"Le Nouveau Monde, pour le navigateur qui s'en approche, s'impose d'abord comme un parfum, bien différent de celui suggéré dès Paris par une assonance verbale, et difficile à décrire à qui ne l'a pas été respirer. " (Claude Lévi-Strauss)
"Ces peuples me semblent fort proches de leur nature originelle"
"Rien ne justifie que l'artifice soit plus honoré que notre grande et puissante mère nature"
Mât de bois de cèdre polychromatique.
Les figures de ce mât, érigé vers 1880, en mémoire d'un chef local, représentent les personnages du mythe de Peesunt. Cette jeune fille, enlevée par les Ours, donna naissance à des jumeaux, mi-hommes, mi-ours. A sa base, la mère ourse, emblème du clan, est assise avec l'un des jumeaux. Ce totem montre à quel point le défunt était respecté.
Ce totem est impressionnant par sa grandeur qui prouve que le défunt devait être une personnalité importante de ce peuple. Ce mât présente une grande originalité par la juxtaposition des personnages symboliques de ce mythe.
Mat du chef Kwarhsu dit mât de l'Ours ou mât Kwarauh. Population Nisga'a, Tsimshiam. Canada, Colombie britannique, Angidan 1880"La beauté de leurs ouvrages en pierreries en plume, en coton, celle de leur peinture, tout cela montre qu'ils ne nous cédaient pas non plus en habileté."
Masque. Culture Tarirapé. Brésil, Mato Grosso , Rio Araguaia. Fin 20e siècle. Bois, plumes, piquants, nacre, coton, fibres végétales. Ce masque est constitué de plumes bleutées raccordées avec un contour blanc. Au centre, des plumes jaunes et rouges forment une croix et au milieu deux fleurs orangées avec des bouts noirs.
Tout ceci est raccordé avec une structure en bois.
Ce masque me paraît être un masque de cérémonie, une sorte de chapeau selon leur usage. Le fait que ce masque soit coloré donne son aspect festif.
Il est d'une grande beauté et était certainement porté par des chefs ou des personnalités importantes. Il me fait penser aux masques dans les carnavals comme celui de Rio. D'ailleurs les carnavals actuels s'en sont inspirés.
"Les plus jeunes vont à la chasse avec des arcs"
Collier, Urubu Ka'apor (Brésil).
Collier du peuple Urubu Ka'apor fait de plumes d'ara rouge et de hocco mitou, et de métapodes de singes
Le hocco mitou est un oiseau disparu à l'état sauvage. Les métapodes sont en quelque sorte les métacarpes et métatarses des singes. Les aras sont des perroquets.
Ce collier est un symbole de chasse. Les plumes de perroquets et les métapodes de singes sont la récompense du chasseur valeureux qui a montré son habilité et son courage.
Devant ce collier et vu le nombre de plumes et d'os, on peut penser que le chasseur qui le portait n'était pas un novice et qu'il avait une grande expérience.
"Ils ne voulaient pas changer leur religion, s'en étant si utilement servis si longtemps."
Pour les Indiens, les dieux étaient essentiels dans leur vie de tous les jours comme Tlaloc, dieu aztèque de l'eau comme l'exprime cette citation de Montaigne dans Des coches
Ornement de façade à l'effigie de Tlaloc.
Culture de Teotihuacan. Fait de roche volcanique peinte. 321kg
Cette sculpture représente un dieu qui étant imploré cracherait du ciel et ses crachats seraient en fait la pluie. Cela me fait penser a une sorte de bouche, celle de Tlaloc.
"C'est une chose étonnante que la vigueur de leurs combats qui ne finissent jamais que par la mort et l'effusion de sang"
Casse-tête.
Canada, région des Grands Lacs. 18e siècle.
Fait en bois et incrustations en wampums. Ce sont des coquillages.
Ce casse-tête servait à éclater la tête des prisonniers. Cela montre une grande violence ainsi que le courage des combattants etdes prisonniers qui étaient toujours valeureux et qui n'éprouvaient jamais la peur.
Il vaut mieux mourir dans la dignité que vivre dans l'humiliation et la lâcheté.
Un sage ne "recommande que deux choses la vaillance envers les ennemis et l'amour envers les femmes"
La Chupicaro, objet archéologique entre 600- 200 avant J-C. Mexique.
Fait en terre cuite modelée en plusieurs phases, cette statuette est le logo du musée du quai Branly. La culture Chupicaro est née dans les montagnes du Mexique central et son nom est associé à un village. Cette statuette dont les motifs colorés révèlent un statut ou un rang social élevé, commémorait un rite d'initiation ou présiderait un rite funéraire.
L'élément féminin, symbole du renouveau des saisons, joue un rôle essentiel chez les peuples des Nouveaux Mondes. La femme est un symbole de vie et donc le fait d'utiliser ce symbole dans une cérémonie funéraire pourrait montrer que ces peuples pensaient que la vie ne s'arrêtait pas à la mort, mais qu'elle se poursuivait autrement après la mort.