens : le Grand Lisboa pour tenter notre chance. Première constatation, il y a beaucoup de jeux de table, on reconnait le black jack et le poker, mais un autre nous est inconnu. Il semble très populaire car des masses de chinois se rassemblent autour des tables et l’ambiance est survoltée. Les joueurs ont un comportement très étrange, au moment de recevoir leur cartes, ils s’adonnent à tout un manège afin, semble-t-il, de s’attirer le bon sort. Ils frottent énergiquement les cartes sur le tapis, les regardent en cachette, les tournent et retournent dans tous les sens, tant et si bien que les cartes s’en retrouvent complètement tordues. Le tout se déroule sous le regard blasé des croupiers qui attendent patiemment que le manège se termine. Une fois les cartes dévoilées, elle sont lancées au croupier. Nous n’allions comprendre que plus tard les raisons derrière tout ce cinéma.

Casino El Gran Lisboa 

Le lendemain, nous avions rendez-vous avec Jane, une hôte servas qui nous fit découvrir les petites merveilles cachées ici et là dans la vieille ville, notamment les meilleurs pastel de Nata.

Temples et églises, Macau entre Chine et Portugal 

Nous sommes également partis à la découverte du vieux quartier de l’île de Taipa. Dans cette partie, on se balade le nez en l’air dans ces rues étroites à l’architecture portugaise. On se laisse tenter par les biscuiteries qui font déguster la vaste gamme de leurs produits, dont le fameux biscuit aux amandes de Macau.

Dans le vieux quartier de Taipa 

C’est aussi sur cette île que se sont installés les nouveaux méga-casinos dont l’architecture est copiée à l’identique sur ceux de Las Vegas. Le Parisian, le Venetian, le Galaxy, autant de noms pompeux qui laissent entrevoir leur démesure. Il faut savoir que les asiatiques sont de bons parieurs, le chiffre d’affaire des casinos de Macau tournait autour des 49 milliards USD en 2013, en comparaison, celui de Las Vegas était de 6 milliards USD...

Première visite, le Galaxy, est, comme son nom l’indique, un endroit assez vaste. Une fois entré, bonne chance pour trouver la sortie. La section casino est également immense, beaucoup de jeux de table, encore et toujours ce jeux étrange dont on connait maintenant le nom, le baccarat. Petite leçon d’histoire. En 2015, Macau connu une période plus basse, mais le baccarat ne perdit pas de sa popularité, tant et si bien qu’on peut dire que ce jeu a sauvé la mise pour l’industrie des casinos. Donc, bien que cela soit totalement inutile et le fruit d’une superstition débordante, le fait de détruire les cartes est toléré chez les joueurs.

Nous sommes ensuite aller visiter le Venitian. Encore là, la démesure est au rendez-vous. La cours des boutiques est décorée pour donner l’impression que nous sommes dans les rues de Venise. Plafonds peints pour simuler le ciel, éclairage diurne, gondoles et gondoliers chantant, on s’y croirait. Mais nous commencions à être bien fatigués de marcher dans ces lieux immenses et on recherchait désespérément un coin pour se reposer un peu. En demandant notre chemin à un comptoir d’information, on nous dit qu’on pourrait trouver ce qu’on recherchait à la salle familiale. Il fallait savoir où elle se trouvait, mais une fois rendus sur place, on a pu bien se poser. Un endroit hors du temps, paisible, loin des tumultes criards du casino. La salle familiale accueillait au moment de notre visite, deux petites familles tranquilles.

Les casinos dominant le vieux village de Taipa 
5
janv


L’art urbain à Hong-Kong 

Direction l’ouest sur l’île de Lantau, plus précisément le port de Mui Wo. Une traversée de 45 minutes en bateau, que nous apprécions tant à Hong-kong. Il règne sur cette île un air de je-ne-sais-quoi qui la rend différente. Déjà, elle héberge le célèbre Bouddha de Tian Tan, qui confère à cette île un aspect mystique pour les hongkongais. Nous sommes à moins de 20 kms de la métropole la plus densément peuplée de la terre, l’aéroport international et Disneyland sont de l’autre côté de l’île et ici les vaches paissent en toute quiétude. Les villes et villages de cette île semblent désertés, plusieurs cabanes dans les bois sont abandonnées. Un petit sentier de 8 kms nous fera traverser les endroits les plus isolés que nous ayons vu dans les îles de Hong-kong. Malgré tout, un hameau en apparence anodin semblait être habité par une population d’expats biens nantis. Les belles grosses voitures ne manquaient pas lorsque nous attendions le bus.

Lantau Island, c’est aussi ça Hong-Kong

Rendez-vous en fin de journée avec Brenda, notre hôte Servas qui nous offirt une soirée de son temps afin de nous faire découvrir des parties méconnues de Hong-Kong. C’est d’abord dans un resto prisé des hongkongais et inconnu des touristes que débute notre soirée découverte. Nous allons ainsi déguster des plats signature de cet établissement. Le plus particulier était le plat de boeuf. Recouverte de pannure et frite, cette pièce de viande moitié viande, moitié gras fond dans la bouche. Le gras se mange, bien entendu, et sa texture est moelleuse et fondante. Le contraste avec le craquant de la croute est tout simplement divin. Évidemment, on ne pouvait pas passer à côté de l’oie rotie, autre spécialité de cet établissement. C’est repus que nous avons marché une heure dans la ville avant de pénétrer dans un énorme centre d’achat. Les boutiques étaient fermées mais cette immeuble est tellement grand qu’il sert de passage pour atteindre différentes parties du quartier. Nous sommes grimpés au sommet pour observer la vue sur Kowloon et écluser une bière dans un bar où le DJ faisait jouer de l’électro swing.

En balade avec notre nouvelle amie Brenda 
3
janv
3
janv

Une autre journée d’envol de drône pour JF. Cette fois direction l’île Lamma. Nous accostons au port de O Tsai, très prisé des touristes à en croire la horde qui débarque en même temps que nous. On remarque qu’un certain effort a été déployé pour rendre ce village accueillant. Propre, mais pas trop non plus, boutiques de souvenirs à tous les deux pas, la route principale est une longue enfilade de petits restaurants. La plupart sont assez modestes et offrent des spécialités locales, principalement des fruits de mer. Malgré la présence de la mer à quelques mètres de là, les prix sont rédhibitoires car tout est importé. De toute façon, nous n’avons pas l’intention d’y faire des racines, notre plan est de traverser l’île à la recherche d’un coin tranquille afin d’y croquer des images aériennes sans être dérangés. On prend donc le chemin de Sok Kwu Wan, de l’autre côté de l’île, où un autre bateau fait la navette vers Hong-kong. Ici, pas de route, on se déplace à pied ou à vélo sur d’étroits sentiers bétonnés. Le paysage est mignonnet, la forêt, la côte, la plage, sont autant d’endroits qui révèlent leurs charmes au gré de notre randonnée. Par contre, on se rend vite compte qu’il va falloir marcher longtemps pour échapper à la vue de l’énorme usine électrique au charbon. Cette dernière, avec ses 3 cheminées lugubres, est visible de toute la partie ouest de l’île.

Enfin, une plage isolée permettra à JF, encore nerveux de voler son engin, de s’adonner à un peu de photo aérienne. Plusieurs autres point de vue tout au long du chemin permettent d’apprécier le paysage de l’île.

Le village de Sok Kwu Wan a une offre de restaurants plus guindés que notre village d’arrivée. La formule ici est de choisir dans une poissonnerie adjacente au restaurant, le poisson ou le crustacé de nos rêve, de le peser et de le faire apprêter. Cette formule, bien que très intéressante, a pour effet de multiplier le montant de la facture sans pour autant garantir la qualité gustative du plat. Nous ne nous laisserons donc pas tenter.

Sur l’île de Lamma

Aujourd’hui, direction le wet market d’Aberdeen pour y faire des emplettes pour notre cours de cuisine avec Edith. Le marché est grouillant d’activité, les locaux sont occupés eux aussi à faire leurs courses pour le repas du midi. On retrouve une belle sélection de viande à la boucherie, la poissonerie exibe des carasses de poissons sanguinolentes fraîchement dépecées, le coeur du poisson bat encore tellement c’est frais. On y retrouve les coques, couteaux, crabes, anguilles et crapauds d’usage. Arrivés chez Edith, nous préparerons un poisson frit sauce aigre-piquante, des siu may porc-crevettes et des aubergines braisées. Le truc à retenir de tout cela est que le wok est le meilleur réceptacle pour y frire un poisson. Il utilise peu d’huile et permet de retourner le poisson facilement sans éclabousser de l’huile brulante partout.

Marché et cours de cuisine avec Edith

A la fin du cours, la journée étant encore jeune nous avons mis le cap en taxi (fait rarrissime) vers l’est en direction du village de Stanley et son petit marché. Qu’on se le tienne pour dit, ici c’est Français, et il n’a pas fallu longtemps pour entendre résonner dans l’air un accent bien connu. L’extrémité de la baie a été épargné par le béton et un joli cap de roche rougeâtre cache un petit temple. La ville est mignonne et assez cossue, les restaurants aux enseignes européennes sont légions. Nous ferons une balade dans un sentier qui traverse le Ma Hang Park et vers une plage tranquille où JF pourra exécuter quelques vols.

Le retour de Stanley sera épique à bord d’un bus royal sur une route étroite et sinueuse le long d’une falaise. Les croisements avec les autres véhicules devaient se faire au ralenti et les branches des arbres frappaient violemment aux fenêtres. Bien assis au premier rang du second étage, Aurélie et moi ne manquions rien de toute l’action.

Au sud de Hong-Kong, à Stanley

Second cours de cuisine à Hong-Kong. Chez Bill de Pots and Pans, ça ne rigole pas. Menu avec pas moins de 5 recettes, cuisine professionnelle géante avec fours à vapeur, fours à pâtisserie, plans de travail énormes et des assistantes. JF capotait grave. Au menu, poulet juteux cuit au bouillon, brioche craquante au poivre, brioches vapeur cuites de deux façons, porc sauté et crevettes aux deux ails. On s’est encore régalé.

Cours de cuisine avec Bill de Pots & Pans 
1
janv
1
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Publié le 13 janvier 2019

De retour du vol inaugural du drône, nous avons juste le temps de souper avant le réveillon. Aurélie propose un plat facile et rapide à préparer à l’hôtel : une soupe ramen. Alors là, JF a trouvé que c’était quand même un peu trop basic pour le dernière repas de l’année, déjà qu’on n’avait pas de champagne.

Impressionnés par la vue du port Victoria 

Le soir, nous avions rendez-vous avec une membre Servas, Polly, afin de célébrer l’arrivée de la nouvelle année. Attention, en cette soirée de réveillon, la météo nous avait mis en garde. Il allait faire très, très froid : 13°C. Les manteaux Canada Gouse et les bonnets étaient de sortie tandis que nous avions une petite pensée pour nos amis Canadiens qui auraient rêvés d’un tel froid. Cela ne nous a pas empêché de grimper au Peak pour observer d’en haut les feux dans le port Victoria. La vue était à couper le souffle avant même que les festivités ne commencent. Et quand les dizaines de millions de dollars ont pété en 10 minutes, ça a fait son effet. Les bombes étaient lancées 8 de large et le ciel s’est illuminé sans interruption.

N’étant pas les seuls qui avons eu l’idée de grimper dans les hauteurs, il nous faudra attendre 1h30 le bus qui nous redescendra de notre perchoir. La police a bien essayé de convaincre tout le monde de prendre le cable car mais il restait encore une foule conséquente d’irréductibles. Et alors que les bus se succédaient toutes les 30 minutes au début, nous avons vu arriver pas moins de 6 bus en même temps dans l’hystérie générale. Il est à parier que certaines personnes bien connectées ne voulaient pas passer la nuit ici et ont fait des appels pour que la place soit vidée au plus vite.

Nous avons fait une tentative pour aller prendre un verre dans le quartier des bars, Lan Kwai Fung. En cette soirée de festivités à cette heure tardive, la foule envahissait toutes les rues qui s’y rendait, il était impossible d’y pénétrer. Les policiers orientaient le trafic de piétons en sens unique pour fluidifier les déplacements dans les rues. Mais malgré tout, la marée humaine était trop dense. Et c’est fourbu et complètement à jeûn, que nous sommes rentrés aux petits heures à Koolown, dans notre microscopique chambre d’hôtel.

Réveillon sur les hauteurs de Hong-Kong au Peak 
30
déc
30
déc
Publié le 12 janvier 2019

Ça y est, nous avons quitté la Chine continentale. Ici, à Hong-Kong, c’est vraiment pas pareil. Déjà, il faut passer une frontière et remettre au douanier chinois le petit papier jaune gardé précieusement depuis notre entrée au pays. Là, des madames en uniforme repèrent les touristes qui ont l’air un peu blafard et leur collent un thermomètre dans le front. Les enfants, eux, sont tous contrôlés sans exception. Ceux qui échouent le test bifurquent aussitôt dans la salle de quarantaine. Pour le passage de l’immigration, aucun tampon n’est apposé, on reçoit seulement un petit papier et circulez !

Première impression, Hong-Kong ressemble à New-York mais les badauds sont Chinois, les voitures roulent à gauche et les bus sont impériaux. Ici, presque tout le monde parle anglais et tous les menus sont traduits. On a retrouvé l’anonymat dans la foule des autres touristes et la pression est retombée d’un coup. Le $ de Hong-Kong (HKD) a remplacé le Yuan (CNY) et quand tu mets la monnaie dans ton porte-monnaie tu as l’impression d’avoir un trésor. Les pièces sont énormes, dentelées et pèsent super lourd. Le billet le plus gros est un 1000 HKD quand en Chine continentale il était de 100 CNY et qu’il y avait des machines pour identifier les faux partout. Les prix sont bien sûr gonflés à bloc et la brioche qui coûtait 0,50$ à Guangzhou et rendue 3,40$, la soupe est passée de 3,60$ à 7,80$ mais le prix du café, par contre, a diminué de moitié. La SIM de China Mobile ne fonctionne plus et JF a donc enrichi sa collection d’une SIM China mobile Hong-Kong. C’est aussi le retour de Google maps, Youtube et autres sites utiles ou pas tels que Facebook et Instagram. Pour ce qui est des milliers de travailleurs qu’on croisait dans la rue, disparus (les balayeurs et jardiniers). Bye, bye, aussi les militaires dans le métro, les scanners et les bunkers anti-bombe.

Notre minuscule chambre pour 3 jours dans le quartier de Tsim Sha Tsui. 250$ CAD la nuit, cafards inclus !

Le soir de notre premier jour à Hong-kong, on décide d’aller tâter le pouls de la ville. En cette avant veille du jour de l’an, les rues sont bondées. Entre les touristes aux valises gigantesques qui marchent trois de large, les piétons qui louvoient au ralenti le nez planté dans leur portable et les files interminables devant les restaurants, il faut pas être pressé ! On profite donc du paysage et on se laisse imprégner par l’atmosphère électrisante de la ville. Nous allons d’abord en direction du Victoria harbourg et embarquons pour une traversée du bras de mer qui sépare l’île de Hong-kong du continent. Le Star ferry est définitivement le moyen de transport le plus branché de Hong-kong. Il permet pour quelques HKD de faire une balade sur l’eau et de profiter d’une vue imprenable des deux rives. De jour comme de soir, c’est un plaisir sans cesse renouvelé.

Victoria Harbour 

Cette traversée avait pour but d’aller au magasin phare de la société DJI. Fleuron de la technologie chinoise, la société DJI fait un peu penser à Apple dans son approche. Equipement de grande qualité, design léché, conception ingénieuse et bourré de technologie dernier cri, leurs produits sont au top. C’est à la recherche d’un drône compact et abordable que nous avons rendu une visite à cet établissement. Mais la maison mère ne pratiquant pas la négociation des prix, nous mirent le cap vers des cieux plus cléments pour notre portefeuille. Et c’est de retour sur le continent que nous découvrirent ce qui deviendra le QG de JF : la suite Simcity. Imaginez six étages de microscopiques boutiques qui vendent des produits de photographie et d’électronique de pointe. Les marques et les modèles les plus prestigieux s’y retrouvent, de quoi dépenser facilement 4 fois le contenu de son compte de banque et d’alourdir un peu plus le sac à dos. Et c’est dans cet endroit de rêve que JF pu négocier son drône pour près de 1000 HKD de moins (soit 170 CAD ou 112€).

Hong-Kong, premier contact 

Le lendemain devait forcément être le baptême de l’air du drône et de son pilote. C’est en quête d’un emplacement où le vol est permis et à l’abris des regards que nous mirent le cap vers Nai Chung. Petit village en bord de mer, cet endroit est prisé des aficionados du cerf-volant. Nous avons pu en observer avec leur accoutrement un peu étrange, tenter tant bien que mal de faire voler leur cerf-volant. La technique consiste à accrocher un cerf-volant en papier de soie, de taille relativement modeste, et de le faire virevolter frénétiquement le plus loin possible. Pratiquement incontrôlable, ce manège prend fin quand le cerf-volant s’empêtre dans les branches d’un arbre ou que la fine ficelle qui le retient ne cède. La quantité phénoménale de cadavres de cerf-volants dans les arbres aux alentours confirmait cette façon de faire. Ensuite, on rembobine ce qui reste de fil avec un système ingénieux de glissières accroché au devant du pantalon, on attache un nouveau cerf-volant et c’est reparti pour un tour.

Le vol inaugural de JF se passa bien. Nous avons croisé un autre pilote de drône avec qui nous avons pu échanger des informations sur les meilleurs endroits où voler dans les différentes îles.

À Nai Chung, paradis des cerfs-volants et premier pilotage de drône pour JF. 

Dans le métro de Hong-Kong, c’est encore l’efficacité à la chinoise. Toutefois, on observe des comportements qui étaient complètement absents, banis (punis ?) en Chine continentale : courir pour attraper son métro ou bloquer les portes. Je parierais que l’efficacité du métro est moindre à HK. Ceci dit, on est loin des métros nord américains.

Dans le MTR, métro de Hong-Kong. Propre, efficace, économique. Tout ce qu’on aime.
29
déc
29
déc

On désigne la Chine « continentale » par opposition à Hong-Kong ou Macao. Ces dernières sont de nouveau des villes chinoises après des années de contrôle étranger mais leur statut demeure particulier. Il existe de nettes différences (que nous détaillerons plus tard), c’est pourquoi, elles constituent des destinations à part dans notre voyage.

C’est drôle comment on aime arriver en Chine continentale et comment on a hâte de la quitter après 2 semaines. Ça nous avait déjà fait ça lors de notre première visite. Le contexte de ce dernier voyage est particulier du fait des tensions diplomatiques avec le Canada. Pour autant, nous n’avons jamais vécu de désagrément avec la population qui a toujours été accueillante et aidante avec nous. Mais, on ne sait jamais ce que le gouvernement peut trouver pour montrer son mécontentement face aux politiques étrangères.

Nous avons vu beaucoup de différences entre le sud-est et le nord-ouest. Le riz a pris la place des nouilles et toutes sortes de bestiolles se sont invitées au menu. Les dim sum et les pains à la vapeur ont fait leur apparition. Les sites touristiques sont nettement plus abordables au sud voire même gratuits. Ce second voyage nous a coûté bien moins cher alors que nous avons pris seulement des trains rapides (plutôt que des trains de nuit, 3x moins chers et qui économisent une nuit d’hôtel). Par contre, les problèmes de communication demeurent partout en Chine où l’anglais est très peu parlé.


Notre voyage en Chine continentale en chiffres :

  • Voyage du 12 au 30 décembre 2018
  • Nombre de jours en Chine = 18 jours
  • Température = entre 8°C et 26°C
  • Nombre de villes visitées = 5
  • Budget moyen = 56 $ CAD / jour / personne


Ce qu’on a aimé en Chine cette fois-ci :

+ Shanghaï !

+ les trains grande vitesse super confortables, rapides et efficaces

+ les distributeurs d’eau chaude partout pour faire du café ou du thé


Ce qu’on a moins aimé en Chine :

- Changsha

- l’omniprésence des contrôles et de la surveillance


Encore une fois, vive la Chine continentale !

Prochaine étape à Hong-Kong !

27
déc
27
déc

Arrivés en train à Guangzhou, on s’aperçoit qu’on est 35 kms au nord du centre ville et qu’il faut reprendre le prochain train grande vitesse pour la gare sud (celle que l’on pense proche de notre auberge). Une fois rendus à la gare sud, nous sommes maintenant à 25 kms au sud de la ville... Vive la communication en Chine ! On se demande si on va arriver un jour. Mais cette incertitude ne dure que quelques instants. La présence du métro à cette gare, nous assure qu’on pourra rejoindre le centre sans problème. En plus de cela, changement drastique de température, il fait maintenant 24 degrés et il y a du soleil !

Notre établissement, le Lazy Gaga, ça ne s’invente pas, est une belle auberge de jeunesse en plein centre de la ville. Gaga, le bichon maltais de service, nous accueille chaleureusement. Mais un avertissement nous met en garde contre cette petite boule de poils soyeuse : « En premier, je vais voler votre coeur, ensuite votre lit ». Qu’on se le tienne pour dit. Un second avertissement, moins sympathique celui là, vous rappelle de vous conformer à la loi chinoise sinon votre nouvel hébergement sera la geôle chinoise. Contrôle surprise anti-drogue, enregistrement obligatoire, validité du visa, tout écart est punissable des peines les plus sévères. Est-ce vraiment nécessaire de nous le rappeler par des affiches à la réception, dans l’ascenseur et à tous les étages ? La présence de policiers à la table de billard n’est peut-être pas anodine.

La ville est moins envahie par l’architecture moderne et ses grands magasins que ses consoeurs du nord. Il y a bel et bien un coeur commercial mais il est de moindre envergure. Les autres secteurs de la ville sont constitués de bâtiments moins hauts et toutes les rues semblent animées par le va-et-vient des activités quotidienne de ses habitants.

Arrivée à Guangzhou dans la forêt vierge 

Visite du musée de la dynastie Han de l’ouest. On pénètre dans la tombe d’un grand dignitaire, le roi Nanyue, dont le musée à l’architecture moderne a été construit tout autour. Ce personnage important avait été installé dans sa demeure éternelle vêtu d’une armure constituée de petites pièces plates de jade cousues les unes aux autres avec de la soie. Cette armure devait le conserver intact et ainsi lui procurer la vie éternelle. Contrairement à la dame Xin Zhui, son corps se décomposa complètement pour ne plus laisser qu’un amoncellement de pièces de jade éparses.

Sun Yatsen, roi Nanyue et oreillers en céramique


L’un est un alcool de céréales appelé « baijiu », l’autre est de l’alcool à friction . Attention à ne pas confondre les 2.


J’en connais qui adoreraient ce manteau ... 


Bois Services autour du monde ; en plus de l’abileté, ça prend un peu de souplesse.

Ici, les spécialités culinaires sont l’oie entière, le flanc de porc au miel parfumé, les pains vapeurs fourrés au porc, et bien d'autres merveilles. Les plats sont aussi plus sucrés et plus huileux. Bien que je sois friand de la nourriture en Chine, cette combinaison sucre - gras fait en sorte que je suis saturé d’un plat avant de ne plus avoir faim. Un bon exemple est la fois où pensant commander du poulet à l'ananas, on s'est retrouvé avec du gras de porc frit (avec quand même une sauce à l'ananas). On mange moins et nos repas sont plus espacés.

Une spécialité nous faisait bien saliver d’avance : la soupe cuite à la vapeur dans une noix de coco. La file pour manger au restaurant le plus prisé nous promettait monts et merveilles. Le menu en Chinois et le fait que toutes les soupes ne sont pas disponibles en même temps force un peu à faire notre choix à l’aveuglette. Au final, je me suis retrouvé avec une soupe fadasse et légèrement sucrée où baignait une viande noire indéterminée qui goutait vaguement le poulet. C’est seulement le lendemain que nous avons réalisé avoir mangé de la poule-soie. Cet hirsute gallinacé, à la chair et aux entrailles d’un noir d’encre, est très prisé en Asie du sud-est. Il est vrai que sa chair est fine et délicate et que sont goût est agréable.

C’est également dans cette ville qu’Aurélie se décida à goûter une spécialité du coin : la patte de poulet. L’ergot est mijoté amoureusement dans une sauce sucrée parfumée aux 5 épices. La texture de la chair est gélatineuse. Pour le manger, il faut s’enfourner les ergots un à un et recracher les os. Le goût est agréable mais la texture molle et flasque a vite eu raison des envies de découverte de notre exploratrice culinaire.

Gastronomie cantonaise 
24
déc
24
déc

C’est après avoir testé la cuisine du Hunan qu’on a décidé de mettre le cap sur la capitale de cette région du sud-est de la Chine : Changsha. Première impression, c’est tristounet à ce temps-ci de l’année. Le ciel est gris, les nuages touchent le sol, il fait 8°C et notre hébergement qui se trouve dans une tour d’habitation de banlieue aux fenêtres grillagées n’est pas là pour arranger les choses. Cette ville est toute petite selon les critères chinois et nous sommes les seuls touristes occidentaux ce qui a pour conséquence de nous attirer tous les regards, de se faire pointer du doigt par les enfants ou prendre en photo par des ados ou des mamies.

Dans les rues du centre-ville, c’est bien l’ambiance de Noël qui règne et les néons lumineux nous souhaitent Merry Christmas. On s’y croirait à quelques détails près : il y a des Pères-Noël gringalets tous les 50 mètres avec une demie barbe et une coupe de cheveux tendance, la musique de Jingle bell est tellement remasterisée qu’on reconnait à peine la chanson, et surtout, il flotte encore cette délicate odeur de tofu puant.

Notre hébergement à Changsha : dans la vie d’un Chinois 
Pour les collègues STM : ici, les titres de transport sont en jetons (mais c’est comme partout en Chine du « pay-as-you-go »). 

Depuis notre arrivée en Chine, on se débrouille comme on peut pour commander notre nourriture. La plupart du temps, on fréquente les restos qui possèdent des menus avec images ou traduits sommairement en anglais, mais les deux étant souvent loin de la réalité, on s’en tient aux valeurs sûres. C’est donc à notre plus grand bonheur que nous avons découvert un resto où les plats sont déjà prêts et posés sur un présentoir, y'a plus qu’à faire réchauffer et on nous les sert à la table. Nous avons pu y aller franchement dans la découverte de nouveaux plats. C’est dans ce resto qu’Aurélie, qui n’écouta que son courage, goûta au tofu puant. Bilan : ça pue, c’est noir comme du charbon et la texture est spongieuse, mais c’est pas mauvais.

Un peu en mal d’arpenter la ville de long en large, nous avons entrepris de visiter l’île Tangerine, flanquée au beau milieu du fleuve Xiangjiang qui sépare la ville en deux. Étroite et allongée, elle permet une balade d’environ 8 kms si on parcourt l’entièreté de ses berges. Le clou de la visite n’est nul autre qu’une sculpture géante de la tête du jeune Mao Zedong. Les traits fins, presque féminins, les cheveux au vent, le regard résolu, tendu vers l’horizon, il contemple cette Chine qu’il transformera. Tout on long de la ballade, on salivait à la vue des pamplemousses géants dans les arbres du parc. Bien entendu, tous étaient hors de portée et trop bien accrochés pour tomber à la moindre petite secousse qu’on faisait des branches. C’est grâce à notre hôte qu’on testera ce fruit fort alléchant. Le goût est très parfumé mais la peau est très épaisse et il y a quasiment plus de pépins que de chair.

Changsha en quelques lieux avec Mao et Xin Zhui

Nous voulions quand même célébrer le réveillon, tout aussi artificielle qu’était l’ambiance de Noël dans la ville. Les traditions, ça se respecte. On s’est mis à la recherche d’un resto digne d’un tel événement. Les établissements guindés ne manquent pas sur la grande rue commerçante, mais les prix sont prohibitifs. Ne sachant pas trop si on en aurait pour notre argent, nous ne les avons pas considérés. Et c’est au détour d’une rue piétonne, un peu à l’écart du brouhaha qu’un resto de hot-pot retint mon attention. Pas vraiment une gargotte et définitivement pas un resto guindé, il semblait avoir juste ce qu’il fallait de crasse avec une touche de classe, pour attirer à la fois mon estomac sans repousser mon portefeuille. Le bonhomme à l’entrée nous accueille chaleureusement et c’est cigarette au bec qu’il nous décrit les merveilles qui nous attendent si on accepte de ripailler dans son établissement. Formule simple : le frigo est rempli d’ingrédients et on se sert directement de légumes, champignons, tofu, nouilles, poulet mariné, petits poulpes, saucisses, etc, etc... Avec ça, on a un hot-pot à 2 compartiments : bouillon piquant et bouillon doux et quatre assiettes de viande. Je lui demande alors combien coûte cette merveilleuse bière fraîche dans son frigo, il fait un grand geste circulaire et me montre la bière, le bar à sauce et la machine à glace et me fait un sourire, toujours avec sa cigarette. Je ne comprends pas trop, la bière serait incluse ? Et la glace aussi ? Tout ça est trop beau pour être vrai. Le menu est à 68 yuans par personne. Bon, même si sa bière devait être un peu chère, c’est quand même une aubaine. En effet, on s’est régalé, tout était très bon, Aurélie a eu raison de la réserve de pleurottes et j’ai presque bu le bouillon piquant tellement il était savoureux. Les bières étanchaient la soif et calmait le feu réveillé par ce merveilleux bouillon. Au moment de payer, on s’attendait à une surprise, et en effet, elle fut de taille. Montant du repas ? 136 yuans, soit deux fois 68, merci bonsoir. Le patron nous à même fait cadeau de 1 yuan parce qu’il manquait de monnaie. Et c’est au travers un nuage de fumée que celui-ci nous remercia et qu’il nous fit ses aux revoirs. Nous avons terminé le réveillon avec ce qu’on a pu trouver comme chocolat (du Dove, comme le savon) et une petite bouteille de Bai-ju, alcool fort à base de céréales. Joyeux Noël !

Réveillon de Noël

Le jour de Noël, belle suprise que fut la visite du musée provincial du Hunan. On y retrouve un peu tout ce qui est exposé ailleurs dans les autres musées en Chine : poterie, faillence, céladons, cloches en bronze, sculptures, calligraphie, etc, etc. Mais... on ne s’attendait pas à tomber nez à nez avec une momie humide grimaçante vieille de 2200 ans ! Les techniques d’embaumement de ces ancêtres Chinois, oubliées aujourd’hui, ont permis de conserver le corps frais comme aux premiers jours de sa mort. Les membres sont flexibles, la peau est élastique, les entrailles sont complètes et le cerveau toujours dans la boîte crânienne. Tout ça après 2 millénaires à croupir dans un trou à 20 mètres sous terre, enfermée dans une dizaine de sarcophages emboités, enroulée dans une vingtaine de couches de soie et baignant dans une soupe mystérieuse. Xin Zhui « repose » aujourd’hui dans une boîte en plexiglass exposée aux centaines de badauds qui viennent quotidiennement lui rendre visite. Bonjour le repos éternel.

Le patriotisme à la chinoise 
22
déc
22
déc

L’arrivée à Hangzhou à partir de la gare nous fait traverser la partie la plus triste de la ville. Mais, il ne faut absolument pas se laisser influencer car la vieille ville est magnifique. Ceinte en partie d’une vieille muraille, ses rues en pavés sont hôtes de petites boutiques de thé, marchands de soie, de restaurants divers et de bijoutiers qui martèlent l’argent au rythme de la musique techno. Le soir venu, la rue s’anime avec ses vendeurs ambulant qui vendent des éventails peints à la main, des bijoux en jade et des parasols en bambou et papier de soie. Cette ville est également reconnue pour une spécialité bien particulière, le tofu qui empeste. Au début, on identifie mal ce fond d’air putride, mais quand on arrive près des petites échoppes qui en vendent, c’est sans équivoque. Les longues files qui se forment en soirée devant ces vendeurs démontrent manifestement que ce met est fort apprécié des locaux. Notre nez occidental n’étant pas accoutumé à autant d’intensité, nous avons attendu un peu avant de nous lancer dans l’aventure.

Petits canaux 

Un des joyaux de cette ville est sans conteste son lac, le lac de l’ouest, où le tout Hangzhou vient pour s’y balader les week-ends. De la barque à rame jusqu’au plus gigantesque bateau orné d’un énorme dragon doré, les options sont vastes pour naviguer sur les flots. La journée étant assez frisquette et embrumée, nous optèrent pour le tour complet, une marche de quelques 8 kms. Nous y avons croisé des passionnés de cerfs-volant. Leur impressionnant moulinet contient des centaines de mètres de corde et leur permettait d’aller chercher les vents très haut, parfois même au dessus de la couche nuageuse.

Nous avons aussi croisé un sympathique groupe de retraités chinois qui arpentait la digue à la recherche de voyageurs pour leur faire la conversation et pratiquer les langues étrangères. L’un d’entre eux s’exprimait même en français, et malgré une prononciation rocailleuse, on le comprenait bien. Des questions du style, « pourquoi la femme de Macron est si vieille ? » et « qu’avez vous pensé de Kathmandou? » et leur déception face aux piètres performance des équipes de foot chinois ont fait partie des sujets abordés.

Le lac de l’ouest 
La gare d’Hangzhou, ultra moderne et gigantesque

Hangzhou est aussi réputée pour avoir reproduit de nombreux momuments européens. Le plus célèbre est sans conteste la tour Eiffel, ses fontaines et jardins, et même des immeubles hausmaniens. Nous ne sommes pas allés les voir malheureusement, tout comme nous avons boudé le clocher de la basilique Saint-Marc, le palais des Doges de Venise, les canaux et les immeubles d’inspiration italienne, et le petit village français perché sur une colline.

Voici 2 liens pour mieux comprendre le phénomène :

http://www.slate.fr/lien/72595/chine-reproduit-villes-occidentales

https://www.challenges.fr/economie/immobilier-a-hangzhou-chine-la-copie-de-paris-n-a-pas-trouve-preneur_153581

20
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Nous quittons la vie trépidante et l’atmosphère survoltée de Shanghaï pour Suzhou et ses petits canaux paisibles. Se situant à peine à 90 kms de Shanghaï cette ville de 4,3 millions d’habitants grouille de touristes locaux qui parcourent les avenues commerçantes. Notre hôtel se trouve au coeur du centre ville commercial, à quelques pas de la rue piétonnière accueillant les grandes enseignes de la mode internationale. Il serait plus rapide de dire quelles marques ne sont pas au rendez-vous : Chanel, Dior, Swarovski, Nike, etc. Il y de a l’argent en Chine, ça se confirme à l’achalandage de ces grandes maisons un simple soir de semaine.

Notre auberge de jeunesse a ceci de particulier que les murs de tous les étages sont couverts de graffitis laissés par les voyageurs qui y sont passés, principalement en Chinois, mais pas seulement. Notre chambre est propre et confortable, on changera plus tard suite à une rupture de conduite d’eau sur le toit qui inondait notre pare-soleil dans un fracas d’enfer.

L’auberge Mingya à Suzhou 

Nous avons ensuite parcouru le canal principal bordé de commerces hyper touristiques. Mais au fur et à mesure qu’on se dirige vers le nord, la rue se rétrécit, les commerces deviennent moins clinquants et offrent des services plus abordables.

Le lendemain, on se tape la visite gratuite du usée de Suzhou, hyper moderne, avec ses bronzes, poteries, peintures et calligraphie. Juste pour le magnifique céladon qui s’y trouvait ça valait le déplacement.

Musée de Suzhou 

Nous avons également visité le Jardin du modeste administrateur qui est un hommage à la beauté et la contemplation. Son lac est parsemé d’îles qui abritent autant de pavillons admirablement construits aux noms évocateurs comme : Observer le lointain, J’écoute tomber la pluie et Parfum distant. Les anciens y allaient pour admirer la vue et se laisser bercer par cette atmosphère paisible. On pouvait également visiter une magnifique collection de bonsaïs extérieurs taillés à la perfection. Une équipe de pas moins de dix jardiniers étaient d’ailleurs affairés tous en même temps à tailler un de ceux-ci.

Jardin du modeste administrateur 

Nous avons par la suite visité le Musée de la soie où un immense métier à tisser était activé par deux dames dont une était perchée à plus de deux mètres dans la machine. On pouvait y observer de véritables vers à soie en plein festin dans leur lit de feuilles de murier ou grimpés dans des gerbes de pailles pour y tisser leur précieux cocon.

Musée de la soie 

Toujours à la recherche de la gargote cachée qui nous offrira des plats authentiques, JF déniche une microscopique échoppe dans le fond d’une ruelle. L’annonce prétend que la dame fait de la cuisine comme à la maison. Comme de fait, les plats sont succulents. On prend pratiquement toujours de l’aubergine sautée et dans ce cas précis, elle était excellente.

Suzhou by night 
14
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Non loin de notre auberge se tient un ballet suranné tous les dimanches. Les parents désespérés de voir un jour leur enfant trouver l’âme soeur viennent afficher leur pedigree dans un parc du centre ville. On est bien loin de Tinder ou autres sites de rencontre sur Internet. Ici, on affiche ses exigences et aussi le statut des parents. Et les annonces à l’internationale sont nombreuses : Canada, USA comptent des coeurs à prendre. À qui la chance ?

Le marché aux mariages dans le parc du peuple 

Shanghaï est une ville aux multiples visages : trépidante et commerciale d’un côté, banlieusarde et tranquille de l’autre avec ses “lilongs”, petites allées abritant des logements de 3 à 4 étages.

Au coeur de la ville, le + gros croisement d’autoroutes est situé sur la demeure d’un dragon. Beaucoup de prières pour le calmer .

Hongkou, tout d’abord est un ancien quartier américain occupé ensuite par les Japonais. L’architecture du début du xxème siécle côtoie les terrains en reconstruction et les énormes centres commerciaux sur 10 étages qui habillent Shanghaï et plus encore. Dix minutes à l’intérieur et on était complètement étourdis.

Concession américaine  

La concession française est caractérisée par des rangées de platanes qui rappellent que ce coin de Chine était surnommé la “Paris de l’Est”. Les inscriptions en français sont nombreuses ainsi que les petites boutiques de produits bien de chez nous. Dans cette apparente uniformité se retrouvent 2 mondes : à l’est, ruelles et résidences, à l’ouest, consulats et grosses demeures cachées derrière des murs.

Concession française et gastronomie de Shanghaï

La vieille ville est une succession de petits quartiers résidentiels et de temples. Au milieu se cache un petit trésor : le jardin de Yu (Yuan) qui obéit aux règles du Feng Shui. Ces dernières ont certainement à voir avec le sentiment de bien-être qu’on a ressenti dans ce jardin. Recoins cachés, petits bassins, arbres centenaires, mousse sur les toits. Ce dernier détail est un indice que l’endroit ne semble pas avoir subi de cure de rajeunissement comme le reste du quartier dont des pans entiers sont rasés et remplacés par des bâtiments aux airs anciens.

Dans la vieille ville et au jardin Yu 

Loin de ces quartiers traditionnels se trouve un petit ensemble d’ateliers d’artistes installés dans une ancienne usine de textiles. Ici, on peut admirer le meilleur de l’art contemporain chinois.

M50 
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Publié le 25 décembre 2018

C’est un retour en Chine !

Vol inaugural sur Xiamen Air, on est gâtés! 

Première impression : à Shanghaï, des grattes-ciel en voulez-vous en voilà. Tous rivalisent d’ingéniosité pour attirer le regard. Ce n’est plus assez de les couvrir de lumières colorées le soir, maintenant les immeubles sont convertis en écrans géants et on y passe des clips ou de jolies animations.

Sur le bord de la rivière Huangpu

C’est également une ville gourmande, l’offre des restaurants est hallucinante, des plus modestes aux plus chics. Et quand au fil des jours on creuse la ville, on découvre sa riche culture et sa diversité. Il y a plusieurs quartiers historiques qui relatent l’architecture française ou américaine. Le bund, la rive ouest de la rivière Huangpu, est une enfilade d’édifices de prestige construits début des années 1900. Hôtels de grand luxe, banques, journaux, etc, ont pignon sur cette berge. Ils font face maintenant au riche centre ville qui s’est développé de l’autre côté de la rivière. Que dire de cette partie de la ville ? Tous les immeubles sont uniques dans leur style et leur conception. L’un ressemble à une pagode, un autre à un décapsuleur et encore un autre complètement excentrique, de forme hélicoïdal. Ce dernier est la seconde plus haute tour du monde, pour grimper il fallait débourser la coquette somme de 36$ canadiens par personne. Nous avons opté pour une option plus dans nos cordes, un point de vue non loin de là, dans le bar du Hyatt à 22$ par personne, coupe de champagne ou cocktail inclus !

La rue Nanjing Est, la rue la plus commerçante de Shanghaï 

Côté resto JF, se régale au petit déjeuner avec la soupe lamian très pimentée. Nous recherchons également les petits bouibouis embrumés dans la vapeur ou on déguste d’excellents dumplings ou wontons. D’ailleurs, il flotte partout dans la ville une odeur de bambou chauffé à la vapeur, qui nous rappelle qu’on n’est jamais bien loin d’une gargote à dumplings. Nous avons également essayé les offres plus prestigieuses et n’avons pas été en reste. Entre autres le Di Shui Dong, qui nous apporte la cuisine incendiaire de la région du Hunan. Ambiance non guindée et plats en effet très épicés, mais rien de trop extrême. Nous nous sommes régalés des beignets d’aubergines fourrés à la viande, des cuisses de grenouilles aux piments forts, des côtes de boeufs en croûte de cumin et de spare ribs sauce aux haricots noirs. Le tout arrosé de quelques verres de bière salvatrice et terminé par un dessert classique mais ô combien appréciable après autant de piments, les bananes frites caramélisées.

Bouffe Chinoise ! 
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Publié le 23 décembre 2018

Aurélie presque remise sur pieds, il était temps de repartir pour de nouvelles aventures ... gastronomiques. Et quoi de mieux que de commencer par Paris ?

Aurores boréales au dessus de l’Islande 

Nous avons été en France juste à temps pour ne rien manquer de la crise des gilets jaunes. JF ne pouvait plus porter son imperméable jaune citron en public de peur d’envoyer le mauvais message et de se faire donner des coups de sacoches par des madames. Ça commençait bien.

Côté bouffe, on a été gâté : caviar, foie gras, fromages fins, champagne, Armagnac, Château Pétrus, etc, etc, sans oublier les petits plats maison de maman : petit salé, lotte à l’américaine, teurgoule, marquise au chocolat... On s’est fait une révision de tous les meilleurs mets français. Malheureusement, pas assez de repas dans une journée pour tout manger. Tous les kilos perdus en Mongolie ont vite été repris (et même un peu plus pour passer l’hiver).

Au Salon des plaisirs gastronomiques 

Mais, Paris n’est pas juste une capitale gourmande, elle sait toujours nous divertir et nous émerveiller avec ses galleries d’art, ses musées et ses bâtiments magnifiquement illuminés (l’astronome amateur soupire ou grogne un peu de voir toute cette pollution lumineuse).

Aux ateliers d’artistes du 59 Rivoli 

JF s’est découvert une passion pour les cadenas « d’amoureux ». Il prend un malin plaisir à les arracher du monument qu’ils défigurent. Mais pas question de les jeter dans la Seine ... Il les garde pour relever le challenge de les ouvrir. Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé avec 15 kilos de cadenas dans le sac à dos.

Paris, ville lumière 
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oct
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Publié le 22 décembre 2018

Retour au Québec en passant par Istambul. Traitement VIP à l’aéroport où on a traversé tous les contrôles en un temps record.

Bye, bye, Katmandou. 


Les montagnes d’Afghanistan 

Au Québec, juste le temps de passer de l’automne à l’hiver, de vivre un -15°C, de revoir la famille, de fêter l’Halloween et Noël un peu en avance et de se reposer avant de repartir ...

Première neige 


Le Québec, c'est aussi la chasse.