Carnet de voyage

La Corse, paradis des motards

13 étapes
8 commentaires
Jeunes motards, mon frère, ma compagne et moi-même décidons de partir pour notre premier road-trip. La Corse est notre destination, nos deux motos nos montures.
Du 3 au 17 août 2018
15 jours
Partager ce carnet de voyage
1

L'été approche, ma compagne Angèle, mon frère Andrew et moi-même, Alex, décidons donc d'organiser notre premier road-trip moto. Notre objectif est de partir dans des endroits que nous n'avons jamais visités auparavant, et nos regards se tournent donc vers la Corse, renommée pour ses paysages à couper le souffle, reconnue par beaucoup comme étant le "Paradis des motards". Il s'agit donc de vérifier par nos propres yeux si ces dires sont fondés.

Ce carnet a pour but de partager avec vous notre expérience, en commençant ce soir par la présentation de l'itinéraire.

Nous n'avons pas pour seul objectif de visiter la Corse, mais aussi de partir faire un coucou à nos familles ainsi qu'à des amis, un peu partout en France, en partant de Lyon.

Notre premier objectif sera donc Orléans, point de rendez-vous d'une vingtaine de joyeux lurons, réunis pour un week-end. Nous rejoindrons ensuite Châlons-en-Champagne, où réside la famille d'Angèle. Nous redescendrons à Annecy saluer notre "Reine Mère" adorée, grimperons le mythique Col de la Machine, pour terminer notre excursion française à Toulon, d'où nous prendrons le ferry.

Le moto tour, version miniature 

Nous voguerons de nuit et arriverons au petit matin à Bastia. De là, nous rejoindrons le Cap Corse, puis Saint-Florent. Nous y resterons une journée afin de vérifier si l'eau est aussi bleue turquoise que Google Images veut nous le faire croire, mais aussi pour visiter quelques vignes et goûter quelques vins corses, non loin de là.

Nous continuerons vers l'Ile Rousse, puis rejoindrons Ajaccio. Une fois nos respects présentés à l'Empereur, nous visiterons Porto-Vecchio, en passant par Bonifacio.

Notre virée corse se terminera par un passage montagneux, près de Corte, avant de rejoindre notre ferry à Bastia.

Le moto tour, version corse cette fois-ci 

Le retour se fera une fois encore de nuit, nous permettant d'atteindre Toulon au petit matin, et de rejoindre Lyon dans la journée.

Nous avons eu l'occasion de faire toutes les réservations nécessaires, et de budgétiser ce voyage.

Il ne nous reste plus qu'à préparer nos montures et ne rien oublier dans nos bagages...

2

Il est temps de présenter nos fidèles destriers, qui vont nous mener par monts et par vaux tout au long de notre périple.

Notre première moto sera une Harley Davidson Softail Sport Glide, sur laquelle voyageront Angèle et moi-même. Equipée de sacoches, d'une selle confortable (pilote ainsi que passager, je suis bon prince), d'un dosseret pour mademoiselle et d'un porte-paquet, elle sera la machine idéale pour nous emmener où bon nous semble.

La deuxième moto sera une Honda CB500F, un peu moins équipée, mais toute aussi courageuse pour braver les dangers avec son pilote, Andrew. Elle est tout de même équipée d'une selle confort, afin de ménager le plus jeune de la troupe. Il emmènera lui-même son paquetage, qui sera solidement sanglé sur la place passager.

Nous avons prévu pour ce voyage, en plus des deux sacoches latérales, un sac de 50L étanche, un autre de 30L, et une sacoche de réservoir.

Nous embarquerons avec nous tout le matériel nécessaire pour les entretiens mécaniques, mais aussi une trousse de premier secours, du matériel informatique pour nous distraire les soirs venus (ainsi qu'alimenter ce petit road book, et vous divertir par la même occasion), du matériel vidéo et photo (à savoir deux caméras embarquées et un appareil photo), et un GPS. Nous ferons une vidéo à la fin de notre voyage pour vous faire vivre au mieux notre périple.

Enfin, nous emmènerons quelques vêtements techniques pour palier aux intempéries que nous rencontrerons sur la route. Les chapeaux de tous styles vont être de sortie !

Il nous reste quelques préparatifs à faire, des affaires à ranger, et nous partirons donc le vendredi 3 Août au matin, destination Orléans !

3

Maintenant que nos motos sont parées, nos sacs et valises bouclés, nous avons fait un premier essai pour juger de notre capacité à voyager loin sans problème particulier.

Essai concluant, puisque nous avons ralliés Pérouges par les petites routes sans encombre. Nous aurons juste à nous approprier quelques sangles supplémentaires pour bien assurer tout notre matériel. Prudence avant tout!

L'occasion aussi de faire quelques réglages sur l'appareil photo, car nous ne sommes pas tout à fait satisfaits du résultat des photos de ce jour, quelques une étant claires et floues (mais peut-être est-ce le photographe qui manque de pratique).

4

Nous voici donc, trois jeunes aventuriers, prêts à braver la route et ses dangers, au matin du 3 Août.

Arrêts fréquents au bord des routes, qui veut voyager loin ménage sa monture... et ses passagers. 

Après avoir roulé par route nationale jusqu'à Roanne, nous avons fait une pause puis pris l'autoroute afin d'écourter notre trajet, car nous avons du parcourir 465km. Nous avons mis 7h15, pause comprises, pour rallier Orléans.

Week-end dans un corps de ferme où nous avons pu profiter de l'espace pour jouer ensemble et profiter d'un dîner en plein air. 

Nous avons passé le week-end en compagnie de nos amis venus de la France entière et de Belgique, à l'occasion d'une réunion annuelle, et avons pu nous balader dans la ville d'Orléans, participer à un laser game et terminer notre journée par un barbecue et des jeux de société.

Départ le 5 Août à midi pour rejoindre la famille d'Angèle, près de Chalons-en-Champagne. Passage obligé par la cathédrale, afin de rendre visite à Jeanne d'Arc.

5

Après être passés à Orléans, nous sommes allés rendre visite à la famille d'Angèle, chez qui nous avons pris du repos le lundi. Nous avons profité du fait d'être plusieurs gaillards fiers et forts pour faire quelques travaux de charpente, à grand renfort de scies et de vis.

Après cette journée réparatrice en famille, nous sommes repartis au matin pour affronter ce qui est la plus grosse journée programmée par notre itinéraire. En effet, pas moins de 450 kilomètres de route nous attendent, en nationale uniquement.

Nous roulons en moyenne une heure, puis faisons une pause de 20 minutes. A chaque pause, nous prenons soin de boire, manger un peu, et de nous dégourdir les jambes. Il s'agit aussi d'un moment privilégié pour prendre quelques photos et admirer le paysage.

Nous profitons d'un arrêt à l'ombre des arbres 
Pause déjeuner à la lisière d'une forêt 

L'un de nos plus gros soucis est la chaleur. Heureusement, nous sommes équipés de gilets rafraîchissants. Ils sont remplis d'eau (à la manière d'une éponge) et évacuent la chaleur en laissant l'eau s'évaporer. C'est un énorme atout, le seul bémol est qu'il faut les recharger de temps à autres. Lorsque nous n'avons pas accès à une source d'eau et à un récipient, nous démontons alors la valise latérale gauche et nous en servons comme d'une bassine. MacGyver n'a qu'à bien se tenir !

Il faut environ 1 litre 5, voire 2 litres, pour recharger les 3 vestes 

Derniers kilomètres à parcourir, il nous reste une heure de route. Nous avons passé Oyonnax, et malgré la fatigue, chacun de nous arbore un joli sourire sur son visage.

Le voyage n'est pas de tout repos, c'est vrai. Nous avons mis 9 heures à parcourir les routes françaises quand nous aurions pu le faire en 4 par autoroute, c'est vrai. Nous sommes chargés comme des mules, sommes en pleine canicule, et certains automobilistes nous regardent avec de grand yeux ronds, c'est vrai. Mais nous savons tous les 3 que nous vivons une aventure pas comme les autre, que nos galons de motard, on est en train de les gagner, et que le meilleur reste encore à faire, au milieu de la méditerranée.

Ce soir, nous dormirons chez notre reine mère, prendrons du repos demain, et repartirons pour le col du Vercos jeudi matin.

6

Nous sommes en route pour la Corse. Nous décidons donc de partir pour le mythique Col de la Machine, culminant à 1050m, où nous dormirons la nuit, dans l'hotel situé sur place.

La journée s'annonce humide, voire mouillée, très mouillée, car il pleut lors de notre départ, la météo n'annonce aucune amélioration, et en effet, la pluie tombe de plus en plus drue au fur et à mesure que nous avançons. Le vent ne nous facilite pas la tâche non plus, le trajet est donc difficile et fatiguant.

Nous faisons néanmoins quelques petites pauses, tantôt à l'abri d'un arbre, tantôt dans un café où nous buvons un chocolat chaud pour revigorer nos corps engourdis.

Enfin, au bout de 180km, soit 5h de route, nous touchons au but.

Nous arrivons à un premier point de vue, où nous pouvons observer la vallée à travers laquelle nous avons voyagé une partie de la journée.

C'est aussi le moment de constater que les intempéries n'ont pas été tendres avec nos machines, qui sont salies, mais qui fonctionnent toujours. Les moteurs fument à cause de l'écart de température par rapport à l'extérieur, vrombissant d'une vie mécanique qui les anime.

Nos corps ne sont pas laissées en reste, car l'humidité a eu raison de nos surgants que nous avions mis pour nous isoler de la pluie, vieillissant nos mains de plusieurs décennies.

Les rides et la teinte violette de mes mains me donnent un air de... de quoi d'ailleurs? 

Nous continuons notre route pour rejoindre un autre beau point de vue, plus connu cette fois-ci.

Nous arrivons enfin à destination, et prenons possession de nos chambres. Il s'agit de deux chambres communicantes, où nous pourrons prendre tout le repos dont nous aurons besoin. Demain, nous partirons à 10h30 pour Toulon.

Un repas chaud, une douche, et au dodo ! 
7

Nous partons au matin pour prendre la route vers Toulon. Nous devons y être pour 18h environ, le départ du bateau étant à 21h.

Nous sommes passés par des routes vraiment formidables, la plus belle étant sans aucun doute le Col du Rousset.

Une vue absolument extraordinaire sur le Vercors 

La journée ne se résume pas à ce col, et nous sommes passés par des petits villages tous plus charmants les uns que les autres, dont un dont le nom nous échappe, mais avec un château dans lequel résida Napoléon un moment (sûrement lors d'une campagne militaire ou d'un voyage?).

Arrivée à Toulon à 18h, nous passons par un magasin d'équipement moto pour récupérer quelques éléments pour Andrew. Passage par la même occasion par une grande surface pour récupérer de quoi manger le soir venu, car les prix sur le ferry seront sûrement élevés.

Nous embarquons aux alentours de 20h30, c'est vraiment un moment excitant car c'est la première fois pour nous tous que nous prenons le ferry, de surcroît avec des motos. Sanglages de nos motos par nos soins dans la cale, puis nous prenons possession de notre cabine. Une dernière balade sur le pont supérieur, nous assistons au départ du navire. Nous allons dormir par la suite, car nous nous levons à 5h demain, pour un débarquement à 7h à Bastia.

Nos quartiers pour la nuit 
8

Je suis super fier de mon jeu de mots dans le titre. C'est d'une originalité exceptionnelle, vraiment je devrais songer à faire dans l'humour.

Nous nous réveillons très tôt le matin, et prenons un petit déjeuner rapide dans le "Bar Panorama". Nous voyons le soleil se lever sur la Corse, et approchons de Bastia.

Nous sommes appelés pour débarquer, et nous dirigeons donc en cale pour désangler nos motos et partir. Une fois sortis, nous nous dirigeons vers le centre de Bastia, un peu au hasard des ruelles. Nous tombons sur une petite place charmante, à côté de l'église Saint Jean-Baptiste de Bastia.

Pause café, pause photos, eglise St-Jean Baptiste 

Nous terminons notre pause, repartons rouler au petit bonheur la chance dans la ville, puis décidons de nous diriger vers le nord du Cap Corse.

Déjeuner au point le plus au nord de la Corse. En tendant la main, nous pourrions attraper la France du bout des doigts 

Nous repartons après un déjeuner copieux et apprécié de tous. Au détour d'un virage, nous avons cependant un soucis. Andrew déraille, moto à l'arrêt au bord d'une route. Sûrement une chaîne mal tendue, et un peu fatiguée par les kilomètres. Nous voici donc à travailler sur la chaîne pour remettre la moto en ordre de marche.

Andrew voulait vraiment profiter de la vue sur les deux tours, et a donc prétexté une panne pour rester plus longtemps 

En deux coups de clef et quelques serrages, nous remettons la moto en marche. La technique quand on n'a rien pour lever la roue arrière, mettre la moto sur sa roue avant, frein bloqué, et sa béquille. Prendre en compte que la roue est à ce moment suspendue, et donc que la tension de la chaîne va varier lorsque la roue se retrouvera au sol. Remerciements à Loic M, à qui je n'ai toujours pas rendu ses clefs, que j'ai retrouvé juste avant de partir, et qui m'ont donc sauvé la mise en cette journée ensoleillée (pour info, j'ai des clefs taille américaines, puisque moto américaine).

Nous faisons la rencontre de Junior, motard corse qui s'arrête pour nous aider, et qui nous propose de jeter un œil dans un local avec un ami mécanicien. Nous y allons et diagnostiquons donc un point dur sur la chaîne, qui a fait dérailler la chaîne en passant sur le pignon de boite. Il faudra changer le kit chaîne rapidement, mais les concessionnaires Honda étant fermés en Corse pour cause de vacances, nous devrons donc faire attention de ne pas trop tendre la chaîne, la surveiller très régulièrement et ne pas forcer dessus.

Andrew a fait l'erreur de ne pas le changer à temps, et il fera plus attention la prochaine fois.

Nous terminons donc notre route et arrivons à Patrimonio où nous passerons la fin de week-end.

9

On ne va pas se le cacher, hier a été une journée plutôt difficile. La chaleur, la panne mécanique, plus d'heures de route que prévu...

Heureusement, nous avons été accueillis comme des princes dans la villa BnB que nous avions réservés. Au dimanche matin, nous continuons de travailler un peu sur la chaîne de la CB500, et partons pour l'après-midi pour la plage de Saleccia. On nous a promis que c'est la plus belle plage de toute la Corse, et on nous a sûrement dit la vérité. Nous visitons avant de partir en bateau la citadelle de Saint-Florent.

Visite de Saint-Forent 
La plage de Saleccia, sable blanc et fin, mer turquoise 

Que dire de plus? Pour une fois, journée "farniente", repos, détente, profiter de l'instant présent. Nous repartirons demain pour l'Ile-Rousse, afin de continuer notre découverte de la Corse.

10

Journée tranquille cette fois encore, nous avons roulés doucement, 55km pour 1h40 de route. Nous sommes passés par des petites routes, majoritairement en mauvais état, avec beaucoup de gravillons, et donc des risques de glissades. Je n'ai pas vraiment compté le nombre de fois où j'ai chassé de l'arrière (et là, tu sers les fesses pour retenir les presque 500kg chargés de la HD), Andrew a aussi eu son petit lot de frayeurs. Nous avons croisés quelques chèvres sur la route. On nous avait cependant promis des cochons, nous n'en avons pas encore vu le bout de la queue.

De beaux paysages pour récompenser nos efforts sur route 

Nous arrivons dans le port de L'Île-Rousse, et nous attablons à une petite brasserie où nous avons très bien mangés.

Nous rejoignons enfin l'appartement que nous avons réservés, prenons un peu de repos et partons à la découverte des ruelles, à pied.

A la découverte de L'Île-Rousse 

Après quelques emplettes, nous rejoignons la plage pour profiter un peu de l'air marin, avant de retourner à notre logement.

L'appartement que nous avons loué était vraiment agréable, avec deux chambres, un salon, une cuisine et une salle à manger. Beau pied à terre pour visiter les environs.

11

Mardi matin. Nous partons de L'Île-Rousse où nous avons très bien dormis, le plein d'énergie est donc fait. Nous pourrions rejoindre Ajaccio en 2 heures de route seulement, en passant pas l'intérieur des terres. Au lieu de cela, nous partons par la route longeant la cote, afin de passer par Calvi, mais aussi voir les Calanques de Piana. Les calanques sont ma raison perso d'être venu en Corse. Nous passerons aussi par la ville de Porto. Nous roulons donc un total de 8 heures, pour 165km. Cela fait 20km/h de moyenne, je vous laisse imaginer le nombre de petits virages, mais aussi l'état des routes. Mais attention, la vue en vaut la peine !

A travers les petites routes corses 
Porto, les calanques de Piana 

Nous arrivons à Ajaccio aux alentours de 18h. A partir de ce moment, malheureusement, nous sommes allés de mauvaise surprise en mauvaise surprise. Nous apprenons que nous avons été changés de logement, et nous retrouvons donc parqués dans une chambre, non climatisée, dans un appartement, avec d'autres voyageurs (chambres à part), douche commune, cuisine non accessible. L'appartement est mal situé, nous avions réservé dans le centre d'Ajaccio, nous nous retrouvons dans un quartier un peu mort, avec peu / rien à faire. Les oreillers n'en sont pas, nous dormons sur des coussins bien trop gros et trop durs. La douche est sombre et petite. Bref, je ne donnerai pas plus de détail ici, mais sachez que l'avis que je laisserai à propos de cet endroit sera à la hauteur de la prestation.

Passons... Nous descendons donc malgré tout près de la mer, et tombons sur une grande roue. Nous faisons un tour, elle est un peu petite, cette grande roue, et la vue panoramique promise n'en est pas vraiment une.

Globalement, nous avons été déçus d'Ajaccio. Non pas à cause de la ville, mais à cause des conditions que nous avons subies là-bas. Nous reviendrons, c'est sûr, mais dormirons cette fois dans un hôtel, en centre ville, et resterons plusieurs jours afin de mieux apprécier la ville de Napoléon.

Nous partirons le lendemain pour Porto-Vecchio. Ce n'est que partie remise, nous reviendrons à Ajaccio !

12

Nous sommes le 15 Août, et avons une journée tranquille devant nous. Nous allons rejoindre Porto-Vecchio. Pas beaucoup de photos du voyage pour cette étape, mais nous sommes arrivés sous des trombes d'eau. Les orages corses ne rigolent pas, et nous avons du nous mettre à l'abri plusieurs fois le temps que le plus gros passe.

Nous rejoignons notre logement du jour où nous sommes bien accueillis, prenons un moment pour nous reposer un peu, nous sécher, et décidons de partir pour le port de Porto-Vecchio, puis pour Bonifacio.

Nous arrivons à Bonifacio alors que la nuit tombe, et nous tombons nez à nez sur la ville posée sur la falaise, les remparts illuminés en bleu. La vue était vraiment belle, et nous avons mangé sur le pouce en profitant du calme, la ville au loin.

Les photos sont floues à cause de la très faible luminosité, il faut imaginer la ville, de nuit, illuminée en bleu 

Nous entrons dans la ville, fermée à la circulation pour les voitures. Heureusement nous sommes en moto, et nous atteignons bientôt le sommet des remparts. Nous décidons de déambuler un peu dans les ruelles, et apprenons qu'un feu d'artifice sera tiré à 23h. Nous avons de la chance, et décidons de rester pour ce spectacle plein d'explosions et de couleurs.

Nous gardons un très bon souvenir de notre soirée à Bonifacio, et il faudra absolument que nous y retournions. Je conseille vraiment d'y aller de nuit, car l'obscurité, les ombres et les lumières, donnent un véritable charme supplémentaire à la ville, un peu a la manière du Mont St Michel.

Nous rentrons une fois le spectacle fini, et arrivons tard dans la nuit à notre logement. Nous partirons le lendemain pour notre dernière journée en Corse, afin de rallier Bastia où nous prendrons le ferry.

13

J'écris ce dernier article le 26 Août 2018.

Nous aurions du rentrer par le ferry entre la nuit du 16 au 17, et rallier Lyon le 17 depuis Toulon. Malheureusement, tout ne s'est pas passé comme prévu.

Sur la route entre Porto-Vecchio et Bastia, alors que nous étions sur une longue ligne droite, notre file est à l'arrêt total. Personne sur la voie en face, nous commençons donc à remonter la file à vitesse lente, clignotants allumés.

Pendant ce temps, Stéphane et sa famille, à bord d'un van, sont arrivés le matin et sont coincés dans la même file que nous, en amont. Voulant gagner du temps, Stéphane vérifie au loin qu'aucune voiture n'arrive, et commence un demi-tour rapide afin de dégager la voie le plus vite possible. Il m'avouera pas la suite ne pas avoir vérifié son rétroviseur, et ne m'a pas entendu arriver.

Je ne veux pas pointer du doigt à qui est la faute, ce n'est pas l'objectif de cet article. Retenons juste que sur la route, on s'en fout de qui est en tord, à la fin, vous vous retrouvez peut-être dans un fossé, i faut donc faire attention à soi mais aussi aux autres.

Je ne mettrai pas de photo de l'accident, mais comprenez que nous avons eu beaucoup de chance de nous en sortir. Angèle s'en sort avec une main endolorie. Je gagne un tibia cassé, ainsi que le péroné, et le cotyle fracturé (hanche). Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie, et les minutes en attendant les secours m'ont semblées être des heures.

Nous sommes transportés à Porto-Vecchio, je suis ensuite héliporté à Ajaccio, puis enfin rapatrié à Lyon, une semaine plus tard, auprès de ma famille et de mes amis, d'où j'écris ces derniers mots aujourd’hui.

Je mettrai un mois et demi maximum pour me relever, et un certain temps pour remarcher.

Quant à la moto, les crash bars ont explosées et le châssis s'est plié. C'est sûrement cette absorption des chocs qui nous a autant préservé, et qui me permet aujourd'hui de regarder ma jambe en un seul morceau. Elle ne roulera plus.

Nous ressortons de cette étape grandis, et je continue de dire, avec encore plus de ferveur, que rouler en moto sans équipement approprié est de la folie pure. Je pense aussi que les pots d'échappement bruyants sauvent des vies. Sans abuser du bruit que peut faire une moto, un échappement digne de ce nom permet d'être entendu et donc de limiter les risques d'accident.

Je pense remonter en moto quand je pourrai remarcher, mais prendrai peut-être un modèle différent. Pour le moment, la priorité reste mon rétablissement.

Le moral est bon, et je suis soutenu tous les jours par ma famille et amis.

Prenez soin de vous, et faites attention sur la route, car vous aurez beau faire attention, parfois vous ne saurez anticiper les erreurs des autres.