Troisième jour au Caire , nous repartons pour la vieille ville en bravant la circulation . Notre chauffeur s'en sort à merveille et nous avons tout loisir de discuter avec Sahar qui est intarissable . Le thème aujourd'hui est le Caire Islamique . La première mosquée de la journée est celle du Sultan Hassan .
Les travaux de cet imposant complexe religieux ont été initiés par le Sultan An-Nasir al-Hasan, souverain Mamelouk controversé qui régna de 1347 à 1361. Cinq ans après le début des travaux, l'un des deux minarets s'est effondré sur la foule, causant la mort de plusieurs centaines de personnes. Cette catastrophe fut suivie de peu par l'assassinat du Sultan : son corps ne fut jamais retrouvé .
L'architecture de cet édifice emblématique de la ville du Caire est caractéristique de la période mamelouk . Formant un vaste complexe , il regroupe une mosquée et une madrassa ( école coranique ) , l'ensemble s'articulant autour d'une cour intérieure . De part et d'autre de cette cour centrale pavée s'ouvrent quatre grandes et profondes arcades. Des accès permettent d'atteindre les quatre madrassas que compte le complexe ainsi que les cellules des étudiants.
A gauche , tombe du Shah d'Iran , à droite tombe du roi Farouk La seconde mosquée , plus récente , date du XIXe , est située juste en face . Elle fut construite à la demande de la mère du khédive Ismaïl Pacha (1863-1879) qui souhaitait à la fois un lieu de prière et un mausolée pour la famille royale . La mosquée Al-Rifa'i a vu le jour à la fin du XIXe siècle . Le chantier fut plusieurs fois interrompu et repris au final en 1905, par l'architecte autrichien Max Herz, chef du Comité pour la conservation des monuments arabes du Caire . Les minarets se sont dressés dans le ciel du Caire à partir de 1909, et la mosquée fut achevée en 1911 et ouverte au culte l'année suivante, en 1912 . La mosquée abrite les sépultures de plusieurs souverains égyptiens, dont le roi Farouk, dernier roi d'Égypte, mort en exil à Rome (1965) . Elle abrite aussi le tombeau du dernier shah d'Iran, Mohammed Reza Shah, également mort en exil peu après la prise de pouvoir de l'ayatollah Khomeini au cours de la révolution islamique (1980) .
La troisième que nous verrons est la mosquée Ibn Touloun c'est la plus ancienne mosquée de cette ville . Elle est dans son état d'origine et c'est d'ailleurs le plus ancien monument islamique du pays. C'est aussi la plus vaste en termes de surface au sol. Elle a un minaret en forme de spirale . Sa construction a été ordonnée par Ahmad Ibn Touloun , gouverneur abbasside d'Égypte, de 868 à 884 . Une inscription date son achèvement en l'an 265 de l'Hégire, c’est-à-dire l'année 879 de notre ère.
La mosquée consiste en une vaste cour intérieure , au milieu de laquelle se trouve un dôme supporté par un tambour octogonal reposant sur une base carrée, avec quatre entrées archées et une fontaine pour les ablutions au centre. De grands couloirs tout autour et une première cour d'enceinte à l'extérieur avec 21 portes d'entrées .
Cette magnifique mosquée se situe dans un quartier très populaire, à deux pas du célèbre souk médiéval du Caire . Nous nous sommes fondus dans les petites ruelles et les échoppes , un peu perdus aussi ! Une heure c'est peu , nous avons juste eu un aperçu de la vraie ville du Caire .
Je ne peux terminer le récit de cette journée sans vous indiquer un restaurant d'exception , connu de tous les cairotes il ne sert qu'un seul plat , le koshary , seul choix possible la taille de l'assiette . Le restaurant lui-même est une institution sur 3 étages, mêlant cuisines, salles à manger, comptoirs dans un ballet incessant. Le koshary est le plat national Egyptien , c'est un mélange de lentilles, pois chiches, macaronis, nouilles complètes et riz , agrémenté d’oignon frits et coulis de tomate, cumin, coriandre . C'est un mélange très sympa à déguster à la cuillère , le fast food local ! Sahar nous l'a fait découvrir et nous avons adoré . Demandez , l'Abou Tarek !!!!
Nous avons visité une autre institution du Caire , c'est le Café Riche . Non loin de la place Tahrir et du Musée Egyptien, dans la rue Talaat Harb, c'est un des lieux les plus connus du centre du Caire . Fondé en 1908, il est devenu célèbre par son rôle dans la révolution de 1919. Les révolutionnaires se réunissaient dans les sous-sols de ce café. L'ambiance garde une atmosphère et un décor du début du XXe siècle, avec des serveurs toujours en costume d'époque... Il continue à être le lieu de rendez-vous des intellectuels Cairotes . Un vieux piano droit trône au milieu de la salle et Sylvie s'est fait un plaisir de régaler le public de ses compositions . Elle a eu son petit succès !