La baie d’Ao Phang Nga est souvent comparée à la baie d’Along au Vietnam, que nous avions eu le plaisir de découvrir trois ans auparavant, et ma foi, la comparaison n'est pas usurpée, le soleil en plus en saison sèche !
Les principales curiosités du parc sont les « hong » (« chambre » en thaï), ces sortes d’entonnoirs creusés dans le calcaire corallien au cœur de certaines îles. Les eaux de pluie s’infiltrent par des fissures appelées diaclases et dissolvent le calcaire, formant des passages souterrains et des grottes marines. Sous l’effet de l’érosion et des séismes, la voûte de certaines grottes s’est effondrée, ouvrant des cratères au cœur de l’île, appelés « hong » lesquels sont en partie immergés à marée haute. L'évolution finale est l'ennoiement total de la cavité par la mer, donnant naissance à une lagune, telle que celle que nous avions decouverte deux jours auparavant au cœur de Ko Hong.
Nous pénétrons dans l’un de ces hong sur l’île de Ko Panak, la première île que nous atteignons après avoir quitté Ko Yao Noi. Habituellement cela se fait en kayak, mais comme la marée était basse, c’est à pied, et munis de lampes frontales que nous avons emprunté la grotte, au plafond parsemé de stalactites, qui permet d’accéder au hong. A l’intérieur de celui-ci de grands palétuviers cherchent la lumière et d’énormes lapiaz (ou tsingy) pointent leurs aiguilles.
Nous admirons ensuite de belles falaises aux couleurs rougeoyantes, souvent drapées de pendentifs ou rideaux de calcite sculptés en pleine roche, avant d'atteindre une île nommée une fois de plus Ko Hong. Des embarcations de toutes sortes, chargées de touristes de toutes nationalités, sont de plus en plus nombreuses à naviguer dans les parages. Nous déclinons l’offre d’un tour en kayak dans ce que l’on nomme improprement le « lagon ».
Ko Hong
Plus loin, nous découvrons en compagnie d’une foule d’autres visiteurs, l'île de Ko Tapu, « l'île clou » (mais littéralement c’est « l'île de l’œil du crabe »), plus communément appelée James Bond Island, rendue célèbre par le tournage de deux films (d’ailleurs il y avait ce jour-là un tournage publicitaire sur le site). Cet ilot est constitué d'un unique rocher d'une vingtaine de mètres de haut. Et nous ne sommes pas les seuls à venir vérifier que « le clou » est toujours bien planté ! Une douzaine de long tail boats, plus une demi-douzaine de speed boats sont amarrés côte à côte sur la minuscule plage où il n’y a plus de place !
Mais le spectacle n’est pas forcément là où l’on croit…
Au retour de la visite, il n’y a plus que trois ou quatre bateaux amarrés et un calme relatif semble s’être installé dans les lieux. Mais où sont donc passés tous ces touristes ? Ils sont tout simplement allés déjeuner, car il est midi ! Et où donc ? Ah oui, il y a cette île que l’on aperçoit au loin : Ko Panyi, un village de pêcheurs sur pilotis, adossé à un énorme rocher. Ce village est peuplé de Gitans de la mer, musulmans venus de Java et sédentarisés sur cette île. Ils vivent maintenant principalement du tourisme et de la pêche et ils ont ouvert des restaurants et des boutiques pour touristes. Je n’ai pas consulté notre programme de visites dans le détail, mais j’ai craint un moment que notre capitaine nous emmène là-bas. Ouf ! Il n’en est rien, car il met le cap au sud-est, en direction de KoYao Noi, ou plus exactement vers des petites îles très peu visitées situées au nord de la grande île : Ko Roi et Ko Kudu. La première héberge des centaines de chauves-souris poussant des cris stridents et accrochées aux branches de palétuviers dans une mangrove à l’intérieur d’un hong. Nous passerons la fin de journée sur une des plages désertes de ces îles.
Ce petit séjour reposant mit fin de manière fort agréable à notre voyage d’un mois en Thaïlande. Cependant cette île si paisible le restera-t-elle dans les prochaines années ? Nous avons pu remarquer certains chantiers qui sortaient de terre et que notre complexe hôtelier s'agrandissait. Cette « effervescence constructive », serait-elle le signe d'un développement touristique de l'île à court terme ?