On arrive le week-end de Pâques à Hiva Oa. Tout est fermé! Génial on va pouvoir récupérer après notre transpacifique! Quatre jours après, Guégué et Yannick arrivent. Ils doivent remettre un paquet à un Marquisien de la part d'un ami. Ils n'ont pas d'adresse seulement un nom...On va au village, les gens le connaissent. Sylviane, la postière, lui téléphone, lui laisse un message et propose de garder le paquet car elle a justement du courrier pour lui...elle nous demande une adresse mail. On reçoit effectivement un mail confirmant qu'elle a bien remis le paquet! Ils sont incroyables ces Marquisiens!
Nous partons pour l'île de Tahuata. Baignade au programme avec une eau à 30° dans la baie de Hanamoenoa.
Puis mouillage devant le village de Vaitahu, 300 habitants, pour une petite visite à terre. Magnifique! Des ruelles bordées de fleurs et d'arbres fruitiers. Je n'avais jamais vu des pamplemousses aussi énormes. Les enfants, petits et grands, garçons et filles jouent au foot. On sent un lien de communauté. Une belle église étonnante avec des piliers en galets. C'est beau! On va au snack. "C'est fermé mais rentrez on peut bavarder, j'ai des jus de fruit au frais!" dit Adrienne, la patronne. Elle et son mari s'installent près de nous et parlent de leur île. Moment magique. On aurait bien aimé aller à la messe le lendemain pour approcher de plus près cette communauté et écouter les chants Marquisiens mais le lendemain nous avons une navigation de 65 miles et JM préfère partir tôt pour arriver avant la nuit. La prochaine fois!
Nous partons au petit matin vers l'ile de Ua Pou. Surplombée d'énormes pics on la surnome l'île aux cathédrales. Navigation toute la journée sans beaucoup de vent, spi au programme. Mouillage dans la baie d'Hakatao où nous sommes seuls entourés de chèvres. Nous repartons le lendemain vers la baie d'Hakaetau où il y a un restaurant renommé "Ti Piero" manque de chance c'est complet, il y a également une cascade et un fabricant de chocolat mais, le sentier pentu et la chaleur nous empêcheront d'atteindre le site.
Ua Pou surnomée l'île aux cathédrales Nous contactons un "Taxi Guide". Il nous véhicule une journée entière autour de l'île. Les baies sont magnifiques et nous découvrons la culture, les croyances de la vie marquisienne.
L'île est renommée pour ses sculpteurs de pierre et de bois. Il y a un centre artisanal avec des sculptures mais aussi bijoux, tissus et un tatoueur sur place. Les sculptures, on en trouve partout sur la plage, en bord de route, une fontaine dans un coin...
L'église du village est également remarquable avec des sculptures de la chaire et de l'ambon magnifiques. La pierre des fonds baptismaux en un seul bloc de " pierre fleurie" que l'on trouve uniquement à Ua Pou, est exceptionnelle.
Une pause pour manger un carpaccio de thon avec notre guide, Ismael. Le poisson est roi aux Marquises. Un comité de la langue marquisienne se trouvait à une table à côté de nous. Avant le repas ils ont chanté a capella les bénédicités en Marquisien. C'était très beau!
Pour terminer le tour de l'île Ua Pou, nous allons voir le site archéologique Mauiia où se réunissaient différentes tribus. Chaque tribu avait son toît! De nos jours encore, les 6 îles habitées des Marquises se rencontrent pour des festivités sur cet ancien site où également chaque île a aussi son toît.
En fin de balade, Ismaël notre guide nous amène chez lui pour rencontrer sa famille, nous offrir un verre d'eau et nous montrer son jardin dont il est très fier! Ici, la nature est reine, fruits, légumes et bougainvilliers de toutes les couleurs font le décor. Tout pousse! Le lendemain avant qu'on lève l'ancre Ismaël nous apporte un immense sac de fruit et de légume de son jardin. C'est cela la gentillesse Marquisienne!
Toujours un peu triste de quitter une île mais toujours enthousiaste d'arriver sur une autre. Nous arrivons à Nuku Hiva, l'île principale, capitale des Marquises. Yannick doit remettre encore 2 paquets à des pêcheurs de l'île et Guégué souhaiterait saluer la nièce de sa belle-fille qui habite Nuku Hiva. Nous débarquons sur le petit port. Nous demandons à la première personne qui se trouve sur le quai si elle connaît les 2 pêcheurs. "oui il sont là, sous l'auvent du magasin juste devant vous" "oh super!" Et Guégué demande alors si elle connaît Deborah Biannic ( nom, bien breton!) "oui! Pourquoi ?... C'est moi!" La magie opère dans cet archipel. Déborah nous conseille un guide pour faire le tour de l'île. La nature toujours aussi magnifique, la balade de baie en baie toujours au top. Quelques fois nous rencontrons sur la route certains obstacles sur notre chemin. Chevaux, chèvres, cochons, poules vivent ici en liberté...dans le jardin du centre artisanal il y a une stèle en hommage à l'écrivain Herman Melville. Son livre autobiographique "Taïpi" se déroule aux Marquises. Cette tribu avait la réputation d'être cannibale mais cela n'empêcha pas Melville de se réfugier chez eux (auteur aussi du célèbre livre "Mobby Dick").
Le Tiki Tuhiva d'une hauteur de 12 m surplombe la baie de Nuku Hiva. C'est la représentation de la Femme, gardienne de la Tradition et du Savoir tandis que l'homme représente le guerrier imposant son Pouvoir. La Cathédrale Notre-Dame appelée également la Cathédrale Notre-Dame des Marquises contient une statue en bois ainsi que la tombe de Monseigneur Dordillon, qui a évangélisé l'archipel des Marquises. Lors de notre passage des femmes étaient en train de décorer l'autel de fleurs. À l'extérieur se déroulait une "messe" pour un décès. La musique marquisienne résonnait avec de très beaux chants. Cette cérémonie n'était pas triste j'ai même trouvé cela presque dansant!
On ne pouvait pas quitter Nuku Hiva sans passer par le site archéologique de Tahakia, restauré en 1998, puis réaménagé pour le festival des Marquises de 2011, on y voit les plates-formes d’habitation (pae pae), les lieux de danse et de réunion (tohua), de sites religieux (meae), pétroglyphes, fosses alimentaires de stockage et banians (arbre sacré).
Les jours passent et nous décidons de retourner vers les îles du sud. Marie-Flore, une amie de l'école de danse, me signale qu'elle a un contact avec Péna un Marquisien de Tahuata qu'elle a rencontré à l'aéroport. Elle nous met en relation. Nous retournons donc à Tahuata mais dans la vallée d'Hapatoni où il habite avec toute sa famille. La vue de leur terrasse est exceptionnelle!! On est invité pour un apéro... mais en réalité la sœur a préparé tout un repas: poisson cru en salade, poisson mi-cuit, chèvre au lait de coco, délicieux fromage et pour finir une "pomme cannelle" fruit exotique délicieux! On reste bouche bée de cet accueil ! Le papa un ancien officier de la marine française de la Royale connaît bien Brest. Donc les discussions s'animent sur les différents ports français, sur la vie des marins de la Royale et sur Brest et ses environs. Soirée qu'on n'est pas prêt d'oublier!
Deux jours après, Christiane, la sœur de Péna, nous emmène faire un tour sur l'île. Les paysages sont toujours aussi magnifiques et la végétation généreuse. On trouve de tout sur cette île: pamplemousses, citrons, papayes, mangues, christophines, concombres, aubergines, fruits de l'arbre à pain, manioc. En bord de route, tout le monde peut se servir. Il y en a à profusion. On trouve même du café, du coton, des herbes aromatiques. De nombreux arbres précieux pour sculpter, faire des meubles tel que du bois de rose, du faux ébène, du teck, du bois de fer... la mer qui entoure l'archipel regorge de poissons, la forêt est remplie de chèvres et cochons sauvages. Quelle richesse!
Après, cette matinée de visite, Christiane insiste pour qu'on déjeune encore chez elle et qu'on prépare ensemble le repas. Avec l'aide de la maman, Guégué et moi préparons une salade de fruit. Elle nous explique comment préparer la papaye, on y rajoute des mangues, des bananes et des énormes pamplemousses. Au moment de servir on ajoutera une boule de glace.
Le dimanche, 8h du matin! nous allons à la messe dans cette jolie église de Tahuata que j'aime particulièrement. On avait dit qu'on reviendrai! La messe est en marquisien, mais elle est mélodieuse avec beaucoup de chants à plusieurs voix sur fond de percussion. Très agréable à écouter! A midi nous avions réservé dans un "snack"( normalement fermé le dimanche...mais comme c'est celui de la belle-sœur de Péna...) pour inviter toute la famille de Péna.
Après le repas, des enfants du village nous demandent de faire un petit tour sur l'annexe...
Le lendemain nous quittons l'île de Tahuata pour celle de Hiva Oa. Que nous avions gardé pour la fin. Yoan, le guide, nous emmène voir le seul tiki souriant qui existe ainsi que la côte très découpée de Hiva Hoa.
Avant le déjeuner, Yoan nous emmène sur le site archéologique d'Hiva Oa où se trouve le plus grand tiki au monde. Après le déjeuner nous avons visité l'atelier d'un sculpteur, Maheatete Huhina. Superbe rencontre! Une belle ambiance se dégageait de cet endroit. Il s'est arrêté de travailler, a pris du temps pour nous, a partagé son amour de l'île, de son travail. On a un peu philosopher sur le " bien vivre". Nous reviendrons le voir! Jean-Marie aimerait sculpter auprès de lui.
De retour au village Atunoa, nous allons voir le musée Gauguin, ( uniquement des reproductions, le musée tout ouvert, ne se prête pas à recevoir des originaux). Le peintre a vécu la fin de sa vie à Atunoa comme Jacques Brel. Ils sont tous les deux enterrés au cimetière du village. Un espace Brel est aménagé près du musée où l'on peut voir l'avion Jojo que pilotait le grand Jacques lorsqu'il y avait une nécessité ou une urgence médicale pour les habitants de Hiva Oa.
Avec 3 bretons dans le bateau, on ne pouvait pas échapper à la visite du bateau de la marine nationale française, amarré au port de Atuona pour 4 jours. La mission principale de ce bateau, le Bougainville, est avant tout l'aide à la population polynésienne mais aussi de surveiller la pêche illégale en Polynésie, notamment des bateaux chinois.
Ce mois aux Marquises restera dans nos mémoires du point de vue rencontres, paysage, nature luxuriante et abondante. Une belle découverte! Dans trois jours nous sortons le bateau de l'eau. Dans une semaine nous rentrons chez nous, revoir notre famille. Avant il faut nettoyer à fond le bateau, enlever les voiles, la capote, vidanger et faire l'entretien de différents éléments mécaniques, bichonner notre compagnon de route pour l'hivernage. Nous reviendrons le chercher au printemps prochain pour continuer vers les Tuamotu et Tahiti.
Nous repartons heureux et fiers d'avoir réalisé un rêve.