En plein océan, se trouve une île regorgeant de volcans et d'interminables plaines pour lesquels le feu et la glace se battent en espérant le plus de territoire. C'est l'histoire de l'Islande...
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L'Islande. L'île aux milles trésors mais aussi aux milles éléments. L'île de feu et de glace. La terre des glaces. On l'appelle de tous ces noms. Soleil, tempête, neige, feu et glaces se battent pour conquérir les ressources du pays. Je peux vous le dire, nous marchons tout droit vers une véritable guerre des natures.



Plus anciens que nos ancêtres les homos-sapiens

Ce pays fut avant tout une terre pleine d'histoires que nous nous devons de connaître pour comprendre les origines de ses extraordinaires paysages lunaires.


Il faut savoir que l'Islande est en fait composé pour la plus grande partie de coulée de lave fossilisée dans ses roches depuis des millions d'années. L'ensemble a une épaisseur d'environ 10km, ça vous donne une petite idée du volume de ce bain de chaleur... Toutes ces structures invraisemblables sont généralement associées à une importante activité géothermique qui se produit encore régulièrement aujourd'hui.


Commençons le voyage par le fameux Parc de Thingvellir, une immense plaine naturelle où l'on retrouve la spectaculaire fissure entre deux plaques tectoniques.

Lorsque l'on y pénètre, on compare deux grands murs de pierres de parts et d'autres qui articulent un chemin interminable de gazon. Il n'y a rien de plus impressionnant de se dire que vous avez l'opportunité de marcher entre deux terres, juste là, et que vous voyagez soudainement dans le creux des deux parties du monde. Tournez la tête à gauche et vous admirez les terres Nord-Américaine, tournez la tête du côté inverse et vous faites face à l'incroyable plaque Eurasienne.


Ainsi, le parc est inscrit au patrimoine de l'Unesco, et on comprend dès lors pourquoi lorsque l'on s'y aventure.

La plaque Nord-Américaine à gauche, la plaque Eurasienne à droite 
Parc de Thingvellir 

Et sous ces terres, qu'est-ce qu'on y trouve ?

Dans la plaine de Reykjane, nous faisons l'encontre de Krysuvik, des geysers bouillants à plus de 100° à la surface du sol chauffés par la lave au fin fond des terres, quelques kilomètres plus bas. Il y a de quoi être ébahit devant les épaisses fumées qui s'enfuient des fissures du sol défraichi, d'un éclat orangée et grisâtre (Et oui, les couleurs sont vraiment telles qu'on le voit sur les photos).

On y sent le souffre à plein nez, semblable à l'odeur d'un oeuf pourri à vrai dire. Et fort heureusement, la vue vaut la peine de sacrifier son odorat...

Krysuvik 

D'accord, on a vu la terre, le feu... Mais la glace ?

De l'autre côté de l'île, c'est à dire à l'est, les degrés chutent et on se retrouve très vite entrainé dans le blizzard (si la chance n'est pas avec vous).

Imaginez une chaîne de montagnes parcourant une surface de 18 kilomètres carrés et s'enfonçant jusqu'à 248 mètres de profondeur, tout ça construit sous une immense masses de glaces. C'est tout à fait ce à quoi ressemble Jokulsarlon. Nous avons eu droit au soleil toute la semaine, et nous voilà expulsés tout d'un coup en plein antarctique ! Les phoques font leur natation matinale dans l'eau glacée et profitent des banquises pour rêver des prochains poissons qu'ils vont pêcher, tandis que les énormes blocs de glaces essaient de vous intimider du haut de leur 2 à 5 mètres.

Les icebergs sont tellement massifs qu'ils se déposent sur la plage de cendre en bord de mer, d'où le célèbre nom de ce site : "La Diamond Beach". Leur couleur bleue translucide s'intensifie, elle luit sous les rayons de chaleur du soleil. Ces sculptures de glaces patientent flegmatiquement le long de la côte, hésitant à se faire engloutir dans les fonds marins de l'océan.

Diamond Beach 


Tout près de là, on affronte pareillement d'immanquables glaciers luminescents, glissants le long des volcans jusque vos pieds. Tel que le Solheimajokul, la plupart sont enveloppés des cendres noires provenant des fortes activités volcaniques de l'Islande... En plus de sa taille ahurissante, il continue à se rallonger dans son reflet que renvoie le lac à sa racine.

Solheimajokul 
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Au Sommet du Monde

Ce serait un tel gâchis de ne pas vous montrer les vues imprenables que l'on admire du haut de ces volcans. Lors d'une randonnée au parc de Skaftafell, nous nous extasions devant la large étendue de vide. Nous ne rencontrons aucune habitation, aucune trace de l'humain, aucun animal, et même pas un homme lui-même. C'est un affront total face aux oeuvres de la nature.

En une journée, nous grimpons jusqu'à 1 126 mètres au dessus de la mer et parcourons plus de 16 kilomètres.

Le périple commence sans peine en zigzagant autour des collines fleuries, où nous arrivons bientôt dans une épaisse poudreuse blanche. La neige engouffre la moitié de nos corps à chaque pas et chaque mouvement est un effort impressionnant pour fuir son étreinte. Pas étonnant que nos compatriotes les touristes n'osent pas s'y aventurer. Nous gagnons enfin le terrain caillouteux des montagnes et terminons notre balade les jambes drainées dans une étrange mixture visqueuse de terre et de neige.

En somme, ce fut une exploration renversante de l'authentique savane Islandaise.


Parc de Skaftafell 
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Un point de chute

Nous ne pouvons pas parler de l'Islande sans citer ses innombrables chutes d'eau. Elles sont si titanesques qu'elles nous en laissent le souffle coupé.

Gullfoss fait descendre les températures dès lors que l'on s'y approche et nous pétrifie (et c'est le cas de le dire) de son teint bleuté. Puis nous nous tenons là, admirants la beauté du paysage, l'esprit absent, mais conscients que nous ne mesurons qu'un centième de cette étendue.

De l'autre côté, Svartifoss, la vedette du parc de Skaftafell, est ornée d'étranges sculptures et d'intimidants stalactites sur ses falaises. L'eau chute tout droit dans une rivière gelée, recouverte de son cimetière de rocs. C'en est presque une grotte extérieure.

Svartifoss 
Gullfoss 
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Pour clôturer cette aventure, je vous laisse sur une dernière photographie de Kerid, qui résume à merveille les surnoms de sa terre.

On croirait tous que Kerid est un cratère de volcan, mais il n'est autre que le résultat de l'effondrement du cône de scories sur lui-même. Le lac gelé au fond du cratère est en fait une nappe phréatique qui y a trouvé refuge avec le temps.


C'est ici que nous terminons cette guerre des natures, où le feu, la terre et la glace se rencontrent.

Kerid 

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