Depuis le 8 décembre nous découvrons deux nouveaux départements de Colombie, au nord est de Bogota, nous avons commencé par le Santander. Et nous passerons la fin d'année 2019 dans le Boyaca.
Décembre 2019
25 jours
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Après une nuit dans le bus, un changement à 4h du matin et une clim excessive, il est à peine 7h quand nous arrivons dans la ville de San Gil, encore endormie. Nous prenons un petit déjeuner typique et un bon café, car nous aussi nous avons besoin de nous réveiller. Nous errons un peu dans la ville, nous apercevons les montagnes et sommes ravis de sentir de l'air frais après la fournaise de Santa Marta !

San Gil est la capitale des sports olé olé de cette région que l’on nomme le Santander. On peut y pratiquer le VTT, le rafting, le parapente.. mais aussi la randonné et quelques excursions vers des cascades, des pozos (bains naturels), des grottes, des points de vue sur la cordillère orientale nord. Mais aussi et surtout le Canyon de Chichamocha :). Cette ville en pente ne présente que peu d'intérêts mais est un bon point de base pour explorer les alentours. D’autant plus que c'est ici que se tient le plus grand marché de fruits et légumes de la région.

San Gil et son Mercado

Le premier jour nous sommes partis direction Curiti, un petit village à 15 minutes de San Gil. Nous entamons une balade vers les "balneario pescarito", une rivière avec des piscines naturelles. Le chemin est un peu long et rébarbatif alors on finit par tendre le pouce. Et ça marche.. ! C’est parti pour un petit lift à l’arrière d’un pick-up, qui ne mange pas d’pain en plus d’être fun car c’est la soupe à la grimace avec les enfants qu’on aperçoit à travers la vitre :)

Cet endroit est un lieu de retrouvailles pour les colombiens, ils viennent ici en famille pour se baigner, partager leur repas, boire des coups et écouter de la musique. Cette ambiance nous rappelle beaucoup notre Mauves balnéaire le long de la Loire et on s'y sent plutôt bien (les connaisseurs sauront de quoi on parle !), ça nous fait plutôt marrer de faire trempette avec les colombiens !

Le village de Curiti & balneario pescaderito

Lors de nos quelques jours à San Gil, nous nous sommes également rendus à la cascade Juan Curi. Quelle fraîcheur au pied de cette énorme chute d'eau ! Comme beaucoup ici nous nous lancerons le défi de nous baigner et de faire une petite photo cliché sous la cascade ! On aura eu bien froid avec une eau à 13 degrés mais on aura bien rigolé !

Cascade Juan Curi

Et puis si nous sommes venus à San Gil c'était aussi pour vivre une expérience dans le canyon de Chicamocha, vu du ciel !

Après une petite prospection comparative (en ville et sur internet) on en vient à choisir l’agence la mieux notée, pas la moins chère mais disposant du spot privé de décollage/atterrissage le mieux situé car + en hauteur sur le flanc du canyon de Chichamocha. D’autant + que l’un des moniteurs de parapente n’est autre que le proprio de notre auberge avec qui nous avons un bon feeling, ça met donc en confiance pour le vol.

Qui n’a pas rêver de voler avec des oiseaux, léger comme l’air ? De pouvoir évoluer dans les 3 dimensions avec précision au gré de ses envies. Est-ce que les sensations se rapprochent de celle de la plongée lors qu’on est perdus dans un bleu infini mais en même tellement tranquilles ? C’était totalement l’inconnu, c’est peut être pour ça que c’était si excitant !

Le canyon de Chichamocha est a priori le terrain de jeu parfait pour cette discipline. Déjà un panorama à couper le souffle. Une vision 360 sur le canyon le plus long d’Amérique du Sud. Le site de la compagnie est celui le plus en hauteur situé à 1730m d’altitude. Le point culminant environnant étant situé à 2000m, en vol nous pouvons atteindre des auteur autour de 2700m cela laisse des perspectives intéressantes. En décembre les masses d’air chaudes sont nombreuses en début de journée jusqu’à 12-14h ensuite le ciel se couvre.

Le bus vient nous chercher directement à notre auberge. On procède au checkin, au paiement et on signe les papiers de la police d’assurance. En cas de pépin, notre assurance voyage ne prend pas en compte ce type d’activité, la faute à des stats un peu trop alarmante en matière d’accident. Une fois la paperasse réglée nous filons à pleine vitesse dans un petit bus collectif que nous partageons avec des têtes brûlées de tous horizons dans les lacets pendant pas loin d’1h. Le sport commence déjà !

Nous arrivons sur le spot, excités comme des puces et impressionnés par le panorama. Quelle claque. Les conditions sont nickels.

Le canyon depuis la terre ferme


Un brief sécurité en espagnol plus tard et nous voilà prêt pour l’appel. Nous sommes triés par poids car en début de session le vent est moins fort, poids plumes en premiers ! Nos noms sortent dans les 4 premiers, d’abord Clémence puis Alex.

Je vois ma moitié s’équiper et prendre son envol. Et ça me glace le sang, pourvu qu’il ne lui arrive rien.. J’ai a peine le temps de stresser que me voilà en tenu de combat et les pieds dans le vide.. OH ! J’ai à peine eu le temps de me rendre compte que la voile s’est dressé comme une fleur dans le ciel.

Effectivement, tout était loin de ce que j’imaginais ! Rien à voir avec la plongée, les jambes sont sollicités au décollage et à l'atterrissage, en vol on est tranquillement posé dans sa sellette. Pourtant le corps est crispé.. Point commun cependant le calme et le sang-froid dont il faut faire preuve pour évoluer sans risque et l’observation, l’émerveillement. Le pilote active les manettes afin de changer de cap et observe scrupuleusement autour de nous.

Moi en bon touriste je profite du paysage et essaye de me détendre malgré la sensation que nos vies ne tiennent quand même à pas grand chose ! Crispé, je me rend compte des phénomènes physiques en place et essaye de comprendre ce que le pilote voit, ce qu’il cherche, ce qu’il évite. Au démarrage tout commence par une chute relative. Nous la commençons à 1700m et nous planons donc nous perdons relativement peu d’altitude. Le but dans cette phase est l’aller positionner la voile dans un courant d’air chaud qui nous fera remonter. Ce qui est plutôt simple car nous ne sommes pas les seuls à voler aujourd’hui et Clémence et son binôme nous ouvre la voie. Ça y’est le 1er courant d’air chaud nous propulse en l’air dans un spirale contrôlée afin j’imagine de profiter au maximum du courant d’air chaud qui monte naturellement. Le but du jeu est de danser avec précaution avec les autres dans une valse verticale.

Nous prenons de l’altitude et le panorama s’ouvre de plus en plus, on double les oiseaux, les suspentes se tendent à fond. Pendant les phases de stabilisation on est comme ballottés de gauche à droite, c’est vraiment dingue ! Cela parait bancal et on se dit que le contrôle doit facilement se perdre par une mauvaise lecture du vent. Peu à peu on se laisse prendre au jeu, le moniteur commente les environs et prend un peu la température de son passager. Les gens malades ne sont pas rares et il doit savoir s’il peut continuer ou bien s’il doit calmer le jeu et atterrir d’urgence.

On continue à voler, je bois chaque goutte de ces moments et essaye de les graver dans mon esprit. Je suis bouche bée et crois à peine ce que je suis en train de vivre. La sensation de flottement est vraiment drôle. J’aperçois Clémence au loin, elle prend beaucoup de hauteur, on dirait bien qu’ils ont déniché un beau courant car ils sont au zénith !

Le canyon depuis les airs

Quand sonne l’heure d'atterrir enfin le moniteur me propose quelques vrilles afin de perdre brusquement de l’altitude et d’engager au mieux l'atterrissage ce que j'accepte sans hésitation ! 1,2,3 vrilles !! L’accélération est violente, mes oreilles internes sortent les warning je suis crispé au possible mais oh que c’est bon !

Bon, il décide au dernier moment de ne pas atterrir car un courant d’air chaud barre le chemin, on reprend de l’altitude ! C’est reparti pour un tour je cri de joie intérieurement. 2eme salve de vrille à venir.. OH ! Encore plus violente que la première. Elle me coupe clairement la respiration si bien qu'à la fin je peine à garder mes esprits. L’adrénaline est au plus haut, j’ai rarement vécu des moments aussi intenses, quel pied !

Nous finissons par un atterrissage tout doux. Je réalise à peine, Clémence est déjà là et on se retrouve tout sourire. ON L’A FAIT !

Nous retrouvons les autres sous la tonnelle, tout le monde comme des gosses à raconter son expérience.. Bon pour certains, le post atterrissage se passe moins bien..

Et c'est ainsi que s'achève l'étape San Gil. La suivante se situe à 22km de là : Barichara. Petit village colonial qui à l’air mignon comme tout.

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À seulement 1h de San Gil, nous partons quelques jours dans le village de Barichara. Là bas nous logeons chez un Colombien : Emerson. Un jeune prof qui a fuit sa côte caraïbes natale afin de trouver une certaine légèreté de vivre, tant humaine que climatique ! Sa maison est un vrai cocon, les tomettes au sol et l'ambiance ici nous font nous sentir comme à la maison. C'est la première fois que l’on réserve un logement via Airbnb en Colombie et finalement c'est plus chouette et plus direct pour rencontrer des locaux et partager un peu de temps ensemble, ce qui nous plaît bien.

Le village de Barichara détient la réputation du plus beau village de Colombie et on comprend pourquoi, tout est très bien entretenu, les façades sont propres et colorées, les rues en pente avec les montagnes magnifiques en fond de plan et surtout des gens prennent grand soin de leur village. Le tout est très photogénique !

Les rues du village et la cathédrale de l'Immaculée conception.

Nous nous sommes baladés autour du village pour admirer le canyon de Suarez, qui se jette dans le canyon de Chicamocha, là ou nous avons fait du parapente. Nous avons pu profiter du jardin botanique pour en apprendre plus sur la flore Colombienne, qui n'arrête pas de nous émerveiller. Ici, la sécheresse se fait ressentir et nous nous rendons compte que nous sommes vraiment dans la période sèche, l'été s'installe en décembre. Mais cela n’empêche en rien les fleurs de pousser !

Nous avons aussi rencontré un groupe de français assez âgé en tour organisé. Nous étions posé tranquillement sur un banc à l’ombre au beau milieu du jardin botanique de Barichara. Ils ont déboulé en bande avec leur guide, montre en main. A peine le temps d’échanger quelques mots et impressions sur leur voyage de 21 jours en Colombie top chrono, qu’ils repartent aussi sec, nous reprenons notre sieste. Les échanges furent sympas, bienveillants mais rapides ! Pas la même disponibilité, pas les mêmes obligations mais pas les mêmes emmerdements non plus !

Le jardin botanique & différents points de vue sur le canyon.

Nous avons aussi appris à faire du papier à base de fibres naturelles de fique dans un atelier où travaillent 10 colombiennes. Un petit tour guidé très instructif qui nous a permis de comprendre le processus et de soutenir cette fondation qui réalise des créations en papier vraiment superbes et notamment de l'origami. Le truc positif de ce genre de visites c’est que cela permet de participer à maintenir en vie des techniques et des savoirs propres à la vie locale en plus de contribuer à une économie directe.

Atelier de papier en fibres naturelles. En bas, le fameux fique.

Ce village, une belle découverte où règne vraiment une atmosphère très paisible. C'était agréable de se balader, d'y faire des photos, de prendre le temps d'écrire et simplement de flâner. Ici, le rythme est vraiment ralenti (enfin ça dépend pour qui) et ça fait du bien de juste prendre le temps.

Et puis on va pas se mentir en cette période de fin d'année on s'est aussi fait plaisir avec les glaces et les salades de fruits en tout genre... On en a même profité pour faire des crêpes. Un classique qui fait bieeen plaisir !

Extrait des délices de Barichara..


Cap sur Guadalupe maintenant. Modeste village non-loin d'ici, peu connu des guides touristiques mais bien connu des locaux pour sa rivière “Las gachas”, aussi fun que rafraîchissante !

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Toujours dans le Santander nous avons découvert ce village et ses merveilles de la nature. C'est un lieu encore peu touristique car difficile d'accès mais tout de même fréquenté par des Colombiens en vacances, venant surtout de Bogota et du département voisin.

L’accès se fait uniquement en Jeep aménagé, avec quelques sièges (tout de même), en aval depuis Oiba. Au début nous sommes 2 sur 2 banquettes 4 places, plutôt à l’aise.. Puis comme d’hab, le nombre de passagers augmente au fil des kms.. Nous sommes vite, 4, 6, 8.. 12 ! Secoués dans tous les sens, on s’cogne la tête partout car évidemment, sur la dernière portion qui monte bien la route n’est pas bitumée. Les yeux se braquent sur nous et on nous demande ce qu’on peut bien vouloir faire dans ce p’tit coin paumé. Héhé, bonne question !

Mais l'atmosphère ici aussi est tranquille. Le village et sa place sont très modestes mais cela nous va bien. Les touristes se faisant rares, les gens n’y sont pas habitués et le contact est très simple. Les prix aussi, on découvre le vrai prix de la bière par exemple. 2 à 3 fois moins chère que sur la côte, aïe ! D’où l’importance de négocier et d’établir une liste mentale des prix de référence.

Côté paysages, par moment nous n’avons plus l’impression d’être en Colombie mais en France. La diversité de ce pays ne cesse de nous impressionner. 1400m d’altitude, chaud l’aprèm, frais la nuit. Valonné, bien vert avec vaches et chevaux à paître et bien tempéré il en fallait pas plus pour nous rappeler nos chères Pyrénées par temps d’été :)

Le sentiers vers Las Gachas

Et puis surtout nous avons découvert Las Gachas. C'est une rivière où se sont formés naturellement des trous, parfois d'une profondeur supérieure à 2m. Ces trous forment des piscines et jacuzzis naturels ou l'eau s'écoulent tranquillement après avoir chauffé sur la roche au soleil. Une petite baignade appréciée par ce temps très chaud !

Après quelques recherches et demande auprès des habitants, nous n’avons pas trop de réponses sur comment se sont formés ces “gachas”. L’érosion sûrement, un peu bizarre. Des idées ?

Voilà quelques photos de notre journée de détente dans ces piscines naturelles et puis quelques clichés d'Alex plongeant dans le trou le plus profond. On se sera bien marré !

Alerte au gogole  !

Nous avons aussi tenté de rejoindre un lieu avec de nombreuses cascades à l'aide d'une carte faite à main levée et d'indications très approximatives. Là on se sent comme Indi’ à déchiffrer un bout de parchemin, traversant des clôtures, contournant des champs, on marche on marche. Les paysages sont bien jolis mais nous ne trouveront finalement pas le chemin, nous croisons quand même un fermier et lui demandons le chemin. Il nous parle d’argent. Nous nous en allons..

Non, la photo en bas à droite n'est pas une photo des Pyrénées françaises..

C’est avec ce petit village que le chapitre du département du Santander se clos pour nous. Bien contents d’avoir retrouvé les montagnes, la douceur le soir venu et surtout cette ambiance assez paisible, endémique des petits villages..


Et maintenant direction le Boyaca le département voisin pour passer la fin d'année avec comme programme : noël, bouffe et montagnes !

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Nous arrivons à Sogamoso le 18 décembre et comme à Barichara nous réservons un airbnb pour 5 jours cette fois-ci. Un peu comme à San Gil, la ville n’a pas beaucoup d'intérêt mais c’est une très bonne base pour découvrir les alentours. Les villages typiques à l'ambiance de Noël, le lac de Tota (et sa plus haute plage au monde), le paramo de Océta (et ses frailejones endémiques), des cascades, des thermes.. Cela s’inscrit bien dans notre volonté de découverte des petites bourgades des terres colombiennes.

On commencera ces quelques jours par une découverte de la laguna de Tota et de sa plage artificielle, plage la plus haute du monde, car oui ce lac culmine à plus de 3000m. Pas de baignade malheureusement, le vent est glacial et l’eau toute aussi froide. On se dégotte un petit restau surplombant le lac et on (enfin.. Alex) goûte à la spécialité locale, la truite. Sur le retour, une halte à Iza afin de faire trempette dans l’eau chaude des thermes complète le tableau :)

Playa Blanca, laguna de Tota 

Notre deuxième excursion sera un peu plus loin, le trajet en bus nous fera passer des cols, traverser de longues plaines d'altitude avant de redescendre vers un décor de jungle, c'est en réalité une forêt tropicale humide. Il ne fait pas chaud comme dans la jungle. Une fois arrivés nous empruntons un sentier qui mène à la 2ème cascade la plus grande de Colombie, "El Salto de Candelas". C'est une chute d'eau de 300 mètres au milieu d'une forêt dans les Andes orientales de Colombie. L’endroit n’est pas vraiment connu, le plan nous a été partagé par une de nos hôtes, Ximena, si bien que le bus nous lâche un peu au milieu de nul part au bout de 1h30 de virages et de dépassements un peu risqués :). Mais ça en vaut la peine car le sentier pour parvenir à cette cascade est vraiment chouette, la végétation est fascinante !

Une fois à la cascade, nous sommes impressionnés par les quantités d'eau. Par chance le soleil pointe le bout de son nez quelques secondes et nous pouvons apercevoir un arc en ciel au pied de la chute. Les nuages créés par l'évaporation qui remontent le long de la montagne verdoyante nous offrent un spectacle fascinant. Nous quittons ce lieu digne d'un décor de film et rentrons sous la pluie !

Salto de Candelas 

Mais ces cinq jours à Sogamoso, c'était avant tout du temps passé avec Alba et sa fille Ximena, nos deux hôtes du airbnb. Nous avons été accueilli à bras ouverts et nous avons passé de longues soirées à discuter. Nous avons fait la connaissance de deux belles personnes et nous avons été couvés dans une ambiance familiale en cette période de fête. Et ça fait vraiment du bien au moral car on a beau jouer les durs, la famille manque ces temps-ci !

Pour clôturer cette belle semaine, nous sommes allés voir une pièce de théâtre sur le thème de Noël dans un très joli café théâtre associatif tenu par des membres de la famille de nos hôtes. Après avoir bien ri devant cette pièce, elles nous ont emmené faire le tour des illuminations de Noël dans les villages aux alentours. Au programme : dégustation de mets locaux, illuminations de Noël, des rires, des pas de danse endiablés et de la bonne humeur !

On commence par une soupe de chicha (soupe de maïs fermenté accompagné de fromage) dans le village de Tobasia. Le point commun de tous ces villages c’est sa place centrale avec les décorations illuminés qui vont bien. Les petits stands de spécialités locales. Les crèches à l’échelle 1/5 parfois un peu angoissantes. La musique bien sûr, la cumbia, la carranga..

Café théâtre Le Molière de Sogamoso, et village de Tobasia

Deuxième arrêt dans le village de Floresta dans lequel nous dégustons une arepas con queso (galette de maïs avec du fromage) typique du Boyaca et goûtons au Canelazo, une infusion avec de l'aguardiente (genre alcool blanc anisé), de la cannelle le tout dilué d'aguapanela (eau de panela qui est obtenue par dilution de la panela elle-même dérivée du jus de canne à sucre) Servi bien chaud, cela substitue à notre bon vieux vin chaud, nous sommes dans l'ambiance marché de Noël !

Village de Floresta

Vient ensuite Corrales, probablement le village le plus décoré et le plus festif avec sa scène, ses musiciens, ses danseurs, ses balades sur le flanc des collines et donc ses points de vue bien sympas !

Ximena nous apprend quelques pas de Cumbia, on y mange des pommes de terre (pas très exotique mais la manière dont elles étaient cuisiné, si !) Alex a aussi goûté la viande typique du coin et puis on s'est laissé tenter par des brochettes fraises enrobées de chocolat et éclats de noix.. Nous prenons un peu de hauteur pour admirer la vue et immortaliser le moment avec nos hôtes, on rigole bien. C’est vraiment chouette de pouvoir prendre un peu de temps comme n’importe quelle autre famille colombienne à cette époque, on se sent bien.

Village de Corrales

Et nous concluons ce tour par le joli village de Nobsa. Des installations mouvantes retracent l'histoire de la libération de la Colombie grâce au célèbre Simon Bolivar. Là bas nous goûtons au dessert typique, l’obleas. Ce sont deux gaufrettes circulaires, à l’intérieur une bonne couche d'arequipe (confiture de lait), une couche de confiture de mûres, de la noix de coco, des cacahuètes concassées et une option fromage! Un régal !

Village de Nobsa

Nous avons passé l'une de nos plus belles soirées jusqu'à présent en Colombie. Et pour la première fois nous comprenons que c'est la fin d'année et que Noël est dans quelques jours. Pas facile de réaliser quand il fait 25 degrés et un grand soleil tous les jours !

Sogamoso n’avait à priori pourtant pas grand chose pour elle et pourtant.. c’est sûrement l’une de nos plus belles expériences pour l’instant et l’humain y est pour beaucoup. D’une manière générale nous commençons à comprendre qu’en dehors de l'aspect touristique et paradisiaque de certains endroits, le vrai paradis se trouve peut-être ailleurs.. Avec et à travers les gens.

Maintenant direction Mongui petit village à 2900m pour le réveillon de Noël.

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Mongui est un petit village à 45 minutes de Sogamoso, situé à environ 2900m d'altitude. Ce village est réputé pour sa confection artisanale de ballons de football. Mais aussi et surtout pour son paramo. Le plus beau de Colombie paraît-il.

On arrive donc dans ce village le 23 décembre, prêts à fêter Noël et à se reposer quelques jours le temps de s'acclimater à l'altitude avant de randonner dans le paramo. Pour l’occasion nous avons réservé bien à l’avance une suite dans une auberge avec cuisine indépendante afin pour pouvoir fêter dignement Noël, loins des proches certes mais le ventre bien plein !

Mais ça ne se passera pas aussi facilement, en arrivant à l’auberge nous sommes accueillis par des hôtes malhonnêtes qui essayent de nous refourguer une chambre vétuste..pour le même prix ! En prime la cuisine est dans un état pitoyable et minuscule ! C’en est trop, le ton monte, on nous parle de frais d’annulation.. Nous finissons par quitter les lieux sans avoir rien à payer mais un peu déçus par l’attitude de ces gens. Bande de gripsous prêts à tout !

Nous partons vers un autre hébergement, trouvé rapidement sur internet dans les hauteurs de Mongui, contents d'avoir pu trouver autre chose car en période de fête ce n'est pas simple ! Finalement cette nouvelle auberge last minute nous plait bien. Le cadre à flan de colline, la cuisine au top et la table avec déco de noël et chandelles (svp), il en faut pas plus pour nous convaincre que parfois les péripéties font bien les choses :)

La place principal de Mongui


On en profite pour se balader un peu dans le village. On se rend compte que l'altitude nous épuise, chaque montée nous essoufle comme si on courait un marathon ! Les presque 3000m d’altitude se font ressentir.

Les rues du village.

Nous terminons les courses dans les petites tiendas de la modeste (mais jolie) bourgade. Au programme un peu de vin argentin, une bonne raclette (avec supplément viande typique du Boyaca pour Alex) et même une bûche de Noël maison ! On se fait bien plaisir même si la qualité du fromage reste en dessous de ce qui se trouve par chez nous..

Joyeux Noël ! 

En revanche, les jours qui vont suivre seront terribles pour Alex... Une grosse intoxication alimentaire à cause d'une viande pas fameuse le cloue au lit pendant 2 jours.. Etre végétarien en voyage, ça a ses avantages héhé 😀 ! On annule donc le paramo et on retourne se reposer quelques jours à Sogamoso chez Alba avant de passer le nouvel an dans un endroit très réputé de la région.

De retour chez Alba, elle prend soin de nous comme ses petits. Alex se requinque et notre chère Alba en profite pour nous faire visiter des villages que nous n'avions pas vus. On donc pu découvrir le village de Firavitova et celui de Tibasosa, très apprécié d'Alba car dirigé par des femmes durant de nombreuses années. D'après elle, ce village est très bien ordonné ! Merci à Clémence de faire éclater ces clichés au quotidien sur la pseudo organisation des femmes :)

Firavitova puis Tibasosa (et les maquettes géantes de la ville)

On profite de s'être requinqués (enfin surtout Alex) pour réserver une guide pour aller au paramo avant de quitter le coin ! On ne peut pas louper ça..

Nous nous rapprochons donc d’une guide locale, Maria, dont les ancêtres faisaient partis de la communauté indigène "muiscas". Au programme 15 km et 1000m de dénivelé positif. Nous partons de Mongui vers 9h, le début de la balade n'est pas spécialement cool mais la guide en profite pour nous en apprendre sur les muiscas et sur cette culture matriarcale.

Nous pouvons apercevoir des creux dans la roche, formés par l’érosion. Dans ces baignoires naturelles remplis d’eau et de plantes médicinales, depuis des centaines d’années les femmes muiscas venaient mettre au monde leur enfants. Alors qu’en Europe, on s’aperçoit tout juste des bienfaits de ces techniques..

Nous en apprenons plus sur l'arrivée des Espagnols dans cette région, sur les pillages et la destruction de cette civilisation.. Ils allèrent jusqu'à piller les tombeaux afin de récolter or et pierres précieuses..

Sur le chemin on peut aussi voir des figures taillées dans la pierre, récentes de seulement une 30aine d’année mais réalisées selon les méthodes ancestrales des muiscas. Bon on va pas vous mentir on a pas tout a fait retenu la symbolique exacte...

Sur la 1ère partie du paramo la végétation devient plus riche. Dans cette première zone nous allons voir les premiers frailejones, plantes endémiques, qui poussent de 1cm tout les 15 ans dans cette zone. Il y a également des jardins naturels de lupins, qui génèrent une quantité d'eau incroyable. Le soleil du matin qui se reflète dans les frailejones nous offre de belles couleurs argentées. Les paysages se dévoilent au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude, nous sommes environ à 3400m, la végétation et les couleurs sont splendides. La Colombie c’est un peu LE spot à paramos concentrant à elle seule 60% de ce type de biotope dans le monde. Et le paramo de Océta en est un des plus beaux de Colombie.

Notre randonnée se poursuit dans la zone du “super-paramo”. Ici les frailejones poussent d'un centimètre par an. Le plus grand que nous avons pu voir fait environ 4m, planté là depuis donc 400 ans...! On se sent si petits et comme dans un autre monde ici. Chaque rayon de soleil se reflète sur ces plantes vieilles de centaines d'années. Plus on monte, plus on arrive dans le brouillard, il commence à faire froid, nous atteignons le point culminant, à 3840m. Le spectacle qui s'offre à nous semble irréel.

Nous attaquons ensuite la descente et découvrons des lieux toujours plus improbables, comme ce rocher en forme de visage, cette cascade sortie de nulle part et toujours plus de fleurs. La lumière de l'après-midi nous offre des reflets dorés sur les frailejones. Nous voyons même une autre variété avec des feuilles plus jaunes et duveteuses. C'est vraiment époustouflant ! Ce paramo c'est une vraie merveille de la nature, un écosystème incroyable et des paysages magnifiques. Et puis, Maria, notre guide nous transmet ses connaissances avec beaucoup d’humour, c'est vraiment intéressant d'en apprendre plus sur les communautés indigènes de cette région, d'autant plus qu'étant elle-même descendante d’indigène. On termine donc cette longue randonnée épuisés mais émerveillés 😀

C’est le cœur serré que nous tournons la page Sogamoso et ses environs. Et oui c’est l’heure pour nous de dire au revoir à Alba et ses petites attentions, nous la remercions en lui cuisinant un bon petit plat comme il se doit. Elle et sa fille Ximena (entre-temps parti avec son chéri pour le Népal) nous aurons fait découvrir un pan authentique de la Colombie que nous ne sommes pas prêts d’oublier..


En route désormais pour Villa de Leyva afin de passer le nouvel an avec (vraiment) beaucoup d’autres Colombiens 😀 !

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Villa de Leyva c'est une petite ville dans le Boyaca, inscrite au patrimoine national de Colombie. Point info rapide pour donner une idée, cette ville a été fondée en 1572, la Plaza Mayor fait 14000m², c'est la plus grande place de Colombie et une des plus imposante d'Amérique du Sud. Villa de Leyva est aussi considérée comme l'un des plus beau village de Colombie, avec cette immense place pavée et son architecture coloniale.

Aujourd'hui Villa de Leyva c'est un peu la ville aux maisons secondaires de riches colombiens et étrangers. On y trouve une quantité de restau en tout genre, on peut manger des plats typiques d'une multitude de pays, pour exemple il y a un restaurant français qui propose de la tartiflette. C'est un lieu très touristique, surtout pour les fêtes. Alors c'était parfait pour passer le nouvel an et avoir un peu d'animation, d’autant plus qu’on nous a vanté les festivités du 31 avec son ambiance et son feux d’artifice !

Plaza Mayor & les jolis patios

Bon nous ne sommes pas allés voir les musées de fossiles et compagnie, on a surtout profité de ce village pour fêter la nouvelle année alors on vous en dira pas tellement plus sur son histoire. À 19h nous sommes allés sur la place centrale, des concerts étaient prévus. Et connaissant les Colombiens et leur passion pour la musique on s'est dit que l'ambiance allait être sympa! Chacun ramène un peu à manger, l’apéro, la scène se prépare. Petit à petit la place se remplie ! Et vu sa taille, ça devient vite impressionnant. Les tiendas (boutiques) alentours vendent ou louent des chaises que les colombiens s’accaparent.. les lignes de chaises affluent devant la scène avant le show.. On se pose des questions sur la réputation de danseurs de salsa des colombiens tout à coup..

Et à notre plus grand étonnement les Colombiens étaient plutôt mous. Sont-ce les pavés qui ont empêché les gens de danser ? Ou bien le business du loueur de chaise qui a permit aux gens de s'asseoir au milieu de la place sans bouger de la soirée ?

Tant pis, cela ne nous a pas empêché de claquer quelques pas de danse sur ces rythmes tropicaux ! À minuit, le moment tant attendu, décompte, accolades et feu d'artifice d'une quarantaine de minutes. Un beau spectacle pour nos yeux ! On se souviendra de ce nouvel an même si nos amis nous ont clairement manqué on avoue !

Bref, nous voilà en 2020, prêts à continuer nos aventures en Amérique Latine et à vous les raconter. On a clairement été conquis par ces 2 départements du nord-ouest. Ici règne une certaine douceur de vivre. Peut être aussi parce que nous prenons plus le temps d'aller en village en village. Définitivement nous préférons cette ambiance à celle des grandes villes. Nous avons fait de belles découvertes ici, tant dans les paysages que dans les rencontres.

Et maintenant cap vers le sud avec un arrêt à Salento, ville touristique avec sa palmeraie montagnarde ! On a décidé de ne pas s'arrêter à Bogota, n’étant pas dans l’ambiance grande ville, c’est parti pour 17h de transports, aïe !