Un petit trip de quelques jours dans les Bardenas Reales et alentours
Octobre 2018
3 jours
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Je suis sûr que vous vous demandez pourquoi ce pseudo, pourquoi l'avoir mis sur ma moto, pourquoi cette peinture etc...

En plus de la moto, je me passionne aussi pour l'histoire militaire et le monde militaire plus généralement.

Depuis tout petit c'est un domaine qui me passionne pour tout un tas de raisons, j'aurais passé 5 ans sous les drapeaux, 5 ans gravés dans ma mémoire, où les moments de galère passés se transforment en bons souvenirs, où un véritable esprit de cohésion règne.


Ceci explique la couleur, mais alors pourquoi IRIS XVI ?

Le baptème des engins militaire n'est que la suite d'une longue tradition: celle qui consiste à donner un nom aux chevaux des unités de cavalerie. Lorsque l'on est passé aux chars et plus communément aux blindés, de même qu'il était plus facile d'appeler un cheval "Oscar" que "matricule 3245", il était également plus commode de dire les chars "Valmy" "Normandie" et "Lynx" que de donner les numéros de leur plaque d'immatriculation.

Et puis, comme pour les chevaux, se sont développés des liens d'affection entre l'équipage et son blindé.

Cette pratique fût plus où moins réglementée, chaque escadron se voyait par exemple affecté un thème ( batailles victorieuses, généraux célèbres, provinces françaises etc...)


Dans le monde de la moto, il est courant que le propriétaire donne un petit surnom à sa moto, généralement du nom d'un cheval célèbre. Eh oui, la moto c'est un peu le cheval à moteur !


Après 3 années de bons et loyaux services, il m'est venu l'idée de baptiser ma moto, suivant les traditions.

Je vous laisse deviner son nom...

IRIS XVI est un cheval qui fût accueilli à l'école militaire de Saint-Cyr en 1936. Le capitaine de Hauteclocque (le futur maréchal Leclerc) alors instructeur dans cette école d'officiers participe à la formation militaire de ce cheval. Réputé pour avoir un caractère difficile, Iris XVI ne manque pas de désarçonner ses cavaliers. Le capitaine devrait sa claudication et sa canne à une chute du dos d'Iris XVI, entraînant une fracture du tibia dont il a gardé des séquelles à vie.Malgré son accident, Leclerc restera fidèle à son cheval et n'hésitera pas à le monter pour l'exercice.

Iris XVI aura aussi quelques succès sur les hippodromes environnants avec pour monture l’officier Jean Fanneau de La Horie avec lequel il gagne en notoriété outre-Rhin. Il n'est pas mobilisé pendant la Seconde guerre mondiale, en raison de sa notoriété ou de son caractère inadapté. Le 10 juin 1940, à la suite d'un bombardement effectué la veille, les chevaux de l'École de Saint -Cyr sont évacués sur Saint-Maixent. Iris XVI est ensuite envoyé en Charente, au dépôt de Saintes. Le 14 juin débarque une unité de cavalerie allemande. Son commandant connaissait cet Iris XVI qui avait battu son propre cheval sur un hippodrome et voulut le monter. Un de ses soldats part le chercher. Malheureusement pour ce dernier, après avoir passé la bride à Iris XVI, l'animal décoche une ruade. L'allemand est tué net, le foie perforé. En représailles, il est exécuté quelques instants plus tard pour acte de résistance.

Le général Leclerc n'apprit que plus tard le destin d'Iris XVI, ses mots seront : « il était aussi patriote que son maître ». Clin d'oeil à leur passion commune pour ce cheval, le Colonel de La Horie, sous les ordres de Leclerc, se déplaçait à bord d'une Jeep de la 2e DB, baptisée Iris XVI.


En plus de l'envie d'avoir une moto différente de Mr tout le monde, je réunis 2 passions.

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Moto nettoyée et révisée. Valises chargées. Plus qu'un dodo et c'est le départ !

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7h45: après un petit café et 2 tartines je finis de charger mes affaires, je m'équipe et c'est le départ !

13 degrés, pas de pluie et encore dans la pénombre, j'entame mon périple. Arrivé sur le périph lyonnais, des bouchons (étonnant pour un lundi matin...) je fais un peu d'interfile pour gagner du temps mais pas longtemps, trop peur d'accrocher une voiture avec mes valises. La circulation deviens plus fluide jusqu'au niveau de Bron où ça bouchonne sévère. Au loin j'aperçois une grande lueur bleue qui va et viens, une multitude de girophares. Un gros accident ? Que nenni, le samu, ambulanciers et autres ont choisis le bon moment pour faire savoir leur colère, c'est plusieurs centaines d'ambulances qui roulent au pas, sirènes hurlantes. Heureusement pour moi elles sont dans l'autre sens de circulation.

Arrivé en Haute Loire, je me demande ce qui m'a pris d'engager ce périple en Octobre... La température à chuté pour atteindre 5 degrés, il pleut, il y a du vent, un vrai temps de merde, la fatigue commence à surgir, je commence à avoir froid. Heureusement il y a les poignées chauffantes !

Aux abords de Mende, n'en pouvant plus de ce froid je profite d'une aire aménagée pour faire la pause casse croûte. J'avais l'idée de me réchauffer avec un bon bol de nouilles chinoises.

Passé la moitié du plat, j'ai mangé froids. Tant pis pour le réconfort, on reprend la route et il y en a encore !

17h30 arrivé au camping de Marciac. Accueil sympa, on me dis de me mettre où je veux, en même temps les clients se compte sur les doigts de la main à cette saison. Pour la majorité des camping car étrangers.

Je me pose sur un emplacement qui m'as l'air pas mal et commence à monter ma tente flambant neuve. Je tente de planter une sardine au pied. Oups... Pliée ? Non, cassée... Des sois disant sardines hyper résistantes en alu qualité aviation ou je ne sais quoi...

Pendant que je finis de monter la tente, je croise un vieil homme et son chien qui semble s'intéresser à ma moto. De bonne humeur malgré tout ce que j'ai déjà traversé aujourd'hui, j'engage la conversation. Ce mec m'a tenu la jambe pendant 1h30 à me raconter sa vie, ses périples en long en large et en travers. Figurez vous que ce gars en a quand même une sacrée paire. Il roule avec une petite 125 en tractant une remorque de voiture avec tout son barda dedans. Et il vadrouille dans quasi toute la France comme ça !

Du coup la nuit est tombée, j'ai pas fini de m'installer et j'ai pas mangé...

Demain c'est parti pour l'Espagne, j'ai hâte de voir ces paysages inconnus pour moi.

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Aujourd'hui il y a des choses à dire.

La nuit fût plutôt bonne bien que fraîche, 4°c au réveil ! Petit déjeuner, un bon café bien chaud pour se réchauffer et tenir la journée, on remballe tout et on reprend la route !

Ça roule plutôt bien, c'est plat et droit, au loin je vois les Pyrénées, il va falloir y passer. J'ai choisi de prendre une partie de la route de St Jacques de Compostelle, juste pour le fun. St Jean Pied de Port (avec un T et pas un C, comme si les ports pouvaient marcher...) je comptais m'y arrêter mais au vu de la foule que j'ai croisé en arrivant je n'ai fais que passer.

Passage des Pyrénées côté Espagnol, c'est le pied ! On enquille les virolos. Pause obligée à Roncevaux où figure une stèle en hommage à Roland. Le 6°RPIMA chante "Roncevaux n'est pas loin, j'entend sonner le cor" Point de cor entendu mais bon nombre de détonations. Roland a dû troquer son cor contre un fusil...

On quitte la montagne par un tunnel, à la sortie changement de décors ! Fini la forêts, les arbres etc. Tout est jaune. Climat désertique. Par contre les rafales de vent rendent le pilotage compliqué.

Je m'arrête à Olite admirer le Palais Royal

Je reprend la route jusqu'au petit village d'Ujué et son église fortifiée, la route pour y accéder est magnifique

Et la vue est saisissante

On redescend par une petite route désertique, je n'ai croisé personne ! Il est 15h et je commence à avoir chaud, 22° affiché sur la moto, je tombe la doublure et le pull.

Direction le monasterio de la Oliva. Pourtant je vois plus de vignes que d'oliviers...

Si on ne veut rien rater il faut faire plusieurs fois le tour. Lever les yeux au plafond, regarder au sol, les colonnes etc...

Avant d'aller au camping je n'ai pas pû m'empêcher d'aller tâter les Bardenas.

Un peu d'appréhension au début puis on enroule tranquille, on admire la nature tout en gardant un oeil sur la route. J'ai traversée mon premier cours d'eau en moto ! Plus tard, un peu trop confiant et déconcentré par la beauté que m'offre mère nature, je roule sur une pierre qui me fais perdre le contrôle. Je me casse à moitié la gueule de la moto mais l'honneur est sauf. J'ai maîtrisé la situation.

Direction le camping pour un repos bien mérité. Demain on y retourne !

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Aujourd'hui c'est le dernier jour en Espagne, c'est aussi le jour où j'ai prévu la totale, Les Bardenas Blanca en long, en large et en travers, ainsi que la Negra, moins connue car totalement différente.

Petit réveil à la cool à 7h30, je traine un peu à sortir du duvet. Petit dej, toilette, je met la moto en mode "piste" et c'est parti.

Première pause à Arguedas et ses maisons troglodytes

Je reprend la route pour m'arrêter au point info des Bardenas Reales, demande un plan à la charmante demoiselle qui m'explique succintement le trajet, en gros elle envoie tout le monde faire le tour du polygone de tir dans le même sens. Heureusement que j'ai péché des info par moi même et que l'itinéraire est déjà tout tracé dans le gps... Avant de partir je tape la discute avec un groupe de français qui me questionnent sur ma moto etc...

Je fais 300m et passé la petite montée après le centre d'information, je m'arrêter déjà, grosse claque dans la gueule, c'est magnifique !

Beaucoup de camping cars et de vans. J'ai du croiser 2 motos. La piste aujourd'hui n'a rien à voir avec celle d'hier. On sens que c'est l'itinéraire du touriste. C'est peu gravillonneux, on a envie de tourner la poignée mais je me retiens, limitation de vitesse oblige et on n'est jamais à l'abris d'un piège.

Je vais souvent m'arrêter au vu des nombreuses vues splendides.

Cabezo de las Cortinillas 
Castildetierra 

La piste entoure le Polygone de tir. Une grande zone d'entraînement pour l'armée de l'air espagnole

Je fais le tour complet du Polygone puis recommence jusqu' a la piste qui va sur Carcastillo. J'ai quasi la piste pour moi tout seul !

Je prend un petit raccourci, fini la piste gravillonneuse, ici c'est que de la glaise séchée, heureusement qu'il n'a pas plus !

Sur le côté j'aperçois un triste témoignage de la présence de rapaces, que j'ai eu l'occasion de voir tourner au dessus de leur zone de vie

Petite pausse casse croûte dans une vieille bâtisse aménagée, il est 13h et j'entend les avions de chasse voler au dessus de moi, à leur tour de jouer dans les Bardenas. Je reprend ma route jusqu'à arriver sur le bitume. Changement de région, me voici en Aragón.

Je redescend jusqu'à la piste pour la Bardena Negra. Changement de décors, ici fini le désert, on retrouve de la verdure.

Je n'aurais croisé absolument personne sur cette piste, d'ailleurs elle est moins facile que celle du Polygone de tir

La piste longe la falaise, la vue est saisissante

Je traverse un parc éolien avec des gens à la tâche, pendant que certains s'amusent d'autres bossent !

Arrivée au Sanctuaire de Sancho Abarca, une vue époustouflante

On redescend lentement mais sûrement par la piste qui zigzag, un bout de nationale et je repart pour un peu de piste, plus plat, c'est juste histoire de profiter à fond des Bardenas et passer le temps. Retour au camping. Une bonne douche, une bonne bière. Petit resto prévu ce soir histoire de ne pas louper les spécialités de la région.

Demain c'est déjà le retour...