Après une nuit de bus très courte et pas du tout reposante, nous arrivons à Salento avant le levé du jour. Nous apprenons dans la nuit via whatsapp que notre pied à terre ne peut finalement nous héberger qu’une nuit sur 3, merci bien booking.. En arrivant donc à Salento vers 5h du mat’ nous faisons un tour de la ville avec nos gros sac à dos.. objectif café afin de laisser à la ville le temps de se remettre d’une sale gueule de bois si on en croit l’état de la place principale.. On voit pas mal de pancarte “plus de places disponibles” sur les devantures des auberges et on commence à comprendre qu’on est encore tombé au moment de la teuf annuelle. Un promeneur nous aiguille vers une auberge bon marché tenue par un français. Après annulation de notre réservation nous lâchons les valises ici.
Ouf, car on finit par apprendre que c’est l’anniversaire de la création du village et que les prix s’envolent ce week-end là. Nous déposons nos affaires à l'auberge et nous partons en direction d'une finca de café avec à peu près 1h de sommeil pour Alex et pas bien plus pour Clémence. Nous ne pouvons pas quitter la Colombie sans en apprendre plus sur le processus de création du café. En plus, le sentier pour aller à cette finca est superbe alors pourquoi s’priver ?
Photos prises sur le sentier pour rejoindre la finca de café. Encore une fois nous apercevons de belles fleurs et par chance nous avons aussi pu observer les plus petites abeilles du monde (sortez vos loupes), inoffensives, il paraît qu'elles produisent un miel très doux.
Attention abeilles microscopiques Nous arrivons finalement la la finca pour la visite guidée. Ici ils produisent le café de façon biologique, pas de traitements chimiques et utilisation d’une méthode de toastage traditionnelle. La 1ère étape consiste à ramasser les fruits de café quand ils sont bien mûrs. Afin d’éviter l’utilisation de produits chimiques, on mêle des plants de banane dans les rangs qui vont apporter des nutriments nécessaires à la terre pour bien développer les plants de café, stabiliser le PH de la terre, ainsi que de l’eau et de l’ombre. Un répulsif naturel à base d’aliments comme l’oignon et l’ail est également utilisé. Un plant peut vivre jusqu’à 20/24 ans et commence à donner au bout de 2 ans ½ . Au bout de 10 ans, paf décapité car les récoltes sont de moins en moins bonnes et ça repart aussitôt pour une nouvelle jeunesse. Lorsque le plan est trop malade pour être soigné paf décapité aussi. On a pas envie d’être un plan de café dans ces régions là..
Plantation de café au milieu des bananiers. Ensuite, une machine permet d'extraire les grains du fruit. Ici ils resteront un peu à macérer avant d'être plongés dans l'eau. Les mauvais grains seront enlevés à ce moment la car ils remontent à la surface. Il est important que cette étape soit réussie car les mauvais grains, les “puants” altèrent beaucoup le goût du café. L’arôme du café commence donc ici.
L'étape suivante c'est le séchage. On sait que les grains sont secs à leur couleur très jaunes. Il est aussi possible d'enlever une fine pellicule. La couleur du grain en dessous permet de dire si c'est suffisamment sec pour passer à l’étape qui demande un soin et un savoir-faire particulier.
Extraction, macération et séchage L'ultime étape c'est la cuisson. Le propriétaire des lieux nous fait bien comprendre qu'en Europe nous ne savons pas (selon lui) faire cette étape correctement. Ici, ils font cuire les grains de manière artisanale (en gros feu de bois,casserole, louche et en avant) pas trop fort pendant environ 40-45 minutes sans cesser de remuer. Plus le temps de cuisson est fort et rapide moins le grain contient de caféine. Soit disant, en Europe la cuisson dure 15 minutes, ici on passe pour des gens qui aime le café très fort et pas bon! Ici cette méthode artisanale permet de produire un café plus doux et avec plus de saveur. Ça reste quand même un café assez fort mais effectivement les arômes ne sont pas les mêmes.
Grains de café toastés et moulin à café. Nous sommes aussi allés dans la fameuse vallée de Cocora. Imaginez vous de belles montagnes verdoyantes avec un ptit soleil du matin et imaginez vous de grands palmiers, si grands que même un diplodocus basketteur n’atteindrait pas son sommet. Eh bin mettez les 2 ensemble et vous avez la vallée de Cocora :). Ici se trouve l'espèce de palmiers la plus grande du monde. Ils peuvent atteindre plus de 50 mètres de haut et ils poussent à une altitude de 2500m. Encore une merveille de la nature que nous offre la Colombie. Nous avons donc rencontré ces palmiers au cours d'une randonnée d'une dizaine de kilomètres. La première partie de la balade se fait sous un soleil matinal qui rend les étendues d'herbes d'un vert éclatant, magnifique.
Ensuite nous avançons dans une partie qui ressemble plus à une forêt tropicale. Avec des fameux pont de singe qu'on retrouve un peu partout en Colombie et qui, parfois, paraissent un peu douteux. On passe un à un et assez vite sur ces ponts-là..
On a beau être un jour de fête avec tous les colombiens qui vont avec, la partie palmiers géants se trouvant sur la fin nous n’en croisons pas beaucoup sur cette section du sentier.. La réputation de non-marcheur des colombiens se confirme bien au fil des semaines :)
Enfin, nous approchons de près ces palmiers géants.
À Salento nous avons aussi profité un peu de l'ambiance festive pour nous balader le soir. Et nous voyons beaucoup de couples danser, c’est tellement chouette de voir leurs jeux de jambes se mêler avec tant de fluidité. Y’a pas à dire, sur sentier ils sont à la ramasse mais sur le dance-floor c’est eux les rois :)
Et puis nous avons appris à jouer au Tejo. Ce jeu c'est l'équivalent de notre jeu de palet ! C'est même un mix entre le palet et la pétanque. Le but étant d'arriver le premier à 21 points en lançant ce qui s'appelle justement le Tejo. (Le poids et la taille d'une boule de pétanque avec la forme d'un palet, on vous laisse imaginer !) La cible étant un bac d'argile incliné à 45° avec un cercle en métal au milieu et des petits triangles qui explosent si on vise bien dessus! 9 points si on vise au milieu et qu'il y a une explosion. 6 points si on vise au milieu. 3 points si il y a une explosion. Et enfin 1 points pour celui qui est le plus près du centre. Un jeté chacun par tour. C'est assez drôle, déjà parce que ça explose et surtout parce qu'on peut facilement renverser la partie !
Voilà quelques photos du village de Filandia ou nous sommes passés rapidement. Dans ce coin là les façades sont hyper colorés. Il ressemble beaucoup à Salento mais c'est essentiellement fréquenté par des touristes colombiens.
Pour rejoindre ce village nous nous sommes fait prendre en stop alors qu'on attendait le bus, en prime, ils nous filent des fruits (avec un nom encore à dormir debout mais très bons) et nous conseillent pour la suite du voyage, trop mignons. Cela illustre bien à quel point les colombiens peuvent être accueillants et aidants encore une fois ! Bon, cependant on nous déconseille quand même de faire du stop dans le sud, vers Cali par exemple. Ils sont bien gentils les colombiens mais y’a des limites à leur gentillesse, surtout quand les disparités sont trop grandes.. Ce qui est un peu le point commun à tous les peuples nan ?
Les jolies rues de Filandia Après une halte direction Pereira pour rendre une rapide visite à John (un volontaire colombien rencontré 1 mois plus tôt à Paso del Mango) et à la réserve naturelle de sa ville natale. Nous filons vers Cali, la caliente (on a vite compris pourquoi) afin d’apprendre les bases de la Salsa calena !