ABC, c'est le nom des Petites Antilles néerlandaises : Aruba, Bonaire et Curaçao, proches des côtes Vénézuéliennes. Aruba et Curaçao sont des états autonomes au sein du royaume des Pays-Bas, seul Bonaire est une municipalité spéciale directement lié au royaume des Pays Bas. On y parle le créole "papiamento", un mélange de néerlandais, portugais, espagnol. La langue officielle des ABC est le néerlandais.
Bonaire
La classique démarche, immigration et douane prennent du temps ici car les bureaux sont loin et il n'y a pas de bus! Plus d'une demi-heure de marche en marchant d'un bon pas avec notre linge dans le caddie pour la laverie et oui cela doit se faire aussi! Ensuite les courses de légumes frais car aux Roques on n'a pas pu faire d'avitaillement. Il n'y a rien. Cela nous permet de visiter un peu puis de prendre un peu de repos pendant que la lessive tourne.
On voulait visiter le parc national au nord de l'île mais on n'a pas trouvé ce jour là de 4x4, nécessaire pour le circuit du parc ni pour le lendemain. Un petit tour au sud de l'île en scooter c'est sympa aussi! On a pu voir les immenses salines, la reconstitution des maisons des esclaves qui ramassaient le sel, le sanctuaire des flamands roses. Tout le long de la côte, wingfoils et kites profitent du vent. Il y a de très très nombreux plongeurs bouteilles. Ils partent de la plage puisque rapidement on arrive à 100m de profondeur près du bord. Bonaire est incontestablement, le spot de plongée.
Curaçao
La plus grande des 3 îles. Les conditions réglementaires y sont curieuses : on ne mouille pas où l'on veut. Il ne s'agit pas de quelques zones interdites, non, il n'y a que quelques mouillages autorisés. Donc arrivée à "Spanish Waters" le seul endroit où il y a un bus qui peut nous amener à Willemstad, la capitale, pour faire nos papiers. À Willemstad nous allons à l'immigration. Ah non, le bureau en ville n'est pas le bon il faut aller à celui du port, de l'autre côté. Bon un coup d'œil sur google maps : c'est pas trop loin nous traversons le pont flottant et nous longeons le quai, bing! On tombe sur une grille : "zone portuaire, accès interdit". On demande à une personne qui semble travailler au port, il discute avec un automobiliste qui passait par là...et qui nous fait signe de monter dans sa voiture. Après un trajet qui nous semble long il nous arrête devant une grille de l'autre coté du port. Là, après inscription de nos identités dans un registre on nous autorise à entrer. Formalités d'immigration sans problème! Puis bureau du port (à côté, ouf!) où nous payons notre mouillage. Si nous voulons changer de mouillage il faut demander un autre permis en précisant bien les dates (3 jours maximum) plus fort encore : à l'intérieur de Spanish Waters il y a des zones précises et passer d'une zone à l'autre est interdit ! Il reste encore la douane à faire qui se trouve ... de l'autre coté du pont ! Après ce parcours du combattant sous le soleil on flâne dans Willemstad, très belle capitale. On visite le musée de l'esclavage. On est bousculé par ce que l'on voit. Les chaines avec lesquels on attachait les esclaves, des instruments de torture, les fouets, les différents fers qui, chauffés au rouge, servaient à marquer l'esclave! Celà nous a beaucoup remué. Il y avait une partie sur l'art africain mais qu'on a survolé. C'est l'heure de reprendre le bus pour retourner à notre mouillage de Spanish Water.
Willemstad et son musee sur l'esclavage.Nous décidons de faire la balade jusqu'au sommet de Kabrietenberg qui domine le mouillage de Spanish Water. Nous marchons à travers les cactus et arbustes épineux.
Après l'effort, le réconfort, un plongeon dans cette eau si claire à 28° ! On voit en fond le Fort Beekenburg
La baignade nous redonne un peu d'énergie on va jusqu'au Fort....autour de la bâtisse on découvre plein d'oiseaux on mitraille avec notre appareil photo. Ces oiseaux mangent les fleurs des cactus. Dommage les photos des perroquets ne sont pas très nettes.
Avant de quitter Curaçao nous marchons jusqu'au domaine Jan Thiel pour nous baigner...déception la plage, magnifique mais très petite est entourée d'hôtels, de transats où il est difficile de se frayer un passage pour aller jusqu'à l'eau. C'est noir de monde et tous on leur seau à glace rempli de bouteilles. Ils picolent toute la journée... nous grimpons sur les rochers pour aller plus loin et trouver un endroit plus sympa près de la mangrove. Le lendemain nous quittons Curaçao et donc nous devons retourner à Willemstad pour les formalités d'immigration de sortie et profiter d'une balade dans la ville. Nous prenons le temps de passer par le musée de la marine.
Willemstad Aruba
Après les tracasseries administratives de Curaçao, la liberté de mouiller où on le souhaite à Aruba nous semblait un luxe formidable. Nous voilà donc partis, au lever du soleil, car la route est assez longue (60 miles) la mer est courte, il y a une houle croisée, du vent (20-25 nœuds établis, 30 dans les rafales) bref une navigation stressante, inconfortable et fatigante. Nous atteignons Aruba vers 17h et Barcadera, notre escale pour la douane et l'immigration est encore à 1h30, nous décidons donc de mouiller dans la première baie pour nous reposer et faire les papiers demain matin. On mouille, on range un peu le bateau, on met la table et Jean-Marie descend préparer le repas. Un bateau viens vers nous.
- "Jean-Marie, y a un bateau qui vient vers nous"
- "Normal, on est dans l'axe de la passe"
- "Mais il se dirige vraiment vers nous"
- "C'est pas le moment, ça cuit !"
- "C'est les Coast Guard"
- Et m...., j'arrive!
"Bonjour Monsieur, Coast Guards, nous allons monter à bord". Et bien montez ..." deux costauds en uniforme, arme à la ceinture montent sur Idem. L'un d'eux suit Martine qui vient de descendre dans le carré pour éteindre la cuisinière. Il en profite pour inspecter le bateau.
"Quand êtes vous arrivés ? A quelle heure ?"
Nous sommes arrivés à 17h, on est fatigués et nous n'aurions pas pu arriver à Barcadera avant la fermeture des bureaux et surtout avant la nuit (il fait nuit à 18h30). Et, pour montrer notre bonne foi, on montre les papiers de sortie de Curaçao, la e-déclaration d'entrée à Aruba, le formulaire de douane que Jean-Marie a pré-rempli bref pour nous on est quasi en ordre ... Lui pendant ce temps-là téléphone : "l'immigration ferme à 22h et la douane à 23h"...
"Désolé mais je ne n'entre pas de nuit dans une passe que je ne connais pas, j'irai demain à la première heure..."
"No probleme pour la passe, on va vous accompagner". Jean-Marie met un moment à comprendre. " Vous voulez qu'on y aille maintenant ???" "Yes!". Cela n'a pas l'air d'être une blague. Mais ... j'allais dîner ... son collègue et Martine remontent à ce moment "Oui et ça sent drôlement bon".
Il fait maintenant nuit noire, mais je n'ai pas trop le choix !
- Martine, on lève l'ancre!
Et nous voilà repartis avec nos deux coast guards à bord escortés de leur vedette !
Bon, ils sont quand même sympathiques et tentent de faire la conversation, le trajet dure plus d'une heure. A l'arrivée nous avons un comité d'accueil sur le quai de la douane pour prendre nos amarres et une voiture qui nous fait franchir les barrières pour nous conduire à l'immigration. À la sortie du bureau, la voiture nous attend pour nous conduire à la douane...puis on nous ramène au bateau où toute l'équipe des Coast Guards surveille Idem. On appareille et ils nous amènent, à travers les hauts fonds, jusqu'au mouillage. Il est 22h, on a faim, on est levé depuis 5h, on est claqué. Bienvenue à Aruba!!
Après 6 mois de navigation, nous sommes un peu fatigués et n'aspirons plus trop à visiter. Nous sommes plutôt concentrés sur l'hivernage du bateau, l'entretien et le nettoyage. Il fait 30°/32° dans le bateau pour le bricolage c'est un peu chaud! Pour nous rafraîchir avant chaque repas nous profitons des magnifiques plages d'Aruba où nous plongeons avec plaisir. On doit sortir Idem de l'eau au chantier de Varadero pour un stop de plusieurs mois.
Notre saison se termine. Le voyage s'est réalisé comme dans nos rêves. Nous reviendrons chercher Idem cet hiver avec un programme pas encore bien défini. Nous sommes impatients de retrouver nos enfants et petits enfants et de leur raconter de vive voix, nos aventures.