Voyager pendant un mois au Panama était un rêve. Ce pays, rendu célèbre par son canal, a beaucoup à offrir, tout autant que son voisin le Costa Rica, si ce n'est plus !
Octobre 2018
30 jours
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Partir au Panama pour ceux qui souhaitent avoir un premier aperçu de l'Amérique latine peut être un choix judicieux. En voici trois raisons :

  • Le pays dispose d'infrastructures touristiques à l'image de son voisin le Costa Rica. Certes ces dernières sont plus nombreuses au pays de la « Pura vida » mais assez dispendieuses à mesure que le pays accueille chaque année davantage de touristes nord-américains.
  • Par ailleurs, avis aux amateurs de patrimoine culturel et architectural, le Panama offre un nombre important d'édifices historiques relativement bien préservés (bâtiments religieux de l'ère coloniale, fortifications des 17e et 18e siècles, maisons en adobe du 19e siècle). Ces atouts architecturaux permettent d'alterner les escapades dans la nature et la frime sur la plage avec des balades culturelles.
  • Enfin, autre raison et non des moindres, le pays dispose de paysages sublimes au sein d'un territoire un peu plus grand que le Costa Rica : reliefs volcaniques, campagnes vallonnées au climat semi-tropical, plages paradisiaques aussi bien sur la côte Pacifique que sur la côte Caraïbe, de quoi satisfaire tous les goûts !
Plaza de Francia, Panama Ciudad 
J1àJ3

La capitale peut offrir une vision peu enthousiaste lorsque nous traversons ses quartiers modernes sans âme et sa périphérie peu sécuritaire. Les contrastes sont saisissants dans cette ville aux allures de city américaine. Toutefois, elle dispose d'un quartier historique, le Casco Antiguo, dans lequel j'ai pris un réel plaisir à arpenter ses ruelles anciennes. Il s'agit du cœur vivant de la ville où il fait bon se promener, observer les élégantes façades, goûter un ceviche ou tester un fonda (restaurant proposant une cuisine traditionnelle). C'est un lieu principalement fréquenté par les touristes et la jeunesse dorée du Panama. Bref, vous l'aurez compris, le rendez-vous des hypsters !

Il est vrai que le Casco Antiguo présente un visage quelque peu artificiel et lisse, cela étant dû à son inscription au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Ainsi, depuis la fin des années 1990, le gouvernement s'emploie à restaurer à vive allure les bâtiments civils datant des 19e et 20e siècles, témoignages des périodes fastes de la ville au moment où les marchandises transitaient de la côte Pacifique à la côte Caraïbe par le biais du chemin de fer (toujours opérationnel) puis par le biais du fameux Canal de Panama, qui fait à lui seul la notoriété du pays. Néanmoins, je ne serai pas de bon conseil pour ce dernier, cela ne m'emballais pas vraiment d'observer de gros bateaux franchir des écluses bien qu'il s'agisse d'une œuvre remarquable initiée par les Français !

Outre son histoire qui prend racine aux temps des conquistadors espagnols, la capitale offre un parc naturel protégé sur le Cerro Ancon, à quelques rues du Casco Antiguo. Cette colline verdoyante est vraiment surprenante ! Vous avez la sensation de vous retrouver au cœur de la forêt tropicale avec des paresseux, des toucans, des iguanes et même des singes ! Et savez-vous ce qui est chouette avec tout ça ? Eh bien, vous n'aurez pas à débourser le moindre écu pour cette balade de 2h à 3h sous la canopée.

Pour manger : Café Coca-Cola, soit disant le premier restaurant de la capitale. C'était devenu ma cantine à toute heure de la journée ! On y déguste de généreux et succulents plats panaméens à prix très raisonnable.

Pour dormir : l'auberge Magnolia Inn. Propre, calme, disposant d'une cuisine, elle offre un bon compromis pour explorer le Casco Antiguo.

Casco Antiguo et Cerro Ancon, Panama Ciudad 
J3àJ5

Le paisible village de Pedasi, mon coup de cœur lors de ce voyage. Après un trajet folklorique en bus de cinq heures depuis Panama City, je me sens immédiatement conquit ! En effet, ses anciennes maisons colorées du siècle dernier, sa place arborée, ses boutiques hippies sans compter sa proximité quasi immédiate (10 à 15 minutes en vélo) avec le bord de mer me donnent la sensation d'avoir trouver mon lieu à moi, comme si je n'avais pas besoin d'aller plus loin !

Les plages El Arenal et Toro sont belles mais honnêtement ce n'est pas non plus la folie. La première étant le point d'accès pour la paradisiaque île Iguana aux eaux turquoises et la deuxième, un peu plus rocailleuse, est le rendez-vous des surfers locaux. Toutefois, la route y conduisant depuis le village traverse une sublime campagne aux airs d'Andalousie. D'ailleurs, la région d'Azuero où se trouve Pedasi est, comme aiment à le dire les Panaméens, « l'âme du pays ». Cette région est la gardienne du folklore, un savant mélange de traditions indiennes et hispaniques, mais surtout hispaniques ! Les pièces de monnaie au dos desquelles apparaissent Balboa, le conquistador du Panama, et Charles Quint en disent long sur la perception de l'héritage espagnol.

Pour dormir : J'ai dormi au Santosha Hostel, les chambres sont confortables et le petit-déjeuner est très correct. Les patrons, un couple de Vénézuéliens, sont très charmants et près à rendre votre séjour le plus agréable possible. Je recommande également le Selina hostel près de la place centrale, il dispose d'une piscine contrairement au premier.

Pour manger : La pizzeria Bohemia et The Bakery, une boulangerie française qui propose des viennoiseries préparées avec du bon beurre !

Village de Pedasi 
J5àJ18

Alors là, il s'agit d'un endroit très particulier, du moins pour moi. Si vous êtes friand de surf et de détente au son de l'océan, ce lieu est parfait pour vous. Toutefois, avant d'approfondir à son sujet, je souhaite vous faire partager quelques conseils pour atteindre cette magnifique plage connue d'un grand nombre de surfeurs. Il s'agit d'un lieu plutôt isolé à 45 minutes de Pedasi. Sur la carte cela paraît tout près mais l'état de la route est tel qu'il est nécessaire aux taxis ou aux bus de rouler au pas. Par ailleurs, je vous conseille vivement de loger au Selina car, outre la qualité des services proposés, il met à disposition des clients un bus à 5 dollars l'aller depuis Pedasi. Tandis que si vous prenez un taxi cela vous coûtera 25 dollars !

Aussi prévoyez de faire quelques petites emplettes à Pedasi et de retirer également des espèces car une fois à Playa Venao il n'y a pas grand chose hormis une épicerie aux prix élevés avec un rayon fruits et légumes à faire pleurer. Sinon le bar/restaurant du Selina fait bien l'affaire si vous avez une formule all inclusive (200 à 300 euros les 6 jours en saison basse comprenant le surf, le couvert et le logis), sinon prévoyez de débourser au moins 20 dollars par jour pour vous alimenter. Dans le cas contraire, l'auberge dispose d'une cuisine mais j'ai trouvé qu'elle n'était pas très pratique et pas toujours très propre.

Concernant la plage elle-même cette fois-ci, je ne m'étendrai pas très longtemps à son sujet puisqu'il s'agit simplement d'un long croissant au bord duquel sont installés uniquement des hôtels, ecolodges et surfcamps. Bien entendu le lieu est magique. La lumière, la végétation luxuriante (surtout pendant la saison des pluies), l'ambiance très chill et les surfeurs qui partent à l'assaut des vagues confèrent au lieu une atmosphère très appréciable (les photos parlent d'elles-mêmes). Dans mon cas de figure j'y suis resté 12 jours, le surf étant une occupation quotidienne, je ne m'ennuyais jamais. Néanmoins, si vous n'avez pas prévu de surfer, je pense raisonnablement que 3 jours sur place vous suffiront car il n'y a pas foule d'activités et les fortes vagues du Pacifique n'invitent pas toujours à la baignade.

Playa Venao 
J18àJ25

Bien que ce lieu soit incontournable (et il l'est !) aux yeux et dires de nombreux voyageurs et vacanciers, j'ai eu un sentiment mitigé à son sujet. Lorsque vous débarquez sur l'Isla Colon, la principale île de cette archipel, après 10 heures de bus où il était difficile de trouver le sommeil, vous vous sentez immédiatement catapulter dans un énorme spring break ! J'y vais peut-être un peu fort car l'archipel regorge de coins paisibles dans un décor de carte postale. Cependant, si vous souhaitez séjourner sur l'Isla Colon vous croiserez de nombreuses personnes qui ont choisi de venir ici pour simplement faire la fête puis repartir sans même jouir des plaisirs de la nature !

Parmi les lieux de prédilections sur l'Isla Colon, Playa Bluff et sa jungle fût un réel coup de cœur. L'aspect sauvage de cette partie de l'île, à 45 minutes en vélo de Bocas Town, avec ses quelques hôtels et résidences secondaires, vaut le déplacement ! Lorsque vous franchissez la réserve naturelle dite Playa Bluff, vous empruntez alors un sentier avec la jungle bruyante d'un côté et l'océan de l'autre. Si vous tenez à la vie, n'essayez pas de vous baigner, les courants sont extrêmement forts. Aussi si vous souhaitez lézarder sur la plage, le Tiki bar est parfait. J'ai ainsi pu poser mes affaires sur un transat et jouer au vacancier ! Et si vous demandez gentiment au barman de l'hôtel situé à l'arrière de la plage, dont dépend le bar, vous pourriez peut-être profiter de la piscine au prix d'une bière (seulement en basse saison me confie-t-on).

Outre la Playa Bluff, la Playa Estrella (la plage aux étoiles de mer) est bien entendu un lieu idyllique si vous souhaitez observer des étoiles de mer dans l'eau claire et peu profonde. Pour s'y rendre, rendez-vous sur la place centrale de Bocas Town, un bus en direction de la plage passe à peu près toutes les demi-heures. Lorsque le bus vous débarque, ne prenez pas les barques payantes pour vous rendre sur la plage elle-même (sauf si vous êtes flemmard du genou), un sentier que l'on parcoure en 15 minutes vous permet de vous y rendre. Sur place, de nombreux bars mettent à disposition des visiteurs des transats afin que vous puissiez faire bronzette !

Si vous apercevez des étoiles de mer, par pitié de les sortez pas de l'eau sinon vous risqueriez de les tuer ! Prenez donc vos lunettes de plongée et satisfaites-vous ainsi !

Autre île, autre ambiance. L'Isla Bastimiento est celle fréquentée par les touristes en recherche d'authenticité. Néanmoins, pour ma part, je n'ai pas réellement vu le côté caribéen authentique. Après une halte au port du village, le bateau vous conduit sur la côte opposée à la plage Red Frog, autre plage incontournable de cet archipel et qui tire son nom des grenouilles rouges vénéneuses qui habitent l'île (cependant, il est très rare d'en apercevoir). Il faut s'acquitter d'un droit d'entrée de 5 dollars car vous devez alors traversez une réserve naturelle dans laquelle s'est installé un luxueux hôtel... Là encore, la plage Red Frog est très surprenante. Outre la jungle en arrière plan, la plage s'étend sur plusieurs kilomètres où viennent se jeter des vagues d'une violence à vous en faire perdre votre maillot, quelques gardes civils veillent d'ailleurs à la sécurité des touristes trop présomptueux...

Enfin, j'achève mon récit sur Bocas del Toro en évoquant les îles Zapatillas. Il s'agit de deux îles reculées où vous pouvez vous rendre pour 30 dollars depuis Bocas Town. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'un paysage idyllique où l'on se sent tout de suite une âme de Robinson Crusoé. J'en ai profité pour pratiquer le snorkelling et j'ai également pu observer des dauphins. Bref, un beau moment.

Pour manger : le restaurant Tom pour ceux qui souhaitent manger local et sinon un couple de français a ouvert une crêperie (comme par hasard...) dans la Calle Primera.

Pour dormir : J'ai choisi le Selina hostel. Le bus du nuit que j'ai emprunté propose de faire le trajet pour 65 dollars lorsque vous logez au Selina, et puis honnêtement, en plus de donner directement sur la mer, les chambres sont très confortables. Néanmoins, il est quelques fois difficile de trouver le sommeil au son du reggaeton, prévoyez donc des bouchons d'oreilles !

L'archipel de Bocas del Toro 
J25àJ28

Dernière étape de ce voyage d'un mois au Panama : la vallée d'Hornito. Depuis Bocas del Toro, il assez simple de rejoindre ce lieu-dit. Comptez deux à trois heures de bus en prenant un shuttle que vous pouvez réserver dans des agences à Bocas Town (20 à 25 dollars). La navette vous conduit alors jusqu'à une auberge prisée des backpackers : Lost and Found Hostel. Il s'agit d'un lieu sensationnel, presque irréel avec son labyrinthe, ses maisonnettes colorées, cela ferait presque penser à une grosse cabane dans les arbres. Bien que son accès mérite une vingtaine de minutes d'ascension en s'enfonçant dans la forêt humide, sa situation et le point de vue qu'il offre mérite amplement les efforts générés. Accrochée au flanc d'une montagne, l'auberge offre une vue époustouflante sur le sommet du pays qui culmine à 3500 mètres : le volcan Baru. En fin de compte, observer en continu ce mastodonte depuis la terrasse de l'auberge fut un régal pour les yeux. Les meilleurs moments étant tôt le matin afin de profiter d'une vue sans nuages et le soir, au moment où le soleil embrase le ciel.

En outre, depuis l'auberge, des randonnées sont possibles : des chemins ont été aménagés afin d'atteindre le sommet de la montagne. Des balises guident les randonneurs et servent également à fournir des indications à ceux qui souhaitent participer à une chasse au trésor ! De cette façon, j'ai pu accéder au sommet et jouir d'un panorama sur les montagnes verdoyantes et les lacs de la région. Sans l'ombre d'un doute, le moment était propice à la méditation.

Bien que l'environnement soit très agréable, l'ennui se fait assez vite ressentir. Selon moi, trois jours sont amplement suffisants. Hormis quelques expéditions dans les environs, le lieu n'offre aucune infrastructure, et les repas pris matin, midi et soir à l'auberge ne sont pas la formule la plus économique pour un backpacker.

Petite recommandation, prévoyez un sweat suffisamment épais, les soirées sont fraiches. Toutefois, après le climat chaud et humide de la côte Caraïbe, on apprécie respirer un air plus frais.

La vallée d'Hornito 
J28àJ30

De retour à Panama City, j'ai eu envie de profiter une nouvelle fois de son Casco Antiguo, de ses fondas et de ses cafés à la mode. Il m'est apparu agréable de rester deux jours dans la capitale avant le retour en France. La ville ne présente pas toujours les meilleurs côtés du pays, pour autant elle est un concentré de la société panaméenne et permet de saisir les particularités culturelles qui font du Panama une destination à part entière.