Avant de poursuivre le récit de notre périple à travers le Bhoutan, examinons ce que l’on dit sur ce petit pays : vrai ou faux ?
1 - Le Bhoutan est un pays à nul autre pareil
C'est certain !
Longtemps fermé aux étrangers, le Bhoutan jalousement attaché à ses traditions ancestrales, a su conserver une civilisation originale et une très forte individualité face à l’uniformisation galopante du Monde. Dès que l’on pose le pied sur le sol bhoutanais, on se sent dépaysé. J’ai déjà dit que nous avions été accueillis par Tashi en tenue traditionnelle. Or nous avons pu constater dès le premier jour, que cette tenue est couramment portée en ville et n’a rien d’un artifice pour touristes en mal d’exotisme. A l’école, au lycée, au travail, dans les administrations ou dans les lieux sacrés, le port du gho pour les hommes ou du kira, pour les femmes, est une obligation légale par décret royal. Notre guide et notre chauffeur porteront toujours cette tenue (sauf en randonnée), tant qu’ils nous accompagneront, c'est-à-dire qu’ils exerceront leur activité professionnelle. Ils ne la quitteront que le soir à l’hôtel ou en randonnée.
Tradition et modernité à Thimphu, la capitale.
Aucune comparaison n'est possible avec les anciens royaumes bouddhistes voisins que nous avions pu découvrir lors d’autres voyages, à l’occasion de trekkings notamment (Ladakh, Zanskar, Sikkim, Mustang), pourtant très proches d’un point de vue géographique et culturel. Ne serait-ce que par l’architecture des édifices civils et religieux, le Bhoutan est très différent. L’architecture bhoutanaise fait l’objet d’un cahier des charges très strict, aussi bien dans les campagnes qu’en ville. On le remarque notamment lors de la construction d’une maison neuve où un soin particulier est donné aux encadrements des portes et des fenêtres trilobées, surmontées d’un linteau, ainsi qu’aux corniches d’où émergent de petits madriers de section carrée, le tout finement sculpté et rehaussé de motifs auspicieux. Les toits de bardeau à deux ou quatre pans, en pente douce, abritent généralement un grenier aéré. En ville le nombre d’étages des immeubles est limité à trois ou quatre. Le style bhoutanais s’impose donc dans le paysage, les autres types d’architecture étant bannis par décret royal. Tout comme sont interdits également les panneaux publicitaires. Dans quel autre pays au monde le paysage est-il épargné par la publicité ?
Le village de Haa à l'ouest du Bhoutan
Une maison en construction dans le style traditionnel bhoutanais
L'oiseau mythique Garuda et le serpent: une iconographie répandue sur les façades des maisons
Un autre décor surprenant pour nous occidentaux, mais très répandu lui aussi: le phallus protecteur Un édifice est particulièrement emblématique de l’identité architecturale bhoutanaise : le dzong. Imposante bâtisse aux murs inclinés peints à la chaux, le dzong est un monastère fortifié, en même temps qu’un lieu du pouvoir. Une pure merveille architecturale. Construits en des points stratégiques du pays, à la convergence des vallées, les dzongs sont des chefs-d'œuvre de l'art bhoutanais. Habillés de fenêtres et de balcons de bois finement sculptés, le tout rehaussé par de larges frises aux motifs multicolores, ces édifices à la fois robustes et raffinés comportent un donjon érigé généralement au centre de deux cours principales, la première étant réservée à l'administration civile, la seconde à la vie monastique. Nous avons visité certains d’entre eux, parmi les plus importants, à Paro, Punakha, Trongsa, Jakar et près de Thimphu, le très ancien dzong de Simtokha.
Le Dzong de Trongsa, au centre du pays. Le pays a su préserver non seulement un riche patrimoine culturel et artistique, mais aussi naturel et paysager. La Nature fait l’objet de mesures de protection très strictes. Nous avons été ébahis par la magnificence des forêts qui recouvrent 70% du territoire. Des arbres en excellente santé : pins de l’Himalaya, cèdres du Bhoutan, gigantesques magnolias et rhododendrons. La flore est d’une richesse exceptionnelle et près de 60% des espèces sont endémiques. Évidemment, pour les fleurs (rhododendrons et magnolias notamment), l’automne n’était pas la bonne saison. Pour cela il faut venir en avril-mai, mais le ciel sera plus brumeux. Malgré tout, nous avons eu la chance de voir de nombreuses orchidées sauvages lors d'une randonnée.
Quant à la faune, elle est abondante, les Bhoutanais n’étant pas des chasseurs. Bien sûr nous ne verrons ni le Léopard des neiges, ni le Panda roux, ni l’Ours à col blanc, mais nous aurons l’occasion de croiser des familles entières de singes Langur et d’observer à distance les altières grues à col noir qui migrent du Tibet et qui font l’objet d’une protection particulière. Quant à l’emblème national, le Corbeau, nous le verrons partout, dans les campagnes, en ville, dans les cours des monastères.
Ajoutons la gentillesse des Bhoutanais et tout cela fait de ce petit royaume himalayen un pays singulier, un pays à part, un pays qui exerce un certain enchantement.
2 - Le Bhoutan est un
pays de culture tibétaine
OUI et NON
Il est vrai qu’au Bhoutan, la majorité Drukpa est une ethnie tibétaine qui partage le même mode de vie, la même religion et la même écriture que les Tibétains. Elle partage également une histoire commune depuis le VIIe siècle, date de la fondation de la nation tibétaine. Les régions constituant le Bhoutan actuel alors dénommées «Vallées du Sud », faisaient partie intégrante du « grand Tibet ».
Le Jomolhari (7 320 m) marque la frontière entre le Bhoutan et le Tibet Toutefois au XVIIe siècle le Bhoutan devint un État indépendant grâce au charisme exceptionnel d'un lama tibétain, nommé Ngawang Namgyel, qui réussit à unifier les «Vallées du Sud » en une seule nation le Druk Yul, le « Pays du Dragon du tonnerre », c'est-à-dire le Bhoutan actuel. Ce personnage reçut le titre honorifique de Shabdrung, « celui aux pieds duquel on se soumet ». En habile politicien, il édifia les fameux dzongs et instaura un double mode de gouvernement avec un chef temporel et un chef spirituel ainsi qu’une administration et un système judiciaire efficaces.
A partir de là se sont développés les éléments de l'émergence d'une culture bhoutanaise distincte. Parmi ces éléments, le costume national, une architecture spécifique, une langue originale, le dzongkha qui est un dialecte du tibétain, une forme de gouvernement, la monarchie depuis 1907.
Ceci étant, il ne faut pas oublier la minorité Lhotsampa (environ 30% de la population), d'origine népalaise et installée dans le sud Bhoutan à partir du début du XXe siècle. Majoritairement hindouistes, les Lhotsampa parlent le népali et obéissent au système des castes. Les différences culturelles semblent avoir produit un clivage avec la majorité Drukpa, ce qui n’est pas sans poser un problème politique épineux dans le pays.
Zodiaque tibétain, dzong de Punakha Roue de la vie tibétaine, dzong de Trongsa
3 - Le Bhoutan est un
pays bouddhiste.
Résolument ! Le bouddhisme est un marqueur puissant du paysage et de la vie quotidienne de ce petit royaume.
Ce que partagent les Bhoutanais avec le Tibet, c’est la religion, du moins si l’on fait abstraction de la minorité Lhotsampa. Le bouddhisme est la religion d’État et sa pratique est omniprésente. Le bouddhisme tantrique fut introduit au Bhoutan dès le VIIIe siècle par un maître d’origine indienne, Padmasambhava, appelé Guru Rinpoché (le précieux maître). Il est considéré comme le Second Bouddha et vénéré sous ses Huit Manifestations aussi bien au Tibet qu’au Bhoutan.
Représentation moderne er rupestre de Padmasambhava Guru Rinpoché Le territoire est couvert de monastères et de temples. Des milliers de drapeaux de prières colorés flottent au vent et dispersent leurs invocations à travers le monde. Il y en a partout, à chaque col, à chaque confluence, à chaque carrefour… Ils font vraiment partie du paysage. De même que les multiples moulins de prières manuels ou hydrauliques, les chortens, les stupas ou les murs de mani. Ces derniers sur le chemin d’un monastère ou à l’entrée d’un village, sont murs de pierres entassées ou maçonnées et gravées du célèbre mantra du bouddhisme, « Ôm mani padme um ». Chaque façade de maison est ornée de symboles religieux, comme les Huit signes auspicieux : la Conque blanche, le Nœud sans fin, la Roue de la Loi, le Lotus, etc.
Un chorten dans la montagne
Moulins de prières Moulin de prières hydraulique et mur à mani dans une vallée du Bumthang Et puis surtout il y a cette ferveur des Bhoutanais. Les rituels sont nombreux : offrandes, prières, invocations. Des femmes en mal de maternité se rendent en pèlerinage au temple de Chime Lhakhang près de Lobeysa. À Thimphu, les pèlerins tournent 108 fois autour du Memorial Chorten (dans le bouddhisme 108 est un nombre sacré). Nous avons entendu à plusieurs reprises notre guide murmurer le mantra Ôm mani padme um, lors de la montée vers un monastère, notamment au Taktsang, le fameux monastère du Nid du Tigre, accroché à la paroi rocheuse. Participer à une puja dans un monastère est un grand moment de spiritualité. Toutefois il n’est pas rare de surprendre un jeune moine jouer du pouce sur son Smartphone caché sous sa robe pourpre...
Thimphu, pèlerins faisant le tour du Memorial Chorten
Moines dans une cour du dzong de Trongsa Enfin, on ne pas vient au Bhoutan sans assister à l’un des nombreux festivals qui s’échelonnent toute l‘année (sauf en été, la saison des travaux des champs) dans chaque monastère du pays. Les plus connus sont les Tschechu, en l’honneur de Guru Rinpoché. Ils durent de trois à cinq jours. Les moines se livrent, masqués ou non à des danses très codifiées et chargées de symboles, notamment la danse dite des « chapeaux noirs » qui ouvre le festival. C’est aussi un temps fort de l’année et l’occasion de réjouissances pour la population locale. Le festival de Jakar fut pour nous un des sommets de notre voyage au Bhoutan.
4 - Le Bhoutan est un
royaume hors du temps
Tel est le titre d’un ouvrage de Robert Dompnier (Olizane, 2e édition 2015). L’auteur est un passionné du Bhoutan et de la civilisation tibétaine. Il y a effectué de très nombreux voyages depuis plus de trente ans en tant que photographe, y compris dans les coins les plus reculés. Il y a noué de nombreuses amitiés et relations dans toutes les strates de la société, des éleveurs de yaks à la famille royale. C’est donc un pays qu’il connaît très bien et qu’il a contribué à faire connaître par les voyages qu’il organise au sein d’une agence de trekking savoyarde dont il est le cofondateur. Ce récit, ponctué d’anecdotes, livre un panorama assez complet de la société bhoutanaise et constitue une excellente introduction pour un voyage au Bhoutan.
Il relate page 99 sa première rencontre avec la reine du Bhoutan dans les années 1990, en relation avec son activité de photographe : « Cette rencontre avec la première dame du pays – enfin, l’une des quatre premières dames du pays, devrais-je dire – me permettait de faire connaissance avec la famille royale bhoutanaise dont j’avais tant entendu parler dans les rues de Thimphu. Il y a quelques années, le roi épousa en effet quatre sœurs, toutes d’égale beauté : tous les éléments réunis pour un véritable conte de fée ! ». Une monarchie d’un autre temps ?
Les trois générations de la dynastie des Wangchuck: Jigme Singye; Jigme Khesar et son épouse et le petit prince héritierParmi les traits culturels tangibles qui font du Bhoutan un pays singulier et quelque peu « hors du temps », il y a le kabné. C’est une ample écharpe, généralement blanche, dont les hommes se drapent en certaines circonstances, et toujours sur l’épaule gauche. Ce n’est pas qu’une simple étoffe décorative, c’est un signe distinctif qui indique le rang de chacun dans une société très hiérarchisée où le protocole est strictement codifié et doit être respecté. Et c’est la couleur du kabné qui indique le rang social : blanc pour le commun des mortels, bleu pour un élu, rouge pour un haut fonctionnaire, orange pour un ministre, etc. Le jaune safran est la couleur réservée au seul roi. Il est obligatoire de le porter dans les temples, les dzongs ou lors des cérémonies. Quant aux femmes, elles portent le rachu, une écharpe rouge, généralement à rayures et repliée.
Kabné, rachu et...smartphone. Les élus du peuple portent le kabné bleuCérémonie au dzong de Jakar J’ai vu dans les hautes vallées du Zanskar ou au Mustang, des régions himalayennes davantage « hors du temps » qu’au Bhoutan! Certes nous n’avons pas fait de trekking d’envergure dans les hautes vallées isolées de Lunana dans le nord, pas plus que nous sommes allés voir les Brokpa, éleveurs de yaks dans l’est du pays, dont Robert Dompnier dresse le portrait dans son livre. Pour autant, nous n’avons pas eu le sentiment que les Bhoutanais, du moins dans les régions visitées, vivent « hors du temps ». Dans les temples, les offrandes d’eau et de fruits ont fait place aux paquets de chips et aux bouteilles de Coca-Cola. Le Smartphone dernier cri est largement répandu et les moines ne sont pas les derniers pour envoyer des SMS entre deux prières ! On voit sur les routes de nombreuses voitures flambant neuves et de rutilants 4x4. À Thimphu, la capitale, on a pu observer quelques difficultés de circulation et nous avons même été témoins d’accidents. Il est vrai qu'il n’existe aucun feu de circulation et que celle-ci est gracieusement régulée par des policiers en gants blancs.
Le Bhoutan a réalisé une transition économique, sociale et démocratique extrêmement rapide pour passer en quelques décennies du Moyen Âge au XXIe siècle !
Quelques dates :
1956 : le roi Jigme Dorjé Wangchucka abolit le servage
1961 : premier plan quinquennal de développement et construction des premières routes
1999 : le Bhoutan se dote de la télévision, jusque là interdite, et d’internet
2008 : premières élections générales : le Bhoutan devient une monarchie parlementaire
La modernisation avance donc à grand pas. Pour le meilleur ?...
Dans les rues de Paro et de Thimphu
5 - Le Bhoutan est-il le
pays du Bonheur ?
Peut-être…
Il se peut que l’on ne sache pas situer le Bhoutan sur une carte, mais qui n’a jamais entendu parler du Bonheur national brut ? Le bonheur est dans la tradition bouddhiste : « Nous sommes tous des êtres humains ayant le même désir inné d’éviter la souffrance et de trouver le bonheur » (XIVe Dalaï-Lama, L’Art du bonheur, 1999)
Mais le Bhoutan est-il Sangri-la, le pays mythique caché au cœur de l’Himalaya ? C’est sans doute le cliché le plus répandu à propos de ce petit royaume. C’est aussi ce que recherche le voyageur occidental. Et en effet, celui-ci n’aura absolument rien à craindre pour sa sécurité : les gens sont d’une gentillesse inouïe, le vol et la criminalité sont quasiment inconnus et les seuls risques au cours de son voyage seront les séismes et les nombreux chiens errants… Les Bhoutanais quant à eux, bénéficient de la santé et de l’éducation gratuites. Et ils semblent heureux, si l’on en croit une enquête de « satisfaction de vie » qui placerait le pays au 8e rang mondial, entre la Suède et le Canada ! Donc tout irait bien au « pays du bonheur » ?
En réalité la vie du paysan bhoutanais n’est pas tout-à-fait celle de Sangri-la, car cette vie-là semble bien dure : peu de machines pour les travaux agricoles, terrains en pente, longues journées de labeur... Certes les voyageurs de passage que nous sommes ne sont peut-être pas les mieux placés pour juger de cela. Toutefois nous avons à maintes reprises pu voir ici et là au bord des routes, des baraques bien misérables. Le pire, ce furent les très nombreux abris précaires faits de bric et de broc dans lesquels étaient « logés » les travailleurs indiens du Bihar ou du Bengale Occidental employés à mains nues à la réfection des routes dans des conditions de travail très pénibles, voire dangereuses. Nous avons été littéralement scandalisés par la manière dont ces gens étaient traités au « pays du bonheur » ! Ayant fait part de notre ressenti à notre guide, celui-ci a botté en touche et je préfère m’abstenir de vous raconter les propos qu’il a nous tenus au sujet de ces travailleurs indiens. La compassion bouddhiste ne semblait vraiment pas de mise…
Par ailleurs nous avons pu voir des atteintes à l’environnement, notamment les détritus qui jonchent les rues et les chemins (malgré l’interdiction des sacs en plastique). Le torrent qui traverse Thimphu est une vraie décharge à ciel ouvert, malgré les exhortations à ne pas y jeter ses déchets. Mais derrière les façades pittoresques de Thimphu et les dégradations visibles d’une ville qui s’est agrandie de manière exponentielle (un village dans les années soixante, une agglomération de 120 000 habitants aujourd’hui), ce que ne voit pas le touriste, ce sont des maux tels que le chômage des jeunes, le taux de suicide élevé, la toxicomanie. Le Bhoutan n’est donc pas une exception et il est confronté comme d’autres aux problèmes du monde contemporain.
Par ailleurs le Bhoutan reste un pays pauvre. En 2015 le PIB par habitant plaçait le pays au 108e rang mondial, avec pour voisinage la Géorgie et le Salvador. Mais le PIB est-il un indice pertinent pour saisir la réalité de la vie des populations ? C’est un indice très imparfait qui ne tient pas compte des disparités sociales, ni du pouvoir d’achat de la population locale.
Conscient que cet indice n’est pas un bon outil pour mettre en œuvre les plans de développement élaborés depuis 1961, le 4e roi, Jigme Singye Wangchuck propose, lors d’une déclaration en 1970, un nouveau concept permettant un développement équilibré, matériel et spirituel : le Bonheur National Brut (BNB), en anglais : Gross National Hapiness (GNH). Il existe une référence historique au bonheur dans le code légal de 1729 : « si le gouvernement n’est pas capable de créer le bonheur, alors il n’y a aucune raison que le gouvernement existe ».
Le concept repose sur quatre piliers :
- Conservation de l’environnement
- Développement socio-économique équitable et soutenable
- Préservation et conservation de la culture
- Bonne gouvernance
Selon ce concept, le développement ne doit donc pas être basé sur la seule accumulation de richesses matérielles (la croissance), mais tenir compte aussi des critères immatériels de la richesse. Autrement dit la croissance ne fait pas le bonheur. Un indice du bonheur assez complexe a été élaboré qui intègre neuf « domaines », dont le bien être psychologique, la santé, l’éducation, l’usage du temps, le niveau de vie, l’écologie, etc.
Le BNB n’est ni une vue de l’esprit ni une coquille vide, mais un outil qui permet de cibler les « not yet happy » (ceux qui ne sont pas encore heureux) et les domaines d’insuffisance (santé, usage du temps, etc.) afin d’améliorer les conditions de vie des groupes humains concernées et leur permettre d’accéder au bonheur.
Le BNB est inscrit dans la Constitution du Bhoutan. En 2013 le gouvernement bhoutanais a remis un rapport aux Nations Unies proposant le BNB comme « nouveau paradigme de développement ». L’objectif est de construire un nouveau modèle économique pour établir les plans économiques et de développement du futur. De nombreux experts internationaux travaillent à cela. Le Bhoutan pourrait donc devenir un modèle.
Alors si le chemin vers Sangri-la est encore long, le Bhoutan cherche une autre voie pour s’en approcher. Un voyage vers le développement hors sentiers battus en quelque sorte !
Mandala cosmogonique, dzong de Punakha