Lorsqu'au Pérou, nous interrogions Hugo, un jeune voyageur, sur La Paz, il nous répondit : " Quand on arrive là-bas et que l'on voit la ville, on se dit seulement : Pourquoi ? "
Un jour de passé à La Paz. La frontière est franchie, la Bolivie, le Tibet Andin, dit-on, nous bombarde de superlatifs.
Plus haut, plus froid, plus instable, plus pauvre, plus, plus, plus, mas, mas, mas...Et La Paz n'y manque pas non plus.
Capitale la plus haute du monde, la plus en pente, la plus bruyante, la plus animée, la plus polluée, la plus anarchique...mas, mas, mas...La Paz, capitale sans monuments ni places emblématiques.
La Paz, ville indienne Aymara de briques inachevée, dévorant des pans de montagnes entiers, entourée de sommets enneigés de plus de 6000 mètres.
La Paz, qui nous enlace, qui nous étouffe avec son manque d'oxygène, avec ses gaz d'échappement émanant de voitures poussives hurlant sur les pentes trop raides de la ville.
La Paz, ses marchés de rues les plus étendus, les plus jamais vus.La Paz, ses Cholitas, ses cireurs de chaussures, ses vendeurs ambulants, mas, mas, mas...
La Paz, c'était un mercredi, entre plus de pluie et plus de soleil, plus de vent et plus de coup de chaud...nous sommes conquis, nous sommes stupéfaits, nous sommes abasourdis, nous sommes émus, et plus, plus, plus, y mas, mas, mas...
Sur le mont Kilikili, à plus de 4000 mètres d'altitude, en regardant le soleil se coucher sur la cité, nous repensons à Hugo.
Si un jour nous le recroisons sur la terre, nous lui dirons que lorsque nous avons contemplé La Paz, nous aussi avons pensé : " Mais pourquoi ? "