Ça y est on a quitté les plages ! Direction le parc national de Khao Sok qui se trouve plus au nord dans la province de Surat Thani, c'est la plus grande zone de forêt tropicale primaire du sud de la Thaïlande, à 1000m d'altitude, et c'est la zone la plus pluvieuse de toute la Thaïlande (ouf la météo annonce du beau).
Le parc national de Khao Sok est célèbre pour la fleur de bua phut (Rafflesia kerrii), la plus grande fleur du monde qui peut atteindre 90 cm de diamètre pour 7 kg ! Mais elle ne pousse qu’à certain endroit du parc qui fait plus de 740 km2.
Au programme des animaux qu'on pourrait apercevoir : le tapir malais, l'éléphant d'Asie, le tigre (oui oui des vrais tigres en liberté), des cerfs (sambar, souris, ou aboyant), des ours, des porcs-épics, des gaurs (gros bovidés), le banteng, le serou, le sanglier, des singes (macaque à queue de cochon, langur, gibbon à la main blanche), des écureuils, des insectes (à foison),... enfin plein de bestioles ... if lucky (comme ils disent ici) !
Pour entrer dans le parc, il faut s'acquitter du droit d'entrée (pas donné) et deux ballades sont possibles sur des pistes bien dégagées. Elles permettent d'accéder à quelques cascades et de voir quelques animaux (on aperçoit quelques singes) mais pour aller plus loin : guide obligatoire. On opte finalement pour l'option deux jours de rando avec nuit dans la jungle ! Nous préparons donc les sacs à dos pour une nuit à la belle étoile (pantalon et pull manches longues, frontale, répulsif moustiques) et rechaussons nos chaussures de marches (oubliées au fond du sac depuis plusieurs semaines).
Notre guide passe nous prendre à la guesthouse à 9h, on paye le fee à l'entrée du parc et c'est parti ! Après un briefing sur les plantes et animaux dangereux et le rabâchage qu’il ne faut rien toucher dans le parc, nous débutons, sur une piste puis un gros sentier puis nous passons sur un petit sentier comme dirait Gaspard.
Et là, première surprise : nous apercevons bien cachés en haut des arbres, des singes à tête blanche, le Langur.
L'itinéraire n'est pas très compliqué car nous longeons globalement la rivière, mais la progression n’est pas très rapide (ça serpente, ça monte et ça descends sans cesse), il faut enjamber des arbres et surtout guetter le moindre signe d'un animal. Pour se donner du courage, allez hop quelques peintures de guerre.
Nous arrivons à Bang Na pour le déjeuner et en profitons pour faire un petit plongeon dans la rivière. Oui on ne l'a pas signalé mais il fait chaud et très, très humide.
Une fois le repas avalé, c'est reparti pour une petite marche avant d’arriver sur le lieu de notre campement. L'installation prend du temps et tout doit être prêt avant la nuit. Le bambou est fortement mis à contribution :
- il faut installer les baches, le toit et les hamacs;
- il faut couper du bambou et récupérer des branches mortes pour le feu;
- préparer des cannes à pêche (en bambou) pour espérer manger quelques choses ce soir;
- construire le mobilier et la vaisselle en bambou toujours;
- préparer le repas (cuisson ... dans le bambou);
Les garçons sont ravis de cette ambiance et participent avec joie aux différentes tâches.
Histoire de pimenter l'après-midi Gaspard se faire mordre par une sangsue (leech en anglais), même si ça saigne pas mal il ne sent rien du tout. Faut dire qu’effectivement depuis l'entrée dans la jungle il y a des sangsues un peu partout et elles grimpent sur les chaussures dès qu'on s'arrête de marcher.
Jules arrive à nous pécher un beau poisson, mais ce n’est pas grâce à Jacques qui est revenu bredouille de sa chasse aux appâts « même pas fichu de trouver un ver » ont été ses mots …
Mais pas de soucis à se faire pour nos estomacs, le repas est gargantuesque : brochette de pillons de poulets marinés, poisson grillé (le fruit de notre pèche), petits légumes, riz blanc gluant et curry vert aux aubergines ! Tout cela cuit dans du bambou, c’est impressionnant. On n’oublie pas la petite offrande à buddha et la prière avant d’attaquer ce diner aux chandelles.
Pour la digestion : un petit tour dans la nuit à la frontale à la recherche des animaux de cette jungle. Ambiance garantie avec tous les bruits de la nuit et la progression en silence dans la jungle. Malheureusement (ou heureusement…) nous ne verrons qu’une énorme araignée et un petit oiseau endormi... Nous ne croisons pas le scolopendre cataracta, seul scolopendre amphibie, découvert dans le parc en 2001, que nous avions déja croisé à Railey .
On se replie vers le campement bredouille, trempés de sueur et les pieds douloureux et sommes bien content de nous installer dans nos hamacs pour la nuit. Au petit matin, les cigales ("Cicada") recommencent leur chant strident (rien à voir avec nos cigales du midi), il est 6h, il fait frais mais dans l'ensemble on a passé une nuit correcte.
On réactive le feu pour la préparation du petit dej ! Là encore c’est le grand luxe : bamboo pancake, toasts, confiture, café, chocolat chaud … On pensait être repus de la veille, mais nous avons fait honneur à ce repas.
On remballe le campement et tous nos déchets : en moins d'une demi-heure, il ne reste plus aucune trace de notre passage (c’est pratique le bambou). Sur le chemin du retour, nous rencontrons une autre espace de singe appelée ici « Golden Monkey » ; mais difficile de trouver le nom scientifique de cette espèce. Ils sautent d’arbres en arbres, jouent au bord de la rivière.
Nous arrivons vers 13h à notre hôtel rompu de fatigue. Cet après-midi, c’est sûr on ne fera rien ... à part quelques devoirs !
Nous nous accordons une journée de repos : entre piscine, lecture en bordure de la rivière et pour changer, au repas du soir : Pizza !!!
Le jardin de notre hôtel est très fleuri : voici un petit bouquet de fleurs tropicales.
Nous ferons juste un petit saut au temple d’à côté à la tombée du soir où une colonie de singes a élu domicile. Demain nous partons pour le nord de la Thailande.