Carnet de voyage

Aotearoa

La Nouvelle-Zélande est un « pays du dessous », situé de l'autre côté, aux antipodes. Les Maoris l'avaient baptisé Aotearoa, ce qui signifierait selon la tradition, le pays du « long nuage blanc ».
Du 1er février au 7 mars 2018
5 semaines
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1
fév

Notre avion en provenance de Singapour a quitté les côtes australiennes depuis trois heures, avant de survoler la mer de Tasman. Il entame sa descente vers Christchurch, la plus grande ville de l’île du Sud. Les sommets enneigés de la longue chaîne des Alpes du Sud apparaissent, enveloppés de nuages. Sans doute est-ce la raison pour laquelle les Maoris ont initialement baptisé ce pays Aotearoa, ce qui signifierait selon la tradition, le pays du « long nuage blanc ».

A l'approche, l'appareil est vivement chahuté par de fortes turbulences mais l’atterrissage se fait normalement. Nous apercevons, stationnés devant l'aérogare, de gros porteurs de l'US Air Force pour les expéditions antarctiques. Nous avons la sensation d'être réellement arrivés « au bout du monde », puisque seulement 2 500 km d'espace océanique séparent Stewart Island, l'île la plus méridionale de l'archipel néo-zélandais, du vaste continent blanc. Cependant le monde des glaces est encore loin, car à la sortie de l'aéroport nous sommes accueillis par un soleil estival radieux, mais sous une lourde chaleur accompagnée de fortes rafales de vent.

La Nouvelle-Zélande, c'est TRÈS loin ! A quelque 19 000 km de Paris, 24 heures de vol effectif (quatre jours pour nous, avec une escale à Singapour), et 12 heures de décalage horaire, Aotearoa est un « pays du dessous », un pays situé de « l'autre côté », aux antipodes où selon l'étymologie du mot les gens ont « la tête en bas », là où les saisons sont inversées. Les deux îles principales se situent aux mêmes latitudes que l'Italie, elles en ont la même forme allongée et la même superficie.

Dès l'entrée dans l'aérogare, les images de fougères arborescentes et les effets sonores de chants d'oiseaux qui accueillent les passagers donnent de ton: c'est une Nature-spectacle qui nous attend au cours de ce voyage: vastes panoramas sur des lacs bleu turquoise ou de cobalt, spectacle des manifestations volcaniques, fjords profonds et mystérieux, forêts subtropicales, glaciers alpins.

Le spectacle de la nature est permanent 


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Ce qui frappe le voyageur dès qu'il entre en contact avec les officiers du service de l'immigration à l'aéroport, ce sont les contrôles bio-sanitaires très pointilleux. Il nous a d'abord fallu remplir, avant de débarquer, une fiche déclarative assez fastidieuse pour certifier la conformité du contenu de nos bagages avec la longue liste de produits interdits, en particulier tous les produits agro-alimentaires. Ensuite nous avons dû subir une minutieuse inspection de nos chaussures et bâtons de randonnée. Ainsi a-t-on a l'impression de franchir la herse d'une forteresse bien défendue qui voudrait se protéger d'agressions extérieures. En l'occurrence il s'agit de protéger un patrimoine naturel et environnemental exceptionnel que l'isolement insulaire a permis de préserver. Et parmi ce patrimoine, les plus emblématiques sont les fougères arborescentes et le fameux kiwi. Sans doute est-ce là le syndrome de l'insularité.

Cependant malgré le sérieux de ces contrôles sanitaires et la présence d'un chien renifleur, nous avons pu remarquer que l'ambiance était décontractée et très amicale. Il règne dans ce pays très policé - j'ai bien dit policé et non policier - une atmosphère de sérénité. Les "Kiwis" sont très accueillants et ne manquent pas d'humour.


Fougère arborescente , Silver Fern et Koru, symboles de la Nouvelle-Zélande 
Avec la voile, le surf et la pêche, la randonnée fait partie des activités les plus populaires (Parc national d'Aoraki-Mont Cook)
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En Nouvelle-Zélande, on roule à gauche !

C'est rappelé sur le tableau de bord de la voiture de location, à la sortie d'un parking dédié au tourisme, etc. De ce point de vue, les Néo-Zélandais, et notamment les loueurs de voiture, se méfient un peu du touriste étranger, sauf s'il est Britannique, Australien, ou Japonais. La première question que le loueur m'a posée en arrivant à l'agence de Christchurch, dans un anglais très intelligible pour mes oreilles : « did you ever drive on left ? ». Quand le lui ai répondu par l'affirmative (Angleterre, Irlande, Japon) je le sentais rassuré. Cela ne l'a pas empêché de me faire passer un petit test informel de code de la route. Je n'ai pas eu tout bon (4 sur 5) ! En effet, me montrant le dessin d'un rond-point, il me demande :

« When approaching this roundabout, which side are you looking ?

- Euh... LEFT ? »

- NOOOOO ! To the RIGHT ! »

Oui, si l'on conduit à gauche, on regarde néanmoins à droite ! Quoi qu'il en soit, les trente premiers kilomètres de conduite pour contourner l'agglomération de Christchurch et rejoindre le lieu où nous passerons notre première nuit au bord de l'océan, furent assez stressants, surtout après le long voyage depuis Singapour ! Mais je me suis adapté rapidement pour ne pas dire immédiatement à la conduite à gauche, et c'est préférable !

Arrivés à la petite station balnéaire de Sumner, nous recevons un très bon accueil de la part de notre hôte et c'est avec grand plaisir que nous nous endormons enfin dans notre confortable B&B, bercés par les rouleaux de l'océan à deux pas de là.


Haere mai! Welcome in New Zealand!

2
fév
Lac Tekapo 

J'avais évoqué les turbulences avant notre atterrissage à Christchurch, puis la grosse chaleur et les fortes rafales de vent une fois débarqués. La violence du vent n'a fait qu'empirer durant notre première nuit en terre néo-zélandaise. Ce matin, changement radical de l'état du ciel : nuages bas, averses drues et chute du thermomètre ! Et sur la plage, c'est la désolation : débris de toutes sortes et quelques dégâts. Ça commence mal ! Ainsi vérifions-nous que le climat de ce pays est à la hauteur de sa réputation : venté et pluvieux !

Je pense alors à modifier notre programme et cherche sur Google Map l'itinéraire de plus rapide pour rejoindre notre prochaine destination, Tekapo. Mais que vois-je sur la carte ? Que la route SH6 sur la côte ouest est coupée en de multiples endroits. Or notre itinéraire prévoit de passer par là la semaine prochaine et il n'y a pas d'alternative. Que s'est-il donc passé ? J'apprends par la presse locale qu'une queue de cyclone (le cyclone Fehi) s'est abattue sur la côte ouest, provoquant des inondations, des glissements de terrain et que plusieurs centaines de touristes sont bloqués depuis deux jours. J'ai donc l'explication du temps à la fois très chaud, sec et très venté de la veille : un effet de foehn.

C'est donc équipés pour la pluie, que nous partons rapidement pour le lac de Tekapo. La Nouvelle-Zélande est un pays de lacs. De forme allongée, ils s'alignent plus ou moins parallèlement dans l'île du Sud où ils sont particulièrement nombreux. Cela s'explique par leur genèse: les glaciers descendant la chaîne alpine ont façonné de profondes vallées qui furent ennoyées lors de la fonte glaciaire, la moraine terminale ayant constitué un barrage naturel. Ce qui fait l'attrait des paysages lacustres, c'est à la fois leur écrin montagneux et la couleur irréelle de leurs eaux, aux nuances de bleu. La coloration des eaux lacustres est due au produit de l'érosion glaciaire, une fine poudre blanchâtre que l'on nomme « farine glaciaire ».


C'est au lac Tekapo que l'azur et le turquoise dans toutes leur subtilité s'expriment le mieux. Couleurs modulées selon la lumière et l'action du vent. L'environnement montagnard y est majestueux et sauvage. Du mont John où se trouve un observatoire astronomique, facilement accessible par une petite route à péage, le panorama à 360° sur le lac, les montagnes et la vaste plaine de Canterbury est somptueux !


3
fév

James Cook, au cours de son premier voyage autour du monde (1768-1771), explora les côtes de la Nouvelle-Zélande et son nom fut emprunté pour nommer le détroit séparant les deux îles, pour désigner un archipel du Pacifique et rebaptiser le point culminant de la Nouvelle -Zélande (3 764 m) que les Maoris avaient appelé Aoraki, ce qui signifierait le « perce-nuage ». Il est englobé au sein du Parc national d'Aoraki/Mount Cook, où nous allons passer la journée, l’occasion de courtes randonnées de mise en jambes.

Ce matin-là, notre route longe le lac Pukaki. Le soleil est de retour et la chaîne des Southern Alps, étincelante, a l'élégance de se dévoiler au loin devant nous, mais pour l’instant, le « perce-nuage » ne perce rien du tout ! Il faudra attendre la fin de la matinée pour que ce toponyme maori soit justifié. Mais la magie du spectacle opère : un lac d'un bleu intense, avec pour toile de fond cette chaîne de montagne. Pour compléter le tableau, il manquerait toutefois les fleurs. Pour cela il eut fallu venir plus tôt dans la saison. Il manque aussi le maître des lieux, encore encapuchonné de nuages : Aoraki-Mt Cook.

Le lac Pukaki. Aoraki s'est enfin dévoilé !

On est frappé par le caractère montagneux de la Nouvelle-Zélande, particulièrement l'île du Sud. Cette chaîne relativement élevée (une vingtaine de sommets dépassent 3 000 m d'altitude), s'étire quasiment sur toute la longueur de l'île, parallèlement à la côte et forme une épine dorsale cloisonnant le territoire entre l'est et l'ouest. Les liaisons sont donc difficiles entre la plaine de Canterbury ou l'Otago à l'est, et la côte ouest.

A l'instar de nos Alpes, les Southern Alps sont une chaîne jeune, dont l'orogénie est toujours active (en moyenne un centimètre de soulèvement par an). Sommets et vallées ont été façonnés par une puissante érosion glaciaire. Quelque 360 glaciers issus de la dernière glaciation quaternaire couvrent encore une superficie de plus de 1 000 km2, mais devant le réchauffement climatique, ils ont ces dernières décennies, reculé inexorablement. C'est notamment le cas dans la région de Fox Glacier et de Franz Josef, où il faut faire une longue marche d'approche sur la moraine avant d'atteindre le front glaciaire. C'est la raison pour laquelle, outre le fait que ces sites sont surfréquentés, nous avons passé notre chemin. Nos Alpes ont au moins autant à offrir !

A propos de surfréquentation, l'Aoraki/Mount Cook National Park, la subit assurément. Quand nous arrivons sur place, le parking est déjà saturé. Les sentiers (tracks) sont déjà très fréquentés et bruyants ! C'est le cas du très populaire Hooker Valley Track, que nous avons rapidement abandonné. Nous avons préféré le Kea Point Track, plus calme et moins exigeant et qui offre un magnifique panorama sur le Mont Cook lequel, altier, se dresse derrière la moraine ayant donné naissance au lac Mueller. Quand on voit la puissance de ces reliefs escarpés et englacés et malgré leur altitude somme toute modérée, on conçoit qu'ils constituent un formidable terrain d'aventure pour les alpinistes et l'on comprend que ce soit un Néo-Zélandais, Sir Edmund Hillary, qui le premier ait conquis en 1953 le plus haut sommet de la planète en compagnie du Népalais Tensing Norgay. Aoraki et Sir Hillary, figurent d'ailleurs sur le billet de cinq dollars

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Un petit détour par le visitor center du parc permet de mieux comprendre cette montagne et son environnement et éventuellement de se renseigner sur les randonnées et les différentes activités. Après quoi en moins d'une heure de route, nous atteignons Twizel et notre hébergement, car l'offre hôtelière au Mount Cook Village est limitée. Omahau Downs Cottages au sein d'une exploitation agricole à l'entrée de Twizel, fut une très bonne option : excellent accueil (comme toujours en Nouvelle-Zélande), chambre lumineuse et confortable avec vue sur le Mont Cook et la chaîne des Alpes qui se profilent au loin derrière les meules de paille, calme de la campagne.

4
fév

Sur la route de Queenstown, nous nous rendons compte que la Nouvelle-Zélande est petit pays très peu peuplé. Moins de cinq millions d'âmes, très inégalement réparties entre les deux grandes îles et dont près d'un tiers vivent à Auckland. Autant dire qu'avec une densité moyenne de 18 habitants par km2, on peut rencontrer de vastes étendues quasi désertiques, où les seuls "habitants" auront quatre pattes. On dit qu'il y aurait dix moutons pour un seul être humain ; cela fait partie des clichés habituels. C'est particulièrement le cas dans l'Otago que nous traversons, une région de collines dénudées et jaunies par la sécheresse, loin de l'image que nous avons de ce pays.

Paysages de l'Otago 

Avec ses 75 km de long et sa forme caractéristique en S, le lacs Wakatipu est l'un des plus beaux lacs et des plus visités. Le cadre alpin offert par la chaîne des Remarkables renforce le caractère grandiose du lac Wakatipu. Pour bénéficier de la meilleure vue il aurait fallu monter jusqu'à à la plate-forme qui domine Queenstown par le téléphérique Gondola. Mais trop de monde et trop de nuages noirs ce jour-là ! Aussi avons-nous préféré fuir l'agitation touristique de cette ville et longer le lac jusqu'à son extrémité nord, à Glenorchy, petite localité de bout du monde, au pied des Alpes du Sud et des glaciers. De l'autre côté de la chaîne, c'est le Milford Sound où nous serons dans quelques jours. Il y règne une atmosphère de sérénité, malgré une certaine animation. A chaque tournant de la route sinueuse le long du lac, le paysage se renouvelle, tantôt sur le lac, tantôt sur les montagnes ou les deux à la fois.


Les jours se suivent au bord du lac Wakatipu...  




Le lac Wakatipu 
6
fév
Doubtfull Sound (Fiordland) 
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Doufbful Sound

No sound !

Pas un bruit !

Pas un bruit, si ce n'est celui des machines de notre catamaran qui, sous un ciel chagrin, glisse sur les flots sombres de ce bras de mer, entre de hautes parois abruptes, dans un décor de commencement du monde. A peine entend-on les voix des passagers occupés à contempler ce spectacle et à prendre des photos. Le temps mitigé de cette matinée ajoute une dimension dramatique et un certain mystère à la croisière. Pas d'animation sur ces eaux, sinon quelques kayakistes et un groupe de dauphins au loin. Tout est calme ; no sound.

Les nuages enveloppent les sommets, une fine bruine arrose le pont ainsi que ceux qui s'y sont risqués. Mais cette pluie a l'avantage de son inconvénient : les nombreuses cascades dévalant des montagnes escarpées font la joie de ceux qui les admirent ! Il faut dire que cette région, le Fiordland à l'extrémité sud-ouest du pays, est l'un des endroits les plus arrosés de la terre, recevant en moyenne 7 000 mm de précipitations annuelles. Il y pleut 200 jours par an ! Rien d'étonnant à ce que les arbres, accrochés aux parois, croissent dans si peu de terre malgré les fréquentes avalanches hivernales : ici dominent le hêtre, la fougère arborescente et la mousse dans toutes ses déclinaisons.


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Mais dans le plus pur style néo-zélandais, le temps peut changer, dans un sens comme dans l'autre, sans préavis. Or dès la fin de la matinée, ce sera dans le bon sens. En fait le soleil ne fut jamais loin, nous octroyant même un fugace arc-en-ciel. Nous arrivons enfin à l'entrée du fjord, aux îles Shelter où se prélassent quelques otaries. C'est ici que les eaux du Doubtful Sound rencontrent celles, plus agitées, de l'océan. C'est également à partir d'ici que nous aurons la chance de bénéficier de belles éclaircies jusqu'à la fin de la croisière.


L'entrée du fjord aux îles Shelter 

Une histoire de doute

Lorsque le 11 novembre 1770 l'Endeavour du capitaine Cook s'approcha de l'entrée du fjord, il lui donna le nom de « Doubtful Harbour » (port douteux), craignant de ne pas être capable d'en ressortir à la voile. Il s'abstint donc d'y pénétrer et poursuivit son exploration des côtes de l'île du Sud. Les chasseurs de phoques et de baleines le renommèrent plus tard Doubtful Sound .

Sound ou sound ?

Quand le sound n'est pas un son, c'est un bras de mer. En anglais, le dictionnaire donne les deux définitions. Mais s'agit-il vraiment d'un bras de mer ? Selon la légende maorie, les quatre bras du sound furent taillés par quatre dieux marins maniant leur hache de pierre magique pour fendre la montagne et laisser pénétrer la mer afin de procurer aux marins des refuges contre l'océan déchaîné. Il y a une petite part de vrai dans cette légende, mais d'un point de vue géomorphologique le rôle de la hache fut tenu par les glaciers quaternaires, lesquels ont façonné une profonde vallée. Et il est vrai que cette vallée fut envahie par la mer lors de la remontée générale du niveau marin après la fonte des glaciers. Les sounds sont donc des fjords.

Mais il y a une curiosité dans le monde hybride des sounds, qui nous fut commentée par une des hôtesses du bord. Ici les eaux, très profondes (plus de 400 m), sont doubles : une couche supérieure de quelques mètres constituée de l'eau douce en provenance des montagnes et une couche sous-jacente d'eau salée. Pas de mélange entre les deux couches. La couche supérieure colorée de marron foncé par les tanins d'origine forestière, ne laisse passer la lumière que sur 40 mètres sous la surface. En conséquence c'est à ce niveau que vivent les espèces marines de profondeur.

The sound of silence

Notre bateau s'enfonce dans un des bras adjacents du fjord, le Crooked Arm, le « bras tordu ». Puis le capitaine fait stopper les machines au milieu de ce bras de mer, à proximité d'une prodigieuse cascade. C'est alors que, munie de son micro, l'hôtesse invite tous les passagers à écouter le son du silence... Puis se produisit un événement incroyable ! Chacun cessa séance tenante de discuter et durant cinq bonnes minutes, observa un silence impressionnant. Avec Simon & Grafunkel dans leur célèbre chanson, nous aurions pu chanter :

« And no one dared disturb the sound of silence »

Et personne n'osa perturber le son du silence.

Et pourtant il y avait quelque cent-cinquante personnes à bord ! Seul un enfant en bas âge gazouillait. Ce furent des moments intenses et remplis d'émotion. Des instants de contemplation et de méditation devant tant de beauté !

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Milford Sound : changement d'ambiance !

Le lendemain matin aux aurores, nous prenions la route vers le Milford Sound. Une route magnifique, qui a elle seule mérite d'effectuer ce trajet. Le Milford Sound, plus facile d'accès, grâce au Homer tunnel qui permet de s'affranchir du relief, est beaucoup plus touristique, beaucoup plus fréquenté. Que de monde ! Des groupes bruyants, de toutes nationalités, chinois, allemands, français, américains, des parkings saturés, des cars de tourisme en nombre et surtout le ballet incessant et insupportable des avions légers et des hélicoptères survolant le fjord.

Milford Sound 

Ces paroles de la chanson de Simon & Garfunkel s'appliqueraient donc pleinement ici :

« People talking without speaking, »

Des gens qui discutaient sans se parler,

« People hearing without listening »

Des gens qui entendaient sans écouter

Autant nous avons adoré le Doubtful Sound, autant le Milford Sound nous a fait mauvaise impression ! En revanche la route de montagne et les nombreux sites à découvrir le long de cet itinéraire est un spectacle permanent.


La route d'accès à Milford Sound est un magnifique spectacle alpestre. 
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La route du Milford Sound longe le lac Te Anau sur la moitié de sa longueur. C'est le deuxième lac de Nouvelle-Zélande par sa superficie, et l'un des plus profonds (plus de 400 m). Il constitue la première réserve d'eau douce de Nouvelle-Zélande et même de toute l'Australasie.


  Le belvédère à Te Anau Downs sur la  route du Milford Sound l


Sur la route de Milford Sound 
8
fév
8
fév

Retour en Otago par la même route que trois jours auparavant, jusqu'à la petite station touristique de Wanaka, située au bord du lac éponyme. C'est la petite sœur de Queenstown en quelque sorte. Le lac Wanaka n'est séparé de son jumeau, le lac Hawea, que par un isthme de deux kilomètres de large, nommé "The Neck", qu'emprunte la route vers la côte ouest. Nous pourrons admirer le premier en prenant de la hauteur sur le mont Iron qui domine la ville. Quant au second, nous effectuerons une très agréable randonnée de trois heures en aller-retour le long de sa rive méridionale.

Le lac Wanaka 
Le lac Hawea 

" L'autoroute touristique " De Wanaka à Haast

Venant de Wanaka, la route qui mène à Haast est l'un des plus beaux itinéraires de Nouvelle-Zélande. Elle demande du temps car les possibilités balades sur des sentiers parfaitement aménagés dans les forêts moussues et les arrêts-photos sont nombreux : piscines naturelles, cascades, points de vue sur les Alpes du Sud. Nombreux aussi sont les visiteurs, car c'est la seule route reliant la côte ouest au sud du pays. Le Haast Pass à 563 m d'altitude offre, paraît-il, le meilleur panorama sur les montagnes, malheureusement l'état du ciel en a décidé autrement... Après le col, la route descend le long du cours de l'Haast River, jusqu'à la côte ouest.

Les eaux limpides et bleues de Blue Pools et les neiges du mont Hooker dans les Alpes du Sud (2 652 m)  
10
fév

« Off the beaten tracks »

La côte ouest de l'île du Sud regorge de richesses naturelles et de wilderness : forêts primaires, zones humides, plages interminables ourlées de dunes, faune marine, avifaune. Il y a aussi un patrimoine historique non négligeable, notamment les sites miniers. C'est un peu « l'âme » de la Nouvelle-Zélande, pionnière, rurale, sauvage. C'est aussi le plus vieux et le plus vaste domaine forestier du pays, couvrant tout l'espace côtier de Takaka à Haast. L’exploitation forestière y a été moins brutale qu'ailleurs et la biodiversité préservée presque partout.

C'est donc une Nouvelle-Zélande en marge des cartes postales, qui mérite que l'on s'y attarde. Évidemment il y a le prix à payer en raison des conditions climatiques qui y règnent, car c'est sans doute la région la plus humide du pays, après le Fiordland. Une tempête s'était abattue début février sur cette côte, provoquant inondations, glissements de terrain et routes coupées, ce qui avait bloqué des centaines de voyageurs.

Haast

Julius von Haast était un géologue prussien qui joua un rôle majeur dans l'étude géologique de la Nouvelle-Zélande au XIXe siècle. Il a donné son nom à un col, un fleuve côtier et un bourg rural. Ce dernier situé, à l'embouchure de l'Haast River sur la côte ouest n'offre pas grand intérêt, si ce n'est le « visitor center » du parc national qui mérite une halte, ne serait-ce que pour le petit sentier de découverte où j'ai pu observer quelques oiseaux, dont un petit fantail très joueur. En revanche la région de Haast située entre deux grands parcs nationaux, Mount Aspiring et Tai Putini ne manque pas de merveilles naturelles à découvrir.

Ship Creek

A vingt kilomètres au nord-est de Haast par la route SH6, nous atteignons le site sauvage de Ship Creek, composé de dunes et d'une lagune, côté océan, et d'une rare forêt primaire marécageuse, côté terre. C'est la Kahikatea Swamp Forest. Le Kahikatea (Dacrycarpus dacrydioides) est un conifère endémique de Nouvelle-Zélande, pouvant mesurer jusqu'à cinquante mètres de haut et un mètre de diamètre. On le rencontre dans les zones humides. Une courte balade d'une demi-heure sur un sentier en boucle bien balisé permet de s'enfoncer dans cette forêt enchanteresse, entre ces grands arbres et les marécages aux eaux fortement teintées par la décomposition végétale. Tranquillité assurée sur ce sentier. Rien de tel côté océan, où les dunes semblent avoir les suffrages des touristes ! Il est vrai que c'est à deux pas du parking. Aussi nous ne nous y attarderons pas, malgré la beauté du lieu.

Le lac Matheson

Petit détour par ce site très fréquenté à proximité de Fox Glacier, cette sorte de « Mer de Glace » et de « Chamonix » que l'industrie touristique néo-zélandaise s'est inventée et que nous éviterons. En théorie les Monts Cook et Tasman sont sensés se refléter dans ce lac, mais les nuages en ont décidé autrement.

Détour à Okarito.

Okarito est un petit village historique, isolé et assoupi, situé au bord d'une plage sauvage et d'une lagune, l'Okarito Lagoon. C'est une réserve naturelle où des dizaines d'espèces d'oiseaux, notamment de très rares échassiers, ont élu domicile.

Nous quittons la SH6 pour prendre une étroite route sinueuse qui traverse la forêt. Celle-ci abrite le Kiwi d'Okarito (Apteryx rowi), une espèce menacée. Aussi des panneaux de signalisation nous invitent-ils à être vigilants. Nous longeons la rive sud de la lagune, passons devant l'Okarito Wharf (l'ancien quai), puis arrivons au village constitué de quelques maisons de bois alignées le long de l'unique rue, The Strand.

Le village endormi d'Okarito au bord de la mer de Tasman et au pied des Alpes du Sud, et l'Okarito Wharf sur la lagune.

Ici, on est loin de la frénésie touristique de Franz Josef, pourtant à seulement une demi-heure de route ! On a du mal à imaginer que ce village somnolent fut autrefois le troisième port de la côte ouest ! Dans les années 1860, la population atteignait plus de mille-cinq-cents personnes, et la ruée vers l'or attirait encore davantage de monde dans les environs immédiats ! Durant cette période, le quai d'Okarito a vu débarquer en une seule journée plus de cinq-cents mineurs en provenance d’autres régions de Nouvelle-Zélande, d'Australie et du reste du monde. Il n'y avait pas moins d'une trentaine de magasins et d'hôtels le long de la rue principale et les propriétaires de bars faisaient de grosses affaires !

Mais dès le début des années 1880, à la fin de la ruée vers l'or, il y eut un reflux et la population se réduisit à une douzaine de familles. Aujourd'hui les habitants d'Okarito ont probablement le sentiment communautaire le plus développé de toute la côte ouest. En témoignent le nombre de baches, ces anciennes résidences familiales transformées en résidence secondaires par leurs propriétaires qui viennent de tout le pays y passer leurs vacances en été.

Le souci de restauration témoigne également de l'attachement de cette communauté à ses racines. Ainsi furent restaurés l'Okarito Wharf, l'ancienne école et le Donavan's Store, le plus ancien bâtiment commercial encore debout de la côte ouest. Celui-ci, initialement hôtel et bar à filles, fut reconverti en magasin dans les années 1890. Il accueille aujourd'hui une bibliothèque et diverses manifestations communautaires : prestations artistiques d'un musicien ou d'un poète, expositions (il y avait un banquet animé en ce dimanche).

Notre première journée se terminera par une agréable promenade sur la plage de galets par une chaude lumière de fin d'après-midi. A un jet de pierre, les plus hauts sommets enneigés de la chaîne des Alpes du Sud se profilent à l'horizon. Une vue exceptionnelle, alors que nous sommes au bord de la mer de Tasman. Mais nous sommes en Nouvelle-Zélande, le ciel est capricieux, il s'assombrit et de gros nuages noirs font disparaître la montagne.

En effet le lendemain, pour la randonnée prévue, ce sera à l'eau ! Et c'est le cas de le dire car ce jour-là, il était tombé des cordes ! Donc ni randonnée, ni excursion ornithologique sur la lagune et encore moins balade nocturne en forêt à la recherche des timides kiwis. Mais une journée consacrée à la lecture, réfugiés dans le confort de notre bungalow. A la fin de la journée une lueur rouge apparaît à travers la fenêtre. Je sors, le parapluie est devenu inutile. Et je ne suis pas le seul à prendre l'air ! Tout le village semble s'être réveillé et donné rendez-vous sur la plage pour admirer ce spectacle !





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A Okarito, il n'y eut pas que la pluie !

Je suis en train de lire dans la salle commune de notre lodge. Mais qui donc remue aussi brutalement le banc sur lequel je suis tranquillement assis ? En fait, il n'y a personne ! Pendant ce temps-là Chantal se repose dans la chambre. Je la vois accourir en me disant que des objets (des cadres ou je ne sais quoi) sont tombés à terre sans qu'elle les ait touchés. Puis le couple californien avec qui nous partageons le lodge, arrive à son tour et me montre sur l'écran d'une tablette la page du site GeoNet où je lis ceci : "4,5 de magnitude sur l'échelle de Richter". Nous venons de vivre en direct notre premier séisme en terre néo-zélandaise ! Le foyer est peu profond (4 km) et peu éloigné (vers le Mont Cook). Chaque jour la Nouvelle-Zélande enregistre plusieurs séismes de différentes magnitudes et à différentes profondeurs, le pays se situant dans une des zones instables de la ceinture de feu du Pacifique. On se souvient du séisme de 2011 qui a dévasté Christchurch et qui fut le plus meurtrier depuis celui de Hawke's Bay en 1931.


En route pour Westport

En Nouvelle-Zélande l'humeur du ciel étant très changeante, une journée ne ressemble pas nécessairement à la suivante, car quittant Okarito, nous avons droit au retour du grand beau et cela va durer de manière quasi continuelle toute la semaine ! Nous longeons la côte ouest en direction du nord. Bref arrêt à Hokitika, capitale du pounamu (néphrite), le jade néo-zélandais, taillé et sculpté par les artisans locaux. Les Maoris qui l'avaient découverte, donnèrent à l'île du Sud le nom de Te Wai Pounamu, « La rivière des pierres vertes ». D'ailleurs on désigne aussi l'île du Sud sous le nom d'île de Jade.

Hokitika 


Nous passons devant Seddon House, un élégant bâtiment néoclassique de brique et de pierre, ancien palais de justice aujourd’hui classé. Devant la façade se dresse la statue de Richard Seddon, coiffée irrespectueusement. Richard Seddon fut une sorte de Jules Frerry néo-zélandais, un homme d’État de premier plan qui fut premier ministre de 1893 à sa mort en 1906. Sous son gouvernement, la Nouvelle-Zélande se dota dès 1898 d'un système de pensions et de sécurité sociale, et fut le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes, y compris aux femmes maori (1893). Comme Jules Ferry, ce fut aussi un fervent partisan de l’expansion de l’Empire colonial, notamment dans le Pacifique (annexion des îles Cook et Niue).


Après Greymouth, modeste "capitale" (10 000 habitants) de cette région sous-peuplée, se succèdent de somptueux panoramas côtiers sous un ciel méditerranéen : plages sauvages, îlots rocheux, falaises, en particuliers les fameux Pancakes Rocks à Punkaiki, où nous retrouvons la foule des visiteurs de toutes nationalités, notamment des groupes chinois. C’est une curiosité géologique de la côte ouest : ces empilements de "crêpes" sont dus à l'érosion différentielle des roches de calcaire dolomitique par les vagues et les eaux de pluie.


Pankakes Rocks 


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Arrivés à Westport, principal port de la côte ouest, nous faisons une agréable petite randonnée côtière jusqu'au cap Foulwind pour observer une colonie d'otaries.

Cap Foulwind 

Westport est une petite ville située sur l'estuaire du fleuve Buller. C'est un carrefour routier qui permet de se rendre vers le nord et l'est de l'île de Jade par la vallée du Buller. Mais nous préférons d'abord faire étape ici durant deux jours dans un B&B tenu par Sue, une hôtesse très sympathique et prévenante, qui a le souci du bien-être de ses hôtes. Sa maison est accueillante et son jardin est magnifique. Le petit-déjeuner pris dans la salle à manger est un moment privilégié, non seulement pour sa qualité, mais aussi pour les échanges avec Sue sur nos pays respectifs. Elle affiche une carte du monde où sont épinglés les pays d'origine de ses hôtes. La France, qu'elle a déjà visitée, y est bien représentée.

Le riche patrimoine naturel et historique de région de Westport mérite que l'on s'y attarde. Nous allons donc continuer notre exploration de la côte ouest, plus au nord, dans des terres très peu peuplées, au-delà de Kamarea. La route SH67 est assez longue (120 km) et une journée entière nous aura été nécessaire pour effectuer cette excursion en aller et retour depuis Westport. Malgré cela, nous avons apprécié ce détour, car les paysages sont variés, les sites intéressants et les visiteurs rares. Une atmosphère de bout du monde.

Au bord de route, nous rencontrons ces insolites sculptures sur bois 

Détour par l'ancienne cité minière de Denniston.

Au village de Waimangaro, à une quinzaine de kilomètres de Westport, nous bifurquons vers l'intérieur des terres par une route en lacets qui gravit une pente très escarpée jusqu'à l'ancienne cité minière de Denniston, située sur un plateau qui domine de 600 mètres l'étroite plaine côtière. C'est aujourd'hui une ville fantôme que l'on peut visiter librement. Mais dans les premières décennies du XXe siècle, il y avait ici jusqu'à 1 500 habitants au service de ces mines de charbon.

Une atmosphère de mélancolie se dégage de ces friches industrielles où les témoins rouillés de ce passé minier se dispersent tristement au sein de la végétation qui a repris ses droits depuis la fermeture définitive du site en 1967.

A Denniston, la nature reprend ses droits 
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Nous emprunterons le sentier de découverte en boucle qui nous permet en une heure de parcourir les différentes parties de la cité minière jusqu'à la star des lieux : la Denniston Incline, surnommée la huitième merveille du monde par les autochtones, un ingénieux système inauguré en 1880 pour faire descendre vers la plaine, sur une pente très raide, les wagonnets chargés chacun de douze tonnes de charbon. Une opération périlleuse qui nécessitait un solide système de freinage. Nombreuses furent les victimes qui périrent écrasées suite à un accident technique.

Denniston Incline 

Devant l'ancienne école, un mineur retraité, lui-même fils de mineur, commente les panneaux explicatifs accompagnés d'anciennes photographies à une jeune visiteuse chinoise. En réponse aux questions pertinentes de cette dernière sur les conditions de travail de l'époque, il affirme qu'en cas d'accident aucune indemnité n'était prévue. Même en cas de décès accidentel d'un mineur, sa veuve ne recevait rien de la compagnie dit-il ! Dans un pays qui fut le premier à donner le droit de vote aux femmes et qui fut une sorte de laboratoire du monde sur le plan économique et social sous le gouvernement Seddon, il est surprenant et choquant d'entendre ce témoignage !

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Oparara Basin

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Nous reprenons la route, toujours vers le nord et traversons encore d'anciennes villes charbonnières qui ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Puis la route quitte le littoral, car à cet endroit la montagne se « jette » littéralement dans la mer de Tasman. La plaine littorale a donc disparu, remplacée par de hautes falaises escarpées. Ainsi doit-on négocier dans la montagne quantité de virages à la queue leu leu. Au moment d'aborder l'une de ces épingles à cheveux, surprise ! Je vois un panneau de limitation de vitesse à... 100 km/h ! (*) Quand je disais qu'ils ont le l'humour ces Kiwis !

Le paysage devient plus sauvage avec les ingrédients habituels : végétation dense, fougères arborescentes, arbres aux troncs moussus. Puis la route redescend vers Karamea un village léthargique et hors du temps, au milieu de vertes prairies. Nous poursuivons toujours plus au nord, la route devient une piste, longe de vastes plages solitaires et se termine en cul de sac dans un terrain de camping situé à l'embouchure d'un fleuve côtier. Nous sommes à Kohaihai, en limite de l'immense parc national de Kahurangi qui s'étend jusqu'à la Golden Bay. Au-delà, c'est à pied qu'il faudrait poursuivre, par le Healphy Track qui rejoint Collingwood sur la Golden Bay, une grande randonnée de 78 km en cinq jours. Évidemment, ce n'est pas prévu au programme ! Nous avons donc manqué la bifurcation vers Oparara Basin ! Il nous faut donc faire demi-tour.


(*) La règle qui s'applique partout dans le pays, c'est une vitesse limitée à 100 km/h.

Pique-nique sur une plage déserte 

La McCallums Mill Road est une piste de gravier de quinze kilomètres qui grimpe à travers la forêt d'Oparara Basin. Nous entreprenons une petite randonnée par un sentier bien tracé et balisé qui pénètre dans une sombre forêt de hêtres, très humide et très dense. Fougères et mousses en abondance, un univers sauvage rempli de quelque mystère. Un petit fantail espiègle et très vif déploie l’éventail de sa queue, sans doute pour justifier son nom anglais, mais le coquin se dépêche bien vite de la reployer dès que je suis prêt à le prendre en photo ! Nous arrivons enfin à Moria Arch, une voûte de calcaire traversée par une rivière aux couleurs rougeâtres surnaturelles, point d'orgue de cette très belle excursion dans ces confins de la West Coast.




Oparara Basin: Moria Arch 
14
fév

De Motueka, la longue route en lacets grimpe vers Takaka Hill (« la montagne de marbre ») à 900 mètres d'altitude. Un lookout (belvédère) est aménagé au sommet, lequel dispense une vue remarquable sur la vallée en contrebas. Puis la route plonge littéralement par une descente autant vertigineuse que spectaculaire vers l'ample vallée de Takaka. Le paysage change radicalement : nous sommes dans la région de Tasman au nord-ouest de l'île du Sud, une région marquée par l'érosion karstique.

Nous avons choisi Takaka, paisible petit chef-lieu local, comme « camp de base » pour sa situation idéale permettant de rayonner alentour. En guise de « camp », nous logerons pour trois nuits dans un confortable B & B. Cette ancienne demeure est une vraie galerie d'art, ce qui lui donne beaucoup de charme. Nous avons bénéficié d'une belle et grande chambre et d'une literie confortable. Et Mark, notre sympathique hôte, sait vous concocter de délicieux petits-déjeuners !

Mark a pris la peine, dès notre arrivée, de nous expliquer par le menu les sites à découvrir et les randonnées à effectuer autour de Takaka, et il y a de quoi faire ! Grottes, dédale karstique de Labyrinth Rocks, sources cristallines, cascades, plages immaculées du Parc national Abel Tasman et bien sûr l'exceptionnel site de Farewell Spit, à l’extrémité septentrionale de l'île du Sud.

La vallée de Takaka s'ouvre sur l'ample Golden Bay, une magnifique baie fermée au nord par l'interminable flèche littorale de Farewell Spit, et au sud par Separation Point, un cap qui marque l'extrémité septentrionale du Parc national Abel Tasman. C'est à marée basse qu'il faut voir cette baie, quand la Nature se fait artiste : l'eau, le sable et la vase se mêlent dessinant des motifs linéaires aux subtiles nuances colorées, particulièrement belles lorsque le jour décline. Sans parler des oiseaux marins en grand nombre, venus profiter de la nourriture en abondance. Les artistes locaux savent tirer parti de cette beauté et proposent leurs œuvres aux visiteurs.

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Randonnée dans le Parc national Abel Tasman (Totaranui)

Totaranui se situe dans la partie septentrionale du Parc national Abel Tasman, à une heure de route de Takaka. La route longe d'abord la baie dispensant de belles échappées sur des plages de sable blond et un petit port, puis se transforme en piste sinueuse et escarpée sur les dix derniers kilomètres. Après avoir franchi un petit col, on descend rapidement vers le terrain de camping de Totaranui. Tout au long de ce trajet, les paysages traversés sont superbes.

Nous nous étions renseignés auparavant auprès de l'I-Site de Takaka (l'équivalent de nos offices de tourisme) sur les possibilités de randonnée à partir de Totaranui. La jeune femme qui nous accueille nous conseille la randonnée jusqu'à Separation Point, le cap qui sépare les eaux de la Golden Bay de celles de la baie de Tasman. Elle dit l'avoir effectuée deux jours auparavant. Nous voici donc au départ de notre randonnée pédestre. Le temps est estival, chaud et ensoleillé. Le sentier côtier s'enfonce dans le bush, d'une plage à l'autre. Lorsque les arbres daignent de temps en temps nous octroyer quelques fenêtres sur l'océan, le spectacle est somptueux : courbe d'une plage immaculée, tranquillité d'une crique aux eaux limpides, puissance d'un promontoire rocheux sur lequel s'accroche une végétation luxuriante.

En chemin, nous rencontrons et discutons avec un couple d'Anglais résidant en Nouvelle-Zélande. Ils nous informent que le sentier a été fermé par le DoC (*), suite à un glissement de terrain et effectivement, nous constatons des panneaux et une barrière interdisant de poursuivre la randonnée. Nous avons donc obtenu de fausses informations, une fois n'est pas coutume, de la part de l'agent de l'I-Site. Il faut dire que les conditions évoluent rapidement ici. Qu'à cela ne tienne, nous décidons de nous installer sur cette magnifique plage, de lézarder et de contempler !

(*) Le Department of Conservation qui gère les parcs nationaux


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Sur la plage, rencontre avec ce singulier cormoran, peu farouche, une espèce endémique.

Le Cormoran caranculé ou King Shag (Leucocarbo carunculatus) 




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Le retour se fera par une belle traversée sur le sable ocre jaune de l'estuaire de Totaranui à marée basse. Magnifique!


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Te Waikoropupu Springs

Plus communément appelées Pupu Springs, ces sources cristallines sont proches de Takaka. Un sentier bien aménagé dans la forêt, le long d'un torrent fougueux, conduit en quelques minutes à cette résurgence aux eaux d'une étonnante limpidité et aux improbables nuances de bleu et de vert. L'exceptionnelle pureté de l'eau en a fait un lieu sacré pour les Maoris. Il est donc protégé et il est bien sûr interdit de s'y baigner. Ces sources étant situées sur la route de Farewell Spit, il aurait été dommage de ne pas effectuer ce petit détour rapide et facile. C'est une merveille !

« Viens, viens ! Bienvenue ! Bienvenue dans ce lieu sacré, la source de Waikoropupu »



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Farewell Spit

Farewell ! Ce fut l'adieu adressé en 1770 par James Cook à l'ultime terre qu'il aperçut avant de quitter la Nouvelle-Zélande pour l'Australie, au cours de son premier voyage. Formant une étroite bande de terre (spit), un cordon dunaire s'étire sur 25 km et continue de s'allonger progressivement vers l'est, tel de nez de Pinocchio. Un paysage grandiose que l'on peut observer, si les conditions atmosphériques le permettent, du haut d'une colline dominant le hameau de Puponga, en compagnie des moutons. C'est le refuge de nombreuses colonies d'oiseaux, notamment d'échassiers. C'est pour cette raison que la majeure partie de cette flèche littorale est protégée par une réserve naturelle et restreinte d'accès.

Farewell Spit 

Nous y avons effectué deux belles randonnées : le Fossil Point track jusqu'à l'océan en traversant d'anciennes dunes fossilisées, l'autre, très spectaculaire, vers la Wharariki Beach et les Archway Islands (boucle de deux heures environ) : se succèdent des dunes boisées, des étangs, une immense plage et surtout les îles en forme d'arches naturelles.



Archway Islands 
Wharariki Beach  
Sous ce ciel radieux quasi méditerranéen, la Golden Bay fut assurément un des sommets de notre voyage ! 
17
fév

Il peut être agréable de ne rien faire d'autre que regarder l'animation qui règne autour de soi. Côté mer, une flottille de petits voiliers de type Optimist d'une école de voile, des bateaux-taxis qui vont et viennent et un ferry qui s'apprête à appareiller. Coté terre, des enfants s'ébattent joyeusement dans une aire de jeu superbement aménagée. Nous sommes à Picton, le port des ferries qui font la liaison entre les deux îles, situé au fond du Queen Charlotte Sound, l'un des fjords des Marlborough Sounds. Nous attendons le bateau-taxi qui doit nous faire traverser ce bras de mer pour nous amener dans la baie de Lochmara où de situe notre logde.


En attendant le bateau-taxi 


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Le Lochmara Lodge se trouve dans un site enchanteur, en pleine nature, loin de tout. A première vue l'endroit paraît idyllique et parfait pour se reposer. Nous sommes accueillis par un jeune homme sympathique souriant et plein de dynamisme, genre «gentil organisateur». Il nous fait découvrir les lieux et nous briefe rapidement sur les activités : kayak, nourrissage des oiseaux, observation de la faune sous-marine et je ne sais quoi d'autre. Mais peu importe, nous n'étions pas venus pour cela. En fait le complexe est situé au cœur d'une sorte de vaste parc d'attraction tourné vers la nature, ouvert aux non-résidents. L'établissement a une prétention écologique et artistique, avec des programmes de protection de la nature et de sauvegarde d'espèces menacées comme le Kakariki un petit perroquet endémique. Les bâtiments sont étagés sur le versant, face à la mer. Du balcon de notre chambre s'ouvre une très belle vue sur la baie. Les nombreux oiseaux, omniprésents contribuent à enchanter l'ambiance. Cependant notre séjour aurait pu être idyllique si au lieu de contempler sereinement le paysage, nous n'avions pas dû subir les vociférations des clients du bar et si le lieu n'était pas si mal entretenu, voire sale. Une "écologie" à bon marché !

Lochmara Lodge 
Œuvres d'art dans le parc de Lochhmara 


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Randonnée sur le Queen Charlotte Track

Quoiqu'il en soit, la situation du lodge s'est avérée idéale pour entreprendre une magnifique randonnée sur un tronçon du Queen Charlotte Track, et cela sous un ciel radieux ! Le but de la randonnée est un petit sommet de 400 mètres d'altitude, Onahau lookout , lequel nous demandera deux heures d'ascension sur un sentier qui se faufile parmi la densité végétale. À mesure que nous grimpons, les vues qui se dévoilent sur les baies du Queen Charlotte Sound à travers la végétation sont à couper le souffle. Clac ! Clac ! Clac ! Quel sont donc ces claquements secs que nous entendons de temps à autre ? Cela semble provenir des arbres, mais nous ne voyons rien de tangible. Nous apprendrons qu'il s'agit du Weta, un des insectes de l'ordre des Orthoptères, donc apparenté aux grillons et criquets. Un insecte géant, muni de puissantes mandibules et évidemment endémique de Nouvelle-Zélande. Nous avons pu en observer dans des petites niches vitrées, aménagées dans le parc de Lochmara Lodge.

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Arrivés au belvédère d'Onahau, nous découvrons un panorama grandiose de 360° sur les Marlborough Sound : un labyrinthe où s’entrelacent presqu'îles boisées, baies et criques d'un bleu intense. Comme pour le Doubtful Sound, ce paysage a été dessiné par la remontée des eaux marines après la dernière glaciation. Le Queen Charlotte Sound est très animé : flottille de voiliers, ronds dans l'eau exécutés par un jet-boat et, au loin le ferry qui vient de Wellington sur l'île du Nord. C'est la route maritime que nous emprunterons le lendemain.

19
fév

A Picton, nous embarquons en début d'après-midi à bord du ferry pour traverser le détroit de Cook jusqu'à Wellington sur l'île du Nord. Une agréable croisière de trois heures et demie, sur une mer calme, une fois n'est pas coutume, mais ça ne va pas durer....

Picton: avant l'embarquement vers l'île du Nord

Wellington est la capitale de Nouvelle-Zélande depuis 1865, Auckland ayant été jugée trop excentrée. La ville a un certain charme avec quelques réussites architecturales et un beau front de mer, mais pour une capitale, elle fait plutôt figure de ville provinciale qui sombre dans la léthargie dès 17/18 heures ! Le principal intérêt de Wellington, pour ne pas dire le seul, est l'excellent musée Te Papa Tongawera qui consacre un étage entier au monde maori.

C'est d'ailleurs face à ce musée que se situe notre hôtel. Un curieux établissement (le QT Museum) de style résolument design, une véritable galerie d'art contemporain néo-zélandais. Le plus étonnant, c'est la salle de bain, entièrement revêtue de miroirs. Nous n'aurons que l'avenue à traverser pour passer la journée entière du lendemain au musée. D'ailleurs il n'y avait rien d'autre à faire ce jour-là puisqu'une tempête, le cyclone Gita, s'était abattue sur le pays. Toute la nuit de fortes bourrasques se faisaient entendre. À deux jours près, nous avons pu échapper au plus puissant cyclone de la saison (jusqu'à 200 km/h): dans le Parc National Abel Tasman et les Marlborough Sounds où nous étions deux jours auparavant, des campeurs ont été évacués, des écoles ont été fermées dans la région de Nelson et plusieurs routes furent coupées.

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Wellington: Old Town Hall, Civic Quare, le centre commercial, le front de mer et le parc Frank Kitts  
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Le Te Papa Tongarewa / Museum of New Zealand

Dès l'entrée, nous sommes accueillis par ce colossal Waharoa. C'est le portail d'un c'est-à-dire d'un village fortifié. Ce musée est principalement consacré à la nature à travers la faune, la flore, le volcanisme, les séismes et à l'héritage culturel maori.

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Un marae actif se trouve au sein de ce musée. C'est une maison commune tribale, pourvue d'un porche orné de sculptures anthropomorphes. C'est un lieu de cérémonies, un lieu rituel. Le lieu étant tapu c'est-à-dire sacré, par respect on est invité à ne pas prendre de photos.

Les Maoris sont des Polynésiens. Il y a un millier d'années, ils seraient venus bord leurs pirogues à double coque, depuis les îles de la Société et les Marquises, sans doute de manière fortuite, en plusieurs vagues successives. Il existe une filiation polynésienne dans les valeurs et l'organisation de la société chez les Maoris : poids de la tribu (iwi), de la famille au sens large (hapu), du mana, la force surnaturelle, du sacré (tapu). Il y a des similitudes culturelles dans les motifs des tatouages, dans les danses rituelles (le haka), dans l'art de la sculpture, dans la pratique des compétitions de pirogues.

Il y a aussi des similitudes linguistiques. Parmi les innombrables attractions à caractère culturel du musée, un jeu interactif montre quelques mots aux racines communes dans le monde polynésien. Par exemple le mot fenua en tahitien (le pays) est voisin de whenua en maori; vahine / wahine (la femme); vai / wai (l'eau); fare / whare (la maison), etc.

Les autorités néo-zélandaises semblent vouloir reconnaître l’importance de la sauvegarde de la langue et de la culture maories. Cependant si nombre de Néo-Zélandais sont fiers d'appartenir à cette double culture, force est de constater qu'un grand nombre d'emplois subalternes sont occupés par les Maoris, quand ces derniers ont un emploi...

21
fév
21
fév

Après avoir récupéré notre seconde voiture de location à l’agence de Wellington, nous prenons la route pour New Plymouth dans le district du Taranaki. Bientôt nous sommes bloqués durant trois-quarts d'heure car la tempête Gita a fait subir des dégâts à la route; la circulation est donc alternée, ce qui n'est pas rare en Nouvelle-Zélande.

A mi-parcours, nous nous arrêtons à Wanganui. Cet ancien port fluvial situé à l'embouchure du fleuve éponyme est ignoré des touristes. Pourtant par son charme désuet, Wanganui mérite un détour. Victoria Avenue, la rue principale bordée d'arbres, aligne en effet de beaux édifices de styles art déco et néoclassiques, petit avant-goût de ce que nous découvrirons quelques jours plus tard à Napier (voir ici). C'est ici que s'établit en 1840 la New Zealand Company sur des terres négociées avec les Maoris.


Wanganui : Watt Fountain, surmontée de réverbères à gaz victoriens et le cinéma art déco.
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Le Mont Egmont / Taranaki

On ne nomme pas pour rien l'île du Nord, île Fumante. C'est en effet sur cette île que se concentre l’activité volcanique en Nouvelle-Zélande, selon un axe nord-est / sud-ouest de l'île White au nord au mont Taranaki, en passant par la zone dite de Taupo. Certains volcans sont très actifs. La dernière éruption du Tongariro remonte à 2012 et le Ngauruhoe est entré 45 fois en éruption au cours du XXe siècle. Quant au mont Taranaki, s'il est endormi depuis 250 ans, il avait terrifié Abel Tasman qui fut le premier Européen à l'apercevoir en 1642. Il le baptisa du nom du gouverneur de Flandre de l'époque, le comte d'Egmont. Son cône presque parfait évoque le Mont Fuji, du moins quand il daigne se montrer, ce qui n'est pas fréquent. Il manquait toutefois lors de notre passage son emblématique capuchon de neige.

La région étant très arrosée et les terres volcaniques très fertiles, de riches pâturages entourent le volcan et c'est là que nous avons vu les fermes les plus opulentes du pays, avec des densités bovines impressionnantes !

Le mont Taranaki / Egmont,  un cône parfait, mais timide. 
23
fév
Stratford, petite ville aux allures germaniques, au début de la SH43 

Voici une route mythique très peu fréquentée qui traverse une campagne très isolée, hors du temps, un « monde oublié » en quelque sorte, le seul endroit où des voyageurs quelque peu perdus nous aient demandé leur chemin. En réalité cette route de 155 km, la SH 43, qui relie Stratford à Taumarunui, dans la partie occidentale de l'île du Nord, n'est pas si « oubliée » que cela puisqu'elle est goudronnée, hormis une portion de 12 kilomètres. Il y a même une voie ferrée (abandonnée cependant) que la route croise à de nombreuses reprises. Le paysage est de toute beauté : collines, vertes prairies, forêts. La route est sinueuse, en montagnes russes. On franchit une succession de cols (les saddles), d'où les vues sont plus belles les unes que les autres.

La route près de Stratford. Au loin le cône parfait du Mont Taranaki, qui daigne se montrer, mais sans son capuchon de neige 




Nous sommes à mi-parcours. Tiens ! Un village ! Enfin, un hameau dirait-on ! Whangamomona. Une quarantaine d'âmes, mais tout de même trois églises (une pour chaque confession !), un hôtel-restaurant-boutique, quelques maisons et des granges. C'est tout ! Tous ces édifices sont en bois bien évidemment. Une ambiance western. Un bon prodigieux dans le passé. Et puis surtout une curiosité incongrue dans ce village insolite. Suite à une discorde locale, les villageois ont déclaré leur "indépendance" en 1989 en proclamant la République de Whangamomona. On peut même se faire tamponner son passeport, mais nous avons passé outre. En janvier de chaque année impaire est célébré le Republic Day, une fête burlesque. La « fête nationale » aurait donc dû avoir lieu en janvier 2021, mais le Covid en a sans doute décidé autrement. Notons au passage que la proclamation de ladite république eut lieu un 1er novembre, mais janvier c'est l'été et les Néo-Zélandais sont en vacances… Les affaires sont les affaires !

Whangamomona 

Il nous faut reprendre la route ; il nous reste encore 87 km jusqu'à Taumarunui. Arrivés à proximité de cette dernière nous voyons déjà se profiler au loin les volcans du massif de Tongariro. Ce parcours très pittoresque aura duré quatre heures et demie, mais nous avons pris notre temps.



Au loin se profile le volcan Ngauruhoe dans le massif volcanique de Tongariro 
23
fév
23
fév

En fin de journée nous parvenons à notre étape, Taupo, une petite ville située au bord du lac éponyme. Avec une superficie de plus de 600 km, le lac Taupo est une véritable mer intérieure, au centre de l'île du Nord. Il s'est formé il y a plusieurs milliers d'années à la suite d'une gigantesque explosion volcanique qui a projeté d'énormes volumes de produits pyroclastiques (cendres, lapillis...) sur plusieurs kilomètres d'altitude, provoquant l'effondrement de l'édifice volcanique et la formation d'une caldeira. A Taupo, il est agréable de se promener en soirée le long du front de lac et de profiter du coucher de soleil, avec pour toile de fond le profil des volcans du parc national de Tongariro.

Nous sommes attendus par Kate dans une belle maison située sur les hauteurs d'Acacia Bay à dix minutes de voiture de la ville. Notre chambre est très confortable et la salle de bain privée exceptionnelle ! Le salon et la cuisine de la maison sont à notre disposition. Si l'emplacement tourne le dos au lac, c'est un lieu très calme. Ce sera une base idéale pour explorer la région durant les quatres prochains jours: Rotorua, Tongariro, Napier et autour de Taupo. Nous avons bénéficié de l'accueil exceptionnel de nos hôtesses qui nous ont facilité le séjour et avons apprécié les conversations avec Kate sur la société néo-zélandaise et les conseils avisés d'Alex, professionnelle du tourisme.





Le lac couleur d'encre de Taupo. Au fond, se détachent les volcans du Parc national de Tongariro.  


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24
fév

Aujourd'hui, direction Rotorua à une heure de route depuis Taupo. Parmi les attractions touristiques liées au volcanisme, il y a les parcs géothermiques, localisées entre Taupo et Rotorua : mares de boue, sources chaudes, terrasses de silice, bassins multicolores, geysers dont l'activité est un peu aidée, il faut le dire, en ce qui concerne Lady Knox !

Lady Knox : spectacle de la Nature ou la nature mise en scène ? 
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Wai-O-Tapu

Nous avons aimé le site de Wai-O-Tapu, les « eaux sacrées». Certes il y a du monde, beaucoup de monde ! Il semblerait que la terre entière se soit donné rendez-vous ici : des Américains (Canadiens, États-uniens, Brésiliens), des Indiens, des Chinois, des Français, Allemands, etc. Malgré cela, on est bouche bée devant tant de beauté ! On se balade entre « l'Encrier du diable », la « Piscine de champagne », le « Bain du diable ». Mais la palme revient à l'Artist's Palette ! La métaphore artistique n'est pas usurpée ! Il faut prendre son temps pour admirer cette gamme de teintes qui évoluent au gré de la lumière ou du jeu de la vapeur d'eau s'échappant du bassin.

Wai-O-Tapu : la "Palette de l'Artiste"





Wai-O-Tapu : le ""Bain du Diable" et le volcan de boue 

Rotorua

Dans cette petite ville située au bord d'un lac, l'activité géothermale rencontre la culture maorie laquelle croise les traditions anglaises.

Les Néo-Zélandais d'origine européenne ont tenté de reproduire le pays de leurs ancêtres, l'autre île aux antipodes, là où a été inventé le jardin à l’anglaise. La Nouvelle-Zélande a donc créé ses propres Royal Botanic Gardens ou Kew Gardens. Chaque grande ville s'est dotée de jardins botaniques : Auckland, Christchuch, Wellington. A Rotorua, ce sont les Government Gardens, où nous avons pu observer des personnes s'adonner au sport britannique par excellence: le criquet.

Quant au village thermal maori (Ahakarewarewa), il était déjà fermé en cette fin d'après-midi. Quoi qu'il en soit, nous avions renoncé aux spectacles, visites de « villages » et autres hangi (repas traditionnels), à caractère excessivement commercial, proposés aux touristes à Rotorua et nous nous sommes contentés d'une agréable promenade au bord du lac.



Rotorua: les Government Gardens et Ahakarewarewa, village thermal maori
25
fév
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Voici encore un coup de cœur de notre voyage : le Parc national de Tongariro !

Situé sur le plateau central de l'île du Nord, c'est l'un des tout premiers parcs nationaux fondés au monde (1887) et l'un des trois sites néo-zélandais inscrits au Patrimoine mondial par l'UNESCO. Ce classement est lié au caractère exceptionnel de ce massif, à la fois comme milieu naturel, mais aussi comme paysage culturel. Le parc se caractérise par la présence de volcans en activité (Rapehue, Ngauruhoe, Tongariro), par la richesse de ses écosystèmes et par ses paysages spectaculaires. Pour les Maoris, ces montagnes symbolisent les liens spirituels entre leur communauté et l'environnement. Elles ont donc une signification culturelle et religieuse particulière et certains sommets, considérés comme tapu, sont des lieux sacrés.

Tama Lakes

Alex, notre hôtesse de Taupo, nous recommande une randonnée vers les Lacs Tama, moins exigeante (17 km et 6 heures aller et retour) et beaucoup moins fréquentée que le fameux Tongariro Alpine Crossing où c'est la cohue. Ces deux lacs occupent d'anciens cratères d'explosion. Après avoir obtenu quelques informations pratiques auprès du Visitor center du parc, nous nous engageons sur un large sentier, bien tracé, qui monte très progressivement en pente douce. Nous passons d'abord près d'une jolie cascade, les Taranaki Falls, puis nous évoluons dans un paysage magnifique constitué de praires alpines ondulées, avec toujours en vue, le mont Ruapehu, point culminant de l'île du Nord (2 797 m). En cette fin d'été, la neige ne le recouvre presque plus. Nous rencontrons quelques jeunes randonneurs portant de gros sacs et relativement exténués. Ils terminent le Tongariro Northern Circuit qui requiert trois à quatre jours de marche, et nous demandent si le village est encore loin !

Après quelques kilomètres, nous quittons le sentier principal qui conduit à Waihohonu Hut et grimpons à gauche vers le lac Tana inférieur. La vue est superbe et le lieu mérite que l'on s'y attarde ! Certains randonneurs ne vont pas plus loin. Nous poursuivons et gravissons une pente raide parmi les éboulis pour arriver enfin sur une crête à 1 440 m d'altitude, lac Tana supérieur, où un vent violent nous accueille. Nous avons le souffle court à cause de la pente et du vent, mais surtout nous avons aussi le souffle littéralement coupé par ce paysage ! Un joli lac bleu turquoise dans un écrin de montagnes dénudées avec le cône du mont Ngauruhoe qui se dessine en arrière-plan.



Le mont Ruapehu, point culminant de l'île du Nord (2 797 m) 


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Lac Tana inférieur 
Le lac Tana inférieur 
 La rude montée vers le belvédère du lac Tana supérieur, laissant derrière nous Le lac Tana inférieur et le mont Ruapehu


Le lac Tana supérieur et le mont Ngauruhoe 


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Le retour se fera par le même chemin jusqu'aux Taranaki Falls à partir desquelles on peut prendre un sentier alternatif dans la vallée, à travers la forêt. Ce fut une superbe journée, une des plus belles du voyage. Vraiment aucun regret d'avoir zappé le crossing  !


Taranaki Falls 
26
fév
26
fév

Voyage en Art déco

Dans un pays où les villes ne semblent pas vouloir être candidates pour un concours de beauté, cette charmante petite ville serait facilement lauréate si un tel concours existait ! Baignée par l'immense baie de Hawkes, Napier nous a séduits. Cette ville portuaire doit sa beauté au drame qui l'a frappée le 3 février 1931. Ce jour-là, un séisme de 7,9 de magnitude la dévasta entièrement. Ce fut la plus importante catastrophe du pays (Christchurch en 2011 : 6,3). Mais Napier sut renaître de ses cendres. Renaître, c'est bien de cela qu'il s'agit, puisque le centre a été reconstruit dans le style de l'époque, le style Art déco. Napier est ainsi devenue une sorte de musée à ciel ouvert de l'Art déco : frontons arrondis, bow-windows, motifs géométriques, angles en arrondi, pans coupés, couleurs pastel, paniers et guirlandes stylisées de fleurs ou de fruits.

Il est agréable de se balader à l'ombre des pins sur Marine Parade, une longue promenade de front de mer, bordée de jolis jardins très fleuris, face à Hawke's Bay, une des plus belles baies de Nouvelle-Zélande. Ou de flâner dans le secteur piétonnier entre Emerson Steet et Tennyson Street, là où se situent les plus beaux édifices, avant de déguster des fruits de mer.

Marine Parade:  A&B Building et son dôme surmonté d'une horloge 



Municipal Theatre 
Hawke's Bay Museum & Art Gallery 



Quelques élégantes paradent sur Marine Parade 


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A l'écart du centre et près du port, le siège de la National Tobacco Company est sans doute l'édifice Art déco le plus abouti de Napier.

Le siège de la National Tobacco Company.    


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A une vingtaine de kilomètres de Napier, on peut admirer d'autre édifices du même style à Hastings, la ville jumelle, elle aussi touchée gravement par le tremblement de terre.

Le beffroi d'Hastings avec son horloge et les colonnes ioniques du "Public Trust Office" transformé en restaurant
27
fév

Huka Falls

Ce ne sont pas les attractions touristiques ni les activités sportives qui manquent à proximité de Taupo, à commencer par les Huka Falls, des chutes sur le Waikato, le fleuve le plus long de Nouvelle-Zélande, qui prend sa source dans le lac de Taupo. Un sentier forestier où abondent des fougères endémiques longe le fleuve jusqu'à une série de belvédères aménagés. Des touristes s'offrent des frissons à bord d'un jet boat.



Un jardin enchanté


Non loin de là, sur la route de Rotorua, se trouve un lieu original : Lava Glass. C'est à la fois un atelier, une galerie d'art, un café, un lieu où se déroulent différents événements culturels, notamment des concerts et... un jardin. Lava Glass, c'est d'abord un atelier où l'on souffle le verre. Donc cela n'a rien à voir avec la lave des volcans alentour. L'artiste Lynden Over s'inspire du paysage dramatique de la Nouvelle-Zélande, de sa géologie et de sa lumière. On peut assister en direct à la réalisation de pièces de verre. Avant d'être travaillé, le verre est précuit et fondu pendant plusieurs heures dans un four dont la température s'élève à 1 300°. Puis, l'artiste dispose une boule de pâte de verre au bout d'une canne et souffle à l'intérieur pour façonner l'objet. Les techniques diffèrent selon le style des objets à créer.

Certaines créations sont exposées dans un jardin : plus de 600 sculptures de verre soufflé, dont quelques pièces de grande taille. Une petite promenade dans ces quelques arpents très soignés, autour d'un étang, parmi la féerie de ces fleurs surréalistes permet de passer un moment fort agréable. Le ciel commençant à devenir menaçant, nous avons profité de la cafétéria pour nous restaurer autour d'une tasse de thé.

Évidemment il y aussi une boutique où sont exposés verres, vases, bijoux, sculptures et évidemment nous avons cédé à la tentation !



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Le parc géothermique d'Orakei Korako


Un peu plus loin, à moins d'une demi-heure de route, se situe le site d'Orakei Korako. Un bac nous permet de traverser le fleuve Waikato, très large à cet endroit à cause d'un barrage en aval. Une agréable balade d'une heure et demie dans un univers fantastique, quasi surnaturel : mares bouillonnantes, terrasses multicolores de silice, vapeur d'eau enveloppant la végétation. Les fougères endémiques y sont présentes dans toute leur diversité, notamment la Silver Fern (Cyathea dealbata), l'espèce emblématique du pays. Le temps était à la pluie. Eh bien, loin d'être un inconvénient, cela a ajouté un côté dramatique au spectacle ! Nous avons préféré l'intimité de ce beau parc à celui très fréquenté de Wai-O-Tapu.




28
fév
28
fév

Avec plus d’un million et demi d’habitants, soit un tiers de la population néo-zélandaise, Auckland est la plus grande ville du pays, mais elle n’est plus sa capitale politique depuis 1865, au profit de Wellington, jugée plus centrale. En revanche elle en est incontestablement la capitale économique et culturelle. Elle s’est développée sur un isthme reliant la péninsule du Northland avec le reste de l’île du Nord, ce qui fait qu’elle est résolument tournée vers la mer grâce à ses baies et ports naturels, enjambés par plusieurs ponts. Sa topographie est marquée par la cinquantaine de cônes et cratères volcaniques de l’Auckland volcanic field.

Nous sommes pas attardés dans la métropole néo-zélandaise: seulement deux après-midi et deux soirées lui ont été consacrés, avant et au retour de notre circuit dans le Northland. C’est la silhouette de la Sky Tower qui donne une sorte d’identité à la ville, un peu à la manière de la Tour Eiffel pour Paris (je m’égare, je ne vais tout de même pas comparer cette ville à Paris !), mais en même temps qui signe une architecture internationale sans originalité. Kate, notre hôtesse de Taupo qui nous a dit détester cette ville, sans véritable centre, avec des autoroutes urbaines, une circulation infernale et des embouteillages monstrueux. Ce que j’ai pu vérifier au volant en subissant le comportement des automobilistes qui conduisent "à la parisienne" !

A Auckland, nous n’avons visité que le Auckland Museum pour ses collections d’art maori et polynésien. Nous nous sommes aussi baladés le soir dans le quartier de Ponsonby où nous logions et où nous avons dîné dans un restaurant japonais... On se serait cru à Tokyo! Enfin le dernier jour de notre voyage nous avons flâné dans le quartier de Devonport de l'autre côté de la baie. Du mont Victoria, on bénéficie d'une vue à 360° sur la baie, la ville et l’île volcanique de Rongitoto.



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Auckland  Museum

Perché sur une colline dans un parc, cette bâtisse néoclassique abrite des collections d'objets maoris et du monde polynésien encore plus riches que le Te Papa de Tongarewa de Wellington. La pièce maîtresse est un marae (non tapu celui-ci) abondamment décoré.


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Vue du mont Victoria sur la baie, le quartier de Devonport et l’île volcanique de Rongitoto.  
1
mars


Te Tane Mahuta, 51,5m de haut ! 

Une forêt envoûtante

Le large sentier bien entretenu s'enfonce sous les grands arbres de la sombre futaie. Le sous-bois, dense et luxuriant, est composé d'arbustes, de fougères, de mousses, de lichens et d'épiphytes. Parmi les arbres de nombreux Podocarpacées : les panneaux informatifs nous parlent de Rimu, Totara, Toatoa, Tanekaha. Tous ces noms sonnent maori, comme des marqueurs de l'endémisme. « Regarde, il y a des cocotiers partout ! », dit une petite fille dans un français parfait. Ce sont des fougères arborescentes lui répond sa maman (à les entendre rouler les r, ils sont certainement Tahitiens). Il faut dire qu'ici, elles atteignent des tailles respectables et apportent une touche de tropicalité ! Mais ce n'est rien à côté de ces géants qui dominent le tout : les kauris. Nous sommes dans la forêt de Waipoua, sur la côte ouest du Northland, à 230 km d'Auckland.

C'est une rescapée, il s'en est fallu de peu qu'elle subisse le même sort que le reste des forêts de kauris de Nouvelle-Zélande. Une déforestation intense eut lieu au XIXe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale. On estime que ces forêts du nord du pays occupaient au moins 12 000 km² au début du XIXe siècle. En 1900 il restait moins de 10 % surface forestière. Aujourd'hui seulement 4 % des forêts de kauris ont survécu, dont celle de Waipoua, protégée depuis 1952. Et quelle protection ! Des mesures strictes sont prises et nous avons été priés, avant de pénétrer dans ce sanctuaire, de procéder à un nettoyage minutieux de nos semelles. En effet le système racinaire est très fragile et sensible aux agressions biologiques extérieures.

Le Kauri (Agathis australis) est un conifère endémique du Northland, de la famille des Araucariaceae. Il n'est présent qu'au-dessous de 28° de latitude. C'est le plus grand arbre de la Nouvelle-Zélande et l'un des plus grands au monde. Autre record : les forêts de kauris sont parmi les plus anciennes qui soient, apparues à l'époque jurassique il y a quelque 130 à 155 millions d'années. Le tronc forme une immense colonne rectiligne car en croissant, l'arbre perd ses branches inférieures au profit des branches supérieures, à la recherche de la lumière, pour se développer en un houppier massif dominant les autres arbres. Il perd son écorce sous la forme d'épais copeaux irréguliers, lui procurant une protection.

A droite: le groupe des "four sisters" 
Le doyen de la forêt Te Matua Ngahere: 2 000 ans !  


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Le « père de la forêt », Te Matua Ngahere, est le doyen de la réserve de Waipoua. Un âge respectable, estimé à 2 000 ans; Mathusalem est largement battu. Mais la vedette est incontestablement, avec ses mensurations impressionnantes, Te Tane Mahuta, le « seigneur de la forêt » : 51,5 mètres de haut, un tronc de 15 m de circonférence et de 18 m de haut jusqu'à la première branche ! Ceci étant, des arbres plus anciens et plus imposants ont existé dans le passé, dont des spécimens sont exposés dans le Kauri Museum.

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Le Kauri Museum


Une balade de la forêt de Waipoua serait incomplète sans une visite de ce musée qui permet de se familiariser avec cet arbre extraordinaire. Il est situé à Matakohe, à une centaine de kilomètres plus au sud, un charmant hameau dont les bâtiments coloniaux de bois ont été restaurés avec bonheur : une école, un bureau de poste, une église, un café. Accueil souriant et francophone. On nous donne documentation détaillée, et en français ! On y apprend que le bois du kauri est un des meilleurs qui soient, car on pouvait y découper de longues et larges planches absolument sans défaut. Un bois parfait, sans nœud, facile à travailler, durable et résistant. Le bois de kauri était utilisé pour de multiples usages : construction navale, bâtiments, ponts, tonneaux, traverses de rails, étais miniers, meubles, sculptures sur bois, etc. On comprend ainsi que cette ressource fut exploitée de manière très intensive et que les forêts de kauris aient été décimées. Il y a aussi le Kauri des marais, provenant de forêts ensevelies depuis des milliers d'années, suite à des cataclysmes (jusqu'à 50 000 ans), mais dont le bois est de moindre qualité. On a fait appel à de la main-d’œuvre croate pour extraire ces arbres fossiles.

Une heure et demie nous auront été nécessaires pour explorer les collections du musée : meubles, objets sculptés, échantillons et objets en ambre, machines, reconstitution de la vie des pionniers, d'une scierie, d'une ancienne auberge entièrement en bois de kauri, spécimens de troncs très anciens, etc. Mais la pièce maîtresse reste incontestablement la gigantesque planche de bois doré de 22,5 m de long, exposée dans le Volunteers Hall.

Ce spécimen datant du XIIe siècle et abattu en 1960, n'est pas très ancien. Les cernes de croissance indiquent quelques dates de l'histoire de la Nouvelle-Zélande, dont le traité de Waitangi (1840).



Meubles et objets en bois de kauri exposés au Kauri Museum de Matakohe. 
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L'ambre de Nouvelle-Zélande.

Une section du musée est consacrée à la gomme de kauri, une résine secrétée par l'arbre. Lorsqu'une branche est cassée, la résine suinte et forme une cicatrice. La gomme forme une excroissance, durcit, puis finit par tomber au sol. Ce processus naturel a eu lieu pendant des millions d'années. La gomme de kauri est l'ambre de la Nouvelle-Zélande. Cette ressource fut exploitée par les pionniers qui l'extrayaient du sous-sol ou qui la recueillaient sur l'arbre. Les usages sont multiples : utilisée comme combustible par les maoris, puis pour produire des vernis, peintures et autres matériaux industriels. Et bien sûr, les plus belles pièces étaient sculptées et polies pour en faire des bijoux ou des objets de décoration.


La plus longue planche de bois de kauri  (22,5 m) est exposée dans le "Hall des volontaires" au Kauri Museum:

La route des kauris, modérément fréquentée, fut une de nos plus belles découvertes en Nouvelle-Zélande. C'est un des trois ou quatre lieux phares du Northland, cette péninsule de l'extrême nord du pays qui mérite un voyage à elle seule.

2
mars


Une plage de 90 miles ! C'est exagéré ! Il faudrait lire le chiffre 9 à l'envers. En réalité 60 miles, soit pas loin d'une centaine de kilomètres tout de même ! Elle occupe toute la côte ouest de la péninsule d'Aupouri, un territoire de bout du monde !

Pour y parvenir, il nous a d'abord fallu franchir par le ferry le Hokianga Harbour, une ria de 30 km de long, bordée de hautes dunes de sable doré. Le petit village d'Opononi est comme figé par le temps. Il conserve quelques maisons coloniales et d'anciennes églises de bois et offre quelques hébergements. Nous y avons passé une nuit, au terme de la route des kauris. Calme et repos assurés loin de l'agitation urbaine d'Auckland !

Opononi 
Les dunes de Hokianga Harbour 
La traversée du Hokianga Harbour 


La douce campagne verte et ondulée du Northland


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Notre maison de vacances, loin de tout, face à la mer de Tasman


Après avoir traversé une douce campagne verte et ondulée, nous arrivons à Ahipara où se situe notre hébergement. C'est une maison de vacances que les Néo-Zélandais appellent « bach ». Un havre de paix et un véritable enchantement ! Une vue exceptionnelle à 180° sur la mer de Tasman et sur les premiers kilomètres de la Ninety Mile Beach qui s'étend loin vers l'horizon. Nous avons apprécié le confort de cette grande maison, son séjour spacieux, ses deux chambres sur deux niveaux, sa cuisine entièrement équipée, sa vaste terrasse et même une excellente connexion wifi. Il faut apporter ses provisions, car les commerces les plus proches se trouvent à quinze kilomètres à Kaitaia. Une curiosité spécifique au bach néo-zélandais : nous n'avons pas été accueillis en personne par nos hôtes, ni par qui que ce soit. Je n'ai reçu qu'un courriel indiquant le moyen de se rendre au logement ainsi que le code de la serrure électronique. Il y avait juste un petit mot de bienvenue personnalisé sur une ardoise.

De la terrasse de notre bach, nous ne nous lassons pas du spectacle de cette plage interminable qui disparaît à l'horizon. Un paysage désolé et quasi désertique battu par les vagues et le vent. Sans doute est-ce la raison pour laquelle James Cook nomma cet endroit Desert Coast. Nous admirons à loisir les couleurs changeantes de la mer de Tasman. Quelques voitures circulent sur la plage à marée basse. Idée incongrue à notre avis ! Mais au milieu de l'après-midi le ciel est devenu menaçant, puis nous a déversé un déluge durant vingt-quatre heures ! Nous sommes heureux de ne pas être allés nous faire rincer au cap Reinga un bout du monde à l'extrémité nord de la péninsule et du pays!

 Notre "bach" néo-zélandais: "Escape to 90 Mile" 



4
mars

Ce dimanche la couleur du ciel est d'une tristesse à pleurer, le temps est à la pluie et celle-ci ne semble pas vouloir cesser. Rien d'autre à faire que de visiter des musées. Donc place à l'histoire du pays.

Ahipara, Kaitaia, Mangonui, Kaeo, Waipapa, Haruru, Paihia, Oipua. L'itinéraire que nous empruntons ce jour-là sur la SH10 d'Ahipara à Russel, dans l’extrémité septentrionale du pays, ne traverse que des localités à consonance maorie. En route, nous passons devant un marae, la maison commune tribale, pourvue d'un porche orné de sculptures anthropomorphes colorées. Le lieu étant tapu, probablement dédié à un ancêtre communautaire, nous nous abstiendrons de photographier. Nous sommes réellement en terre maorie.

Il est frappant de constater lorsque l'on circule sur les routes néo-zélandaises, le nombre de toponymes d'origine maorie que l'on rencontre et c'est encore plus vrai dans le Northland. Une singularité dans un pays anglo-saxon. Les deux langues, l'anglais et le maori, cohabitent un peu partout dans l'espace public, que ce soit sur les panneaux explicatifs des musées ou des parcs nationaux, dans les services publics ou sur les routes. Il y aurait donc une vraie volonté de la part des pouvoirs publics de redonner toute sa place à la culture maorie dans le pays. Il est fréquent de voir sur une place, un quai, un front de mer ou devant un bâtiment public, des sculptures sur bois zoomorphes (oiseaux, serpents...) ou anthropomorphes, accompagnés de motifs d’entrelacs et de spirales. Nombreux sont les tiki , représentations d'ancêtres divinisés, offrant une physionomie déroutante : tête surdimensionnée, gros yeux, très large bouche, langue outrageusement tirée, tout cela étant destiné à défier l'adversaire potentiel.


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Kerikeri



Premier arrêt dans un village de charme à l'ambiance bucolique, très anglaise par ses jardins, ses arbres et ses vergers. Un peu au nord du village, Stone Store, le plus ancien bâtiment en pierre du pays, se mire dans le pittoresque estuaire de la Kerikeri River. Il servait d'entrepôt à la Kerikeri Mission Station, une des plus anciennes colonies du pays. Cependant les horaires d'ouverture ne nous permettront pas de faire la visite guidée du musée de la Mission House, le plus ancien bâtiment colonial de Nouvelle-Zélande. Oui, tout est « le plus ancien » par ici !

Stone Store et Kerikeri Mission Station


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Waitangi

Non loin de là, se trouve le petit village maori de Waitangi, à proximité de Paihia. C'est un haut lieu de l'histoire de la Nation néo-zélandaise, puisque c'est ici que fut signé le 6 février 1840 le traité entre les chefs des tribus maories et la Couronne britannique. Après avoir franchi l'estuaire de la Waitangi River par un pont à voie unique, on accède au site de Waitangi Treaty Grounds, lieu de la signature du traité. C'est à la fois un mémorial et un musée.


Un chef d'œuvre d’ambiguïté diplomatique.

Hâtivement préparé, mal négocié, le traité de Waitangi a souffert d'une interprétation contradictoire entre ses deux versions, l'une rédigée en anglais, l'autre en maori. Or les deux versions ne correspondent pas exactement entre elles, de sorte que ce traité devint inapplicable et fut âprement contesté par les Maoris. La question cruciale était celle de la propriété de la terre. En échange de la reconnaissance de la souveraineté de la Couronne britannique, le texte reconnaissait aux tribus maories la « possession pleine et exclusive de leurs terres, forêts, pêcheries et autres propriétés » et leur garantissait les mêmes droits que les sujets de Sa Majesté. Mais devant la pression de la New Zealand Company et des colons toujours plus nombreux, les droits des Maoris furent bafoués. Ceux-ci furent de plus en plus enclins à refuser de vendre leurs terres et un conflit larvé se transforma en véritables batailles rangées durant les quatre guerres de 1845 à 1872 appelées Maori wars, qui affectèrent l'île du Nord jusqu'à la défaite des Maoris. Le traité finit par tomber dans l'oubli.

Malgré les vicissitudes de l'histoire de ce traité, l'État néo-zélandais a fait du 6 février une fête nationale, le Waitangi Day. Par ailleurs en 1975, le gouvernement a instauré le tribunal de Waitangi, qui statue sur les litiges fonciers opposant les descendants des colons spoliateurs, les Pakehas, et des Maoris dépossédés depuis 1840.


Ce tableau exposé au musée de Waitangi montre les représentants des deux parties signataires du traité. L'artiste y montre les discussions véhémentes entre les chefs maoris, rivalisant d'éloquence, mais se méfiant les uns des autres.

La rencontre (musée de Waitangi)


Les salles du tout nouveau musée (2016) montrent à travers divers documents, l'histoire de ce traité et des relations entre Pakehas (Néo-Zélandais d'origine européenne) et Maoris, dont la coexistence n'a pas souvent été harmonieuse. C'est en quelque sorte une fresque historique de la construction de la Nation néo-zélandaise et une vraie réussite muséographique.

Sur une vaste pelouse à l'anglaise se trouve Treaty House, résidence du premier représentant de la Couronne britannique en Nouvelle-Zélande, datant des années 1830. Malgré ce nom et la présence d'une copie de l'accord diplomatique, ce n'est pas dans cette belle maison coloniale que le traité de Waitangi fut signé, mais à l'extérieur. L'emplacement est marqué par un mât portant des trois drapeaux successifs de la Nouvelle-Zélande (drapeau des Tribus Unies de Nouvelle-Zélande, Union Jack, drapeau actuel).

A proximité a été érigée en 1940, la maison commune Te Whare Runanga, pour commémorer le centenaire du traité et célébrer la participation des Maoris à la fondation de la Nation. Si elle est conçue à la manière d'un marae traditionnel, elle n'est identifiée à aucun ancêtre tribal particulier, mais représente l'unité des tribus maories. L'intérieur est une remarquable galerie d'art maori où les sculptures de bois évoquent les ancêtres et les styles des principales tribus. Symboliquement situés l'un près de l'autre, ces deux édifices sont censés témoigner du double héritage culturel dans la construction de la Nation néo-zélandaise.



Double héritage culturel de la Nouvelle-Zélande, Treaty House et Te Whare Runanga, symboliquement situés l'un près de l'autre.


Sur la plage en contrebas, sont exposées deux impressionnantes pirogues de guerre rituelles. La plus grande, baptisée... euh… Ngātokimatawhaorua (ouf!) du nom de l'embarcation du chef légendaire Kupe, mesure 35 mètres de long, pèse 6 tonnes à sec et nécessite pas moins de 76 pagayeurs ! C'est la plus grande pirogue de guerre jamais construite.


Cette gigantesque pirogue de guerre rituelle exposée fait l'objet d'une grande vénération de la part des visiteurs maoris.  

En cours de visite, nous sommes conviés devant Te Whare Runanga pour un spectacle de chants et de danses donné par une petite troupe maorie en tenue traditionnelle. Nos hôtes nous accueillent par un chœur de femmes. Puis un « guerrier » manie une massue qu'il confie à l'un des visiteurs pour signifier nos intentions pacifiques. Après nous être déchaussés en signe de respect, nous pénétrons dans la maison commune. S'ensuivent une série de chants et de danses. Certes la qualité musicale est ce qu'elle est, cependant on ne peut qu'être admiratif devant l'énergique exécution du haka, la danse guerrière rituelle, par ces jeunes danseurs. Tout le corps est mobilisé : les jambes, les bras, les yeux, les mains jusqu'à l'extrémité des doigts et même la langue, d'une longueur impressionnante ! L'adversaire ne peut qu'être effrayé ! Ce spectacle est évidemment conçu pour les touristes, mais nous avons pu apprécier les échanges sympathiques avec les artistes après le spectacle.



4
mars

Bay of Islands fut notre ultime étape avant le retour vers Auckland et l'aéroport. Cette étape terminait en beauté notre périple néo-zélandais, car malgré les menaces du ciel, nous avons pu finalement bénéficier d'un bel ensoleillement après deux jours de pluie quasi continuelle.

La Baie des îles, une sorte d'éden

Cette baie aux multiples nuances de bleu est un enchantement ! Elle est constellée de quelque cent-cinquante îles ou îlots et c'est évidemment pour cette raison que James Cook, premier Européen à y débarquer, la baptisa Bay of Islands. C'est l'une des nombreuses baies ou « ports » (Hokianga Harbour, Whaganrei Harbour) de la côte du Northland, chantournée par l'action de la remontée des eaux marines, il y a environ dix mille ans, ne laissant émerger que les sommets d'anciennes montagnes. Une configuration qui accentue l'ambiance maritime et adoucit le climat. En effet, située au niveau du 35e parallèle, cette région bénéficie d'un climat tempéré océanique de nuance subtropicale. Les étés y sont donc chauds et ensoleillés, les hivers très doux et la végétation luxuriante. Une mangrove occupe même certaines anses.

Un lieu chargé d'histoire.

C'est ici que s'établit le berceau de la Nation néo-zélandaise. C'est en effet sur ces rivages qu'accostèrent, bien avant Cook (1769) et Marion Dufresne (1772), les premières pirogues maories il y a environ un millier d'années et que leurs occupants construisirent les premiers villages, comme Kororareka qui deviendra plus tard Russel lors de la colonisation britannique.

Le village de Russell et la Baie des Îles , vus de la colline historique de Flagsatff Hill


La plus ancienne église du pays 

Nous avons choisi Russell comme lieu de séjour, une charmante petite localité historique où de vieilles maisons de bois s'alignent sur le front de mer et s’égrènent sur les collines. Ces demeures cossues qui témoignent discrètement de l'aisance de leurs propriétaires ne laissent supposer que cet ancien port fut au début du XIXe siècle un lieu de débauche, un bouge. Certains missionnaires ont même, eux aussi, failli à leur « mission » en se détournant du droit chemin ! Pompallier House témoigne du premier évêque d'Auckland, d'origine française, qui y installa une mission en 1838.

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De très nombreux de visiteurs arpentent les rues du village, mais le soir venu, le calme est de retour jusqu'au lendemain matin, tout ce petit monde s’en retournant vers Paihia par le ferry. Il est donc très agréable de se balader sur le front de mer et d'admirer le coucher de soleil, dans une ambiance quasi insulaire. Nous sommes aussi montés à Flagsatff Hill, une colline historique d'où l'on embrasse une vue étendue sur la baie.


L'hôtel "historique" Duke of Marlborough où nous avons logé


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Une merveilleuse croisière

En début d'après-midi nous attendons le catamaran pour une exploration de la baie. On nous assure avoir 90% de chance d'observer des cétacés. Sur la jetée, des gamins et gamines débordant d'énergie s'adonnent aux joies de la plongée dans les eaux du port, malgré l'interdiction affichée ! Ils avaient participé le matin-même à des compétitions scolaires; aussi une certaine bienveillance leur fut accordée. Notre catamaran, arrive avec une précision horaire digne d'un Shinkansen. Il n'y a qu'une vingtaine de croisiéristes à bord. La croisière va durer quatre heures.


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Naviguer à l'intérieur de la baie, c'est le meilleur moyen de découvrir les îles, dans leur diversité, toutes plus pittoresques les unes que les autres, tantôt minuscules amas de rochers, tantôt hautes terres ondulées couvertes de forêts. Cela permet aussi d’admirer la multiplicité des paysages côtiers : une anse discrète, une plage immaculée, un promontoire rocheux où s'accroche une végétation luxuriante, tout cela sous un ciel méditerranéen.


Nuages menaçants? L'état du ciel change rapidement en Nouvelle-Zélande 


Nous naviguons à vive allure entre les îles, quand soudain le catamaran réduit sa vitesse. Le capitaine nous fait une annonce que j'ai de la peine à comprendre du fait de son fort accent, et ce malgré plus d'un mois passé dans le pays. Les passagers se précipitent à tribord. Qu'y a-t-il donc à voir ? Je sors mes jumelles. C'est alors que je distingue nettement au loin un groupe de dauphins sortir de l'eau puis s'enfoncer dans les flots. Notre bateau ralentit encore et s'approche discrètement ; je devrais dire que ce sont plutôt les animaux qui, curieux, s'approchent de nous. Durant plus d'une demi-heure nous assistons au ballet de ces cétacés autour de notre embarcation. Puis le capitaine nous enjoint de nous placer à la poupe et remet les gaz. C'est alors que nos nouveaux compagnons, poursuivant le catamaran, nous offrent un spectacle inouï en effectuant une série de sauts prodigieux. Sans doute une manière de nous saluer ! Un spectacle que je n'avais pas vu depuis bien longtemps !


L'autre temps fort de cette croisière fut le fameux « Hole in the Rock », l'ultime îlot rocheux situé à l'extrémité de la péninsule de Russel, face à l'océan dont il subit les assauts. C'est sans doute ce qui explique qu'il soit percé à sa base et c'est ce qui en fait l'attraction. En effet les puissants moteurs du catamaran vont contrer les flots tumultueux afin de lui permettre de traverser de part en part cette étroite cavité. Sensation forte garantie ! On peut remarquer les stalactites qui pendent de la voûte naturelle. Puis notre capitaine, sans doute désireux de montrer son talent de navigateur expérimenté, nous offre une seconde traversée ! Évidemment cette expérience n'aurait pas lieu en cas de mauvais temps.


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La croisière se terminera par un barbecue sous forme de buffet sur la plage de Otehei Bay, dans l'île Urupukapuka, la plus grande de la baie. Mais avant cela, deux options s'offrent à nous : baignade ou courte randonnée en boucle vers un petit sommet. Nous opterons pour ce dernier, du haut duquel on découvrira un panorama de toute beauté par une chaude lumière de fin d'après-midi .

Un arbre endémique: le Podocarpus totara 
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Avec la croisière sur le Doubtfull Sound dans l'île du Sud, celle-ci sera un des meilleurs moments de notre voyage ! Évidemment par mauvais temps, nous aurions été moins enthousiaste. L'équipage réduit à deux jeunes hôtesses très souriantes et au capitaine, fut très professionnel et aux petits soins. Ayant constaté que je n'ai pas compris un commentaire du capitaine, une des hôtesses me donne gentiment des précisions, puis m'ayant demandé ma nationalité, me dit qu'elle connait bien Lyon pour y avoir séjourné. Et d'ajouter : « j'ai adoré la France! ». Ah bon ? Ce n'est pas la première fois que des Kiwis disent connaître notre pays ou être francophiles (la lamentable « affaire » du Rainbow Warrior en 1979 semble oubliée). Ce ne sera pas la dernière fois non plus, car après avoir débarqué et nous être rendus dans une boutique pour acheter des cadeaux à nos petits-enfants, le commerçant, nous ayant entendu converser, s'adresse à nous en français et nous dit avoir vécu quelques années à Perpignan ! Le monde est petit !

Paysages côtiers le long de la  "Russell Road"

1) L'accueil très courtois et convivial des Kiwis et leur sens de l'humour

2) L'organisation très huilée des activités touristiques

3) L'aménagement et les équipements des parcs nationaux et des sentiers de randonnée

4) L'information délivrée au voyageur : i-Sites, bureaux du DoC, réceptions des hôtels

5) La qualité du réseau routier (cependant il n'est pas toujours aisé de faire un arrêt-photo)

6) La qualité des hébergements et leur propreté impeccable

7) La propreté des villes et des campagnes, à de rares exceptions près

8) La variété des paysages et des écosystèmes et l'endémisme insulaire (les kauris, quelle découverte !)

9) L'ambiance de bout du monde en certains lieux.

10) Revoir certains sites comme le lac Tekapo et en découvrir d'autres



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Un seul inconvénient, hormis l'aléa climatique: c'est LOOOooin !!



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Sécheresse du Canterbury aux abords du lac Tekapo et exubérance végétale autour de ce lac petit paisible de la côte ouest
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Fougères arborescentes