Une chose qui m'a frappé en arrivant en Colombie est le nombre absolument colossal de motos dans les rues. Si en France la moto est la plupart du temps considérée comme un loisir généralement situé au dessus de 600cm3 , en Colombie c'est un véhicule utilitaire à part entière mais qui tourne très rarement au dessus de 125cm3. Dans le pays, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et dès lors que l'on compare le coût d'achat d'une moto de petite cylindrée et le coût du carburant à celui d'une voiture, le choix est vite fait.
Moi-même motard (ma petite Suzuki GN me manque terriblement), je ne pouvais pas ne pas partir à l'aventure sur un deux-roues. Je me suis donc mis à chercher une agence de location de moto pas trop loin du logement et les avis Google positifs attirent mon attention sur une petite agence à moins de 20min à pied, vamos!
Je contacte le gérant au préalable sur WhatsApp pour m'assurer de la faisabilité de location dû à mon permis français, aucun problème. J'y suis très bien accueilli mais ne reste qu'une petite américaine de la marque Victory de 110 chevaux. La caution me semble un peu élevée (250€) et je n'ai pas les moyens de faire un virement international ni de la fournir en liquide sur le moment, j'opte donc pour un virement PayPal.
Le temps de prise en main a été un peu laborieux. Les vitesses sur les motos sont inversées par rapport à chez nous, on passe les vitesses vers le bas et on rétrograde vers le haut, un peu perturbant au début. De plus, le démarreur électrique de la moto était mort, rien de dérangeant car il y a le kick mais vu le nombre de fois où j'ai calé au milieu de la circulation dense et que les colombiens ont la main leste sur le klaxon, j'évitais de faire le malin. Le porte-téléphone prêté par l'agence de location et le soleil particulièrement fort cette journée-ci m'ont empêché de voir le GPS correctement, vous pouvez donc m'imaginez en train de tourner au moins trois fois de suite autour du même pâté de maison sans trop comprendre où j'allais. J'ai fini par opter pour la méthode écouteur (merci le bluetooth) pour me repérer ce qui m'a amplement suffit.
Au moment de sortir de Bogota je dois emprunter un péage, ça pas de problème je l'avais prévu. Ce que je n'avais pas prévu en revanche c'est que le péage est gratuit pour les motos et qu'il est obligatoire de passer par la droite dans un passage réservé au deux roues. Je me suis donc retrouvé comme un con (oui oui on peut le dire) à faire demi-tour sur un péage pour emprunter le bon chemin. Manque de bol, un policier se trouvait là, j'ai donc eu droit à un contrôle. L'histoire pourrait s'arrêter là si l'agence n'avait pas oublié de me donner le document d'identification de la moto (la carte grise en gros). J'ai donc dû expliquer à l'agent dans un espagnol plus qu'approximatif que je n'avais pas ce qu'il demandait. Evidemment l'agence de répondait pas au téléphone à ce moment-là. Finalement, j'ai pu repartir sans encombre malgré l'air perplexe du policier. Pour finir l'anecdote en beauté j'ai eu droit à un deuxième contrôle quelques kilomètres plus loin mais à ce moment-là l'agence m'avait envoyé une photo du document, j'ai donc pu passer sans problème!
L'état des routes en Colombie dépend beaucoup de l'endroit où l'on se trouve. Autour de Bogota elles sont impeccables. J'ai pris beaucoup de plaisir à rouler sous le soleil, quitte à bruler des bras (oui faire de la moto en tee-shirt c'est une idée de merde). Par contre la moto avait la fâcheuse tendance à rester bloquée à 40km/h en montée, de quoi se faire gentiment redoubler par tous les véhicules préalablement dépassés, sûrement de l'eau dans le réservoir.
J'ai pris la route de Guatavita qui est une petite localité à environ 50km au nord de Bogota, soit environ 1h de route (rien ne sert d'être pressé en Colombie, la vitesse maximale est de 80km/h, si vous avez de la chance). Environ 5000 personnes vivent ici. La municipalité est connue pour son lac et ses randonnées.
Après avoir mangé une spécialité colombienne j'en ai profité pour découvrir un peu la ville.
Je suis ensuite descendu longer les abords du lac et effectivement le paysage vaut le détour!
Guatavita comporte également la "Casa Loca". Plus connue sous le nom de "maison à l'envers", elle comporte tous les meubles dans le sens inverse d'un bâtiment typique. La construction présente une inclinaison de 5 degrés vers la gauche et de 5 degrés vers l'arrière, ce qui génère une illusion "optique" chez ses visiteurs. Cette maison singulière est l'œuvre de Fritz Shall, un Autrichien vivant en Colombie depuis 22 ans. J'ai eu l'occasion de l'apercevoir et de la photographier depuis la route mais pas de la visiter malheureusement.
Guatavita est une très jolie municipalité et vaut largement le détour si vous passez à proximité!