Parce qu'il faut bien une fin... ! Dernier jour de visite: je me lève et déjeune avec mes roomies, deux australiens dont un qui s'apprête à faire un tatouage dans la journée ( Buenos Aires est réputé pour faire de bons tatouages à des prix raisonnables ; j'ai une vague idée de tatouage depuis 6 ou 7 ans mais je n'ai pas osé sauté le pas !), et une Californienne. Le petit déjeuner de l'auberge America del Sur, pour 200 pesos et servi jusqu'à 11h, est vraiment délicieux et peut aller jusqu'à remplacer le repas du midi si vous n'êtes pas un gros mangeur en voyage.
Après avoir réalisé le check-in de mon avion et réservé par internet mon billet de bus Tienda Leon à rejoindre à 30min à pied de mon auberge au Terminal Puerto Madero, je pars pour le free tour proposé à 11h sur le thème du centre-ville. Il se trouve que je suis toute seule, alors le guide entame sa conversation en argentin. Oui, je dis bien conversation, car il ne racontera pas grand chose d'historique pendant la visite. On commence par se diriger vers l'avenida de Mayo où une manifestation pacifique a lieu: en effet, la partie des porteños aux revenus modestes ou sans travail rappelle au nouveau gouvernement, peroniste/socialiste, mis en place le lendemain, au 10 décembre, à la suite du gouvernement de Mauricio Macri aux allures libérales, que s'ils ont voté pour ce parti, ils en attendent à présent les promesses et résultats annoncés lors des campagnes d'élection.
La visite se poursuit à l'intérieur du Café Tortoni, un des plus vieux cafés de Buenos Aires et connu pour ses spectacles de Tango et sa fréquentation reconnue d'artistes telle que Jorge Luis Borges, où le guide fait la connaissance d'une maman brésilienne et de sa fille qui poursuivent alors la visite avec nous. Comme la maman connaît bien la ville, le guide décide de changer l'orientation de la visite en se dirigeant vers le congrès en passant par l'obélisque, puis en se dirigeant vers le palais de l'eau aux influences architecturales parisiennes et en terminant à l'Ateneo, une bibliothèque au fonctionnement des plus normales mais à l'allure d'amphithéatre luxueux avec un café/restaurant à l'endroit de la scène.
Nous faisons quelques photos avec Gisèle, la brésilienne de 23 ans qui accompagne sa maman Béatrice, adorable, puis après avoir donné une colaboración au guide, nous nous séparons et je me dirige alors vers le magnifique Teatro Colon aux influences encore une fois très européennes. La visite classique de 50min à 1000 pesos (~15€) me decourage un peu, alors je continue mon chemin jusqu'à la Plaza de Mayo où se situe la Casa Rosada, la maison présidentielle.
Après cette visite du centre-ville, je retourne à l'auberge, prépare mes affaires pour le retour, me repose un peu puis rejoins, vers 21h, Angelina, Angie, l'argentine que j'ai rencontré à Iguazu et pour qui j'ai eu un gros coup de coeur amical 😊 ! On dîne au restaurant El Federal, où je mange un lomo jugoso à tomber par terre ; la viande est tendre et nous rions et passons du coq à l'âne dans les conversations avec Angie qui a repris son rythme très animé de porteña (habitant de Buenos Aires) ; tout est parfait pour passer une dernière soirée et clore ce voyage intense et aux couleurs et souvenirs multiples !
Retour à l'auberge, petit pincement au coeur et sentiment étrange de fin de voyage, mais également heureuse de retourner en France, revoir ma famille, mes amis et... Retrouver mon petit confort, je l'avoue ! Et mettre un pantalon qui n'est pas détendu ou troué, youpi.
Après 32h de trajet, dont un taxi, 25min à pied, 30min d'attente, un bus de 50min, un premier aéroport avec 4h de démarche et d'attente où j'accompagne une petite dame de 80ans, Anne-Marie, adorable et dynamique, un vol de 11h, une escale de 4h, un autre vol d'1h30 occupé par des fous rires avec mon voisin de siège anglais, une navette de 45min, 20min à pied à Nantes où la pluie et le vent m'accueillent et trempent toutes mes affaires et 10min de bus, j'arrive alors chez moi, me fais à manger devant la série The Crown et m'effondre dans mon lit, le corps fatigué mais la tête pleine de souvenirs, de paysages colorés et d'énergie solaire.
Afin de terminer ce carnet de voyage, voici un résumé de quelques informations que j'ai retenu sur l'Argentine, issues de mon expérience empirique et que je n'oserais affirmer comme vérité générale. Ce blog n'ayant pas une vocation politique mais informative et touristique, ces idées sont bien évidemment raccourcies, simplifiées, exposées de manière neutres suite à des retours et témoignages de différentes personnes autochtones croisees sur mon chemin, et pourraient être pour certaines confuses ou erronées, je m'en excuse d'avance, n'hésitez pas à me corriger dans les commentaires si c'est le cas.
L'Argentine a fait parti des plus grandes puissances mondiales au début du XXeme siècle. Elle est constituée de nombreuses richesses naturelles et à l'origine de nombreuses idées. La succession de gouvernements et d'événements a hélas contribué à sa dévaluation où le taux d'inflation dépasse aujourd'hui les 50% et la valeur du pesos est au plus bas, alors que les prix stagnent ou augmentent, ce qui rend le coût de la vie de plus en plus compliqué que ce soit à l'intérieur du pays comme à l'extérieur. Seulement 30% de la population détient la majorité du PIB et un niveau de vie abordable ce qui marque clairement les inégalités sociales chaque année un peu plus approfondies et qui pèsent sur la population active au niveau de vie medium à qui l'on demande toujours un peu plus d'impôts pour reequilibrer les deficit. Le gouvernement, peroniste depuis des années, a été pendant 4 ans à droite avec une volonté plus libérale à la suite d'une impopularité de son chef d'État Christina Fernandez de Kirchner, mais les promesses de la campagne de Mauricio Macri n'ayant pas été satisfaites, le gouvernement central en accord avec le gouvernement peroniste est élu cette année, et la population semble partagée entre espoir de plus d'aides/de pouvoir d'achat/ d'offres d'emploi/ de développement de projets/ d'ouverture sur le monde et désespoir de leur valeur monétaire.
De nombreux mouvements se battent un peu plus pour les droits de la femme et il semble que bien que certaines actions tendent à effrayer la gente masculine les moeurs avancent et évoluent.
Le côté latin des argentins se fait ressentir par leur côté social, leur relativisme face à l'espace, la patience, la distance, le temps et la gravité des choses ; ils rassurent, ne se pressent pas comme on se presse en Europe et gardent cependant ce dynamisme que l'on connaît dans les grandes villes. Ils s'intéressent à beaucoup de sujets, sont modestes, intéressants, gentils. Ils me font penser aux europeens de manière générale. Personnellement j'ai eu beaucoup de feeling avec nombre d'entre eux, ils ont vraiment une buena onda, mais je pense que ça peut se generaliser à l'esprit latino américain, s'accompagnant d'un caractère bien trempé que l'on associe souvent au caractère latin, che ! Enfin les argentins aiment leur pays, ils en sont fiers et se désolent de leur situation économique qui freine la qualité de vie de ce magnifique territoire.
Les hôpitaux et les soins sont de bonne qualité.
La nourriture est délicieuse et souvent de bonne qualité également, mais évitez l'eau du robinet en dehors de la Patagonie, ainsi que la nourriture dans les marchés ambulants et la cuisine très grasse comme les empanadas frits. Les repas dans les bus à longue distance ne sont également pas un festin pour l'estomac. Si vous souhaitez manger d'excellents empanadas, Salta is the place to be ! Et pour un bon asado, c'est Buenos Aires qui est recommandé. Pour les adeptes du vin, la région de Mendoza et un cépage Malbec sont conseillés.
Il est de coutume lorsque le service est bon de laisser 10% de pourboire lorsqu'il n'est pas compris dans l'addition ; en général cela revient à peu puisque le pesos est faible et que le prix des repas n'est pas excessif, il est donc conseillé de ne pas déroger à cette règle.
La vie dans l'hémisphère Nord de l'Argentine est très bon marché quand l'on vient d'Europe ou d'Amérique du Nord. La Patagonie a des prix plus ou moins similaires à l'Europe.
La qualité des transports, des bus et des sanitaires publics est remarquable. Les transports sont de manière générale bon marché à part les avions internes dont les prix montent vite et les vols peuvent être décalés en cas de grève, attention à ne pas prévoir des timing trop serrés lors de vos voyages si vous avez des avions à prendre.
Sécurité : je suis arrivée à la fin des élections présidentielle en Argentine, dans une période où la Bolivie et le Chili sont en guerre civile contre un état répressif avec une situation monétaire en crise. Cependant, la situation en Argentine est calme et pacifiste. Je suis peut être restée dans une bulle, il est vrai que je suis restée dans les coins touristiques et recommandés, mais je ne me suis vraiment sentie en insécurité nulle part ! Bien sûr il faut faire attention à son sac comme partout et éviter les longues randonnées ou les marches nocturnes à la fermeture des bars seul, mais j'ai envie de dire comme partout ; oui, les traqueurs existent, mais l'Argentine est vraiment safe si vous agissez discrètement et correctement. Vraiment safe et rassurante pour un premier voyage hors Europe.
Impression générale: j'avoue que je ne me suis pas sentie en Argentine une fois arrivée à Buenos Aires mais plutôt une fois arrivee à Iguazu. Les grandes villes ne sont pas les plus belles villes que j'ai vu ; même si elles disposent de jolis endroits et monuments, le caractère récent de l'architecture et la pauvreté de certains endroits se fait ressentir ; cependant, en terme de paysages, de soleil, d'espaces purs, d'énergie positive, de chaleur humaine (en dépit de quelques exceptions) l'Argentine est incroyable. Incroyable... Je dirais qu'on peut y trouver presque 10 pays en un, où l'on passe des plaines aux montagnes arides à la ville aux cascades aux lacs aux montagnes enneigées aux déserts de roche aux montagnes colorées aux glaciers.... Et j'en passe. Ce pays est exceptionnel et regorge de richesses, de parcs naturels immenses et magnifiques, heureusement préservés. Il rappelle à quel point la nature est magnifique, à quel point nous sommes minuscule face à elle, à quel point elle nous fait du bien, à quel point il est important que nous la respections.
Merci à toutes et à tous de vous être intéressés à mon aventure et de m'avoir lue, j'espère que quelques une de mes expériences auront pu vous servir, vous renseigner ou vous donner envie de partir à votre tour sur cette terre de beauté, de chaleur, de vent, de caractère et de passion.
Vete a Argentina, y llevate la buena onda. 💛🌞
Café Tortoni Centro y CongresoPalacio del AguaEl AteneoTeatro ColónPlaza de Mayo y Casa Rosada