C'est parti pour la grande visite de Hampi, où environ 80 édifices subsistent, la cité ancienne s'étandant ur près de 40 km². Hampi aura été une des grandes villes du monde en son temps, avant les batailles avec les musulmans venus du nord.
Le premier arrêt est pour un Ganesh monolithique. On apprend que les statues, objets de prière des hindous, se retrouvent délaissées dès qu'elles sont abimées. Pas étonnant donc que les sites dépérissent après les batailles qui ont eu lieu.
On voit aussi comment la taille des pierres était réalisée pour avoir des coupes droites. Quelques trous alignés sont taillés, puis des morceaux de bois sont enfichés. Il reste à mettre de l'eau, le bois gonfle alors, et cela finit par fendre la roche. D'où les coupes plutôt droites observées, et les entailles sur le bord de certaines pierres.
Au long de cette première balades, plusieurs temples sont répartis sur les rochers. Au loin la vue sur la rivière et le temple jain en contrebas, toujours en activité. On entent la musique depuis notre position.
Nous pénétrons dans le temple jain Virupashka. A l'entrée, moyennant quelques roupies, un éléphant bénit les gens qui le souhaitent.
Dans le temple, des sculptures assez fines et des alcôves pour la prière. Dans un petit recoin, un trou dans le mur permet de former en ombre le gopuram monumental de l'entrée, inversé. Toucher son sommet porterait bonheur...
On voit également, dans les endroits protégés comme les plafonds, des peintures encore existantes.
Et partout dans le temple, des singes qui escaladent, chapardent de la nourriture, jouent avec un bout de tissu ou se chamaillent.
Puis nous enchainons avec une belle balade sur les bords de la rivière. De loin en loin, des temples plus ou moins bien conservés. On arrive sur une allée bordée de colonnes, où du monde se balade ou prie.
Juste après, on fait une séance photo avec des enfants, toujours aussi avenants avec nous. Le plus drôle, c'est d'abord la pose très sérieuse, puis ensuite une fois qu'on leur montre le résultat, tout le monde rigole. Les parents se joignent à la rigolade, et on échange quelques mots. Répéter les prénoms reste vraiment marrant, car c'est aussi dur pour eux que pour nous ! Surtout Guillaume, ils ont tous un mal fou...
Juste après, dans la micro boutique, on se prend un chai et un café. Et un petit beignet : un piment entouré de friture... On essaie, notre guide nous promettant que ce n'est pas pimenté tant qu'on ne croque pas le piment, et c'est bien le cas. Ouf !
On poursuit la balade tranquillement vers le temple suivant. Il y a des sculptures à même le sol, des édifices pas restaurés qui sont dans leur jus mais qui permettent de voir la construction en brique en dessous. Un portique se révèle être une balance. Chaque année, le roi offrait aux pauvres son poids en or...
Puis c'est le grand temple Vitthala. C'est un des avatars de Vishnu. Les sculptures y sont belles, et le char à l'entrée, en pierre, est monumental.
Des grandes zones avec des colonnes sont dédiées à la musique et à la chanson. Les colonnes sont de hauteur et de diamètre différents, et chaque ensemble en comprend un nombre varié. En tapant dessus, cela poduit de la musique avec des notes différentes. On comprend donc le pourquoi de cette architecture singulière, qui n'est pas régulière. Mais avec un objectif précis !
Une petite sculpture est assez étonnante : en 1 sculpture, on trouve plusieurs animaux, selon comment on le regarde ou quelle partie on masque avec la main. Surprenant d'ingéniosité.
Puis nous prenons la grande allée, qui regroupait en son temps les marchands. Elle fait 40m de large et 1km de long... La pluie se joint à nous pendant cette petite marche. Sur le chemin, un grand bassin assez bien restauré.
Puis arrêt aux bains de la reine. Pas mal comme piscine privative ! On voit l'influence islamique dans l'architecture. D'un côté arrive l'eau fraiche, et l'eau souillée repart d'un autre. Tout comme aujourd'hui, l'eau courante reste un luxe...
Puis nous allons au temple Hazararama. Encore moult sculptures... A l'intérieur, 4 colonnes noires, réalisées en basalt.
Vient ensuite le complexe royal. Il n'en reste pas grand chose sinon au sol, ainsi qu'un gigantesque bassin. On voit bien l'aqueduc qui l'alimentait. Les panoramas sont magnifiques, les murs en pierre impressionnants. On mesure l'ampleur de la ville et ce que cela devait être... Cette partie, contrairement à la zone religieuse, était réservée aux nobles et à leur cour.
Puis un arrêt au Lotus Mahal, magnifique édifice aux perspectives très réussies. Les frontons sont encore richement sculptés.
Puis viennent les étables des éléphants. D'un côté leurs étables, de l'autre la zone dédiée aux cornacs. C'est certes plus puissant, mais sacrément plus encombrant que les chevaux... En tout cas on mesure la vénération dont ils devaient bénéficier, car leurs étables sont richement sculptées et décorées...
Puis vient la statue de Narashima, grande sculpture monolitique de plus de 6m, partiellement détruite.
On finit par le temple Badivinlinga, un grand lingam sur une étendue d'eau (que l'on entend d'ailleurs couler sous nos pieds). Un homme assis à l'entrée assure une prière pour les visiteurs, et il fait ça depuis...40 ans. Le lingam à l'intéreur est le plus grand du Karnataka.
C'est la fin de cette belle journée. On aura marché près de 10km aujourd'hui, pour découvrir une zone impressionnante de richesse et de grandeur. Redécouverte récemment, elle a déjà été pas mal restaurée. La balade à pieds apporte aussi un certain calme, loin de l'agitation habituelle ici.