« Toute ma vie, je me suis voué à cette lutte du peuple africain, a-t-il déclaré. Je me suis battu contre la domination blanche et je me suis battu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle tout le monde vivrait en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et voir se réaliser. Mais s’il le faut, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »
Court extrait de la plaidoirie (qui a duré plus de 4 heures) de Nelson Mandela, lors du procès de Rivonia en 1964
Nous partons pour Lilies Leaf, un haut lieu de la lutte contre l’apartheid. Nelson Mandela y avait une couverture et était jardinier et cuisinier pour une famille juive sous un faux nom. Il coordonnait clandestinement la branche armée de l’ANC, l’Umkhonto we Sizwe.
Leur groupe se rencontrait régulièrement et, devant le peu de résultats des actions de l’ANC dans la lutte contre l’apartheid, avait décidé de s’attaquer aux institutions : destruction de pylônes électriques, incendie, armer des militant.es.
Le 6 juillet 1963, le groupe devait décider des orientations de leurs futures actions mais ils n’ont pas réussi à s’entendre. Les membres en étaient aussi arrivés à la conclusion que ce lieu n’était plus sûr, ce devait donc être leur dernier rendez-vous à la ferme. Ils ont donc convenu de se revoir le 11 juillet pour prendre une décision finale. Le 11 juillet 1963, une dizaine de policiers et un chien, camouflés dans une camionnette de blanchisserie ont envahi Lilies Farm et ont arrêté tout le monde. Certains des membres ont réussi à s’enfuir plus tard de la prison. Cette arrestation a conduit au procès de Rivonia qui a condamné Mandela à la prison à vie ainsi que plusieurs autres membres du groupe.
« Le procès de Rivonia eut lieu entre octobre 1963 et juin 1964 en Afrique du Sud devant la haute cour du Transvaal. Il impliquait une dizaine de dirigeants d’Umkhonto we Sizwe, branche militaire du Congrès national africain (ANC), jugés pour 221 actes de sabotage. Ces dirigeants étaient Nelson Mandela, Walter Sisulu, Ahmed Kathrada, Govan Mbeki, Dennis Goldberg, Raymon Mhlaba, Lionel Bernstein, James Kantor, Elias Motsoaledi et Andrew Mlangeni. Les faits reprochés sont : sabotage, destruction de biens (tous deux passibles de la peine de mort), violation de la loi sur l’interdiction du communisme. Le 12 juin 1964, Mandela, Sisulu, Mbeki, Motsoaledi, Mlangeni, et Goldberg sont finalement reconnus coupables et condamnés à la prison à vie. » Wikipedia
Cette visite a été très instructive et émouvante. C’est frappant de constater que les militants et les militantes de ce groupe étaient noirs, blancs, jaunes... Les manifestations réunissaient des gens de tous les groupes composant l’Afrique du Sud, de toutes les classes sociales.
Après cette visite, nous nous sommes arrêtés à la place Nelson Mandela tout près d’un grand centre commercial, très moderne. Autant nous sommes étonnés par le fait qu’il n’y a personne dans les rues, autant il faut visiter ces centres pour comprendre comment vivent les personnes de ce pays. On y retrouve des cinémas, des restaurants, des centres sportifs. Nous y étions un jour férié mais autrement il parait que c’est très animé.
Pour visiter Soweto (South-West Township), nous aurons un guide qui y demeure, Linda. Il a appris le français pour devenir guide. Avec le soutien du gouvernement démocratique, les familles qui commencent peuvent avoir une petite maison de 4 pièces, électricité et toilette intérieure.
Certains quartiers de Soweto logent des personnes de classes moyennes aisées : Beverly Hills et Orlando. Sur une des rues, deux maisons célèbres où ont habité deux récipiendaires du prix Nobel de la Paix : Archevêque Desmond Tutu et Nelson Mandela.
Louis a remarqué que plusieurs personnes portent un t-shirt avec l’inscription « So we too », un clin d’œil au « Yes we can » de Barak Obama.
Après le dîner où nous aurons un spectacle de bottes de caoutchouc.
Nous partons à pied pour voir les lieux où un jeune étudiant, Hector Peterson, a été tué par les policiers lors d’une marche de protestation contre l’établissement de la seule langue afrikaans comme langue à l’école, le 16 juin 1976. Cet événement a été le déclencheur d’une nouvelle mobilisation qui s’est étendue à l’échelle internationale dans la lutte à l’apartheid.
Le jeune homme qui a porté secours à en l’amenant à la clinique est devenu un héros mais il est disparu peu après et l’on ne sait pas s’il est toujours vivant.
Après cette visite, nous retournons à l’hôtel. Nous aurons un souper d’adieu car notre guide Daniel et notre chauffeur Ditto nous quittent demain. Nous les avons vraiment apprécié tous les deux.