Sous le soleil de Mexico

"Mexico Mexiico, sous ton soleil qui chante le temps paraît trop court" dit la chanson culte de Luis Mariano. En effet, cinq jours pour découvrir les richesses de cette immense métropole, c'est court!
Janvier 2023
5 jours
9
janv

Après un très long voyage d’une douzaine heures pour franchir sept fuseaux horaires (mais ne nous plaignons pas car à l’époque de Cortès, c’étaient trois mois de navigation depuis Séville), nous survolons un immense océan urbain brouillé par une épaisse chape de pollution atmosphérique. Avec ses 23 millions d’habitants, Mexico est l’une des plus grandes métropoles du monde. Dès la sortie de l’aéroport, situé en pleine agglomération au cœur d’un quartier populaire, nous sommes littéralement assaillis par cette pollution pesante. Un chauffeur nous attend pour nous conduire à notre hôtel situé dans le centre historique. Embouteillages monstres, rues barrées, multiples détours avant d’arriver une heure et demie plus tard à destination, à la nuit tombée. En cause : la venue attendue du Président des États-Unis. Nous avons de la chance, car un jour plus tard et notre vol était annulé !


Le centre historique de Mexico vu de la Torre Latinoamericana. Au fond, le "zócalo" où flotte le drapeau national.
10
janv
Le site aztèque de Tenochtitlan  (Peinture murale du Musée national d'anthropologie) 


Malgré un soleil généreux, il fait plutôt froid (6 ou 7 degrés) en ce début de matinée. Certes nous sommes sous les tropiques mais à 2 400 mètres d'altitude! La chaleur viendra en milieu de matinée. Nous rencontrons Paco à notre hôtel. Jovial, prévenant et francophone, il sera notre guide et notre chauffeur pendant presque toute la durée de notre voyage au Mexique. Il va nous faire découvrir le centre historique de Mexico. Oui mais voilà, Andrés Manuel López Obrador (dit AMLO) a eu la mauvaise idée d’inviter Joe Byden et Justin Trudeau sans nous demander notre avis ! Résultat : des rues barrées, une circulation difficile et des policiers partout. Ces derniers interdisent l'accès au zócalo, le cœur habituellement animé de la ville. En effet, c’est là que se trouve le palais présidentiel où AMLO doit recevoir ses hôtes. Donc pas de visite possible de cette place emblématique de la capitale ni du Templo Mayor. Tant pis, cette visite sera reportée. C’est l’avantage de consacrer plusieurs jours à une ville telle que Mexico qui regorge de lieux intéressants à voir.


Nous partons pour une balade à deux pas de notre hôtel dans la rue Madero, une grande artère commerçante et piétonne, habituellement très animée, mais quasi déserte en ce début de matinée. Elle doit son nom à Francisco Madero, l’éphémère président de la République (1911-1913) après la révolution de 1910. Elle est bordée de palais somptueux de l’époque espagnole (17e et 18e siècles). Des pilastres finement sculptés de guirlandes de fruits et d'arabesques encadrent portes et fenêtres. Le Palacio de Iturbide et la très photogénique Casa de los Azulejos ont retenu notre attention. Le ravissant patio de cette dernière, orné d’une fontaine et de délicates peintures murales, est investi depuis le début 1919 par le restaurant Sanborns où nous avons déjeuné. Cette "casa" donne également sur l'avenue Cinque de Mayo, un nom de rue que l'on retrouvera dans les villes mexicaines, qui évoque un évènement de l'histoire du Mexique pas très glorieux pour les Français. En effet le 5 mai 1862 eut lieu la bataille de Puebla qui se solda par une victoire des armées mexicaines contre celles envoyées par Napoléons III au début de son aventureuse "expédition mexicaine".


Le palais d'Iturbide (XVIIIe siècle), aujourd'hui palais de la Culture. Deux "bons sauvages", gourdins à la main, gardent la porte
La Casa de los Azulejos et le restaurant Sanborns 

Nous pénétrons dans l’église San Francisco dont des affiches rappellent le cinquième centenaire du début de l’évangélisation de la Nouvelle Espagne par l’ordre des Franciscains. Paco nous fait observer le sol bizarrement pentu de l'édifice et nettement en contrebas de la chaussée. On remarque également les murs penchés de plusieurs bâtiments. C'est la manifestation de l’enfoncement progressif de la ville sur un terrain instable. La sismicité n’est pas la seule en cause. En effet, la ville aztèque de Tenochtitlan était bâtie sur une île du lac Texcoco, dont il ne reste qu’un vestige au sud de l’agglomération, à Xochilmico (un lieu très touristique que nous n’avons pas visité). Les Espagnols, après avoir détruit les pyramides, ont donc construit la capitale de la Nouvelle Espagne sur un lac asséché.

Des sols et des murs qui penchent; des édifices qui s'enfoncent (de 10 mètres depuis 1898 !) 


Prenons de la hauteur en montant par l’ascenseur jusqu’au quarante quatrième et dernier étage de la Torre Latinoamericana. Inaugurée en 1956, elle fut quelque temps le plus haut gratte-ciel du continent latino-américain jusqu’à ce qu’elle fût détrônée par ses consœurs brésiliennes. Toutefois elle est deux fois moins haute que la célèbre tour parisienne. Édifiée sur une forêt de pilotis traversant l’argile du fond du lac, elle résista aux séismes de 1957 et 1985. Si la brume persistante nous empêche de distinguer les limites lointaines de cette immense métropole, les quartiers les plus proches sont bien visibles, notamment le zócalo, exceptionnellement déserté aujourd’hui (et pour cause !) ainsi que le parc de la Alameda et le Palacio de Bellas Artes que nous dominons directement.


Un autre palais, du début du vingtième siècle celui-ci, est à admirer non loin de là : le Palacio Postal. Construit 1908 par un architecte italien à partir d’une structure métallique habillée de pierre, il est résolument dans le style éclectique du tournant du siècle, un mélange d’hispano-mauresque, de gothique vénitien et de renaissance florentine. D’ailleurs c’est de Florence que proviennent les pièces métalliques, comme l’attestent de petits médaillons çà et là. L’architecte n’a pas hésité à utiliser des matériaux nobles comme le marbre et l’albâtre. Ce bureau de poste fonctionne toujours et les usagers continuent de préparer leur courrier sur de grandes tables en marbre. Le luxe, quoi ! D’autres font la queue devant un guichet. Paco nous précise que c'est pour obtenir l’argent des mandats envoyés par leurs proches émigrés aux États-Unis ; c'est une ressource importante pour le pays.

Tiens ! Nous voici soudainement de retour à Paris! Cette bouche de métro « Guimard » de la station « Bellas Artes » fait vraiment illusion. C’est un cadeau du maire de Paris, Jacques Chirac, quand celui-ci est venu à Mexico en 1988.

Le Palacio de Bellas Artes, coiffé de sa coupole, fut édifié à l’initiative du dictateur Porfirio Diaz par le même architecte que le Palacio Postal dans le style éclectique. Le grand hall intérieur surprend par son style Art déco. En effet la construction du palais ne fut achevée qu’en 1934, en raison de la révolution de 1910 et la tendance artistique avait changé. Cet édifice est à la fois un opéra et un « temple » du muralisme mexicain qui à lui seul vaut la visite par la qualité des œuvres exécutées par Rufino Tamayo, David Siqueiros et surtout Diego Rivera. C’est d’ailleurs ici seulement que nous verrons des fresques de ce dernier à Mexico, puisque celles du Palacio Nacional ne sont pas visibles , AMLO ayant décidé de faire du palais sa résidence privée et de le fermer au public jusqu'à nouvel ordre. Tant pis pour les écoliers mexicains qui pouvaient avoir sous leurs yeux un vrai livre d’histoire de leur pays…

Le Palacio de Bellas Artes 
L'intérieur Art déco du Palacio de Bellas Artes, avec Tlaloc, le dieu de la pluie en guise de chapiteaux. 

L’homme maître de l’univers, l’œuvre maîtresse de Diego Rivera est une seconde version, car la première, peinte au Rockefeller Center, fut détruite en raison de la présence de Lénine.

Dans l’après-midi, Paco nous fait traverser le quartier chinois, au sud du parc de l’Alameda, avant de parvenir au Mercado San Juan, un des nombreux marchés de Mexico. C’est le premier que nous fréquenterons, mais pas le dernier au cours de ce voyage. Généralement les marchés permettent de prendre le pouls de la vie quotidienne des habitants d’un pays et de se familiariser avec leurs habitudes culinaires. Celui-ci ne fait pas exception. Nous déambulons entre des pyramides de fruits et de légumes exotiques, des étals de poisson et de viande, des stands de restauration qui servent tacos et tamales cuits à la vapeur et enveloppés dans des feuilles de maïs. Des piñatas aux couleurs vives pendent au-dessus de nos têtes; nous en verrons quantité d’autres dans les villes mexicaines. Une autre curiosité que l’on rencontre dans d’autres pays d’Amérique latine : des scorpions et des insectes grillés et même de gros vers vivants. Les Mexicains raffolent de ces « friandises » !

Dans les allées du marché de San Juan. Au-dessus des pyramides de fruits sont accrochées des "piñatas"  multicolores.

En lieu et place de la visite du Zócalo et du Templo Mayor, nous terminons la journée par un musée installé dans un bâtiment Art Déco du quartier de l’Alameda : le Museo de Arte Popular. Apparemment peu fréquenté, il est pourtant d’un très grand intérêt car il montre l’incroyable richesse de l’artisanat mexicain. Artisanat, vraiment ? Ne faudrait-il pas plutôt parler d’œuvres d’art ?

La réponse est donnée dès que l’on pénètre dans le patio et que l’on reste bouche bée devant une curieuse Coccinelle Volkswagen très chamarrée. L’œuvre s’intitule « Vochol » qui est la contraction de vocho, un terme qui désigne de manière familière la Coccinelle VW, une voiture très populaire au Mexique, et de Huichol, une communauté indienne du centre-ouest du Mexique (États de Jalisco et Nayarit). C’est donc un projet d'art populaire basé sur la culture des Huichols et leur savoir-faire en matière d’artisanat perlier. La voiture a été entièrement recouverte, à l’extérieur comme à l’intérieur, de plus de deux millions de perles appliquées par des artisans huichols, composant des motifs liés à leur culture et à leurs croyances, tels que le soleil, le feu, le maïs, le cerf, le peyotl, cactus hallucinogène associé à leurs rituels. Magnifique !

"Vochol "
"Vochol". Thèmes de la culture des Huichols : les fleurs de peyotl, le soleil, le cerf

Dans une grande salle, nous découvrons une extraordinaire collection d’arbres de vie. Ces derniers (árbol de la vida) sont l’une des plus belles manifestations de l’art populaire mexicain. Il s’agit d’une sorte de poterie d’argile de taille variable dont la forme évoque un candélabre avec des branches recouvertes d’une incroyable multitude de figurines peintes : personnages, animaux, fleurs, végétaux, objets usuels, etc. Pourquoi « arbre de vie » ? La tradition mexicaine voudrait que ces sculptures représentent l’histoire de la Création, selon la Genèse de la Bible avec le soleil et des personnages comme Adam et Ève. Cependant, de nos jours, les arbres de vie reprennent des thèmes complètement étrangers à la Bible, comme la dualité entre l’Homme et la Nature ou entre la vie et la mort. Stupéfiant !

L'arbre de vie fourmille d'une multitude de personnages et d'objets
Arbre de vie. Rechercher les détails, notamment les personnages d'Adam et Eve au centre de l’œuvre. 

Nous allons explorer les collections des étages supérieurs, toutes plus éblouissantes les unes que les autres : objets de la vie quotidienne ou liés au fantastique, à la fête et au sacré, œuvres d’art en cristal, céramiques, tissus, costumes ethniques et piñatas très colorés. Le Mexique est vraiment le pays de la couleur !

Arbres de vie;  costumes huichols; tapisserie; céramiques; créations artistiques en cristal 
L'emblème du Mexique: l'aigle royal sur le figuier de barbarie dévorant un oiseau (au lieu d'un serpent) au-dessus du lac Texcoco

Après une heure passée dans ce superbe musée, nous aurions bien poursuivi notre visite, tellement il y a à voir. Cependant le système de climatisation est tellement poussé à fond que nous avons trop froid (comme s’il y avait besoin de climatiser les salles en hiver, à 2 400 mètres d’altitude !). D’autre part la fatigue se fait sentir avec le décalage horaire et après cette journée chargée.

Nous rentrons donc à l’hôtel par la rue Madero, noire de monde en cette fin d’après-midi. Très animée et bruyante également. De nombreux « musiciens » de rue créent l’animation à grand renfort de décibels. Ici et là on entend des couinements lancinants. Il s’agit d’orgues de barbarie hors d’âge que des personnes âgées en uniforme kaki actionnent inlassablement en tournant la manivelle tout en tendant leur casquette pour récolter quelques pesos. Probablement une sorte de confrérie de retraités dont la pension est trop maigre, voire inexistante. Et puis pour encadrer cette foule, des policiers armés tous les vingt-cinq ou trente mètres, devant chaque entrée de magasin.

Comme son nom l'indique l'hôtel Historico Central est idéalement situé au cœur du quartier historique. Notre chambre dotée d’un balcon avec vue sur la Torre Latinoamericana illuminée, bénéficie de tout le confort souhaitable. Cependant cet hôtel ressemble à une usine à touristes, fréquentée par des groupes provenant du Michigan ou du Texas !

La foule dans la calle Madero, une grande rue piétonne dominée par la Torre Lationoamericana 


Aux dernières nouvelles le Palais National a rouvert ses portes pour les visites.

Voir ici:

https://www.gob.mx/palacionacional/documentos/visita-palacio-nacional

11
janv
La pyramide du soleil à Teotihuacán 

Joe Byden est rentré à Washington, mais Justin Trudeau semble apprécier la compagnie d’AMLO et se plaire à Mexico. Par conséquent ce n’est encore aujourd’hui que nous pourrons découvrir le Zócalo ni le Templo Mayor ! Paco nous propose alors de nous éloigner de la capitale et de consacrer la journée à la cité préhispanique de Teotihuacán située à une quarantaine de kilomètres au nord. Mais auparavant nous ferons un petit détour par la basilique de Guadalupe, le plus grand sanctuaire catholique d’Amérique latine.

Ce sera donc une journée marquée par le croisement des cultures. D’ailleurs chemin faisant, une brève halte sur la place des Trois Cultures illustre devant nos yeux les témoins architecturaux des étapes historiques qui ont construit le Mexique. Au premier plan, les ruines des pyramides aztèques de Tlatelolco où se tenait le marché de Tenochtitlan ; ensuite le colegio de Santa Cruz bâti par les Franciscains après la conquête espagnole d’où émerge la silhouette de l’église de Santiago ; enfin en arrière-plan, la barrière disgracieuse des grands ensembles urbains du XXe siècle. Si Tlalelolco fut le dernier bastion de la résistance aztèque durant la conquête espagnole, quatre siècles plus tard, cette vaste esplanade fut le théâtre sanglant du massacre des étudiants le 2 octobre 1968, ordonné par Gustavo Díaz Ordaz quelques jours avant l’ouverture des Jeux olympiques de Mexico. Le nombre de morts (peut-être plusieurs centaines ?) n’a jamais pu être établi avec certitude. On parle d’une implication possible de la CIA.

La place des Trois Cultures à  Tlalelolco

La basilique de Guadalupe

Il faudrait plutôt parler des basiliques de Guadalupe, l’ancienne et la nouvelle. Dès que nous pénétrons sur la vaste esplanade du complexe religieux, nous remarquons tout de suite la dangereuse inclinaison de la basilique baroque du XVIIIe siècle, en raison de l’instabilité du sous-sol. Il fallut donc en construire une nouvelle qui fut inaugurée en1976. Cette dernière, de plan circulaire et conçue dans le style moderniste du XXe siècle, est une réussite architecturale par l’étendue de l’espace libéré de tout pilier porteur qui permet d’accueillir dix-mille fidèles.

Le campanile du sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe. On remarque les clochers fortement inclinés de la basilique baroque.
La basilique baroque et la nouvelle basilique de Notre-Dame de Guadalupe. 


Qui dit basilique, dit lieu de pèlerinage. En effet une grande ferveur anime ce sanctuaire, les fidèles venant en très grand nombre vénérer Notre-Dame de Guadalupe, plus précisément l’image « miraculeuse » de la Vierge. Bien sûr il est question, comme ailleurs dans le monde catholique, d’apparitions. Et comme par hasard cela eut lieu peu de temps après la conquête par la très catholique Espagne, en 1531, sur la colline de Tepeyac. Selon la tradition, Marie serait apparue à plusieurs reprises à Juan Diego Cuauhtlatoatzin, un Indien nahua baptisé. Mais ce n’est pas tout ! L’image de la Vierge aurait été « miraculeusement » imprimée sur la tilma de Juan Diego, c'est-à-dire sa tunique, un gage d'authenticité des apparitions. Sur la colline fut alors édifié un sanctuaire dans lequel est désormais conservée la tilma "miraculeuse" et auquel fut attribué le nom d'une Virgen directement importé d'une petite ville d’Estrémadure en Espagne.

Il y a sans doute une part de syncrétisme religieux dans cette histoire d’apparitions car à Mexico, la Virgen de Guadalupe succède à Tonantzin, la déesse-mère de la mythologie aztèque. La basilique de Guadalupe est donc construite à l'emplacement de l'ancienne pyramide de Tonantzin. Troublant, cette coïncidence, non ?

"Le "miracle de la tilma". Juan Diego montre l'image de la Vierge imprimée sur sa tunique à l'évêque Juan de Zumárraga

Quoi qu’il en soit, le culte de la Vierge de Guadalupe n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis le XVIe siècle, au point de devenir aujourd’hui le lieu de dévotion catholique le plus fréquenté au monde après la basilique Saint-Pierre de Rome, accueillant chaque année vingt millions de pèlerins de toute l’Amérique latine. La ferveur atteint son paroxysme quelques jours avant la fête votive du 12 décembre. Deux papes y sont venus, dont François en 2019 et Jean-Paul II par quatre fois, ce dernier ayant canonisé Juan Diego en 2002. La basilique ne désemplit pas de la journée et les messes s’enchaînent d’heure en heure. Le flot des pèlerins, régulé par un curieux tapis roulant, passe devant l’image miraculeuse suspendue derrière le maître-autel. On est sommé de suivre le mouvement en quelques secondes ! Bien sûr il y a aussi les inévitables marchands du temple avec leurs pyramides d’objets de piété au goût inégal.

Nous voyons des pèlerins faire la queue à l’entrée d’un des nombreux édifices religieux du sanctuaire. Paco nous explique que ces personnes viennent chercher la rédemption en prenant de bonnes résolutions – arrêter de boire, de fumer, etc. – pour une période donnée, moyennant une obole bien sûr. Je ne sais si cela fonctionne…


Pèlerins   

L’image sacrée est exposée au-dessus d’un immense drapeau mexicain. En effet la Vierge de Guadalupe est considérée comme la reine du Mexique et la patronne des Amériques. Par les lois de la Reforma qui assuraient l'indépendance de l'État vis-à-vis de l'Église, le président Benito Juárez avait confisqué les biens de celle-ci, à l’exception du sanctuaire de Guadalupe et avait déclaré jour férié le 12 décembre. L’image maternelle de la Vierge de Guadalupe fut brandie sur la bannière des insurgés de 1910 et sur le drapeau révolutionnaire d’Emiliano Zapata. Cette image est omniprésente au Mexique et pas seulement dans les églises : au musée, au marché, dans le métro… C’est un symbole de l’unité nationale et c’est sans doute l’intérêt d’une visite à ce sanctuaire : mieux comprendre le Mexique.

Les Indiens vénérant Notre-Dame de Guadalupe comme leurs ancêtres l'ont fait pour Tonantzin sur cette même colline de Tepeyac 
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Après nous être rassasiés pendant près d'une heure et demie d'une bonne dose de spiritualité, il est temps de reprendre la route pour Teotihuacán. À une vingtaine de kilomètres de Mexico, l’autoroute traverse Ecatepec de Morelos, une ciudad perdida - un bidonville - très étendue. Paco nous dit que les travailleurs qui doivent se rendre au centre de Mexico doivent parfois partir de chez eux dès cinq heures du matin et emprunter de multiples modes de transports en commun. C’est à Mexico que se trouvent les bidonvilles parmi les plus grands au monde. Avec environ 1 200 000 habitants, la ciudad perdida de Neza-Chalco-Ixta (située à proximité de l’aéroport) est le plus grand bidonville d’Amérique latine. L’habitat y est précaire, mais contrairement à de nombreux bidonvilles d’Inde ou d'Afrique les habitants ont accès aux services de base (eau, électricité).


Teotihuacán, la cité du Serpent à plumes


Au loin, nous apercevons déjà les deux pyramides monumentales de la cité préhispanique de Teotihuacan qui émergent au-dessus de la plaine. Dès l’entrée, une plaque de fonte nous rappelle que ce site archéologique fut l’un des premiers au Mexique à être inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, en 1987. Il fait très chaud, il n’y a point d’ombre et il est recommandé de ne pas oublier son chapeau. Mais qu’à cela ne tienne, des vendeurs sont là pour vous en proposer par centaines !

Le site est immense, grandiose. Une très large artère – la Chaussée des morts - longue de plus de deux kilomètres relie la « Citadelle » au sud à la pyramide de la Lune au nord, derrière laquelle se profile un ancien volcan, le Cerro Gordo. Fondée au premier siècle avant J.C. dans une vallée fertile et riche en gisements d'obsidiennes, la cité de Teotihuacán est beaucoup plus ancienne que les cités mayas de la péninsule du Yucatán. Ce fut d’abord un gigantesque centre cérémoniel, la « cité des Dieux » selon la traduction communément admise du toponyme. Ce fut notamment le berceau de Quetzalcoatl, le Serpent à plumes, une des principales divinités du panthéon du Mexique ancien. Sa prospérité en fit la ville la plus importante de la Mésoamérique, tant par sa population – estimée entre 150 000 et 200 000 habitants à son apogée au Ve siècle – que par son rayonnement culturel et commercial.

Les pyramides de Teotihuacan vues de la "Citadelle" avec le Cerro Gordo en arrière-plan
Vue depuis la pyramide de la Lune

Cette prospérité lui a également permis de se livrer à de grands travaux et d’ériger de prestigieux monuments dont on peut voir aujourd’hui les vestiges démesurés, notamment le temple de Quétzalcoatl, le palais de Quetzalpapálotl (le Papillon à plumes) et les fameuses pyramides : la pyramide du Soleil, la plus massive et la plus haute (225 m de côté et 65 m de haut) et la pyramide de la Lune, plus basse et du haut de laquelle on pouvait bénéficier d’une vue panoramique sur le site (photo ci-contre, merci Wikipédia). J’emploie l’imparfait, parce que depuis la pandémie du Covid19 il est malheureusement interdit de grimper sur les pyramides. Il y a peut-être aussi des raisons sécuritaires liées à cette interdiction, les marches étant très escarpées. Y aurait-il d’autres considérations ? Paco nous a parlé d’une touriste qui avait défié l’interdiction sur une pyramide maya du Yucatán et avait failli être lynchée par les Mayas présents sur le site avant l’arrivée de la police venue l’arrêter. Pour la population locale, elle avait profané un lieu considéré comme sacré !

Le temple de Quetezalcoatl : des serpents recouverts de plumes, des têtes de jaguar et Tlaloc le dieu de l'eau avec ses yeux ronds

Évidemment Paco ne s’en tient pas à des anecdotes pour nous guider à travers le site. Nous bénéficions de ses explications expertes sur la civilisation dite de Teotihuacán qui a brutalement disparu à la fin du VIe siècle pour des raisons mal élucidées, sur l’organisation de la ville, sur le panthéon mésoaméricain, notamment Quetzalcoatl associé à Tlaloc, le dieu de la pluie. Mais aussi sur l’architecture, les fouilles archéologiques et les techniques de restauration. Il nous montre ici et là des traces de stuc rouge dont les murs étaient entièrement recouverts ou encore le détail de l’appareil d’un mur.

La pyramide du Soleil 


La pyramide de la Lune et la chaussée des Morts bordée de chaque côté de pyramides plus modestes dédiées à des dieux secondaires


La pyramide de la Lune 


Le palais de Quetzalpapálotl, récemment restauré 

De temps à un autre un bruit étrange nous fait sursauter, une sorte de rugissement rauque. Ce sont des vendeurs ambulants proposant quelques souvenirs et soufflant dans un petit instrument imitant le jaguar afin d’attirer les touristes. Parmi ces vendeurs, l’un d’eux s’avance vers nous pour nous montrer sa production artisanale de statuettes en obsidienne. C’est très beau mais nous déclinons son offre. Au retour de notre visite du magnifique temple de Quetzalcoatl, il ne nous a pas oubliés ; il faut dire que les visiteurs aussi nombreux soient-ils, sont dispersés dans l’immense périmètre archéologique, nous ne passons donc pas inaperçus. Devant la qualité de son travail, nous cédons et lui négocions une de ses jolies statuettes.


À la fin de notre visite, Paco a eu la bonne idée de nous attendre avec sa voiture à l’autre extrémité de la grande allée médiane. Les deux kilomètres à parcourir à pied dans l’autre sens sous un soleil ardent nous seront donc épargnés.

Entre Frida Kahlo, le Calendrier aztèque et le Serpent à plumes, il y a du choix  !
12
janv
Mexico: la Palais national à la tombée du jour après un bref épisode de pluie

Découverte du « zócalo »


Le Premier ministre canadien étant reparti, nous pouvons enfin découvrir le cœur battant de la capitale, la plaza de la Constitución surnommée el zocaló, c'est-à-dire « le socle ». Mais pourquoi un tel surnom ? En 1843, un socle fut érigé pour recevoir un monument de l’indépendance qui ne vit jamais le jour faute de crédits, avant de céder la place au grand mât qui déploie un immense drapeau dès le lever des couleurs chaque matin. Par analogie, on donna ce nom toutes les Plaza Mayor ou Plaza de Armas des villes du pays.

Ciudad de Mexico 

Cette place encore peu animée en ce début de matinée (pas très matinaux ces Capitalinos !) est immense. C’est une des plus grandes places du monde. Elle pourrait accueillir la pyramide du soleil de Teotihuacan, c’est dire ! Elle est le siège des pouvoirs politique et religieux de la ville et du pays. C’est là que se déroulent les grandes célébrations nationales et les festivités. C’est d’ailleurs sur cette place que le 16 septembre de chaque année se réunissent des milliers de personnes pour célébrer l’indépendance du Mexique. Par ailleurs elle est souvent choisie comme lieu de rassemblement lors des manifestations contre le pouvoir, comme ce fut le cas lorsque des milliers de partisans de López Obrador y ont bivouaqué plus de trois mois pour contester l’élection présidentielle de 2006.

Paco nous emmène à l’intérieur de la station de métro « Zócalo-Tenochtitlan », non pas pour nous rendre quelque part, mais pour voir les grandes maquettes qui reconstituent l’ancienne Tenochtitlan, la capitale de l’Empire aztèque. On peut ainsi se rendre compte comment les temples-pyramides et les palais ont cédé la place aux monuments actuels. On remarque aussi une céramique contemporaine illustrant le mythe fondateur de la ville aztèque. Selon les spécialistes, Tenochtitlan, signifie « l’endroit pierreux où abondent les figuiers de barbarie ». Étymologiquement, ce nom viendrait des mots nahuatl : te(tl) = pierre ; nochtli = figuier de barbarie (tuna en espagnol) ; tlan = abondance.


L'emblème de Mexico et du Mexique qui orne le drapeau mexicain : l'aigle sur le figuier de barbarie dévorant le serpent

La longue façade du XVIIe siècle du Palais national construit par Cortez sur les ruines du palais de Moctezuma occupe tout le côté oriental de la place (photo d'introduction ci-dessus). C’est aujourd’hui le siège du gouvernement fédéral du Mexique. On peut voir sous le fronton du portail principal au-dessus du balcon présidentiel la cloche que le Père Miguel Hidalgo fit sonner en 1810 pour appeler à l’insurrection au cri de « ¡Viva la Virgen de Guadalupe ! » Le 16 septembre de chaque année, le Président fait sonner cette cloche pour rappeler l’évènement.

Malheureusement, on n'a pas pu visiter ce monument ni admirer les murales de Diego Rivera, le palais ayant été fermé au public. Tant pis ! Merci AMLO !


Sur le côté sud du zócalo, les bâtiments du gouvernement de la ville dressent leurs belles façades baroques au-dessus de galeries ornées des blasons de céramique évoquant l’époque de la Nouvelle Espagne. À l’angle de la rue du 16 Septembre, le hall d’entrée du Gran Hotel mérite un petit coup d’œil pour sa superbe verrière Art nouveau. Le portier s’est fait un plaisir de nous y accueillir ; d’ailleurs en règle générale, nous avons remarqué que gentillesse, bienveillance et courtoisie caractérisent les Mexicains.


La grande verrière Art nouveau du Gran Hotel de la Ciudad de México 

La Cathédrale métropolitaine de Mexico


La cathédrale et  le Sagrario 

Au nord de la place de dressent les tours élancées la cathédrale, elle-même flanquée du Sagrario, un sanctuaire dédié au saint sacrement. Ce monument un peu lourd, édifié avec les pierres prises sur les pyramides, manque d’harmonie. En cause, la durée de sa construction qui ne s’est achevée qu’au début du XIXe siècle, d’où des styles architecturaux disparates, notamment à l’intérieur où des piliers et les voûtes néoclassiques contrastent avec les retables baroques dorés. Le chœur quant à lui abrite deux impressionnants buffets d’orgue du XVIIIe siècle qui se font face. Mais il y a une messe, ce qui nous obligera à revenir. Les messes sont fréquentes au Mexique, même en semaine ; c’est le deuxième pays catholique au monde après le Brésil.

Les travaux sont continuels sur cet édifice et il y avait des échafaudages lors de notre visite. Ce lourd vaisseau s'est enfoncé inexorablement sur le sol marécageux depuis le XVIe siècle et la tour ouest piquait du nez (il y avait 2,50 m de dénivelé entre la façade et le chevet) jusqu'à ce que l'on renforce les fondations par de nouveaux pilotis dans les années 1990. Au centre de la nef, un gros fil à plomb suspendu à la voûte permet de vérifier en permanence la stabilité du monument (photo ci-contre).

Le sanctuaire du Sagrario attenant à la cathédrale affiche une façade baroque très exubérante de style churrigueresque, caractérisé par les estípites, des colonnes en forme d'obélisque inversé. Cette façade contraste avec l'intérieur plus sobre de style néoclassique.

La façade du Sagrario de style churrigueresque, l’expression la plus exubérante du baroque espagnol 

Le Templo Mayor


A deux pas de la cathédrale, s’étendent sur un quadrilatère encaissé entre les immeubles voisins, les ruines du Templo Mayor, qui fut détruit après la prise de Tenochtitlán par les conquistadors. Il fut redécouvert fortuitement en 1978 et des fouilles archéologiques furent alors entreprises.

Des passerelles aménagées permettent de circuler parmi les ruines et un musée conserve les objets trouvés sur le site. Ce champ de ruines laisse perplexe, car ces vieilles pierres nous parlent peu. Aussi sommes-nous heureux d'être accompagnés par notre guide préféré et de bénéficier de ses explications ! À mesure que l'on progresse sur le site, on remonte le temps. En effet le monument était un empilement de pyramides emboitées. Chaque empereur aztèque, pour affirmer sa puissance, enveloppait la pyramide précédente d'une « couche » supplémentaire de pierres volcaniques recouvertes de stuc rouge dont on peut voir quelques traces. En tout il y eut sept couches successives et la pyramide atteignait 80 m de côté et 42 m de haut.

Ci-dessous, en haut, de gauche à droite:

  • Maquette éclatée du temple montrant le millefeuille des pyramides. Au sommet se trouvaient deux temples, l'un dédié à Tlaloc, le dieu lié à l'eau en opposition au feu, l'autre à Huitzilopochtli, le dieu lié au feu, en opposition à l'eau.
  • Xiuhtecuhtli
  • Tlaloc.
  • Les ruines à base de la pyramide.

En bas: Quetzalcoatl ; à droite l'appareil de pierres volcaniques de la pyramide dont la plupart a servi à bâtir la cathédrale.

Les vestiges et le musée du Templo Mayor 


Monolithe de Tlaltecuhtli
La pièce maîtresse du musée : le monolithe de Tlaltecuhtli, la déesse de la Terre   

En fin de matinée, le zócalo s’anime. De temps à autre le son retentissant d’une conque nous interpelle. Des visiteurs mexicains font la queue. De quoi s’agit-il ? Ce sont des « chamans aztèques » emplumés qui pratiquent des rites de purification avec de l’encens de bois de copal en passant un bouquet végétal sur le visage et le corps de ces personnes. Cette animation populaire tranche avec l’austérité de cette vaste esplanade nue et sans charme. Il manque un square arboré, une fontaine centrale comme dans les autres villes du Mexique, du Pérou, de Colombie ou tout simplement comme à Mexico du début du XXe siècle, ainsi que le montrent de vieilles photographies.


Une cité universitaire moderniste


La bibliothèque universitaire, œuvre de l'architecte Juan O'Gorman 

En début d’après-midi, cap au sud pour une balade pédestre à travers l’immense cité universitaire de l’UNAM (Universidad Nacional Autónoma de Mexico). L’UNESCO l’a inscrite sur la liste du Patrimoine mondial en 2007. Nous faisons un bond dans l’espace puisque nous sommes à la périphérie lointaine de Mexico, mais aussi dans le temps, passant du XVIe au XXe siècle.

Fondée en 1551 par Charles Quint, l’université de Mexico exerçait un rayonnement sur toute l’Amérique espagnole. Au milieu du XXe siècle il fut décidé de réunir les facultés disséminées dans toute la ville sur un même campus universitaire. Ce projet de grande ampleur mobilisa plus de soixante architectes, ingénieurs et artistes parmi lesquels Diego Rivera, David Alfaro Siqeiros ou Juan O’Gorman, précurseur du fonctionnalisme. Selon l’UNESCO, « le campus est un superbe exemple du modernisme du XXe siècle (…) Cet ensemble est devenu l’une des plus importantes icônes de l’urbanisme et de l’architecture modernes en Amérique latine, reconnue universellement ».

Et il est vrai qu’on ne peut qu’être ébahi devant la bibliothèque universitaire qui trône au milieu d’une vaste esplanade. C'est une œuvre de Juan O’Gorman. Le décor de mosaïques de pierres naturelles aux couleurs variées - volcaniques en particulier - évoque les grandes périodes de l’histoire du savoir et du Mexique. Sur ce bâtiment comme sur les autres, les architectes n’ont pas lésiné avec l’emploi de matériaux nobles comme l’albâtre.

Détail des mosaïques de pierres des façades de la bibliothèque. De Ptolémée à Copernic et à l'ère de l'atome 

En traversant de vastes esplanades et pelouses nous déambulerons durant une heure et demie entre les différents bâtiments du campus, du stade olympique décoré par Diego Rivera à la faculté de médecine. Mais que de marche à pied ! D’ailleurs nombreux sont les étudiants qui circulent à vélo, le campus étant sillonné de pistes cyclables. Devant le rectorat, une étudiante en toge universitaire se fait photographier, son diplôme de doctorat en main.

La tour du rectorat, centre administratif de l'UNAM (en haut), la faculté d'odontologie  et la bibliothèque centrale 


L'auditorium réalisé par José Chávez Morado: "La Conquête de l'énergie" 


Des graffiti rappellent les sanglants évènements du 2 octobre 1968 sur la place des Trois Cultures

Si cette visite est d’un grand intérêt, on peut toutefois déplorer le manque d’entretien des lieux, sans doute faute de moyens comme dans nos universités. Le béton subit des dégradations çà et là, les herbes folles s’invitent dans le moindre interstice et les feuilles mortes tombées depuis le début de la saison sèche ne sont pas déblayées. Dommage pour un site du Patrimoine mondial…

Coyoacán

Tout près de là se trouve Coyocacán, le quartier bohème et chic de Mexico. Enfin tout près, c’est vite dit car il y a tout de même cinq kilomètres de distance, mais tout est relatif dans cette métropole gigantesque. Et avec ce trafic intense il faudra un peu de temps pour nous y rendre !

Coyoacán, c’est le « lieu des coyotes » dans la langue nahuatl, ce que rappelle la sculpture de la fontaine du Jardín Centenario. On y vient avant tout pour visiter la maison de Trotski et surtout celle de Frida Kahlo. Nous ne verrons ni l’une ni l’autre faute de temps et de réservation car l’engouement est grand pour la compagne de Diego. D’ailleurs un peu partout des portraits de Frida, de plus ou moins bonne facture, sont proposés aux touristes. Sans doute est-ce sa mémoire qui a incité un grand nombre d’artistes à installer leurs ateliers dans cette sorte de Montmartre mexicain.

Coyoacán. La fontaines aux coyotes du Jardín Centenario, la maison de Cortés (devenue mairie) et l'église San Juan Bautista 

C’est ici que Cortés est venu s’établir avec sa maîtresse indienne, la Malinche, en attendant que Mexico émerge des ruines de Tenochtitlán, faisant de Coyoán la capitale provisoire de la Nouvelle Espagne. On peut encore voir la première résidence du conquistador qui est aujourd’hui l’alcadía (l’hôtel de ville). La voûte et les murs de l’église San Juan Bautista, la plus ancienne de Nouvelle Espagne, sont entièrement couverts de peintures d’inspiration sulpicienne que Paco ne manque pas de nous commenter par le menu.

Une atmosphère familiale, bon enfant et paisible règne ici, mais ce doit être très animé et festif le week-end quand on voit le nombre de boutiques et restaurants dédiées au tourisme. Ce quartier nous semble donc un peu surfait et, fatigués par cette longue journée, nous décidons de zapper le marché et de rentrer directement à l’hôtel pour nous reposer.


Dîner à La Casa de las Sirenas

Nous terminerons cette journée par une de nos meilleures expériences culinaires au cours de notre voyage au Mexique, dans un restaurant conseillé par Paco: La casa de las Sirenas. Il est situé près du zócalo, à deux pas du Templo Mayor, face au chevet de la cathédrale, sur le toit-terrasse d'une belle demeure historique. Il doit son nom aux deux sirènes sculptées aux extrémités de la corniche du XVIIIe siècle de la terrasse. De celle-ci la vue sur la cathédrale et le palais national est imprenable.

L'entrée de la Casa de las Sirenas et la vue sur le zócalo et le Palacio nacional depuis la terrasse

Un cadre charmant, une cuisine mexicaine savoureuse et raffinée, une carte variée, un service impeccable et un prix doux. Je recommande vivement ce restaurant où nous sommes retournés. Au menu: aiguillettes de canard confit ; filet de vivaneau accompagné de légumes et de riz rose mexicain ; guacamole au fromage blanc et bien d'autres spécialités.

Dans les restaurants mexicains il y a toujours à la disposition des clients, placé à côté de sa table, un support pour y accrocher son sac, son foulard ou son chapeau. Très pratique. Dès que vous aurez terminé votre assiette et posé vos couverts, on aura tout débarrassé en un clin d’œil. Les serveurs mexicains battent des records d’efficacité.


13
janv



Chapultepec en langue nahuatl signifie « colline de la sauterelle ». Ce grand parc de quatre cents hectares situé sur les hauteurs à l’ouest de Mexico est une bénédiction pour les Capitalinos - les habitants de Mexico - avec son jardin botanique, ses aires de jeux, ses pelouses, ses lacs, ses arbres tricentenaires, dont le Cyprès mexicain géant, appelé localement ahuehuete. Là sont regroupés les plus beaux musées de la ville dont le Musée national d'histoire hébergé dans le Castillo et surtout l'incontournable Musée national d’Anthropologie.

Pour y accéder nous empruntons le Paseo de la Reforma une longue avenue verdoyante qui traverse le quartier des affaires (ci-contre). C’est à la fois les Champs Élysées et de quartier de la Défense de Mexico avec ses tours abritant banques, grands hôtels, ambassades, centres financiers. À mi-parcours se dresse le Monument de l’Indépendance érigé par Porfirio Diaz pour célébrer le centenaire de l’insurrection de 1810. Il est surnommé El Angel à cause de la Victoire ailée surmontant la colonne.

Le lac de Chapultepec 

Le Castillo de Chapultepec

Une agréable balade sur une large allée à travers bois nous amène jusqu'au sommet de la colline de Chapultepec où se situe le château de la fin du XVIIIe siècle qui fut le palais de l’empereur Maximilien de Habsbourg et de son épouse Charlotte avant de devenir une résidence présidentielle, notamment pour Porfirio Diaz. Depuis1940, c'est le Museo nacional de Historia.

Le Castillo de Chapultepec 

Le souvenir du couple impérial est très présent dans ce palais (l’Alcázar), à commencer par le somptueux et prétentieux carrosse de l’héritier des Habsbourg, lequel fut mis sur le trône du Mexique en 1864 par l’entremise de Napoléon III. Le pauvre Max n’aura eu guère de temps pour profiter de son palais, car il fut fusillé par les troupes de Benito Juárez en 1867, à l’âge de 34 ans, abandonné par l’Empereur des Français et victime de la politique aventureuse de ce dernier dans le Nouveau Monde !


Le vue depuis la terrasse de l'Alcazar sur la perspective du Paseo de la Reforma (à gauche) et le "Bosque" de Chapultepec
Le jardin et la terrasse de l'Alcázar 

On visite les appartements impériaux de manière originale, car c’est depuis la terrasse extérieure que l’on découvre par les portes-fenêtres grandes ouvertes, salons, chambres, salle à manger, tels un décor de théâtre. Les meubles qui avaient été importés d'Europe sont bien conservés,

Les appartements du couple impérial et la salle des malachites


La grande galerie et ses vitraux réalisés à Paris vers 1900, représentant cinq déesses de la mythologie grecque 

Le musée conserve une riche collection de tableaux, médailles, cartes, costumes, etc. relatifs à toute l’histoire du Mexique depuis la conquête espagnole jusqu’à la révolution mexicaine. On découvre une galerie de portraits de tous les vice-rois de la Nouvelle Espagne depuis Antonio de Mendoza. Une des plus belles salles à nos yeux est celle qui expose des vases monumentaux et une porte en malachite. Nous terminerons notre visite par les grandes peintures murales réalistes de David Alfaro Siqueiros : « Del Porfirismo a la Revolución ».

Le Président Benito Juarez est accueilli par la population 


Allégorie de la Révolution mexicaine  


David Alfaro Siqueros: "Du Porfirisme à la Révolution" (1957 - 1964) 


Le Musée national d'Anthropologie

S’il est un musée à ne pas manquer à Mexico pour peu que l’on s’intéresse aux civilisations préhispaniques, c’est le Musée national d’Anthropologie. Ce fut pour nous une excellente introduction à la découverte des sites archéologiques prévus au programme de notre voyage. Inauguré en 1964, son architecture résolument contemporaine, mariant le marbre, le bois et le métal est très réussie. On est accueilli par le « Paraguas » (le Parapluie) dont le pilier unique entouré d’un rideau de pluie et sculpté de bas-reliefs supporte une immense toiture.

Le grand "Parapluie" qui couvre le patio central est une prouesse architecturale

Le musée héberge des collections d’une richesse inouïe et en quatre heures de visite, entrecoupées d’une pause déjeuner réparatrice, nous n’en aurons vu qu’à peine la moitié. Il faudrait lui consacrer plusieurs visites ou alors faire des choix. C’est ce que Paco a fait pour nous car il connaît les pièces qu’il faut voir en priorité. Par ailleurs nous apprécierons grandement ses commentaires érudits sur les civilisations préhispaniques. Nous sélectionnerons donc les salles consacrées à Teotihuacán (complément indispensable aux pyramides vues précédemment), aux Toltèques de Tula, aux Mexica (Aztèques) et à Oaxaca (Zapotèques et Mixtèques). Quant à la salle maya, nous n'y ferons qu’un passage superficiel, la péninsule du Yucatán ne faisant pas partie de notre voyage.

Pour ne pas alourdir inutilement ce carnet de voyage, je propose ici un aperçu très sélectif des collections, nos coups de cœur en quelque sorte.

La culture de Teotihuacán (100 avant JC - 600 après JC)

Reconstitution du temple de Quetzalcoatl de Teotihuacàn aux couleurs vives où alternent serpents, têtes de jaguars et Tlaloc 


Monolithe de Chalchuihtlicue, dit de la "déesse à la jupe de jade", parèdre de Tlaloc 

Ci-dessous, de gauche à droite et de haut en bas:

  • Vase tripode en céramique décoré avec des peintures à la fresque à la manière des peintures murales. Un guerrier richement vêtu tenant un couteau d'obsidienne fiché dans un cœur humain.
  • Encensoir en terre cuite de type "théâtre". Réalisés en série avec la technique du moulage, les encensoirs étaient ensuite décorés de scènes, d'où leur nom.
  • Reconstitution de la fresque du Tlalocan (le paradis de Tlaloc) du palais de Tepantlila à Teotihuacán. Détail montrant un prêtre en train de semer sur une terre fertole avec de l'eau abondance et une profusion de plantes et d'oiseaux.
  • Fragment de peinture représentant la tête de Quetzalcóatl.
Objets et fresques de la culture de Teotihuacán 


Encensoir en terre cuite de type "théâtre" . Sur cette scène, un culte est rendu aux quetzals et aux papillons

La culture Toltèque (Tula, 650 - 1150)

L'Homme-Aigle toltèque. Réplique d'une des fresques remarquablement préservées, découvertes en 1975 à Cacaxtla (Tlaxcala) 

Les atlantes toltèques de Tula et une cotte cérémonielle en coquillages 

La culture mexica (1325 1521)

Le codex Boturini: "La Tira de la Peregrinación" (détail) relate la migration des Aztèques depuis "Astlán", leur berceau mythique


Braseros de céramique polychromes : effigies d'un dieu et d'un guerrier-aigle avec les mains et cœurs de ses ennemis vaincus.


Crâne humain recouvert de mosaïques  


La pièce maîtresse du musée: la pierre du Soleil, dite "calendrier aztèque ". Elle pèse 24 tonnes !

Cultures d'Oaxaca: Zapotèques et Mixtèques (500 avant JC - 1521 après JC)

Masque  représentant le dieu Chauve-souris formé de l'assemblage de 25 plaques de jade avec des yeux en coquillage (Mont Alban) 
A gauche: urne représentant la version zapotèque de Quetzalcoatl avec la langue en forme de serpent

Ci dessous de gauche à droite et de haut en bas:

  • Coupe polychrome au colibri (tombe 1 du Mont Alban, Oaxaca).
  • Pectoral en or représentatif des superbes productions mixtèques en métaux précieux. Il représente le dieu du feu avec sa singulière barbe.
  • Pectoral combinant le travail de l'orfèvrerie mixtèque et de petites mosaïques de turquoise. Il représente un bouclier de guerre avec quatre flèches.
  • Vase tripode polychrome, une poterie exceptionnellement bien conservée de la production mixtèque; y sont représentées des scènes du culte de Quetzalcoatl.


Les Mayas (1000 avant JC - 900 après JC)

Masque funéraire en mosaïque de jade. Tombe du roi Pakal de Palenque dans le Temple des Inscriptions 


Figurines mayas en terre cuite 


Répliques de temples mayas dont l'entrée imitent la gueule d'un saurien. Celui de Hochob (à droite) est abondamment orné

La danse du Soleil

À la sortie du musée une surprise nous attend. Une danse sacrée se prépare au pied d’un grand mât d’une trentaine de mètres de haut dressé sur une pelouse. Ce sont les voladores, les « hommes volants » appartenant à l’ethnie des Totonaques, originaire de la région du Golfe. Le spectacle est impressionnant. Quatre cordes sont enroulées à l’extrémité du mât. Cinq danseurs grimpent au mât, quatre d’entre eux s’attachent chacun à une corde puis s’élancent dans le vide en tournoyant, la tête en bas, tandis que la corde se déroule progressivement jusqu’à ce que les danseurs atteignent le sol. Chacun exécute treize révolutions, soit le nombre de mois de l’année rituelle, totalisant à eux quatre 52 tours, ce qui correspond au nombre d’années du « siècle » précolombien. En haut du mât un cinquième danseur accompagne cette chorégraphie singulière au son de la flûte. Ce rituel qui se perpétue de nos jours dans des villages de la région de Veracruz est dédié au dieu soleil qui fertilise la terre.


14
janv

Chirurgiesque… Non, c’est pas ça ! Chiresq… Non plus ! Chuguri… Ah zut, j’y arrive pas ! Finalement Paco me vient en aide : « churrigueresco », ah oui, churrigueresque en français. Merci Paco ! J’ai toujours eu du mal avec ce terme du baroque espagnol qui doit son nom à l’architecte José de Churriguera originaire de Catalogne. Ce style, considéré comme l’expression la plus exubérante du baroque espagnol, s’est épanoui à Salamanque et à Madrid dans la première moitié du XVIIIe siècle, avant de se diffuser vers la Nouvelle Espagne. Et devant le retable calcaire de la façade de l’église San Francisco Javier de Tepotzotlán, en matière d’exubérance, de luxuriance, de foisonnement, on est servi ! Cependant nous n'avons encore rien vu...

La façade de style churrigueresque de dl'église San Francisco Javier avec les "estípites" qui encadrent le portail

Tepotzotlán est une petite ville située à une quarantaine de kilomètres au nord de Mexico. Initialement nous voulions combiner cette visite avec celle de Teotihuacán, mais selon Paco c'est impossible. Le paysage alentour est montagneux, d'où le nom de cette localité en langue nahuatl : « parmi les bosses ». Nous sommes samedi, les camelots s’activent pour préparer leurs stands avant l’arrivée des Capitalinos pour le week-end : jus de fruit, tacos, jouets, vêtements…

Au XVIe siècle les premier missionnaires franciscains sont venus évangéliser les Otomis, les Indiens de la région, rejoints vers 1580 par les Jésuites. Ces derniers fondent deux collèges, au sein d’un couvent : l’un destiné aux enfants de la noblesse indienne (enseignement en espagnol, lecture, écriture, musique et enseignement religieux évidemment) ; l’autre, le collège San Francisco Javier pour former les novices de la Compagnie de Jésus aux langues autochtones (nahuatl, otomi). Cet établissement connaîtra un développement et un rayonnement considérables jusqu’à l’expulsion de jésuites par le roi d’Espagne en 1767. Depuis le milieu du siècle dernier c’est un musée d’art colonial du plus grand intérêt, le Musée national de la vice-royauté (Museo nacional del Virreinato).

Le cloître des Orangers , un des deux cloîtres du cillège

Après avoir pénétré dans le collège par un premier cloître, nous sommes dirigés vers l'intérieur de l'église San Francesco Javier et c'est le choc ! J'avais dit précédemment que devant la façade de l'église, nous n'avions encore rien vu. Et vraiment, ce que voyons maintenant donne le tournis ! Les retables (au pluriel, car il y en a six ou sept, j’ai oublié de les compter) sont d’une exubérance incroyable, le style churrigueresque est poussé à l’extrême. Une débauche de motifs sculptés dans le bois de cèdre et recouverts de feuilles d’or. Une avalanche d’angelots, une armée de saints, notamment François Xavier le saint patron en bonne place au centre de retable principal, et bien entendu la Vierge de Guadalupe.

Mais ce n'est pas tout…

Les retables de l'église San Francisco Javier, au paroxysme du baroque churrigueresque
Une débauche de dorures, une armée de saints et d'angelots tapissent les retables, sans oublier la Virgen de Guadalupe

Poursuivant notre visite par une porte au fond de l’église, nous parvenons à une petite chapelle (fermée) derrière laquelle nous découvrons une autre chapelle discrète, le « camarin », de forme octogonale. Ici le baroque atteint son paroxysme. Les artistes locaux n’ont pas lésiné sur le décor ! Des archanges semblent soutenir la coupole percée d’un joli lanterneau, des atlantes indiens portent des paniers chargés de fruits, le soleil et la lune sont convoqués (tiens ! Cela ne fait-il pas penser à Teotihuacan ?). Un style churrigueresque métissé en quelque sorte.

L'ornementation luxuriante du "camarin"  dans le style baroque métis avec ses archanges et ses atlantes indigènes

Revenons au collège. Dans les anciennes salles de classe, les expositions ne manquent pas d'intérêt. Elles sont consacrées à l’art religieux et à la vie quotidienne au temps de la vice-royauté. Enfin, comme si nous n'étions pas encore rassasiés de dorures et de stucs, voici qu'apparaît entre les deux cloîtres la « chapelle domestique » (Capilla doméstica), laquelle était destinée aux étudiants.

Aucune sobriété dans la Capilla Dómestica, pas un centimètre carré de libre ! Sur le mur de gauche la Vierge de Guadalupe est là!

Tepotzotlan est un lieu surprenant, tant l’exubérance du baroque est ici poussée à l’extrême. Ce musée nous en apprend beaucoup sur le Mexique colonial. Il nous montre à quel point la domination sur les peuples autochtones s'est exercée par les conquérants, comment des Européens ont imposé leur religion et leur culture aux populations soumises et les ont exploitées. Si les Jésuites ont cherché à apprendre les langues indigènes, il y a bien des raisons... À voir absolument !

Les différentiations sociales en Nouvelle Espagne en fonction du degré de métissage... Le programme d'une colonisation !

Cette immense métropole ne nous a pas laissés indifférents, malgré la fatigue au cours de ces journées qui ont pu parfois être harassantes. Comme dans toute capitale, on bénéficie des avantages de l'offre de musées, monuments, restaurants, etc. et l'on souffre de ses inconvénients, notamment la frénésie urbaine et les déplacements sur de longues distances.

Nous avons aimé

1) Le très riche patrimoine historique et culturel.

Il existe à Mexico quatre sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO et même cinq en comptant Teotihuacán. Nous en avons vu trois : le centre historique et le Templo Mayor, la cité universitaire et Teotihuacán. Mais il y a bien d’autres trésors à découvrir dans cette immense métropole et ses environs qui regorgent de richesses et cinq jours n’étaient pas de trop surtout si l’on ne veut pas être trop « stakhanoviste » (la journée du 12 janvier fut particulièrement fatigante - la faute à Byden et Trudeau !).

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Nos coups de cœur :

  • Le Musée national d'Anthropologie
  • Teotihuacán
  • Le Castillo de Chapultepec
  • Le Palacio de Bellas Artes
  • Le Musée d’Art populaire

2) Les gens

Les Capitalinos (et les Mexicains en général) sont chaleureux, accueillants, bienveillants, courtois. Ne pas dire buenos dias, buenas tardes ou buen provecho au restaurant, même à des inconnus, serait incongru. Paco distribuait des ¡ gracias ! à longueur de journée. Les Mexicains donnent une tout autre image que celle que renvoie la violence des cartels.

3) La propreté et la sécurité de la ville.

La Mairie de Paris aurait beaucoup à apprendre de la part de celle de Mexico. Pas un papier gras, pas un mégot qui traîne par terre. Pas de gravats ni de poubelle sauvage, mais une culture du balai. Des escouades d’employés municipaux s’activent à rendre la capitale propre. Et en matière de sécurité, les policiers en grand nombre semblent s'en charger.

4) Notre guide

Avoir un guide est un réel plus. Il faut dire que nous avions avec Paco un guide exceptionnel, sympathique et cultivé.

Nous avons moins aimé

L’épais voile de pollution atmosphérique.

Dès la sortie de l’aéroport, on est littéralement assailli par cette pollution tenace, qui a généré une toux persistante dans nos organismes vieillissants.

Le quartier autour du zócalo

Nous n'avons pas trop aimé l’austérité de cette vaste esplanade nue qui n'a pas le charme des Plaza Mayor ou Plaza de Armas d'autres capitales d'Amérique latine. Mais nous avons encore moins aimé voir dans les rues avoisinant le zócalo un grand nombre de bâtiments passablement délabrés et à l’abandon sur les murs desquels la végétation sauvage peut trouver un bon substrat (photo ci-contre). Et ceci dans une zone pourtant classée au Patrimoine mondial !


Ce voyage n'est pas terminé. Il va se poursuivre en compagnie de notre guide préféré vers le nord, dans le Bajío, une région des hauts plateaux du Mexique central dans les États de Quéretaro et Guanajuato.

La suite du voyage est ici.


Les atlantes de Tula 


Nous avons préparé ce voyage avec l'aide logistique d'une agence francophone basée à Cancun. Nous nous félicitons d’avoir voyagé avec Mexique Découverte dont nous avons apprécié la réactivité sans pareil. Merci à Brigitte !