Carnet de voyage

Tour d'Islande sur la Road 1

J
Par
5 étapes
2 commentaires
7
Par JB19
 avec 
2 participants
avec quelques arrêts et détours à la recherche d'églises au toit de tourbe
Du 22 mai au 1er juin 2015
11 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Quand on a eu l'opportunité d'un voyage pour faire le tour de l'Islande avec location de voiture et réservation des hôtels, ça nous a paru le moment où jamais. C'était en 2015, à un moment où l'Islande devenait très touristique mais où la nature n'était pas abîmée. En plus, fin mai-début juin donc avant la haute saison (surprise surprise, c'est qu'en fait il reste de la neige et que certaines routes sont encore barrées !) mais quasi avec le soleil de minuit.

C'est ainsi qu'on s'est retrouvés à faire le tour de l'Islande dans le sens des aiguilles d'une montre (donc la mer à gauche au cas où certains s'interrogeraient, il faut alterner selon les voyages pour éviter les torticolis 😉 ), bref, le roadtrip pour les nuls : une île, une seule route qui en fait le tour, c'est pas sorcier.

D'ailleurs, vous trouverez plein de renseignements si un tel tour d'Islande vous intéresse et si vous avez le temps de voir autre chose que le "cercle d'or". Le site "International Photographer" m'avait fait particulièrement rêver. Mais vous pouvez aussi personnaliser votre tour en cherchant les cascades, les phénomènes géologiques, les bains chauds... plein de possibilités s'offrent à vous !

Sauf que... en tant que copilote, je traverse une crise existentielle si je me sens inutile. Et comme j'épluche toujours les guides et les sites internet avant, j'avais déniché une spécificité islandaise qui m'intéressait bien : les toutes premières églises, construites avec des toits de tourbe, soit "turf church" en anglais. Patiemment géolocalisées avant le voyage grâce à Googlemaps et Google Earth, je me sentais fin prête !

Autant le dire tout de suite : l'Islande est un pays splendide et attachant, mais il faut persévérer. On a beau se dire que c'est une île, que la route principale - la fameuse Road 1 - est circulaire, bref, qu'il n'y a aucune chance de se perdre en voiture, et donc qu'un itinéraire églises anciennes et églises en tourbe (turf church), ça ne devrait pas être insurmontable, la réalité est parfois un peu différente.

La mer à gauche, et toujours tout droit même à travers les montagnes ! 

Le GPS : oubliez. L'orthographe et l'alphabet, on peut s'en sortir à la rigueur (vive la saisie assistée !). Le fait que les routes portent un même n° pendant des km et se déclinent en affluents avec des n° proches ? Passe encore. Par contre, l'homonymie des noms de lieu, c'est fatal. Vous pensez l'avoir bien tapé et, hop, le GPS vous propose 5 possibilités. Et là, le drame. Avec un peu de chance, vous aurez le nom de la région entre parenthèses et ça vous aidera à vous repérer. Sinon, vous choissisez une possibilité, vous dépliez la carte, et vous regardez si le GPS part dans le bon sens.

Les panneaux : soit trop généraux du type Reykjavik à gauche (donc Sud-Ouest), Egilsstadir à droite (donc Nord-Est) et vous au milieu ; soit très détaillés, et vous pouvez jouer à "Trouver Charlie" (en l'occurence, vous êtes forcément quelque part sur ce panneau bleu aux affluents blancs).

Bon courage 

Il reste donc la carte. Parlons-en de la carte routière française au 1 : 750 000 et de ses symboles pas tout à fait bien placés.

En résumé : pas de quoi vraiment se perdre, mais de quoi pimenter le trajet et se sentir utile comme copilote !

PS : ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant : les étapes de ce carnet sont géolocalisées à la louche (cf. le paragraphe ci-dessus sur le GPS).

2
Eglise de Grenjadarstadur, où es-tu ? 

" Tu vois quelque chose, toi ?

- Non, et toi ?

- Là-bas, tu crois pas que ça pourrait être un toit en tourbe ?"

On avait beau scruter, il n'y avait que l'herbe qui verdoyait (façon de parler, en fait, un fin crachin rendait terne toutes les couleurs). Et pourtant, nous avions suivi les panneaux !


• • •

Víðimýrarkirkja (aux environs de Varmhalid)

Tout avait pourtant bien commencé quelques jours plus tôt. Malgré quelques inquiétudes préalables dues à des incohérences de géolocalisation selon les sites internet, nous avions facilement trouvé "notre" première église à toit de tourbe.

Víðimýrarkirkja 

Une chose en entraînant une autre, nous étions donc optimistes pour la suite de l'itinéraire.

• • •
Cathédrale de Holar 

Forts de notre succès, après une visite à la cathédrale d'Holar, nous mettons la barre plus haut : l'église de Gröf, une des plus anciennes d'Islande. Toute petite au milieu d'un immense champ, rendue miniscule par les sommets environnants.

Celle-là, on l'avait repérée du premier coup et on était assez contents de nous... trop sans doute, d'où l'excès d'optimisme.

Grafarkirkja 
• • •

Grenjadarstadur

Deux jours plus tard, nous dûmes pourtant nous avouer vaincus. D'après la carte, 3 routes à peu près parallèles permettent de relier le lac Myvatn, au Sud, à Husavik sur la côte : 85, 845 et 87. Notre but : l'église de Grenjadarstadur. Malheureusement, il fallut nous rendre à l'évidence : nous étions du mauvais côté de la vallée, de la rivière, et de l'usine hydro-électrique. Bref, il allait falloir nous contenter des photos de mauvaise définition qu'on trouve sur internet.

Léger obstacle 
3

Fast forward : 2 jours plus tard, de l'autre côté de l'Islande.

Après des paysages tous à couper le souffle, plus impressionnants les uns que les autres.


Une petite église vert tendre, entourée des croix blanches de son cimetière. Il ne manquait que les Hobbits, mais les légendes islandaises ont plein d'autres petits personnages !

4

Plus loin sur la route 1, Núpsstaður. Entre temps, on admire les glaciers.

Alors que cette église est indiquée dans tous les guides (ou presque) et, surtout, sur le site des monuments historiques islandais de même que les autres églises en tourbe du circuit, surprise !

Un panneau peu amical est apposé sur une grille cadenassée. Manifestement, les habitants de la ferme ne souhaitent guère s'encombrer de touristes, contrairement à ceux de Gröf (la 1e église plus au Nord-Ouest) qui disaient juste de refermer la grille derrière soi (logique, il y avait des moutons). Il est vrai que plusieurs sites internet, d'année en année, soulignaient l'escalade des mesures, panneau puis grille.

Qu'à cela ne tienne, n'écoutant que notre courage, nous avons garé notre voiture avant le panneau d'interdiction, puis nous avons coupé à travers le champ d'à côté (qui n'avait pas de clôture) pour nous approcher... Mais chut, gardez-le pour vous !

5

Le lendemain, pour ne pas nous contenter de l'itinéraire touristique le plus courant, entre Vik et Skogafoss, j'ai proposé un "petit crochet" (famous last words) vers le Nord. Je pensais voir au bout du chemin Grafarkirkja, une église en tourbe (je ne sais pas si vous avez remarqué la thématique récurrente). GoogleMaps la situait dans les environs, même si je ne la trouvais pas sur ma fidèle carte routière. Pas d'inquiétude pour autant, la route est bien gravillonnée, le paysage splendide.

Après quelques kilomètres, on s'arrête devant un de ces fameux panneaux bleus indiquant les "hameaux" voisins. C'est là, prise d'une illumination étymologique et grammaticale (à la fin du voyage, vous me direz qu'il était grand temps que je m'y mette), que je réalise que :

  • Grafarkirkja, c'est l'église de Gröf ;
  • nous avons déjà visité une église en tourbe de ce nom, au Nord de l'Islande.

...Et oui, l'homonymie des deux églises m'avait trompée. Mais nous ne sommes pas déçus pour autant !

Eglise de Gröf (au Sud de l'Islande) 

Comme quoi, même sans faire du trek au milieu du Landmannalaugar, l'Islande réserve bien des beautés, et l'aventure s'y cache derrière tous les tournants !