Pour nos dernières semaines en Colombie, nous partons vers les départements de Quindio, Huila et Cauca, au sud du pays !
Janvier 2020
3 semaines
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Après une nuit de bus très courte et pas du tout reposante, nous arrivons à Salento avant le levé du jour. Nous apprenons dans la nuit via whatsapp que notre pied à terre ne peut finalement nous héberger qu’une nuit sur 3, merci bien booking.. En arrivant donc à Salento vers 5h du mat’ nous faisons un tour de la ville avec nos gros sac à dos.. objectif café afin de laisser à la ville le temps de se remettre d’une sale gueule de bois si on en croit l’état de la place principale.. On voit pas mal de pancarte “plus de places disponibles” sur les devantures des auberges et on commence à comprendre qu’on est encore tombé au moment de la teuf annuelle. Un promeneur nous aiguille vers une auberge bon marché tenue par un français. Après annulation de notre réservation nous lâchons les valises ici.

Ouf, car on finit par apprendre que c’est l’anniversaire de la création du village et que les prix s’envolent ce week-end là. Nous déposons nos affaires à l'auberge et nous partons en direction d'une finca de café avec à peu près 1h de sommeil pour Alex et pas bien plus pour Clémence. Nous ne pouvons pas quitter la Colombie sans en apprendre plus sur le processus de création du café. En plus, le sentier pour aller à cette finca est superbe alors pourquoi s’priver ?

Photos prises sur le sentier pour rejoindre la finca de café. 

Encore une fois nous apercevons de belles fleurs et par chance nous avons aussi pu observer les plus petites abeilles du monde (sortez vos loupes), inoffensives, il paraît qu'elles produisent un miel très doux.

Attention abeilles microscopiques 

Nous arrivons finalement la la finca pour la visite guidée. Ici ils produisent le café de façon biologique, pas de traitements chimiques et utilisation d’une méthode de toastage traditionnelle. La 1ère étape consiste à ramasser les fruits de café quand ils sont bien mûrs. Afin d’éviter l’utilisation de produits chimiques, on mêle des plants de banane dans les rangs qui vont apporter des nutriments nécessaires à la terre pour bien développer les plants de café, stabiliser le PH de la terre, ainsi que de l’eau et de l’ombre. Un répulsif naturel à base d’aliments comme l’oignon et l’ail est également utilisé. Un plant peut vivre jusqu’à 20/24 ans et commence à donner au bout de 2 ans ½ . Au bout de 10 ans, paf décapité car les récoltes sont de moins en moins bonnes et ça repart aussitôt pour une nouvelle jeunesse. Lorsque le plan est trop malade pour être soigné paf décapité aussi. On a pas envie d’être un plan de café dans ces régions là..

Plantation de café au milieu des bananiers. 

Ensuite, une machine permet d'extraire les grains du fruit. Ici ils resteront un peu à macérer avant d'être plongés dans l'eau. Les mauvais grains seront enlevés à ce moment la car ils remontent à la surface. Il est important que cette étape soit réussie car les mauvais grains, les “puants” altèrent beaucoup le goût du café. L’arôme du café commence donc ici.

L'étape suivante c'est le séchage. On sait que les grains sont secs à leur couleur très jaunes. Il est aussi possible d'enlever une fine pellicule. La couleur du grain en dessous permet de dire si c'est suffisamment sec pour passer à l’étape qui demande un soin et un savoir-faire particulier.

Extraction, macération et séchage 

L'ultime étape c'est la cuisson. Le propriétaire des lieux nous fait bien comprendre qu'en Europe nous ne savons pas (selon lui) faire cette étape correctement. Ici, ils font cuire les grains de manière artisanale (en gros feu de bois,casserole, louche et en avant) pas trop fort pendant environ 40-45 minutes sans cesser de remuer. Plus le temps de cuisson est fort et rapide moins le grain contient de caféine. Soit disant, en Europe la cuisson dure 15 minutes, ici on passe pour des gens qui aime le café très fort et pas bon! Ici cette méthode artisanale permet de produire un café plus doux et avec plus de saveur. Ça reste quand même un café assez fort mais effectivement les arômes ne sont pas les mêmes.

Grains de café toastés et moulin à café. 

Nous sommes aussi allés dans la fameuse vallée de Cocora. Imaginez vous de belles montagnes verdoyantes avec un ptit soleil du matin et imaginez vous de grands palmiers, si grands que même un diplodocus basketteur n’atteindrait pas son sommet. Eh bin mettez les 2 ensemble et vous avez la vallée de Cocora :). Ici se trouve l'espèce de palmiers la plus grande du monde. Ils peuvent atteindre plus de 50 mètres de haut et ils poussent à une altitude de 2500m. Encore une merveille de la nature que nous offre la Colombie. Nous avons donc rencontré ces palmiers au cours d'une randonnée d'une dizaine de kilomètres. La première partie de la balade se fait sous un soleil matinal qui rend les étendues d'herbes d'un vert éclatant, magnifique.


Ensuite nous avançons dans une partie qui ressemble plus à une forêt tropicale. Avec des fameux pont de singe qu'on retrouve un peu partout en Colombie et qui, parfois, paraissent un peu douteux. On passe un à un et assez vite sur ces ponts-là..

On a beau être un jour de fête avec tous les colombiens qui vont avec, la partie palmiers géants se trouvant sur la fin nous n’en croisons pas beaucoup sur cette section du sentier.. La réputation de non-marcheur des colombiens se confirme bien au fil des semaines :)

Enfin, nous approchons de près ces palmiers géants.

À Salento nous avons aussi profité un peu de l'ambiance festive pour nous balader le soir. Et nous voyons beaucoup de couples danser, c’est tellement chouette de voir leurs jeux de jambes se mêler avec tant de fluidité. Y’a pas à dire, sur sentier ils sont à la ramasse mais sur le dance-floor c’est eux les rois :)

Et puis nous avons appris à jouer au Tejo. Ce jeu c'est l'équivalent de notre jeu de palet ! C'est même un mix entre le palet et la pétanque. Le but étant d'arriver le premier à 21 points en lançant ce qui s'appelle justement le Tejo. (Le poids et la taille d'une boule de pétanque avec la forme d'un palet, on vous laisse imaginer !) La cible étant un bac d'argile incliné à 45° avec un cercle en métal au milieu et des petits triangles qui explosent si on vise bien dessus! 9 points si on vise au milieu et qu'il y a une explosion. 6 points si on vise au milieu. 3 points si il y a une explosion. Et enfin 1 points pour celui qui est le plus près du centre. Un jeté chacun par tour. C'est assez drôle, déjà parce que ça explose et surtout parce qu'on peut facilement renverser la partie !

Voilà quelques photos du village de Filandia ou nous sommes passés rapidement. Dans ce coin là les façades sont hyper colorés. Il ressemble beaucoup à Salento mais c'est essentiellement fréquenté par des touristes colombiens.

Pour rejoindre ce village nous nous sommes fait prendre en stop alors qu'on attendait le bus, en prime, ils nous filent des fruits (avec un nom encore à dormir debout mais très bons) et nous conseillent pour la suite du voyage, trop mignons. Cela illustre bien à quel point les colombiens peuvent être accueillants et aidants encore une fois ! Bon, cependant on nous déconseille quand même de faire du stop dans le sud, vers Cali par exemple. Ils sont bien gentils les colombiens mais y’a des limites à leur gentillesse, surtout quand les disparités sont trop grandes.. Ce qui est un peu le point commun à tous les peuples nan ?

Les jolies rues de Filandia 

Après une halte direction Pereira pour rendre une rapide visite à John (un volontaire colombien rencontré 1 mois plus tôt à Paso del Mango) et à la réserve naturelle de sa ville natale. Nous filons vers Cali, la caliente (on a vite compris pourquoi) afin d’apprendre les bases de la Salsa calena !

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Ah Cali ! Les choses se sont faites un peu au dernier moment. Depuis Salento nous avions 2 options, d’un côté descendre vers le sud par l’est de la cordillère centrale et aller voir le désert de la Tatacoa, ou descendre par l’ouest de la cordillère centrale en passant par Cali et apprendre la salsa ! On finit par se dire que des déserts on en verra des biens plus grands au Chili alors va pour Cali.

Pour apprendre la salsa à Cali, comment on procède ? On prospecte dans quelques unes des centaines d'écoles de danse qui existent dans la ville, une fois que ça match bien avec l’interlocuteur et que les prix sont corrects, on planifie les cours privés, on repère également les clubs et écoles qui proposent des cours de groupe gratuit. On mélange le tout et ça fait rapidement une semaine avec quotidiennement un cours privé, un cours de groupe et une sortie de club de temps en temps (bah oui il faut bien mettre en pratique et se détendre un peu). Cerise sur le gâteau d’arequipe, notre hôte nous laisse les clés de la maison pour 4 jours et nous pouvons en plus nous exercer librement dans le salon avec le son de la chaîne hi-fi à fond ! Voilà quelques photos du quartier San Antonio où nous avons passé la plupart de notre temps.

Quartier San Antonio

Pas facile de vous décrire ce qu’on a vécu pendant une semaine, cette ville est pleine de contradiction, ce qui la rend perturbante.

Pour commencer, “Cali es caliente” ! 35 degrés en journée, un peu moins la nuit mais pas de la à mettre une veste pour sortir ! Et c’est chaud car si on regarde les chiffres, Cali c’est l’une des villes les plus dangereuses de Colombie, la criminalité y est bien présente. Dès la nuit tombée, on nous conseille de prendre des taxis pour chaque déplacements. C’est aussi beaucoup de pauvreté, beaucoup de gens qui vivent dans la rue, beaucoup de Vénézuéliens sans rien à manger, à dormir sur les trottoirs sous 35 degrés, beaucoup de familles qui s’installent comme ils peuvent. Beaucoup de misère et beaucoup d’êtres humains dans le besoin. C’est également une brume de pollution constante, une cacophonie de voitures incessante, des gazs d’échappement à longueur de journée, l’air y est vraiment difficilement respirable. Une architecture qui n’a pas tellement de sens, et franchement, c’est pas spécialement beau.

Mais “Cali es Cali”, cette ville c’est aussi la capitale mondiale de la salsa et une histoire intimement liée à la musique. Ici est née la salsa Calena, typique de Cali, dans les années 70. En gros, avant les années 70, pas mal de styles musicaux se sont mélangés avant d’arriver à la salsa, les grands musiciens se trouvaient principalement à New York, berceaux de la salsa portoricaine, cubaine et caraïbéenne. Et puis dans les années 70 grâce au narcotrafic, de riches Calenos se sont mis à importer énormément de vinyles. A racheter des club de salsa et a dynamiser la vie nocturne par tous les moyens. Si bien que ce style musicale fut rapidement en vogue et bien des groupes se sont montés. Les Calenos trouvant le rythme trop lent, ils décidèrent de pitcher les vinyles en 45 tours au lieu de 33. Et c'est à partir de là est née la salsa typique de Cali, et oui, ça se danse plutôt rapidement ! Sur la place centrale, on retrouve une oeuvre faite de trompettes diffusant l’hymne de tout vrai Caleno qui se respecte, produite par le “Groupo Niche” fondé par Jairo Varela Martinez en 1979 avec “Cali Pachanguero”. Dans cette ville, il y a plus de 100 écoles de danse et un nombre incalculable de bars et de clubs pour danser la salsa. En décembre, il y a les férias de Cali, des parades, des défilés, et les gens dansent partout pendant une semaine. Les mondiaux de Salsa se déroulent aussi dans cette ville. C’est simple, impossible de se balader dans la ville sans entendre un rythme salsa à chaque coin de rue. Bref, une ville qui vit la salsa !

Les trompettes en forme de lettre.

Alors on s’est laissé tenter ! Les premiers jours étaient laborieux, une vraie galère rien que pour apprendre les pas de base ! Et puis au fur et à mesure, des automatismes naissent, on apprend de plus en plus de pas et de tours toujours un peu plus stylé que les simples pas de base !

Bien sûr, ils reste du chemin à parcourir pour effectuer tout ça au rythme effréné des Calenos ! Mais on est assez contents de ce qu’on a pu apprendre et on a pu bien apprécié les quelques pas de danse qu’on a pu effectuer à La Topa Tolondra, un club bien connu de Cali à 2 pas du quartier San Antonio. Le plus dur reste à venir, continuer de pratiquer pour ne pas oublier !

Et c’est justement ça Cali ! On finit par avoir envie d’y rester, parce que les gens ne s’arrêtent jamais de danser, parce qu’ils sortent dans les clubs en semaine pour danser, parce qu’on sent vite cette énergie et qu’on rencontre plein de gens partout et tout le temps ! L’apprentissage de la salsa peut ne jamais s’arrêter et c’est une expérience quand même vraiment chouette de vivre au rythme de la musique.

Cali es Cali

Mais le voyage continue pour nous et c’est toujours vers le sud avec l’Equateur en ligne de mire que nous nous dirigeons. Direction donc Popayan, la ville blanche !

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Après l’énergie dépensée à Cali, nous voilà à Popayan pour quelques jours de repos et de balades citadines. Surnommée la ville blanche à cause d’une puce tropicale invasive que seule la chaux réussit à tenir à distance. La tradition est restée, mélangé à une architecture coloniale, cette ville dispose d’une superbe place centrale.

Parque Caldas 

À l'occasion d'un free tour nous avons pu en apprendre d'avantage sur l'histoire de cette ville. Popayan possède d'innombrables églises, le toit de la cathédrale à même été reconstruit 4 fois, ici on ne plaisante pas avec les édifices religieux. Nous avons pu voir une exposition de photos de processions lors de la semaine sainte, avec des photos de crucifixion, et autres cérémonies, qui lorsque l’on est pas croyants peuvent paraître un peu glauques !

Cette ville est aussi un haut lieu pour effectuer ses études universitaires, les établissements souvent privés, mais il y a aussi l'une des meilleures université publique de la région, voir même du pays. Et franchement, les patios et les bâtiments sont magnifiques, comparé à la fac de socio de Nantes y'a pas photo, ça donne envie de reprendre des études !

Amphithéâtre pour la remise des diplômes & patio de l'Université.

On a profité de cette ville pour se promener, goûter aux spécialités locales, notamment le jus de mûres et lulos avec des morceaux de guanábana : le salpicon payanes. Ainsi que les empanaditas de pipian, petits empanadas fourré à la pomme de terre avec une sauce cacahuètes. C'est certain la nourriture colombienne et la diversité des fruits vont nous manquer !

On a aussi profité des lumières de fin de journée en haut de la coline Moro del Tulcan où les jeunes (et moins jeunes) se retrouvent pour fumer le cannabis (paaaaas biiien).


Ces 3 jours bien tranquilles dans cette ville paisible nous ont fait du bien. En route pour San Agustin, petite ville dotée de vestiges archéologiques présumés précolombiens située à une centaine de kilomètres de là !

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Quelle mouche nous a piqué de vouloir aller à San Agustin? Sur le papier cette ville c'est un haut lieu d'archéologie, très bien car nous avons envie d'en apprendre plus sur l'histoire des anciennes civilisations. En plus, ce n'est qu'à 120km de Popayan! C’était sans compter les 70 km de route non revêtues... Au total 5 heures de route, quelques arrêts pour que le chauffeur ressert les roues du fourgon à cause des vibrations et quelques fouilles de militaires plus tard nous finissons par arriver bien secoués dans tous les sens à San Agustin.

Le lendemain c’est par une petite balade de 14km que nous écumons les lieux touristiques tels que la Chaquira (l’autre) afin admirer la vue sur le rio Magdalena et son bloc de pierre sculpté sur 3 faces, el Tablon, ce trio de sculptures d’une autre époque et el Purutal, où l’on retrouve les seules sculptures colorées laissée sur site. L’ennuie dans tout ça c’est qu’on à aucune information, ni la moindre explication ou interprétation bien qu’on nous demande une contribution pour l’accès à certains sites.. On sent bien l’âme touristique du lieu. Pour l'anecdote, au début de cette petite randonnée, qui se fait communément à cheval, nous nous faisons interpeller par un guide nous proposant ses services mais aussi plus loin par des gars déjà bien ronds et bien énervés à 10h du mat’ qui nous proposent un shoot d’aguardiente, cet alcool blanc anisé à 40° que nous avalons sans faire d’histoires. Quelques bégaiement et pas de côtés plus tard, un des gars nous propose de faire le “secret tour”, c’est-à-dire d’aller voir la production de coca et le processus de fabrication de cocaïne.

Point de vue depuis la Chaquira 

A San Agustin, l’attraction à faire c’est bien le parc archéologique qui regroupe 3 sites. Cette année l’un des deux plus gros sites est fermé et le prix d’entrée s’est vu doublé. C’est aussi ça la Colombie..! Malgré le prix élevé nous prenons une journée pour visiter ce fameux parc. Le musée nous permet d'apprendre plus de choses mais cela reste assez sommaire, nous prenons quelques photos d’explications qui nous servirons par la suite car encore une fois aucune explication n’est donnée sur le site. La seule option c’est de s’en remettre à un guide local, coûtant le prix du billet d’entrée, pour nous donner des explications probablement glanées sur internet. On s’en passera cette fois ci. Le chemin dans le parc est très sympa, les statues sont disséminées un peu partout sur 3 sous-sites. Les groupes de vieux touristes occidentaux guidés défilent dont certains par flemme prennent d’assaut les bancs et commentent les oeuvre à l’aide d’un laser. Le parc dispose également d’une fontaine/cascade sculptée et une forêt qui contient encore une belle flopée de statues qui nous font terminer la balade par un chemin sans fin. Si bien que toutes ces histoires finissent par nous monter à la tête et comme 2 gamins nous inventons des situations en personnifiant ces figures précolombiennes dont on ignore quasiment tout.. (On attends vos plus belles interprétations !)

Bon on va pas se mentir on a quand même été un peu déçus de ce site et de cette ville en général on s'attendait à plus d'informations. Mais ceci est l’exemple parfait de ce qu’on peut retrouver en Colombie, des prix fixés aléatoirement, variant par endroit à la gueule du client et des services souvent bâclés. Des endroits survendus par des blogs et par des guides touristiques. Des coins de nature privatisés ou encore des taxes de passage à payer car le chemin menant à une cascade ou un lieu sympa passe sur une micro parcelle de propriété privée.Mais ces quelques jours à San Agustin ont été marqués par de belles rencontres avec des couples de français (ils sont partout) dans l'auberge. Nous avons passé de longues soirées à discuter, à partager nos expériences et à prendre l’apéro en parlant de bouffe ! C'est cool d'entendre des récits de voyageurs et d’expat’ sur les pays qui nous attendent ensuite. 🙂

Bon maintenant, pour quitter la Colombie, 2 options, la route nommée le trampoline de la mort, une route pas bien large en grande partie non revêtue à flanc de montagne sans glissière (évidemment on est en Colombie hein). Ou bien, moyennant 2 heures de détour et un retour à Popayan avant de redescendre vers Ipiales, notre ultime étape en Colombie. Malgré l'aller, on choisit de nouveau cette option, nous ne sommes pas suicidaires ! C'est reparti pour un trajet en bus à refermer les fenêtres qui s’ouvrent toutes les 5 minutes à cause des vibrations :)

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Ipiales c'est une ville frontière avec l'Equateur plutôt inhospitalière et tristement connue pour les dommages collatéraux engendrés par le trafic de drogue mais aussi, pour le sanctuaire las Lajas. Apres le retour à Popayan déjà bien éprouvant, nous voilà partis pour officiellement 8 heures de bus, en réalité ce sera 11 heures à cause d'une vitre qui explose, des haltes pour prendre et déposer des gens, des bouchons interminables à cause de travaux et bien-sûr de longues pauses pour manger (mais ce temps là est rattrapé par la conduite dangereuse du chauffeur...!). Une chose est sur on ne risque pas d'oublier nos trajets en Colombie. On arrive donc en soirée à Ipiales, exténués de 2 deux jours de trajet et à l’idée de de devoir en faire une 3ème avec un passage de frontière en prime.

Le lendemain matin avant de traverser la frontière, on se lève de bonne heure (et pas tellement de bonne humeur pour Clémence qui souhaitait rester au lit) et on part visiter une autre merveille de Colombie. Un haut lieu de pèlerinage pour les Colombiens j'ai nommé le sanctuaire de Las Lajas.

Une cathédrale sur un pont, définitivement on peut tout construire avec l'argent de l’église. Mais franchement c'était époustouflant, autant l’extérieur que l’intérieur avec le rocher de la montagne au fond. On vous laisse avec les photos pour en juger par vous même.

Après cette découverte nous reprenons la route pour rejoindre la frontière, 2 heures plus tard nous voilà en Équateur bien loin des 6 heures d’attente annoncées sur certains sites. Direction Ibarra pour le week-end avant de rejoindre le village de Pimampiro pour faire un volontariat dans une eco-finca.

C'est avec émotion que s’achèvent ces 3 mois en Colombie. On retiendra la diversité des paysages, de la côte Caraïbes à la jungle, des canyons aux petits villages, des palmiers géants au paramo... Et puis surtout la gentillesse des Colombiens, leur accueil, leur joie de vivre leur positivité et leur facilité à communiquer avec les étrangers de passage.

La Colombie est un pays riche de diversité, avec une histoire et un passé marqué par le narcotrafic qui lui vaut une mauvaise réputation. Le pays est dans un processus de paix, mais le gouvernement trempe toujours dans la corruption et est clairement absent pour sa population. Des luttes sont en cours, des leaders d’oppositions sont régulièrement portés disparus (sûrement tués), des “bandas criminales” (bancrim) opèrent et menacent des petits commerces, le commerce de la cocaïne existe encore, beaucoup de choses restent à faire et on espère que la situation se stabilisera car la Colombie a beaucoup à offrir. Malgré certains côtés touristiques qui ne nous ont pas plu, certains endroits reste authentiques et nous ont convaincu que “Colombia no se explica, se vive”.

On aurait encore beaucoup de choses à vous raconter, mais on va terminer en disant que c'était une belle porte d'entrée pour commencer notre voyage en Amérique latine. Nous avons fait nos premiers pas ici, déconstruit nos repères, appris à voyager à deux, nous sommes sortis de notre zone de confort, avons fait de belles rencontres et nous progressons toujours un peu plus dans l’apprentissage de l'espagnol. Nous sommes de plus en plus à l'aise dans notre nouvelle routine de voyageurs et on a hâte de la suite des aventures en Équateur.

Adios Colombia y muchas gracias para los aprendizajes. 🇨🇴💙

Alex cruzando la frontera !