Retour vers le sud de l’île en passant par des endroits que je n’ai pas eu le temps de bien voir. La vallée de la Geria où se trouvent les vignes des principaux cépages de la région. La particularité ici, c’est le vent et les cendres…
Vallée de la Geria Dernière éruption connue dans la région vers 1836... Pas de terre, et beaucoup de vent, trop de vent… Alors, ils ont enterré les vignes. Chaque pied est planté au fond d’un cratère d’un mètre environ dont le pourtour est cerné à moitié par un mur de pierre, sensé lui aussi, faire office de pare-vent. Du coup, toutes ces vignes donnent un aspect si particulier à cette vallée, dont les parcelles montent jusque sur les pentes des volcans… Cela confère un paysage très original avec ses demi-sphères de pierres d’où dépassent quelques feuilles de vignes rouges orangées. Le tout sur un fond très noir…
Des vignes à perte de vue... certaines transformées en crèches.Comme quoi, ici pour s’en sortir, il faut s’adapter et travailler beaucoup pour que la terre donne ses fruits. C’est presque inhumain et dantesque… Je pense qu’avec le savoir-faire ancestral et vu les conditions météorologiques du coin, cette terre volcanique doit être généreuse. Les patates, mandarines, kakis, bananes et raisins des Canaries, sont délicieux, sucrés et pas acides.
Désolé, je n’ai pas goûté au vin !
Du vert dans les anciennes coulées...Mais vu le monde accoudé aux comptoirs des petites bodégas dans cette vallée de la Geria, à mon humble avis, ce doit être du bon et du musclé… « J’ai connu une Polonaise qui en prenait au petit déjeuner… » disait Lino Ventura. Eh bien là, c’est pareil, les mamies Anglaises, Germaniques et autres sont accros, très tôt le matin. En témoigne leurs démarches ubuesques et leurs discours enflammés lorsqu’elles regagnent les bus dès 9 heures du matin… Quand elle y arrivent...
Direction Playa blanca Rendez-vous dans un autre lieu La Punta del Papagayo.
Vers la pointe de Papagayo Là, c’est le bout du bout, l’extrême sud de Lanzarote, de l’autre côté de la baie de Playa Blanca. Après vingt minutes de piste, apparaissent enfin le cap et la plage de Papagayo. Tient, à Toulouse il y a un bar qui s’appelle le Papagayo et qui fut un de mes repaires quand j’étais étudiant…
La playa Papagayo Sur les falaises, souffle un vent d’environ 100 km/heure et il faut bien se tenir. Sur la plage en contrebas, il règne une chaleur beaucoup plus forte, car l’anse est enfermée au centre des falaises et bien protégée de la mer, du vent et autres risques inimaginables, sauf des touristes. Là ce ne sont que des corps allongés, huilés à outrance en train de rôtir sur le sable… Les Canariens sont bruns, les Anglais et Allemands blancs, voire rouge vif. Bref, la plage à fuir le plus vite possible, si on aime le calme, d’autant qu’il y a une musique Boum Boum qui sévit dans un des deux restos du coin. Par contre, c'est le lieu idéal pour bronzer et se baigner dans une eau transparente, toute l'année, dans un cadre bucolique et enchanteur.
Punta Papagayo Je veux aller au bout du bout et après une petite demi-heure de marche, j’y arrive enfin. Je suis à 19 mètres d’altitude, si j’avance d’un mètre cinquante, je tombe à l’eau… Ou plutôt je m’envole vers les flots, vu le vent qu’il fait… Au large, un navire de croisière gigantesque, un des fameux géants des mers se dirige vers Fuerteventura que l’on voit d’ici ou vers Las Palmas à Grande Canaria plus au sud.
Le détroit est calme et on aperçoit à 40 km de là, la côte de l'île de Fuerteventura ainsi que les maisons blanches du port de Corralejo d'où partent les navettes faisant la liaison entre les deux îles.
Playa Janubio Petite pause sur la plage noire de Janubio. Un bel endroit, calme et empreint de sérénité. L'eau est beaucoup plus calme et la plage noire est une invitation à la balade les pieds dans l'eau
Sur la route del Golfo Petite visite à El Golfo, sur la côte Ouest. Petit village niché au creux d'une petite plage de galets noirs. Des belles petites maisons sur la plage, avec terrasses et plantes de la région donne au village un petit air de bout du monde. Se désaltérer à la terrasse de l'un de ces petits bars est l'assurance de passer un bon petit moment.
La cote avant El Golfo Pour y accéder à ce lieu idyllique, la petite route serpente entre des paysages assez minérales, où peu de flore est apparente. Les diverses strates de formation de la croûte terrestre, sont visibles, multicolores et s'étalent sur les tertres environnants.
El Golfo Mais à El golfo, il existe une particularité géologique assez intéressante. Une caldeira, rongée par l'érosion de l'océan et du vent est éventrée et laisse apparaître un lac vert... Le Chaco Verde, considéré comme l'une des merveilles de la nature de Lanzarote, doit son nom en raison de la couleur verte de ses eaux, dotées grâce au phytoplancton, aux différents sulfures, aux minéraux et à la grande quantité de microorganismes uniques qui habitent cet endroit.
Du rouge, du noir, du vert, du bleu, le blanc des vagues...Les couleurs variées de la paroi de la caldeira, ocre, marron, jaune ou un peu orangé, contrastent avec le lagon vert, posé sur un lit de sable noir comme de l’ébène qui le sépare et le protège de la mer bleue, avec les vagues qui meurent en laissant des trainées blanches sur le sable mouillé, donc très noir de la grève…
Crique à côté du lagon vert Du petit mirador, la vue est superbe, et très dé-stressante tellement tout est en harmonie. Même ces couleurs si diverses sont assemblées avec goût et laissent entrevoir les différentes couches de la paroi rocheuse. Je reste un petit moment là, bêtement ébahi à admirer ce lieu qui aspire à la sérénité. Toutes les tensions ou les colères de la vie ne sont rien à côté du calme qui règne ici. Même le flot de touristes est plus silencieux que d’habitude.
Crique del Golfo A propos des touristes, un truc que je comprends de moins en moins. Les gens ne font que des selfies et ne font pratiquement aucune photo du lieu. Je dois être le seul abruti qui regarde vraiment le paysage… Je prends le temps, c’est reposant, distrayant et m’amène à penser que les beautés de la terre n’en sont que plus belles.
Los Hervideros (les sources bouillonnantes)En rentrant vers El Golfo, se trouve une petite crique, avec des bateaux de pêcheur posés ça et là. Toujours des galets ou du sable noir, des écueils servant de réceptacle aux vagues ayant traversées l'Atlantique avec force et amplitude.
Les eaux tumultueuses Non loin de là, Los Hervideros (Les sources bouillonnantes) sont magnifiques. Dans l'univers chaotique des coulées de lave pétrifiées, l'océan s'engouffre avec fracas dans une petite baie au fond de laquelle se trouvent deux grottes voûtées séparées par un pilier naturel. Effectivement, ça bouillonne beaucoup, et les flots couverts d'écume n'invitent pas à la baignade. L'endroit est magnifiquement terrifiant et vaut une bonne balade sur les sentiers et les escaliers qui parcourent ce lieu à la fois magique et agité. Un petit trésor...