Saison 6 : La Polynésie

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Du 3 mars au 7 juillet 2025
127 jours
Dernière étape postée il y a 14 jours
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FATU HIVA

Nous récupérons IDEM au chantier d'Hiva Hoa après 9 mois. Un bon nettoyage et une remise en ordre du bateau est nécessaire avant de larguer les amarres et de rendre une petite visite à Tahuata chez Péna, notre copain marquisien. Puis direction Fatu Hiva, l'île que nous n'avions pas eu le temps de visiter la saison précédente. Il y a 5 îles habitées, Nuku Hiva, l'ile principale, Oa Pou, Hiva Oa, Tahuata que nous avions visitées et la dernière Fatu Hiva.

Nous mouillons donc à Fatu Hiva dans la Baie des Vierges. Une grande baie très profonde. À l'origine, on l'appelait la Baie des Verges mais par la suite les missionnaires l'ont débaptisée en rajoutant un i ... Le petit village de Hanavave est totalement enclavé par des pics impressionnants où le vent s'engouffre mais où le mouillage tient correctement si on ne se met pas trop près de la plage. Nous avons de la chance, il n'y a que 2 bateaux! Les navigateurs qui traversent le Pacifique ne sont pas encore arrivés, c'est souvent la 1ère escale puisque c'est la première île que l'on croise en arrivant aux Marquises.

Idem et 2 autres bateaux mouillés dans la Baie des Vierges.Habituellement plusieurs dizaines

Nous marchons jusqu'à la cascade Vaieenui. Une balade bordée de citroniers, de cocotiers, d'avocatiers, de pamplemoussiers, de bougainvilliers, de fleurs de Tiaré qui embaument et ravissent les yeux. La fin de la balade est un peu casse-gueule mais agréable sous l'ombrage des arbres cela repose du soleil. En arrivant nous ne résistons pas à une petite baignade bien méritée.

Dans la baie nous faisons vite connaissance entre voiliers et nous sommes tous partant pour une visite de l'île que nous propose Poï un habitant du village. Le rendez-vous est pris.Tout le monde en voiture à 7h30 pour atteindre les points de vue de cette île magnifique où la nature domine.

Nous assistons également à une démonstration pour la fabrication traditionnelle du Tapa... c'est une étoffe végétale obtenue par l’extraction de l’écorce du bois, après des frappes multiples sur l’écorce d’arbre jusqu’à dilatation de l’écorce. (Jean-Marie pratique sous le contrôle de Solange, la Marquisienne). On couvre le "tissu" ensuite d'une couche d'amidon pour terminer par un séchage au soleil. Auparavant on s'en servait pour les vêtements, serviettes. Aujourd'hui, les tapas sont utilisés en Polynésie comme support pour l'artisanat d'art, avec des motifs géométriques et des représentations de tikis et symboles Marquisiens.

À Hanavave il n'y a pas de restaurant ou de snack mais certains habitants proposent un repas chez eux pour un petit prix. Nous allons chez Emilienne et Christian. Emilienne nous a préparé du poisson cru au lait de coco, du poulet grillé et du cochon sauvage avec une très bonne sauce. Le repas traditionel marquisien. Christian sculpte sur bois. Il nous montre ses oeuvres qu'il envoie à Tahiti pour la vente. Le lendemain nous allons le voir travailler dans son atelier.

Nous allons au petit village d'Omoa, centre administratif qui se trouve dans la baie voisine. Nous pouvons faire quelques courses. Il y a un peu plus de choix. C'est vrai que pour les courses ce n'est pas très facile. La nature est tellement généreuse que tout pousse partout. Les jardins des habitants regorgent de légumes et surtout de fruits. Les magasins n'en vendent donc pas ou très peu ! Les habitants pêchent et vont à la chasse...on peut leur acheter des fruits, des avocats, du poisson et souvent ils en offrent.

Tous les habitants sculptent ici. Omoa est rempli de statues principalement devant la mairie, lieu du festival et de la grande réunion inter îles des Marquises.


En période de Carême, tous les vendredis à Hanavave, il y a le chemin de croix et la majorité du village participe à ce rassemblement qui traverse le village. Avec l'équipage d'un autre bateau, Philippe et Isabelle, nous avons suivi cette procession. Les prières et les chants étaient en marquisien. On n'y allait surtout pour écouter les chants. C'est tellement agréable d'entendre les chants polyphoniques. Je ne sais pas comment ils font...il y a une femme qui commence à chanter et tout le monde enchaine à plusieurs voix. Je suppose qu'ils font cela depuis leur plus jeune âge.Tout le monde marche derrière le prêtre ceux qui ont des difficultés pour marcher ont même leur tabouret pliable. Aux arrêts des 14 stations du chemin de croix ils déploient le tabouret. On ressent une certaine cohésion entre eux, un sens de la communauté.

Un soir, nous sommes conviés à un repas de fête un "four marquisien" que Simon et Sissi ont organisé. Les aliments sont cuits à l'étouffée, enveloppés de feuilles de bananiers. Le four est un trou creusé dans la terre dans lequel on a placé des pierres volcaniques. On fait un feu avec du bois pour chauffer les pierres. Lorsque les pierres sont chaudes, on place des paniers tressés contenant la chèvre, le porc, des poulpes. On ajoute les accompagnements: bananes plantain, fruits de l'arbre à pain, manioc cuisiné. On recouvre le trou de feuilles de bananier. On laisse cuire toute la journée. J'ai voulu prendre des photos mais il faisait déjà nuit lorsqu'ils ont ouvert le four... les photos ne sont pas terribles! Mais on gardera un beau souvenir de ce moment délicieux. Simon et Sissi sont aussi de talentueux sculpteurs. On adore et on a flashé pour 2 objets. On doit retrouver Simon au Salon de l'artisanat qui se déroulera à Tahiti fin mai.

Four marquisien

Le dernier jour, Jacques et Désirée passent au bateau, ils ont fait une bonne pêche. On discute avec eux. Désirée a vécu 25 ans à Paimpol, en Bretagne. On raconte nos vies. On leur achète 2 bonites d'environ 2,5kg chacune pour l'équivalent de 15 euros. Jean-Marie lève les filets et les emballe sous-vide. Direction le congélateur.

On a passé une super belle semaine à Fatu Hiva. En plus de toutes ces rencontres nous pouvions plonger dans l'eau à 30° pour notre snorkeling journalier. Cette île est magnifique, plus intime que les autres. Cela est dû probablement au peu d'habitants (300 habitants), à l'isolement et à leur mode de vie tranquille. Les rencontres sont faciles, leur gentillesse, leur écoute nous étonnent toujours. Ici le temps n'a pas la même valeur.


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Publié le 8 avril 2025

NUKU HIVA

Nous nous dirigeons vers la Baie d'Hakatea, pour faire la balade de la cascade que nous n'avions pas faite l'année dernière. La baie est impressionnante, elle est presque fermée sur 360° un vrai repaire de pirate. Il n'y a que 2 bateaux dans cette baie immense.


Baie d'Hakatea 

La balade de la cascade est magnifique. Le chemin est bordé de citronniers, manguiers, cocotiers mais aussi de bougainvilliers, hibiscus, orchidées. La forêt est de plus en plus dense et on traverse quelques cours d'eau, ce qui nous permet de nous rafraîchir. Les voileux qui sont dans la baie avec nous, nous ont donné des bâtons qui nous évitent plusieurs glissades. Nous marchons pendant 2 bonnes heures pendant lesquelles les moustiques se délectent de mes jambes mais nous n'avons pas pris de noix de coco sur la tête. Il paraît qu'il y a plus d'accident par chute de noix de coco que d'accident par morsure de requin. Ouf on est sauvé ! Il fait chaud. On ne s'attarde pas trop. Nous n'allons pas jusqu'en bas de la cascade car le chemin devient vraiment difficile, en plus il faut redescendre au village où nous avons réservé une table au resto. Les 2 voileux autrichiens doivent venir nous rejoindre vers midi.

cascade de la Baie de Hakatea 

Nous allons dans la baie principale de l'île, la baie de Taihoae pour aller faire un avitaillement important avant de partir vers l'archipel des Tuamotu où fruits et légumes sont rares et chers. Nous décidons de ne pas partir le jour même car il y a une bizarrerie météo au sud qui pourrait se transformer en cyclone bien que la saison soit terminée. Le lendemain l'alerte est annulée, nous partons mais pour plus de sécurité nous faisons un stop sur l'île de Oa Pu, dernière île des Marquises sur la route des Tuamotu. Nous avions beaucoup aimé Oa Pu, la saison dernière, appelée aussi île des cathédrales car surmontée de grandes pics de basalte. Cette fois-ci nous espérons trouver des œufs, introuvables à Niku Hiva, avant de quitter les Marquises ...

OA PU  Île aux cathédrales 

Il est temps de quitter les Marquises, heureux d'avoir rencontrer des gens d'une gentillesse exceptionnelle qui nous ont fait partager leur culture, leur mode de vie, leur artisanat. Nous avons eu la chance de découvrir des lieux encore préservés du tourisme de masse. Jusqu'à quand ? Il est vrai que l'isolement de ces îles, les protège.

On quitte avec un petit pincement les Marquises, direction l'archipel des Tuamotu.

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Publié le 16 avril 2025

RAROIA

Tua-motu, les "îles nombreuses" en tahitien ! c'est 76 atolls (des ceintures coralliennes qui entourent un immense lagon). Après 3 jours et 3 nuits de navigation nous arrivons au premier atoll sur notre route : Raroia. 40 km de long et 13 km de large ! On était un peu inquiet pour rentrer dans la passe où de forts courants peuvent exister, mais tout s'est très bien passé.


Quel brusque changement de paysage ! On passe des montagnes verdoyantes des Marquises aux plages idylliques avec toute la nuance de bleu. On doit parfois slalomer pour éviter les patates de corail. Il faut être très attentif ! L'eau est tellement claire qu'on a du mal à estimer la profondeur.


Snorkeling un peu décevant. Par contre beaucoup de requins à pointe noire. Les 2 premiers jours j'étais un peu inquiète mais on s'habitue. Ils ne sont pas agressifs mais très curieux. Les photos dans l'eau sont toujours prises avec notre petit Canon SX 280...qui a 8 ans et sa boîte étanche !!!

 Requin à pointe noire


Raroia est devenu célèbre avec le naufrage du Kon Tiki, un radeau norvégien de l'expédition de Thor Heyerdal qui s'est échoué sur la barrière de corail de Raroia en 1947. Jean-Marie avait lu le livre de cette expédition qui partait du Pérou vers la Polynésie et qui s'est échoué à Raroia. Il était très heureux d'aller sur le "motu" où se trouve la plaque commémorative. Il existe aussi un film et un documentaire d'époque.

Plaque commémorative du KON TIKI 


Les principales activités économiques des Tuamotu sont la pêche, le coprah pour faire de l'huile et la perliculture. On a voulu visiter la ferme perlière mais elle était fermée. Il y a une crise de la perle noire polynésienne pour différentes raisons : pendant le Covid, les greffeurs chinois sont retournés en Chine et beaucoup ne sont pas revenus, les chinois ont pu étendre leur marché et depuis quelque temps il y a une grande mortalité des huîtres perlières... dont les causes ne sont pas bien définies! augmentation de température de l'eau ?

La ferme perlière de Raroia

Nous allons au village Garumaoa qui est proche de la passe. Une personne cultive quelques légumes mais comme c'est dimanche, c'est fermé. Dommage ! Nous nous baladons à travers les différentes ruelles. C'est propre, calme. Ceux qui circulent sont en vélo électrique. On a bien aimé "l'église" en plein air construite avec des galets.

Village de Garumaoa 326 habitants